AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alexis Jenni (614)


j'ai l'impression d’être une pierre au milieu d'un ruisseau.L'eau m'évite,fait le tour, elle me mouille à peine, continue de couler en dehors de moi,et le caillou que je suis crève de ne pouvoir s’imprégner ,crève d’être étanche , et de voir tout autour l'eau couler sans faire attention à moi.Je ne suis plus qu'une pierre et je suis malheureux comme le sont les pierres
Commenter  J’apprécie          100
Prendre en compte le temps résout tous les paradoxes du vivant. Tenez, même le paradoxe de l’œuf et de la poule, qui se dissout par simple considération du temps. Diderot en a donné l’expression définitive voilà deux siècles, de cette façon vive qui fait le délice de ses écrits : « Si la question de la priorité de l’œuf sur la poule ou de la poule sur l’œuf vous embarrasse, c’est que vous supposez que les animaux ont été originairement ce qu’ils sont à présent. Quelle folie ! »
Commenter  J’apprécie          90
Le savoir agrandit le champ de la rêverie et la rêverie augmente le désir de savoir : il est bon de rêver en science.
Commenter  J’apprécie          90
Pour lui, la Création n'est jamais muette, et lui n' y est jamais sourd.
Commenter  J’apprécie          90
Nous sommes dans le sous-bois,
d'automne de l'industrie finissante,
ce que nous avons construit s'effondre
et de cette litière de rouille sortira notre avenir
après l'hiver qui vient.
Mais pour cela faut-il encore aimer la rouille
p 125
Commenter  J’apprécie          90
Ceux qui ont construit les Gratte-Ciel croyaient aux vertus du soleil et à l'air pour tous, ils croyaient que la beauté est un droit social, et ils l'ont construite. (p.37)
Commenter  J’apprécie          90
La foi mène au savoir définitif, d'un coup, à la certitude immédiate et absolue, alors que la science lentement bricole à assembler des petits morceaux pour atteindre le même but, qu'elle mettra des siècles à atteindre...
Commenter  J’apprécie          90
La vision déçoit toujours ceux qui y croient, car à l’usage le monde que l’on voit n’est pas comme ça, pas comme on l’imaginait à seulement le voir ; alors que quand on le touche, si : le monde saisi ne déçoit jamais, il est inépuisable et toujours vrai. L’image fluctue, l’image tremble, elle se trouble et s’efface, mais l’objet que l’on tient reste toujours là, à portée de main.
Commenter  J’apprécie          90
C’est avec de la patience qu’un tableau se déplie, c’est avec du temps qu’il se déroule, et peu à peu on l’entend, et petit à petit on comprend comment la peinture pense. Car la peinture n’est visuelle que dans un premier temps, le temps d’un premier regard et ensuite elle emporte totalement, ce qu’elle produit ne se cantonne pas aux yeux, mais se déploie dans la forêt obscure de la pensée, où agissent conjointement tous les sens.
Commenter  J’apprécie          90
La main intérieure

Quand elle est bien faite, la peinture se voit avec les mains. (...)
cela signifie qu'elle touche celui qui la regarde au-delà de ce que lui montrent ses yeux. (...)
Les yeux ne sont plus seuls en cause: se promener dans un musée provoque une discrète agitation des mains. Les gardiens sont là pour ça. (p. 32)
Commenter  J’apprécie          91
Comme une trompe d'éléphant, la parole en son vrai rôle est sensible et forte, elle explore le monde et le soulève.
Commenter  J’apprécie          90
Il n'y a rien de plus simple, rien de moins mystérieux qu'écouter, écouter ce qui reste quand tout s'est tu, quand on a tout éteint ; cela n'est pas très difficile à mettre en oeuvre, mais cela fait très peur, tant on confond ce silence avec l'ennui et la mort, et on n'ose pas tout éteindre. Tout, en ce monde merveilleusement perfectionné où nous vivons, permet l'agitation et l'encombrement, tout concourt à nous faire penser la vie bonne comme pleine de vacarme, et il est difficile d'obtenir le silence, et plus difficile encore de s'y laisser aller, tant on en a peur. Il est merveilleux pourtant de parvenir à éprouver un silence qui ne soit pas mort, un vide qui ne soit pas rien, mais condition de la plénitude ; ce qui, malgré son nom, n'a rien à voir avec l'encombrement.
Commenter  J’apprécie          90
Dieu, je ne sais pas exactement ce que c'est ; mais j'en suis tout imprégné. J'ai depuis longtemps, avant même de le savoir, le goût de Dieu. Je suis imprégné de foi, sans image précise de ce à quoi je crois. Mais ceci est agissant, et me donne vie, ceci me donne écoute, ouïe, tact. Ceci m'anime ; et peu importe que l'objet du croire ne soit pas clair ; il n'est pas nécessaire de connaître avec exactitude ce à quoi on croit : c'est une disposition, une ouverture, un élan, un mouvement perpétuel.
Commenter  J’apprécie          90
L'engueulade fusait, avec les mêmes phrases pour tout le monde, déjà formées avant qu'ils n'ouvrent la bouche. L'engueulade de couple est aussi codifiée que les danses symboliques de l'Inde: mêmes poses, mêmes gestes, mêmes mots qui font signe Tout renvoie à des habitudes de représentation, et tout est dit sans qu'on ait besoin de le dire. Cela se déroule ainsi, nous ne faisions pas exception. Seulement entre nous le conflit n'explosait pas, il suintait comme une sueur car nous n'avions pas d'enfants pour le mettre au jour.
(P115)
Commenter  J’apprécie          90
Les arbres ont perfectionné l'invention des algues et tranquillement, ils vivent. (p. 45)
Commenter  J’apprécie          80
Il y a ceci chez l'arbre : la dignité de l'être vivant né debout, et qui s'y tient avec hauteur.
Commenter  J’apprécie          80
Il faut voir l'architecture sur fond bleu, comme la Vierge, ajoute-t-il, car elle est une apparition : on avance et elle est là, ça doit couper les jambes ! (p. 55)
Commenter  J’apprécie          80
Le vide bruissait, il etait tout impregné d un être profond qui n avait nul besoin d en dire plus....
Commenter  J’apprécie          80
Alors c'est la peinture, cet art que l'on croit visuel, qui m'aidera. Ce sont des images, mais qui emportent plus loin que les images. (p. 16)
Commenter  J’apprécie          80
Sur la page apparaît ce qui était là, que je ne savais pas, que je ne voyais pas, que je sentais confusément, et la parole qui s'écrit me permet de le voir et de maintenant savoir.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alexis Jenni (1745)Voir plus

Quiz Voir plus

"L'art français de la guerre" de Alexis Jenni

Les chapitres s'intitulent alternativement :

notes - roman
commentaires - roman
épisode - roman

6 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : L'Art Français de la Guerre de Alexis JenniCréer un quiz sur cet auteur

{* *}