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Citations de Alexis Jenni (614)


L'amour charnel ne s'entend pas, mais il est très subtil, très profond, très délicat; il est très grandiose et très spirituel, et muet; il est fait de sensations et d'actes, dont il est difficile de parler. (p. 12)
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Si chaque caresse laissait une trace solide, on obtiendrait après l'amour un moulage parfait des amants enlacés.
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Et ainsi tes caresses sont ma peau, et c'est le cercle de tes bras qui me donne mes contours.
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Les inégalités sont toxiques, psychiquement, socialement, économiquement. Elles rongent, les rouages se grippent, la société tout entière devient inefficace. Si la richesse reste où elle est, l'appauvrissement est général; sauf pour celui-là qui finit par concentrer tout entre ses mains.
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Notre frère le corps, qui êtes si humble et si fertile, si proche du sol et par là si fécond, notre frère le corps qui êtes si proche de nous, qui humblement nous permettez d'être ce que nous sommes en nous permettant de vous oublier, par discrétion, par amour, notre frère le corps qui êtes nous, nous vous remercions d'être là. Sans vous, nous ne serions pas.
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Le vide est habité pour peu qu'on l'écoute ; le vrai cauchemar est le plein, un monde totalement rempli au point qu'il n'y reste ni terrain vague ni temps mort, plus d'ennui. Un monde totalement livré aux dix mille êtres encastrés les uns dans les autres, un monde affolé qui suivrait jusqu'au bout sa pente panique en récusant toute forme de manque, ce monde-là serait immobile et morbide, vraiment effrayant.
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Quand on a les pieds posés sur les épaules de ceux qui vous soutiennent, la différence entre être porté et piétiner tient à une tournure d’esprit. Dans le premier cas, la pyramide pourra grandir et porter plus de fruits encore ; dans le second, elle s’effondrera une fois les plus beaux fruits dévorés. La sélection naturelle se moque absolument de l’humanité, elle ne regarde jamais au nombre de morts, elle peut choisir l’une ou l’autre stratégie, peu importe, tout fonctionne ; même mal.
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Écrire, au sens de pratiquer la littérature, c'est essayer de replonger dans cette parole in principio, qui redonne vie aux mots par trop usés dont on doit user encore. Car il y a ce paradoxe dans la pratique de la littérature : faire du tout neuf avec du très vieux, faire du vivant qui gambade avec ces casseroles rouillées que l'on traîne, dire pour la première fois avec les pauvres outils déjà dits de notre langue, avec tous ses mots mille fois employés, encroûtés d'usage, rendus par qui s'en est servi dans un état douteux ; et il faut faire avec ça.
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Sentir est un mot double : il désigne l'action de l'olfaction, la perception des odeurs, qui sont les molécules volatiles qui flottent sans qu'on les voie, qui entrent en nous avec l'air que l'on respire, et sentir permet de les identifier ; mais il désigne aussi l'acte de tous les sens en général, l'acte de percevoir en soi, à croire (et il faut croire l'usage des mots puisqu'on les utilise) que l'olfaction est le plus global, le plus parfait de tous les sens, et que les autres n'en sont que la déclinaison sur un mode particulier.
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Plutôt qu'un savoir construit je cherche une pensée fluide, car les fondations solides m'entravent, les murs m'inquiètent, les constructions dès qu'elles culminent trop haut me terrifient, je préfère être nu si j'ai les pieds au sol ; et plutôt qu'une belle tour de sens où je serais tout seul dans le noir, bien trop haut pour moi qui souffre de vertige, j'ai besoin pour rester perpétuellement vivant d'interroger la multiplicité des sens.
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La vie éternelle, c'est la vie condensée en son point d'apparition, vitalité pure qui entretient la vie, qui est à la fois abolissement brusque du temps et sa source vive. Ceci a lieu en des instants de taille indifférente, dans l'immensité de ce qu'on appelle naïvement éternité, tout autant que dans ces instants infimes où la vie se montre brusquement disponible pour donner vie sans jamais s'épuiser.
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Le miracle de la présence ne dure que l'instant de l'apparition. C'est affreux, mais il faut jouir de la présence, et n'en attendre rien.
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"Comme la laque que l'on applique couche à couche pour réaliser une forme, la réalité était l'ensemble des couches du faux, qui à force d'accumulation prenait un aspect de vérité tout à fait suffisant."
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Je me désinstallai, comme on désinstalle un programme, je désactivai une à une les idées qui m'animaient, essayant de ne plus agir pour éviter d'être agi. J'espérais que mon dernier acte serait celui que l'on fait avant de mourir: attendre.
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ce fut une guerre propre qui ne laissa pas de taches sur les mains des tueurs. il n'y eut pas vraiment d'atrocités, juste le gros malheur de la guerre, perfectionné par la recherche et l'industrie.
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Alors cessez de jouer. Formez votre esprit, il est le seul bien dont vous disposez.
(P61)
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la beauté c’est ça : le battement de mon cœur quand je te vois.
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[…], il y a le fait que la biosphère est un équilibre raffiné, construit étape par étape au cours du temps.
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Que fait l'arbre pour s'en défendre? Pas un geste; il ne peut pas. Mais la piqûre déclenche l'activation de gènes, l'arbre modifie son métabolisme, une chaîne de montage s'active silencieusement dans ses ateliers biochimiques, et les premières molécules volatiles sont bientôt relâchés à l,a surface, les pucerons tout à leur orgie ne soupçonnent rien; les molécules se répandent, flottent dans les courants d'air, dérivent comme des petits ballons sans gouvernail et finissent par rencontrer l'organe olfactif très sensible des guêpes prédatrices. C'est un signe, le signal qu'il y a là-bas abondance de pucerons, des milliers d'insectes incapables de fuir, gavés de sucre, de vrais petits cochons gras qui feront une excellente nourriture pour leur progéniture. Elles s'approchent de l'arbre d'où vient la délicieuse odeur, ils sont là, un troupeau d'obèses occupés à boire du soda à la paille, et le carnage commence. L'air de rien, l'arbre a appelé celle qui a des ailes pour venir jusqu'à lui et des pinces pour le nettoyer.
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Démesurés, les arbres géants enfouissaient leurs branches dans le ciel, et les étoiles brillaient comme des diamants accrochés à leurs aiguilles.
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