Citations de Amélie Antoine (642)
Je me réjouissais de ne pas avoir été martyrisée, quelle tristesse...
Je vais survivre, Chloé. Parce que je sais que s’il en allait autrement, ta déception serait bien plus grande que le chagrin que je ressens aujourd’hui.
Elle voudrait mon pardon? Comme ça, d'un claquement de doigts, en échange de trois pauvres phrases vides de toute émotion, de toute culpabilité, de tout regret? Son arrogance, c'est une gifle, un coup de poing en plein plexus, c'est deux mains qui se posent sur mon cou et qui serrent, qui serrent jusqu'à m'asphyxier.
J'en avais marre que tout le monde me lâche, que personne ne se soucie de moi, ni m’aime suffisamment fort pour se rendre compte que je n’allais pas si bien que ça.
Il se rappelle le rituel qu’elle avait inventé, qu’elle reproduisait chaque matin quand il la déposait devant la grille de l’école : lui devait longer la cour de récréation pour retourner à sa voiture, et elle courait à toute allure pour en atteindre l’autre extrémité et l’embrasser une dernière fois à travers les barreaux. Et quand il s’éloignait enfin, pressé comme toujours, elle lui criait « Je t’aime, papa ! », si fort que tous les autres parents se retournaient vers elle d’un air à la fois attendri et envieux. Comme ce temps lui semble loin, à présent…
Et accepter ce qui nous arrive, ça ne veut pas non plus dire ne rien faire et cesser d'espérer.
Je voudrais… Je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais on a la chance d’avoir pu passer la soirée dans la seule salle avec vue sur la voûte céleste. Alors, pendant que je m’éclipse je voudrais que vous la contempliez, cette voûte, que vous cherchiez les étoiles qu’on observe si rarement au-dessus de Paris. J’espère que vous en trouverez beaucoup, parce que chacune d’entre elles est un éclat de rire qui a fusée jusqu’au ciel ce soir.
Elle ne trouve rien pour la rassurer, aucune possibilité réconfortante, sa tête est trop remplie d'images sombres, violentes, intolérables, trop remplie d'un monde impitoyable où il ne se produit que rarement de jolies choses.
- Je pensais qu'on serait différent des autres, mais personne n'est jamais différent des autres, finalement.
On ment facilement aux autres, mais à soi-même, ça devient plus difficile.
Mieux vaut ignorer pour continuer à y croire.
Avec Nathan, tout a toujours été... naturel. Spontané. Inné. Avec Vadim, elle a eu ce sentiment chevillé au corps de devoir s'adapter, de devoir réfléchir, soupeser, jauger, anticiper, mesurer. Cette distance-là, elle n'y est pour rien. Elle a tout fait pour l'effacer, en vain. Elle a beau aimer son fils aîné plus que tout au monde, elle n'a jamais réussi à se défaire de l'impression que cet amour n'était pas suffisant.
Je suis incapable de dire si ce cocon est un refuge ou une prison, je sais seulement que je dois y rester coûte que coûte.
Comme si j'étais à la fois complètement transparente pour ceux qui pourraient peut-être me protéger, et aussi visible que le nez au milieu de la figure pour ceux qui ont décidé de s'en prendre à moi sans relâche.
Ce qu'on ignore ne fait pas souffrir.
« Machinalement, je range mon jeu de cartes. Je me repasse la scène, en essayant de comprendre pourquoi cette fille s'en est prise à moi avec autant d'agressivité. Qu'est-ce que je lui ai fait ? »
Sophie
Je ne vois pas ce que ça change ,déclare Maël sans regarder sa mère dans les yeux.
Sophie soupire ,longuement .Elle voudrait trouver les mots pour expliquer à son fils que justement, ça change tout.
Ça change tout, même s'il ne le comprend pas encore.Même si, pour l'instant il n'est pas de cet avis.Même s'il va sans doute lui fallloir du temps pour digérer ce qu'il vient d'entendre ,pour en prendre la pleine mesure ,pour accepter la situation.Là ,il est sonné, quand bien même il paraît calme et impassible.Même pas mal.Mais Sophie n'est pas dupe: viendra le temps de la colère et de l' incompréhension, le temps des reproches et du sentiment d'avoir été trahi,avant que l'accalmie ne se réinstalle et qu'un nouvel équilibre ne puisse se créer. (Page 187).
JOACHIM
Jusqu'ici ,tout va bien.
Dans dix jours à peine,ce sera la fin des vacances d'été et là rentrée des classes,mais pour l'instant ,Joachim peine à croire que le rythme infernal du quotidien va se réenclencher .( Page 13).
Personne ne peut comprendre sans juger, jamais.
Ce n'est pas parce que vous ne comprenez pas son geste qu'il n'a aucun sens. Ce n'est pas parce que vous n'avez rien vu venir qu'il n'y avait rien à voir.