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Critiques de Alison Lurie (150)
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Il était une fois... et pour toujours

Dans "Il était une fois... et pour toujours", Alison Lurie analyse quelques grands classiques de la littérature jeunesse internationale : Babar, Pinocchio, Harry Potter, les Moomins,... Elle complète l'ouvrage avec des articles sur les illustrations en littérature jeunesse, la poésie enfantine, les contes de fée, la présence de la nature et des animaux dans les histoires pour enfants, etc.



C'était intéressant d'avoir le point de vue d'une spécialiste américaine, jusqu'à présent les livres traitant de littérature jeunesse que j'ai lus étaient à chaque fois écrits par des Européens. Je découvre des livres non traduits en français, comme "The Box of Delights" de John Masefield ou les nombreuses suites du "Magicien d'Oz". Il y a également plusieurs contes que je ne connaissais pas mais qui semblent être des références pour nos amis américains. Par contre, je n'étais pas toujours sur la même longueur d'onde que l'auteure, notamment quand elle mentionne des classiques ou des pratiques de lecture du Vieux Continent. Les articles ne font que quelques pages, on s'attarde juste le temps qu'il faut sur chaque sujet et le lecteur ne s'ennuie donc pas.



Ce court ouvrage n'en est pas moins intéressant, il change un peu la vision que l'on a de certains grands classiques. Je pense que je lirai plus tard "Ne le dites pas aux grands" de la même auteure.
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Un été à Key West

Résumé Nathalie Bullat 14 07 2018-

Profitez de l’été pour vous plonger dans une histoire aigre-douce de relation conjugale torturée. Vous aimerez le style ironique et réaliste d’Allison Laurie ( je l’avais découvert dans « conflits de famille », il y a bien longtemps). Elle aime croquer le milieu universitaire !

Et si nous partions pour Key West en compagnie du célèbre et ennuyeux professeur Wilkie Walker et Jenny son épouse bien plus jeune ?

Key west en Floride, réputé pour ses récifs coralliens et ses belles maison de couleurs.

Le professeur vieillissant est angoissé, persuadé qu’il est atteint d’un cancer. Il souhaiterait une fin rapide. Jenny ignore son état et espère que le climat de la Floride apaisera l’humeur querelleuse et sombre de son mari. Elle a toujours vécu dans l’ombre de son époux, le secondant dans ses travaux de chercheur.

Kay West c’est aussi un rendez vous d’artistes, d’intellectuels, de poètes ; Jenny découvre un autre univers, des gens charmants, différents. Hélas nous sommes au début des années sida.

Mais Wilkie ( bien connu pour son homophobie !) a une autre vision de l’île, pour lui c’est un rendez vous de clochards, d’ivrognes, d’homosexuels et de beatniks désoeuvrés !

Plus son mari se replie sur lui-même plus Jenny s’épanouit. Il faut dire qu’ils sont attachants ses nouveaux amis surtout la séduisante Lee aux allures de gitane, Gerry le poète, Molly la peintre maintenant une dame âgée, et Jacko si beau mais qui préfère les garçons.

N’hésitez pas ! Dévorez cet ouvrage qui fleure bon l’été, le soleil, vous allez rencontrer toute une galerie de personnages hauts en couleurs, généreux, drôles ou irritants… Par contre je m’attendais à un autre dénouement !!!

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Les Amours d'Emily Turner

Le début

"The day on which Emily Stockwell Turner fell out of love with her husband began must like other days."

(Le jour où Emily cessa d'aimer son mari commença comme les autres jours )(je traduis rapidou)



Issue d'une famille aisée de l'est des Etats-Unis, Emily a étudié dans les meilleures écoles pour jeunes filles de sa classe sociale. Holman, son mari, rencontré lors d'une soirée à New York où il n'aurait jamais dû logiquement se trouver, vient de Chicago et d'un milieu beaucoup plus populaire. Son salaire de professeur à Convers College peine à être supérieur à la rente d'Emily 'sans travailler'. Pour achever le tableau, leurs deux pères peuvent être dits travaillant dans la banque, celui d'Emily comme le gros directeur, et celui d'Holman comme portier. Mais le mariage fonctionne depuis quelques années, et leur fils Freddy a quatre ans.



La nature a horreur du vide, dit-on, Emily remplit ses journées en se rendant à une boutique de vêtements de seconde main (thé et papotages, de plus), et surtout visitant longuement Miranda, elle aussi épouse de professeur. Là elle va rencontra Will, professeur -et compositeur-, pour un flirt au début, mais...



L'intérêt du roman ne vient pas que de l'évolution des relations entre Emily et Will, pourtant finement racontées, avec des ellipses étonnantes. Plus généralement, Alison Lurie a le chic pour ne pas allonger la sauce, dialogues et gestes suffisent la plupart du temps à laisser percevoir les pensées des protagonistes. Le lecteur aux aguets des petits détails saura combler ce qui manque.



Il dépend aussi, en arrière plan, mais tellement prégnant et non sans conséquences, du petit monde universitaire fréquenté par les Turner. Bruits de couloir, évolutions de carrière. Convers College est un petit monde dans le pas si grand monde de la ville de Convers, apparaissant comme au fin fond d'un trou, et avec un climat hivernal épouvantable.



Chaque chapitre se termine par des extraits de lettres envoyées par Allen Ingram, écrivain et professeur, à un de ses amis. L'humour d'Alison Lurie est à son maximum dans ces courts passages, où il dissèque ce qui l'entoure. Car dans ces coins là, rien ne peut demeurer caché bien longtemps.

"This college may be run by men and for men -the town is run by women for women. And not the slightest event can occur here (or not occur) without its being noticed. Out in the world a scandal spreads quickly and is gone, expanding in fading rings like wawes from a stone tossed into a river, washed away down to sea. In this pond -this puddle- the ripples reach shore and bounce back, interlacing, till the whole surface becomes a net of lines."



(le collège est régi par les hommes pour les hommes, mais la ville par les femmes pour les femmes. Aucun événement même le plus minuscule ne peut arriver -ou pas- sans être remarqué.Ailleurs dans le monde un scandale s'étale rapidement en cercles diminuant comme des vagues quand une pierre a été jetée dans une rivière, balayé jusqu'à la mer. Dans cette mare -cette flaque- les rides atteignent la rive, reviennent, s'entremêlent, jusqu'à ce que toute la surface devienne un lacis de lignes.)



Plus rarement, Alison Lurie use de jolies formules

"his wife looks like a pre-Raphaelite watercolour that's been left out in the rain."

(sa femme ressemblait à une aquarelle préraphaélite laissée dehors dans la pluie)


Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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La Commode

Etoiles Notabénistes : ******



The Highboy

Traduction : Céline Schwaller pour le recueil "Femmes et Fantômes" dont cette nouvelle est extraite



ISBN : inconnu pour la nouvelle mais 9782743600372 pour "Femmes et Fantômes"



Tous les genres ont payé leur tribut à la nouvelle, en particulier le fantastique et le policier - il existe, par exemple, plusieurs nouvelles dont le commissaire Maigret - pour ne citer que lui - est le héros. Alison Lurie semble, pour sa part, témoigner d'un faible accentué pour le fantastique. Et ses textes en la matière sont de véritable petits bijoux, à recommander à tous, surtout si l'on n'aime pas le "gore".



Prenez "La Commode" par exemple. Du "gore", si à la mode à notre époque, Lurie en aurait pu tirer de pratiquement chaque tiroir - et Dieu sait si ce meuble grincheux et susceptible en a, des tiroirs ! En effet, cette commode flanquée d'un haut qui évoque, en plus grossier, un grand bicorne napoléonien, vient, par des chemins probablement bien sinueux et encore plus sombres, de Salem la Maudite, ville illustre pour une tragique histoire de jalousies féminines où le vent d'un puritanisme outrancier et soupçonneux alluma des bûchers sur lesquels périrent plus d'innocents que d'adorateurs de Satan. Imaginez donc un peu ce que pareille ascendance, certifiée conforme par un expert en plus, eût apporté à l'auteur en matière de "gore" ! ...



... Sanglant, hein ? Et moche, assurément parce que, pour faire du gore élégant et subtil, qui ne tache ni les tapis, ni les rideaux de douche, il faut vraiment être doué ou alors y aller carrément en trichant avec une habileté consommée, comme Maître Hitchcock dans "Psycho" ! ;o)



Pour en revenir à notre récit, disons tout de suite, parce qu'il nous semble que la chose a son importance, qu'il nous est raconté par la narratrice mais que celle-ci se contente de nous rapporter ce qu'elle entend elle-même dire sur la fameuse commode par son amie, Buffy Stockwell. On est en fait dans une sorte de couloir qui répercute des échos sinistres mais non dénués d'humour : Buffy bichonne et vit avec la commode dont elle a hérité et parle du meuble à son amie, Janet, laquelle semble avoir vu très rarement de près l'objet favori des conversations de Buffy.



Bien que riche, Buffy n'est pas ce que l'on pourrait appeler une lumière. Sa seule passion, ce sont les beaux meubles, la belle vaisselle, les antiquités parfois quand son budget, qui a tout de même certaines limites, le lui permet. Cette passion du Beau dans le Meuble et la Vaisselle est, pour ainsi dire, une obsession de famille. D'ailleurs, dans la génération précédente, la commode appartenait à la tante Betsy Stockwell, qui n'arrêtait pas de la lustrer et de la briquer avec l'application et le respect qu'un croyant authentique apporte à entretenir l'autel de ses ancêtres. Tante Betsy ressentait, semble-t-il, un véritable amour, à tout le moins une véritable fascination pour la commode au chapeau de gendarme. Elle en parlait comme elle l'eût fait d'un être humain. Ainsi, certains jours, quand il arrivait qu'un tiroir se bloquât ou s'ouvrît avec plus de difficultés, la vieille dame affirmait que la commode "boudait" parce qu'elle n'avait pas été suffisamment bien cirée, ou parce que quelqu'un ou quelque chose lui avait déplu ou l'avait "vexée."



Chez les amoureux de meubles anciens - après tout, la commode de tante Betsy avait certainement célébré ses deux siècles d'existence depuis longtemps - cette façon de parler est assez normale. Entre initiés d'ailleurs, cela ne choque pas. Pas plus que la façon dont les aficionados des livres parlent de leurs chers amis, sur leurs étagères ou dans leurs piles ou leurs cartons ... ;o) Mais Janet, notre narratrice, n'est pas précisément une amoureuse des vieux meubles. Elle et son mari préfèrent le moderne et ont une sainte horreur du Chippendale. Et puis, pour eux, un meuble n'est qu'un meuble.



Bien entendu, depuis le temps qu'elles se sont liées d'amitié, Janet s'est habituée à la manière qu'a Buffy de parler de ses meubles adorés. Et elle comprend fort bien sa déception lorsque, à l'ouverture du testament de tante Betsy, elle apprend que la commode si chère au cœur de son amie a été léguée à Jack, le frère de Buffy. Certes, comme s'essaie, de manière presque touchante, à se convaincre elle-même Buffy, Jack est désormais le chef de famille, le détenteur du nom ... Mais tout de même ... Elle eût tellement préféré recevoir la bien-aimée commode et non pas le service à thé Tiffany's, au demeurant magnifique, qui a été son lot ...



Dans cette nouvelle plutôt courte, les faits et gestes de la commode de défunte tante Betsy - qu'ils soient réels ou que lui prête tout simplement l'imagination des humains qui l'entourent - occupent pratiquement chaque page. Par l'intermédiaire fidèle mais parfois bien las qu'est Janet, on n'a pas de mal à se la représenter, toute pimpante malgré ses deux-cents ans, choyée et chouchoutée, dans le vaste salon de tante Betsy. Puis on songe, avec compassion, aux horreurs qu'elle a dû endurer lors de son emménagement chez Jack où, de toutes façons, elle ne se plaît pas du tout. C'est que l'épouse de Jack n'a aucun sens du ménage, encore moins de la manière de traiter une commode de cette valeur, de cette prestance, de cette beauté ...



C'est à ce moment-là de l'histoire que Janet entend pour la première fois parler des "bouderies" dont la morte taxait déjà son meuble favori et avec quel soin elle veillait à ne pas la "vexer." Et c'est aussi à partir de cette époque, où culminent les plaintes larmoyantes de Buffy, que Janet et son mari lui suggèrent avec bon sens de proposer à son frère l'échange du service à thé contre la commode. Après quelques pourparlers, la transaction s'effectue sans difficulté et le lecteur peut espérer que, mis à part quelques blocages de tiroirs intempestifs - après tout, la commode a deux-cents ans, tout de même ! - tout va redevenir comme avant, du vivant de tante Betsy.



Car nul ne s'entend comme Buffy pour veiller sur la chère vieille commode de la non moins chère tante Betsy ! Personne d'ailleurs ne se permettrait d'en douter. Pas même, en bonne logique, la principale intéressée, c'est-à-dire le cher vieux meuble lui-même !



Pourtant, lecteur, le dénouement est encore loin et nous procurera une chute aussi imméritée qu'inattendue pour la pauvre Buffy. Quant à savoir si tout ce qui s'est dit tout au long de ces pages sur un meuble que, de notre côté, nous entrevoyons à peine et toujours par le regard d'autrui, est exact ou non, nous vous laissons vous en faire votre idée personnelle. Tout ce que nous sommes à même de vous révéler, c'est que, à la dernière page, Janet la Sceptique, elle, n'a plus aucun doute ...



A la fois allègre et naturel, le style évoque, on ne sait trop pourquoi, les sautillements de l'une de ces musiques qui accompagnaient les films muets. Avec ces tremolos, qui nous font maintenant sourire bien plus qu'ils ne nous émeuvent, et qui ponctuaient les instants dramatiques, et cet humour pince-sans-rire qui soulignait le comique, parfois cruel, de certaines situations. L'auteur se délecte, visiblement, avec cette histoire dont la logique et la cohérence rehaussent, de manière paradoxale, les étrangetés qui servent de parures à cette authentique et mystérieuse diva qu'est la commode.



Ces curieux joyaux sont-ils réels ou ne sont-ils que purs fantasmes créés par les différents possesseurs du meuble, à vous, répétons-le, de le décider. Cependant, ne vous perdez pas trop longtemps dans leur contemplation : Salem ou pas, cette commode possède quelque chose d'hypnotique et de malveillant qui pourrait bien vous être fatal ... ;o)

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Femmes et fantômes

Etoiles Notabénistes : ******



Ilse's House

Traduction : Céline Schwaller pour Rivages - Bibliothèque Etrangère



ISBN : Inconnu mais 9782743600372 pour "Femmes & Fantômes" dont est tirée cette nouvelle



Alison Lurie, qui commença à se tourner vers l'écriture dans les années cinquante et, malgré de très nombreux refus d'éditeurs, se cramponna à son désir jusqu'à percer enfin dans le métier et même y obtenir le Prix Pulitzer en 1984, est surtout connue pour ses romans. le plus célèbre d'entre eux, en France, reste "La Vérité sur Lorin Jones", Prix Fémina étranger 1988. Et vous trouverez certainement des fiches relatives à au moins deux des ses essais sur la littérature enfantine dans notre rubrique "Biographies et Documents sur La Littérature et les Arts."



Par ailleurs, Lurie nous a également concocté quelques recueils de nouvelles dont "Femmes et Fantômes", qui ne traite que de l'intrusion de l'Au-Delà dans la Réalité. Vous en trouverez une fiche globale dans notre rubrique "Terreur ...", l'une des plus ancienne fiches de ce Forum-Bibliothèque, si mes souvenirs sont bons.



C'est d'ailleurs "La Maison d'Ilse" qui ouvre ce recueil dans lequel, je tiens à le rappeler, je n'ai lu que des textes de très haute tenue pour le genre abordé. On retiendra avant tout de cette première nouvelle une impression marquante de froid et de solitude car l'action se situe dans une grande ville américaine de l'Est, en hiver, alors que la neige rôde ou s'étale, avec son éblouissante et trompeuse insouciance, sur les trottoirs, les pelouses, les voitures ... Et pourtant, le climat intérieur est chaud, brûlant même. Nous tombons en effet en pleine idylle, une idylle quasi parfaite, à fort peu de détails près, entre Gregor Spiegelman, professeur d'Histoire économique des Balkans à l'Université du lieu et par ailleurs Directeur d'Etudes à ladite Université pour on ne sait trop combien de projets, et Dinah, une courtière d'un nombre conséquent d'années sa cadette (Greg, comme elle l'appelle, a cinquante-quatre ans), qui a, de son côté, tout aussi brillamment réussi dans la finance.



Leur liaison dure depuis déjà pas mal de temps et Dinah passe de plus en plus de nuits et de week-ends dans la grande et fort belle maison que son amant - fortune et statut social obligent - possède en banlieue. le lieu est à l'image de leur relation : idyllique quoique un peu isolé. Mais enfin, comme cela, il n'y a pas d'intrus pour venir les embêter, n'est-ce pas ?



Cependant, un dimanche matin que Dinah, s'étant levée un peu plus tôt pour préparer à son Bien-Aimé un authentique petit-déjeuner à l'Américaine - il prétend en effet n'en avoir jamais goûté qui mérite ce nom - pénètre dans la cuisine encore plongée dans une demi pénombre et bien close, elle distingue, dépassant d'une anfractuosité située entre un réfrigérateur et l'évier (ou entre deux meubles, je ne me rappelle plus très bien), une paire de jambes emprisonnées dans un gros collant de laine grise et s'enfonçant dans deux ballerines de toile noire, toutes usées. Sous le choc, la jeune femme fait un bond en arrière, allume le plafonnier et se précipite. Trop tard, bien sûr : en supposant qu'il y ait eu quelqu'un, la personne, en tout cas, s'est envolée.



Dinah, qui a accepté depuis peu la demande en mariage que lui a adressée fort solennellement son prétendant quinquagénaire, préfère ne pas évoquer l'incident. Mais cet événement inquiétant, le visage aux traits fripés et malheureux de la toute petite bonne femme assise par terre et comme coincée dans ce trou entre deux éléments de cuisine, continuent à la hanter. Elle en arrive à la conclusion qu'il s'agit du spectre de la première épouse de Grégor, Ilse, une Tchèque qu'il avait eue jadis pour élève et qui, ne pouvant s'habituer ni au rythme ni aux coutumes de la civilisation américaine, avait préféré divorcer pour rejoindre sa Tchécoslovaquie natale. La seule et unique fois où Gregor avait évoqué Ilse, il l'avait fait avec tristesse, déplorant que, malgré tous les efforts de la jeune femme et malgré tous ceux, éreintants, qu'il avait faits de son côté pour l'aider, malgré tout son amour et malgré toute sa détermination, il n'était pas parvenu à rétablir la situation et à la dissuader de divorcer. Evidemment, Ilse était étonnamment têtue et quand elle avait une idée dans la tête ... Mais quel gâchis tout de même - bien que, à bien y regarder, ce fût elle qui, bien plus lourdement que Greg, en portât la responsabilité ...



Bien entendu, vous vous en doutez, l'apparition remet ça, non pas une mais plusieurs fois. Jamais, notez-le bien cependant, lorsque Dinah est sur ses gardes : toujours lorsqu'elle s'y attend le moins. A bout de nerfs, Dinah demande alors à Greg de vendre la maison. Celui-ci, qui n'y comprend goutte, s'y refuse. Après tout, depuis le temps, il a tiré une croix sur son lointain premier mariage et, dans cette maison par ailleurs si pratique, il a aussi connu de bien bons moments. En dernier recours, Dinah se résout à lui demander de faire construire un petit placard dans la cuisine, là où apparaît toujours la femme en ballerines noires. On ne sait trop d'ailleurs pourquoi Dinah s'imagine à tout prix qu'elle a affaire d'une part à la première épouse de Greg, d'autre part pourquoi elle est persuadée de sa mort. Certes, on entre bien dans l'esprit de Dinah mais, pour songer à ce qu'il lui arrive, elle parle de jalousie éprouvée par Ilse si elle est morte (on vit si mal, de l'autre côté du Rideau de Fer) et, si elle est vivante, de la possibilité pour elle, toujours sous l'effet de la jalousie à l'approche du remariage de Greg, d'expédier aux USA, pour dissuader la future seconde épouse de se lancer dans l'aventure, une espèce de corps astral. Nul n'ignore que certaines personnes en sont capables. Pourquoi pas Ilse ?



Deux points sont à remarquer sur les cogitations pour le moins curieuses de Dinah : d'abord, elle ne s'interroge pas sur la manière dont Ilse serait morte et encore moins, si elle est toujours en vie, sur la façon dont elle aurait pu apprendre le remariage de son ex-époux ! Enfin, il ne me semble pas avoir lu quoi que ce soit sur des pratiques shamaniques ou extra-sensorielles dont Ilse aurait eu l'habitude et que Greg aurait rapportées à Dinah ...



Pour apaiser sa future, Greg consent à faire construire le fameux placard. Provisoirement satisfaite et pour bien marquer son territoire, Dinah y range immédiatement une foule de choses. Mais, quand elle en ouvre la porte pour en reprendre certaines, que voit-elle ? Bingo ! La petite bonne femme aux ballerines noires et aux collants gris, aux traits si tristes et tout chiffonnés, mais plus petite que d'habitude, comme si elle avait adapté sa taille à ce que lui laissaient de place les montants et les étagères du placard ...



Sonne alors pour Dinah l'heure de tout expliquer à Greg. Et alors, là ...



Alors là, mes amis, je préfère ne pas vous raconter. Permettez-moi de clore cette modeste fiche par le pendant au fameux proverbe (parfait d'ailleurs pour Greg) "Tout ce qui brille n'est pas or", à savoir "Tout spectre n'est pas forcément animé de mauvaises intentions ..."



Méditez là-dessus et, si "La Maison d'Ilse" vous plaît, sachez que nous reparlerons fatalement, un jour ou l'autre, de "La Commode", autre nouvelle fantastique due à la plume d'Alison Lurie. D'ici là, bonne lecture et cogitez bien - allez jusqu'au bout de vos pensées, ce que n'a pas osé faire la pauvre Dinah. ,o)

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Un été à Key West

J’ai été très agréablement surprise par ce roman qui traînait sur mes rayonnages depuis quelques temps sans que je ne lui jette un regard. Finalement, je m’y suis plongée en cette fin juin et je ne le regrette pas (peut-être que c’est l’atmosphère des vacances qui m’a attiré cette fois-ci !). C’est le premier livre d’Alison Lurie que je lis, mais certainement pas le dernier : l’écriture est agréable, l’histoire est prenante et les personnages attachants. Cela m’a fait penser à l’ambiance des Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin que j’avais également adoré à l’époque. Cette tranche de vie de ces personnages sommes toutes assez hétéroclites (retraités, homos, veuves, touristes…) même s’ils aspirent tous à fuir quelque chose (la chaleur, la réalité, la ville, les soucis…), est très bien rendue et donne envie de s’exiler dans un tel lieu de villégiature coupé de la « vrai vie » et de son cortège de contraintes. Je ne peux que penser à mes chères îles grecques...
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Conflits de famille

Ce roman qui se déroule dans les années 70 est bien écrit et l’atmosphère de l’époque est très bien rendue. La façon de raconter l’histoire est originale puisque tour à tour l’homme et la femme raconte son quotidien pendant la crise conjugale qui décime leur couple. Les enfants ados rebelles sont exécrables, le lot de la femme est de s’occuper de la maison et des enfants (très bonne description d’un quotidien que beaucoup de femmes ont du partager à l’époque !) et celui de l’homme est de travailler pour nourrir sa famille, ce qui l’autorise à ne rien faire à la maison et à trouver normal que tout le monde soit aux petits soins pour lui… En toile de fond, la vie universitaire (le mari est professeur), avec ses rites biens particuliers. Mais dans le même genre, j’ai souvenir d’avoir lu des romans de David Lodge beaucoup plus savoureux…
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Liaisons étrangères

Aucune ressemblance entre Vinnie Miner et Fred Turner lorsqu'ils arrivent à Londres si ce n'est le departement litterature de l'université amaricaine dont ils sont issus. L'une, au physique peu attirant aborde Londres pleine d'espérance avec l'impression de rentrer chez elle alors que le second, débordant de charme, rumine sa première défaite sentimentale.

Au gré de la plume sans concession et pleine d'humour d'Alison Lurie, on découvre Londres à travers le regard de ces américains si différents ; les préjugés des uns (les amis de Fred) sont immédiatement revisités par le bien-être de Vinnie ; elle met de la distance avec le milieu surfait d'artistes et d'intellectuels anglais dans lequel ils naviguent alors que lui tombe sous le charme sans le moindre recul....

Comme après toute plongée un peu durable dans un "autre univers", ils répartiront avec un regard différent sur eux-mêmes, sur leur vie et leur avenir.

Une lecture très agréable d'un ouvrage fort bien écrit !
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Comme des enfants

1935, Deux couples de citadins New Yorkais se retrouvent pour le week-end du 4 juillet avec leur enfants chez Anna qui vit dans une ferme et qui est directrice d’une école progressiste. Les deux filles du couple sont élèves dans cette école.



On entre dans l’intimité et les pensées des deux couples, les petites jalousies, bassesses et comparaisons.



Alison Lurie nous fait explorer les rivalités et scènes entre adultes sous le regard de Mary-Ann, petite fille intelligente et curieuse qui a aussi son petit caractère, sait s'affirmer et défendre son point de vue. Cela donne une dimension très intéressante au roman et un ton innocent qui adoucit les tensions qui pourtant sont parfois extrêmes.



Le regard d'une enfant sur le comportement des adultes ainsi que son incompréhension  mettent souvent en relief l'absurdité de leur réaction. 



Ainsi des sujets graves entraînent des questionnements innocents, les événements qui peuvent paraître mineurs comme la perte d’un nounours prennent une ampleur bien triste. 



C'est une plongée intimiste dans le week-end de ces amis décrite avec justesse et une écriture très fluide. La psychologie de chacun nous est finement révélée à travers ses pensées ou ses actes.



Une très belle lecture.



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La vérité sur Lorin Jones

Dans les six premiers d'Alison Lurie, les femmes, fidèles ou infidèles, aiment les hommes. Dans le septième, " liaisons étrangères", l'héroïne de 54 ans ne se fait plus aucune illusion sur eux mais en attend encore un peu de plaisir, de la tendresse et une compagnie agréable pour contrarier sa solitude.

Dans ce huitième roman le féminisme fait passer les hommes à la trappe. L'héroïne de 39 ans, déçue par son père, par son mari, se tourne vers les femmes et cohabite avec une lesbienne qui affiche son hostilité à la gente masculine et la convertit presque à ses idées. Amusant de voir l'évolution de la place des hommes au fil des romans.

Heureusement, l'éclaircie se dessine à la fin, on sent le retour en grâce de l'hétérosexualité. le sectarisme n'a pas sa place chez Alison Lurie.



Polly Alter, 39 ans, divorcée, un fils de 12 ans, prépare une biographie sur la célèbre peintre Lorin Jones décédée à 43 ans. Pour cela elle rencontre ceux qui l'ont connue et fréquentée : son ancien conjoint, son dernier petit ami, son ancien professeur, le directeur de galerie, ses amies, les membres de sa famille, etc. Au fil des témoignages complémentaires et parfois contradictoires la vérité se précise sur la personnalité de Lorin Jones et les responsabilités de chacun dans son destin tragique. le lecteur suit l'enquête avec intérêt, le suspense est entretenu jusqu'à la fin, toute la construction est une réussite.



Parallèlement à l'enquête on accompagne Polly Alter dans ses soucis existentiels. Sur ce volet du roman je suis beaucoup plus réservé.



Toute l'intrigue du roman repose sur la colère de Polly ressentie à l'égard des hommes en général qui justifie sa nouvelle orientation vers les femmes.



D'abord je n'ai pas trop compris l'énorme colère ressentie par Polly à l'égard de son père qui n'est pas un si mauvais bougre que ça. Je trouve que c'est mal expliqué.

J'ai trouvé également insuffisant le motif de divorce entre Polly et son mari. le mari refuse de renoncer à une opportunité de carrière, elle refuse de le suivre pour préserver également sa vie professionnelle et ses projets, donc ils se séparent. C'est un peu court pour justifier une rupture, sauf à y ajouter d'autres motifs.

Ce point de départ bancal justifie donc que Polly se détourne des hommes , se rapproche de Jeanne, lesbienne. Elle l'héberge dans son appartement, finit par héberger le couple lesbien formé par Jeanne et Betsy. Polly se déclare bientôt lesbienne, alors qu'on n'y croit pas une seconde. Tout au plus Jeanne est-elle une amie intime qui la réconforte dans une période de doutes. Elle sait qu'elle n'est pas lesbienne, on le sait.



Ensuite, le couple Jeanne-Betsy est particulièrement agaçant. Elle squattent l'appartement de Polly et deviennent grossièrement envahissantes. La cohabitation donne lieu à des dialogues infantiles parfois proches de la caricature. Il faudra attendre la fin du roman pour que tout se clarifie mais cela aura été bien long.

Au final, je pense que le féminisme proposé par Alison Lurie relève plus de la dénonciation et de la caricature que du plébiscite.



Autre motif d'agacement, la tendance de Poly à se lamenter sur son sort, à se projeter dans un futur forcément négatif pour elle, à extrapoler à outrance selon des scénarios plus ou moins improbables. Alors qu'elle a réussi professionnellement, est talentueuse, intelligente, belle, courtisée des hommes et des femmes, etc.



Heureusement, Polly retrouve ses esprits et son bon sens à la fin du roman et permet de préserver l'idée que tous les hommes ne sont pas à jeter.



Donc, pour moi un excellent roman pour la partie enquête, des faiblesses sur le volet affectif et la construction psychologique du personnage principal. Cela reste un bon roman agréable à lire.





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La vérité sur Lorin Jones

Un livre , une auteur que j ai découvert aujourd'hui grâce à mes copines challengeuses

Très belle découverter qui ne va pas satisfaire mes PAL car je vais bien vite essayer dans lire un autre

Par d autres choses à ajouter aux critiques déjà parues.

Bien que paru en 1988 ce roman colle à l'actualité

Le combat pour l'égalité homme femme continue

Ce roman se lit presque comme un roman policier

Qui était vraiment Lorin Jones ?

En fin de compte auriez vous aimer cette artiste peintre?

Quand on écrit une biographie doit on dire que la vérité sur un personnage qui à priori est sympathique .aux yeux de ses admirateurs.
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La Vérité et ses conséquences

Ecrit en 2005, le dernier roman d'Alison Lurie, La Vérité et ses conséquences se déroule dans la ville imaginaire de Corinth (lieu déjà utilisé dans Conflits de famille) et met en scène la lente dérive d'un couple, jusqu'alors heureux, qui en vient à ne plus se supporter.



Alan, la quarantaine sportive, brillant professeur expert en architecture du XVIIIème siècle à l'université de Corinth, est atteint de terribles maux de dos après un accident de volley. Ses douleurs l'handicapent, le rendent très vite désagréable, geignard et l'obligent à être assisté quotidiennement par son épouse Jane qui, après avoir fait preuve de patience et de dévouement à son égard, tout en ravalant son énervement et sa fatigue, en vient à ne plus pouvoir supporter ce rôle de garde-malade. Lentement, tout l'amour qu'ils se vouaient disparaît, remplacé par une rancoeur réciproque. Arrive à l'université la très belle Delia Delaney, célèbre auteur de contes et son mari Henry. Delia souffre de violentes migraines et va se rapprocher d'Alan...



Même si cette comédie douce-amère est beaucoup moins approfondie que ses premiers romans comme "Les amours d'Emily Turner" ou "La ville de nulle part" et qu'Alison Lurie a souvent exploré le thème de l'infidélité, cette nouvelle variation dépeint avec humour et tendresse la détérioration des sentiments, la désillusion, le mensonge et la culpabilité qui s'installent. Alison Lurie brosse quelques beaux portraits d'universitaires qu'elle caricature sans doute un peu, comme David Lodge aime à le faire dans ses romans.

Enfin, les fans d'Alison Lurie ne bouderont pas leur plaisir d'y retrouver la mention de quelques uns des personnages de ses anciens romans comme Léonard Zimmern, Danièle Zimmern, Bernie Kotelchuck (Conflits de famille) ou Vinnie Miner (Liaisons étrangères).
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Liaisons étrangères

J'avais lu "Un été à Key West" du même auteur et je m'étais régalé. L'humour et le flegme tout britannique de cet ouvrage m'avait convaincu, avant la lecture de ce second livre, que j'allais passé un très agréable moment. Malheureusement, je dois bien avouer que "Liaisons étrangères" est, à mes yeux, le brouillon du premier ouvrage cité. Pour ceux qui souhaiteraient lire ces deux ouvrages, je leur conseille de lire celui-ci en premier. Certes, c'est un livre qui se laisse lire, on rentre vite dans le peau des deux personnages principaux, deux américains perdus au milieu de Londres qui vont y faire des rencontres tout à fait inattendues, rencontres qui vont les confrontés à leurs propres démons. Certes, on y retrouve l'humour qui m'avait tant plu à la lecture du premier ouvrage. Certes, on retrouve des situations cocasses qui m'avaient déjà fait rire seul à l'époque. Mais je n'ai pas vibré autant qu'à la lecture du premier ouvrage. Mais ça reste tout de même un moment de lecture agréable.
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Comme des enfants

En 1935, en pleine dépression, Anna, directrice d’une chic école privée, a invité pour les fêtes du 4 juillet les Hubbard, Bill, Honey et leur fillette Mary Ann, ainsi que les Zimmern, Dan, Celia, Lennie le fils de Dan d'un premier mariage, et leur fillette Lolly. Les deux filles sont dans la même classe de ladite école et, quoique extrêmement dissemblables, sont amies et savent bien jouer ensemble et inventer des histoires.

Les mères ne travaillent pas, Celia l'effacée aimerait pourtant mais son mari, publicitaire, ne le veut pas, quant à Honey, ça lui convient parfaitement, c'est l'exemple de la belle du sud, coquette et aimant le flirt.



Unité de lieu, la maison d'Anna, unité de temps, ces quelques jours de juillet. Un découpage en courtes séquences de quelques pages, certaines 'vues' par l’œil d'un des fillettes, principalement Mary Ann. C'est toujours un exercice délicat de rendre compte d'événements par le prisme enfantin, que le vocabulaire soit adapté... Heureusement Mary Ann est une petite fille intelligente et observatrice, dont le papa aime répondre à ses questions, et même si ses réflexions sont à côté de la plaque, elle en sait beaucoup, et Lolly aussi, en tout cas bien plus que ne le pensent leurs parents!



Les adultes mènent aussi leur vie, même si les activités sont souvent communes, et comme le dit la quatrième de couverture, parfois leur comportement est moins adulte que celui des enfants...



Mais ce qui m'a encore une fois épatée, c'est l'art d'Alison Lurie pour raconter une histoire et plonger le lecteur dans les pensées des personnages sans grands développements. Des dialogues, parfois des phrases interrompues, des gestes, des regards, et le lecteur sait.



Par exemple un dialogue entre Anna et Celia au sujet du mariage. Anna vient de parler d'un homme qu'elle a connu et pas épousé, leurs vues sur le mariage n'étant pas les mêmes.

"Oh Anna, dit Celia avec une autre intonation -maternelle, impatiente. C'est juste parce que vous n'étiez pas amoureuse. C'est si différent quand on est amoureux.

Peut-être, dit Anna usant de l'indubitable manière des gens rejetant une déclaration mais désirant rester poli."

Plus tard :

"Leurs regards se rencontrèrent, les deux sourirent, pleines de pitié généreuse et pleine d'affection pour l'autre."

Le lecteur, lui, sait que quinze ans auparavant Anna et Dan (futur mari de Celia) se sont connus et c'est de lui que parlait Anna (et elle en était amoureuse). Le mariage de Dan et Celia est délicat, surtout pour Celia qui en est malheureuse. Tout cela, on le sait sans immenses développements et, mieux même, on le devine (aisément!)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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La vérité sur Lorin Jones

« Le grand tort que nous avons, nous autres femmes, c'est, pour amant, de chercher toujours un homme que nous aimons, alors que la vérité serait d'en chercher un qui nous aime. »



Cette citation de Georges Feydeaux, semble convenir pour l'ouverture de beau livre d'Alison Lurie : " La vérité sur Lorin Jones"



"La vérité ? Qu'est-ce que la vérité" demanda Pilate, au Christ déjà condamné par les siens...



"La vérité sur Lorin Jones" nous entraîne à mieux nous connaître. A bien juger nos préjugés... Ce que l'on ressent ou ce que l'on pense à un moment est-il la vérité sur le fait ou la personne que l'on juge ?



Polly Alter travaille dans un musée. Depuis toujours elle aime la peinture, et notamment Lorin Jones dont elle contempla une toile en sachant qu'elle ne sera jamais, elle Polly Alter artiste de talent...



Polly Alter approche à grands pas de la quarantaine et ne veux pas être exclue... Son mari et elle ont divorcé et le fils hésite entre vivre à New-York avec sa mère ou au soleil avec son père...

Sexuellement elle ne sais plus où elle se situe aussi... Son amie Jeanne squatte son appart et bientôt son lit...



Et puis délice des délices, le musée lui accorde une bourse pour une bio sur Lorin Jones...



Elle va enfin pouvoir crier au monde entier que ce peintre de talent, cette femme de genie fut à toujours et pour jamais contrariée par des mâles nuisibles qui ont pollués son entourage...



Pour Polly, Lorin aimait trop et ne recevait pas en retour ce qu'elle donnait...



Polly fit une petite liste de ces mâles : le galeriste, le demi-frère, le mari et puis l'amant...



Polly va découvrir que la vérité est bien autre....et que la vie à Key West n'est pas si mal que ça d'ailleurs...



Reconnaitre que l'on s'est trompé c'est déjà être dans la vérité et comme disait Antoine de Saint-Exupéry :

« La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier. »



Un livre inoubliable....



Le meilleur d'Alison Lurie que j'ai lu, à ce jour... et que je relirais un jour.
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Ne le dites pas aux grands

A lire si vous doutez encore de l'intelligence et de la pertinence de la littérature jeunesse qui sait, avec des personnages soi-disant enfantins expliquer aux enfants qu'on ne doit pas tout accepter et que la différence est une liberté.
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Conflits de famille

À Corinth, dans les années 60, vit la famille Tate. Érica, une femme un peu blasée a de la difficulté à supporter ses deux adolescents. Son mari, Brian, professeur d’université, a une liaison avec une étudiante.



Le résumé peut laisser présager une histoire banale sur l’infidélité. Bien que ce thème soit bien présent, ce livre est beaucoup plus. C’est un roman qui dépeint avec un grand réalisme les relations de couple, d’amitié et celles entre parents et enfants. L’histoire pourrait être celle de n’importe qui et c’est ce qui porte à réfléchir. Si vous cherchez de l’action et des rebondissements, oubliez ce livre, mais si la profondeur des personnages ainsi que les relations et conflits entre eux vous intéressent, n’hésitez pas!
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Conflits de famille

Quel bonheur de retrouver Alison Lurie, auteur que j'adore depuis plus de 30 ans. La magie a de nouveau opéré : finesse psychologique, profondeur, humour, reflet d'une époque, tendresse pour les personnages.
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Liaisons étrangères

Deux américains à Londres : Raisons et Sentiments au 20 ème siècle.



J'ai un avis très mitigé sur ce livre, bien qu'il ait reçu le Prix Pultizer en 1985.

J'ai sans doute aussi un avis mitigé sur les critères d'attribution du Pulitzer au fil des ans :-)

J'avoue m'être ennuyée à de nombreuses reprises en lisant l'histoire de ces deux universitaires américains qui viennent à Londres mesurer le fossé culturel entre les deux pays. L'une, Vinnie, la cinquantaine, petite, moche et intelligente, l'autre, Fred, la trentaine, grand, beau et un peu cul-cul la praline.

Ils vont rencontrer et perdre "l'amour". Voilà, j'ai spoilié l'histoire, puisqu'il ne se passe rien.

Un livre que je vais rapidement oublier.

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La vérité sur Lorin Jones

ce livre a été un petit bonheur de lecture. le monologue intérieur de Polly est savoureux, drôle et intelligent. l'enquête qu'elle mène pour reconstituer la vérité sur cette femme peintre se révèle impossible, en ce qu'une femme, un être humain, a forcément de multiples facettes dont aucune à elle seule ne peut résumer sa complexité. ce roman questionne les préjugés derrière lesquels on s'abrite et la nécessité de les faire tomber quand on les met à l'épreuve de la réalité. bref, une lecture à la fois divertissante et intelligente que je recommande de bon coeur !
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