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Critiques de Anne Bert (76)
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Perle

Évidemment, avant d’entamer ce bouquin, vous devez savoir que vous y croiserez fortement des scènes de sexe décrites explicitement. Par contre, là où ce livre fait exception, c’est dans la plume, les mots. L’auteure réussie à nous en mettre plein la vue avec des phrases qui nous fait presque oublier que nous sommes témoins d’une relation intime intense. C’est à vrai dire plus qu’un roman érotique, cette classification ne convient pas particulièrement, mais c’est la seule qui existe.



Outre la plume, il y a les personnages. X, ou perle, est avide de découvertes et de plaisirs charnels. Elle s’y consacre d’abord jusqu’à s’y sentir étouffé. Cette évolution de l’héroïne vers une sexualité moins brutale est d’un réalisme saisissant. Ses partenaires aussi sont différents avec le temps. Tout d’abord l’homme qui représente un père, une forme de protection émotionnelle, elle terminera le récit avec quelqu’un qui lui permet de s’épanouir tout en approchant l’érotisme sous diverses facettes.



Dans ces pages, plusieurs types de fantasmes sont abordés. D’ailleurs, Anne Bert réussit un petit tour de passe-passe. Pour ne pas tomber dans la bestialité, elle contourne en inventant une espèce vivante inexistante, les animalcules (des minis-verges sur pattes qui rends les femmes nymphomanes et sauvages). Ce saut dans le « fantastique » est rafraîchissant. On y côtoie aussi les formules d’usage, c’est à dire, la bisexualité, le voyeurisme, l’exhibition. Elle va même jusqu’à y insérer (c’est le bon terme) une pénétration anale chez un homme. Une dominatrice surprenante que certains affectionneront.



Le seul défaut vient également de sa qualité. C’est véritablement bien écrit, mais on y perçoit certaines envolées lyriques qui ont freiné mon appréciation. Quelques phrases que j’ai senti poussé à un extrême ou bien des poèmes (d’un de ses amants) qui m’ont rebuté. Je déteste la versification. De plus, puisque la plume est jolie, nous en perdons un peu de cette tournure pornographique crue qui plaît tant aux hommes. Comme vous pouvez le constater, il y a un soupçon de défauts pour de si grandes qualités !



Finalement,



Un roman érotique à lire et à relire avec délectation. La plume sublime, les personnages réalistes et la petite touche fantastique apportée à certaines scènes combleront certainement vos désirs. Laissez-vous tenter. 9/10



On aime : la plume, la trame, les personnages, les thèmes



On n’aime pas : un peu trop d’envolées lyriques.
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Perle

Perle est née sous X. A l’adolescence, elle découvre grâce à la littérature que cette lettre symbole pour elle d’abandon parental possède aussi une portée des plus sensuelles. Se livrant sans plaisir aux nuits interlopes parisiennes et à un amant, politicien reconnu, lui faisant découvrir des pratiques extrêmes auxquelles elle peine à donner du sens, Perle décide un jour de tout plaquer pour se reconstruire dans les marais de Brière, au bord de l’océan Atlantique. C’est là qu’elle croisera le beau et taiseux Alanik, un marinier avec lequel elle va vivre une histoire d’amour aussi puissante que singulière.



Un roman très charnel qui s’égare parfois sur des sentiers où je n’ai pas eu envie de le suivre (notamment certains aspects fantastiques liés aux légendes locales) mais que j’ai trouvé dans l’ensemble très maîtrisé et sans complexe. Le portrait de Perle, femme libre assumant ses désirs, et la relation très particulière qu’elle noue avec Alanik offrent à l’histoire une profondeur qu’il est rare de trouver dans des récits de ce genre. Le corps est ici partout présent, loin de toute représentation aseptisée. Les épisodes coquins s’enchaînent avec une grande variété, plus ou moins émoustillants mais toujours mis en scène avec classe et sobriété, portés par une écriture à la fois crue et poétique.



Un roman érotique particulièrement littéraire, c’est suffisamment rare pour être souligné. J’ai également apprécié le fait que les amants de passage de Perle prenaient systématiquement la peine d’enfiler un préservatif avant de passer aux choses sérieuses. Et c’est loin d’être un simple détail à mes yeux…
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L'eau à la bouche

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Perle

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Le tout dernier été

Anne Bert, bien qu'auteure prolixe, est surtout connue pour son dernier combat. A l'aube de ses soixante ans, le couperet tombe : maladie de Charcot. Dès lors, elle sait que son avenir se comptera en mois, en semaines, en jours. Elle a lutté de toutes ses forces mais son corps a fini par l'abandonner. Elle a donc décidé de médiatiser sa maladie, la déchéance de son corps, son désir de mourir sans attendre d'être enfermée dans ce corps qui ne lui appartiendrait plus.



Un livre merveilleux de pudeur, de profondeur. En aucun cas larmoyant. Je me suis même surprise à le lire avec une certaine distance, non pas pour me rassurer (ça n'est pas moi, ouf!), mais parce que les mots choisis sont si personnels, les lieux familiers me sont si étrangers. Ce livre est une ode aux souvenirs de la vie, à la beauté de la nature, à l'amour pour nos êtres aimés.



Interdire à quelqu'un, en pleine possession de ses moyens intellectuels, le droit de mourir... Et garder les bras croisés en le regardant implorer d'abréger ses souffrances "stop, je ne veux plus, laissez-moi partir, aidez-moi à partir car je ne le peux pas, physiquement, je ne le peux pas", c'est inhumain. Satan ne ferait pas pire. Qui sommes-nous pour imposer une double peine? Sous couvert de quel argument "bien-pensant" nous cachons-nous pour ne pas avoir à réfléchir ? Nous faisons plus preuve de bienveillance avec nos animaux chéris qu'avec nos êtres chers... N'y a-t-il pas une injustice et un manque de logique ici? Le débat ne mérite t'il pas d'être ouvert?



Anne Bert ne juge pas. Ce n'est ni un pamphlet contre, ni un plaidoyer pour.



C'est juste sa vie, son corps, sa souffrance, sa déchéance, sa solitude face à l'inévitable.



Un livre fort, unique, je vous le conseille fortement.
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Le tout dernier été

Anne Bert aime tellement la vie qu'elle ne peut se résoudre à vivre à moitié c’est-à-dire dépendante des autres pour accomplir tous les actes de sa vie quotidienne. Elle est en effet atteinte de la maladie de Charcot. Alors comme la France ne lui permet pas de décider de mourir, c’est en Belgique qu’elle trouvera des passeurs de vie qui l’accompagneront dans ses derniers instants de vie.

Et c’est durant son dernier été qu’elle rédige ce récit qu’elle décrit comme « des fragments de ce face à face avec la finitude, une histoire qui échappe à la chronologie. » 17 chapitres pour découvrir qui elle est, ce qui la fait vibrer, la terrible annonce de sa maladie, ses souffrances, sa famille, son entourage familial.

Malgré la gravité du sujet, j’ai trouvé qu’Anne Bert nous donnait à voir son goût pour la vie et ce qui en faisait le sel pour elle à travers de brefs moments qui pourraient être comme piochés sur le vif. Je n’ai pas lu ce livre comme un acte militant pour le droit à mourir mais comme le témoignage d’une femme qui choisit en conscience de cesser de vivre une vie qu’elle juge insupportable pour elle. J’ai bien aimé et en même temps j’ai préféré En souvenir d’André de Martin Winckler et Tout s’est bien passé d’Emmanuèle Bernheim. Deux livres qui traitent aussi du choix de la fin de sa vie.

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Le tout dernier été

Un petit témoignage que j ai lu dans ma soirée.

Le débat se poursuit , quelle lucidité il faut pour écrire un tel récit

Le débat est ouvert.

Pourquoi ne peut on mourir dans la dignité ?



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Le tout dernier été

bonjour les lecteurs ...

Voici un livre qui me tentait et il a suffit du billet d' Anne Jacquemin pour qu'il rejoigne ma Pal.

Ce livre est court en nombre de pages (72) mais fort en émotions.

Il raconte avec beaucoup de pudeur les dernières fois sans jamais tomber dans le patho ni dans une liste de détails inutiles.

Pas de descriptions de la maladie ( ou très peu ), juste de temps en temps un peu de colère contre elle .

Pas d'explications sur les démarches entreprises pour maitriser son propre départ ailleurs. C'est son choix .. elle veut décider de sa fin de vie et pas qu'on lui impose.

Pas de suivi des derniers instants, le livre sera terminé avant son départ.

si vous cherchez ce genre d'écrit ( qui peut être intéressant aussi ), ce livre n'est pas pour vous.. passez votre chemin.

On ne sort pas indemne de cette lecture ...les pages interpellent , émeuvent , font réfléchir " et si c'était moi ? comment réagirais-je ?" .. pas si évident qu'on le croit, il est parfois tellement plus simple de se laisser porter.

On n'en sort pas indemne mais on n'en sort pas triste ... les dernières pages se referment sur un sentiment de sérénité, de douceur.

On est content pour Anne .. elle a maitrisé sa vie jusqu'au bout, c'est ce qu'elle voulait.

Anne a pris sa décision, n'a rien imposé .

Surtout ne la jugez pas .. J'espère avoir sa force si un jour ....

Lisez ce livre sans peur .. relisez certains passages ..

Merci Anne Jacquemin d'en avoir si bien parlé il y a quelques jours
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L'eau à la bouche

D'habitude, je n'accroche pas trop avec le genre "nouvelle". Mais je désirais lire celles-ci, sachant qu'elles étaient signées Anne Bert. Aucun regret, je suis encore sous le charme de la plume d'Anne.

Ici, chaque nouvelle est emprunte de poésie, quel style! Même les mots crus en sont enrobés. Tout est sensualité, érotisme, parfois pornographique ( si je pouvais dire "pornopoésiegraphique" ) mais jamais vulgaire. C'est une invitation à l'amour, l'amour libre, le plaisir intense. Une ode à la débauche avec ce qu'elle a de plus beau, de plus suave à nous offrir.

Vraiment à découvrir, ce livre est de la grande littérature au service du bel érotisme.

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S'inventer un autre jour

Anne Bert passe en général pour une auteure érotique, réputation qu’elle s’est acquise en publiant, aux sulfureuses Éditions Blanche de surcroît, un premier recueil de nouvelles, L’eau à la bouche, dont les textes baignent, selon les mots de l’auteure, dans « un érotisme joyeux, solaire », et, deux ans plus tard, un premier roman, Perle, dont la quatrième de couverture indique qu’il promet l’exploration de « tous les chemins du plaisir », mettant ainsi, une seconde fois, l’eau à la bouche de lecteurs avides de plaisirs charnels. Mais coller une étiquette sur quelqu’un, c’est une démarche hasardeuse dans le meilleur des cas, démarche qu’il faut toujours remettre en question, parce qu’elle néglige la complexité de l’être humain et les richesses que celui-ci recèle. Et dans le cas d’Anne Bert, il serait terriblement réducteur de vouloir l’enfermer dans le sérail des auteurs érotiques, une restriction qui ferait injustice à un talent qui dépasse de très loin ce champ-là, sans vouloir porter la moindre préjudice à l’incontestable valeur littéraire de ce dernier.



La suite dans la Bauge littéraire : http://postlucemtenebrae.eu/anne-bert-sinventer-un-autre-jour/
Lien : http://postlucemtenebrae.eu/..
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L'emprise des femmes

Un livre dérangeant, prenant, avec des mots justes et précis. Différentes voix pour cette histoire, chacune son style, qui forment une sorte de puzzle pour expliquer un personnage.

Une histoire de pouvoirs... qui domine qui ?



Ce livre m'a remuée, et beaucoup de phrases ont fait mouche.
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Lettres à un premier amant

Lettres à un premier amant est un recueil de cinq nouvelles épistolaires érotiques, chacune abordant le sujet – écrire à son premier amant – de façon personnelle et différente. Cette diversité thématique comme stylistique est d’après moi un des points forts de cet ouvrage : cela diversifie agréablement le propos, de façon à toujours laisser une attente nouvelle au lecteur et à ne pas le lasser, mais c’est aussi une de ses faiblesses. Faire appel à plusieurs auteurs rend les textes inégaux au niveau du style, parfois trop. C’est la raison pour laquelle je juge nécessaire de donner un bref avis sur chacune des nouvelles plutôt que sur leur ensemble.



- Mon si cher amant de Dominique Lalouve : ce texte est l’un des plus « classiques », avec le dernier, dans sa façon d’aborder le thème : une femme écrit à son amant après l’amour pour faire durer encore un peu l’émotion érotique. Celle-ci est très bien exprimée, dans des tons d’abord tendres, puis de plus en plus passionnels. L’une des particularités de cette lettre, qu’elle soit voulue ou non, est son oralité : dès l’adresse initiale, « Mon si cher amant », j’ai eu envie de lire à haute voix, de faire entendre la voix de la narratrice. Une très belle ouverture pour ce recueil. - 3 étoiles



- Mon cher amant d’Anne Bert : j’ai eu du mal à apprécier le style de cette lettre-ci au début : un peu trop brusque et cru à mon goût, jusqu’à ce que je comprenne la raison de ce choix. Celui-ci est très bien amené et crée un effet de surprise tout à fait réussi. La scène d’amour est ensuite brillamment décrite, jusqu’à une conclusion parfaite. - 2,5 étoiles



- Cueillez dès aujourd’hui les chrysanthèmes de la vie d’Ian Cecil : ce n’est pas ma nouvelle préférée, mais elle a le mérite d’être originale. Depuis le titre jusqu’à la conclusion, chaque mot compte et construit peu à peu le sens que le lecteur ne reconstitue totalement qu’à la fin. Les répétitions sont habilement utilisées dans ce but, sans excès et suffisamment pour attirer l’attention. J’ai davantage apprécié cette lettre en tant qu’exercice de style qu’en elle-même. - 2 étoiles



- Pour A. d’Isabelle Lorédan : ce texte se distingue des autres par la distance temporelle entre la scène d’amour et le temps de l’écriture : tandis que les autres écrivent juste après, la jeune narratrice le fait trente ans plus tard. Cela donne un ton nostalgique à l’ensemble et convoque des souvenirs émus ou encore vivaces. On y trouve également une distance que n’ont pas les autres narrateurs, qui se traduit par une certaine lucidité et un peu d’ironie sur soi-même. Mon seul reproche (tout à fait personnel ; je sais que d’autres lecteurs apprécieront) est le style trop oral, marqué par des tics de langage récurrents. - 2 étoiles



- L’Adieu de Piko : cette lettre est la seule à aborder le thème à travers le prisme de l’amour adultère et de la redécouverte du plaisir après l’avoir perdu dans la monotonie du mariage. J’y ai particulièrement apprécié le crescendo érotique extrêmement bien maîtrisé et réussi, jusqu’à une note finale plus tendre, comme un baiser après l’amour. - 4 étoiles
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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Le tout dernier été

Un livre posthume, puisqu’il a été édité après sa mort par euthanasie en Belgique, la France étant incapable de légiférer sur la fin de vie des personnes atteintes de maladie incurable et préfère les laisser agoniser et mourir dans la souffrance plutôt que leur accorder un décès digne et réfléchi.

Ce n’est pas un livre militant, sans pathos également, juste la description de l’évolution de cette maladie que la médecine ne sait pas soigner, la SLA ou sclérose latérale amyotrophique, ou maladie de Charcot, qui l’emmure dans son corps, elle qui aime la vie, ses amis, sa fille, son mari. Elle a accepté d’être filmée chez elle, dans sa difficulté quotidienne. Elle est venue s’exprimer sur plusieurs chaines de TV -sereine, lucide, digne, belle- pour tenter d’alerter et peut-être, être écoutée pour faire bouger les mentalités et les comportements des politiques. Je la comprends, je ferais comme elle. Un an, deux ans, trois ans plus tard, rien n’a changé chez nos politiques.




Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Le tout dernier été

Un témoignage poignant et courageux sur la fin de vie et la maladie !



Ce petit livre se lit très vite et nous plonge dans le quotidien d'Annie qui raconte sa SLA (maladie de Charcot) et ses choix de vie et de fin de vie. Par des mots simples, elle nous explique sont cheminement et nous rappelle intrinsèquement la valeur de la vie et de la (bonne) santé. Elle nous montre une réalité sociale, économique et juridique en France, qui empêche certaines personnes qui le souhaitent d'accéder à ses dernières volontés lorsque plus rien d'autre n'est envisageable. Obligée de s'exiler en Belgique pour mourir, elle laisse derrière elle un message d'espoir et de possible changement des mœurs.
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Le tout dernier été

Un émouvant témoignage sur le dernier été d'Anne Bert.

Je m'attendais à lire un plaidoyer sur l'euthanasie, mais pas du tout.

Anne Bert raconte sa vie depuis la nouvelle de l'atteinte de sa maladie, sa décision et les derniers moments avant la fin.

Ce qui m'a marquée dans ce récit, ce sont tous les moments où elle explique que c'était le dernier.

A travers ce livre, elle espérait sans doute pouvoir faire avancer le débat à sa manière et je l'espère aussi.



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Le tout dernier été

La maladie voulait avoir raison d’Annie Bert. La législation française était et est toujours (pour les autres personnes condamnées par un mal incurable et fatale) une adversaire supplémentaire ou tout au moins un obstacle infranchissable de plus dans le parcours de cette femme qui voulait juste partir la tête haute. Elle a pu le faire, mais en dehors de nos frontières et ce livre est son ultime message.



On pourrait craindre de tomber dans le voyeurisme, le pathos à l’extrême, le larmoyant… Je vous rassure immédiatement, ces écueils sont évités. Annie Bert nous parle librement de ses réactions, de ses choix, de sa volonté, de ses plaisirs, de ses craintes, des peines, des instants de vie qu’elle chérissait tant et qui lui dictent sa conduite car c’est tout simplement la meilleure issue…

Je l’ai juste perçu comme étant déjà partie avant l’heure. Sans doute était-ce en lien avec sa pathologie. Je ne saurais vous dire pourquoi autrement.



La mort, c’est la fin de vie, mais cette dernière continue tout de même :

« Notre mort ne tue rien du monde ni de la nature.

Le moment venu, seule notre existence cesse

Les lilas continueront de fleurir. L'été de chauffer le jardin, et l'automne de revenir. »

Ces quelques mots résument presque tout. Je les ai trouvés criants de vérité et essentiels. Annie Bert a indéniablement su trouver à minima ce qui est primordial à retenir.



Ce livre est un hymne à la vie car si les dernières fois ne sont pas aussi fortes qu’on pourrait le croire, c’est en réalité l’accumulation de petits instants qui remplissent toute une existence, qui lui donnent sa valeur. Annie a eu une belle vie même si elle aurait bien voulu poursuivre encore un peu la route qui était la sienne. Elle ne voulait pas de ces instants de trop.



Notre temps à tous est compté. On ne sait pas forcément comme Annie Bert quelles seront nos dernières fois, aussi vivons tout pleinement. C’est lui rendre hommage.
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Que sais-je du rouge à son cou ?

Un couple. Félix et Louise, Louise et Félix, et entre eux un désir constant, une liberté d’action, une découverte sans cesse renouvelée, un peu de folie, des silences et des regards qui parlent.



Ils se sont rencontrés dans un ascenseur où Louise a chauffé Félix et ne se sont plus quittés, mais restent indépendants dans leur relation, gardant chacun leur appartement, même s’ils ne se quittent plus guère. La jeune femme ne cesse de désarçonner Félix, de le surprendre, de le désorienter. Il l’admire, la contemple, tente parfois de la comprendre, croit la saisir et souvent a pourtant du mal à la percevoir, notamment lorsqu’elle décide d’arrêter son boulot pour s’autoproclamer suceuse de pipes, une manière comme une autre selon elle de travailler de sa bouche. Louise, étrange et un peu folle aussi. Louise et son sexe, Louise et son cou qui rougit sous le coup de l’émotion. Louise et ses lubies…



Il n’arrive pas à se repaître de son corps, de sa lascivité, de leurs jeux amoureux, de leurs expériences, de leurs rendez-vous dans Paris et son corps ne se lasse pas de celui de Louise. Et pourtant, tout ne tient qu’à un fil dans cette histoire pas comme les autres… qui nous apprend si on ne l’avait pas encore compris que l’amour est un constant oscillement (ça se dit, ça ?) entre liberté et respect de l’autre, distance et proximité, fusion et indépendance… sans qu’aucun de nous ne sache vraiment où se trouvent les limites à ne pas dépasser pour que la relation perdure.



C’est avec très grand plaisir que j’ai retrouvé la superbe plume de Anne Bert découverte dans le magnifique roman Perle. Ce tout petit roman (plutôt format novella – 100 pages en numérique) se lit rapidement et avec plaisir et il pourrait être une bonne initiation à la lecture érotique pour ceux et celles qui ne s’y sont pas encore mis. C’est un peu chaud sans trop l’être, divinement écrit, poétique, un peu étrange, et assurément une bien jolie lecture.
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Les vacances pourries

La saison chaude s’achève. Il ne reste que quelques semaines avant la venue de l’automne. Pour ceux qui sont en vacance ou qui le seront bientôt, la littérature légère d’été est synonyme de détente et d’apaisement. Quoi de mieux qu’un recueil de nouvelles pour terminer la période en beauté?



L’éditeur « EdiCool » m’a demandé de chroniquer le petit bouquin de 43 pages « Les vacances pourries » disponible en livrel. Publié en 2012, on y rencontre plusieurs auteurs : Anne Bert, Hervé Fuchs, Stéphanie Coos, Daniel Croci, Emma Lachapelle, Marie Godard, Chris Simon, Junie Terrier, Frédéric Viguier et Vincent Bernard.

Frivolité, été et rigolade, trois mots qui résumeront bien ce bouquin. Dix nouvelles littéraires sur le thème de vacances ratées. Ici, une petite touche de sexe, là, une dose de plaisanteries et nous voilà avec un livre qui sera bon lire sur la plage pour passer un moment relaxant. Il n’y a pas de prise de tête, que du plaisir léger. En plein ce qu’il nous faut pour cette saison estivale.



Les plumes sont variées, évidemment. J’y ai découvert des auteurs qui se verront chroniquer un jour l’autre sur ce blogue. L’humour de Hervé Fuchs m’a bien plu, celui de Chris Simon aussi. Que dire de Stéphanie Coos et Anne Bert, qui nous écrivent des récits juteux! En fait, presque tous touchent ou frôlent la sexualité de près ou de loin. Par contre, chaque artiste à sa propre vision de vacances ratées.



Concrètement, l’un des éléments qui pourraient rebuter certaines personnes est peut-être ce qui fait également sa force. Étrangement, sa légèreté procure un sentiment d’oisiveté, comme si la lecture n’avait réellement servi qu’à connaître de petites histoires coquettes, sans plus. On n’y retrouve pas de philosophie ni d’intensité littéraire qui nous fait réfléchir pendant des heures. C’est cet aspect qui pourrait déplaire à certains qui n’aiment que les sujets soutenus et émotifs. Les récits ne sont pas des oeuvres magistrales, mais nous passons tout de même un bon moment.



Il y a aussi le fait que le thème est ici utilisé à son maximum. Y inclure une histoire de plus aurait fortement risqué les réitérations. Produire une telle collection est complexe, car avec autant d’auteurs tout doit être bien ficelé pour que le livre se tienne et que les nouvelles ne se répètent pas vainement. C’est Thomas Galley, des éditions EdiCool, qui a réussi ce tour de magie. Petite note, la belle couverture est une création de Jahyra.



Finalement,



Pour ne pas se prendre la tête, rien de mieux qu’un recueil de nouvelles léger sur le bord de la piscine. Quelques histoires sans grande prétention pour sourire en cette fin d’été. 7 sur 10.



On aime : l’humour, le thème, le travail d’édition, la couverture



On n’aime pas : la trop grande légèreté, le manque d’intensité philosophique.


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Le tout dernier été

« Je viens de rencontrer mes passeurs. Ces hommes qui font désormais partie de ma vie puisqu'ils vont m'aider à la quitter. Je les ai sentis rigoureux, exigeants, prudents. Et engagés à me tendre doucement la main. Une autre médecine qui, quand elle ne peut plus soigner le corps, se décide à soigner l'âme. »

Anne Bert a refusé de subir jusqu'au bout les tortures que lui infligeait la maladie de Charcot. Son ultime liberté fut de choisir sa mort. C'est ce cheminement qu'elle nous raconte ici. Celui aussi de devoir se rendre en Belgique pour être autorisée à abréger ses souffrances, car la loi française l’interdit.

Il lui faut découvrir le goût des dernières fois, du détachement et des renoncements, dire au revoir à ses proches, en faisant le pari de la joie malgré le chagrin.



On ne sort pas indifférent en lisant cet ouvrage. Anne Bert nous livre avec sincérité son parcours, son courage, sa pudeur face à la mort. Elle demande l’aide pour partir dignement avant que la souffrance vienne lui gâcher la vie. Son témoignage est bouleversant. L’auteure n’a pas voulu nous faire couler des larmes, elle nous livre toutes ses dernières fois, son entourage, sa famille avec beaucoup de pudeur. Ce merveilleux journal écrit par Anne Bert est un sentiment de sérénité. Une plume savoureuse, douce et poétique.

C’est un hymne exceptionnel à la vie, à l’amour et à la liberté.

J’admire votre courage et votre dignité. &#xNaN;Reposez en paix Madame 💫
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Le tout dernier été

Superbe livre écrit par l'auteure qui couche sur papier ses derniers mois, ses pensées, questionnements et derniers moments de vie avant son euthanasie. Souffrant d'une SLA, Anne se voit contrainte de se battre pour obtenir le droit d'avoir le choix de vivre son départ comme elle l'entend et de "mourir vivante" et non piégée dans un corps qui ne lui appartient déjà plus.

Pour y parvenir, elle devra quitter la france pour la belgique.

Poignant, authentique et fort. J'ai eu la gorge nouée à plusieurs reprises tant ce récit et profond et tellement la plume de cette auteure maintenant défunte est belle, réfléchie et poétique.

Un grand roman, une grande lettre de plaidoyer pour le droit de partir dignement.
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