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Critiques de Allen Ginsberg (23)
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Howl et autres poèmes

"J'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus, se traînant à l'aube dans les rues nègres à la recherche d'une furieuse piqûre, ..."

C'est par ces vers souvent cités que s'ouvre le poème d'Allen Ginsberg Howl, une nouvelle "saison en enfer" , écrit au milieu des années 50 en Californie. Ginsberg brise de nombreux tabous : drogue, homosexualité, vagabondage et misère sociale. L'écriture est fiévreuse, frénétique, hallucinée... Les longs vers spontanés du poème rappellent les envolées nerveuses du jazz de l'époque.

"J'avais un appartement donnant sur Nob Hill; je me soûlai au Peyote, lorsque je vis sur les derniers étages d'un grand hôtel l'image d'un crâne robot de Moloch qui regardait fixement vers ma fenêtre; je me soûlai à nouveau quelques semaines après, la Vision était toujours là au milieu de la métropole rouge, enfumée; je descendis dans Powell Street en murmurant "Moloch, Moloch" toute la nuit et j'écrivis la seconde partie de Howl presque sans rature dans la cafétéria en bas du Drake Hôtel, aux fins fonds de la vallée de l'enfer."
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Howl et autres poèmes

Allen ginsberg n'écrit pas pour passer le temps. Il y a du Whiteman et du Blake dans sa poésie mais l'essentiel est dans sa lutte permanente à  revendiquer le droit à toutes formes de libertés quelles soient sociales, religieuses, intellectuelles, ou sexuelles. Ginsberg était un homme qui initiait le changement; il voulait que les gens brisent l'autorité destructrice qui chaque jour les dévorent. Celle d'un gouvernement inféodé au capitalisme, qui est un système où les moyens de production et de distribution sont la propriété des sociétés privées. Mais également nos propres travers en soulignant notre cupidité et notre soumission à l'autorité définissant les normes sociales. Allen Ginsberg refusait d'être dévoré par ce "Moloch". De ce manifeste il n'a pas fait un chant, juste un hurlement. Un hurlement juste.
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Howl et autres poèmes

Première expérience de lecture d'un écrivain de la Beat Generation. Expérience, disons...inclassable, mais expérience quand même !



Le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai été surprise par ces vers hallucinogènes, dont on pourrait supposer qu'ils ont été écrit sous acide... Toutefois, ces poèmes sont tellement remplis de références à la mythologie, certes réappropriées à la manière de la Beat Generation (Sex, anticapitalism anger & drugs) nous empêchent de penser que ce ceux les poèmes d'un camé ou d'un desaxé.

Beaucoup des poèmes sont longs et le rythme en est presque épuisant !



Tout cela fait qu'il m'est totalement impossible d'en tirer une conclusion tranchée. Ce sont des poèmes déroutants, intelligents, vociférants et à couper le souffle mais tellement hors normes que je ne saurait dire si j'ai aimé ou non ! du jamais vu, une expérience unique !!





Challenge USA
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Howl et autres poèmes

Howl c'est un long cri poétique ininterrompu, des versets corrosifs jetés en pleine face de l'Amérique puritaine du way of life.

Mélange transgressif ou l'auteur se retrouve vraiment face à lui-même et hurle sa transcendance personnelle.

Ce texte fait éclater tous les démons que Ginsberg retenaient en son for intérieur.

Délivrance personnelle d'un homme qui s'assume tel qu'il est et provocation volontaire contre une société qui l'étouffe.

L'auteur décline en ces versets, tous ses penchants, toutes ses observations et expériences vécues dans les bas-fonds ou dans les milieux élitistes.

Tel un Marquis de Sade ou un Blake, un Whitman ou un Rimbaud , Ginsberg brise tous les tabous, clamant haut et fort ses amours privés, mais surtout sa route parsemée de sexe, de drogues, de délires, de visions, limbes glauques d'un chemin chaotique sans limites ou le leitmotiv absolu est la liberté créative sans cesse renouvelée.

Compagnon de route poétique de Kerouac, Ginsberg s'en diffère par une intransigeante prose sans concession que rien ne peut stopper, pas même la censure.

Howl reste et restera le hurlement littéraire d'un poète devenu une icône pour toute la beat génération et la jeunesse des années 60 en quête de liberté face à une société patriarcale et conformiste.
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Journaux indiens (mars 1962 - mai 1963)

Envoûtant ! Ce livre est tout simplement envoûtant, pour peu qu'on se laisse entraîner dans la prose de ce très grand poète qu'est Allen Ginsberg. Ginsberg relate ici son long séjour en Inde en 1962 et 63 en compagnie de son ami Peter Orlovsky. Mais attention, il ne faut pas s'attendre à un récit de voyage ordonné, linéaire, alignant les descriptions de ce qu'il voit en les confrontant à ses propres jugements de valeur, comme dans les relations de voyages romantiques. Non, Comme Ginsberg nous le précise en quatrième de couverture, il est en quête de lui-même, plus ou moins à la recherche d'un guru pour donner une autre orientation à sa vie. On peut donc lire ce livre également comme une quête spirituelle. le voyage sera autant géographique que mystique et onirique. Son parcours n'est absolument pas linéaire. On passe de Bombay à Calcutta ou Bénarès quasiment sans transition. Parfois, on le suit dans un train mais bien souvent c'est à son errance en compagnie de mendiants ou de sadhus qu'il nous convie. On le suit également dans son installation provisoire dans des chambres sordides situées au-dessus de rues peuplées de tout une faune bigarrée à laquelle il se mêle avec aisance et une joie non dissimulée. Il s'attache à décrire les contrastes de cette Inde des années 60, pays alors en devenir, encore sous la présidence de Nehru. Il va sans dire qu'il accompagne ses déambulations de substances hallucinogènes dont il fait une énorme consommation avec son ami Peter. C'est d'ailleurs très souvent sous l'emprise de ces substances qu'il nous décrit ses « visions » dont on ne sait plus si elles sont réelles ou provoquées par l'acide ou l'opium. Pas toujours facile de le suivre. Mais il nous offre ainsi un patchwork de sensations d'une grand sensibilité qui entraîne le lecteur dans ses propres divagations personnelles. Qu'importe au fond si on ne peut démêler l'artifice de la réalité. C'est à un voyage total qu'il nous convie. A cela il faut aussi ajouter ses propres rêves nocturnes qui renvoient bien souvent à des situations vécues dans son passé où l'inconscient entrecroise des expériences de son voyage présent. On pourrait penser que c'est inutile mais, au contraire, ces descriptions oniriques viennent enrichir la lecture que nous avons de la réalité de son périple. On notera aussi ses réflexions sur la société et la politique américaine qu'il hait profondément et qu'il dénonce largement ici. Ainsi que ces longues litanies sur les conflits qui ensanglantent alors la planète. Interminable énumération qui a pour objectif de renforcer sa recherche spirituelle pour échapper à ce monde qui semble courir à sa ruine. Il semble fasciné par la mort. A Bénarès, il s'étend longuement sur la vision des cadavres sur les ghâts qui attendent leur incinération pour être ensuite confiés au courant du Gange. Nombreuses descriptions de corps en décomposition, dont les chairs enflent avant d'éclater. La puanteur, la misère, le dénuement le plus total de cette population est sublimé par les croyances religieuses que Ginsberg respecte profondément. Certains lecteurs pourront aussi être choqués par la descriptions triviale des ébats érotiques avec son ami Peter où les défécations nombreuses qui émaillent les promenades de l'auteur.

On l'aura compris, Ginsberg se livre ici à une description de l'humanité dans ce qu'elle a de plus vil et de plus merveilleux. Ce livre semble par moment être un exutoire à son mal-être dont on le sent envahi en profondeur, ce qui explique sa quête mystique inassouvie.

Je ne peux m'empêcher de rapprocher cette lecture de celle des livres de spiritualité et développement personnel que je lis parallèlement. C'est le revers d'une même quête : sublimer, transcender le sordide des contingences par le merveilleux et faire partie de l'harmonie de l'Univers.

J'allais oublier : L'édition que j'ai eu entre les mains propose des dessins et des photos prise par l'auteur qui aident le lecteur à se faire une idée encore plus précise de son voyage. De même, concernant la forme, Ginsberg s'interroge sur la manière d'écrire de la poésie et n'hésite pas à bousculer la tradition du commencement à la ligne à gauche. On doit le suivre parfois dans une écriture en escalier, ou suivre un long texte sans ponctuation, ou bien encore se satisfaire de noms indiens non traduits. Heureusement, cette édition présente un bon lexique de traduction des mots vernaculaires employés.
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Kaddish

Kaddish signifie "saint" en araméen. D'après une définition sur internet, c'est une prière juive récitée à la fin de chaque partie de l'office synagogal. Il s'agit d'une exaltation de la toute puissance divine.

On apprend également en note, par Allen Ginsberg lui-même, à la fin du recueil que certains poèmes présentent des visions vécues après avoir bu de l'Ayahuasca, une potion spirituelle de l'Amazonie. Message : Elargissez le champs de la conscience.

Autre information importante : dans Wikipedia, il est dit que Ginsberg a écrit la plupart de ces poèmes sous amphétamines.

Que dire de plus ? Ces poèmes sont de la dynamite.

Le premier et le plus long, celui par lequel il rend hommage à sa mère en proie à la folie, finissant ses jours dans un hôpital psychiatrique est d'une incroyable tendresse. Même si cette tendresse s'accompagne de constats peu élogieux sur l'Amérique de l'après-guerre décrite en des termes parfois extrêment vulgaires.

On trouve aussi dans ce recueil des poèmes écrits en Europe, faisant référence aux milieux littéraires et artistiques surtout français et anglais, avec une place particulière à Appolinaire.

Tout cela avec en toile de fond des références continuelles sur Dieu, le Christ, Bouddha... là encore entremêlées de réflexions sociales et politiques sur l'Amérique avec des références à la guerre froide et l'actualité du moment.

Il faut lire ce recueil si possible d'une traite, pour bien en mesurer la démesure, et la folie. C'est un réquisitoire contre l'Amérique bien-pensante, mais également un cri qui nous incite à nous rebeller contre les conventions de toutes sortes qui entravent notre liberté. A notre époque où nous sommes plus que jamais englués dans un monde de production/consommation, où nous sommes tracés et surveillés, Ginsberg nous donne à réfléchir sur notre condition.

La Beat Generation nous manque cruellement et personne ne semble avoir pris la relève.

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Howl et autres poèmes

LE livre qui m'a fait découvrir la Beat Generation, plus que « Sur la route » de Kerouac. La folie de Ginsberg est communicative. Elle agit sur moi comme un aimant. J'aime ses points de vue, son non-conformisme. C'est une poésie agressive, qui dénonce. Son anti- « american way of life » dont on voit de jour en jour les effets pernicieux, est d'une actualité brûlante. Société basée sur des valeurs dévoyées et amenée à s'effondrer. Ginsberg, c'est la recherche d'un autre monde, d'une alternative, pour pouvoir vivre humainement, en accord avec soi-même et le monde. Ce recueil est un cri, un hurlement (howl) une diatribe décapante anti américaine. Pour la forme, je ne m'y connais pas beaucoup, mais ça me paraît terriblement novateur. Je n'ai jamais vu une telle déflagration ailleurs avant lui. A compléter avec son « Journal Indien » et ses autres écrits.
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Howl et autres poèmes

La Beat Generation, je connais, j’adore, j’idolâtre le style comme le sujet. Je vous en parle régulièrement, et à chaque fois pour en dire le plus grand bien. En quelques mots je me retrouve complètement dans ce phénomène littéraire, comme attirée par ces envies, ce besoin de s’enfuir et de vivre pleinement sa vie. A travers différents romans je m’identifie complètement et me retrouve immergée dans chacun des textes que je découvre.



Pourtant je ne connaissais pas le poète Allen Ginsberg. La poésie étant pour moi un genre très à part, je n’arrivais pas à me diriger dans cette voie. Pourtant, dans ma découverte de nombreux auteurs grâce à la fameuse liste de livres de Rory Gilmore, je me suis laissée tenter par ce recueil et quelle claque !



Je suis complètement conquise par ce long poème en prose. A l’image de son titre l’auteur nous cri, nous hurle sa rage ! L’avantage d’utiliser la prose est de pouvoir toucher un plus grand nombre de personne. Comme si on lisait un article ou une très courte nouvelle, on est interpellé directement par cette poésie. Pour ma part « Howl » fut une véritable révélation, un coup de cœur, qui m’a fait chavirer. Je lisais les mots et c’est comme si je les vivais en moi, attirée et conquise par ses paroles.



L’auteur nous livre un témoignage très large sur tout ce qui constitue sa vie : de son présent, ses amis, son futur à venir ou encore les éléments de son passé, tout va se succéder pour nous donner un texte criant de vérité. La beat Generation a permis à de nombreuses personnes de se lever et d’hurler leurs envies et leurs coups de gueule. C’est exactement ce que j’aime dans cette écriture. Elle est écrite comme on parle, d’une seule traite sans reprendre son souffle. Un tourbillon de folie qui me transporte à chaque fois. J’aime cette écriture et tout ce qu’elle transmet : un besoin oppressant de vivre tout simplement. Comme une envie folle de tout quitter, pour découvrir le monde et ses merveilles. Un besoin de courir au lieu de marcher et de réaliser tout ce que l’on désire. Ce monde dans lequel vivaient ses auteurs est aujourd’hui impensable, le manque de vérité serait un frein pour toute initiative. Alors je rentre dans un monde éteint et je dois bien reconnaître que j’aurais aimé le découvrir.



Mais dans ce recueil, on découvre également d’autres poèmes, plus jeune, moins violent. Des textes qui peuvent sembler immature, mais qui brillent par un puissant besoin de dire tout haut sa propre vérité. A l’intérieur de ce recueil, l’auteur nous parle de son rapport à la vie, à l’Amérique, à ses amis et dans chacun de ses poèmes se révèlent un peu plus de cet univers si particulier qui attire ou qui débecte. On se sent subjugué par ces réflexions et pour ma part elles m’ont émue par leur véracité.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Howl et autres poèmes

Une des œuvres majeures de la Beat Generation.



Publié en 1956, Howl est un cri de rage, une critique virulente du rêve américain, un manifeste à la fois esthétique, politique et social.



Il commence par cette phrase :

«J'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus,

se traînant à l'aube dans les rues négresses à la recherche d'une furieuse piqûre,

initiés à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne. »

et se poursuit dans un premier temps par une de propositions lyriques et provocatrices, introduites dans le premier tiers par des pronoms relatifs, chantant les paradis artificiels, la critique politique ou la liberté sexuelle.

La deuxième partie fait le mieux passer le souffle contestataire du poème ; dénonce la déshumanisation de l'univers industriel.

Enfin, une troisième partie plus calme où l’auteur s’adresse à son ami Carl Solomon, dédicataire du poème, interné dans un hôpital psychiatrique dont William Carlos Williams, poète lui-même et préfacier « Sur son chemin il a rencontré un homme nommé Carl Solomon, avec lequel il a partagé à travers les épreuves et les excréments de cette vie, quelque chose qui ne peut être décrit qu'avec les mots utilisés par lui pour le décrire.”



Ce cri n’a rien perdu aujourd'hui de sa fureur et de sa puissance verbale.





Ce recueil contient également des poèmes de jeunesse ou des poèmes écrits à Bekerley en 1955 qui, tout en évoquant les mêmes thèmes, sont parfois plus lumineux et empreints d'espoir :

« -- Nous ne sommes pas notre peau de crasse, nous ne sommes pas notre locomotive effrayante et lugubre sans image, nous sommes tous au-dedans de beaux tournesols dorés »





Allen Ginsberg lit "Howl", Big Table Chicago Reading, 1959
Lien : http://www.youtube.com/watch..
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Howl et autres poèmes

Ce poème est un hurlement lancé à la face de l'Amérique puritaine et conservatrice. Jamais la poésie n'a été aussi descriptive, voguant dans les bas-fonds New-Yorkais parmi les drogués, les homosexuels, les laissés pour compte, cette jeunesse qui refuse le conformisme dans lequel on voudrait la confiner afin de suivre le modèle de leurs aînés.



Ce livre provoqua un énorme scandale à sa sortie. Voici comment il débute :



"J'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus,

se traînant à l'aube dans les rues nègres à la recherche d'une furieuse piqûre, initiés à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne,"



C'est ce livre qui inspira en grande partie Bob Dylan pour sa chanson "Subterranean homesick blues".

Un des livres fondateurs de la Beat Generation.
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Lettres du Yage

L'intelligence de William Burroughs transparaît à chaque page de ces lettres adressées d'Amérique du Sud à Allen Gingberg. Comme dans beaucoup de correspondances, il y a des passages totalement ennuyeux mais beaucoup d'autres pleins de malice, de cynisme et de poésie même si le style est couramment cru. Il ressort de ces pages une errance ou une fuite vers la drogue et à la recherche d'expériences sexuelles, mais très maîtrisée et avec toujours beaucoup de lucidité.
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Howl et autres poèmes

Quand Allen Ginsberg s'est produit à la lecture de la Six Gallery à San Francisco en 1955, il était un poète inquiet et inédit, un homme qui approchait de son 30e anniversaire avec le sentiment tenace que le temps était compté. Le poète Gary Snyder a prédit que la nuit serait une "bombe poétique". Il avait raison, la bombe c'était Howl . Le poème de Ginsberg est une épopée incantatoire - émotionnellement et sexuellement explicite et destinée à faire exploser les angoisses de l'ère atomique. Il a contribué à relancer les révolutions contre-culturelles de la décennie suivante et son auteur a été salué comme la voix de la Beat Generation.

Le poète Michael McClure a écrit qu'avec Howl, "une voix et un corps humains avaient été lancés contre le mur dur de l'Amérique et ses armées et marines et académies et institutions et systèmes de propriété et bases de soutien au pouvoir". Il le fait paraître dangereux. En 1957, un procès pour obscénité a été intenté contre l'éditeur de Howl, Lawrence Ferlinghetti (par ailleurs excellent poète), sur la base du contenu homosexuel du poème. Une série de critiques et d'éditeurs ont été appelé à la barre des témoins pour parler de la valeur littéraire de Howl, et le juge Clayton W Horn a finalement statué que le poème n'était pas obscène : « Un auteur devrait être vrai dans le traitement de son sujet et être autorisé à exprimer ses pensées et ses idées avec ses propres mots."



Bien que le travail de Ginsberg soit également thématiquement varié, il existe un certain nombre de thèmes récurrents. Tout d'abord, l'œuvre de Ginsberg est très chargée politiquement. Puis, Ginsberg fait fréquemment référence aux traditions spirituelles orientales, notamment le bouddhisme tibétain et le zen. Enfin, il y a beaucoup de poèmes sexuels [pour la plupart homoérotiques]. Ce ne sont pas des poèmes d'amour érotiques au sens conventionnel, ils sont généralement très descriptifs et Ginsberg utilise à dessein une formulation provocante, choquante pour entraîner une réaction du lecteur.

Est-il le plus grand poète américain du 20° siècle? Je ne sais pas... Mais il est le témoin d'une époque, et le compagnon de route de la beat generation
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Howl et autres poèmes

Plus qu'un poème, un cri d'amour et de tristesse pour une génération folle. Déchirant. Témoin et acteur de la Beat Generation, Allen Ginsberg est un poète monstrueux et incontournable.
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Kaddish et autres poèmes

Allen Ginsberg (1926-1975) est un poète américain. Il était membre de la Beat Generation, un mouvement littéraire aux Etats-Unis où les artistes se « libèrent », « osent » ce qui a donné lieu à divers scandales. C’était un homme atypique, aimant le jazz et la pop, hindouiste et bouddhiste, moderne, pacifiste et dérangeant dans ces premiers écrits, très crus.

Kaddish (une référence à la prière des morts chez les juifs), c’est un long poème narratif, écrit sous l’influence des amphétamines. Il y pose des réflexions sur le parcours et la mort de sa mère (Naomi). Elle a lutté toute sa vie contre des problèmes mentaux et a essayé divers traitements avant de mourir dans un asile.

Dans ce long texte, les pensées se bousculent, les mots arrivent à flots, racontant le quotidien de cette femme, vu par son fils, ses peurs à l’hôpital, leurs échanges, sa détresse à lui, l’attitude des uns et des autres face aux désordres mentaux de Naomi. Il a sans doute aimé sa génitrice, elle a aimé, à sa façon, son enfant. Avec maladresse, avec tendresse, avec une pointe de folie, des erreurs, mais qui n’en commet pas ? Il partage énormément de choses, très intimes, va-t-il trop loin ? Rédiger Kaddish a été un long chemin. Il en avait sans doute besoin puisqu’il n’était pas là lorsque sa mère est décédée.

Allen laisse les souvenirs venir à lui, ce n’est donc pas structuré, linéaire mais c’est vraiment comme dans notre esprit, une suite de « flashs » qui s’imposent, se mêlent, se superposent, l’un entraînant l’autre. Il les couche sur le papier. Hymne, ode, poésie, les mots voltigent, s’envolent, murmurent ou hurlent … Il parle de la vie de sa maman mais aussi de son ressenti, de ses émotions face à la mort (dont la sienne). La religion est évoquée, les questionnements face au sens de la vie, à ce qu’on veut mettre dans ses activités, ses choix.

Ce sont souvent des phrases de deux lignes avant d’en écrire une nouvelle, aussi longue. Quelques fois, un mot en retrait, certains sont répétés. L’auteur veut-il les imprimer en nous ? Il a écrit un poème fusée comme un message envoyé dans l’au-delà dont il se demande s’il sera compris ici sur terre ou là-bas.

Les autres poésies sont plus courtes, assez personnelles. Il se livre sans concession, il écorche les bien-pensants, les personnes trop lisses, l’Amérique. « Inutile d’écrire quand l’esprit ne guide pas », il a eu parfois recours à de stimulants pour sortir ce qui bouillonnait en lui ….

À la fin du recueil, les mêmes textes en version originale. Et, entre les deux, la vie de Naomi avec quelques photographies en noir et blanc. On y découvre une femme troublante, qui a sans doute chercher à exister dans un monde où il lui était difficile de trouver sa place, d’être elle-même. La genèse de Kaddish est présente aussi dans cet ouvrage.

La poésie m’a toujours « parlée », elle me bouscule, elle m’émeut, elle me fait rêver, elle me procure de nombreuses émotions. J’aime que l’on joue avec les mots, qu’on les agence pour une mélodie qui me surprendra par différentes tonalités. C’est le cas avec ce recueil. Je ne connaissais pas Allen Ginsberg et je suis heureuse de cette « rencontre ».


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Howl et autres poèmes

Épître aux Américains



J'imagine le surgissement d'un tel texte dans l'Amérique de Trump. Ginsberg n'écrit-il pas « Mon ambition c'est d'être Président » après avoir détaillé ce que sont ses « ressources nationales » : « deux joints de marijuana des millions de testicules une littérature privée impubliable qui fonce à 1400 miles à l'heure et vingt cinq mille asiles d'aliénés. »



La suite sur...
Lien : https://lesheuresbreves.com/
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Journaux indiens (mars 1962 - mai 1963)

Les journaux de Ginsberg n'ont un intérêt littéraire que limité. Limité aux amateurs de la Beat Generation et à la construction d'une écriture. Lors de son séjour en Inde avec Peter Orlovsky entre 1962 et 1963, Ginsberg consigne dans ses carnets ses moments vus et vécus, ainsi que ses rêves et réflexions sur la poésie. Il y a certains moments troublants, quelques envolées lyriques, mais le lecteur reste noyé, étouffé presque, dans l'écriture riche en vocabulaire exotique (le lexique en fin de livre pourrait être d'une grande aide ou, au contraire, détourner de la lecture). Ginsberg était un grand poète mais ces journaux ne font pas oeuvre.
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Howl et autres poèmes

une bible en feu, dévergondé par un Paris "a bout de souffle". une sirène en plein cimetière se saint bouquin nourris la fiente comme les états unis d'Amérique on dépecer l'indien de ça chamane-rie. bref un linceul de sang posé sur la tète d'un apôtre.
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Kaddish

Recueil de textes de Ginsberg : hommage à sa mère Naomi, voyage à Paris, réflexions politiques... Les phrases sont saccadées, la ponctuation absente ; on est dans l'écriture automatique ou tout comme. Le Kaddish pour Naomi est touchant mais franchement déprimant, relatant une vie de folie et de pauvreté, de paranoïa et de solitude. La traduction (de 1972) n'est pas franchement convaincante mais on se réjouit d'avoir l'original en anglais en vis à vis.
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Journal (1952-1962)

Poète américain qui a obtenu le National Book Award pour son oeuvre The fall of America (quatrième de couverture).



J'ai pensé "sa vie devait être une oeuvre elle aussi".

Je me suis donc plongée dans la lecture de son journal des années 1952 à 1962. Je me suis contrainte à lire ses mots, condamnée à supporter une vie onirique renforcée par les drogues.

Je ne sais pas si Allen Ginsberg est un poète visionnaire. Il y a beaucoup de détresse en lui. C'est propos sont brutes. La sexualité semble tenir une place importante. Ses voyages, ses rencontres, dessinent une silhouette du poète un peu floue.



La lecture ce ce journal m'a hautement déplue.
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Howl et autres poèmes

un classique
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