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Citations de Alice Munro (298)


Rappelle-toi toujours qu’en sortant de la pièce, un homme y abandonne tout ce qui s’y trouve, lui a dit son amie Marie Mendelson. Quand une femme en sort, elle emporte avec elle tout ce qui s’est passé dans cette pièce.
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Les dents des gens à cette époque révélaient rarement l'alignement impeccable et superbe que l'on admire souvent de nos jours, à moins qu'elles n'aient été fausses. Mais les dents d'Alfrida étaient exceptionnelles en ce sens qu'elles étaient toutes différentes, clairement séparées et très grandes aussi. Lorsqu'elle lâchait un sacarsme particulièrement et volontairement outrancier, ses dents semblaient se précipiter vers l'avant comme l'aurait fait la garde d'un palais, ou une bande de joyeux hallebardiers.
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Elle arborait un sourire, comme pour dire combien il lui était agréable d'avoir la chance d'être là, prête à répondre de tout cœur aux exigences de cette vie, quand elle aurait compris ce qu'elles étaient.
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J'ai vu tant de pays, tant de choses bizarres dans le monde, et tant de souffrances. J'en arrive maintenant à la conclusion qu'on ne trouve pas le bonheur en jouant des tours à la vie. Ce n'est que par le renoncement naturel, l'acceptation du dépouillement que l'on se prépare à la mort et par conséquent, que l'on trouve du bonheur.
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[...] ... R. Le notaire de mon père dit : "C'est très inhabituel." Je me rends compte que pour lui ce mot est assez fort, suffisant. Il y a assez d'argent sur le compte bancaire de mon père pour couvrir le coût des obsèques. Assez pour l'enterrer, comme on dit. (Pas le notaire, il ne s'exprime pas comme cela.) Mais il n'y a pas grand chose de plus. Pas de titres dans son coffre, aucune mention d'investissements. Rien. Pas de legs à l'hôpital, ni à son église, ni au lycée pour fonder une bourse. Ce qu'il y a de plus choquant, c'est que Mrs Barrie ne reçoive aucun argent. La maison et son contenu me reviennent. C'est tout ce qu'il y a. Sauf cinq mille dollars en ma possession.

Le notaire paraît embarrassé, douloureusement embarrassé et inquiet de cette situation. Il pense peut-être que je risque de le soupçonner d'inconduite. De tenter de noircir sa réputation. Il demande s'il y a un coffre dans ma - celle de mon père - maison, quelque cachette possible pour une forte somme d'argent. Je réponds qu'il n'y en a pas. Il essaie de me suggérer - de façon si discrète et détournée que pour commencer je ne comprends pas de quoi il parle - qu'il pourrait y avoir des raisons pour que mon père tienne à garder secret le montant de ses revenus. Une grande quantité d'espèces planquée quelque part est par conséquent une possibilité.

Je lui explique que je ne m'intéresse pas énormément à l'argent.

Dire une chose pareille. Il parvient à peine à me regarder droit dans les yeux.

- "Vous devriez peut-être rentrer chez vous et chercher à fond," dit-il. "Ne négligez pas les endroits évidents. Cela pourrait être dans une boîte à biscuits. Ou un carton sous le lit. Etonnant, les endroits que les gens sont capables de choisir. Même les gens les plus sensés et intelligents. Ou la taie d'oreiller," ajoute-t-il tandis que je passe la porte. ... [...]
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Il a dit :"Le truc, c'est d'être heureux. Quoi qu'il arrive. Essaye, c'est tout.Tu en es capable ...
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Nos prétentions nous donnent des sueurs.
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Quand on mourait, ces opinions erronées étaient tout ce qui restait de vous.
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Voilà ce qui arrive. On met de côté pour un petit moment et de temps à autre on regarde dans le placard à la recherche d'autre chose, on se rappelle et on se dit, "bientôt".Puis ça devient quelque chose qui est là, comme ça, dans le placard, et d'autres choses s'accumulent devant celle-là et par-dessus, et pour finir on n'y pense plus du tout.
Ce qu'on chérissait comme un trésor. On n'y pense plus. Une perte qu'on ne pouvait même pas envisager autrefois, elle devient à présent une chose qu'on parvient à peine à se rappeler.
Voilà ce qui arrive.
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Et plus loin encore, au flanc d'une autre colline, se dressait une maison, très petite à cette distance, faisant face à la nôtre, que nous ne visiterions ni même n'approcherions jamais et qui me semblait être celle d'un nain dans un conte. Mais nous connaissions le nom de celui qui l'habitait, ou l'avait habitée à un moment donné, car peut-être était-il déjà mort à l'époque. Roly Grain, c'était son nom, et son rôle dans ce que j'écris à présent s'arrêtera là, malgré ce nom de troll, parce que ce n'est pas un conte que j'écris, ce n'est rien que la vie.
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P408 - "On se laisse prendre au piège. Cela se produit surtout quand on est vieux, quand l'avenir personnel se referme et qu'on ne peut imaginer - parfois, qu'on ne peut croire - à l'avenir des enfants de nos enfants. On ne résiste pas à aller fourrager dans le passé, triant minutieusement des indices peu fiables, établissant des liens entre des noms épars, des dates et des anecdotes discutables, se raccrochant à des fils s'obstinant à être rattachés à des morts, et par conséquent à la vie."
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Dans cette famille, il était mal vu d'être réputée sensible, comme l'était ma mère. Tous, tantes, cousins et oncles s'étaient prodigieusement endurcis à l'égard de toute forme de cruauté personnelle, insouciants, fiers même semblait-il, d'une défaillance ou d'une difformité susceptible de provoquer l'hilarité générale.
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- C'est très soudain, (..) ça ne doit probablement pas sembler tout à fait réel.
- Si, pourtant. Tout semble réellement réel maintenant. Comme si c'était avant que j'étais dans le brouillard.
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De certaines choses on dit qu'elles sont impardonnables, ou qu'on ne se les pardonnera jamais. Mais c'est ce qu'on fait - on le fait tout le temps.
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- (...) L'amour revient toujours à l'amour de soi. Quelle idiotie! On ne veut pas d'eux, on veut ce qu'on peut obtenir d'eux. C'est de l'obsession, de la paranoïa. As-tu jamais lu le journal de la fille de Victor Hugo, je crois que c'est elle?
- Non.
- Moi non plus, mais j'ai lu des commentaires. Je me souviens d'un passage, du commentaire d'un passage qui m'avait tellement frappée: lorsqu'elle sort, un jour, après des années et des années passées à aimer cet homme jusqu'à l'obsession, et qu'elle le rencontre dans la rue. Elle le croise dans la rue et elle ne le reconnaît pas, ou bien elle le reconnaît mais ne peut plus faire la relation entre cet homme de chair et d'os et celui qu'elle a aimé. Elle ne peut absolument pas.
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Les mathématiques étaient un don de la nature, comme les aurores boréales.
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A la fin de cette année-là, elle avait étudié toutes les matières de terminale à l'exception du grec, de l'italien, de l'espagnol et de l'allemand, pour lesquelles il n'y avait pas de professeurs, dans son lycée. (...) Mais le principal du lycée l'avait convoquée pour un entretien et lui avait dit que cela ne la menait nulle part puisqu'elle ne pouvait pas s'inscrire à l'université, et que d'ailleurs aucune iuniversité n'exigeait une telle abondance. Pourquoi le faisait-elle ? Avait-elle un quelconque projet ?
Non, avait dit Grace, elle voulait seulement apprendre gratuitement. Avant d'entamer sa carrière de rempailleuse.
C'était le principal qui connaissait le gérant de l'auberge et qui avait proposé de dire un mot en sa faveur si elle voulait s'essayer à un emploi de serveuse pour l'été. Lui aussi avait parlé d'un avant-goût de la vie.
Ainsi le responsable lui-même de tout le savoir dans cette ville ne croyait pas que le savoir avait à faire avec la vie. Et chaque fois que Grace racontait à quelqu'un ce qu'elle avait fait - elle le racontait pour expliquer pourquoi elle avit pris un an de retard au lycée -, elle s'entendait répondre quelque chose comme fallait être folle.
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On pouvait dire ce qu’on voulait sur ce qui s’était produit – mais cela revenait au même que de passer sous une vague. Elle était passée dessous et l’avait traversée, gardant de celle-ci un reflet froid sur la peau, un battement dans les oreilles, un creux dans la poitrine, une révolte dans le ventre. C’était contre l’anarchie qu’elle s’élevait - cette confusion dévorante
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La vie est toujours si remplie. Nous la passons à acquérir et dépenser, détruisant ainsi nos pouvoirs. Pourquoi nous laissons-nous accaparer au point de ne pas faire les choses que nous aurions dû, ou aurions pu, aimer faire? (p.407)
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Quand deux êtres humains que divise une certaine hostilité sont au même instant mystifiés - non, effrayés - par la même apparition, il se crée aussitôt un lien entre eux et ils se retrouvent unis de la façon la plus inattendue. Unis dans leur humanité. (Fugitives, pp.64-65)
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