Citations de Amélie Antoine (635)
Machinalement, je range mon jeu de cartes. Je me repasse la scène, en essayant de comprendre pourquoi cette fille s'en est prise à moi avec autant d'agressivité. Qu'est-ce que je lui ai fait ?
Moi qui pensais parvenir en un clin d'oeil à impressionner les autres et à me faire apprécier, il faut croire que je me suis plantée sur toute la ligne. Même si je reste de marbre, ça me laisse un goût amer dans la bouche.
Parce que j'ai la désagréable conviction qu'ici cette fille fait la pluie et le beau temps.
Depuis plus d'un mois, les aboiements avaient envahi ses oreilles, puis son cerveau tout entier, comme si elle n'était plus capable de penser à autre chose. À force d'être dérangée par ce maudit chien toute la journée, elle finissait par avoir l'impression de l'entendre parfois le soir. Des hallucinations auditives insupportables, qui lui faisaient comprendre à quel point subir quelque chose d'anodin en permanence pouvait se transformer en véritable torture.
Pourquoi devrait-il forcément y avoir une raison de ne pas vouloir devenir parent ? Quand quelqu'un déclare qu'il rêve d'un enfant, ça ne vient à l'idée de personne de demander pourquoi. Quand quelqu'un déclare vouloir fonder une famille, personne ne demande la moindre justification...
Il est tellement absorbé par ses inventions, il est tellement tête en l'air qu'il pourrait oublier Félix à l'école ou le mettre dans le four à la place du roti .
Enfin, pour être franche, il y a quand même une chose avec laquelle je ne suis pas très à l'aise, depuis toute petite. C'est... le noir. Je déteste quand il fait tout noir. Ce n'est pas que j'aie la pétoche, hein, cest plutôt quà choisir, je préfère quand il fait jour. Ou quand il y a de la lumière, disons.
Mais voilà, la tristesse ne se partage pas, on est chacun avec sa peine, seul.
Ce n'est pas parce que vous n'avez rien vu venir qu'il n'y avait rien à voir.
- Vous n’êtes pas dans la tête de votre mari, Madame Colombel. J’ai vu tellement de choses dans ce métier que, franchement, je peux vous affirmer qu’on ne connaît jamais vraiment personne. Encore moins les personnes qui partagent notre vie et à qui on a accordé toute notre confiance. Ce n’est pas parce que vous ne comprenez pas son geste qu’il n’a aucun sens. Ce n’est pas parce que vous n’avez rien vu venir qu’il n’avait rien à voir.
Pour la première fois, Léa prend conscience de ce qui est peut-être en train de se jouer. Pour la première fois, elle a mal au cœur comme ont mal au cœur les autres habitants. Et peur importe, au fond, que sa réaction soit en décalage avec celle des autres, comme si elle riait d'une plaisanterie bien qu'après tout le monde s'était esclaffé. Peu importe, parce que quand Léa a décidé de mener un combat, elle finit toujours par le remporter. et il est hors de question qu'elle laisse un inconnu, si riche soit-il, détruire son village en toute impunité.
La vérité, la vérité, ce n'est qu'un mot vide de sens... La vérité n'est jamais objective, tout est toujours partial, déformé par un prisme humain...
L’avenir, c’est celui qu’on s’invente, qu’on rêve, qu’on se crée ; pas celui qu’on nous impose et qui paraît tout tracé avant même notre naissance.
Il marche tête baissée, comme toujours. Être transparent est devenu sa devise. Ne pas se faire remarquer, être le plus terne possible.
Une ombre, un souffle d’air.
Dans la vie, il faut avoir à la fois la force d’accepter ce qu’on ne peut pas changer et le courage de désobéir quand c’est nécessaire. Il faut aussi avoir la sagesse de prendre les bonnes décisions. La sagesse de se battre, et la sagesse de renoncer, parfois.
Ce que je sais, c'est qu'en ce moment, je ne me sens bien nulle part en dehors de mes livres. Je ne me sens à ma place nulle part, comme si j'étais une pièce de puzzle mélangée par mégarde à celles d'un autre. Et qu'on cherchait à tout prix à me faire rentrer dedans, alors que je n'appartiens pas à cette image-là.
Le pire, c'est peut-être bien que je donnerais n'importe quoi pour me découper, me raboter pour être une pièce conforme, une pièce normale.
Mais je n'ai aucune idée de comment m'y prendre...
Solal ne sera plus jamais le sujet d'une phrase au présent, encore moins au futur. Il est condamné à l'imparfait, pour l'éternité.
Ils n'ont pas le droit d'être joyeux en public, sous peine de passer pour des monstres sans coeur, pour des coupables. Il leur est interdit de laisser échapper un rire devant ceux qui connaissent leur histoire, interdit de laisser divaguer leurs pensées vers les choses plus légères.
La pire des solitudes,
Ce n'est pas d'être sans toi.
C'est de vivre à tes côtés
En sentant, jour après jour,
À quel point
Tu ne m'aimes plus.
Au fil des semaines, Louis avait répété avec une détermination bizarre qu'il s'efforçait d'être enfin lui-même, et Rebecca avait tenté d'ignorer la question qui revenait dans sa tête comme une ritournelle : « Et qu'est-ce qu'on fait, s'il s'avère que ce fameux toi-même est un abruti fini ? »
Et le ciel continue d’être bleu.
Et le soleil continue de briller. De la narguer. De piétiner son chagrin.
Regarde comme le monde continue de tourner alors que pour toi tout s’est figé.
Avoir essayé d'être fort trop longtemps engendre la depression, et le harcèlement des mots engendre la faiblesse. La mort n'est que la résultante de tout cela.