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Citations de Abdulrazak Gurnah (143)


Les Britanniques étaient partis, voilà. Du temps de leur présence, ils menaient tout à la baguette, like a school for monkeys, comme on dit dans leur langue. Ceci n'est pas autorisé, cela est interdit. C'est mal, mal, allez, en prison. Arriérés, corrompus, infantiles, nous seuls, les Britanniques, sommes honnêtes, intelligents et efficaces. Les plus honnêtes, les plus justes, les plus efficaces dirigeants depuis l'aube des temps. Et puis ils sont partis, ils sont retournés à leurs propres corruptions ingérables et les singes ont pris la relève. L'insignifiance cupidité du fonctionnaire des douanes n'est rien, comparée à la flagrante association de malfaiteurs que dirigent le Président et ses ministres, évidemment, mais le ton est donné et tout le monde en profite.
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Qui pouvait bien ainsi aller courir la brousse à des milliers de kilomètres de chez lui ? Etait-ce de sa part une preuve de courage ou une forme d'inconscience ? Qu'y avait-il ici qu'il ne trouvait pas ailleurs ?
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Où, par là-bas ? De quel côté ? Blessé par quoi ? De quoi souffre-t-il ? interrogea Rehana avec dans le regard un mépris incrédule. Hassanali connaissait bien ce regard(là, et il aurait aimé qu'elle sache à quel point il rendait laid ce visage par ailleurs agréable et séduisant. (p. 21)
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Ces années sont inscrites dans la langue du corps et ce n'est pas une langue que je peux dire avec les mots.
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It's about how one story contains many and how they belong not to us but are part of the random currents of our time, and about how stories capture us and entangle us for all time.
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Est-ce que vous comprenez, stupides indigènes, que vous adorez un Dieu extravagant, dit le Sikh? Est-ce que vous comprenez seulement ce que dit le Coran en arabe? Un peu peut-être, mais la plupart de vos idiots de frères n'y entendent rien. Vous verriez peut-être à quel point votre Allah est intolérant, et au lieu de l'adorer, vous trouveriez quelque chose de mieux à faire.
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Quand ces gens me disent que je leur appartiens, je t'avoue que, pour moi, c'est comme un nuage qui passe, ou un coucher de soleil à la fin du jour. Le lendemain matin, le soleil se lèvera de nouveau, qu'ils le veuillent ou non. La liberté, c'est pareil. Ils peuvent t'enfermer, t'enchaîner, se moquer de tes modestes aspirations, mais la liberté n'est pas quelque chose qu'ils peuvent t'enlever.
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[Dear Catherine…] To have cultural integrity, I would have to send my aunt to speak, discreetly, to your aunt, who would then speak to your mother, who would speak to my mother, who would speak to my father, who would speak to me and then approach your father, who would approach your mother, who would then, if all had gone well so far, approach you.
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Je détestais l'entendre sonner, je détestais cette intrusion d'appels non désirés à toute heure du jour ou de la nuit, de gens qui s'adressent à moi, que je le veuille ou non, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, qui s'adressent à moi sans que je les aie vus arriver et que j'aie eu le temps de préparer une excuse courtoise, je détesterais qu'ils pénètrent chez moi par le biais de ce clairon, de cette chose qui sonne, stridule, grésille, et qu'ils exigent de moi une réponse polie.
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Il y a des gens qui ont une opinion sur tout et qui n'hésitent pas à l'exprimer, des gens remplis de sagacité et de superbe dont la sagesse repose sur la conviction que tous les autres sont des imbéciles.
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Dans les vapeurs de l'air d'en bas, vous trouverez les opportunistes dépourvus de venin et les illuminés qui croient n'importe quoi, les foules crédules et lâches qui emplissent et contaminent les espaces de plus en plus exigus où elles se rassemblent.
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Elle aussi était grande et massive, mais différemment. Son corps était malléable et mou comme s’il pouvait prendre une autre forme, alors que l’homme semblait taillé dans un seul morceau de bois.
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Sa mère disait qu’il était plus noble de donner à manger aux voisins ou aux nécessiteux que de satisfaire sa gloutonnerie. Yusuf n’en était pas convaincu, mais elle lui assurait qu’on trouvait sa récompense dans la pratique de la vertu. Au ton de sa voix, il comprenait que s’il discutait elle lui infligerait un nouveau sermon, et ceux du maître de l’école coranique lui suffisaient amplement.
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La seule chose qui court plus vite, c’est une prière. Si tu cours, ils te transforment en animal, ou en esclave. Après le kiyama, le jour de la fin du monde où Dieu appelle tous les hommes à lui… Après le kiyama, les hommes-loups – ils seront des milliers et des milliers – habiteront dans la première couche de l’enfer, et ils mangeront les pécheurs qui n’ont pas obéi à Allah
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Je redoute les temps à venir Tout est en effervescence. Les Européens sont très déterminés, ils se battent pour nous arracher les richesses de notre terre, et ils nous écraseront tous. Tu serais un imbécile si tu croyais qu'ils sont venus pour notre bien ; ce n'est pas le commerce qui les intéresse, mais notre terre, tout ce qu'elle contient, et nous avec.
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C’étaient des djinns, créés à partir du feu, qu’il ne fallait pas confondre avec les hommes-loups qui étaient faits de terre comme tous les animaux. « Les anges, si ça t’intéresse de le savoir, ont été créés à partir de la lumière, c’est pour ça qu’ils sont invisibles. Les hommes-loups, eux, se mêlent parfois aux personnes réelles.
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Il y avait un mendiant, nommé Mohammed, avec qui Yusuf ne demandait pas mieux que de partager les restes. C’était un petit homme rabougri, à la voix nasillarde, dont l’haleine puait la viande gâtée. Yusuf l’avait vu, un aprèsmidi, assis à côté de la maison, en train de manger des poignées de terre rouge qu’il grattait dans une fente du mur extérieur. Sa chemise était sale et tachée, et son short un des plus loqueteux que Yusuf eût jamais vus. Le bord de son calot était noir de crasse et de transpiration. Après l’avoir observé quelques instants, Yusuf alla lui chercher un bol de cassava. Au bout de quelques bouchées, entrecoupées de petits sanglots de gratitude, Mohammed lui confia que le drame de sa vie était dû à l’herbe.
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Pour passer le temps, ils se racontaient des histoires, ou jouaient aux cartes. C’est avec eux que Yusuf entendit dire pour la première fois que les bébés vivaient dans les pénis. Quand un homme souhaitait avoir un enfant, il mettait le bébé dans le ventre d’une femme, où il avait plus de place pour grossir. Yusuf n’était pas le seul à trouver cette histoire incroyable, et, la discussion s’échauffant, on sortait les pénis pour les mesurer. Bientôt les bébés furent oubliés, et les pénis devinrent intéressants en eux-mêmes.
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C’est aussi à cette saison qu’Oncle Aziz venait les voir. Ses visites étaient brèves et espacées. Il était habituellement accompagné d’une suite nombreuse de porteurs et de musiciens. Il s’arrêtait chez eux lors des longues expéditions qu’il entreprenait depuis l’océan jusqu’aux montagnes, vers les lacs et les forêts, franchissant, à l’intérieur du pays, les plaines arides et les collines rocheuses et nues. Il emmenait souvent avec lui des joueurs de tambour, de tamburi, de cor et de siwa ; quand le cortège entrait dans la ville, les animaux affolés s’enfuyaient et les enfants se précipitaient à sa rencontre.
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L’année où il quitta sa famille fut aussi celle où les termites envahirent les piliers de la véranda de l’arrière-cour. Chaque fois que son père passait devant, il les cognait rageusement pour signifier aux parasites qu’il savait à quoi s’en tenir sur leur activité. Les termites laissaient des traînées sur les poutres ressemblant aux sillons de terre retournée qui marquaient les tunnels creusés par les animaux dans le lit desséché de la rivière. Lorsque Yusuf frappait les piliers, ils rendaient un son sourd et creux, et il en sortait des miettes granuleuses de bois pourri. Quand il criait famine, sa mère lui disait de manger des termites.
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