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Critiques de Adrian Tomine (50)
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Les Intrus

La série noire continue et se termine fort heureusement avant de connaître l'agonie...



Je n'arrive décidément pas à aimer cet auteur Andrian Tomine pourtant adulé qui propose des univers qui me paraissent assez stériles. Il y a de la vacuité dans les dialogues et dans les situations présentées. Le mal être contemporain est pourtant exploré sous toutes ses formes.



Le dessin présenté sur un petit format n'est décidément pas adapté car certaines petites pages contiennent 20 cases. Le style graphique est plutôt froid et les personnages peu expressifs ce qui laisse peu de place à l'émotion ou à tout autre sentiment d'ailleurs. C'est franchement ennuyeux à lire. Encore une fois, cela n'engage que moi.



Cependant, les inconditionnels de l'auteur pourront se laisser tenter par cette œuvre mélancolique stylée, les autres peuvent aisément laisser tomber. Moi, je passe encore mon tour.
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Loin d'être parfait

« Jeune prodige », « brillant », « novateur »… Voilà quelques-uns des qualificatifs que j’avais pu lire à propos d’Adrian Tomine. Intriguée par tant de dithyrambes j’ai regardé si ma médiathèque proposait des titres de cet auteur. J’ai donc pu lire « loin d’être parfait » pour me faire ma propre opinion… et c’est peu de dire que je ne partage pas l’engouement général.



Je suis plutôt amatrice de B.D américaines indépendantes à tendance autobiographique, des auteurs tels que Joe Matt ou Chester Brown. Le côté intimiste de « loin d’être parfait » ne me rebutait donc pas a priori. Mais ce registre intimiste demande un talent très particulier. A mon avis pour réussir ce genre de récit introspectif il faut soit faire preuve de beaucoup d’humour (comme Matt et Brown) ou bien parvenir à se détacher du simple récit de la petite vie d’un personnage pour emmener l’œuvre vers quelque chose de plus universel (ce que sait très bien faire Daniel Clowes par exemple). Adrian Tomine n’y parvient jamais. Les problèmes de Ben, son personnage, restent ceux de son personnage. A aucun moment je ne me suis sentie concernée. Pourtant, les thèmes soulevés par ses questionnements identitaires et amoureux auraient pu être intéressants. Mais j’ai trouvé que l’auteur ne parvenait pas à les rendre intéressants. La faute, en premier lieu, à un scénario d’une grande platitude peuplé de personnages fades. C’est tellement mal raconté que ça finit par ne rien raconter du tout. Creux, vide, vain !

L’aspect visuel ne vient pas relever le niveau. Le trait de Tomine n’est pas désagréable, les visages sont même particulièrement réussis, très expressifs. Mais le découpage et la mise en scène sont totalement ratés. Que c’est statique ! La plupart des scènes consistent à des discussions entre 2 ou 3 personnages, bien souvent autour d’une table ou dans la rue. Du coup, j’ai trouvé l’ensemble très répétitif et manquant cruellement de rythme.



Bref, ce « loin d’être parfait » porte plutôt bien son titre même si ce serait là une litote. Cette découverte d’Adrian Tomine fut donc une grande déception et je ne comprends pas le concert de louanges dont il est l’objet. Ma médiathèque propose un autre titre de cet auteur mais je me suis tellement ennuyée que je n’ai pas envie de lui donner une seconde chance.

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Loin d'être parfait



"- Tu te souviens de ce type à la cité U… Elvin, un truc comme ça. […]

- Un type qui mettait tous ses problèmes sur le compte du racisme.

- Parfaitement ! Eh bien, tu en es le parfait opposé. Tu préfères ne rien voir."





Ben Tanaka, d’origine japonaise, nie l’existence de toute considération raciste vis-à-vis des gens de sa communauté -peut-être pour se donner le droit, à son tour, de tenir des propos de même nature. Les japonais sont pour lui des gens communs qui ne méritent pas la moindre attention. Victime de la mondialisation ? il rêve devant les images d’occidentaux, son canon de beauté n’étant autre que la femme blanche, aux yeux et aux cheveux clairs. Autant le dire tout de suite, mauvaise pioche puisqu’il partage sa vie avec la très japonaise Miko. Leur couple est sur la mauvaise pente, et on se demande ce qui a pu un jour les rapprocher. Certainement pas leurs opinions politiques, encore moins leurs goûts artistiques, ni leurs conceptions de la race ou de la culture. Le caractère de Ben n’arrange pas les choses : éternel insatisfait, il déploie tout son cynisme à critiquer ce qui le rattache au Japon, mais voue au contraire une admiration illimitée –pour ainsi dire, ridicule et naïve- au monde occidental. Il est malheureux et met en cause l’étroitesse du milieu japonais dans lequel il évolue. Se sentant l’âme d’un occidental sans jamais sembler se souvenir qu’il est lui aussi japonais, il rejette sa petite amie et se lance dans la quête avide de son fantasme.



Loin d’être parfait répartit d’une manière juste les différentes étapes de la trajectoire de Ben de façon à la rendre crédible du point de vue du personnage. Toutefois, Adrian Tomine n’oublie pas de mettre en avant les failles de son raisonnement. Sans doute pour cette raison, il ne nous semble jamais sympathique, mais plutôt veule et prétentieux. Il cherche des coupables à son malheur et s’acharne à détruire le bonheur à chaque fois qu’il le voit apparaître chez les autres. Le titre de l’ouvrage est totalement justifié : Ben Tanaka dénigre les failles de chacun, mais ne semble jamais se souvenir un instant que lui aussi est loin d’être parfait…



Dans la forme longue, Adrian Tomine a réussi à fonder un ouvrage plus dense qu’à son habitude. Son ton est juste et au-delà de l’aspect dramatique réussi, Loin d’être parfait permet également au lecteur de prendre du recul sur sa propre manière d’agir et sur l’influence que peut avoir son comportement vis-à-vis des autres. A méditer à chaque fois que l’envie nous prendrait de faire l’apologie de son propre comportement…








Lien : http://colimasson.over-blog...
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La Solitude du marathonien de la bande dess..

Mal-être, malaise et maladresse d'un individu ordinaire

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Ce tome contient une suite de scénettes de nature autobiographique. Sa première édition date de 2020, dans un format original : à l'identique d'un carnet de note, avec une couverture toilée. C'est l'œuvre d'Adrian Tomine, pour les histoires et les dessins.



À Fresno en 1982, le jeune Adrian Tomine, 8 ans, se tient devant la classe avec la maîtresse dans son dos et il se présente. Elle lui demande de parler de ses hobbies. Il répond qu'il dessine des bandes dessinées, et qu'il en collectionne. Elle lui demande ce qu'il veut devenir quand il sera grand. Réponse : un bédéiste célèbre, ce qui suscite quelques rires dans la classe. Elle lui demande : célèbre comme Walt Disney ? Et lui répond : non comme John Romita. Sentant la question venir, il se lance dans une présentation de qui est cet artiste qui a dessiné le plus Spider-Man, après que Steve Ditko soit parti. La maîtresse l'interrompt alors que les rires ont repris. Adrian se redresse et les traite d'idiots stupides. La maitresse calme tout le monde, mais le garçon paye cher sa hardiesse lors des récréations suivantes, subissant des humiliations chaque jour. Puis un midi, un autre garçon de sa classe vient s'assoir à côté de lui pendant le repas et lui demande s'il lit des comics. Adrian se lance dans une liste des différentes séries qu'il suit, toutes des Marvel, et il finit par interrompre en demandant à son interlocuteur si ce ne serait pas la maîtresse qui lui aurait demandé de lui adresser la parole.



San Diego, en 1995, à bord d'un avion. Adrian Tomine est assis à une place côté hublot et il se dit qu'il leur a bien prouvé : il avait dit qu'il allait devenir un bédéiste célèbre et c'est chose faite. Il a bien conscience que pour y arriver il a dû consacrer toute son enfance et son adolescence à développer son art et à le peaufiner. Mais ça en valait le coup. Il ressort une critique de sa poche : elle qualifie sa dernière œuvre de meilleure bande dessinée réaliste du moment. Il jette également un coup d'œil à la petite phrase de Daniel Clowes : Drawn + Quarterly conserve intact la perfection de leur catalogue en signant le petit prodige des mini-comics. Une fois débarqué, il se rend à la convention et y retrouve Eric le représentant de son éditeur qui lui tend le dernier numéro du Comics Journal, en le prévenant que leur critique n'est pas très tendre. Adrian lui répond que c'est un honneur d'être étrillé par le magazine littéraire de référence sur les comics. Le soir, dans sa chambre d'hôtel, il lit l'article et il en pleure allongé par terre. Puis il ressort pour participer à la réception organisée à l'hôtel et il reprend confiance car il est vraiment parmi ses pairs. Il grince un peu des dents quand un collègue lui dit qu'il était plutôt bon jusqu'à ce qu'il se mette à imiter Clowes. Tomine rit poliment et baisse la tête. Un autre professionnel rejoint le groupe et découvre qui est Adrian. Il commence à le prendre à parti sur la manière dont Adrian a laissé tomber son précédent éditeur, tout ça pour un gros contrat avec D+Q. Il le met en garde sur les risques encourus à trahir ainsi des partenaires commerciaux. Adrian remonte dans sa chambre et s'écroule sur le lit en pleurant.



26 petites histoires entre 2 et 7 pages avec une exception pour la dernière qui en compte 33, toutes centrées sur l'auteur qui se met en scène dans chaque page, avec ses inquiétudes, ses névroses, ses angoisses, son mal-être, son manque de confiance en lui, la dépréciation de son métier par les autres, et parfois même par ses pairs, son comportement gauche d'inadapté social, son caractère hypocondriaque, etc. Tout est fait pour donner la sensation d'une vision égocentrique. L'objet est séduisant une sorte de carnet de notes avec des pages à petit carreau, recelant les pensées intimes de l'auteur. Les dessins sont réalisés avec des détourages au trait fin non repassé, avec quelques solutions de continuité dans les contours. Le degré de réalisme est assez élevé, dans la représentation des environnements quand ils sont présents, et pour celles des personnages. L'artiste applique une simplification des visages qui rend les personnages plus expressifs, et plus immédiatement sympathiques. Il utilise souvent des plans taille et des plans poitrine pour se représenter en train de parler sur un fond vide, facilitant ainsi la projection du lecteur dans cet avatar de papier. Cette simplicité apparente crée à la fois une proximité avec Adrian et ses proches, et une facilité d'accès qui confine à l'évidence naturelle. Le lecteur se sent à chaque fois impliqué dans ces moments banals et ordinaires, en pleine empathie avec le narrateur, adoptant son état d'esprit sans y penser. De ce point de vue, ces scénettes sont une totale réussite en termes de comics autobiographique : dans la peau d'Adrian Tomine.



À chaque fois, le pauvre Adrian Tomine se retrouve dans une situation sociale inconfortable, surtout parce qu'il la vit comme telle, car finalement sans danger physique ou psychologique. Le lecteur se prend d'affection pour son avatar de papier, un tout jeune homme qui prend de l'âge progressivement, sa silhouette évoluant discrètement que ce soit sa ligne de cheveux, ou sa morphologie. Il rencontre des êtres humains aussi normaux que banals, d'âge différent. S'il est familier des bédéistes indépendants canadiens publiés par le même éditeur, le lecteur peut en identifier un ou deux, à commencer par Seth, nom de plume de Grégory Gallant. Il utilise une direction d'acteur de type naturaliste, avec capacité extraordinaire à retranscrire les petits riens du quotidien, un geste, une mimique, une posture, et bien sûr un état d'esprit. Il n'exagère ni le langage corporel, ni les expressions du visage. Il est aussi à l'aise et aussi convaincant pour montrer Adrian absolument confus et gêné au-delà du possible après avoir émis des bruits répugnants dans les toilettes, alors qu'une jeune femme l'attend sur le canapé du salon dans la pièce d'à côté, que le même individu également affreusement gêné par sa fille faisant une comédie dans sa poussette, dans un centre commercial, avec une vieille dame autoritaire venant faire la leçon aux parents laxistes. Du coup, le lecteur se laisse gentiment porter par cette narration visuelle tranquille et attentionnée, même si ces scènes de la vie quotidiennes ne comportent pas d'intrigue.



Scénette après scénette, le lecteur se dit qu'il n'éprouve aucune difficulté à ressentir de l'empathie pour cet individu un peu timoré, plutôt sûr de son talent, et en même temps manquant totalement d'assurance. Il le voit prendre de l'âge insensiblement au fur et à mesure que les années passent, et continuer de s'inquiéter pour les mêmes choses, ou pour de nouvelles. Quelquefois, il se dit que Adrian se fait des nœuds au cerveau pour rien, à essayer d'éviter le regard éventuellement négatif des autres. D'autres fois, il compatît avec la situation qu'il subit : une personne qui lui succède au micro sur l'estrade et qui tourne en dérision sa qualité de dessinateur qui a ramené des images pour distraire le public, ou bien le canular du festival international de la bande dessinée, avec l'annonce d'un faux palmarès de nominé en 2016 au nombre desquels se trouve Tomine. Oui, parfois, il s'agit d'une réaction infantile ou immature comme de verser des larmes à la lecture d'une critique assassine. Encore qu'il s'agit aussi d'une réelle sensibilité à fleur de peau. Il peut également s'agir d'une petite vexation comme Frank Miller ne parvenant pas à prononcer son nom de famille lors d'une remise de prix. Et que dire de cette après-midi passée dans une boutique de comics avec Seth à attendre en vain qu'une personne se présente pour faire dédicacer un ouvrage, et se rendre compte que les seuls qui viennent sont des amis du propriétaire qui leur a demandé de passer, et qui n'ont jamais ouvert un seul de ces comics. Il se produit alors deux réactions chez le lecteur.



Tout d'abord, il éprouve de la compassion pour Adrian Tomine, en plus de l'empathie. L'auteur ne se présente pas sous un jour avantageux : au contraire toutes ces histoires font ressortir comme il est gauche au moins pire, comme il est anxieux et presque pétochard au pire. Si tous les récits sont centrés sur lui, il n'en sort pas grandi, et ce n'est pas de l'autopromotion. Du coup, ce n'est pas à proprement parler de l'égocentrisme, mais plutôt quelqu'un qui parle de ce qu'il connaît le mieux : sa vie. Il règne un humour doux et discrètement dépréciateur qui neutralise toute forme d'autopromotion et d'autocélébration. La seconde réaction vient avec l'effet cumulatif de ces scènes de la vie ordinaire d'un bédéiste : le lecteur n'est pas que dans l'intimité d'Adrian, il est aussi à ses côtés pour sa vie sociale, pour tout ce qui est lié à son métier, et à sa célébrité toute relative. D'ailleurs, l'auteur a mis une phrase de Daniel Clowes en exergue relative à la célébrité d'un auteur de BD : C'est comme d'être le joueur de badminton le plus célèbre. Tout y passe : de fan collant inquiétant, à la lecture publique pathétique, en passant par la caméra qui le suit dans les allées du festival d'Angoulême alors qu'il ne comprend rien aux animations du fait de la barrière de la langue, par le cuistot qui l'a reconnu et lui fait servir une pizza au Nutella comme dessert alors qu'il est allergique aux noix et qu'en plus il doit la payer.



Que peut-il y avoir de plus narcissique qu'une petite bande dessinée où l'auteur se regarde le nombril en mettant en scène ses angoisses insignifiantes, ses petites névroses ? Certes, toutefois la douceur et la justesse de la narration visuelle séduisent et divertissent le lecteur. En outre, ce manque d'assurance proche d'être maladif résonne chez le lecteur sur ses propres inquiétudes, et lui permet d'observer l'écosystème de l'auteur de BD.
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Blonde platine

Adrian Tomine exploite les mêmes créneaux que ses confrères et concitoyens que sont Charles Burns et Daniel Clowes : l'adolescence/l'âge adulte désenchanté, le mal-être et la non acceptation de soi. Toutes fois, si Clowes et Burns excellent à cet exercice, je dois avouer que j'ai été moins sensible à la prose de Tomine.

Ce tome narre les tranches de vies de quatre personnages qui se caractérisent par des difficultés de communication et un manque de confiance en soi pathologique. le problème, c'est que les personnages sont tellement pathétiques qu'ils ne sont absolument pas attachants et il m'a peu importé que leurs histoires se terminent bien ou pas...ce que l'on ne sait d'ailleurs finalement jamais étant donné que les récits s'achèvent sans conclusions.

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Blonde platine

Quatre histoires composent cet album :



- Alter Ego : Un écrivain reçoit la lettre d’une fille qu’il vénérait à l’époque du lycée. En essayant de la retrouver, il rencontre sa petite sœur et finit par reporter ses sentiments amoureux sur cette dernière.



- Blonde platine : L’histoire désespérée d’un homme présenté comme l’archétype du « moche, célibataire, bouseux et dépressif » qui tente de séduire à tout prix une belle blonde sensuelle. L’histoire de la belle et la bête, revisitée pour la énième fois…



- Escapade hawaïenne : Après s’être fait virer de son boulot, une jeune hawaïenne ne trouve rien mieux à faire, pour tromper l’ennui, que de passer son temps à monter des canulars téléphoniques qui ne font rire qu’elle seule.



- Alerte à la bombe : Un mélange d’homosexualité, de fêtes, de filles et de garçons faciles en manque de repères.





Toutes ces histoires finissent rapidement par se ressembler car Adrian Tomine ne peut s’empêcher de les lier par le fil conducteur de son regard méprisant, dégoûté, totalement incapable de se détacher de la bourbe qu’il exècre et vénère à la fois. Ses personnages sont invariablement seuls (mais pas forcément solitaires, ce qui rend leur situation encore plus affligeante), inadaptés socialement, mais surtout remplis d’espoirs démesurés qui ne leur correspondent même pas, et qu’ils n’arriveront jamais à réaliser.





Alors oui, on peut aimer lire les aventures de personnages plus nuls que nous, et on se sentira flatté de n’avoir pas atteint les mêmes niveaux de misère sociale qu’eux ; on peut gratter en espérant découvrir sous cette représentation la critique acerbe d’une société superficielle, mais on sera quand même obligé de reconnaître qu’Adrian Tomine en fait vraiment trop. Ses personnages finissent par n’être même plus attachants. On ne les comprend plus, et il ne reste plus qu’une envie : leur foutre une bonne claque pour qu’ils se remuent les idées et cessent de penser uniquement au prochain coup qu’ils désespèrent de tirer.

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Insomnie et autres histoires

Adrian Tomine offre au lecteur, seize "short stories" comme autant de flash de vies, d'aperçus sur des éxistences qui basculent et des failles qui s'ouvrent.

La musique des mots, illustre un dessin sobre et réaliste apte à faire ressentir au spectateur cette Amérique blanche et ordinaire.

Ces seize histoires sont passionnantes de vide, de riens et de nausées intimes.

Les protagonistes semblent "subir leur vie" et se laisser balloter au gré d'évènements qu'ils subissent ou ont subi.

Seize histoires, donc, dans la lignée d' un Raymond Carver.

...qu'il serait dommage de ne pas lire.

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Scène d'un mariage imminent

A tous ceux qui ont connu le bonheur/le stress des préparatifs de leur(s) mariage(s) en grande pompe... Liste des invités, faire-part, choix de la salle, de la musique, des vêtements, de la coiffure de madame, des cadeaux, plan de table, voyage de noces... Autant de raisons de se prendre la tête, de camper sur ses positions, donc de s'engueuler... et de ce fait excellent test de résistance de votre couple !



N'oublions pas que les parents des deux mariés ont parfois l'outrecuidance de s'en mêler (bon, un peu normal s'ils contribuent aux frais), ce qui n'est pas pour favoriser l'harmonie entre les deux tourtereaux, déjà à cran d'avoir fait tant de concessions. C'est ainsi qu'on va devoir inviter tata Germaine qui s'endort à table et l'inénarrable tonton Augustin qui sort ses blagues de Q pourries une fois quelques verres absorbés. Bah quoi, c'est la fête, non !?



Côté fond : amusant, et confortera les uns dans la décision de ne pas se marier, rappellera aux autres de bons/mauvais souvenirs.



Côté forme : parfait pour trimballer dans la poche mais difficile à décrypter pour les presbytes tant l'image et le texte sont petits.

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Loin d'être parfait

Voilà me genre de lecture prise de tête. Parfaite lecture après une dispute avec sa compagne. On ne s'évade pas. On subit le quotidien et les petits problèmes existentialistes des autres après une séance de cinéma. Il est question du mal-être social d'un jeune asiatique vivant en Californie. Visiblement, le soleil et la mer ne règlent pas tous les soucis psychologiques.



A noter que cela a été écrit avant l'ère de Donald Trump où ces jeunes déracinés ne se retrouvait pas dans ce pays multiracial. Je pense que les choses ne vont pas s'arranger dans le bon sens pour eux. L'intégration demande un peu d'effort.



C'est vrai qu'il n'y a rien à faire et que je n'apprécie pas le style de récit d'Adrian Tomine car je m'ennuie fermement. Pour le dessin, cela passe encore. Mais bon, c'est loin d'être parfait !
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Les Intrus

Une BD qui rassemblent différentes histoires : une jeune femme sosie d'une star du porno et qui va être embêter pendant ses années universitaires, un père qui veut être plus que jardinier et qui se met à faire des sculptures sans succès...

Des destins simples ou loufoques.
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Les yeux a vif, tome 1

Adrian Tomine nous livre un nouveau regroupement de ses petites histoires dont il a le secret… Après Blonde Platine qui avait fini par m’achever de tourmente adolescente, Les yeux à vif permettront-ils de me faire découvrir un nouvel aspect des inspirations d’Adrian Tomine ? Cruelle déception ! Jugez-en par le résumé de ces multiples variations :





- Somnambulisme : Histoire d’un mec seul. Le matin de son anniversaire, il reçoit un coup de fil de son ex petite amie. Ils décident de se revoir. Drôle de chute.



- Echo ave : Histoire d’un couple qui se convertit presque inconsciemment au voyeurisme. C’était pas fait exprès.



- Tarif de nuit : Un jeune homme demande à sa petite amie de lui dire des saloperies au téléphone.



- Chute : Quatre cases, une chute. Un peu abrupt, comme l’indique le titre.



- Pause-déjeuner : Y a-t-il autre chose à comprendre dans cette histoire que la misère de gens qui, voués à la solitude, trouvent le nécessaire de relations sociales dans l’espionnage de leurs semblables ?



- Le fil d’Ariane : Petites annonces et rendez-vous manqués. On pense souvent à Daniel Clowes. Du coup, ce n’est pas mauvais. Même si ce n’est quand même pas aussi bon.



- Job d’été : Tout est dans le titre.



- Glaçage rose : La vie et la triste fin d’un gâteau au glaçage rose. Paix à son âme liquoreuse.



- Transit : Les pérégrinations d’un homme qui, après avoir raté son avion, se trouve obligé de rester en ville une soirée de plus.



- Traces : Après l’histoire d’un gâteau, l’histoire d’un mur. Moins appétissant.



- Dylan & Donovan : Histoire de deux sœurs jumelles racontée du point de vue de l’une d’elles. Celle-ci décrit avec une acuité perçante les relations avec sa sœur, mais aussi avec les gens de leur âge et avec le reste de la famille.



- Pris en otage : Expression à la mode utilisée ici pour définir le petit jeu de deux personnes qui s’amusent à créer le malaise en interpellant des gens dans un bus et en visant leurs points faibles apparents.





Comme d’habitude, les histoires d’Adrian Tomine se lisent sans déplaisir mais ne parviennent pas à passer l’étape de l’enthousiasme et du souvenir. L’humour aurait pu être convaincant s’il n’avait pas été doublé de tant de pathétique. Le grinçant aurait pu devenir véritablement malsain si les personnages n’étaient pas aussi misérables. Malheureusement, Adrian Tomine ne semble pas être un maître dans le dosage de ces proportions…

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Loin d'être parfait

Loin d'être parfait certes mais j ai beaucoup aimé cette histoire dont le thème central est l'identité, où la quête d' identité. Cette histoire avait pourtant tout pour me rebuter : milieux branchés, "cultureux", urbains...mais en fait, justement "Loin d'être parfait" m'a fait découvrir des milieux, des codes (codes asiatiques, codes LGBT...) que je ne connais pas ou peu...avec comme fil rouge une histoire d'amour qui s 'étiole au fur est à mesure que la distance géographique demeure... question graphique : une ligne claire noir et blanc stricte et terriblement efficace, épurée.. à la japonaise.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Blonde platine

Je n'apprécie pas trop les œuvres de cet auteur de manière générale au regard de ce que j'ai pu lire par le passé : c'est souvent froid et il y a un gros manque d'émotion dans cette introspection. Blonde platine n'échappe pas à la règle mais je dois bien avouer qu'il y a un léger plus par rapport au restant de la bibliographie de Tomine.



Il y a des comportements qui m'échappent totalement mais qui montrent une certaine fragilité des personnages. Cela concourt à rendre crédibles les faits. En l'espèce, c'est l'exploration amoureuse qui semble être le thème central. J'ai bien aimé "blonde platine" et "alerte à la bombe", un peu moins les deux autres nouvelles. Au final, nous avons quand même la moyenne car la lecture fut fluide et donc plaisante. L'achat ne se justifie pas à moins d'être un inconditionnel de l'auteur.
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Les Intrus



Sous cette couverture, qui nous place tout de suite dans un environnement nord américain, un peu froid et géométrique, se cachent les absents de cette illustration : les personnages de ces six histoires qui composent ce roman graphique . Ce sont eux les intrus du titre, hommes ou femmes, tous un peu décalés dans une société standardisée. Qu'ils soient jardinier rêvant de faire de l'art moderne, sosie d'une star du porno, dealer à la petite semaine ou ado coincée s'essayant au stand up, tous errent dans la vie pour se trouver un ailleurs différent, correspondant à leurs désirs profonds. La réalité se charge de leur barrer la route, le mal être est certain, et suinte de ces pages un sentiment de désillusion, une ultra moderne solitude.

Les portraits ne sont pas gais, pas vraiment souriants ni légers, malgré un graphisme très ligne claire. On y trouve en creux le portrait d'une Amérique de la classe moyenne sérieusement déboussolée, flirtant parfois avec le déclassement. Le regard d'Adrian Tomine, tout en étant sans concession, reste cependant empreint d'une grande empathie et d'un grand respect pour tous ces individus aux idéaux qui sombrent.

Ce qui auraient pu être au final des tranches de vie à la sauce américaine, comme on a pu déjà en lire ailleurs, deviennent sous le crayon de cet auteur aussi fin observateur que facétieux et inventif, de véritables petits bijoux créatifs. Les six histoires ont la particularité d'être proposées en six styles narratifs différents. La première sous forme de strips mélancomiques, la seconde est narrée de façon complètement linéaire, la suivante aussi mais avec un art de l'ellipse absolument magistral, la quatrième, plus courte, n'est illustrée que par des paysages ou des objets ayant trait au récit et les deux dernières jouent soit avec une présentation en nombreuses petites cases soit en adoptant un style noir et blanc plus sombre au trait plus épais, totalement surprenant par rapport à l'ensemble de l'ouvrage.

La fin sur le blog
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Les yeux a vif, tome 1

J'avoue être passé totalement à côté. Ces douze histoires très courtes m'ont laissé un goût amer d'inachevé. J'ai alors été forcément très déçu. Je n'ai pas compris le pourquoi de ces tranches de vie de personnes aussi différentes. Il n'y a aucun lien entre ces histoires. Cela n'a évoqué aucun sens pour moi.



J'ai procédé à une relecture 8 ans après avec un regard plus mâture et une expérience plus grande en matière de bd. Mon objectif était de savoir si j'étais passé à côté de quelque chose pour une œuvre plutôt admirée dans l'ensemble. Je suis arrivé à saisir le sens de cet univers constitué de non-dits et de douleurs intimes. Il y a une certaine intensité psychologique dans ces personnages torturés.



Pour autant, je n'apprécie toujours pas. Je relève néanmoins la note d'une étoile supplémentaire car certains des récits sortent un peu du lot.
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Loin d'être parfait

L’histoire de fond de ce one-shot de la collection Outsider des éditions Delcourt, est une histoire d’amour somme toute assez banale entre Ben Tanaka et Miko Hayashi. Si cette relation sentimentale est décrite avec beaucoup de justesse, l’intérêt de cette histoire se situe cependant ailleurs.



Tout comme l’auteur du récit, Adrian Tomine, les deux personnages centraux sont d’origine asiatique et vivent leur condition de manière diamétralement opposée. Alors qui Miko cherche à entretenir ses origines et à les mettre en valeur, Ben, lui, les rejette totalement. Croyant que son intégration dans la société américaine passe par le rejet de ses origines, il en arrive même à ne plus supporter les yeux bridés de sa copine et à se tourner vers les femmes à peau blanche. Mais, en reniant ses origines il éprouve finalement beaucoup plus de mal à se trouver et se retrouve finalement isolé d’une société qu’il cherche à intégrer à tout prix.



Le dessin réaliste et dépouillé se met entièrement au service de ce récit qui aborde des thèmes tels que la relation de couple et l’homosexualité, ainsi que le fait qu’il ne faut pas renier ses origines quand on est à la recherche d’une identité et d’une vie heureuse.



Un one-shot introspectif très intelligent !



Lire l'article complet : http://brusselsboy.wordpress.com/2011/04/28/adrian-tomine-loin-detre-parfait/
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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La Solitude du marathonien de la bande dess..

Attirée par cette bande dessinée présentée comme un carnet de croquis (signet en tissu, pages quadrillées, cachet d’appartenance au début…), j’ai assez vite déchanté. On découvre ici l’autobiographie dessinée de Tomine; de son enfance et ses premiers couacs dans la vie sociale à l’âge adulte avec mariage et progéniture.



Peut-être y a-t-il eu incompatibilité d’humeur mais j’ai été exaspérée par le personnage dès qu’il entre dans l’âge adulte. Lire des prises de tête autocentrées pendant autant de pages ne m’a ni distrait ni amusée. J’ai même failli abandonner en cours de route.



Pas ma tasse de thé.
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Insomnie et autres histoires

Delcourt a la bonne idée de rééditer des albums d’Adrian Tomine, star du comic indé us dont « Les intrus » vient d’être adapté au cinéma par Audiard (les Olympiades).



Ces 2 albums sont des recueils d’histoires courtes (4 dans Blonde platine) voire très courtes (16 dans Insomnies). Dans ces histoires, des hommes, des femmes, plus ou moins jeunes, à des moments de leur vie parfois banals … parfois des moments de bascule, des instants où des failles apparaissent dans leur quotidien… des rencontres qu’on fait ou qu’on évite, des non-dits, des regrets…



Ici on est dans le réalisme désenchanté de l’Amérique observé par l’œil aiguisé d’Adrian Tomine. Il y a peut-être aussi beaucoup de lui dans ces anonymes, dans ces situations quotidiennes qui rappelleront des moments de vie à chacun d’entre nous. Malaise, maladresse, doutes, qui n’a pas vécu ça un jour ?



Le dessin noir et blanc est sobre et réaliste, il met à nu les situations et les personnages avec précision et finesse. C’est parfois étrange, on se sent observateur privilégié ou voyeur compulsif… J’ai préféré « Blonde Platine » qui prend davantage le temps de développer les récits et le regard posé sur les personnages.



Au final, ces 2 rééditions sont idéales pour découvrir le travail particulier d’Adrian Tomine. A compléter avec « la solitude du marathonien de la bande dessinée », son carnet paru chez Cornelius.

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La Solitude du marathonien de la bande dess..

Drôle d’effet d’avoir en main le journal intime d’Adrian Tomine. Car c’est de cela qu’il s’agit : un très joli carnet, une belle couverture, un fin fil rouge marque-page, des petits carreaux et des croquis autobiographiques présentés chronologiquement et dans un découpage identique.

L’objet est donc très réussi et le contenu est intéressant. De la naissance de son rêve d’enfant en 1982 à un passé tout proche (2018), Adrian nous raconte les doutes, les espoirs, les rêves, les angoisses…On est là dans l’intime, dans la tête de l’auteur.

Alors oui c’est narcissique, parfois agaçant et gênant, souvent drôle mais ça semble plutôt sincère et finalement plutôt attendrissant. Et puis en tant que lecteur de BD, ça interroge tout de même sur le statut de l’auteur. Adrian Tomine n’est sûrement pas le seul à souffrir d’un manque de reconnaissance, à la peur d’un avenir incertain…

Au final, chacun pourra se retrouver dans les réflexions d’Adrian Tomine, en tant que lecteur, auteur ou père, de l’intime à l’universel il n’y a parfois qu’un pas.

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Loin d'être parfait

D'Adrian Tomine, j'avais lu il y a quelque temps "Les Intrus", un album de courts récits quelque peu existentiels en bande dessinée, que j'avais plutôt aimé. Ici, l'ambition semble moindre. On suit les pérégrinations d'un jeune homme nippo-américain, directeur de cinéma sur la côte Ouest des Etats-Unis, partagé entre son attachement (routinier ?) pour sa copine qui partage ses origines, son attraction pour les filles blanches, son goût de l'outrance partagé avec une amie étudiante attardée et lesbienne. C'est un marivaudage sans réelle passion, et donc sans grand intérêt, auquel se mêle une réflexion sur le melting-pot, sans doute plus intéressante pour un public américain que français. Pas nul, mais dispensable.
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