AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alexis Jenni (614)


L'économie telle que nous la connaissons a besoin de ceux, sans nom et sans nombre, qui travaillent pour rien.
Commenter  J’apprécie          60
La parole est ultrasensible, tout la modifie, tout la déforme, tout marque sur elle. Mais elle est aussi la plus grande puissance, puisqu'elle crée ce qui n'est pas, et anime ce qui sans elle ne serait que viande, cailloux, masse inerte.
Commenter  J’apprécie          60
Je veux aimer ce monde-ci plutôt que d'attendre sa fin, aspirer à la vie ici même plutôt que d'attendre qu'elle s'éteigne et peut-être se rallume. Je continue de croire que la mort n'est rien, non parce qu'elle est un passage, mais parce qu'elle est déjà vaincue avant même qu'elle n'arrive, car cette fois-ci les préceptes sont clairs, et l'amour est aussi fort que la mort. Il n'est pas nécessaire d'attendre la mort pour entrevoir cet autre monde de lumière permanente : il est déjà là, et la lumière ne s'éteint pas.
Commenter  J’apprécie          60
Ma vie était emmerdante alors je pouvais la mener n'importe où. J'aimerais bien une autre vie mais je suis le narrateur. Il ne peut pas tout faire, le narrateur : déjà, il narre. S'il me fallait, en plus de narrer, ivre, je n'y suffirais pas. Pourquoi tant d'écrivains parlent-ils de leur enfance ? C'est qu'ils n'ont pas d'autre vie : le reste, ils le passent à écrire. L'enfance est le seul moment où ils vivaient sans penser à rien d'autre. Depuis, ils écrivent, et cela prend beaucoup de temps, car écrire utilise du temps comme la broderie utilise du fil. et le fil on n'en a qu'un.
Commenter  J’apprécie          60
On se prend les pieds dans les racines qui poussent dès la moitié du tronc, les troncs se couvrent de poils qui durcissent en épines, les épines couvrent la bordure des feuilles, les feuilles deviennent tout autre chose que des feuilles, trop cirées , trop molles , trop grandes, trop gonflées, trop cornues, c'est selon; le trop est leur seule règle. La chaleur dissout l'entendement. Des insectes zizillent en permanence , en essaims qui suivent toute source de sang chaud , ou cliquettent sur les feuilles , ou rampent , déguisés en branches. Une diversité phénoménale de vers imprègnent le sol, grouillent, et il bouge.

Commenter  J’apprécie          60
L'idée de perfection est une idée idéale, l'idée d'une idée, une vue de l'esprit, c'est une expérience de pensée étrangement obsédante pour une idée qui ne correspond à rien en nous, à rien autour de nous : c'est l'idée d'une idée abstraite, comme une étrange pulsion d'éradication de ce que nous sommes. Nous rêvons d'être des machines mortes, des réplicants, des statues de pierre ; nous ne croyons, hélas, pas beaucoup en nous.
Commenter  J’apprécie          50
« Il n’y a pas d’autre salut pour l’humanité que la renaissance de l’amour fraternel. Cela parait enfantin, je vois déjà les politiciens hausser les épaules. Mais nous avons besoin de politique pratique. Une politique pratique n’est concevable que basée sur l’amour fraternel, la confiance ». C’est ce qu’il écrivit pour Noël 1921 dans un magazine norvégien.
Commenter  J’apprécie          50
Le monde n'est pas fait spécialement pour l'Homme, il croit en occuper le centre, mais il n'est qu'une petite part du Grand Tout, il peut disparaître sans que la planète n'en subisse une bien grande commotion.
Commenter  J’apprécie          50
Le temps passé à lire et toujours soustrait au temps social, c'est vrai en tout temps, dans la maison de mes parents aux murs couverts de bibliothèques ou dans la maison des Muir toute consacrée aux travaux éreintant de la ferme et qui ne connaissaient que la Bible.
Commenter  J’apprécie          50
C’est une loi de la nature, un principe de la biosphère : le rebond est inscrit dans la catastrophe, puisque c’est la dévastation elle-même qui permet le rebond. Et ainsi depuis des millions d’années et sans doute pour pas mal de temps encore.
Commenter  J’apprécie          50
Alexis Jenni
Le bois mort entassé autour des géants, tout ce bois empilé pendant des années, brisé par le vent et la neige, écorcé, séché, brûlait en donnant une lumière qui lui aurait permis de lire à trois cents mètres s'il avait eu l'idée de lire ; mais il était hypnotisé par les violentes illuminations vacillantes qui éclairaient les arbres disposés en cercle autour d'énormes bûchers.
Commenter  J’apprécie          50
Là où il n’y a pas de chemin, traces en un.
Commenter  J’apprécie          50
Le temps de lire, toujours se vole, aux devoirs, au sommeil, aux autres : le moment où l'on est seul en silence à parcourir une à une toutes les lignes écrites n'est jamais un temps accordé, mais un temps dérobé, c'est un temps injustifiable, provocant, parce que soustrait aux tâches et aux liens, c'est un lieu de jouissance solitaire, et la jouissance solitaire n'est jamais de droit.
Commenter  J’apprécie          51
L'ermite et le prince guerrier se réveillent au matin sous un voile de neige, et Yosemite devient parc, les séquoias sont sauvés, John Muir a contribué à ce qu'il y ait encore des sequoias et que, cent ans après, on s'en émerveille encore.
Commenter  J’apprécie          50
La capacité d'obéir est infinie, c'est un des traits humains les mieux partagés ; on peut toujours compter sur l'obéissance. Un claquement de doigts suffit: on a tellement l'habitude. Quand on ne sait plus quoi faire, on fait comme on nous dit.
Commenter  J’apprécie          50
Il parlait du pardon, qui est le superlatif du don. "Le pardon, disait
-il, précède la conversion, car la confiance accordée par le pardon entraîne la conversion. La grâce de Dieu est accordée sans condition". Il développait le sens chrétien d'un pardon inconditionnel, un pardon accordé sans contrepartie, sans proportion avec la blessure et sans attente d'un repentir. Chacun dans nos existences, nous avions éprouvé les difficultés d'un tel pardon.
Commenter  J’apprécie          50
Le problème, c'est que la foi a toujours tort dès qu'on commence à en discuter; la fois ne peut guère se défendre des doutes, des moqueries, et des réfutations, car on ne peut nier qu'on n'y voit rien; si l'on ouvre les yeux, Dieu n'apparait pas.
Commenter  J’apprécie          50
La foi dans sa simplicité permet simplement de sentir la vie en son moment d'apparition, dans toute son intensité.
Commenter  J’apprécie          50
Le toucher est le sens de l’intuition et de la délicatesse, le sens de l’extrême justesse relationnelle. Il est étrange que ce même mot de tact désigne à la fois le sens le plus archaïque, muet et fondateur, et le sommet de la subtilité sociétale, qui consiste à savoir toujours quoi faire sans que l’on ait à le dire.
Commenter  J’apprécie          50
Tu as un contact de fruit, un fruit lisse et gonflé à craquer, comme une cerise sous la langue ; mais la cerise est trop petite pour faire image… Ma main sur ta peau me donne le sentiment d’un kaki mûr, dont la couleur de peau paressant au soleil est aussi douce que le goût.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alexis Jenni (1745)Voir plus

Quiz Voir plus

"L'art français de la guerre" de Alexis Jenni

Les chapitres s'intitulent alternativement :

notes - roman
commentaires - roman
épisode - roman

6 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : L'Art Français de la Guerre de Alexis JenniCréer un quiz sur cet auteur

{* *}