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Critiques de Amadou Hampâté Bâ (166)
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Amkoullel, l'enfant Peul

Amadou Hampâté Bâ est un monument de la littérature malienne, africaine et mondiale. Et son roman Amkoullel l’enfant peul est son histoire. Elle sert d’autobiographie, de mémoire d’un grand homme et d’une époque révolue. J’aurais été tenté de dire d’un peuple, mais le parcours de cet enfant, même s’il tire ses origines de l’ethnie des Peuls, se mêle et s’entremêle avec celles des Toucouleurs, des Bambaras, des Bozos, des Dogons et de tous les autres peuples présents dans ce grand pays qu’est le Mali. C’est qu’il s’agit aussi de l’histoire d’une partie du continent, de l’Ouest africain et de la présence colonialiste française. Et cette histoire était, jusqu’à ce moment, au début du XXe siècle, transmise oralement. Donc on découvre également le sort d’une civilisation en plein bouleversement, qui voit ses repères et ses traditions ancestrales (avec ses codes d’honneur, ses griots et marabouts) bousculés par la modernité et la supériorité technique des nouveaux arrivants.



On replace souvent l’auteur à cette fameuse phrase : « En Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui a brûlé. ». Heureusement pour nous, Amadou Hampâté Bâ a écrit ses mémoires. Et de nombreux autres ouvrages.



Amkoullel l’enfant peul retrace l’histoire de la famille d’Amadou Hampâté Bâ, en commençant par ses grands-parents, puis ses parents Hampâté et Kadidja. Deux grandes et nobles (et fières !) familles peules à une époque où le pouvoir réside entre les mains des Toucouleurs à Bandiagara. Mais très tôt, ses parents se séparent amicalement et sa mère se marie à nouveau avec le grand chef Tidjani. Le jeune Amkoullel suit à sa mère à la cour des Thiam à Louta puis en exil à Bougouni. À travers les pérégrinations du garçon, le lecteur découvre un nouveau monde. Peu de gens peuvent situer correctement le Mali sur une carte du monde, encore moins ses principales villes. Et que dire des modes de vie de ses habitants (à conjuguer au pluriel, à cause des multiples ethnies qui y vivent en harmonie, dans le respect). Bandiagara, Ségou, Bamako, Mopti la Venise-du-Soudan, autant de beauté. Les transports en bateau sur le fleuve Niger, les marchés où l’on vend mille produits exotiques, les huttes hospitalières où l’on s’arrête en chemin, la savane où les fauves se cachent, etc.



Puis, vers sa septième année, Amkoullel revient à Bandiagara. Il fait ses études coraniques et suit les enseignements des sages. Entre autres, Tierno Kounta Cissé, Tierno Bokar et Koullel. D’ailleurs, je ne comprends pas vraiment pourquoi on surnomme le garçon Amkoullel (fils de Koullel) puisqu’il avait déjà deux pères et que plusieurs maitres l’ont influencé. Amadou Hampâté Bâ ne m’a pas suffisament éclairé à ce sujet. Ce roman est aussi un ôde à la mère. Kadidja est de tous les combats. Cette batante ne baisse jamais les bras, elle tient tête à ses co-épouses, suit son mari en exil (enceinte de plsuieurs mois !), fonde une ville et devient une marchande prospère, etc. Quand un incendie ruine sa famille, elle mets les mains à la pâte et recommence. Malgré son côté autoritaire, elle est aimante et attachante, toujours là pour sa famille et ses amis. Il n’est pas étonnant que son fils la vénère et suive ses commandements.



Puis, quelques années plus tard, Amkoullel commence aussi à entrer dans le monde des adultes. Il crée sa propre association de jeunes gens (waaldé). Mais c’est aussi un garçon comme plusieurs autres, qui joue des tours pendables au vieux jardinier Sinali et qui passe ses nuits à explorer à ses risques et périls le quartier des Blancs… Dans tous les cas, toutes ces péripéties d’adolescent sont divertissantes et nous rappellent qu’un grand homme peut se cacher dans n’importe quel petit bonhomme. Mais la vie continue et le jeune peul devra aller à l’école des Blancs ! Sacrilège, on craint qu’il ne tourne le dos aux traditions ancestrales et aux valeurs musulmanes ! Mais bon, pas le choix, les Français réclament de plus en plus d’indigènes pour les aider à gérer la colonie. Et le roman se clôt quelques temps après la Grande Guerre, avec un Amkoullel adulte qui a obtenu son certificat et qui se voit confier un poste dans l’adminsitration coloniale, loin de sa famille.



Amkoullel l’enfant peul est une lecture agréable. Malgré le dépaysement et les réalités à des années lumière de celles du lecteur occidental, Amadou Hampâté Bâ réussit à rendre son histoire accessible, il explique ce qui doit l’être sans employer un ton trop didactique ni assomer son lecteur avec de longues descriptions. C’est riche et instructif sans en donner l’impression, c’est vraiment parfait. Aussi, l’auteur alterne les moments tristes et dramatiques (l’exil, la répudiation de Kadidja par ses co-épouses, la mort des deux frères d’Amkoullel) avec ceux qui sont comiques (la bataille sur les bateaux à fond plat entre Kadidja et le patron aux mains baladeuses). C’est aussi très intructif, rempli de la sagesse (accumulée au cours des siècles par les griots et les vieux, ces « bibliothèques ambulantes »). On y retoruve plusieurs proverbes et un enseignement de la vie qui peut encore s’appliquer même dans nos vies aux préoccupations modernes. Je termine avec une citation du roman. « La vie est un drame qu’il faut vivre avec sérénité. »
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L'étrange destin de Wangrin

"L Étrange destin de Wangrin", est un roman d 'Amadou Hampâté Bâ(1901-1995) .Ce dernier est un écrivain et ethnologue malien .C 'est un grand défenseur de la tradition orale peule.Il jouit d 'une grande estime auprès de l 'intelligentsia africaine et même au-delà .Il est le fils d'une lignée aristocratique .Il a été à l'école coranique et a étudié à l 'école coloniale , l 'école des otages qui est un établissement conçu spécialement par les autorités coloniales afin de donner une instruction aux enfants des notables locaux pour servir dans l 'administration et pour tenir en respect leurs parents de toute révolte ou rébellion . Il a une immense culture puisée dans la tradition orale peule grâce aux contes des griots, des vieux et vieilles, des marabouts .Il est né curieux de tout ce qui touche à la culture africaine : contes, fables, histoires, proverbes .Il a consacré sa vie à sauver de l'oubli les trésors de la tradition orale du monde peul .

l''auteur a fait la connaissance de Wangrin à l 'école des otages. Il racontera sa vie étonnante dans le roman éponyme .Il est le principal protagoniste de celui-ci .Il s' agit d 'une personne intelligente , rusée , usant de roueries , se rend indispensable aux administrateurs coloniaux qu 'il sert comme interprète .Il a agi de façon que tout passe par lui .Il s 'est rendu le maître des lieux .Il joue et roule ses chefs et s 'enrichit à leurs dépends .Il est arrivé à dégommer tous les fonctionnaires locaux qu 'il estime serviles .Avec ses ruses , il est arrivé à faire fortune et à accéder aux cimes de la société .Il est jalousé et ses ennemis font tout s 'en prendre à lui . Ils y arriveront à le pousser vers la sortie et à quitter son poste .

Mais Wangrin est une personne magnanime et ce qu 'il prend chez les riches et les arrivistes , il le distribue aux pauvres, aux démunis .Il est du côté des gens dans le besoin . Il est resté égal à lui-même quelque soient les circonstances .Jovial , gai .Il lui arrive de rire de lui-même ;

Sacré Wangrin ! Vraiment sympathique et généreux .

En fin de compte , l 'auteur a usé d 'une langue limpide et

haute en couleur, imprégnée de tout l 'héritage des conteurs et des griots de l 'Afrique .

Un grand auteur d 'Afrique , un conteur hors pair, un sage

pétri d 'humanisme, tolérant et d 'une grande noblesse

d 'âme !







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L'étrange destin de Wangrin

Il était une fois.

Amadou Hampaté Bâ est l'auteur malien par excellence. D'origine peule, il est né à Bandiagara au pays Dogon avec le début du siècle et il s'éteindra un peu avant lui.

Ethnologue et écrivain reconnu, il prononcera à l'Unesco cette phrase restée célèbre : "En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle."

Avec L'étrange destin de Wangrin il a recueilli puis mis sur le papier les mémoires de cet étrange Wangrin, personnage réel mais ô combien insaisissable, dans tous les sens du terme.

Interprète officiel des gouverneurs (du temps où l'AOF recouvrait le Mali, le Sénégal et d'autres colonies françaises), il aura consacré sa vie à monter des arnaques en tout genre, grugeant indifféremment ses compatriotes et les colons français, aux seules fins de s'enrichir et d'asseoir son influence.

Si la concussion, la malversation et la prévarication étaient des disciplines olympiques, nul doute que le sieur Wangrin aurait réussit le grand chelem sans forcer.

Drôle d'idée donc que de brosser ainsi le portrait d'un noir a priori peu sympathique ... mais dont on ne peut s'empêcher de suivre avec intérêt les aventures abracadabrantes (et pourtant bien réelles, Hampaté Bâ nous l'a dit), racontées au rythme des contes et légendes de la brousse mais avec un suspense digne d'un polar.

Il faut dire que les crimes perpétrés par l'infâme Wangrin ne sont jamais bien graves : il ne s'agit, après tout, que de trafics et d'argent, de l'argent des colons français venus s'enrichir en Afrique, juste retour de manivelle.

Et puis Wangrin se montre un étonnant connaisseur des ressorts de l'âme humaine, jaugeant précisément ses interlocuteurs, trouvant habilement leurs points faibles.

Enfin, tout cela est mené de main de maître es arnaque, au nez et à la barbe des gouverneurs français, roulés dans la farine de mil.

Il faut dire que Wangrin a été à bonne école : l'école des otages, comme on l'appelait alors, lorsque les colons réquisitionnaient de force les fils des notables de la brousse pour les avoir sous la main dans des écoles éloignées et ainsi s'assurer de la fidélité de leurs vassaux.

L'école des colons blancs coiffés du casque colonial (voir citation).



Finalement, dans ce monde peu sympathique (c'est l'époque de la Grande Guerre), Wangrin nous apparaît plutôt humain et passe presque pour une sorte de Robin des Bois de baobabs, un Robin des Bois qui volait beaucoup les riches et donnait un peu aux pauvres et qui, comme la charité bien ordonnée, commençait par se servir lui-même.

Les histoires d'argent comme les histoires d'amour finissent mal, en général, et l'on se prend à la fin de ces aventures truculentes, à regretter ce trouble personnage, l'écriture impeccable d'Hampaté Bâ et le rythme répétitif des contes de la brousse ...
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Amkoullel, l'enfant Peul

J’ai lu ce livre de Amadou Hampâté Bâ il y a 4 mois déjà, j’avais tellement apprécié ma lecture, j’avais tant de choses à en dire que je n’arrivais pas à écrire mon article au point même que j’y avais renoncé.

Mais voilà que je décide de vous en parler quand même, maintenant que j’ai plus de recul, que cet enthousiasme paralysant s’est atténué avec le temps. Et surtout je voulais vraiment partager avec vous cette lecture enrichissante et cet auteur qui mérite amplement d’être lu.



Amadou Hampâté Bâ était un écrivain et un ethnologue malien qui a consacré une partie de sa vie à travailler à la promotion du patrimoine linguistique africain. Grand défenseur de la tradition orale africaine, c’est toutefois par l’écrit que cet homme d’une grande sagesse a transmis son amour pour la civilisation peule à travers ses divers écrits dont les Contes initiatiques peuls ainsi qu’à travers ses propres mémoires dont Amkoullel l’enfant peul constitue le 1er tome. Il a également honoré la mémoire de deux personnes marquantes dans sa vie : Tierno Bokar, son maître spirituel duquel il suivra les enseignements jusqu’à son intégration à l’école française, mais aussi Wangrin, un drôle de coquin qui se sera amusé à arnaquer et plumer les fonctionnaires coloniaux.



Dans Amkoullel, l’enfant peul, Amadou Hampâté Bâ retrace son enfance jusqu’à sa prise de poste dans l’administration coloniale française. Mais il ne s’arrête pas là puisque, bien avant d’aborder sa propre vie, c’est une large partie de l’histoire du Mali et de ses peuples qu’il reprend à travers les destins et origines de ses ancêtres. On découvre alors les empires peuls et toucouleurs dont les territoires englobaient le Mali actuel et s’étendaient jusqu’à la côte Atlantique suivant le cours du Niger. Ses rives constituaient un véritable foyer de peuplement et abritaient les principales villes de la région.

Amadou Hampâté Bâ décrit leur histoire, leurs modes de vie, leurs traditions et croyances montrant ainsi l’incroyable diversité des peuples maliens et nous offre une véritable étude sociologique évoquant la place des femmes, le système de castes et le rôle des waaldés, sortes de confréries autonomes gérées par les enfants eux-mêmes. On s’étonne de constater l’incroyable harmonie et tolérance entre les différentes confessions, différences qui ne sont jamais prétextes à conflits.

Amkoullel, surnom donné par sa waaldé au petit Amadou, symbolise l’union des deux ethnies dominantes et pourtant adverses, sa mère est issue d’une longue lignée de nobles peuls. Il sera ensuite adopté par le second mari de sa mère, lui d’origine toucouleure. C’est pendant son enfance qu’un événement bouleverse la géopolitique de la région : l’arrivée des colons français. Amadou Hampâté Bâ nous délivre alors de savoureuses pages et anecdotes sur les rapports entre maliens et français. Les « blancs-blancs » sont une grande source de curiosité et d’étonnement par leur politique, leur couleur ( surtout ce rouge lorsqu’ils se mettent en colère ) et leurs différences culturelles, de quoi stimuler l’imagination fertile des maliens.



C’est alors un autre monde auquel est confronté Amkoullel, surtout lorsqu’il est amené, contre son gré, à intégrer l’école française. Ses excellents résultats le font rapidement évoluer et l’oblige à s’éloigner mais la distance d’avec sa famille le pèse. En 1914, la première guerre mondiale éclate. Amadou Hampâté Bâ montre alors comment cet événement a été perçu par les africains qui ne comprenaient pas vraiment pourquoi les « blancs-blancs » se faisaient la guerre entr’eux et ce que, eux, avaient à voir là-dedans. L’autre drame de l’époque est la grande famine qui sévit dans une grande partie du territoire. Des villages entiers sont dépeuplés et des destinées bouleversées.

Après avoir refusé d’entrer à l’école Normale de Gorée pour ne pas être séparé de sa mère, Amkoullel est envoyé en poste à Ouagadougou très loin de sa famille. Son expérience de l’administration coloniale et le reste de sa vie constituent le deuxième volume de ses mémoires.



J’ai véritablement adoré cette lecture très riche et instructive. Amadou Hampâté Bâ construit son récit à la manière d’un conte n’hésitant pas à y introduire des éléments du domaine du merveilleux relatifs à certaines croyances des ethnies qu’il rencontre. Il ordonne ses souvenirs autour d’événements et de personnages marquants, souvent liés à un lieu particulier. Il nous fait ainsi voyager avec lui à travers l’ancien Soudan français et le long de la boucle du Niger. On devient incollable sur la géographie de la région !

C’est aussi une lecture pleine de sagesse et d’enseignement, une plongée au sein d’une pluralité de cultures qui se retrouvent néanmoins autour de valeurs communes telles la solidarité, l’honneur, le respect et la tolérance.



Amadou Hampâté Bâ base son texte sur ses propres souvenirs mais aussi sur ceux de ses ancêtres, tous rapportés grâce à la tradition orale. Lorsque Nicolas Sarkozy affirmait que le continent africain n’avait pas d’histoire, il raisonnait avec une mentalité d’occidental qui veut que notre histoire soit transmise et étudiée exclusivement par l’écrit. En Afrique, le passé revit oralement de génération en génération et la culture locale se perpétue ainsi.



C’est donc dans la grande tradition des maîtres maliens qu’Amadou Hampâté Bâ transmet son héritage et celui de tout un peuple tout en embarquant le lecteur pour un fabuleux voyage riche en péripéties. Son talent de conteur est remarquable et envoûtant.



J’espère pouvoir bientôt ( enfin … bientôt … euh … disons dans un certain temps encore indéterminé) lire le 2ème volume ainsi que d’autres récits de cet homme admirable, tous devenus des classiques emblématiques de la littérature et de la culture africaine. Je ne peux que vous encourager à les découvrir vous aussi !












Lien : http://cherrylivres.blogspot..
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Oui mon commandant!

Oui mon commandant! c'est la suite des Mémoires du monument de la littérature et des traditions africaines qu'est Amadou Hampâté Bâ. J'avais adoré le premier tome, Amkoullel l'enfant peul, qui constituait l'ouverture sur un monde magnifique et largement inconnu, les anciennes colonies d'Afrique de l'Ouest, aujourd'hui le Mali et ses pays limitrophes. On y retrouvait un enfant qui, à travers son apprentissage de la vie, nous faisait découvrir en même temps des paysages uniques, des rites et des traditions plusieurs fois centenaires, toute les richesses des ethnies de cette région : Peuls, Bambaras, Dogons, Bozos, Toucouleurs, etc. On y rencontrait des chefs charismatiques, des griots à la langue pendue, des marabouts sages, des marchands débrouillards, des artisans habiles, et partout cette fierté.



Ce deuxième tome des Mémoires, Oui mon commandant ! nous ramène un Amadou Hampâté Bâ âgé de vingt-trois ans. C'est un jeune fonctionnaire dans l'administration coloniale française, il occupe des postes qui s'apprentent à celui de secrétaire-traducteur-expert en coutumes locales dans ce qui est aujourd'hui le Burkina Faso. L'accent est mis essentiellement sur son travail, peu sur sa vie personnelle – dommage ! N'en déplaise à mes amis gestionnaires, administration et plaisir riment rarement… Cet épisode d'une dizaine d'années est donc un peu aride.



Commencer cette lecture a été me replonger dans ce monde fascinant bien que le charme de la nouveauté n'y était plus. La continuer en fut tout autre. En fidèle autobiographe, Hampâté Bâ recense tous ses faits et gestes – vraiment tous ! – à un point que la lecture m'ennuyait de temps à autre. « Je suis venu, j'ai vu et j'ai fait » aurait été un titre convenable.



Le jeune fonctionnaire arrive avec plein de bonnes intentions mais il doit manoeuvrer habilement entre des supérieurs soit hautains et mesquins, soit bien intentionnés. Et pareillement auprès de chefs indigènes, dont plusieurs sont sages mais d'autres sont obtus et belliqueux. Amadou Hampâté Bâ se retrouve donc dans des situations difficiles souvent liées à son travail, à tâcher de résoudre les injustices et, indirectement, à aider à faire régner la paix. Quelques exemples l'auraient bien illustré mais était-ce nécessaire d'en dresser la liste exhaustive ? Ça créé un effet répétitif qui devient lassant.



D'un autre côté, sans ces souvenirs auxquels l'auteur essaie de rester le plus fidèle et le plus exact possible, aurions-nous gardé trace de ces derniers soubresauts d'un monde en voie de disparition ? le travail de préservation auquel il s'est employé n'était-il pas essentiel dans son esprit ? Après tout, ces Mémoires valent bien celles d'un Châteaubriand…
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Amkoullel, l'enfant Peul

Dans ce roman autobiographique, Amadou Hampâté Bâ raconte son enfance au Mali. Dans une langue savoureuse et avec tendresse et humour, il décrit son apprentissage de la vie dans l’Afrique de l’époque coloniale avec ses contrastes et ses contradictions. A la fois élève dans une école coranique et dans une école française, il doit également composer avec les traditions imposées par son ethnie.



Ce livre est plein de charme, très agréable à lire et nous plonge en plein cœur de l’Afrique profonde...



la suite sur http://leslecturesdeclarinette.over-blog.com/article-862987.html
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L'étrange destin de Wangrin

Sous-titre du livre :les roueries d'un interprète africain.

Les aventures de Wangrin, interprète des différents représentants de l'autorité de l'AOF.

Wangrin, issu d'une famille de chefs africains bambara, a du suivre les cours de l'école des otages. Ecole qui réunit les fils de notables africains afin de faire pression sur leurs pères et de s'assurer de laur coopération.

Wangrin est très intelligent, malin, débrouillard et sans peur. Wangrin va y pénétrer les arcanes du pouvoir et s'en servir tout d'abord à son profit, ensuite, à celui de ses frères africains pauvres et défavorisés.

Il va s'enrichir au nez et à la barbe des administrateurs coloniaux et surtout à leurs dépens, et ceci avec une grande jubilation.

Malgré tous ces méfaits, on s'attache aux pas de Wangrin. Il n'est jamais cruel mais généreux et agit avec noblesse. C'est lorsqu'il aura tout perdu qu'apparaitra sa vraie grandeur. Même dénué de tout, Wangrin sait encore rire de lui-même et de ce qui l'entoure.
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Kaïdara

Kaydara est un livre de sagesse que chacun de nous doit mettre en application pour une bonne réussite sociale et psychologique
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Contes des sages d'Afrique

Amadou Hampâté Bâ était un des derniers grands maîtres à penser de l’Afrique. Il a laissé une œuvre monumentale et variée, dont ces Contes des sages de l’Afrique. Ils sont issus de la tradition orale mais l’auteur y a apporté sa touche personnelle. Ça ne révolutionne pas le genre mais c’est toujours agréable à lire. Du moins, moi, je les ai appréciés, ces histoires. On y découvre l’origine ou une interprétation de plusieurs proverbes, des mythologies qui tentent d’expliquer le monde ou encore des récits avec une belle morale souvent teintée d’humour. Dans tous les cas, chacun de ces courts contes portent à réfléchir.



Les jeunes jeunes aimeront. Les textes sont courts, faciles à lire (peut-être un peu répétitifs dans la forme), permettent des envolées de l’imagination. Qui n’a pas déjà rêvé de l’Afrique, de ses gourous et de ses marabouts, de leur sagesse transmise de génération en génération. Et il y a ces personnages si typés, les rois, les chasseurs, les génies, les épouses travailleuses, etc. Sans oublier ces animaux exotiques et ces paysages colorés. À cet égard, les moins jeunes apprécieront également. Du moins, ils y trouveront leur compte.



Certains des contes qui mettaient en vedettes des animaux me faisaient davantage penser à des fables mais ces distinctions ne sont sans doute pas si importantes. Dans tous les cas, ils mettent le doigt sur des comportements humains et il y a toujours une morale à en tirer. En fait, elle est assez explicite, étant écrite noir sur blanc à la fin. J’ai beaucoup aimé la présentation, du moins celle des éditions du Seuil que j’ai lue. Les bordures sont remplies de motifs typiquement africains et les pages, d’illustrations d’animaux, de sculptures et de masques exotiques. Ça ajoutait au dépaysement et c’était très approprié pour ce recueil.
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Amkoullel, l'enfant Peul



Autobiographie, récit historique, conte, essai ethnologique, Amkoullel, l'enfant peul, draine en une prose sereine et fertile, comme les méandres du Niger qui l'ont vu naître, la mémoire des ancêtres et des vingt premières années d'une existence, en Afrique subsaharienne, plus précisément en terre malienne. Amadou Hampaté Bâ est le fruit de lignées antagonistes, des Peuls par son père, peuple de pasteurs nomades fiers de leur noblesse, tour à tour opprimé et conquérant; des Toucouleurs par sa mère, au sang mêlé, qui finirent par s'octroyer la suprématie dans le pays de langue peul. C'est ainsi sous le signe de la concorde, que l'auteur, aux qualités exceptionnelles de conteur, issue de la grande tradition d'oralité de la transmission du savoir des sages d'Afrique et des maîtres du Verbe, livre ses confidences; respect, curiosité et tolérance face aux différences ethniques et cohabitation harmonieuse entre lois musulmanes et coutumes africaines.



Puisqu'en Afrique la lignée des ancêtres prime sur l'individu, c'est d'abord aux grandes figures qui l'ont précédé dans l'existence que notre auteur s'attache à rendre hommage et prête allégeance. Ainsi il fait référence au grand père maternel, Pâté Poullo, grand initié en l'art pastoral, "oreille de la brousse"; puis viens le tour de son père Hampaté Bâ, "l'agneau dans la tanière du lion", rescapé du massacre de sa famille, puis mis en prison sur des faux témoignages et proscrit. Comme la primauté du respect est dû à la mère dans les mœurs africaines, impossible de passer sous silence la figure indispensable et tutélaire de Kadidja, femme de tête, industrieuse, une lionne protégeant ses proches, "une femme à pantalon" comme sauront la qualifier tout ceux qui l'approcheront. On peut aussi s'attarder sur les tribulations de Tijani Thiam, son père d'adoption par son mariage avec Kadidja, défricheur exceptionnel et abatteur d'arbre de haute volée, tisseur-brodeur de talent, guide religieux écouté; mais en fait la liste des personnages marquants et attachants est fort étendue et il serait bien vain de vouloir tous les citer... Car c'est un livre riche que le lecteur curieux et désireux d’horizons littéraires divers saura découvrir dans ses pages. On y apprend nombres de choses en matière de coutumes africaines, de mœurs, de rites initiatiques et de coutumes liées à la foi musulmane telle qu'elle était pratiqué en Afrique subsaharienne au début du XXème siècle. Les anecdotes sont légions, souvent drôles; la force du parler africain, fleuri, exubérant, chargé d'images évocatrices, prompt au sobriquet bien tourné, est plaisamment rendue; les proverbes africains imagés et savoureux ne sont pas oubliés. La jeunesse de l'auteur, chapardeuse, querelleuse, bagarreuse; les grandes veillées nocturnes agrémentées par les contes et les chants des griots; la narration des grands voyages, dans une calebasse remplis de linge et juché les épaules d'une servante, puis sur le dos de sa mère ou les épaules de ses compagnons de voyage, enfin à pied, en pirogue, en chaland, en chemin de fer; tout concourt à rendre la lecture de cet ouvrage attachante et précieuse. Un regard est aussi porté sur l'influence des "toubabs de France" dans les successions de pouvoir tribales, dans la formation des élites de la population autochtone, pour servir les intérêts coloniaux de la France en Afrique. On prend conscience que le témoignage porté par son auteur sur la société de sa jeunesse, concerne un âge d'or révolu, dont les premières atteintes furent portées par la levée en masse des tirailleurs pour la Grande Guerre, entraînant une grande rupture dans la transmission orale des connaissances traditionnelles.



Premier lauréat, en 1991, du Prix Tropiques, visant à récompenser un ouvrage de langue originale française qui apporte un éclairage particulièrement intéressant sur les problèmes de société et de développement dans les régions d'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique et de l'océan Indien, Amkoullel, l'enfant Peul, apporte un témoignage pertinent sur la société africaine, dont le lecteur occidental saura bénéficier. Une très belle lecture.

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L'étrange destin de Wangrin

Wangrin nous entraine dans le Mali colonisé du XXe siècle. Une histoire tout en contradiction entre le noir et le blanc. Entre le bien et le mal.





En tant que fils de chef, Wangrin est placé à "l'école des Otages" par le gouvernement colonisateur pour éviter une révolte éventuelle de son père. Wangrin garda la connaissance de ses ancêtres mais eut l'intelligence de faire sienne la culture européenne. Sorti major de sa promotion, il est placé comme instituteur. Bientôt c'est insuffisant pour cet homme intelligent, ambitieux et rusé. Il apprit vite à grimper les échelons au détriment de ceux qui possédaient la place convoitée. Ainsi, il occupa la place d'interprète de plusieurs "commandants de cercle", faisant de lui un homme extrêmement influent. Grâce à un réseau d'informateurs, il put s'imposer comme la personne indispensable aussi bien pour les blancs que pour les noirs. Sa parfaite connaissance des deux cultures lui permet d'influencer qui il veut pour avoir place, argent et respect. Ce mode de vie lui vaut bientôt des ennemis mortels. Wangrin compte sur les forces mystiques pour vaincre ceux qui se mettront sur son chemin. Ce portrait, qu'il fait de lui-même, montre un homme sans scrupules, ce qu'il est dans un sens. Mais gardant le sens de l'honneur qui l'empêchera de franchir certaines limites. Et surtout, sa soif d'enrichissement ne vise que des victimes riches. Jamais il ne s'attaquera aux pauvres pour qui sa porte restera toujours ouverte avec promesse de dons. La fortune de Wangrin doit-elle rester à son apogée ? Que penser des signes qui obscurcissent ce ciel dégagé ? Wangrin se pose beaucoup de questions mais que faire contre son destin ?





Amadou Hampaté Bâ est-il un grand écrivain ? Certainement. Mieux, c'est un grand conteur qui a su admirablement mélanger à la narration les légendes africaines. Un peu comme son héros, un mélange des cultures blanche et noire. L'auteur nous décrit un personnage qui pourrait être antipathique dans son ascension et sa décadence. Mais la magie des mots nous donne envie de devenir l'ami de cet homme ambigüe qui volait publiquement mais donnait anonymement. Si le livre est basé essentiellement sur son héros, il permet aussi de découvrir la vie de l'Afrique coloniale et ses abus. Comme cet esclavage déguisé que sont les corvées et qui ont eu cours jusqu'à la fin des années quarante. Nous devinons la technique africaine pour amadouer les européens, les dieux de la brousse. Etaient-ils appelés ainsi pour leur grand pouvoir ou pour "les offrandes" qu'ils devaient sacrifier en échange d'une relative tranquillité ? Il est intéressant de découvrir les relations familiales élargies : L'importance de la mère. le choix de parents adoptifs pour une protection. La prise en charge d'enfants, de neveux, de cousins etc. Une toile arachnéenne qui se créée avec ses codes et ses devoirs. Tous ces codes et devoirs qui forment la culture, sont souvent incompris par les colonisateurs voulant imposer leurs propres traditions, également incomprises par les indigènes. C'est de cette incompréhension mutuelle dont se servira Wangrin. Acte facile pour quelqu'un d'intelligent qui a la connaissance des deux cultures ! Mais c'est bien une culture noire contre une culture blanche. Bien que le "mariage colonial" soit courant, il n'est nullement fait mention des métis, grand absents de cette société en mutation. le seul point négatif que je pourrais relever sont les annotations (pus de 300!) qui nous obligent à aller en fin de livre et ce, parfois plusieurs fois par page. Cela coupe complètement le rythme de lecture et c'est dommage. Mais l'écriture est si agréable que nous pardonnons à l'auteur cette abondance de renvois pour seulement admirer le bel hommage qu'il a adressé à son ami.



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Petit Bodiel

tres interresant
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Amkoullel, l'enfant Peul

"Quand la chèvre est présente, nul ne peut bêler à sa place". (proverbe malien)



En entorse à la transmission orale de la culture africaine qui a prévalu jusqu'au 20ème siècle, Amadou Hampâté Bâ prend la plume. Il écrit ce qui jusqu'alors ne se transmettait que de bouche à oreille. de bouche de vieillard, celui qui a la connaissance, à oreille d'enfant, celui qui découvre. Malien de naissance, formé à l'enseignement de la famille africaine puis à l'école coranique et enfin à celle des Blancs, il a compris que si l'Africain n'écrivait pas son histoire, une chèvre bêlerait à sa place. Sans doute celle de M. Seguin. Il était donc important de graver dans le marbre, ce qui jusqu'alors ne l'était que dans les mémoires africaines. C'est ainsi qu'un livre naît de la tradition orale. C'est ainsi qu'une histoire du peuple peul s'écrit de main de Peul, afin qu'elle ne se perde pas dans l'obscurité du temps.



La tradition orale confie sa mémoire aux anciens. Ce sont eux qui transmettent le savoir. La tradition écrite n'a plus besoin d'eux. le savoir est dans les livres. C'est ainsi que la cohabitation des générations ne se justifiant plus dans la culture occidentale les vieux sont relégués. Alors que la culture africaine donne la primauté aux anciens, à la famille. Une famille qu'il faut concevoir au sens large dans laquelle un frère peut l'être devenu par les marques d'amitié qu'il a témoignées, un père par le soin qu'il a pris d'un enfant dans son éducation. La famille africaine n'est pas réduite aux liens du sang, elle s'agrandit au gré des affinités qui se constituent au fil du temps, mais toujours au sein de l'ethnie. Et l'enfant est habitué à évoluer dans un contexte familial qui n'est pas réduit à celui de ses géniteurs.



Tout cela on l'apprend de mémoire de Amadou Hampâté Bâ, qu'il nous confie avec force détails dans ce bel ouvrage qui témoigne de sa maîtrise de la langue. Avec force détails parce que les Africains ne savent pas résumer. Ils aiment parler et prendre leur temps pour dire les choses. Les dire correctement dans une langue friande de paraboles, empreinte de beaucoup de sagesse et rehaussée parfois d'un humour qui n'entache pas la gravité du propos. Parce que l'Africain aime aussi rire, et faire rire.



Une autre entorse qu'il fait à son éducation est de parler de soi-même. C'est mal vu dans la culture africaine. Amkoullel, l'enfant peul est bel et bien un ouvrage auto biographique. Il nous instruit sur le parcours initiatique de son auteur. Mais à l'âge auquel il écrit cet ouvrage, et dans la langue dans laquelle il le fait, alors qu'il fréquente les instances internationales dans des postes élevés, ne parle-t-il pas déjà d'un autre. De ce gamin qu'il a été, évoluant pieds nus au sein de la grande famille africaine et promu par la sagesse de ses anciens.



Amkoullel est né dans un Mali colonisé par la France. La pondération dont il fait preuve tout au long de son récit à l'égard de ceux qui ont fait main basse sur le pays nous montre à quel point il sait faire la part des choses entre le bon et le mauvais de cette emprise des Blancs sur l'Afrique. En visionnaire qu'il est, Amadou Hampâté Bâ, sentant le progrès venu avec les Blancs pervertir sa culture ancestrale et mettre en danger la tradition orale qui a baigné son enfance, ressent l'urgente nécessité de soumettre à celui qui veut imposer sa culture ce que ses oreilles n'écouteront pas. Il écrit ce superbe ouvrage des plus agréable à lire, on dirait presque à entendre, pour faire admettre à celui qui impose sa loi que la tradition séculaire de perpétuation de la connaissance par la parole, chargée d'une philosophie empirique et pragmatique, colporte bien plus de connaissances que sa culture occidentale égocentrique ne l'imagine.



C'est un ouvrage de tempérance qui témoigne de l'intelligence et la sagesse de son auteur. On peut retrouver ce dernier sur Youtube dans un entretien évoquant son ouvrage qu'il a tenu à la télévision de son époque, l'ORTF: https://ytube.io/3FfQ

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L'étrange destin de Wangrin

La vie d'un interprète indigène malien, son succès et sa chute. Beau, poignant et drôle.



Paru en 1973, ce récit largement inspiré de faits authentiques (l'auteur le présente même avec insistance comme la simple retranscription à peine enjolivée des récits qu'il a recueilli auprès du protagoniste principal, et recoupé auprès d'autres personnes impliquées) est peut-être l'œuvre la plus aboutie et la plus agréable d'Amadou Hampataé Bâ, mondialement célèbre principalement pour son autobiographie "Amkoullel, l'enfant peul", publiée juste après sa mort en 1991.



Le personnage surnommé Wangrin, qui a donc réellement existé, construit son extraordinaire succès entre 1910 et 1930, s'élevant à partir de sa réussite scolaire à l'école "des Otages" (où les enfants des chefs coutumiers étaient prudemment rassemblés par le colonisateur) du Soudan français, pour devenir d'abord un incontournable interprète administratif officiel (rôle d'interface qui tend à être un véritable "n*2" pour tout administrateur colonial de l'époque), puis un très riche marchand, avant de finir ruiné... : voleur habile avec les riches et les puissants, bienfaiteur des pauvres et des laissés pour compte, un destin en effet extraordinaire.



Complexe mélange d'intelligence débridée, de ruse sournoise, de courage, de magnanimité, de générosité, d'implacabilité et d'ambition forcenée, Wangrin prend ici une stature pleinement mythique, largement aux côtés d'un Robin des Bois, proposant une fin autrement belle, en un sens, que le terrible "Timon d'Athènes" de Shakespeare, dans un récit tout en saveurs corsées, linéairement mais subtilement mené à la manière d'un griot, chère à Amadou Hampâté Bâ.



Un très beau livre.

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Oui mon commandant!

Pour qui, à mon exemple, ne connaît rien ou presque rien de l'Afrique, de son histoire et de la colonisation, ces mémoires sont une mine d'or au pouvoir évocateur puissant. Dépaysement complet garanti !



Il s'agit du second tome des Mémoires d'Amadou Hampâté Bâ, figure incontournable de l'Afrique Noire, de ses traditions et cultures orales. Pour lui qui siégeait au Conseil exécutif de l'Unesco, transmettre l'Afrique était plus qu'une cause, un combat.



Dans "Oui mon commandant !", ce combat se fait voyage et richesse grâce à une narration pleine de verve et de saveurs, celles des paysages, des denrées, des hommes, femmes et enfants rencontrés.



Une bien belle rencontre qui m'aura beaucoup appris sur un pan de l'histoire de France que je ne connaissais pas du tout bien qu'il soit encore très récent.





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Amkoullel, l'enfant Peul

Quel plaisir que de lire Amadou Hampaté Bâ! Ses Mémoires sont une joie pour le lecteur, tout s'y trouve, l'histoire, l'Histoire, la géographie, l'humour, la tendresse, la vie avec ses bons et ses mauvais moments, les traditions du Mali au début du XXème siècle, bref, on traverse un pays et une époque avec un magnifique conteur.

J'ai suivi avec enthousiasme les tribulations de ce petit garçon Peul au destin incroyable, qui verra l'extraordinaire tempérament de sa mère les sauver plus d'un fois, la sagesse de ses maîtres lui transmettre le savoir et leur sagesse avec tout le bénéfice que cela pourra lui apporter, l'honneur et le courage aussi de son père adoptif qui forgera pour partie le caractère de Amadou.J'ai traversé ce début de siècle avec les colonisateurs Blancs (dont les citations des Peuls, Toucouleurs et autres Bambaras m'ont bien fait rire d'ailleurs!) et le pan de l'Histoire des Tirailleurs lors de la Grande Guerre de 14/18, raconté avec recul, et une certaine tendresse pour ses hommes qui ont donné leur vie pour une patrie qui n'était pas la leur et qui ont découvert que l'homme blanc n'était finalement pas un surhomme mais comme eux, un homme qui pleurait et qui pouvait avoir peur!!

Sincèrement, une très très belle découverte d'un livre qui attendait sur mon étagère depuis très longtemps et que le Challenge ABC 2013/2014 m'a permis d'ouvrir enfin la première page ;)
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Contes initiatiques peuls

Suite de contes qui en forment un grand, qui voit l'initiation de deux héros, Bâ-Wâm'ndé puis son petit-fils Bâgoumâwel, dans le but de vaincre la mère de la calamité, Njeddo Dewal. On découvre que certains thèmes semblent universels : paradis perdus, les bonnes actions qui finissent toujours par être récompensée, la symbolique de certains chiffres, … Le conte est également truffé de notes qui nous donnent des indications sur la symbolique des animaux, de certaines actions, mais aussi sur les us et coutumes des Peuls.



Un conte à lire sur plusieurs niveaux, et riche en informations.
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Amkoullel, l'enfant Peul

Hampatâ Ba est né au début du 20e Siècle en Afrique sub-saharienne qui correspond actuellement au Mali ,Niger, le Burkina Fasso, la Côte d'Ivoire ,le Togo ,le Bénin ,le Gabon ,le Tchad, le Caméroun ,...etc

Cet écrivain est une icone de la littérature africaine ,il jouit d'une haute estime .Il a une immense culture puisée dans la tradition orale grâce aux contes des griots ,des vieux et vieilles et des marabouts .Il a exercé en tant que fonctionnaire dans cette partie de l'Afrique .Il est né curieux de tout ce qui touche à la culture : contes ,histoire ,proverbes...On lui doit la célèbre citation :"Lors qu'un vieux meurt ,c'est une bibliothèque qui brûle ".

Avec Amkoullel l'enfant peul",l'écrivain nous entraîne dans l'Afrique du début du siècle passé .C'est l'enfant qui nous transmet son regard et nous fait découvrir avec fraîcheur et en toute innocence les moeurs et les habitudes de l'époque ,tout en nous plongeant dans l'histoire au travers de portraits et d'aventures étonnantes .

La langue est limpide et haute en couleur,imprégnée de tout l'héritage des conteurs et des griots de l'Afrique .

A sa lecture ,ce roman m'a permis de découvrir un grand auteur d'Afrique ,un conteur, un sage pétri d'humanisme ,tolérant et d'une grande noblesse d'âme .

Un très bon et beau roman avec à la clé une enrichissante lecture .
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Petit frère d'Amkoullel

Cette fois, c'est moi qui ai bien aimé cette histoire, qui raconte un accouchement en Afrique du point de vue du grand frère. Néanmoins, mes filles sont partagées et la petite a accroché à l'histoire, tandis que la grande n'a aimé que les dessins et les passages sur l'amitié ente Amkoullel et Bamoussa. Il est vrai que l'histoire, même si les dessins sont assez naïfs, est au fond autant destinée aux adultes qu'aux enfants.
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Vie et Enseignement de Tierno Bokar : Le Sa..

Grâce à ce livre Le Sage de Bandiagara, nous connaissons un peu mieux Tierno Bokar.



Cet ouvrage ne sera publié qu'en 1957, mais Théodore Monod aura eu la joie de connaître personnellement le «Sage de Bandiagara» avant sa mort.



Il dira, en 1943, à son propos :



«C'est une grande joie pour le chercheur sincère et sans doute un des rares motifs qui lui reste de ne pas désespérer entièrement de l'être humain, que de retrouver sans cesse, dans tous les temps, dans tous les pays, chez toutes les races, dans toutes les religions, la preuve de cette affirmation de l'Écriture : «L'Esprit souffle où il veut.»
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