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Critiques de Abir Mukherjee (333)
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Avec la permission de Gandhi

Alors qu'il se trouve dans une fumerie d'opium et complètement nauséeux, le capitaine Wyndham de la police impériale de Calcutta doit fuir precipitamment lors d'une descente de police. Dans sa fuite il aperçoit le corps d'un chinois, poignardé et les yeux énuclées. Témoin ne pouvant parler au risque d'être démasqué comme opiomane, Sam cherche à enquêter, quand la police est appelée suite à la découverte d'une femme, qui présente les mêmes blessures...Sam et Sat son adjoint, commencent l'enquête sur ce crime, le seul connu de la police mais en fait le deuxième pour Sam...L'enquête paraît difficile d'autant plus que le climat politique à Calcutta est dominé par les manifestations pacifiques organisées par Basanti Das, un avocat bien installé, qui suit les pas de Gandhi dans son combat pour le départ des Britanniques. La police est également sur les dents, devant assurer la sécurité lors de la venue du Prince de Galles en ce Noël 1921...



Une troisième enquête menée par le capitaine Wyndham, opiomane, contraint de taire son témoignage sur un premier meurtre mais qui, avec l'aide du sergent Banerjee, va tenter de trouver un point commun entre les victimes. Une enquête qui va également réveiller les souvenirs et surtout les atrocités de la guerre de 14-18. Enfin, une enquête qui se déroule dans une époque particulière en Inde, les premiers mouvements pacifistes pour l'independance de l'Inde vis à vis de l'empire colonial de plus en plus détesté.

Avec la permission de Gandhi, Abir Mukherjee offre un troisième opus qui, au delà de l'approndissement des personnages, surtout le capitaine Wyndham, permet d'appréhender de façon intelligente les événements qui agitent l'Inde et les forces politiques qui s'y affrontent, le pacifistes, les gurkhas, anciens militaires népalais, la section H - les renseignements britanniques.

Un roman policier et historique intelligent, avec une pointe d'humour, servi par une très bonne traduction, une réussite.
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Avec la permission de Gandhi

Encore un plaisir cette lecture ! L’enquête policière est savamment mêlée à des événements historiques en Inde en 1920, à l’époque ou le mouvement de la Non-coopération lancée par Gandhi prend de l’ampleur, entrainant des grèves et des démissions des employés indigènes. Le Prince de Galles est attendu à Calcutta pendant sa tournée dans l’Empire comme futur souverain.



Les choses se compliquent de plus en plus pour Windham et Banerjee ! Le premier étant totalement accro à l’opium et le second en but au rejet de sa famille pour n’avoir pas démissionné de son poste à la Police impériale. Quelques assassinats avec le même mode opératoire, des manifestations non-violentes et les animosités des anglais entre eux font que cette histoire ne lasse pas !



J’aime vraiment beaucoup le fait d’être dans le bain de l’Histoire et même d’avoir une idée de ce que fut cette période. Abir Mukherjee ajoute ce qu’il faut de détails pour captiver sans faire perdre le fil de l’intrigue et c’est très agréable d’avoir une lecture où tout est intéressant.



J’ai hâte que les autres tomes soient traduits, c’est vraiment une bonne série.



Challenge Mauvais Genre 2022

Lecture Thématique Polar mars 2022 : Polars asiatiques
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Quand il arrive à Calcutta en avril 1919, le capitaine Sam Wyndham, vétéran de la Grande-Guerre, veuf inconsolable et accroc à l’opium, n’a pas le temps de s’habituer à la chaleur étouffante de la capitale du Bengale. Très vite, il est plongé dans le bain de ses nouvelles fonctions d’enquêteur de la police du Raj. Un de ses compatriotes, haut fonctionnaire, proche du Vice-gouverneur, a été sauvagement assassiné dans un quartier mal famé, tout à côté d’un bordel. Le meurtre fait frémir en haut lieu et le policier doit trouver un coupable dans les plus brefs délais. Secondé par l’inspecteur Didby, expatrié pur jus, raciste et condescendant et l’agent Banerjee, indien à la mode british, éduqué, brillant, oxfordien, Sam s’attelle à la tâche avec la conscience professionnelle acquise à Scotland Yard et sa méconnaissance des mœurs de la colonie britannique. Car là-bas, un coupable n’est pas forcément LE coupable. Quand on lui livre sur un plateau, un dissident, combattant de l’indépendance de l’Inde, Sam est circonspect et décide de continuer l’enquête envers et contre tous.



Gros coup de cœur pour ce polar qui nous emmène à Calcutta, moite, grouillante, étouffante ville du Bengale, fleuron de l’Empire colonial britannique. Dans le rôle du candide, Sam Wyndham découvre l’Inde, son climat, son racisme ordinaire, ses inégalités et la colère sourde d’un peuple qui aspire à l’indépendance. Dans le rôle du colon, son adjoint Didby, arrogant comme celui qui ne doute pas de sa supériorité sur des indiens ignorants, mal dégrossis, indolents, inférieurs en tous points aux blancs. Et dans le rôle du bon indien, Banerjee, éduqué, obéissant, fidèle au Raj, mais moins lisse qu’il n’y paraît quant à ses convictions et objectifs. A charge pour ce trio de débusquer celui qui a osé assassiner un sahib.

Si l’enquête reste classique, le livre est surtout un fabuleux polar historique qui raconte les velléités d’indépendance des indiens, les lois iniques que leur imposent les anglais, les massacres qui en résultent et un empire colonial qui entame sa lente déliquescence, gangréné par la corruption et trop sûr de sa supériorité pour s’inquiéter ou se réformer.

S’ajoute à ce passionnant contexte historique, un enquêteur à multiples facettes. Mélange réjouissant de naïveté et de cynisme, Sam Wyndham, à l’humour pince-sans-rire, s’accommode tant bien que mal d’un climat très différent de la bruine londonienne, de la nourriture épicée, d’un système de classe dont il ignore tout, sans oublier les fumeries d’opium qu’il apprécie à leur juste valeur. Imperméable au racisme et à la soi-disant supériorité des colons, saura-t-il se faire une place, et surtout la garder, dans la police du Raj ? A suivre avec bonheur dans ses prochaines enquêtes.

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Avec la permission de Gandhi

Nous sommes en Inde en 1921 et les mouvements indépendantistes commencent à se développer..

Parmi ses défenseurs, un certain Gandhi qui prône la non-violence pour se faire entendre et encourage les Indiens à manifester en ce sens.

Ce n'est pas facile pour notre héros récurrent, le capitaine Wyndham qui, accompagné de son collègue indien Banerjee, doit maintenir l'ordre pour le séjour du prince de Galles à Calcutta.

Banerjee est partagé entre sa loyauté de policier et ses racines indiennes qui l'aident à comprendre les manifestants.

Parallèlement, Wyndham enquête de manière officieuse sur des meurtres au même mode opératoire qui semblent viser une équipe de soignants militaires.



Comme les deux romans précédents, celui-ci réussit parfaitement à mêler l'intrigue policière et le contexte historique.

Le ton est léger, teinté d'humour britannique, et l'atmosphère du Calcutta de cette époque et de la domination britannique est bien restituée.

Une réussite donc de nouveau pour cette série policière à l'ironie mordante.

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Les Princes de Sambalpur

Le fils aîné du maharajah de Sambalpur est assassiné dans les rues de Calcutta. Il venait de demander de l’aide au capitaine Wyndham car il savait sa vie en danger.



Son frère puiné, le prince Punit, en devenant le prochain prétendant au trône semble le coupable idéal, mais nous sommes en Orissa une région de la côte Est de l’Inde dont les sous-sols, riches en diamant et en charbon, excitent bien des convoitises.



Sam Wyndham réussira-t-il à déjouer la machiavélique machination qui met en péril le petit royaume de Sambalpur ?



« Les eunuques sont en quelque sorte des conseillers pour les dames du zenana. Et ils sont fiers de garder les secrets qu’elles leur confient. Beaucoup d’eunuques sont devenus riches et puissants à l’égal des femmes qu’ils servent. Et cela sans qu’y soient mêlés ni le cœur ni la chair. »







Parviendra-t-il à lutter contre son addiction de plus en plus envahissante à l’opium ?



Mais surtout gagnera-t-il le cœur d’Annie Grant, la belle métisse dont il est tombé amoureux, qui ne semble pas insensible pas aux charmes de son altesse le futur roi.



Vaillamment secondé par le lieutenant Sat Banerjee, un jeune indien diplômé de Cambridge, Wyndham va devoir s’initié aux arcanes de pouvoirs royaux millénaires et à une religion dont il ignore tous les rites.





Derrière une sympathique comédie policière et romantique, Abir Murkherjee nous permet de réviser notre géographie-politique du siècle dernier. En 1920, l’empire britannique est encore le plus grand pays du monde, mais pour combien de temps ?



Dans l’Inde à la culture religieuse très présente, le climat délétère du pouvoir coloniale est formidablement reconstitué.



Chaleur et poussière, corruption et trahison, « Les princes de Sambalpur » est un récit exotique très agréablement instructif et so british, entre Agatha Christie, E.M Forster, saupoudré de Conan Doyle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling



Calcutta 1919. Après trois années passées dans les tranchées et veuf depuis peu, le capitaine de police Sam Wyndham est muté aux Indes dans les colonies de sa Royal Majesté.



A peine arrivé, dans la touffeur de la grande ville grouillante ,Il est chargé d' enquêter sur le meutre d' un haut fonctionnaire Britannique. Mais que pouvait bien faire le sieur MacAuley dans cette impasse obscure derrière un sordide bordel ?



Assisté de Banerjee, un indien plus british qu' un british,diplôme de Cambridge oblige, et de l' inspecteur Didby, borné et raciste comme un vrai bon flic à l' ancienne, Wyndham avance dans une enquête qui devient de plus en plus opaque et politique.

Que faire de Sen, ce coupable trop idéal qu'on lui présente sur un plateau, un independantiste adepte depuis peu des théories non-violentes de Mohandas K Gandhi.



Dépêche toi Sam, l'empire britannique vacille, il a besoin de fonctionnaires zélés pour maintenir l' ordre dans ce pays de 300 millions d' habitants soumis aux lois de 150 000 britanniques.

Une écriture sensible et colorée qui, dès les premières pages, entraîne le lecteur en Asie au début du siècle dernier. Ambiance moite et coloniale formidablement bien rendue, description franche d' un monde d'expatriés arrogants dont seuls quelques témoins éclairés aperçoivent les prémices de ce qui est déjà " le début de la fin".



Une intrigue classique certes, un suspect trop parfait pour masquer un monde corrompu en déliquescence, mais les lois scélérates de Rowlatt qui permettent d' emprisonner de manière arbitraire et de juger d' éventuels agitateurs et le massacre d' Amritsar du 13 avril 1919 créent un contexte géopolitique puissant et original.



Si l' on rajoute un inspecteur opiniâtre et sympathique luttant contre un trauma militaire et contre une addiction à la morphine, Abir Mukherjee tient sous sa plume un épatant héros récurrent en devenir.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Voilà bien un titre accrocheur, vendeur mais totalement inapproprié ! Si vous vous attendez à un roman policier historique qui tourne autour d’une attaque de train sanglante, vous serez déçus !!



L’auteur est d’origine indienne et passionné de romans policiers. Celui-ci est son premier roman. Il a décidé de le situer à Calcutta à la fin de la Première Guerre mondiale.



Calcutta, capitale anglaise des Indes jusqu’en 1912 est un haut lieu de l’industrie textile. Depuis la répression sanglante de la révolte des cipayes puis du massacre d’Amristar en avril, les esprits indiens s’échauffent et cherchent à gagner leur indépendance. La violence et la corruption sont omniprésentes.



Le personnage principal est un policier anglais Wyndham, rescapé de la Grande Guerre qui vient s’installer à Calcutta car plus rien ne le retient en Angleterre. Il va souffrir de la chaleur, de l’humidité ambiante, de la haine sous-jacente, du silence et mensonges des dirigeants anglais en place. Il commence son travail d’enquêteur sur l’assassinat d’un haut fonctionnaire anglais.



Avec parfois quelques maladresses et quelques raccourcis dans l’enquête, l’auteur nous immerge dans Calcutta, ses bas-fonds, ses palais, ses miasmes et ses violences ! Le roman n’est pas dénué d’humour ou du moins d’ironie, de la part de Wyndham qui n’est pas aveuglé par un sentiment de domination à l’égard des autochtones.



La localisation de ce polar est pour beaucoup dans l’impression que nous en avons bien qu’il soit mené de façon classique british, ce qui n’est pas pour me déplaire. Je vais me faire un plaisir de lire les suivants, Abir Mukherjee ayant beaucoup d’aisance à décrire les indiens et les anglais dans leur particularités.



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

LC POLAR NOVEMBRE 2020
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Imaginez Hastings promu. Britannique jusque dans son ressentiment envers l’Empire, tombant facilement sous le charme des demoiselles effrontées, il se lance avec bonne volonté sur des pistes trop balisées pour être honnêtes. S’il finit par découvrir la vérité, c’est que, débarrassé du petit Belge à moustache qui lui rabotait les neurones à grand renfort de piques assassines, il a gardé de son ancien mentor l’essentiel : l’art d’assembler des faits anodins pour confondre le coupable - et cela, malgré son addiction à la morphine (l’auteur ne manquant pas d’adjoindre à son hommage holmesien l’évocation des guerres de l’opium entre la Chine et l’empire britannique, grâce auxquelles la reine Victoria peut être considérée comme la pire trafiquante de tous les temps) et l’importance de s’adjoindre un souffre-douleur. Lequel lui est supérieur en tout (y compris sur le plan financier) mais que sa couleur de peau contraint à l’humilité.

On trouvera donc dans ce délicieux ethno-polar tout ce qu’on est raisonnablement en droit d’attendre d’un tel ouvrage : de l’action, une enquête ponctuée de rebondissements, de la romance, et une analyse des relations compliquées entre l’Inde et l’Angleterre. Mais l’intérêt majeur est bien entendu dans son supplément d’âme, à savoir cet humour pince-sans-rire que le monde entier envie à Albion au point d’en oublier sa perfidie.

« ENTRÉE INTERDITE AUX CHIENS ET AUX INDIENS

Banerjee remarque ma désapprobation.

« Ne vous inquiétez pas, monsieur, dit-il. Nous savons où est notre place. En outre, les Britanniques ont réalisé en un siècle et demi des choses que notre civilisation n’a pas atteintes en plus de quatre mille ans.

– Absolument », renchérit Digby.

Je demande des exemples. 

Banerjee a un mince sourire. « Eh bien, nous n’avons jamais réussi à apprendre à lire aux chiens.  »

Il faut dire que l’auteur de ce roman s’appelle Abir Mukherjee. Il n’y a pas que le capitaine Hastings qui prenne sa revanche.
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Les Princes de Sambalpur

Empire britannique 1920. Un prince assassiné devant les yeux des policiers Sam Wyndham et Sat Banerjee. Une enquête dans l’Inde coloniale, avec la chaleur et l’humidité la mousson.



Le Sambalpur, un petit royaume indien où règne un maharajah qui a trois femmes, des dizaines de concubines et plus de 120 enfants. Des richesses basées sur des mines de diamant, mais un peuple qui en profite bien peu.



Ajoutons une atmosphère de tractations politiques, des alliances entre les petits royaumes pour se soumettre (ou non…) à la puissance coloniale.



Les enquêteurs : un capitaine anglais opiomane qui travaille avec un sergent indien, mais qui a quand même des préjugés de l’époque. Il trouve les femmes indiennes attirantes, mais ne peut comprendre qu’une femme blanche puisse être attirée par un Indien.



Au final, un polar pour voyager dans l’espace et dans le temps (mais mieux vaut commencer par le premier tome : l’Attaque du Calcutta-Darjeeling).

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Avec la permission de Gandhi

Un serial killer sévit, classique me diriez vous pour un polar, mais c'est son contexte qui l'est moins.



Nous sommes à Calcutta en décembre 1921, alors que le Prince de Galles en personne effectue une visite officielle dans le plus grand pays de l'empire Britannique.



Une visite princière sous haute surveillance car un certain Gandhi demande au peuple Indien de se révolter pacifiquement contre la Couronne.

Calcutta en pleine ébullition et deux meurtres sans liens apparents, le capitaine Wyndman et le serjent Banerjee, un duo de flics que l'on connaît et apprécie beaucoup à Baz'art, mènent l'enquête.

Bien sûr nos deux héros doivent toujours composer avec leurs démons intérieurs, un syndrome post-traumatique et une puissante addiction à l'opium pour le capitaine tandis que le jeune sergent se débat contre la culpabilité pour un Indien de servir dans la police de sa majesté, alors que toute sa propre famille lutte pour l indépendance de l'Inde.

Chaleur,poussière et géopolitique instable, comme à son habitude, et pour notre plus grand plaisir, Abir Mukherjee utilise les codes classiques du roman policier pour nous raconter une page d histoire de la Grande Bretagne et de son empire colonial.

"Avec la permission de Gandhi" est un polar very british, passionnant et surtout très instructif sur le sort des Ghurkas, des oubliés de l'Histoire, ses soldats Népalais que l'armée Britanique utilisa durant la guerre de 14/18.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

"Gorge Profonde" aurait pu devenir le surnom du capitaine Sam Wyndham tant on va essayer de lui faire avaler des couleuvres, dont la plus grosse qui soit : les Anglais sont là pour civiliser les Indiens et sans nous, ils n’arriveraient à rien, nous sommes équitables et nos lois sont justes…



Les lois anglaises sont justes pour les Anglais, les Blancs, mais jamais pour les indigènes, les Indiens, habitants de leur propre pays mais qui ont les Anglais, ces espèces de belles-mères qui s’incrustent chez eux.



En fait, je serais tentée de dire que la résolution du crime du haut fonctionnaire MacAuley est accessoire tant elle ne sert qu’à nous démontrer l’iniquité de la colonisation : lois Rowlatt de 1919 autorisant les arrestations arbitraires au moindre soupçon d’insubordination (et détention durant 2 ans sans justificatifs). Arrestations d’Indiens par des Anglais, bien entendu.



Plusieurs personnages prendront la parole, dont des Indiens, une métis, un négociant en textiles afin de nous expliquer l’inégalité du système. Les Anglais ont toujours eu une haute opinion d’eux-mêmes, se croient garant d’une morale élevée et que leurs lois sont justes, équitables, correctes.



Mais il n’en est rien, à force de se croire supérieur, l’Anglais écrase les autres, les indigènes, estime qu’ils ne doivent pas devenir trop intelligents, que ça pourrait leur faire mal au cerveau et que l’indépendance ne doit pas arriver, ces pauvres indigènes n’étant pas capables de s’en sortir sans les Anglais…



La plume de l’auteur manie avec brio l’humour et le cynisme, l’encre est teintée d’ironie douce-amère et c’est un véritable plaisir de découvrir ce roman policier qui ne ressemble à aucun autre. Les personnages sont bien travaillés, impossible de les confondre entre eux et personne n’est tout à fait blanc ou noir.



Apprêtez-vous à avaler des couleuvres vous aussi car l’auteur ne fige aucun de ses personnages et ce que les autres disent d’eux peuvent être vrai ou faux, ou pas tout à fait vrai…



L’atmosphère lourde et poisseuse de Calcutta est bien rendue aussi et pour peu, on aurait envie de démarrer un ventilateur, même si dehors il fait des températures négatives et que la neige tombe. La ville de Calcutta est un personnage à part entière, elle aussi.



Un excellent roman policier, un vrai roman noir qui nous parle de contextes sociaux, des castes de l’Inde, de la colonisation, de révolution, de terroristes qui voudraient se libérer du joug anglais, d’Anglais qui ont du mal à s’adapter au climat et un pays au bord de l’implosion.



Un roman noir où les deux enquêtes servent à mettre sur la table les problèmes des colonisés, leurs revendications, leurs attentes, leurs souffrances et à dénoncer la main de fer dans laquelle les colonisateurs anglais tiennent les autochtones.



L’auteur nous parle aussi de ce pays (l’Inde) qui peut transformer un homme ordinaire en raciste ordinaire et lui mettre dans la tête l’idée que la suprématie raciale existe bel et bien.



C’est pernicieux et notre capitaine Sam Wyndham va avoir fort à faire pour ne pas devenir comme ses pairs. J’ai bien envie de lire la suite pour savoir comment il va évoluer.



Une belle découverte, une fois de plus !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les Princes de Sambalpur

Bon je l'avoue j'ai encore préféré ce tome 2 au tome 1 "l'attaque du Calcutta Darjeeling". J'avais lu et apprécié le tome 1, puis je l'ai passé à mon mari. Qui l'a lu, dévoré même, il a donc investi dans les tomes suivants qu'il a.... lus, dévorés et aimés ! J'ai désormais tous les tomes à la maison....

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Dans ce 2e tome, on continue de découvrir l'Inde de 1920 et en plus, pour le coup, l'enquête n'est pas au second plan.

C'est toujours aussi riche d'informations sur l'époque, les traditions et la violence de la colonisation. Encore une fois, avec ce type de polar vous faites à la fois un voyage dans l'espace (Inde) et le temps (les années 20). En plus ici on quitte Calcutta ville désormais "très anglaise" pour Sambalpur, une ville et un Etat à l'Est de l'Inde. Un Etat semi indépendant à la présence anglaise très faible.

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Dans ce tome tout commence avec le meurtre du fils du maharajah de Sambalpur à Calcutta devant nos deux héros, notre capitaine anglais qui n'en finit de découvrir l'Inde, et son sergent, Indien, brahmane et diplômé de Cambridge.

Un récit passionnant où encore une fois, notre personnage va se trouver face à la real politik dans un Etat où l'Angleterre a peu de prises. C'est passionnant. A noter aussi que les femmes, anglaises ou indiennes, ont une place importante dans ce récit.

Je me suis régalée. Mais je vais patienter un petit peu avant d'entamer le 3e.... histoire de savourer !
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Le soleil rouge de l'Assam

J’apprécie de plus en plus cette série. Sa localisation en Inde dans les années 1920 y est bien sûr pour quelque chose mais l’auteur sait intégrer une enquête de police dans cette base.



Peu après les événements dus à la visite du Prince de Galles et les violences pendant les manifestations, Banerjee est allé dans sa famille, se mettre à l’écart des reproches qui lui sont faits de travailler pour la police anglaise. Le capitaine Windham séjourne dans un ashram pour se désintoxiquer de l’opium qui l’a mené au bord du gouffre. L’enfer est sur Terre !



La vision d’un homme qu’il croyait mort l’amène à se remémorer les événements dramatiques du début de sa carrière de policier à Londres.



Les chapitres alternent entre 1905 et 1922 et j’ai beaucoup aimé cette incursion dans la vie personnelle du capitaine Windham, personnage assez énigmatique et renfermé, meurtri tout autant par la guerre que dans sa vie personnelle.



L’enquête policière est bien présente et menée par le sergent Banerjee qui le rejoint dans l’Assam. Leur amitié choque les anglais et l’auteur explique très bien la situation et ce qu’il en pense par le biais de Windham.



L’analyse des personnages et des réalités historiques est très finement faite et nous permet d'en apprendre sur la vie dans l’empire britannique finissant ! Les descriptions donnent réellement l’impression d’être immergé dans le paysage et dans l’ambiance toujours glauque et pleine de violence sous-jacente.



Challenge Multi-Défis 2023

Lecture Polar Thématique février 2023 : Insulaire
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Un livre épatant avec un titre pour le moins maladroit .Le titre anglais est À rising man et le sujet du livre est bien plus qu’une attaque de train postal

L’histoire se passe en 1919.Le capitaine Wyndham, ancien de Scotland Yard, débarque à Calcutta pour résoudre une affaire bien troublante dans cette Inde coloniale de l’après guerre

Un haut fonctionnaire passe de vie à trépas de façon spectaculaire

Grand branle-bas dans Calcutta

Notre capitaine regarde tout cela avec un flegme tout britannique mais aussi avec une certaine naïveté et surtout une bonne dose d’humour.

Il est aidé par un officier indien, Banerjee, qui va lui faire découvrir les subtilités de son pays mais aussi le désir d’ un peuple de s’émanciper d’une tutelle coloniale qui se veut civilisatrice et devient surtout pesante

Tout cela est très tonique et plein de surprises

Pour les fans de romans policiers, il y a une vraie originalité qui mêle le contexte historique et le contexte géographique.

Vous l’aurez compris : le personnage principal, si j’ose dire, c’est l’Inde, vue de manière distanciée et amusante par un enquêteur très british mais pas si coincé qu’il n’y paraît

Je crois qu’une suite est prévue.Je suis partant pour un autre voyage en Inde

Un très bon livre pour se détendre et s’évader en souriant vers des contrées mal connues

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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

"… Regardez n'importe quel atlas d'une école primaire indienne. La Grande-Bretagne et l'Inde sont à côté l'une de l'autre et chacune occupe toute une page. Nous ne leur indiquons même pas d'échelle, de peur que les petits enfants bruns se rendent compte de la taille minuscule de la Grande-Bretagne comparée à l'Inde !"



Calcutta, mercredi 9 avril 1919. Un ancien de Scotland Yard, le capitaine Sam Wyndham, à peine arrivé de Londres, se trouve devoir enquêter sur un meurtre assez abominable commis à Black Town, dont la victime n'est autre qu'un collaborateur du vice-gouverneur.

Un "sahib". Ce qu'il en reste n'est pas beau à voir, mais "au moins, il est bien habillé", remarque Sam.



L'affaire est très sensible, et suivie de très très près par le ban et l'arrière-ban du British Raj présents à Calcutta. Sam Wyndham va devoir composer avec ce poids sur les épaules, mais aussi avec une société coloniale dont il ne connaît pas les codes et surtout… surtout avec les traumatismes de la Grande Guerre et la perte de sa femme, emportée par la grippe espagnole, des images qui le hantent nuit après nuit.



C'est donc un enquêteur fragile et abîmé que nous suivons dans les rues de Calcutta.

Un cabossé des tranchées.

Et il est sympa, en plus.

Il a de l'humour.

Il est concerné par ce qui se passe autour de lui.



Il se pose des questions, il donne son avis sur cet immense pays sous la botte du British Raj depuis une soixantaine d'années.

À mon sens un peu trop, même, pour un gars qui est venu volontairement grossir les rangs de ces expatriés britanniques dont il pense tant de mal. Là, il y perd un peu en crédibilité.



Cependant, le contexte historique est bien posé, quand il n'est pas vu qu'à travers les interrogations (euh, naïves ?) du narrateur. Y prennent place les conséquences du Rowlatt Act du 18 mars 1919, et le tristement célèbre "massacre d'Amritsar" du 13 avril 1919 dont la nouvelle atteint Calcutta quelques heures plus tard. Toute la description de la ville à ce moment-là, la façon qu'ont les Indiens et les Britanniques de réagir, les nouvelles qui parviennent des autres régions, c'est une partie du livre que j'ai trouvée très intéressante et bien menée, indépendamment de l'enquête qui suivait son cours.



Laquelle enquête reste longtemps paresseuse, à croire que nous sommes tous assommés par le cagnard de Calcutta, et prend quelques fausses accélérations pour nous égarer avant le sprint final… Mais j'ai apprécié cette lecture, et trouvé que le duo formé par Sam Wyndham et Satyendra Banerjee, son sergent, fonctionnait bien.



C'est le premier volume d'une série de quatre pour le moment, dont deux traduits en français, disons qu'il fallait faire connaissance.

J'aurai plaisir à les retrouver dans leurs prochaines enquêtes.



PS : Et l'attaque du Calcutta-Darjeeling, alors ? Pas de pif paf pouf, les bandits qui arrêtent la locomotive lancée à pleine puissance et tout ?

Pas vraiment, encore un effet de titre qui tombe à côté de la plaque… Quand il se met à y avoir vraiment de l'action, le train n'y est pour rien !

Je préfère du coup le titre original, A Rising Man ; l'éditeur aura trouvé sa traduction littérale pas assez accrocheuse pour un roman policier. Un casse-tête, je veux bien le croire.

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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Rescapé des tranchées, le capitaine Wyndham débarque dans la police de Calcutta. Y a-t-il un lien ente l'assassinat d'un haut responsable et l'attaque d'un train où rien ne semble avoir été dérobé?



Abir Mukherjee nous peint une image complexe et réaliste du Bengale, les sahib anglais au pouvoir et à la tête du commerce, les indiens soumis, les méchants militaires, Annie, la jolie secrétaire au sang mêlé, les indépendantistes gentils parce que non violents et les autres.



Une histoire sans doute bien étoffée, rien à reprocher à l'écriture, de bonnes réparties, mais ce n'est pas trop mon genre et je n'ai pas accroché.

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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Quitter l'Angleterre pour l'Inde, voilà un gros changement de vie.

L'histoire se déroule en 1919 et le capitaine Wyndham, qui travaillait pour Scotland Yard, a survécu à la guerre mais il a perdu tous ses proches : ses parents, ses amis et même sa jeune épouse, décédée de la grippe espagnole.

Il accepte donc un poste en Inde, histoire de prendre un nouveau départ.

Mais l'époque est rude, les relations entre les indiens et les anglais ne sont pas bonnes du tout, et les conditions de vie sont loin d'être idéales, entre la chaleur infernale, l'humidité qui est au maximum, la nourriture trop épicée, les tensions politiques et sociales...

Un haut fonctionnaire va être assassiné et ce sera le point de départ d'une enquête complexe.

J'ai beaucoup aimé les descriptions de l'Inde de l'époque, des rues, des villas, des quartiers malfamés, des relations plus que tendues entre les anglais et les indiens, mais l'enquête en elle-même est un peu longue, on tourne un peu en rond.

C'était toutefois une lecture dépaysante, à défaut d'être vraiment palpitante.

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Le soleil rouge de l'Assam

Sa dépendance à l'opium devenant de plus en plus invalidante, le capitaine Wyndham, notre policier anglais expatrié en Inde préféré, se retire dans un ashram, à des miles de Calcuta dans le massif montagneux de l'Assam.



Un ermitage isolé, loin de toute agitation humaine est un lieu idéal pour une cure de désintoxication et pourtant c'est dans ce coin perdu que Sam Wyndham est rattrapé par son passé londonien.



Alors qu'il n'était encore qu'un jeune agent de police dans le West-End, il a laissé s'échapper un meurtrier et n'a pas pu empêché la mort d'un innocent, une affaire qu'il n'a jamais réussi à classer.



Whitechapel district de Tower Hamlets, Londres 1905, montagnes de l'Assam, extrémité Est de l'Inde 1922, deux lieux et deux époque

Formidable atmosphère de Londres au début du vingtième siècle.



Le quartier de Whitechapel, un quartier populaire près du port de la capitale avec ses arrivages de migrants qui n'ont pas assez d'argent pour aller plus loin. Irlandais, polonais, juifs venus de tous les pays poussée par la famine et les exterminations, débarquent plein d'un espoir qui se fracasse dans ce quartier pauvre et insalubre.



s pour deux meurtres inexpliqués qui se retrouvent inextricablement liés.Comme à son habitude, Abir Mukherjee s'empare de la trame classique du bon vieux polar English pour pour nous plonger dans l'Histoire la Grande-Bretagne et de son passé colonial.



Racisme, antisémitisme, patriarcat, grand banditisme, entre la puanteur des bas quartiers de Londres et la touffeur de l'Inde, Samuel Wyndham et son fidèle lieutenant Satyendra Banerjee vont avoir fort à faire pour percer le mystère d'une enquête que n'aurait pas renier Dame Agatha Christie.



Un fond historique passionnant, des héros récurrents attachants et cet humour détaché que l'on aime tant « le soleil rouge de l'Assam » est encore une fois un très bon roman, d'Abir Mukherjee.



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Les Princes de Sambalpur

Cette fois-ci le titre correspond à la teneur du roman, donc pas de mauvaise surprise et nous avons décidé avec paloliticgirl de faire une lecture commune.



C’est le second tome des enquêtes du capitaine Sam Wyndham et de son équipier le sergent Banerjee dans le Calcutta des années 1920. Cela fait un an que Banerjee habite chez Windham.



Sat Banerjee se décoince un peu mais peine encore à parler aux femmes, pas évident s’il faut les interroger et Wyndham s’adapte tant bien que mal au pays, à la météo mais a quelques difficultés à tenir ses démons à distance.



Ils vont partir dans un petit état indépendant le Sambalpur dont le prince héritier a été assassiné en présence de nos deux policiers à Calcutta.



Un maharadjah vieillissant et malade, 3 épouses et pléthore de concubines ne vont pas simplifier les choses. Politique, complots, pouvoir, la couronne britannique voyant son emprise s’effilocher tente de rallier les petits états indépendants à son idée de Chambre des Princes.



Sur une base fortement historique l’auteur nous emmène dans cet état très ancien, le seul à posséder des mines de diamants et nous entrons de plein fouet dans des us et coutumes qui nous sont totalement étrangers, à peine mieux que pour les Britanniques de cette époque ! La manipulation est le cœur de ce roman policier et nous ressentons fortement la différence de civilisation et de mode pensée à travers le capitaine Windham. Malgré toute sa bonne volonté et son désir de vérité et de justice, il n’est pas encore totalement au fait de la réalité !



J’espère que les prochains volumes seront rapidement traduits en français car en dehors de l’intrigue policière qui est très bien menée, à un rythme qui peut paraître lent mais qui s’adapte à la vie indienne, c’est aussi une immersion dans une époque que nous connaissons plutôt, voire uniquement, par les yeux des blancs et qui incarne le début de l’effondrement de l’empire britannique.



Challenge MAUVAIS GENRE 2021

Lecture THEMATIQUE juillet 2021 : Les voyages
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Un polar indien mais pas que, un roman historique sur les années précédent la lutte d'indépendance de l'Inde, avec la mise en place du du Rowlatt act qui permet à l'occupant, en l'occurrence l'Angleterre, de mettre le pays sous un système de mesures d'urgences avec des arrestations aléatoires des procès sans avocats, jusqu' aux condamnations sans réelles preuves.

Cette ambiance délétère est le fil rouge de ce polar, avec en toile de fond la montée des indépendantistes et des révolutionnaires.

C'est dans ce chaos que l'ancien inspecteur de Scotland Yard prend ses nouvelles fonctions pour résoudre le crime d' un sahib avec , à ses côtés un habitué des lieux et un sergent fraîchement recruté.

bien construit, et foisonnant de références historiques, ce récit se laisse lire et on attend le second tome pour encore plus d'aventure.
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