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Critiques de Alain Badiou (103)
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Remarques sur la désorientation du monde

J'avoue que je l'ai acheté tandis que je n'avais plus grand chose à lire. De Badiou, je préfère L'Être et l'événement. Je m'attendais à un texte pamphlétaire très éloigné de mes conceptions personnelles : c'est bien le cas. Le texte me semble écrit rapidement. Je note cependant que le principe de négation faible est intéressant. Et puis, le style est souvent comique.
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La vraie vie

Accusé de corrompre la jeunesse, en réalité Socrate veut leur apprendre la vraie vie, c'est-à-dire à penser librement, en dehors de toute contrainte religieuse ou de leur environnement social. Cette suite de conférences retranscrit un questionnement sur la jeunesse, ce que veut dire être jeune aujourd'hui. Entre vivre le présent immédiat et la construction d'une carrière, d'un avenir, s'ouvre le gouffre béant du capitalisme qui incite à consommer et à désorganiser l'ordre symbolique de la société. D'un côté une consommation égoïste centrée sur l'individu, de l'autre une symbolique égalitaire à construire et qui s'éloigne toujours plus. La deuxième conférence (sur le devenir contemporain des garçons) est plus complexe, du moins dans son explication. Avec la suppression de l'initiation (religion, armée, symbole du père tout puissant), le garçon devient un éternel adolescent. L'impératif : soit plein de désirs mais sans aucune idée... Pour les filles, les explications sont plus convaincantes : symboliquement Domestique, séductrice, amoureuse ou Sainte, la femme est toujours entre deux statuts. C'est une "passante". Avec la modernité la fille devient femme très tôt, sans rupture, et donc elle accède au statut de femme "visible", alors que dans les sociétés traditionnelles la femme est invisible, objet d'échange contre dot, vache ou argent. Son statut ambigu la rejette dans un rôle second, dépendant, quasi esclave de son image symbolique (corruptrice ou divine, sainte ou putain). Dans la vie moderne son individualité reconnue met en cause la notion du mâle symbolique dominant (père, mari, maître, dieu...). Si dans le futur la femme devient la nouvelle forme de l'individualité dominante, alors les hommes deviennent inutiles, voire gênants. Les fils ne sauront comment devenir des hommes, et les filles n'auront plus qu'à dominer la société; la place nouvelle des femmes doit être pensée d'un nouveau point de vue symbolique à construire. Mais (selon moi) peut-être que cet avenir peut aussi se construire plus équitablement à deux, deux égalités, deux volontés, deux respects mutuels... Utopie ?
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Matrix : Machine philosophique

La trilogie des Matrix , je l'ai vue et revue, enfin surtout le premier film, je dois dire. 'Reloaded' et 'Revolutions' m'ont moins emballé.

Les auteurs de Matrix, machine philosophique aussi ont probablement regardé les films plusieurs fois. Professeurs, maîtres de conférence ou agrégé de philosophie, ils en disent des choses très intéressantes. Un des mes textes préférés, c'est celui de Thomas Bénatouïl, où il se demande si on pourrait actuellement être dans le Matrix. Pas si facile que ça à déterminer.

Pour les fans de Matrix et de la philosophie, c'est absolument à lire. Puis ça fait un prétexte pour regarder les films pour la énième fois...
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Second manifeste pour la philosophie

Le second manifeste pour la philosophie d'Alain Badiou* peut être une excellente porte d'entrée dans son l'oeuvre. Sa philosophie construit un concept original et nécessaire de ce qu'est une vérité. Il articule dans son travail le triplet catégoriel majeur de l'être, du sujet et de la dite vérité. Ce qui importe au penseur, c'est le processus matériel de l'apparition des vérités (l'apparaitre, la différenciation), de leur existence (l'existence), de leur développement (la mutation et l'évènement) et de leur action observable dans le monde (l'incorporation) mais également le type subjectif attaché à ce processus (la subjectivation et l'idée).



Les vérités sont pour Alain Badiou des corps et des langages qui sont immédiatement universels. C'est-à-dire que ces corps et ces langages existent pour d'autres mondes, d'autres cultures, pour d'autres individus que le monde, la culture ou les individus qui ont participé à leur surgissement ou à leur développement. Elles charrient donc avec elles la possibilité que des mondes, par ailleurs différents et distants, soient cependant les mêmes du point de vue des vérités. Elles seules unifient les mondes Elles sont éternelles car jamais confinées dans un temps particulier, pas même dans celui où elles sont nées. Les vérités sont des possibilités supplémentaires, disponibles pour tous et à tous moments. Elles sont utilisables dans des contextes individuels et symboliques entièrement différents et distants dans l'espace comme dans le temps. Les vérités se déclinent en science, en art, en politique et en amour.



Un corps de vérité existe, constitué autour d'un énoncé primordial trace d'un évènement disparu. Ce corps est situé dans le monde que l'évènement a affecté, il s'y déploie visiblement. L'évènement est une perturbation de l'ordre du monde attesté par la relève d'un inexistant, puisqu'il dérègle localement l'organisation logique (le transcendantal) de ce monde. La position prise par rapport au nouveau corps vaut donc pour Alain Badiou comme position quant à l'ordre du monde et quant à ce qui doit exister ou non dans ce monde. Trois types de position se présentent : 1) Incorporation au corps position enthousiasme, fidélité active à ce qui est venu bouleverser localement les lois du monde ; correspond au sujet fidèle. 2) Indifférence : position réactive qui annule la nouveauté ; correspond au sujet réactif. 3) Hostilité : position de haine du nouveau ; correspond à sujet obscure. Ces attitudes sont appelées subjectivisations du corps. Les trois types de subjectifs participent à la nouveauté et définissent une fréquence incertaine de l'histoire.



Un individu peut entrer dans la disposition d'une vérité. le processus est une dialectique : celle de l'incorporation de sa vie individuelle au nouveau corps qui se constitue autour de l'énoncé primordial trace d'un évènement. de fait, il passe de la figure de l'individu à celle de sujet. Entrer dans la composition d'un sujet oriente son existence individuelle. C'est, pour Alain Badiou, l'entrée en vérité que signe l'Idée qui n'est rien d'autre que ce par quoi un individu repère en lui-même l'action de la pensée comme l'immanence au Vrai. L'individu n'est pas l'auteur de cette pensée, seulement le lieu de passage mais qui cependant n'aurait pas existé sans toutes les incorporations qui en constituent la matérialité. C'est pour autant que l'individu vivant entre en vérité, donc dans la composition d'un corps subjectivable, qu'il expérimente l'universel. Car il sait à la fois que ce à quoi il participe vaut pour tous, que sa participation ne lui donne aucun droit particulier et que cependant sa vie est relevée et accomplie d'avoir ainsi participé à quelque au-delà de sa subsistance. Ce savoir est celui de l'Idée. Une vie véritable est le résultat d'une idéation.



*Le compte-rendu complet du livre, pour ceux que ça intéresse, se trouve en commentaire.

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Trump

Dans ce livre, le propos de Badiou porte sur notre démocratie et notre système politique qui est capable de porter au pouvoir des hommes comme Trump, Berlusconi ou Bolsonaro, ou encore Sarkozy. Badiou place ces hommes du côté des gangsters, soit au sens des chefs de gang, soit au sens de voyous, sexistes, racistes et vulgaires. Ce qui m'a intéressé ici, c'est l'analyse de cette arrivée au pouvoir de tels personnages. Nous sommes parvenus selon lui dans un monde qui veut nous faire croire qu'il n'y a aucune alternative au capitalisme global que la grande majorité des êtres humains subit dans la misère et la souffrance. Il pointe le fait que le débat politique s'est déplacé sur la droite de l'échiquier et que finalement ce sont des tempéraments qui s'affrontent et non plus des stratégies différentes : toutes les alternatives lors des élections recrutent dans un même camp, celui de la défense du système capitalisme dans toute sa violence.

Je ne sais quel mot il faudrait utiliser, mais il est certain qu'un monde où 267 personnes possèdent autant d'argent que 7 milliards d'autres ne peut satisfaire personne. Un monde où des gens dorment dans la rue, errent à travers le monde à la recherche de travail ou d'une vie meilleure, tandis qu'une poignée d'autres ne savent pas comment dépenser leur fortune au point d'acheter des œuvres d'art des centaines de millions d'euros… ne peut pas faire rêver l'humanité. Ne le devrait pas. Jamais l'écart entre les plus riches et le reste de l'humanité n'a été aussi abyssal. Comment entendre encore ces politiques et ces journalistes qui nous rabâchent à longueur de journée qu'aucun autre système n'est possible, qu'il faut relancer la croissance, que les pauvres seront moins pauvres à mesure que les riches s'enrichiront… !

La réflexion et la confrontation sont rafraichissantes, quand elles portent sur des alternatives réelles et essentielles, ce qui n'est malheureusement plus le cas dans nos médias où l'on recycle les mêmes débats creux au fil des émissions.
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On a raison de se révolter

Alain Badiou, c'est la petite voix qui dit non quand il s'agit de capitalisme et « Pièges à cons » lorsqu'il est question d'elections. C'est le cran d'un homme qui, sans jamais fléchir, affirme ce qu'il pense, ce qu'il veut et ce qu'il fait. C'est le courage d'hier et d'aujourd'hui d'un philosophe, le courage de celui qui est fidèle à une grande idée et qui trouve la vie insupportable sans elle. C'est le grand type qui vous enjoint de passer votre chemin si vous êtes corrompu par la marchandise, si « l'enrichissez-vous ! » de Guizot vous fait saliver, si vivre pour vous-même vous semble inéluctable et si le mesquin et sans vie pouvoir de consommer vous suffit.





A sa manière, Mai 68 a réaffirmé, après Platon, que la vie sans idée est intolérable et que c'est avec cette conviction que commence la vraie politique. Avoir la crânerie, en cette période disette, de soutenir dans ce livre la vision badiousiennes du monde en terme de lutte entre deux voies (capitalisme et communisme), loin des flonflons commémoratifs et des enterrements de première classe, c'est une façon de demeurer contemporain de Mai 68. Les oraisons funèbres pourtant de l'idée vague du joli mois et les interventions des barricadistes défenseurs actuels de l'état de droit, des armées et des polices n'auront pas fait défaut. La longue liste (à la Badiou) des premières pages du très maoïste « On a raison de se révolter » sont à ce propos littérairement goutteuses et intellectuellement réjouissantes.





Mais l'eau vous vient littéralement à la bouche plus tard, lorsque le philosophe entreprend de rendre intelligibles dans le détail la singularité et la complexité de la révolte et de sa descendance immédiate (les 10 années qui ont suivi). Il distingue ainsi trois mai 68 et un quatrième, composition des autres. Il y a celui, phénomène mondial, d'une minorité de la jeunesse bourgeoise et grande bourgeoise armée d'idéologie révolutionnaire violente (même si sa pratique est restée très limitée). Il y a celui de la plus grande grève générale de toute l'histoire française ; mouvement encadré et cloisonné aux seuls ouvriers par la CGT qui n'échappe pourtant pas aux insubordinations de sa jeunesse (occupations d'usines, grèves sauvages, échauffourées, séquestrations). Il y a celui enfin libertaire, communiste utopique, surréaliste, snobinard et festif, celui des Debord, Deleuze et consort, où l'esthétique, les moeurs et les choses de l'intelligence l'emportent largement sur la politique.





Le quatrième mai est le plus important pour Alain Badiou. Il est le sous ensemble-intersection des trois autres. Ce mai, nous dit l'auteur, permet d'envisager de construire une pratique de la politique inédite qui accepte des trajets nouveaux, des rencontres impossibles et des changements de place. Ce mai quatrième réalisé, espère-t-il, devrait permettre la présence des intellectuels dans les usines et les quartiers populaires ; la constitution d'un principe organisé capable de «rendre aux masses sous forme précise ce qu'elles donnent sous une forme encore confuse (Mao)».



« On a raison de se révolter » est un livre je crois que l'on a envie de lire à haute voix en maintes occasions.

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A la recherche du réel perdu

Après avoir éludé l'impossibilité d'aborder le réel d'un point de vue conceptuel (c'est-à-dire d'un monde où, justement, le réel n'est pas, ce qui nous ferait décider péremptoirement de ce qu'il est sans le rencontrer) comme par le biais de l'expérience (si l'être se dévêt de tout l'imaginaire culturel pour faire l'expérience du réel, il s'expose à une angoisse infinie), Alain Badiou ne voit la possibilité de connaître le réel que par cette double approche : une expérience de ce que l'opinion dominante de notre culture nous indique comme étant le réel.



Aujourd'hui, ce discours dominant est porté par l'économie. C'est elle qui nous dit ce qu'est le réel, ce que l'on prouve par le fait que même si elle est incapable de prévoir ses propres suites comme de comprendre ses égarements - qu'elle ne peut, comme tout le monde, que constater -, nous continuons de la tenir pour le socle de la réalité moderne. Pour preuve de ces deux assertions, le scandale, toujours vécu comme une découverte d'un bout de réel, de quelque chose de caché que le discours dominant n'aurait pas dévoilé. Mais le scandale, toujours financier ou de corruption, qui prétend mettre au jour des pratiques que l'on ne peut pourtant que reconnaître généralisée dans une société qui fait de la performance économique son seul moteur, est bien la preuve de la domination exercée par l'opinion dominante à nous dire ce qu'est le réel. Nous nous offusquons des scandales de corruption justement parce qu'ils sont généralisés mais que nous préférons nous rapporter au discours dominant de l'économie à nous faire croire qu'il ne s'agit que d'exceptions. On ne peut donc aborder le réel que sous la forme du semblant qui le recouvre d'un masque, et il nous appartient d'arracher ce masque pour percevoir le réel.



Mais cela ne nous dit pas ce qu'est la nature du réel. Badiou s'appuie sur la définition de Lakan selon laquelle le réel est le point impossible de la formalisation, la clé qui déconstruit ce qui se construit. Ainsi, le hors-champ est le réel de la photographie, l'égalité, celui du capitalisme, le communisme, celui de la politique. Pour faire apparaître le réel, il faut donc formaliser le capitalisme, percevoir son point impossible et marcher vers lui. Nous ferions alors ce que Pasolini avait écrit dans son oeuvre poétique, particulièrement dans "les cendres de Gramsci", en hommage à l'un des fondateurs du communisme italien qui percevait lui aussi la fin de l'Histoire : l'individu moderne, qui refuse le réel, bien au chaud dans le système démocratique qui entretient, sous sa forme actuelle, le capitalisme, accepte de vivre de divertissements et au second degré, à la manière de Debord, à l'abri du réel, et refuse la possibilité de "naître au monde". Ce choix de vivre dans l'illusion du discours dominant est la fin de l'Histoire, la fin de la possibilité de l'Histoire. C'est la raison pour laquelle, il faut mener une révolution, non pas négative, dans la destruction de l'existant dans le but de le reconstruire, mais dans le positif, comme déconstruction contrôlée du discours dominant de l'économie et du capitalisme.



On s'est quelque peu éloigné à cette conclusion de la question théorique initiale sur la nature du réel pour aboutir à une question exclusivement politique, le réel semblant dans cet essai être un point qu'Alain Badiou place au loin et d'où il tire sur le chariot dans lequel nous sommes montés en tournant la couverture de son essai pour nous amener à nous convaincre de la nécessité de faire la révolution. On se demande en effet pour quelle raison la définition de Lakan deviendrait absolue et en quoi une thèse de psychanalyse s'adapterait à toute situation de notre environnement, politique, historique, économique, etc. Cette définition, non cadrée, semble expliquer que le contraire du réel n'est plus le semblant mais le formalisme. Mais si l'on comprend l'intérêt qu'il puisse y avoir en psychanalyse à percer un discours construit chez des patients qui présentent une pathologie, on ne perçoit pas clairement ce qui devrait provoquer l'application de ce principe à toute chose, à tout instant. La déconstruction systématique ne nous guette-t-elle pas sous prétexte de révéler le réel ? A moins que le réel ne puisse s'atteindre qu'isolément, subjectivement et qu'il passe par l'abandon des "fictions collectives" ; nous rejoindrions l'idéal communiste. Mais dans ce cas, comment contrôler une révolution qui a pour finalité un idéal, par définition, animé de l'idée de l'infini, que l'on ne saurait bien évidemment contrôler ?
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Petit panthéon portatif

Ce petit livre rassemble 14 textes écrits par Alain Badiou en hommage à certains de ses collègues philosophes disparus : Lacan, Canguilhem et Cavaillès, Sartre, Hyppolite, Althusser, Lyotard, Deleuze, Foucault, Derrida, Borreil, Lacoue-Labarthe, Gilles Châtelet, Françoise Proust .



Ces textes écrits entre 1981 et 2007 sont de forme très différente. Certains sont des articles courts publiés dans la presse et sont assez d'un accès assez facile. D'autres sont des contributions à des colloques ou des conférences. Destinés à un public de philosophes, ils sont plus difficiles à comprendre pour un lecteur non spécialiste. D'autres enfin ont été rédigés à l'occasion de publications collectives ou de cérémonies organisées peu après le décès d'un philosophe.



Le niveau de difficulté de ces textes est donc très variable et certains sont peu compréhensibles si on ne connaît pas le travail du penseur en question. Tous les auteurs réunis par Badiou ont pour point commun une haute exigence dans l'exercice de la pensée et une volonté de combat et de résistance contre les valeurs dominantes de la société actuelle. Badiou exprime là son admiration pour ces philosophes, même pour ceux avec lesquels des désaccords profonds se sont exprimés. Que l'on soit d'accord ou pas avec les idées de Badiou, il faut donc lui reconnaître une certaine honnêteté intellectuelle.



Derrière les grands noms de la philosophie française comme Sartre, Deleuze, Foucault ou Derrida, ce petit recueil permet de découvrir et de servir d'introduction à la pensée d'auteurs moins connus comme Jean Borreil, Philippe Lacoue-Labarthe ou Françoise Proust.

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Les Citrouilles

Dernière pièce de la tétralogie comique, voire farcesque, Ahmed (après Ahmed le subtil, Ahmed philosophe et Ahmed se fâche), ces Citrouilles toutes aristophanesques même si elles ne sont pas des grenouilles, nous emmènent aux Enfers. Serviable, rusé, toujours en proie à la bougeotte, l’ouvrier algérien guide notre inénarrable ministre de la Culture (« la Culture est ce qui met les citoyennes et les citoyens à l’abri des excréments »), Madame Pompestan, dans le royaume des morts ; sauront-ils enfin lui apprendre son métier ?
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La République de Platon

Un remake contemporain de l’œuvre du philosophe grec.
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L'explication



Dans la cacophonie de la société médiatique, au cœur de la frénésie décrite dans son "Accélération" par le sociologue allemand Hartmut Rosa (et bientôt par votre serviteur), il y a peu de moments comme la lecture de "L'explication". Ce livre contient la transcription de deux entretiens entre Alain Badiou et Alain Finkielkraut, animés par la journaliste Aude Lancelin. Le plus vivace des philosophes marxistes contemporains, auteur entre autres du brûlot "De quoi Sarkozy est-il le nom ?", et le chef de file du courant néo-conservateur français (même s'il s'en défend avec véhémence) défenseur passionné de l'école républicaine méritocratique, auteur entre autres de l'indispensable "La défaite de la pensée", se rencontraient en face à face
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Tombeau d'Olivier

Alain Badou livre ici un texte intime : le destin tragique de son fils né au Congo, adopté à l'âge de un an quand sa mère se meurt du sida.

Victime de racisme. Ce fils meurt à 30 ans d'une façon imprévisibles et violente. Mais comment peut-il en être autrement quand on perd un enfant ?
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L'idée du communisme

Dans notre époque actuelle, où la permissivité hédoniste est l’idéologie dominante, le temps est devenu pour la gauche de s’approprier (à nouveau) la discipline et l’esprit de sacrifice : ces valeurs ne sont en rien « fascistes » - pour citer Badiou : « Nous avons besoin d’une discipline populaire. J’irai même plus loin et dirais que […] « la discipline est la seule chose qui reste à ceux qui n’ont rien ». Les pauvres, ceux qui n’ont aucune ressource financière ou militaire, ceux qui n’ont pas de pouvoir – la seule chose qu’ils possèdent est leur discipline, leur capacité à agir ensemble. Cette discipline est déjà une forme d’organisation »
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Le Siècle

Une assez bonne porte d'entrée dans l'œuvre de Badiou, ou plus largement dans la philosophie du XXème siècle, puisqu'aucune culture philosophique préalable n'est absolument requise pour suivre le déroulé de cette suite de conférences, accessible à tout lectorat.
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Mémoires d'outre-politique (1937-1985)

Une autobiographie d'Alain Badiou, de sa jeunesse à 1985. Une belle histoire depuis l'enfance jusqu'à etre premier à l'agrégation de philosophie en sortie de ENS Ulm. Ses débuts dans la société civile en tant que prof au lycée de Reims et son engagement politique, d'abord au PSU (gauche modérée) puis maoiste que je qualifie d'extrème gauche. Le maoisme que j'ai du mal à cerner mais est centré sur le collectif, l'action pour l'égalité, la fraternité et l'internationalisme. Je ne sais pas mais je préfère une liberté, contrainte certes par le capitalisme, mais réelle quand meme. Alain Badiou, malgré ses critiques à fini prof à Ulm, donc pour l'élite de la France. Egalement l'université de Vincennes a été créée par l'état francais. En chine par contre, le maoisme a été laissé de coté et tout le monde parle de prix immobiliers, comme en France, mais sans avoir du tout la meme liberté d'expression et de choix qu'en France.
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L'être et l'événement

Un livre très technique, qui, sous l'approche de la philosophie, de l'ontologie et de la logique mathématique, s'attache à discerner l'être et l'évènement dans la vision contemporaine de l'auteur. Au delà d'un déluge linguistique très technique, la pensée se dirige vers un formalisme de la théorie des ensembles, en utilisant la voie du langage.
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Circonstances, tome 2 : Irak, foulard, Alle..

L’auteur introduit cette compilation d’articles et de discours par une définition éclairante de la philosophie : elle « s’intéresse exclusivement aux relations qui ne sont pas des relations. »



Puis il décrypte les images de la seconde guerre du Golfe en 2003, et philosophe sur la « puissance illimitée » des Etats-Unis et la « démocratie d’Etat », en somme sur ce que tout le monde sait confusément mais qui est rarement dit explicitement.



A 78 ans, Badiou part ensuite dans un délire utopiste. Son idée neuve c’est « pour que notre existence spirituelle soit à la mesure de tout ce qui se prépare, (…) une nouveauté frappante. (…) Cette décision doit être, j’en suis persuadé, celle d’une fusion de l’Allemagne et de la France » (…) « dans un ensemble inédit, et donc un monstre. »

Et de comparer la France à la cité d’Orsenna du roman de Julien Gracq Le Rivage des Syrtes « qui, sourdement, aspire en réalité à l’invasion, à la destruction, à la résiliation. »

Le rêve de Badiou s’est réalisé en 1940. Ca ne suffit donc pas ?

« Pas exactement un pays mais pas autre chose qu’un pays » et bien sûr « ouvert au monde entier ».

En fait ce qu’il veut c’est la disparition des deux, déjà en dépression démographique, remplacés par un espace ouvert où viendraient se déverser des centaines de millions de migrants qui ne demandent que ça. Sûrement un projet progressiste propre à émanciper les peuples et à faire avancer la paix.



L’auteur se fait au passage une curieuse vision de l’Europe puisque selon lui « les Argentins ont bien des titres à faire valoir pour une candidature européenne ». Dans ce cas, pourquoi pas aussi l’Australie et la Nouvelle-Zélande ?



Sacrifiant à son activité favorite, l’onanisme intellectuel, il prétend définir ce que l’art doit être : « une production, par le moyen fini d’une soustraction matérielle, d’une série subjective infinie. (…) L’art vrai est ce qui interrompt la circulation, et ce qui ne communique rien ».

Et il lance un nouveau mouvement : l’affirmationnisme, pour « restituer le vouloir artistique à sa rigueur incorporelle, à sa froideur anti-romantique, aux opérations soustractives par lesquelles il se tient au plus près de ce réel sans image qui est la seule cause de l’art », et se dit pour un art qui « affirme à jamais l’inhumanité du Beau ».

Les étudiants en art contemporain, pour lesquels le discours qui accompagne l’œuvre est au moins aussi important que celle-ci et surtout plus important que le souci du beau, y trouveront utilement matière à spéculer. On s’inquiète à l’avance de ce que donnera à voir le résultat de leur méditation abreuvée à une telle source.



Mais c’est dans sa dénonciation de la loi anti-foulard de 2004 que Badiou se montre à la fois le plus incandescent, le plus malhonnête et le plus irresponsable.

Il feint de ne voir que bout de tissus et liberté de se vêtir là où il y a esprit de conquête d’une identité contre une autre, sur fond de bouleversement démographique.

Preuve en est, sur les 17 pages de son exposé, jamais n’apparaît la question du nombre. La qualité mais pas la quantité. Le Dr Badiou prescrit un médicament parce qu’il est bon. Sa posologie ? Il s’en fout. Dût le patient mourir d’overdose.

Pourri jusqu’à l’os par l’inconséquence de son idéologie mortifère, il aurait traité de fachos les Apaches chiricahuas qui s’alarmaient, eux aussi, de voir progresser sur leur sol ce « bout de tissu », lui aussi, qu’est le drapeau américain. Feignant d’ignorer que là-bas, le grand remplacement, ce « fantasme d’extrême droite », a pourtant bien eu lieu.



Le principal intérêt de ce livre est de mieux comprendre les raisonnements d’un idéologue utopiste, accroché à ses vieilles lunes et qui ose encore écrire « mon cher Mao » malgré les 50 millions de morts du Grand bond en avant.

Des raisonnements rigoureux et implacables, comme ceux du paranoïaque convaincu d’avoir raison alors qu’ils sont propres à mener au chaos.



Il plaira surtout aux intellectuels d’extrême gauche qui y trouveront de quoi nourrir leurs chimères, et convaincra les autres qu’il y a mieux à faire que le lire.
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Que faire ?

Le spécialiste de Platon, fidèle à sa jeunesse maoïste, déroule dans ce long texte sa vision sur le monde d’aujourd’hui. Malgré la crise de 2008, le capitalisme n’est pas mort : il se redéploie dans des formes plus autoritaires, juge-t-il.
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L'être et l'événement

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De Petrograd à Shanghai

Un petit essai qui m'a paru intéressant de prime abord ; l'auteur revient en effet sur les révolutions russe d'octobre 1917 et chinoise de 1966, et tente par une analyse des textes de Lénine (Thèses d’avril) et de Mao (Décision en 16 points) de redorer le blason de ces deux évènements qu'on ne lirait plus aujourd'hui qu'à la lumière du caractère totalitaire de leurs icônes...



Pas vraiment convaincue par les arguments avancés par Alain Badiou, qui s'échine à fleurir des évènements qui ont donné lieu à une violence inouïe, quels que soient les grands principes qui les animaient. Certes, les idées fusaient, mais à quel prix ?



J'ai été déçue de cet ouvrage trop partisan et aux thèses un peu bancales ; j'en ressors néanmoins avec plus de connaissances sur la révolution culturelle chinoise que je connaissais surtout de nom.
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