Critiques de Andrea H. Japp (603)
Il s’agit du roman qui se situe juste avant la croix de Perdition. L’histoire est un peu difficile à résumer car de nombreuses intrigues se croisent et même si on se doute rapidement que toutes mènent au même point, l’auteur est douée pour déstabiliser nos croyances au moment où l’on s’y attend le moins. Les personnages sont très attachants notamment l’abbesse, Plaisance de Champlois ou Hermione de Ganvray. La palette des personnages est très variée afin de bien desservir l’intrigue du roman.
J’ai beaucoup aimé l’aspect historique de ce roman pour lequel l’auteur semble s’être très bien documenté. Mais c’est aussi ce qui m’a un peu gêné par moment, on a un peu l’impression que l’auteur veut absolument mettre dans le roman toutes ses recherches, cela se ressent surtout dans la description des tenues. Le vocabulaire est parfois difficile, je me suis interrogé sur le sens précis de deux ou trois mots mais comme j’étais glissé au fond de mon lit, j’ai eu la flegme d’attraper mon dico.
Je conseille néanmoins la lecture de ce livre car c’est une vraie plongée dans le passé.
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Dans l'Enfer de Dante, le septième cercle, le plus concentrique, est occupé par les traîtres et les lâches.
Ann Hawk était au volant lors de l'accident qui a coûté la vie à son fils et son mari. Elle n'a pensé qu'à sa propre survie durant les quelques secondes avant l'explosion de la voiture.
Bien qu'en état de choc, elle a repris son travail dans un cabinet de conseil aux entreprises. Mais elle ressent une sorte d'urgence à agir, qui reste vague jusqu'à ce que se précisent des impressions paranormales en rapport avec le meurtre d'une journaliste d'investigation. Pour comprendre, Ann s'associe avec Richard Codrington, qui avait co-signé un des articles primés de Clara Saragan.
Andrea H. Japp adopte une manière d'écrire économe, très incisive et sans effets superflus, qui rend comme au ralenti le décalage entre la succession rapide des événements et le ressenti du narrateur.
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Excellent ! J'ai beaucoup appréciée cette intrigue ou se mêle l'art de l'enquête à celui des mathématiques. L'agent James Irwin Cagney, du FBI va faire appel à une mathématicienne reconnue (qui a mis au point une méthode basée sur le croisement informatique de probabilités et de variantes), ceci afin de l'aider à élucider le meurtre.
Le jeu des personnages est intéressant et se poursuit dans un autre livre d 'Andrea Japp : "Le sacrifice du papillon"
http://www.babelio.com/livres/Japp-Le-Sacrifice-du-papillon/26356
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De retour dans le Moyen Age où une femme est contrainte de se faire passer pour un homme et de prendre le métier de son père pour échapper à ceux qui la pourchasse.
De la fameuse Pierre rouge, on ne sait pas grand chose, si ce n'est que tout le monde la cherche sans jamais la trouver. Dommage, j'aurais aimé plus de précision sur cet objet convoité.
Un parrallèle intéressant avec la Bête du Gévaudan et une seigneur rousse pleine de ressources.
Mais toujours ces termes moyenâgeux (pardon, médiévaux) qui ralentissent la lecture.
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une trilogie sympa à lire
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au 14ème siècle, le Vatican s'acharne sur Agnès de Souarcy. Découverte d'une femme juste et de caractère au moyen-age qui résiste à l'inquisition et au pouvoir séculaire des hommes et d'une Eglise puissante.
Histoire passionnante, qu'on lit d'un trait.
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Ce roman historique en quatre tomes, bâti comme un polar, n'est pas à proprement parler un chef-d'oeuvre mais se laisse lire malgré tout sans déplaisir.
Les empoisonnements en série des moniales de l'abbaye des Clairets rappellent vaguement les mystérieux crimes dont sont victimes les moines du Nom de la Rose d'Umberto Eco. Un petit reproche tout de même, on se perd quelque peu dans cette foule de personnages trop lisses pour ne pas finir par les mélanger au bout du compte. En dehors de leur nom et leur tâche au sein du couvent toutes les moniales se ressemblent plus ou moins et cela fait perdre considérablement de l'intérêt à l'enquête.
En dehors de ça, les quatre tomes d'Andrea Japp conservent une facture classique du roman historique type. Bien construit dans l'ensemble, facile à lire mais sans surprise.
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Un suspens qui vous tient en haleine tout au long du récit. Dans cette magnifique fresque historique se mèle avec brio et dextérité la maitrise de l'auteur dans son style d'écrit et le genre dans lequel elle excelle.
Un "Polar" d'une qualité littérairetrès rare.
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Assez long à démarrer et plutôt bavard, le roman s'améliore au fil de l'intrigue pour devenir vraiment pas mal. Tout ça avec des personnages intéressants.
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1605. France, Abbaye de femmes des Clairets (ancien conté du Perche). Plaisance de Champlois, la mère abbesse âgée de 15 ans, doit faire face à plusieurs ennemis : ceux du dehors, qui tentent de récupérer un mystérieux coffre soustrait à un vendeur en Egypte plusieurs années auparavant, et ceux du dedans, les religieuses qui refusent l'autorité qui est devenue la sienne à la mort prématurée de sa mère adoptive, Catherine de Normilly, la précédente abbesse. La révolte couve. Une jeune moniale est retrouvée assassinée, étranglée. Une autre a trouvé refuge dans l'abbaye et cherche l'autre moitié d'un mystérieux dyptique qu'a peint son amant avant qu'il ne meure égorgé. Un secret y est dissimulé. Au moment où Plaisance décide de requérir l'aide du comte Aimery de Mortagne, celui-ci s'invite car il désire enquêter sur les motivations qui ont conduit le vil Monseigneur de Valézan à faire déplacer un groupe de lépreux depuis ses terres, en direction de l'abbaye des Clairets. Comme sur un échiquier, les pions s'avancent, masqués.
Mon avis
Avec Monestarium, nous entrons dans l'univers impitoyable du moyen âge : ses guerres, ses famines, ses croyances, ses mortifications. L'intrigue se situe dans l'ancien comté du Perche, pour ceux qui ignorent où cela se situe, c'est entre Chartres et Alençon. L'excellente Andrea H. Japp nous écrit une sorte de huis clos au coeur d'un monastère imaginaire (que j'ai imaginé comme l'abbaye de Sénanque). Les soeurs qui y vivent se "tirent dans les pattes", cherchant parfois autre chose que l'amour de dieu ! J'avoue avoir été très intéressée par la lecture de ce roman, y fourmillent un grand nombre de détails, la rédaction du carnet de bord de la mère abbesse où elle écrit le quotidien de l'abbaye (dépenses, achats, dons, évènements,...). Nous découvrons aussi le contenu des assiettes :
"Clotilde Bouvier avait rivalisé d'inventivité en ce soir de maigre. Une terrine d'oeufs d'assellus au lait fermenté et au vin, servie sur de fins tranchoirs, constituaient le premier service. (p.194)"
Nous imaginons le froid qui régnait dans les bâtisses, la faim qui creusait le ventre des petits paysans.
"Plaisance savait : certains monastères jetaient leur détritus de nourriture par-dessus leur mur d'enceinte. Ils les lançaient aux miséreux comme à des bêtes. Les affamés se battaient au pied de la muraille pour arracher quelques bouchées, la plupart du temps gâtées. Dans d'autres, les serviteurs de cuisine ou les celliers les vendaient ou les troquaient, contre quelques fretins, ou les charmes d'une gamine, avec l'approbation tacites des frères officiers. (p.253)"
Les habitantes des Clairets sont des religieuses bernardines, je suppose que leur vêtement n'a guère changé depuis l'époque (tout en blanc).
"La main d'une moniale dont la robe blanche se confondait avec la neige. Marie-Gillette avança comme dans un rêve vers le corps, escortée par les plaintes sèches des poteries qu'elle écrasait sous ses pas. Figée, elle détailla le visage bleui, les lèvres boursouflées d'un violet presque noir dont sortait une langue gonflée, les immenses yeux bleus ouverts sur le néant... (p.143)"
Ce livre est aussi une manière de plonger dans les manigances politique de l'époque : exécutions sommaires pour "raison d'état", crainte du pouvoir de l'église, peur panique d'admettre une autre vérité que ce que disent les écritures saintes. Et j'ai trouvé l'intrigue des plus réussies ! Je recommande ce genre de lecture à ceux qu'une galerie de personnages n'affole pas. Notons , pour une meilleure compréhension du texte et du contexte, de nombreuses explications de bas de page, assortis d'une annexe historique et d'un glossaire à la fin du livre.
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Une de mes auteures contemporaines préférées.
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Un très bon roman médiéval en huis clos dans une abbaye de femmes en proie à un assassin sans scrupules. Nulle enquête policière à la Cadfaël, mais beaucoup de documentation, de données sur l'époque et le lieu. Une ambiance recrée avec brio pour le plus grand plaisir du lecteur sensible au réalisme des descriptions.
L'intrigue reste assez flou. Parfois on perd le fil, ne sachant plus trop pourquoi l'on en est arrivé là. Et le dénouement, bien qu'heureux, laisse un peu sur sa faim car tout est trop vite éclairci. On aurait souhaité plus de détails, plus de temps pour digérer certaines informations et plus de présence de certains personnages, longtemps suivis dans le roman, mais escamotés au final.
Ceci dit, certainement pour l'instant le meilleur roman de la sélection du Prix Polar du Livre de Poche...
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