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Citations de Albert Ducloz (66)


Elle observe l'atelier, me tourne le dos et se dirige vers le canapé de velours cramoisi. Arrivée face au meuble, Clara fait glisser son vêtement et se dévoile ainsi de dos. Sa longue chevelure de jais ondule sur ses épaules, descend jusqu'à sa taille. Ses hanches voluptueuses mettent en valeur ses formes. Elle s'assoit sur le canapé, s'y allonge, se tourne face à nous, replie un bras, appuie son visage sur sa main, allonge son autre bras sur son corps.
Je dois me l'avouer, cette femme de quarante ans sait se montrer plus séduisante qu'Émeline, pourtant dans tout l'éclat de son adolescence. Je sens mon regard se troubler. Il va falloir me ressaisir pour me consacrer à la peindre et pas seulement à l'admirer.
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Sur la route du retour, pédalant côte à côte, nous profitons d'un chemin qui s'égare de la route et l'empruntons pour le quitter vers un bosquet ; contre un bouleau, nous posons nos vélos et, longuement, longuement, nous nous embrassons.
C'est la première fois. Pas suffisamment longtemps, certes, les parents sont exigeants sur les horaires de retour, mais enfin, à partir de ce très long baiser, Émeline et moi ne sommes plus seulement amis.
Un baiser hebdomadaire, si long et passionné soit-il, ne nous suffit pas. Nous cherchons et nous trouvons. Nous allons prendre prétexte de peindre pour nous retrouver, mais où ?
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Au jour convenu, aussitôt à pied d'œuvre, nous posons nos vélos contre le premier tronc venu, pénétrons bravement en forêt sans craindre les fougères et choisissons nos places. J'observe les frondaisons aux orangés luisants du soleil d'après-midi et les ors des feuillages que les premières gelées n'ont pas encore fait tomber. Face à moi, légèrement en recul, je surprends deux hêtres dont les troncs se nouent a s'embrasser. Je n'ose encore imaginer qu'ils pourraient être Émeline et moi-même. De temps à autre, un coup de vent fait envoler les feuilles qui virevoltent comme des flocons jusqu'à se laisser aller à rejoindre celles qui avant elles ont épousé le sol.
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Sur le coup, Adrien, sidéré du vacarme angoissant de la crue, ne s'inquiéta que de son break, rendu sans doute à jamais inutilisable sous les vagues chargées de terre, camaïeu d'ocres et de bruns. Le courant, enragé, labourait les fonds, arrachait les berges, charriait les dépouilles des maisons inondées et des terres ravagées sans distinctions de formes ou de poids : arbres déracinés, bétail noyé, caravanes emportées...
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Il me semble que je suis arrivé à temps.
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- Madame, votre mari est là pour vous parler.
Un éclair livide jaillit des yeux de sa patiente, un sourire infernal déforma ses lèvres et de sa bouche jaillit un mot qu'elle hurla si fort que toutes les autres femmes se tournèrent vers elle :
- Jamais !
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- Tu vas faire la boulangère ?
- Oui. J'irai vendre le pain sur le marché du Puy. Du bon pain, du vrai pain. Pour cela, il faudra beaucoup de blé, le meilleur qui soit, celui qui germera des semences de ton grand-père, conservées dans le grenier de ta mamie.
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- Mais, c'est un four à pain ! Vous cuisiez vous-même, autrefois ?
- Oui, depuis des générations. Après la guerre, peu à peu, la mode est venue d'acheter le pain à la boulangerie. Les paysans voulaient vivre comme les citadins, se nourrir de pain blanc. A la mort de mon père, il n'y avait plus d'homme à la ferme pour pétrir.
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Nous prendrons tout le temps qu'il faudra ; vous verrez un jour viendra où à nouveau nous cuirons du vrai pain à partir du blé de nos aïeux.
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L'ancienne ferme de Mélanie, construite de grosses pierres grises, ressemble de l'extérieur à ses soeurs vellaves. La grand-mère, une fois veuve, a cédé l'essentiel de son exploitation à sa fille et aménagé sa grand-salle en logement plus intime et confortable où il fait bon vivre en l'âtre et le fourneau. La longue table épaisse rappelle seule le temps où une nombreuse famille aidée de valets saisonniers s'activait dans les terres.
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Les enfants attendaient dans la classe. Leur maîtresse ne les avait pas autorisés à sortir. Dans ce pays où beaucoup de fermes se tiennent dans les entours, il est prudent de ne pas s'aventurer seul par temps de neige où l'on ne voit pas à trois pas, à fortiori de ne pas lâcher un enfant.
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Place du Martouret, fixée à la façade de la mairie, une boîte aux lettres s'offrait. Respectueuse de Ludwig, Colette lui présenta sa lettre, veillant à ne pas en lire l'adresse. Le prisonnier la posta. Colette fit de même avec la sienne, prenant bien garde à son tour de n'en pas laisser voir le recto de l'enveloppe. Ces coordonnées recélaient pour chacun leur intimité et ni l'un ni l'autre ne souhaitaient la dévoiler. L'un comme l'autre comprenaient et respectaient cela.
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Dans la famille des compagnons, quand on dit oui, c’est pour la vie.
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Cependant, nous sommes à l’âge où nos regards s’attardent à d’autres êtres que les oiseaux et les poissons ; parfois, leurs chatouillis effleurent nos jambes lorsque nous faisons la planche. Près des berges, entre deux bronzettes, des naïades de notre humaine espèce retrouvent leur élément. À leurs rires, nous reprenons le crawl pour aller les chahuter, les asperger, parfois même les tirer par les pieds.
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Seules les montagnes ne se rencontrent jamais.
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Le seau, plein d'un lais épais, mousseux, à la tiédeur maternelle, exhalait à Philibert un vieux parfum d'enfance ; volontiers il l'eût goûté mais n'osa en demander de peur de rompre le charme de la scène jouée au mari par l'épouse tellement avide, qu'elle-même s'en persuadait. - p.44
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L'aurore apparaît tard fin décembre, et paresseux se font les coqs. Au premier chant, le jour est encore loin, l'aube n'a pas commencé de poindre, et pourtant la nuit n'est plus si noire, elle blanchit sur l'horizon velouté des hauts monts du Devèze. - p.102
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Les derniers jours de juin 1954 se prélassent au village de Lavoûte-sur-Loire, au cœur de la Haute-Loire. Nous touchons aux vacances d'été. À cette époque, ce havre de paix où je suis né prend ses aises à la campagne. Mon père, lorsqu'il a planté les arbres du verger, s'y est pris de telle sorte que la famille puisse disposer de fruits toute l'année. Des claies menuisées de ses mains et installées à la cave permettent d'y conserver pommes et poires hors de l'humidité et d'attendre ainsi le prochain printemps pour le parfait mûrissement des premiers fruits rouges.
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la place du Plot ; elle chatoyait de soleil. Ses couleurs ibériques mille fois peintes par Auguste Boudignon l’habillaient d’un aspect tout à la fois mauresque et méditerranéen. Le marché du Puy s’étend sur la plus grande partie du centre-ville et même jusqu’au Breuil, mais la place du Plot reste le centre névralgique de cet immense ensemble ruisselant de denrées. Tout ce qui pousse et se récolte dans le Velay s’expose sur ce marché qui pour donner place à son trop-plein déborde en ruisselant par les ruelles qui s’y déversent. La place du Plot le samedi matin est à elle seule une véritable fête.
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Maman Borie souriait ; après quarante-cinq ans de mariage, tous les deux se chamaillaient souvent pour se réconcilier toujours.
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