AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Amélie Cordonnier (393)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Trancher

Dans deux semaines, le 3 janvier, elle aura quarante ans. Il y a ceux qui regardent D&CO, une semaine pour tout changer. Elle en a deux devant elle, deux pour tout quitter.

Trancher, c’est l’histoire d’une décision impossible, d’une femme sous emprise qui malgré les insultes supporte tout, tant qu’il y aura l’amour. Ou même si l’amour ne se voit plus beaucoup, juste parce qu’elle sait qu’il a existé, et qu’il est là, pas bien loin, tapi dans l’ombre. Elle consigne les insultes sur son portable, tant qu’il peut les stocker. Parce qu’en écrivant la violence, on l’exorcise un peu. Et surtout, on ne l’oublie pas. Quand elle se dit qu’au fond, ce n’est pas si grave, elle voit que si, ça a existé. Qu’elle a souffert, et qu’elle risque de souffrir encore. A moins de trancher.

Pour comprendre cette violence, il y a les origines de cette histoire d’amour. Celle qui avait bien commencé, avec romantisme et clichés à l’appui. Et puis les premières insultes, celles qu’on laisse passer même si elle font mal, parce qu’on se dit que ce ne sont que des mots. Et il y a celles de trop. Celles qu’on ne peut plus endurer.



A travers ce roman court mais incisif, Amélie Cordonnier décrit les mécanismes de l’emprise à travers le portrait d’une femme qui endure la violence et le harcèlement moral de son mari sans jamais se résoudre à partir. L’auteur décrit cette violence de façon très juste, sans jamais tomber dans le mélodrame. Le propos est volontairement cru, car la violence des mots fait autant de mal qu’une gifle en pleine figure. La plume de l’auteur est vive, acerbe et attrape d’emblée son lecteur sans pouvoir le relâcher avant la fin.



Trancher d’Amélie Cordonnier est un premier roman particulièrement fort sur un sujet difficile et dont on parle encore trop peu aujourd’hui, sur la violence sourde au sein d’un couple, et l’emprise qu’un partenaire peut avoir sur l’autre. Une franche réussite ; je suivrai sans hésiter les prochains romans de l’auteur !
Lien : http://laroussebouquine.fr/t..
Commenter  J’apprécie          70
Trancher

Dans ce court roman, le narrateur, extérieur à l'histoire, s'adresse à l'héroïne, dont nous ne connaîtrons pas le prénom, en la tutoyant.



Cela surprend au départ, mais montre le dédoublement de la jeune femme, partagée entre l'amour pour son mari qui la couvre d'insultes et la rabaisse sans cesse et son envie d'arrêter tout et de ne plus subir cette violence verbale qui la détruit.



C'est sa conscience qui lui parle, comme une amie, et la met face à son choix.



Elle doit partir avec ses enfants, Vadim et Romane, arrêter de croire qu'Aurélien, son mari, est guéri.



Elle a juste eu 7 ans de répit, et une petite fille.



Les chapitres sont courts et racontent des scènes de vie, des dérapages verbaux. Il y a très peu de dialogues, juste des insultes.







L'écriture est imagée, parfois un peu trop à mon goût et le style plus "parlé" que poétique...



J'ai observé cette femme maltraitée, émouvante, que j'aurais eu envie de secouer mais ne suis pas entrée dans le personnage, le "tu" mettant de la distance...
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
Commenter  J’apprécie          70
Trancher

Ce livre est raconté à la 2ème personne du singulier et c'est assez déroutant comme si la narratrice se parlait à elle-même. De plus, nous ne connaissons à aucun moment son prénom. Il raconte le combat d'une femme, son amour qui fait mal, son amour pour ses enfants qu'elle veut protéger mais il parle surtout de violence conjugale, ici de violence verbale et psychologique. Des mots qui blessent, crus, amenés avec virulence, brutaux, méprisants... par celui qu'elle aime et qui l'aime en retour. Bref, c'est un roman court, percutant et qui ne laisse pas indifférent. (...)



Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
Lien : http://auchapitre.canalblog...
Commenter  J’apprécie          70
Pas ce soir

💅 Pas ce soir 💅

.

.

.

" Je vais dormir dans la chambre de notre fille" Depuis pas mal de temps Isa et son mari s'éloigne de plus en plus. Tous les deux ont dépassé la cinquantaine mais ce sont toujours aimé comme aux premier jour.

Isa, pourtant semble prendre son envol. Est ce à cause de la ménopause ? Du départ des enfants ?

Isa continue sa petite vie entre le boulot, les copines, le yoga...

Son mari quand à lui le vit très mal, il est frustré, compte les jours où il n'a pas couché avec sa femme. Cela en devient une obsession.

.

.

.

J'ai adoré ce livre, vous allez être transporté à travers le regard du mari en manque, du mari frustré, du mari blessé, du mari égoïste.

Un poil féministe mais sans en faire trop. Une pointe d'humour qui fait du bien.

Une belle découverte ☺️.

.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          61
En garde

Trois ans après les faits, et comme elle l'avait promis à son matri Alexandre et à ses enfants, Amélie Cordonnier a converti en roman l'atroce semestre qu'ils ont vécu.



Ils vivaient tranquillement dans le quinzième arrondissement parisien, où ils avaient acheté un chouette appartement dans un immeuble qui avait pour seuls défauts un manque d'insonorisation et des voisins allergiques au bruit.



Sans doute à la suite de l'achat malheureux d'un punching-ball sur lequel les deux enfants s'étaient bien défoulés, des voisins bien (?) intentionnés ont écrit à la protection de l'enfance dénonçant une suspicion de maltraitance .... 



La machine administrative fut rapidement en branle : entretien de la famille, tous ensemble, puis les enfants seuls ...



Et quelques semaines plus tard, un assistant social s'invitait chez eux à toute heure, aidait le fils à faire ses devoirs de maths, jouait avec la petite, renvoyait la baby-sitter puisqu'il était là pour les surveiller, vidait leurs placards de tous les produits trop gras, trop sucrés ou au nutriscore trop mauvais ... et une fois obtenue leur clé, venait même ses contrôles en l'absence de tous ... 



Jusqu'au jour où il s'est installé, un matelas gonflable et son gonfleur à la main , sa brosse à dents au milieu des leurs, pour une durée indéterminée ...



l'histoire se finit bien, il est parti, la plainte a été classé, mais à la moindre incartade, les enfants pourraient être placés ... 



Un roman qui fait froid dans le dos ... 



Qui n'a jamais crié sur un enfant ? menacé de priver de sport ou de cours de musique si les devoirs n'étaient pas terminé ? Qui a du Nu*ella dans ses placards, des glaces dans le congélateur et des sodas au frigo ? Apparemment ces actions sont répréhensibles ! 



L'histoire se termine bien mais ce roman est digne d'un thriller.



Je ne connaissais pas l'auteur, mais je vais m'empresser de découvrir ses autres opus !  
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          60
En garde

EFFARANT ! 🤯💥



"Madame, Monsieur,

Le service social de Proximité vient d'être saisi d'une information concernant votre enfant dans le cadre du dispositif parisien de protection de l'enfance. Il est chargé d'évaluer la situation de vos

enfants Lou et Gaël et de déterminer avec vous les actions d'aide ou de protection éventuelles dont votre famille pourrait bénéficier."



Voilà comment tout a commencé. Une dénonciation par un appel anomyme au 119. Amélie Cordonnier a vécu l'horreur d'être injustement accusée de maltraitance sur ses enfants. Une seconde lettre l'invite à se rendre à la protection de l'enfance.

Comment affronter ça? Comment faire face? Se défendre? Qui a bien pu passer cet appel?

Les questions sans réponse se multiplient et l'attente est insoutenable. Se répéter un million de fois "ça va aller" et se sentir terriblement impuissant...



"Je vais narguer la honte, gratter nos plaies, extraire nos plus sales souvenirs des cellules gélatineuses de mon cerveau et les disséquer un par un. Ce ne sera pas de I'autofiction, ce sera de la vivisection. Je veux écrire cette histoire. Parce que c'est une expérience plus fervente et plus tranchante que I'oubli."



Si la première partie est autobiographique et raconte le vécu de l'autrice, dans la seconde on passe dans de la pure fiction. Le calvaire de la famille devient immense et l'impact du "cousin" dans leur vie inimaginable. Et une fois pris dans l'engrenage, impossible de s'en défaire.



La tension est grandissante, et les sentiments s'entrechoquent. J'ai adoré cette lecture mais je lai refermé avec un sentiment ambivalent. Le mélange entre réalité et fiction m'a laissé un petit gout amer et certaines choses m'ont semblées absurdes. Je crois que j'aurais apprécié qu'Amélie Cordonnier fasse clairement la part des choses et explique en post-face ce qui relève de la fiction ou non. Peut-être même que j'aurais préféré qu'elle s'en tienne à ce qu'elle a vécu et aux traces que cette dénonciation a laissée sur sa vie et sa famille.



Je retiendrai ce coup de cœur pour la plume d'Amélie, tranchante, incisive qui m'a fait passer par de multiples émotions. Hate de la relire !



Vous aimez cette autrice? Qu'avez-vous pensé de ce roman? Des ouvrages d'Amélie Cordonnier a me conseiller? 😇
Commenter  J’apprécie          62
En garde

Suite à un appel reçu au service de la protection de l’enfance, le monde de la famille Cordonnier s’écroule. Les parents sont soupçonnés de maltraitance.

Trois ans après les faits, l’autrice nous plonge au cœur de son intimité familiale et nous raconte le cauchemar qu’ils ont vécu. À ses côtés, on se retrouve plongés tour à tour dans l’incompréhension, la crainte, le désarroi et la colère.

Avec un rythme soutenu, l’autrice nous embarque avec elle et son histoire nous bouleverse. Très bon livre.
Commenter  J’apprécie          60
Pas ce soir

Comme à son habitude, Amélie Cordonnier nous offre une lecture cash, sans tabou. Cette fois-ci elle nous ouvre la porte de la chambre à coucher d’un couple de cinquantenaires.



Un homme qui compte les jours depuis lesquels il n’a pas pu toucher sa femme. Une femme qui s’apprête à faire chambre à part ne supportant plus de partager ses nuits avec cet homme qu’elle a épousé il y a déjà 23 ans.



Il l’aime. Il ne comprend pas. Elle lui manque. Il se lance dans un combat pour la reconquérir. Mais réussira-t-il à briser la glace qui les sépare ?





Ce que j’apprécie chez Amélie Cordonnier c’est qu’à travers ses livres elle nous propose toujours des thématiques peu habituelles. Avec sa plume percutante elle nous emporte ici au plus près de l’intimité d’un couple.



J’ai trouvé intéressant le parti pris de raconter l’histoire du point de vue de l’homme. Un homme qui souffre. Un homme en manque de tendresse et de sexe qui assiste impuissant à l’éloignement de sa femme.



Ce livre aborde l’usure du couple, la lassitude et la perte de désir. C’est aussi un livre qui met en évidence la difficulté à communiquer, à expliquer ses sentiments, ses doutes, ses incertitudes, ses peurs.



Bref, encore une fois j'ai été séduite par le talent d'Amélie Cordonnier.


Lien : https://orlaneandbooks.wordp..
Commenter  J’apprécie          61
Pas ce soir

« Pas ce soir » relève de la performance d'autrice.

Écrire sur l'abstinence sexuelle masculine est pour une femme un défi un peu casse-gueule.

La sexualité relevant de l'intime, probablement qu'Amélie Cordonnier a recueilli des avis masculins.

Si le ressenti est souvent juste, il a aussi quelques aberrations.

L'abstinence et le refus engendrent pour le mâle une violence animale, qu'ici ne s'exprime jamais.

Le héros du roman a un comportement intellectuel et calculateur de ses désirs, voire un comportement féminin.

J'ai regretté le choix du schéma féministe classique considérant que les hommes ont un seul objectif : « la baise ». Que la souffrance physique liée au refus de sexualité chez l'homme est superficielle, voire futile. Isabelle se moque et raye son mari lors d'une scène de mise au point du couple.

Et lui acquiesce et demande pardon !

Hum, difficile d'y croire.

Passées quelques invraisemblances, l'écriture d'Amélie Cordonnier est impressionnante d'énergie.

J'ai aimé sa liberté d'insérer des paroles de chansons dans le récit ou des pictogrammes dans le texte.

C'est un roman original, sans complaisance.
Commenter  J’apprécie          60
Pas ce soir

Avec ce récit, Amélie Cordonnier nous plonge dans la tête d’un homme de cinquante ans soumis à une mise à distance par sa femme, elle-même bouleversée par le départ de sa dernière fille et les prémices de la ménopause. Isa a décidé de faire chambre à part et après 20 ans de vie commune heureuse, c’est une véritable blessure pour ce mari délaissé.



« Ah, bah d’accord. Ils en sont donc arrivés là…Des mois qu’ils couchent en décalé, des mois qu’il la trouve systématiquement endormie quand il la rejoint. Des semaines qu’il se demandait comment elle faisait pour trouver si vite le sommeil avant de tomber sur la boite de Donormyl. C’était déjà pathétique. La triste petite misère de la conjugalité. Mais alors là… Là, c’est encore autre chose. Un sale palier franchi. Un échelon supplémentaire gravi sur l’échelle de la désespérance. » (extrait de l'incipit)



La plume d’A. Cordonnier narre et dissèque avec élégance, parfois poésie, le parcours psychologique de cet homme malheureux, incapable de communiquer avec sa femme dont il aimerait tant se rapprocher à nouveau. Un compteur devient obsessionnel : le nombre de jours passés sans faire l’amour. Et se succèdent ses questions, ses colères, ses hypothèses pour mieux comprendre la décision d’Isa et faire changer les choses.

Un sujet tabou vraiment bien traité, l’originalité réside dans le fait de raconter les faits du point de vue de l’homme. Si le récit peut parfois sembler long, l’autrice réussit à maintenir une certaine tension dans la narration et l’on comprend aisément comment le silence s’est installé au sein de ce couple autrefois si complice…Peuvent-ils encore rétablir un dialogue après un silence et une abstinence d’un an malgré un amour encore vivant ? Un roman original et touchant…

Commenter  J’apprécie          60
Pas ce soir

Un couple qui s'éloigne, se distancie, imperceptiblement, les corps qui se séparent…



Et tout d'un coup, voilà 200 jours qu'on ne se touche plus, 300, plus ? Et puis, chambre à part pour mieux dormir…



Amélie Cordonnier se met dans la peau d'un homme qui voit sa femme s'éloigner et qui crève de désir pour elle sans réussir à la rattraper dans une totale absence de dialogue


Lien : https://www.noid.ch/pas-ce-s..
Commenter  J’apprécie          60
Pas ce soir

Une fois de plus Amélie Cordonnier aborde un sujet intime mais néanmoins tabou, l'abstinence sexuelle contrainte au sein du couple. À travers le regard et le psyché d’un mari blessé, elle nous invite dans la couche conjugale d'un homme et de sa femme pour autopsier leur sexualité disparue.



La petite dernière a quitté le nid, une chambre se libère et l'occasion d'une bonne nuit de sommeil pour cette femme épuisée qui refuse tout contact charnel avec son mari depuis de longs mois, se dessine. Oui mais voilà, la nuit s'étire, se renouvelle par tacite reconduction. Du coup Monsieur s'interroge. Ses ronflements sont certainement la cause de cet éloignement physique. Dès lors, il demandera conseil à son ami pharmacien qui lui recommandera l'usage des patchs supposés réduire son tapage nocturne. Malgré ses précautions, sa femme continue à l'éviter la nuit puis progressivement le jour et la nuit. Elle utilise tous les stratagèmes possibles et inimaginables pour l'esquiver. Leur peau ne s'effleure plus. Aucune proximité. Dès qu'ils se retrouvent seuls, elle file s'isoler prétextant un travail à terminer, un livre à lire, un état de fatigue. Lorsqu'ils sont au restaurant avec des amis, elle sauve les apparences. Si elle consent à s'assoir à ses côtés ce n'est qu'en érigeant une séparation entre eux que ce soit avec son sac, son manteau, son écharpe. Cette situation devient insupportable. Pourtant il fait tout pour plaire à sa femme. Il se charge de toutes les corvées ménagères, lui cuisine ses plats favoris, l'emmène voir Honfleur, il entreprend même un régime. Mais rien n'y fait. Rien ne change. La libido de Madame demeure négative. Plus il déploiera d'énergie à la reconquérir, plus elle restera indifférente. Plus elle lui résiste, plus il devient obsédé. Il ne pense qu'à ça. C'est simple, il a une bite à la place du cerveau. Au bureau, il ne peut s'empêcher de penser à la supposée vie sexuelle épanouissante de ses collègues. Lorsqu'il croise une femme dans la rue, les transports, il ne l'envisage que sexuellement. Dès lors et pour ne pas sombrer dans cette folie qui pointe, sa libido va trouver refuge sur les sites pornos et les sextoys. Il ira même jusqu'à s'inscrire sur un site de rencontres extraconjugales. Ce n'est qu'au prix d'une succession de petits évènements que Madame sortira de son violent mutisme.



Pas ce soir est plus qu'un roman. Il est l'autopsie de l'abstinence sexuelle subie. Comme à l'accoutumée, Amélie Cordonnier analyse à l'infini les impacts d'une situation taboue. La chasteté devient synonyme de silence, d'incommunicabilité. Qu'il est violent le mutisme de cette femme qui impose ses choix sans concertation. Qu'il est obsédant ce manque pour celui qui ne comprend pas. Qu'il m'a agacé cet homme qui subit sans réagir, sans provoquer une discussion franche. Qu'elle m'a énervée cette femme qui impose sans expliquer. On m'a qu'une envie, leur crier de se parler, parce qu'on le sait tous, si au sein du couple le sexe a son importance, le ciment c'est vraiment la communication.



Bien que très cru et très tranchant, Pas ce soir n'en reste pas moins un roman empreint d'une certaine délicatesse et d'un réalisme avéré. En endossant le costume de l'époux délaissé et plaintif, en étant le porte-voix de cet homme, Amélie Cordonnier a relevé un sacré défi. Une performance qui je l'espère, ne lui aura pas provoqué d'interminables migraines.


Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
Commenter  J’apprécie          60
Pas ce soir

"Désolé, ne m'en veut pas, mais je dormirai tellement mieux là-bas." C'est sur cette phrase que débute ce roman. Ce soir là, Isa annonce à son mari qu'elle va dormir dans le lit de leur fille. Pour lui, c'est l'incompréhension. Il l'aime depuis plus de vingt ans. Il la désire toujours mais c'est vrai qu'il en vient à compter les mois, les semaines et les jours depuis qu'ils n'ont plus fait l'amour. Plus de huit mois de traversé du désert. Et pour lui, cette annonce est le coup de grâce. Pire elle fait tout pour qu'aucun contact physique ne soit possible entre eux. Il n'y a plus non plus de petits mots doux.

Malgré la distance qui s'installe, il ne s'avoue pas vaincu. Il veut retrouver sa femme. Et puis, il n'en peux plus de cette abstinence forcée. Il ne pense qu'à ça !



Ce nouveau roman d'Amélie Cordonnier m'a dérouté car je m'attendais, comme pour ses deux premiers romans, à lire la vision de la femme sur son couple, le pourquoi de son refus, ... donc oui, cela m'a troublé. Du fait que l'on voit cela du point de vue de l'homme, le vocabulaire est plus cru, l'importance du sexe qui est vital voir maladif à certains passages. C'est une autre vision du couple que l'autrice nous donne à voir. C'est réussit.
Commenter  J’apprécie          60
Pas ce soir

« Pas ce soir » est l’histoire d’un couple qui ne fait plus l’amour. Une fois les enfants partis, les contingences familiales gérées, chacun retourne à sa vie, à son boulot, à ses amis et à ses emmerdes. « Les occasions » se font plus rares malgré le temps disponible, on se met à les compter. Le narrateur se rend bien compte que l’on passe de rarement à plus du tout. Jusqu’au jour où, Isa déménage ses affaires dans la chambre de sa fille, sans explication vraiment crédible, simplement en affirmant qu’elle dormira mieux « là-bas ». C’est le choc. D’autant que ce phénomène de « chambre à part » s’éternise, prend toute la place dans la tête de Monsieur, que l’absence de sexe devient une obsession. Un roman atypique qui traite d’un sujet tabou : le désert sexuel du couple dans notre société pourtant hyper sexualisée. Amélie Cordonnier y aborde aussi l’amertume d’un homme que ce brusque revirement de situation fait souffrir, les silences, les évitements orchestrés. Une certaine comédie du bonheur en public, une dictature conjugale en privé.



Deux cent cinquante pages dans la tête d’un homme qui passe par tous les états pour tenter de comprendre ce qui se joue dans son couple. Une prouesse narrative qui ne démérite pas, ni dans l’expression des émotions ni dans la narration riche en références culturelles ou en jeux de mots. Face à ces confidences, souvent très intimes, le silence assourdissant d’Isa qui ne veut ni voir ni entendre, qui évite, s’échappe, se cache avec ses bouquins dans la petite chambre laissée vide par sa fille. Un fossé colossal entre le verbiage incessant de Monsieur et le mutisme de Madame. Isa ne s’exprimera que deux fois dans tout le roman, mais quand elle le fait, ses mots giflent, brisent, lapident. Le passage du temps, l’usure du couple qui a élevé deux enfants et se retrouve désormais seul est parfaitement décortiqué ici. Pendant 20 ans, ils ont évolué parallèlement. Ils sont désormais à des tournants de leurs vies où ils ne désirent plus la même chose : l’un est fébrile à l’idée du retour d’une complicité forcée mais bienvenue, l’autre n’aspire qu’au calme, au silence et à solitude. Heureusement, il reste des ersatz pour se soulager de tout ce désir non consommé. Amélie Cordonnier déploie alors le panel des soulagements offerts au corps pour se décharger de toutes les tensions. Il est venu ce temps de la misère sexuelle. Fine observatrice de changements de société, l’auteur s’en donne à cœur joie dans l’exploration des chemins de traverse et du champ des possibles.



Mais… parce qu’il y a un mais… qui pour une fois, ne concerne pas le fond, l’écriture ou la construction… Le mais concerne uniquement mes émotions vis-à-vis du personnage masculin, un sentiment totalement subjectif qui n’entravera pas tous les points positifs que je viens de citer.



Moi, moi, moi, moi, moi, moi je, moi je, moi je. Deux cent cinquante pages d’une litanie sans fin, deux cent cinquante pages de gémissements et de plaintes. Deux cent cinquante pages d’une insupportable oraison funèbre : moi et ma queue. Que sommes-nous devenus depuis que nous sommes relégués à la niche ? Si l’idée première du roman, se mettre dans la tête d’un homme plutôt que dans celle d’une femme était réjouissante, cela a déclenché chez moi des réactions épidermiques vis-à-vis de Monsieur, car, nous repassons du côté de clichés discutables : l’homme est une bête de sexe qui ne pense qu’à ça, un obsédé qui sexualise absolument tout, et madame une pauvre femme frigide, bornée, voire maltraitante, sans désir et sans envie qui fait souffrir son petit mari en refusant d’accomplir son « devoir conjugal ». Les cent vingt premières pages (du reste magnifiquement écrites, je le répète) ont été insupportables de gémissements et de jérémiades, sans évoquer un seul moment ce truc, là, qu’on fait parfois dans un couple quand on est réellement unis… Mais si, ce truc, là qui consiste à ouvrir la bouche (non, ce n’est pas ça, cherchez encore), mais si, ce truc là où on bouge les lèvres, la langue et il y a un truc qui sort ? SE PARLER ! COMMUNIQUER ! CHERCHER À COMPRENDRE ! Alors, je dois bien avouer que lorsque Monsieur finit par disjoncter et par cracher sa valda, et qu’Isa le colle littéralement au mur avec des mots, j’ai presque eu un orgasme !! À force de penser avec son deuxième cerveau (non, pas le ventre, plus bas), Monsieur ne s’est jamais vraiment posé la question du Pourquoi sans envisager trop facilement la disparition des sentiments. Pourquoi ma femme va-t-elle dormir ailleurs ? Pourquoi me fuit-elle ? Pourquoi a-t-elle besoin de cette solitude ? Honnêtement, j’ai eu envie de le baffer, tellement sa personnalité autocentrée m’a excédée. Tellement l’absence même de l’idée de communication m’a tapé sur les nerfs. Sur une journée de 24 heures, disons que Monsieur dort 6h. Il lui reste donc 18 heures pour penser au cul. Il ne fait que ça. Quand il n’y pense pas, il en regarde sur YouPorn et consorts, et fantasme, fantasme, fantasme bien plus qu’il ne parle. Si Monsieur ne baise pas, Monsieur éjacule vraiment beaucoup, éjacule tellement qu’il pourrait repeupler la planète.



Me voilà donc devant un singulier dilemme, rarement éprouvé. Si j’ai aimé le sujet abordé, l’écriture fine, intelligente, l’habileté avec laquelle Amélie Cordonnier déploie et le cheminement des pensées, et les trajectoires de soulagement du corps, j’ai été passablement excédée par ce mec qui semble vouloir récupérer ce qu’il croit lui être dû sans jamais essayer de comprendre les émotions de sa femme. Peut-être parce que je suis une femme… peut-être parce que je comprends et compatis aux arguments d’Isa…. Peut-être parce que ce passage de la vie, si brillamment décrit dans le livre ne se fait pas sans heurts, sans collisions, et sans frictions. Parce qu’on a beau vous prévenir, la réalité dépasse de loin la fiction… Parions que si la situation avait été inversée, Madame en demande constante et Monsieur en posture d’évitement, les constats auraient été différents et les conclusions aussi… Je crois que cette idée m’énerve encore plus….



Il n’en reste pas moins qu’Amélie Cordonnier a su capter les enjeux, a su dire sans prendre de pincettes la réalité crue d’un tournant de vie décisif et épineux.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
Commenter  J’apprécie          60
Pas ce soir

Pas ce soir aborde un thème de la vie quotidienne d'un couple dans la société actuelle.

Le style est brut, simple, sans artifices....vrai.

Le fait que le narrateur soit l'homme fait, pour moi, la force du livre. On a plus souvent l'habitude de lire les ressentis féminins alors c'est toujours intéressant d'avoir un peu les impressions du sexe opposé.

C'est clairement un roman intéressant, actuel, original.

Le titre est explicite, bien trouvé. Il est à l'image de l'écriture. Il se lit vite, pour autant il est assez intense.

Un livre marquant de cette rentrée hivernale.
Commenter  J’apprécie          60
Trancher

Un court roman sur les violences verbales (mais pas que...) au sein d'un couple.

Elle pensait qu'Aurélien était "guéri" puisqu'il a passé 7 ans sans l'insulter, et un jour ça revient, comme avant. Alors on fait comme si rien ne s'était passé ou on tranche net ?



C'est un roman intéressant sur l'indécision qu'a cette femme à propos de l'avenir de son couple. Partira, partira pas. Les enfants au milieu, comme témoins.

C'était intéressant mais pas mon préféré sur le sujet. La fin m'a laissée perplexe mais elle change de ce que j'ai eu l'habitude de lire, donc un bon point.

Commenter  J’apprécie          60
Un loup quelque part

Elle a déjà une fille de 8 ans et vient d'accoucher du petit dernier Alban. Lors d'une visite de contrôle chez le pédiatre, elle aperçoit une petite tâche brune sur le cou de son bébé. Pour le pédiatre ce n'est rien. Mais les jours passent et Alban se recouvre de tâches brunes. Paniquée, elle revoit le pédiatre qui lui demande si son mari est bien le père de l'enfant car pour lui, pas de doute, cet enfant a des origines métisses. Et là, tout s'écroule pour elle. Elle appelle son père deux fois pour savoir si dans sa famille, il n'y aurait pas des métisses dans les générations antérieures. Et ce père lui confie le grand secret. Elle a été adoptée.

Dès ce jour, elle va paniquer, se renfermer, cacher ce bébé qui change de couleur et qu'elle n'arrive plus à aimer, l'emmitoufler, le maquiller pour que personne ne voit sa métamorphose.



Comme son tout premier roman, Amélie Cordonnier s'attache à décrire les sentiments et le ressentie d'une femme. Elle trouve les mots pour décrire la tragédie qu'elle ressent intérieurement, nous pose devant les yeux comme cette femme perd pieds devant ce bébé qu'elle en vient à ne plus désirer et aimer. Sa plume est poétique, rime et emporte le lecteur dans la dérive des sentiments de cette maman qui découvre un passé alors caché.

Cette autrice était déjà un coup de coeur avec son premier romans Trancher et avec ce deuxième opus cela se confirme.
Commenter  J’apprécie          60
Un loup quelque part

Un roman atypique fort bien écrit qui m'a beaucoup dérangé dans ses premiers chapitres et que j'ai même failli abandonner, tant certains passages me mettaient mal à l'aise, probablement en raison du thème. On y découvre une mère qui se met à détester son bébé, à le rejeter, voire le maltraiter... Certaines scènes sont difficiles à lire.

Mais je l'ai repris, sentant qu'il fallait poursuivre pour savoir vers quoi l'auteur voulait nous emmener.

La deuxième partie du livre m'a énormément plu. J'ai apprécié la finesse de l'analyse des sentiments, la délicatesse des mots, la profondeur des émotions les plus intimes.

Ce roman, plus abouti que Trancher dont la fin m'avait laissé un sentiment d'inachevé, fait partie des textes qui nous interpellent et qui posent des questions essentielles sur la complexité des sentiments humains. Amélie Cordonnier semble en être experte. Je recommande cette lecture atypique.

Commenter  J’apprécie          60
Un loup quelque part

Dur, émouvant, bouleversant mais nécessaire. Ce livre qui me faisait tant envie mais aussi si peur, et que j'ai attendu avant d'ouvrir, a été une lecture qui m'a ouvert les yeux sur un sentiment que je ne pensais pas possible...celui du rejet de son enfant.

▪️

Ici c'est le cas de cette maman qui découvre que son bébé ne correspond pas à l'idée qu'elle s'en était faite. Elle ne focalise plus que sur cette tâche qui est apparue sur son fils et qui ne fait que s'agrandir de jour en jour. Commence alors un engrenage de pensées malsaines, puisqu'elle n'éprouve pas une once d'amour pour son enfant et sa différence...

▪️

"Son problème à elle n'est pas qu'elle est raciste ou qu'elle n'a pas l'instinct maternelle, non. Son problème à elle c'est qu'elle n'aime pas son enfant."

▪️

Comment vivre avec de telles pensées? Comment apprivoiser des idées aussi noires que celle de voir son enfant mort et tenter malgré tout de les surmonter?

▪️

Ce qui est tragique dans ce récit, c'est la dépression dans laquelle sombre cette maman, rongée toutefois par la culpabilité de ses pensées malsaines qui la terrassent de jour en jour. Pour elle, aimer son enfant dès la naissance, ce n'est pas inné, c'est une chance...

▪️

J'ai été bouleversée, encore une fois mon cœur de maman en a pris un coup! Ce récit est oppressant, étouffant et m'a mise très mal à l'aise parfois...La plume est vive, l'histoire rythmée, je l'ai lu d'une traite tant il était prenant!

▪️

Si vous en avez le courage, lisez-le, il en vaut vraiment le détour!

▪️

"Il y a toujours un loup quelque part et personne ne peut dribbler le destin".


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60
Un loup quelque part

Une lecture d'une rare musicalité, rythmée par les émotions d'une mère qui ne peut pas aimer son enfant. Tout au long de la comparaison avec La Métamorphose, on observe la naissance de ce rejet et son évolution...

Ici pas de maternage ou de maman parfaite, mais plutôt la culpabilité de ne pas réussir à aimer son enfant. Surtout lorsqu'il est si différent de ce qu on l'avait imaginé... une résilience est elle possible?

Un beau livre, un coup de coeur, il se lit vite et est très bien rythmé.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Amélie Cordonnier (914)Voir plus

Quiz Voir plus

Rimbaud

Quel est son prénom ?

Charles
Arthur
Paul
Alphonse

10 questions
388 lecteurs ont répondu
Thème : Arthur RimbaudCréer un quiz sur cet auteur

{* *}