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Critiques de Alison Lurie (148)
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Conflits de famille

C'est un roman que j'ai lu , il y a plus de dix ans, je ne me souvenais de rien. Et en premier lieu : avais-je aimé ou pas ?

En cette période de confinement, où je "revisite" ma bibliothèque, j'ai été happée par Edward Hopper, plus que par l'auteure donc, ou par un résumé inexistant sur la couverture, la maison d'édition lui préférant , quelques lignes enthousiastes de Philip Roth. Mais ça ne m'avançait pas à grand-chose...

1969, la ville universitaire de Corinth en toile de fond , pour épingler quelques personnages gravitant tous autour de l'université locale.

Le couple Tate, quarante ans, deux enfants. Lui est prof, elle femme au foyer. Leurs deux ados , sont en train de devenir des étrangers mal élevés, la femme se sent seule, a des velléités de retravailler. Mais monsieur est contre, que va devenir son petit confort , si madame néglige son foyer faute de temps ?

Madame s'incline, on est dans les années 60... Mais monsieur a fauté avec une jeune étudiante, qui a beaucoup insisté (c'est pas sa faute, il a longtemps résisté).

Madame regrette, son ex-futur boulot...Mais madame est stoïque , madame est admirable.

On est dans les années 60/70, le monde change: la musique, le paysage, les moeurs. C'est qu'on divorce de plus en plus, ma bonne dame....

Ces messieurs désirent des femmes, qui ne sont pas forcément sensibles à leurs charmes, mais ces dames cèdent,

Dur d'être une femme libérée, une femme seule, dans ces années-là, pour payer ses factures, réparer les choses cassées dans la maison, être invitée dans les soirées, les dîners , pour toutes ces ex-épouses, ces quarantenaires.

Mais la jeune génération n'a que faire du mariage, de cette "protection", de cette institution démodée, mademoiselle veut être libre... Délivrée...

Madame se regarde dans la glace et madame trouve qu'elle a vieilli. " Sa jeunesse s'enfuit"...

C'est une histoire qui n'a l'air de rien au départ, l'auteure mettant ses personnages à distance, d'elle-même, puis du lecteur. Aucun attachement, aucune identification possible, et pourtant... c'est tellement vrai, tellement nous, tellement vous... des gens ordinaires , des gens comme vous et moi.Des profs, des assistantes, des étudiantes, des voisines. Des gens au prise avec les petites lâchetés ordinaires, les petits égoïsmes.

Une plume ironique, [ "antiromantique", me dit Philip Roth sur la couverture : Aie !

Oui , parce que , moi, j'aime les histoires d'amour qui finissent bien en général, et que là , ça se finit comme ça se finit chez les gens ordinaires.

Pas de couchers de soleil, pas de violons, juste la petite musique de la vie, au coin de la rue, d'une ville qui s'appelle Corinth, en l'année 1969.

- "69 : année érotique" ?

Pas pour Alison Lurie : année réaliste, ultra réaliste...

Et j'en suis venue à drôlement apprécier sa petite musique et ses réflexions sur la vie qui passe, ses hauts, ses bas, doucement sans faire de bruit, sans faire d'éclat...



Challenge Multi défis 2020

Challenge 50 objets.



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Un été à Key West

J'ai passé toute la journée d'hier à Key West et ça m'a fait un bien fou !

Il faut dire que j'étais confortablement installée sur mon lit, emmitouflée dans un gros pull, avec la pluie qui ruisselait sur les carreaux, alors quoi de mieux dans ces conditions que de passer une journée en Floride, sous le soleil, au milieu d'une végétation luxuriante, en compagnie d'une galerie de personnages attachants.

Alison Lurie sait rendre ses personnages sympathiques et on éprouve alors de la tendresse pour eux, malgré leurs failles et leurs défauts.

Un couple composé d'un illustre naturaliste tout juste retraité et de sa femme dévouée décident d'aller passer l'hiver au soleil, fuyant le froid mais aussi la déprime.

Ils vont donc louer une maison à Key West et alors que Wilkie Walker le naturaliste va s'assombrir au fil des jours, Jenny, son épouse va s'illuminer.

Key West est un endroit touristique et foisonnant, et on y fera la connaissance de toute une brochette de personnages aussi différents que révélateurs d'une époque et d'un certain milieu : il y a des homosexuels séropositifs ou en train de mourir de cette maladie qu'on appelle sida, qu'on ne connaît pas très bien et qui fait terriblement peur, des intellectuels dont la carrière est en déclin, des personnes âgées ayant encore toute leur tête mais dont le corps ne répond plus, des ambitieux pour qui le succès est le moteur de tout et aussi quelques personnes pour lesquelles le bonheur d'autrui passe avant le leur.

Tous semblent avoir perdu quelque chose : leur jeunesse, leur talent, leur amour ou leur envie de vivre, et tous semblent également fuir quelque chose, que ce soit la vieillesse, la maladie, l'oubli et la mort.

Ce roman est extrêmement bouleversant, le rythme y est lent, les personnages sont au fond aussi énervants qu'attendrissants, oeuvrant tous pour retrouver quelque chose d'eux.

J'ai beaucoup aimé relire ce roman quinze ans après ma première lecture, je l'ai d'ailleurs plus apprécié aujourd'hui, maintenant que j'ai moi-même un peu vieilli.
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La vérité sur Lorin Jones

Qui est donc cette Lorin Jones au sujet de laquelle Polly Alter veut écrire une biographie et rétablir la vérité ?

Polly est une femme divorcée, mère d'un adolescent de 14 ans, qui navigue dans le milieu des féministes sans trop savoir où se situer.

Ancienne peintre ayant renoncé à ses ambitions artistiques lorsqu'elle a découvert les toiles de Lorin Jones, elle vient d'obtenir une bourse lui permettant d'écrire la biographie de cette fameuse Lorin Jones, une peintre décédée, dont on sait finalement peu de choses.

Parcourant les Etats-Unis afin de recueillir les témoignages de divers proches de Lorin, des connaissances, d'anciens amis et des professionnels du monde artistique, elle va peu à peu découvrir que la vérité n'existe pas de façon absolue et qu'une personne peut dévoiler de nombreuses facettes contradictoires.

Doit-elle s'accrocher de toutes ses forces à l'idée qu'elle se faisait de cette peintre talentueuse ou accepter que la personnalité de cette femme qui était aussi une fille, une soeur, une amante et une artiste puisse ne pas correspondre du tout à ce qu'elle s'imaginait ?

Une jolie réflexion sur ce qu'est un artiste, sur son travail, sa personnalité, sur la façon dont on regarde une oeuvre en l'associant ou non à la vie menée par la personne.

Une oeuvre est-elle encore plus belle si l'artiste semble avoir eu une personnalité attachante, douce, généreuse ou l'oeuvre n'existe t'elle que pour elle-même ?

Le travail du biographe consiste-il à simplement compiler les données assemblées ou à mettre en avant une partie de la vie d'une personne ?

Le travail de recherche et de collecte de témoignages de Polly Alter se lit comme une enquête policière, avec des indices qui surgissent de façon inattendue, des révélations soudaines, des fausses pistes à explorer.

J'ai beaucoup aimé relire ce roman une quinzaine d'années après ma première lecture, l'écriture d'Alison Lurie étant toujours aussi incisive et sarcastique.
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Liaisons étrangères

Amateurs d'intrigues au rythme effréné, oubliez! L'héroïne de ce roman, Vinnie Miner est une vieille fille américaine d'une cinquantaine d'années, solitaire, un peu aigrie, universitaire et spécialisée en comptines enfantines partie six mois à Londres, le Londres des jolies nappes fleuries et des intérieurs coquets, des aristocrates aux manières irréprochables partageant sandwiches aux concombres autour d'un thé.

Je force le trait? Non, c'est Alison Lurie qui joue avec humour autour des clichés qui opposent ces lourdaux d'Américains aux subtils British!

A Londres, Vinnie n'est pas seule, puisqu'elle y retrouve un jeune collègue, Fred Turner, jeune chercheur à la beauté classique dont le mariage vient de se briser et qui s'éprend de Rosemary, comédienne à la peau diaphane et aux seins laiteux, et enfin Chuck, qui du prénom jusqu'au veston et aux bottes de cow-boy a tout pour représenter fièrement l'Ouest américain. Et tout ça se frotte au cercle fermé des comédiens aristocrates anglais...

J'avoue, mon retour journalier au roman était à chaque fois un peu à contrecoeur, mais le lâcher aussi. Le rythme n'est pas haletant, l'intrigue assez peu développée, mais le ton sarcastique d'Alison Lurie était un vrai plaisir, une jubilation diraient les vrais critiques.

Et puis, au delà de ça, l'auteure met sur la table l'importance de l'apparence et du milieu social (elle a d'ailleurs écrit un essai qui s'appelle The Language of Clothes) comme jugement d'une personne; mais ce que j'ai surtout aimé, c'est les questionnements incessants des personnages sur les motivations de l'autre, l'incapacité à le comprendre pleinement, la solitude inhérente, finalement, de chacun, chacun étant destiné à être fatalement incompris.

Alison Lurie est américaine, mais manie comme une chef l'humour anglais.
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Comme des enfants

Honte à moi! Je ne connaissais pas cette auteure américaine, qui a pourtant reçu de nombreux prix. Elle est décédée l'an dernier. Les éditions Rivages ont eu la bonne idée de rééditer ses oeuvres en poche.



Nous sommes en 1935, en Nouvelle-Angleterre. Anna, directrice d'une école aux idées progressistes, a invité dans sa maison rudimentaire à la campagne deux couples de parents d'élèves qu'elle apprécie, ainsi que la fillette de chacun d'eux, Mary Ann et Lolly, âgées de neuf ans.



Très vite, une tension se crée dans ce huis-clos étouffant, exacerbée par la chaleur estivale et les rancoeurs , les non-dits que les uns et les autres ont accumulés...



Percutante, acide, est l'analyse faite par l'auteure des pensées et agissements de chacun. Ce que j'ai particulièrement apprécié , c'est cette réjouissante multiplicité des points de vue, qui permet au lecteur d'entrer dans l'intériorité de tous les protagonistes. L'auteure sait à merveille, notamment, rendre les pensées d'une enfant. Et les adultes se comportent souvent, en effet, comme des enfants.



Le ton , volontiers ironique, se fait aussi mélancolique, l'écriture poétique, lorsqu'elle dépose des couleurs sur le paysage, au lever et au coucher du soleil.



Une superbe découverte! " Liaisons étrangères " m'attend. J'ai hâte !



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Des amis imaginaires

Si vous aussi vous avez envie d’ouvrir votre esprit à des puissances supérieures, si vous ne demandez qu’à élever vos pensées vers de hautes sphères spirituelles, loin des bassesses matérielles de ce monde, alors ouvrez ce livre.

Vous y ferez la connaissance d’un petit groupe appelé « Les Chercheurs de la Vérité », une poignée de gens originaires de Solis, petite bourgade américaine sans charme, persuadés que Verena, une jeune femme assez quelconque au demeurant, est en communication avec Ro et Vo de Varna, lesquels l’ont choisi pour répandre la connaissance et préparer les humains à la venue des extra-terrestres sur Terre.

En tout cas, Roger Zimmern et Tom McMann, tous deux sociologues, sont fascinés par ce groupe et vont tout faire pour se faire accepter et pouvoir étudier les réactions de ses membres.

Alison Lurie a un don pour décortiquer les pensées des uns, les gestes des autres et mettre en scène des personnages ordinaires dans des situations extraordinaires et cocasses.

Le regard professionnel que portent les deux sociologues sur ce petit groupe d’illuminés va permettre de montrer comment fonctionne une secte, quels en sont les leaders véritables, quels sont les moyens mis en œuvre pour faire adhérer le groupe à des théories fantaisistes, quelles sont les réactions habituelles des adeptes face à telle ou telle consignes farfelues et comment tout ça peut bien évoluer ou se terminer.

La fin est d’ailleurs particulièrement réussie.

Un roman sarcastique d’une grande finesse.



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La vérité sur Lorin Jones

C’est au départ armée contre les hommes (séparée de son mari et déçue par ses aventures amoureuses) que Polly Alter entreprend d’écrire la biographie de Lorin Jones, artiste peintre reconnue tardivement et disparue depuis. Cette artiste, selon elle, c’est sûr, a été la proie du sexe mâle. Cette recherche la passionne d’autant que la vie de cette dernière résonne de façon bien personnelle avec la sienne. Mais au fur et à mesure que son enquête et ses interviews avancent, elle s’aperçoit que le portrait qu’elle dresse n’est pas aussi net qu’elle le croyait au départ. Des zones d’ombre aux contours flous lui posent moult questions sur l’artiste et sur elle-même.



A travers ce roman, l’auteure dessine le portrait d’une génération de femmes revendiquant leur choix de vie, travail, famille et sexualité mais surtout sans hommes. Choix qu’elles revendiquent ou acceptent tant bien que mal selon les circonstances. C’est aussi un roman qui parle de New-York et de ses galeries d’art, du monde interlope qui le dirige. Et enfin, c’est surtout une satire sur les enquêteurs biographes, influencés par leurs propres regards.



Ce n’est pas un roman qui m’a plu dans sa globalité. Je l’ai trouvé plutôt verbeux et très versé dans l’esprit anti-mâle. Non pas que ce parti pris de l’histoire ne soit inintéressant mais il est très pesant et en devient lourd. Chaque face à face entre un homme et une femme est marqué instantanément par la défiance féminine et ce sur le même schéma. De plus, l’amitié entre Polly et son amie lesbienne est caricaturale au possible.

Par contre, j’ai apprécié la construction du roman en deux parties qui s’alternent tout au long de l’histoire et qui met en corrélation l’avancée de la biographie de Lorin Jones et la réflexion sur la propre vie de Polly Alter.



La vérité sur Lorin Jones ? Un titre bien trompeur !

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Un été à Key West

Key West, c'est cette île plein ouest au large de la Floride, où les Américains du nord du continent viennent se réchauffer ou passer les dernières années de leur vie. Jenny propose donc à son mari, Wilkie Walker, écrivain écologiste vieillissant et déprimé depuis quelques mois, d'y passer quelques semaines, dans le but de le dérider.

Toute une faune les attend là-bas: la vieille Molly, illustratrice atteinte d'arthrite, Lee, belle féministe aux épais cheveux noirs, Jacko, jeune homosexuel séropositif et sa douce mère, sa cousine Barbie niaise et maladroite et enfin sa tante arriviste et républicaine.

Mais rien ne soulage Wilkie Walker, de plus en plus distant avec sa femme; c'est qu'il cache un secret: il n'en a sans doute plus pour longtemps et cherche par tous les moyens à mourir dignement. Pour cela, une seule solution, le suicide, et vite.

Ces tentatives de suicide sont le moteur de l'histoire et Alison Lurie nous mène irrémédiablement de la peine éprouvée pour cet homme angoissé au rire sarcastique quand les tentatives échouent les unes après les autres. Je me suis surprise à penser au Coyote de Bip Bip et le Coyote qui multiplie les plans ingénieux sans jamais réussir.

Mais il y a aussi Jenny, épouse totalement dévouée à son mari, incomprise des autres femmes, enviée des autres écrivains mâles, qui, subissant la froideur de Wilkie, se tourne vers d'autres horizons et se découvre elle-même.

Je ne voudrais pas en dire trop sur ce récit où l'on suit tous les personnages et tous les points de vue tour-à-tour. J'ai été heureusement surprise par l'humour subtilement sarcastique qui se dégage petit-à-petit et qui m'a fait sourire pas mal de fois. Alison Lurie rend les personnages attachants en montrant leurs travers et leurs faiblesses et critique sans pitié le milieu des intellectuels.

J'ai dévoré la deuxième partie du livre, et je compte bientôt me jeter sur Liaisons Etrangères qui a obtenu le Prix Pulitzer. Il semblerait que je me suis dégottée une nouvelle romancière à mon goût!
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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La Vérité et ses conséquences

Pour un excellent, subtil et assez drolatique moment de lecture...

Soit Jane, la quarantaine mignonne, mariée à son prince depuis 16 ans, professeur d'archéologie à l'université...Saif que depuis 15 mois le prince est devenu, pour Jane, grenouille voire crapaud...Il a une hernie discale, il a mal en permanence, il supporte de moins en.moins son état. ..et Jane qui le soigne avec de plus en plus d'aigreur encore plus ou moins camouflée. ..Arrive un couple à l'université qui va tout bouleverser : une écrivaine célèbre et splendide et son mari bouclé et musclé. ..

C'est excellent parce que c'est hyper fin : tous les personnages ont des facettes multiples et changent selon les points de vue : le leur ou celui des autres...Jane se voit comme une victime puis une coupable, mais elle est différente dans les yeux de son mari, dans les yeux de Délia ( l'ecrivaine) et ceux de Henry( l'époux de Delia )...et idem pour tous les personnages, ce qui donne au roman perspective et profondeur. Ajoutez à cela que l'auteure n'a pas beaucoup de tendresse pour eux, ce qui fait qu'on sourit beaucoup...

Bref, c'était délicieux. Des que je retourne à la médiathèque, j'en reprends un de madame Lurie !
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La ville de nulle part

Quitter une ville universitaire de l'est des Etats-Unis pour venir s'installer au coeur de la Californie représente un énorme changement pour Paul et Katherine, un couple de trentenaire. Paul est ravi de cette opportunité, de son nouveau poste d'historien dans une grosse société, du climat chaud, des rencontres faciles….

Katherine, quant à elle, déteste d'emblée la chaleur accablante qui la rend malade, les maisons qui se ressemblent toutes, les gens qui paraissent ridicules dans leurs tenues bariolées…

Nous allons les suivre durant plusieurs mois, s'acclimatant chacun à leur façon à cette nouvelle vie et alors que certain vont s'épanouir et trouver que la vie est merveilleuse, d'autres vont s'étioler comme des fleurs magnifiques qu'on aurait laissé dans un vase sans eau.

J'ai beaucoup aimé l'écriture sensible d'Alison Lurie qui nous décrit les moeurs d'une certaine catégorie de personnes, dans les années 60 dans une Californie en pleine expansion.

Les rapports de couple y sont décortiqués, comme passés au microscope et ce qui ressort de cette analyse poussée n'est pas forcément ce à quoi on se serait attendu.



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Des gens comme les autres

Journal d’une écrivaine qui passe quelques semaines dans une retraite luxueuse.



Elle y fait donc le portrait de la vie dans ce lieu mythique qui accueille les écrivains et les peintres pour leur permettre de se consacrer à leur art sans avoir à se soucier des contraintes ou des tâches ménagères. Ils sont comme dans un hôtel, logés et nourris, ils n’ont qu’à produire des œuvres pour la postérité.



Mais un cercle d’artistes, c’est aussi un groupe de personnes et les relations humaines entre elles ne vont pas toujours de soi. Des tiraillements, des égos fragiles, des désirs et des jalousies peuvent venir rompre le charme de la paisible demeure. Ces gens qui vivent les uns avec les autres ne sont-ils pas des amis ? Ce moment particulier, cette intimité partagée, quels sont les véritables liens qui les unissent  ?



Et la pauvre Janet nous raconte qu’elle a bien du mal à écrire. Comme auteure de nouvelles, elle s’était jusqu’ici inspirée de son quotidien. Mais maintenant que son premier livre a été publié, son entourage a réagi, se sentant observé. Elle-même se censure et n’ose pas les trahir en écrivant sur eux.



Elle nous fait partager ses réflexions et ses interrogations. Quel est le lien entre la vie d’un auteur et la fiction qu’il rédige ? Comment peut-on écrire sur nos proches, être vrai comme auteur, y puiser son inspiration, tout en respectant la vie privée des autres ?



Un roman tout en légèreté, avec une prose parfois teintée d’ironie, mais aussi une intéressante profondeur de réflexion.

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Liaisons étrangères

Aller passer six mois à Londres était le rêve de Vinnie et de Fred, deux universitaires américains issus du même département de littérature.

Ils se connaissent assez peu mais cette expérience va les amener à se côtoyer.

Fred Turner est un jeune homme marié charismatique de 29 ans, très beau et avec une carrière prometteuse.

Vinnie Miner est quant à elle une femme solitaire de 54 ans, qui se définit elle-même comme laide et terne et qui étudie les chansons enfantines anglaises.

Tous deux vont avoir du mal à s’habituer à leur séjour anglais, leurs rêves d’une Londres victorienne et romantique ne les ayant pas préparé à affronter un Londres actuel, moderne et au climat humide.

Loin du Londres fantasmé de Dickens ou de Shakespeare, ils vont tous les deux se confronter à une ville touchée par la mondialisation, avec des fast-food à chaque coin de rue, où il est difficile de se loger, où tout est cher, où la solitude est pesante, surtout quand il pleut sans cesse.

Ils vont chacun à leur façon faire une rencontre inattendue qui va bouleverser leur quotidien et leur vision de cette ville.

Pas de grand suspense dans ce roman, tout y est raconté de façon lente et l’introspection y a une place importante.

J’ai beaucoup aimé suivre le parcours de ces deux universitaires si différents, un homme jeune facilement ébloui par les lumières de la ville et une femme vieillissante qui pense ne plus rien attendre du reste de sa vie.

Bien sur, rien ne va finalement se passer comme ils le pensaient l’un et l’autre.

L’écriture d’Alison Lurie est délicate, elle se moque des travers de ses personnages avec tendresse et ironie.

Une relecture vraiment agréable, au style impeccable et à l'humour très anglais.
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Un été à Key West

Avec Un été à Key West, Alison Lurie part d'un argument ultra classique qu'on retrouve aussi bien au cinéma qu'en littérature : une femme totalement dévouée à son mari (obligations à respecter pour le conjoint : toujours beaucoup plus âgé et exerçant une profession dans un domaine suffisamment pointu que, hormis sa femme dévouée et aimante et deux ou trois collègues, personne ne cerne réellement...) mais qui ne s'en plaint pas au contraire, qui voit même défiler les années tout en se félicitant de sa dévotion, de son amour sans bornes et ne voulant surtout rien faire d'autre de sa vie que de servir de secrétaire/relectrice/documentaliste/bonniche pour monsieur. Bref, une femme qui a la tête sur les épaules, mais vraiment hein, genre le cou bien collé au buste à la cyanolit.

Alison Lurie choisit pour ce personnage de muse serviable et empressée une jolie femme qui ne laisse pas grand monde indifférent mais elle, va t'faire fiche, elle n'a bien sûr d'yeux que pour son universitaire homophobe de mari qui fait office d'autorité dans le domaine de la faune et de la flore.

Et puis un beau jour, après de nombreuses années de mariage heureux, une rencontre et hop, tout bascule.

La suite de l'aventure peut prendre différentes directions mais l'assise, elle, est immuable.



Bon là je vais un peu vite en besogne. Pour faire une rencontre, selon les codes établis, il faut nécessairement qu'un élément nouveau se présente dans la vie du couple. Ici Wilkie Walker, la sommité de mari, persuadé d'avoir un cancer en phase terminale se replie sur lui-même, devient atrabilaire et cruel, bref à la limite du supportable. Voyant ça, sa femme dévouée et aimante a l'heureuse idée de vacances à Key West qui devraient dérider un peu son naturaliste de mari.

C'est sur cette île paradisiaque qu'elle rencontre Lee Weiss, gironde propriétaire d'un gîte women only et que les deux femmes sont dans un même élan touchées par l'impitoyable flèche de Cupidon.



J'avais prévenu, c'est du classique, sauf peut-être la relation saphique mais pour le reste, on est pile dans les clous.



De ce postulat, Alison Lurie tire une critique sociale de la bourgeoisie américaine qui malgré une douceur et une bienveillance de façade remue son petit monde, n'épargnant ni les mandarins nombrilistes ni les touristes qui ont souvent tendance à laisser leur cerveau à la maison avec les plantes vertes avant de vivre les grandes aventures qu'ils ont fantasmées pendant onze mois.

Malgré ça, sensation que parfois les personnages secondaires et leurs intrigues n'ont été développés que dans l'intention de donner de l'épaisseur à Jenny, la femme dévouée et aimante. Ce ne serait pas un reproche si cette formule fonctionnait, malheureusement à aucun moment je n'ai pu ressentir de l'intérêt ni éprouver le moindre attachement pour cette femme (dévouée et aimante) qui malgré les efforts de Lurie, demeure lisse, pâlotte et difficilement crédible dans sa dévotion comme dans son coup de foudre.



Du bon et du moins bon donc dans cet été à Key West, impossible sur cette base de se faire un avis sur cette auteure alors même si ce titre ne m'a pas convaincue, je suis bien décidée à retenter ma chance à la prochaine occasion.

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Liaisons étrangères

Foreign affairs ou Liaisons étrangères a reçu en 1985 le prix Pulitzer-fiction. En inconditionnelle d'Alison Lurie ,J'ai lu ce roman dès sa sortie et j'ai gardé un souvenir "positif" de cette lecture. Les années ont passé, et motivée par un défi estival j'ai décidé de relire ce roman. Quelle riche idée j'ai eu.

Pour être honnête il me restait fort peu de souvenirs précis de cette lecture et j'ai donc découvert avec un regard neuf les tribulations touristiques du Pr Vinnie Miner et de Fred Turner. Tout deux sont professeurs en littérature anglaise à l'Université de Corinth dans l'Etat de New-York, tout deux ont gagné une bourse d'études pour venir à Londres et avancer leurs travaux , pour elle l'histoire des chansons et comptines enfantines américaines et anglaises, pour lui John Gay, un poète et dramaturge du XVIIIè. Autant Vinnie est aux anges de pouvoir séjourner à Londres, la ville de son coeur, autant Fred se demande très vite pourquoi il est venu ici. Deux générations, deux mondes, deux modes de vie les séparent..

Alison Lurie nous fait découvrir Londres, les londoniens, les années 80 , à travers leur regard de touriste amoureux de la ville ou excédé. Commence alors le descriptif des us et coutumes anglaises observés par nos touristes américains. C'est drôle , caustique, d'une mauvaise foi absolue et irrévérencieuse, que du plaisir.

Et puis Alison Lurie se penche sur les personnalités de Vinnie et de Fred et là le ton change. Vinnie est une femme , petite , pas très jolie, seule par choix voulu ou non, qui a décidé de vivre du mieux qu'elle peut pour elle et rien que pour elle mais voilà une rencontre imprévue...

Fred est un homme de 29 ans, atrocement beau, habitué à ce que tout lui sourit, à ce que les femmes lui tombent dans les bras sans soucis. Il arrive à Londres blessé par la désertion de son épouse, peu motivé par ses recherches, se demandant comment survivre financièrement dans une ville où la vie est si chère et surtout pourquoi il est venu, mais voilà une rencontre imprévue.

Je referme ce roman sous le charme de cette romancière trop vite oubliée. Non seulement elle écrit admirablement bien, non seulement lire ses romans est toujours plaisant, mais surtout j'ai découvert des personnages à la psychologie complexe parfaitement décryptée. Elle est à l'époque en avance sur son temps en mettant en lumière une femme d'un certain âge et en parlant ouvertement de se aspirations amoureuses. Un voyage à Londres à nul autre pareil.

Que j'aimerais vous convaincre de découvrir l'univers d'Alison Lurie elle le mérite vraiment.

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Un été à Key West

Je suis la seule Babeliote à me demander pourquoi Céline Schwaller-Balaÿ intitulé la version française de "The last Resort" d'Alison Lurie par "Un été à Key West", alors que le roman se passe... en hiver !



Willie vient de prendre sa retraite de professeur d'université à 70 ans, sa femme de 23 ans plus jeune n'a jamais eu de profession rémunérée, se contentant du rôle d'épouse dévouée, de mère attentive et de collaboratrice efficace et discrète pour son époux, un spécialiste de l'écologie aux idées terriblement conservatrices sur bien des sujets.



Mais Wilkie vit mal la dernière partie de sa vie. Il déprime malgré qu'il soit encore fort sollicité pour des colloques et des conférences et qu'il doit terminer un livre qu'il estime être son chef-d'oeuvre. Persuadé qu'il est atteint d'un cancer, il veut se suicider pour éviter une longue agonie et passer à la postérité dans les meilleures conditions.



Jenny persuade Wilkie de passer l'hiver à Key West, une île au sud de la Floride. Jenny ne tarde pas à se faire des amis dans la population bohème et homosexuelle, tandis que Wilkie cherche le plan parfait pour en finir en essayant que cela passe pour un accident...



Il y avait bien longtemps que je n'avais lu un roman d'Alison Lurie et celui-ci me donne envie d'en lire ou en re-lire d'autres.
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Un été à Key West

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu Alison Lurie. Depuis « La vérité sur Lorin Jones », ce qui doit bien faire 25 ans ou plus. J’ai retrouvé intactes ses grandes qualités de romancière dans ce roman, paru en 1998.



Jenny et Wilkie Walker forment un de ces couples où un écrivain célèbre domine un conjoint tout à sa dévotion. Ici c’est Wilkie, un homme vieillissant, qui tient sa femme plus jeune Jenny sous sa coupe. Ils se sont aimés et pendant longtemps chacun a trouvé sa place dans ce mariage. Mais rien ne va plus pour Wilkie : sans en parler il est devenu gravement dépressif, suicidaire même. Jenny n’en peut plus de sa froideur et se sent coupable d’elle ne sait trop quoi. Elle le persuade d’aller passer l’hiver au large de la Floride, à Key West.



Beaucoup de personnages sont inclus dans la trame de ce roman intelligent, fin et caustique. Comme Alison Lurie laisse du temps au temps, aucun ne paraît caricatural. C’est bien connu, « tout le monde a ses raisons » et elle l’illustre particulièrement bien !



Le fond est souvent plus grave et subtil qu’il ne paraît. Ce roman qu'on ne quitte qu'à regrets offre, entre autres, matière à réflexions sur le vieillissement, la maladie, le saccage de la nature et les faux-semblants dont nous nous embarrassons trop souvent…

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Liaisons étrangères

Dès les premières lignes, j'ai senti que ce roman allait me plaire. Vinnie Minner, une universitaire d'une cinquantaine d'années, part à Londres pour quelques mois. Elle est suivie par un chien invisible qui est le produit de sa culpabilité. De l'autre côté, il y a Fred Turner, un collègue de Vinnie, presque la trentaine, qui part aussi dans la capitale anglaise pour d'autres raisons, juste après sa rupture avec sa femme Ruth. Presque tout oppose nos deux protagonistes, l'une plutôt petite et quelconque, l'autre, grand avec un physique d'acteur. Pendant quelques mois, on suit leurs évolutions dans ce Londres des années 80 où les rencontres entre Américains et Anglais donnent le ton de ce roman. Alison Lurie décrit avec beaucoup de pertinence ses personnages : cette Vinnie qui semble rigide va peu à peu changer, Fred semble perdu entre son mariage brisé et sa nouvelle passion. C'est clairement ce genre de livre qu'il me fallait à ce moment, pétillant et plein de caractère. Un roman qui s'attache aux personnages, à leurs réactions sans qu'il y a son lot d'actions. Il pourrait facilement être adapté en pièce de théâtre.

Premier roman de l'auteur que je lis, j'ai eu raison de mettre dans ma bibliothèque plusieurs de ses livres, j'adore son écriture.
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La ville de nulle part

Le livre dont la ville est le héros : Los Angeles, cité des Anges, ville du présent où ni le passé ni le futur ne comptent ; ville qui intrigue, fascine, séduit ; ou rebute, déçoit, détruit. C'est selon...



C'est ce que vont expérimenter Paul et Katherine Cattleman dans La ville de nulle part, de Alison Lurie, traduite par Elisabeth Gille. Jeune et brillant universitaire issu de Harvard, le début de carrière de Paul ne prend pas la tournure espérée, et lorsqu'une opportunité de pige au sein du groupe Nutting lui est offerte, il n'hésite pas à quitter la Nouvelle Angleterre pour LA. Fidèle au modèle d'épouse rangée de la middle-classe américaine, Katherine n'est pas à son aise dans cette ville de chaleur, de folie et de débauche qu'elle ne comprend pas.



Petit à petit, de rencontres en conquêtes, Paul se prend au jeu de cette ville où tout semble permis, où tout semble possible, passant des faubourgs de Mar Vista aux villas de Bel Air, tandis que Kate s'enfonce dans la déprime. Jusqu'à ce que tout s'inverse.



Sous des airs de portrait réaliste et acerbe d'un couple typique d'américains moyens, La ville de nulle part est une ode amoureuse à Los Angeles, ses charmes réels ou désuets, sulfureux ou surfaits, étouffants et parfois glaçants.



C'est agréable à lire, heureusement très bien écrit, mais un peu convenu et donc finalement, un tantinet longuet...
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Femmes et fantômes

Je lis que très rarement des nouvelles et j'ai peut-être tort..... J'ai à la fois découvert une auteure, Alison Lurie dont je ne connaissais rien mais également un style à travers neuf histoires de femmes et de fantômes avec lesquels j'ai passé un excellent moment, tout à fait ce qu'il me fallait pour sortir de la morosité ambiante. 



Donc neuf nouvelles très différentes dans leurs contextes mais ayant comme point commun que les narratrices sont des femmes apparemment sensées, qui sont confrontées à une présence, qu'il s'agisse d'une bizarrerie ou d'une sensation inexpliquée ou inexplicable. Il est question d'une deuxième épouse retrouvant la première épouse coincée dans un recoin de la cuisine,  de vengeances au fond d'une piscine , d'une commode héritée qui se révolte, d'un poète qui se rêve mouton, d'une diplomate poursuivie par l'ombre d'un amant éconduit, d'une future maman adoptive entendant les pleurs d'un enfant irréel,  d'un régime amaigrissant tournant à l'obsession, d'une voisine qui transforme les soirées d'Halloween en chasse au lapin et une femme poète dont le double prend de plus en plus de place dans ses lectures publiques.....



Neuf textes dans une écriture vive, dynamique, avec une pointe d'ironie, qui en profite, comme cela, l'air de rien, pour également quelques réflexions sur certains comportements vis-à-vis des femmes que ce soit au sein du couple, du travail ou dans leur style de vie mais aussi leurs réflexions intimes sur leurs libertés, leurs désirs ou de leurs excès et l'impossibilité de révéler ce qui ne peut s'expliquer au risque de passer pour folles.



Quand l'inexplicable flirte avec la réalité, quand les coïncidences ou l'irrationnel ne peuvent que conforter les sensations éprouvées ne trouvant (ou ne voulant trouver) d'autres réponses que celles issues d'un monde parallèle  à moins qu'il ne s'agisse de culpabilité, de schizophrénie ou de mauvaise conscience.  Cela se veut à la fois léger mais troublant car finalement pourquoi pas ..... Hallucinations, esprits, mondes parallèles où même les objets parfois peuvent avoir une âme..... Voilà qu'à mon tour je déraille......



Des petites histoires pour raconter ce qui n'est pas de l'ordre du possible, sans d'ailleurs donner y trouver un sens, sans porter un jugement, des nouvelles qui se lisent avec plaisir et que j'ai parfaitement imaginé les lire le soir à la veillée, dans une semi-obscurité, pour non pas faire peur, mais pour distraire avec ce petit frisson d'étrangeté qui vous parcourt l'échine sans pour autant terrifier.



Je ne sais pas si Alison Lurie, aujourd'hui décédée, s'est amusée à rédiger ce recueil de nouvelles mais en tout cas, moi, j'ai pris énormément de plaisir à la suivre dans ses déambulations fantomatiques, à penser que parfois il ne peut y avoir d'autres explications que celles que l'esprit imagine, que certaines coïncidences ne sont pas toujours le fruit du hasard.



J'ai aimé
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Des gens comme les autres

Les artistes sont-ils des gens comme les autres ?

Telle est la question posée par Alison Lurie dans ce court roman qui met en scène quelques spécimens d’auteurs, de compositeurs et de peintres, rassemblés le temps d‘un été dans une résidence d’artistes.

L’histoire nous est racontée par Janet Belle Smith, auteure d‘un recueil de nouvelles, qui espère pouvoir écrire dans ce lieu dédié à l’art, loin des soucis de son quotidien.

Mariée à un agent d’assurances et mère de deux enfants, cette femme d’une quarantaine d’années est très fière de sa petite notoriété.

Pendant quelques semaines, ce petit groupe va se côtoyer, travailler, confronter leur vision de la vie, de ce que devrait être l’art et de ce qu’il convient de sacrifier pour lui.

Alison Lurie a pris un malin plaisir à jouer avec ces personnages imbus d’eux-mêmes, ces hommes et ces femmes qui ont plus ou moins de talent, avec des ego plus ou moins disproportionnés.

Alors que certains sont ravis d’être là, de jouir de quelques semaines totalement libérés des contingences matérielles, d’autres ne font que se plaindre, accusant la terre entière de leur difficulté à créer.

Ils se comportent finalement comme des enfants gâtés, toujours à rouspéter pour avoir davantage, à se comparer les uns les autres, à faire des caprices, car il est visiblement admis que les artistes ne sont pas des gens comme les autres et sont donc en quelques sorte autorisés à se croire supérieur à la mêlée.

Un roman grinçant mais qui fait sourire pour peu qu’on ne le prenne pas trop au sérieux.

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