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Critiques de Anne Plantagenet (188)
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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Disparition inquiétante d’une femme de 56 ans - Anne Plantagenet

Seuil



« Sa disparition semble le point d’orgue d’une existence à lutter contre l’effacement »



Alors Letizia Storti méritait bien un livre et Anne Plantagenet l’a écrit.

Un récit humble, le portrait hommage d’une femme attachante, ombre parmi tant d’autres dans l’entreprise ou pendant 34 ans elle a exécuté le même geste. L’usine Upsa d’Agen, 1250 salariés.

Quand Stéphane Brizé réalisateur du film en guerre avec Vincent Lindon recherche des figurants, Letizia répond présente. Il y a de puissants parallèles entre la vie ouvrière de Letizia et l’histoire sociale que raconte le film. Fille d’immigrés italiens, elle est convaincue qu’on s’élève par l’instruction et par le travail. Convaincue aussi qu’il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds, elle est syndiquée et va au combat.

Letizia est charismatique, elle déborde de gouaille et d’énergie, cela se voit sur les prises de vue du réalisateur. C’est sa vie qu’elle joue, d’ailleurs elle ne joue pas, « elle est ». Elle a compris très tôt que sa place elle doit la prendre, elle ne tombera pas du ciel. C’est là que Letizia et Anne se rencontrent, l’une fait quelques apparitions, l’autre écrit un papier. Elles échangent, restent en contact. Longtemps.

Mais un jour, Anne apprend la disparition de Letizia, évaporé entre une unité de soins et la ville de Marseille. Les échangent avaient pris un coup d’usure, le contact distendu dissimulait d’autres combats pour Letizia.

L’écrivaine refait le chemin à l’envers, la vie de Letizia broyée par une multinationale japonaise déshumanisé qui a racheté l’usine. Letizia ballotée soumise au mécanisme des groupes régis par l’argent. Letizia qui n’avait plus sa place, plus de place. Letizia évaporée.

Un récit aussi touchant que glaçant, merci Anne Plantagenet d’avoir rendu à Letizia la place qu’elle méritait, le temps d’un livre.

Il n’y a pas de petites vies, il y a des vies singulières qui s’imbriquent les unes dans les autres dans « le grand tout » de l’humanité.



Lu dans le cadre d'un envoi Babelio que je remercie ainsi que les éditions du Seuil.

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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Une masse critique me proposant de découvrir une auteure que je ne connaissais pas malgré le nombre impressionnant de livres qu’elle a déjà écrit …

Une masse critique me proposant de découvrir une histoire pas comme les autres, une histoire de disparition, l’histoire d’une ouvrière, fille d’immigrés italiens, militante syndicale qui un jour voit son horizon s’ouvrir pour devenir peut être une actrice, pour enfin devenir quelqu’un …

Ça ne se refuse pas.

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil.

Sitôt reçu, sitôt lu, sitôt commenté !

Il faut dire qu’il faisait très beau tantôt en Normandie, que le livre est court, et l’histoire poignante !



Une inconnue, Letizia Storti, et pourtant une reconnaissance posthume …

Allo ciné : « Letizia Storti est une Actrice française. Découvrez sa biographie, sa carrière en détail et toute son actualité », c’est le résumé, quand on va voir plus en détail, pas de photo, pas de commentaire, juste sa filmographie « En guerre » et « un autre monde », films de Stéphane Brizé, dans lesquels elle fait une brève apparition comme figurante …

Autrement des extraits de journaux régionaux ou nationaux, la dépêche du sud-ouest : « Le corps de Létizia Storti a été découvert vendredi 24 juin dans la région de Marseille, a indiqué ce lundi 27 juin sa famille. La salariée d’Upsa, qui avait tenté de mettre fin à ses jours le 24 mars 2021 en se jetant d’un escalier sur le site de l’entreprise agenaise, avait 56 ans… sa disparition avait été signalée aux services de police locaux fin mai dernier. La quinquagénaire n’avait pas réintégré après une permission la maison de santé où elle séjournait. Des écrits ont été retrouvés sur elle, pouvant laisser envisager la thèse d’un suicide. Une enquête est en cours ».



Le récit de la rencontre, entre une auteure devenant confidente d’une femme qui a osé essayer de combattre une entreprise où règne l’imbécilité, l’arrivisme de certains, et le diktat des actionnaires toujours avides du toujours plus de profits, rend compte de ce qui est le témoignage des petites gens, celles et ceux qu’on applaudissaient lors du confinement car il n’avait pas le choix …

il faut « 🎶 travailler encore …

🎶 travailler encore » …

comme le chante Bernard Lavilliers.
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Marilyn Monroe

Marilyn Monroe.. Oui je dépile toujours, et je suis assez surprise de trouver ce bouquin au milieu des autres... le côté tient donc, mais qu'elle drôle d'idée...



Hé Norma Jeane t'inquiètes pas, ça va aller... Hé Norma Jeane arrête un peu ton cirque... arrête un peu de pleurer... hé Norma Jeane arrête un peu de boire... qu'est ce que tu fous avec les cachetons ?... tu crois que t'iras mieux après ?.. Et Norma Jeane je sais bien que tu veux qu'on te voit, qu'on t'aime.. que tu veux oublier... c'est pas comme ça, non pas comme ça que ça va marcher... et Norma Jeane arrête de te détruire, pourquoi en rajouter ?

Et étrangement j'ai au moment où j'écris ces ligne la ballade de Johnny Jane... et ses lieux sordides son amour suicide... même si l'histoire n'a rien à voir avec la Miss Norma Jeane...



Damned ! J'ai toujours eu une tendresse pour Marilyn, pour ses films, pour ses photos, pour ses chansons.. elle était tellement drôle, elle était tellement belle avec cette aura qui transperce... belle malgré son gros cul, ses bras potelés, son petit bidon...

C'est pas la première bio de Norma que je lis... mais l'autre date d'une autre vie, et c'était pas vraiment une bio c'était plutôt un brûlot anti Kennedy/mafia, théorie du complot passant pour vérité vraie.. Il est cité d'ailleurs dans la bibliographie de fin... moi j'en sais rien.. personne en sait rien d'ailleurs..

Marilyn et la légende, Marilyn est la légende... légende qu'elle s'est construit elle-même d'ailleurs, petit à petit, pour finalement se retrouver prisonnière d'une image et d'une armure, comme enfermé vivante, emmuré en elle-même ...



Cette biographie est bien foutue, elle se lit comme une histoire, l'auteur y a un ton, elle raconte au lieu de dire (comme cela arrive si souvent dans les bios) elle raconte Norma Jeane, et elle raconte bien... elle met des points d'interrogation, parce qu'elle non plus ne sait pas, et elle ose le dire, le faire savoir... et j'aime bien les personnes qui osent dire qu'ils ne savent pas.

Non c'est bien foutu...

Jusqu'à un certain point... c'te putain de pathos, cette pitié qui suinte à travers les pages... ce côté oui elle est malheureuse mais c'est parce que... oui elle boit mais c'est parce que... oui elle se cachetone la face mais c'est parce que... oh la pauvre pauvre petite chose, comme elle malheureuse, comme elle souffre...

Et il est là le hic pour moi... l'auteur revient toujours sur les parties de la vie de Norma Jeane qui expliquent pourquoi elle est comme ça, lui cherchant des raisons, des excuses (et y en a c'est certain)... mais prenant partie... et bon je dois admettre que au bout d'un moment ça m'a un peu agacé, le côté oui j'ai bien compris arrête d'en rajouter, arrête de te répandre. Mais bon il y a aussi une empathie, l'auteur a de l'empathie pour Norma Jeane, de la tendresse et cela se ressent aussi....



Pour le reste, le contenu, pas grand chose à dire, vu que c'est une biographie... La vie de Norma Jeane est ce qu'elle est... et le jugement n'est sûrement pas de mise ( mais ça, ça vient peut-être de moi, j'essaie de ne pas porter de jugement, surtout sur une vie terminée, passée, je trouve toujours que c'est un peu facile de juger alors qu'on était pas là, de juger tout court d'ailleurs...)



Par contre ça donne envie de revoir ses films... et y en a quand même pas mal, par lequel je vais commencer ?... Bus stop, les Misfits, ou La rivière sans retour (la palme du kitchissime)... va falloir que je demande à chéri... et lui le premier qu'il m'a sorti c'est Certain l'aime chaud, c'est rigolo... ^^
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Appelez-moi Lorca Horowitz

Tout d’abord, je tiens à m’excuser pour le retard et remercier Babelio et les Editions Stock.



« Appelez-moi Lorca Horowitz » est le deuxième roman d’Anne Plantagenet que je lis et malgré un deuxième essai, je pense que ce sera le dernier…



Lorca Horowitz est une jeune qui travaille dans un cabinet d’architecture en tant que secrétaire. Elle ne comprend pas trop comment elle s’est retrouvée là. Mais travailler pour des personnes riches comme les Perales. Elle va « travailler » d’arrache-pied pour prendre la place de sa patronne… Anne Plantagenet s’y intéresse suite à un article paru dans le fameux magazine, Elle.



J’avoue avoir eu vraiment de mal avec ce roman. L’écriture alternative ne me convient pas réellement. Même si je pense qu’ici elle était réellement nécessaire vu les parallèles qu’Anne Plantagenet réalise entre la propre vie et celle de Lorca Horowitz. Je n’ai pas très bien compris l’utilité de cela et c’est vraiment dommage. Le livre a été long a démarrer, un peu trop long peut-être pour m’envouter réellement. Quant à la vie de la narratrice, je ne sais pas du tout ce qu’elle vient faire là. Encore une fois, dommage…



Concernant Lorca Horowitz, je ne sais pas trop quoi penser d’elle. Je n’ai pas trouvé les réponses à mes questions. Qu’est-ce qui l’a poussé à ce « crime machiavélique » ? Avait-elle de vraies motivations ? A-t-elle un problème psychologie ? Elle-t-elle déranger ? J’ai eu l’impression de ne pas avoir les réponses que je cherchais et par conséquent, je reste un peu sur ma faim…



Pour conclure, je ne sais pas si je retenterais une lecture de ce bouquin un peu plus tard, histoire de voir ce que j’en pense avec un œil un peu plus aguerri mais je ne regrette pas, cela m’a permis de me fixer sur cette auteure.

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Trois jours à Oran

Voici un récit où l'on rentre dans l'intime d'une famille. De Misserghin, au sud ouest d'Oran, berceau de la famille Montoya depuis trois générations jusqu'à Dijon et Troyes où, à partir de 1962 la famille s'est installée.



C'est le récit d'un voyage accompli avec son père. Lui qui est né là-bas, qui y a vécu 16 ans, lui qui ne pensait pas que les souvenirs reviendraient avec une telle force, et soulèveraient tant d'émotions.



Anne Plantegnet est à l’origine de ce voyage, comme un pèlerinage sur les lieux de mémoire. Comme un besoin de transmission pour les nouvelles générations, celles qui ne sont pas nées en Algérie mais dont toute la mémoire familiale est empreinte des années passées à la ferme, sous le soleil en cultivant les orangers.



Ce voyage lui permet de confronter l'idée qu'elle se fait à partir des récits familiaux, notamment ceux de sa grand-mère et la réalité de ce qu'est Oran aujourd'hui. A travers les souvenirs de son père, qui reviennent au gré des pérégrinations, elle découvre aussi un homme qu'elle ne connaissait pas, une face enfouie qui est restée cachée si longtemps, comme un tabou, comme quelque chose de tu pendant si longtemps et qui ne demandait qu'à s'exprimer.



Anne Plantagenet se confie, on entre dans l'intime à travers ce récit. Et si l'on comprend bien les sentiments exprimés, peut-être les enfants et petits enfants de "rapatriés" seront ils plus touchés par ce récit. Pour ma part, si le texte est beau et fort, une telle plongée dans l'intimité familiale me dérange. L'écriture n'est là qu'un moyen de renouer avec son passé, comme cette histoire d'amour qui vient ponctuer les souvenirs, sorte de catharsis à la fois familiale et personnelle.
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Trois jours à Oran

Anne Plantagenet raconte son voyage de trois à Oran en compagnie de son père afin de retrouver son histoire, une quête d’identité. Elle tente de renouer les fils du passé, ses grands-parents et son père ont dû quitter l’Algérie en 1961. Son père, n'y était jamais retourné, toutefois, en posant les pieds sur le sol oranais, son comportement change, lui le taiseux commence à s’animer, il se rappelle des lieux de son enfance, l’appartement rue Condorcet. Le lendemain sera consacré au retour à la ferme natale, les retrouvailles avec le village de Misserghin défiguré par les bidonvilles, le père a du mal à reconnaitre les lieux, il se rappelle de la grotte, de église blanche difficile à localiser.

Ce récit est son héritage de l’histoire des pieds noirs, une dualité entre ce que sa grand-mère lui racontait et l’Histoire de l’Algérie. En parallèle de cette quête l’auteur nous raconte sa vie personnelle, un moment difficile entre son mari et son amant.

C’est un récit froid, les seules émotions « émouvantes » sont celles ressenties par le père et son histoire personnelle n’apporte rien.

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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

«  Nous, une nuit invisible nous enveloppe » Cette citation extraite du livre de Robert Linhart, « L’établi », ouvre le récit d’Anne Plantagenet. Son propos apparaît clairement dans ces quelques mots: donner corps à ceux qui sont broyés dans l’anonymat du travail, celui qui fait plus de cas des profits que de la réalité humaine de ceux qui les rendent possibles.

Le titre du récit reprend les terme utilisés par la presse régionale du Sud-Est le 02 juin 2022.

Il est éloquent dans sa forme, qui condamne deux fois à l’invisible celle qui a disparu, évoquée sans son nom, son identité, sans la réalité tangible de ce qu’elle était.

Elle s’appelait Letizia Storti, l’autrice nous propose de lui redonner vie. Elle nous présente le portrait d’une femme bien vivante qu’elle a connue sur le tournage du film de Stephane Brizet: « En guerre ». C’est un portrait en demi teintes qui nous fait deviner derrière le sourire, les fragilités accumulées. Celles de l’héritage social et familial pèsent lourd, déterminent les frustrations et les hésitations, nourrissent les déceptions. L’autrice évoque pas à pas, le temps de leur complicité partagée, faussée naturellement par des horizons différents qui expliquent progressivement l’éloignement de celle qui écrit. Le récit évoque avec précision et subtilité comment la vie de Letizia décroche. Le travail est à l’origine de cette spirale inexorable du doute personnel; celui qui conduit à la remise en cause de son existence. Lorsque pendant trente ans, la vie est rythmée par la logique de la chaine, l’effacement de ce cadre, crée d’autant plus le vide qu’il est injuste et arbitraire.

A distance, les SMS et les signes de vie conventionnels disent peu de la réalité. Anne Plantagenet saisit la rupture sans en comprendre la cause. La dernière partie du récit répare cette ignorance. Elle retrouve les étapes de la descente aux enfers de Letizia en décrivant avec précision le détail des décisions de l’entreprise qui la condamnent sans appel.

Un livre en forme de témoignage au nom de tous ceux que le travail écrase.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil de m’avoir permis cette belle découverte.

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Marilyn Monroe

Une première biographie. Il fallait que ce soit elle. Sa vie est similaire à l'histoire d'un livre ou d'un film. Partie de rien, elle est arrivée au sommet. Cela lui a coûté un certain prix, celui d'oublier Norma Jeanne et de s'abandonner dans le rôle de sa vie : Marilyn Monroe. Ce livre révèle sa personnalité ambivalente, à la fois femme fatale et femme craintive. Mais aussi sa fragilité, son désir de perfectionnement (surtout intellectuel), sa rigueur, sa gentillesse. Un ouvrage parfait pour en connaître un peu plus sur cette icône.
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L'unique Maria Casares

Une vie. Elle fut la maîtresse d Albert Camus. Un tourbillon. J ai aime la femme. La carrière elle est une liste de pièces de théâtre. Écriture limpide et journalistique. L histoire de une femme moderne indépendante et forte au siècle dernier.........
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Manolete : Le calife foudroyé

Roman historique bien renseigné, bien documenté. (évocation de la misère andalouse , de la guerre civile à petite touche...) Mais je n'ai pas eu d'empathie avec Manolete et cette lecture ne pas pas plus réconciliée avec la tauromachie

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Trois jours à Oran

Un récit largement autobiographique

La grand-mère d'Anne , Antoinette Montoya est née à Misserghin, près d'Oran. Elle a épousé un métropolitain, connu lors de la Seconde guerre mondiale .

Le père d'Anne, lui, est natif d'Oran.

Ils sont rentrés en France en 1961.



Anne fille, petite-fille, arrière petite fille de Pieds Noirs a d'abord été fière de ses origines , pour elle," exotiques" par rapport à la région où elle a vécu enfant : la Champagne ! Puis elle a entendu des propos" venimeux" concernant les rapatriés, elle a alors caché ses racines.

Anne, qui a aimé profondément sa grand-mère , était pourtant en conflit avec elle, estimant qu'elle était raciste comme son grand-père « pied-noir d'adoption, mais authentique rapatrié » qui traitait les Arabes de « bougnoules , ratons, melons ».

Un jour, Anne a explosé, après la crise, la grand-mère calmement a dit « tu ne peux pas comprendre, tu n'es pas de là-bas, tu ne sais pas ce qu'ils nous ont fait, tais-toi ». A -t' elle alors pris conscience des souffrances qu'ils ont enduré par l'exil, je ne l'ai pas ressenti à la lecture.

Les traditions de « là-bas », les coutumes culinaires, les histoires familiales ont émaillé la jeunesse d'Anne. Les photos à la bordure dentelée sont aussi là pour titiller la curiosité d'Anne.



En septembre 2005, ( il y a donc 10 ans) à la mort de sa grand-mère, Anne, invite son père à retourner à Oran, pour trois jours. Ce court voyage a été préparé longuement, elle a même rencontré l'ambassadeur qui l'a mise en relation avec un ami oranais, qui lui-même a organisé leur séjour (mise à disposition d'un chauffeur, sécurisant ainsi le séjour , visas offerts épargnant ainsi de longues démarches administratives ). Conditions sinon idylliques, du moins très confortables !



Pendant ce séjour, elle va découvrir un père taiseux (clin d’œil à la mère de Camus?) , qui, sous le ciel oranais de cette fin d'été rayonnant devient loquace.



Ils vont débarqués à la Sénia, Amine les y attend, et va rester à leurs côtés tout au long de ces trois jours.

Le père va retrouver la rue Condorcet où il a vécu, jusqu'à l'âge de 16 ans, ils vont même entrer dans l'appartement y être accueillis cordialement.

Amine va aussi les conduire à Misserghin. La ferme familiale est en ruine, mais ils vont, là aussi, être reçus amicalement.

Nombreuses analepses, quand les souvenirs affluent ( ceux de son père, ceux d'Anne qui se sont construits à travers les récits familiaux qui ressurgissent ), quand ils partent sur les traces du passé familial.



Parallèlement, Anne évoque sa vie intime : elle vient de se séparer de son mari ; c'est aussi une sorte d'exil , une rupture, une déchirure entre deux hommes ( pour les exilés, entre deux rives, deux pays)

Le récit s’entremêle de ses états d'âme liés à cette situation.

Anne découvre un pays « hospitalier » ce qui la conforte dans ses convictions.

Pour Anne ce voyage est une quête initiatique , une recherche identitaire, une appropriation des souvenirs, autant de morceaux d'héritage.

Pour le père, c'est le retour vers une jeunesse heureuse et de beaux souvenirs, c'est revivre un pan de vie, c'est se retrouver aussi .

Pour tous deux, des moments d'intimité comme ils n'en avaient jamais eu.



A la suite de la publication de ce livre, Anne va recevoir de nombreux courriers : témoignages chaleureux de sympathie, remerciements pour les descriptions et les sentiments éprouvés mais aussi, messages haineux et révoltés.



Personnellement, je n'ai pas le sentiment qu'Anne ait réellement conscience, à travers ce périple où tout se passe bien, des souffrances, du drame enduré par ses grands parents et comme eux, par de nombreux rapatriés. (et bien sûr aussi par les Algériens )C'est cet aspect qui manque au récit, pour faire la part des choses.

Si ce voyage se déroulait aujourd'hui, dans le contexte actuel, aurait-il la même portée ?



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Appelez-moi Lorca Horowitz

Appelez moi Lorca Horowitz

Anne Plantagenet



" Lorca está loca pero "Lorca" quiere siempre que se le llame "Lorca Horrowitz"



- Une vie de femme, ordinaire, devenue héroïne du roman double qu'elle a crée...vécu -

En Andalousie, Lorca Horowitz , jeune femme quelconque sans charme ni qualifications, est engagée par un couple d'architectes en vue, beaux et riches, alors que quantité de jeunes filles belles et parfaites postulaient également.

Elle devient alors la protégée de "sa patronne" qui lui montre comment évoluer pour devenir une jolie femme.

Dans ce roman Appelez moi Lorca Horowitz , plus que dans tout autre, la romancière Anne Plantagenet, traductrice d'espagnol, et notamment de Ildefonso Falconès(auteur de la Cathédrale de la mer et de la Reine aux pieds nus) qui a vécu en Espagne dans la région où elle situe son roman, s'immisce dans le récit.

Sa vie et celle de l'héroïne se rejoignent. En effet en Espagne elle a eu un amour semblable à celui de Lorca et de " Julian " mais pas seulement...!

Son enquête deviendra une quête qui va l'emmener au fond de la femme qu'elle est.

Elle ne contrôle plus cette histoire, leur vie se mélange et se superpose sous ses yeux, sous les nôtres...

...dans l'exubérante extravagance " le trop en tout" où Lorca, vit une autre existence que la sienne.

Jusqu'à quand ? Et comment en sortira-t-elle... elle qui a décidé de vivre cette vie qui n'aurait jamais dû être sa vie !

Pourquoi ce fait divers quasiment inconnu en France a-t-il rattrapé la romancière et que dit-il d'elle ?

Le lecteur se demande s'il est aussi l'un des personnages de ce roman par les identifications multiples qu'il peut faire.

Anne Plantagenet n'a-t-telle pas besoin de ce livre pour savoir où elle en est de sa vie personnelle ...sa vie lui sert-elle aussi à comprendre celle de Lorca qui la fascine ?

Autant de questions auxquelles le lecteur répond dans l'intimité de sa lecture.

Ecrit d'une écriture très bien rythmée, dynamique, avec peut-être des phrases moins longues que celles auxquelles Anne Plantagenet nous avait habitués dans ses autres romans, n'oubliant pas les points de vue élégants et achevés dans la ruse de l'une et les interrogations des "autres", ce roman relie les personnalités et les différents états émotionnels de deux femmes jusqu'à la déstabiliser.

Qui est le déterminant et quel est l'élément perturbateur de ce roman double ? ( ma réponse en conclusion)

De Lorca Horowitz mythomane et obsessionnelle jusqu'à l'indécence, Anne Plantagenet a besoin de comprendre ce qu'elle écrit et qui lui file sous les doigts.

Malgré un détournement d'argent un vol de personnalité on pense au film Vertigo où on n'a jamais atteint un tel degré d'intensité dans la passion d'un être. Sueurs froides contient, comme dans le roman de Anne Plantagenet un condensé d'émotions fortes, exprimant des idées sous-jacentes comme dans la poésie si je puis dire...(la poésie ne raconte pas)

Un roman qui perturbe le bel équilibre du genre "roman" et de son schéma narratif.

Lorca Horowitz ne vit pas une situation normale où tout est en équilibre dans sa vie avant d'entrer dans sa vie "romancée".

C'est la romancière qui est l'élément perturbateur et l'élément déclencheur de cette narration.(à mon avis)

Le déroulement de l'histoire, les pensées, les paroles et les actions des personnages de ce roman, sont presque toutes en relation et interaction avec l'auteure et le dénouement ne m'apporte pas une fin apaisée.

Ce livre fait obstacle aux codes du roman. Il se déroule entre l'identification, qui est le propre de tout roman psychologique, et la distanciation tout en "permettant" au lecteur de le rapprocher de son expérience personnelle par ce qui est nouveau.

Mais quand l'identification est faite par l'auteur comment conjure-t-il l'angoisse et les interdits ?

Je regrette que cette identification ne montre qu'une seule facette du sujet.

L'auteure ne met pas à distance : elle transpose.

J'ai aimé ce livre et les recherches m'ont conduite jusqu'à Malaga où un de mes amis écrivain m'a guidé dans mes investigations auprès de journalistes Espagnols.

Lorca está loca pero Lorca quiere siempre que se le llame "Lorca Horrowitz"

Merci Andy Garcia Montes de Malaga.

Gracias Andy García Montes Escritor de " Hiram el Fenicio" tu ayuda fue benéfica. Y ves esta crítica que tan me daba miedo porque sabes tu lo que encontré allí la publiqué a pesar de todo. No la publiqué en nuestras dos lenguas porque era demasiado larga sino es redactada.

Gracias todavía mi amigo.

Merci aux Editions Stock. Merci à Babelio.
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Marilyn Monroe

J'ai toujours connue cette icône mais jamais en profondeur de part sa vie privée.

J'ai trouvé cette biographie de Marilyn Monroe très réaliste et juste. Écrite par son auteur de façon très réaliste avec des sous entendus et des dires toujours mis entre parenthèses, ce qui est plaisant et laisse une place à la vérité qui n'est pas des moindres.

Nous avons entendu des tas de choses sur cette femme mais au fond tout ce qui a été dis avant et après sa mort sur elle ne relèvent ils pas de la jalousie sur le fond.

S'il y a un livre à lire pour apprendre à connaître la vraie Marilyn, c'est celui-ci.

Pas de dires et faits imposés.

Simple, émouvante et compréhensible, je recommande chaudement ce livre qui m'a plu et que j'ai dévoré, non pas par curiosité mais envie et puis par passion car la sa vie n'a pas été celle qu'on nous dépeignait à chaque fois.

Tellement vrai....Une femme abandonnée des siens; abusée par l'un de ses dernier, mais elle croît en son rêve et malgré les difficultés y arrive pour mieux en mourir à petits feux tout au long de sa vie.

Magnifique....
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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Je n’étais pas seule quand j’ai lu ce livre, cet hommage bouleversant d’une autrice à une ouvrière agenaise rencontrée sur un plateau de tournage.



Je n’étais pas seule, la douce voix d’Anne Plantagenet qui raconte Letizia avec pudeur et beaucoup d’affection était encore dans mon esprit, quelques jours après l’avoir écouté lors d’une rencontre littéraire dans laquelle elle présentait son livre.

Letizia aussi était près de moi. Cette femme qui pendant des années a trouvé sa place dans le combat collectif, dans le syndicalisme auquel elle croyait. Elle qui a tourné dans un film quelques semaines, qui a passé 30 ans derrière une chaîne de montage de l’entreprise UPSA à Agen.

Letizia, victime du monde du travail, du fonctionnement capitaliste qui ne voit qu’à travers profit et rentabilité. Quand une salariée expérimentée se blesse, on réclame son inaptitude pour pouvoir la licencier. Quand une salariée souffre, on jette du sel pour la faire craquer, partir.



Letizia a travaillé 30 ans à 500m de mon lieu de travail. Nous travaillions sur la même avenue, nous nous sommes peut-être croisée ? Il y a un Lidl en face, des boulangeries, la poste, le macdo.

J’ai regardé une vidéo dans laquelle elle apparaît, elle me paraît familière. Mais comme l’autrice le dit si bien, Letizia peut être vu ou totalement effacée, elle peut accrocher le regard et s’effacer comme une ombre.

Elle ressemble à une femme de 50 ans, une femme que je peux croiser demain mais qui ne sera pas Letizia. Cette dernière n’est plus là, le travail l’a tué.



Par ce livre, Anne Plantagenet a voulu fixer l’existence de Letizia, lui rendre hommage afin qu’on se souvienne d’elle, de ses combats, de sa personnalité, de l’Italie de sa mère qu’elle a toujours porté en elle.



C’est avec beaucoup d’émotion que je vous transmets donc cette information : Letizia Storti a vécu, elle a aimé, elle s’est battue, elle a élevé un fils seule, elle a été ouvrière toute sa vie et personnel essentiel durant le Covid. Elle a tourné un film et assiste au festival de Canne. Elle a été victime d’un système violent et inhumain. Et on se souviendra d’Elle.
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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Poignant, nécessaire, sans distance, « Disparition inquiétante d’une femme de 56 ans » est un cri dans la nuit noire.

Un témoignage au plus profond de la vérité. Journalistique, pétri de sentiments, de tendresse pour Letizia Storti qu’on aime d’emblée de toutes nos forces.

Anne Plantagenet rassemble l’épars. Elle, qui connaissait Letizia.

Plus qu’un hommage, ici, c’est un hymne à elles et ceux qui travaillent dans l’ombre. Ployés sous les diktats oppressants d’une hiérarchie étouffante et indifférente aux sorts des ouvriers (ères).

Letizia Storti était employée d’UPSA à Agen. Une entreprise pharmaceutique et ce depuis trente-six ans et élue Force Ouvrière.

Anne Plantagenet rencontre Letizia en 2017 sur un tournage « En Guerre » de Stéphane Brizé.

Elle veut apprendre de Letizia. Comprendre cette force qui se dégage de cette femme battante. Elle, qui joue quasiment son propre rôle dans le film. On ressent une émotion vive. Une mise en abîme des diktats des entreprises qui ne sont que des fourmilières d’êtres en péril. On est en plongée dans les séquences filmiques, comme si le maillage sociologique nous happait.

Anne et Letizia sont fusionnelles, complices et amies devenues. Anne est à l’œuvre de la mémoire. Elle veut retranscrire l’idiosyncrasie du monde du travail, Letizia plus qu’un point d’appui est, dans ce livre, l’écrin mémoriel.

Elle conte le parcours de vie de Letizia qui a un grand fils. Depuis ses dix-huit ans, trente-quatre ans dans un même poste, 5/13 heures une semaine, 13/21 heures la suivante, les mêmes gestes. Letizia est de mimétisme. Elle est la masse salariale. Elle est mécanique usée, mais garde la tête haute.

« Pour moi ça vient de là, le syndicalisme. Je dirais que c’est une réparation. Ça été une évidence, même si je me suis quand même protégée et j’ai attendu d’être titulaire. »

Letizia revit dans cet astre où la lumière sera écran, film et revendication.

Elle exprime les colères, les solidarités, l’union entre les ouvriers, le film devient vital et c’est une réussite.

Mais Letizia sombre. L’immense dépression. La chute d’Icare. L’oiseau blessé, elle est fragile et démunie. Dans l’usine, elle est un pion, et change de poste, accepte tout. Elle a besoin d’eau et de pain, de souffle et de vie. Mais elle se meurt.

Elle est noyée sous les affres des incompréhensions et des indifférences de la direction.

« Nous presser, nous presser, toujours nous presser, jusqu’à ce que l’entreprise se casse la gueule. Et quand elle se sera cassée la gueule, on fera quoi ? »

L’effet domino, les dépressions s’enchaînent, et les tentatives de suicide s’accélèrent.

Letizia est harcelée, encerclée par le mutisme des responsables.

N’oublions pas : « (Rappelons que, dans le cadre de la réforme du Code du travail, le CHSCT, Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, qui recueillait les dénonciations de harcèlement au travail, et dont était membre Letizia Storti à UPSA, l’un des rares contre-pouvoirs au sein des entreprises a veiller sur la santé des ouvriers, a été supprimé par les ordonnances Macron en septembre 2017). »

Letizia est en danger. Elle se jette, malgré ses nombreux signaux avant coureur, du troisième étage, sur le site d’UPSA, tôt le matin.

Sauvée, mais gravement blessée, la rééducation est un combat.

Jusqu’au jour où Letizia disparaît.

Où est-elle ?

Letizia est un emblème. Celui des faillites gouvernementales et sociétales. Une femme de 56 ans, piégée dans les griffes des entreprises dévoreuses d’humanité.

Une anonyme devenue, dans les méandres des souffrances abyssales.

D’utilité publique. Publié par les majeures Éditions du Seuil.

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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Le titre ne m'aurait jamais attiré. L'autrice, que je ne connais pas, non plus. Heureusement, il existe Babelio pour me faire découvrir des nouveautés car oui j'ai beaucoup aimé ce livre qui raconte l'histoire vraie d'une syndicaliste FO qui a été figurante dans le film de Stéphane Brizé (En guerre avec Vincent Lindon) que j'avais beaucoup apprécié; celle de Letizia Storti, fille d'immigrés italiens, qui aimait la vie, les gens, son travail; celle d'une ouvrière digne qui abhorrait l'injustice et luttait contre le cynisme d'un système économique qui ne finit plus de penser l'humain comme une variable d'ajustement. Anne Plantagenet raconte Letizia pour la sortir de l'anonymat que la presse de caniveau réserve toujours aux petites gens. "Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans" ont-ils titré; ôtant ainsi à Letizia son nom, son identité et son histoire. Alors l'autrice raconte. Et c'est triste. Émouvant. Rageant. J'ai éprouvé une peine immense pour Letizia et j'ai vomi ma bile contre toutes celles et ceux qui, dans l'entreprise UPSA, à Agen, lui ont fait la misère. Les cadres, les putains de cadres, qui ruinent, au nom de leurs putains de job, la vie de salariés, d'ouvriers qui ont sué, trimé pendant des années pour la pérennité d'une entreprise qu'il pensait la leur. J'ai ragé contre ce monde économique et social qui chante la dignité du travail pour attacher les individus à "leur" entreprise au point qu'ils n'arrivent plus à se définir autrement que par leur fonction productive, au point qu'ils se confondent avec leur outils de travail, au point qu'ils se donnent la mort quand on le leur ôte. J'ai insulté ce monde économique qui a la dignité du travail à la bouche mais qui n'a pas de mal à piétiner, cracher, humilier, réprimer ceux-là même qui croient profondément en son mythe. J'ai vomi ce système qui fait du travail une raison d'être, la seule raison d'être, et qui, pourtant, la détruit sans frémir pour toujours plus de fric. Letizia, elle, n'a pas supporté. Elle est tombée. Au point d'envisager un aller sans retour. Et elle a réussi. Elle est partie. Définitivement. Et c'est un crève-coeur. Une immense tristesse. C'est à lire. Absolument.
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Comment j'ai tué mon père

Un titre percutant et une belle couverture pour ce texte qui va nous emmener à Medellin, en Colombie.

La narratrice-auteure va nous raconter comment sa vie de jeune fille de onze ans va basculer quand son père va être assassiné par un tueur à gages. Et comment sa famille heureuse va basculer dans le deuil et comment chacun va essayer de surmonter ce malheur. Un texte très personnel et très sensible de la part de cette fille aînée.

« J’ai encore du mal à croire qu’à peine trente-cinq grammes d’acier et un gramme de poudre aient pu détruire une famille. Je l’atteste pourtant. Ils ont détruit la mienne ».

Elle décrit très bien les sentiments de chacun, les non dits, les ressentis de chacun des membres de la famille : que ce soit sa mère, qui va tenter de rester digne, debout et qui va aider à aller de l'avant, avec le leitmotiv "çà va aller". La narratrice va raconter avec beaucoup de sensibilité, de délicatesse, d'humour, les dommages collatéraux de cet assassinat au sein de la famille. Elle va parler avec beaucoup de subtilité des ses frères, les triplés qui chacun à sa façon va essayer de surmonter ce drame. Un très beau et touchant portrait de l'un des jumeaux qui va tomber dans la violence, les drogues et que la famille ne réussira pas à sauver.

Elle nous parle de sentiments très personnels, de souvenirs heureux avant le drame, de cette grande maison avec sa flore abondante, l'insouciance de l'enfance, broyée par ce drame.

"Il fallait que nous soyons forts, invincibles, durs, très durs, pour qu'aucune balle ne puisse nous traverser." (p70)

Elle va nous narrer les moyens que chacun va tenter de trouver pour aller de l'avant "Ce sont le soleil, l'eau et la littérature qui nous ont toujours donné de meilleurs conseils."

Et un bel hommage à la littérature et les livres à lire et à écrire qui vont la sauver. "Si j'ai renoncé à l'idée de mourir, c'est seulement parce que les morts ne peuvent pas lire. Plus je lisais, plus je prenais conscience de tous les ouvrages que je n'avais pas encore lu. C'était infini, il me faudrait mille vies pour y arriver. Les livres m'ont sauvée." (p75).

Un texte bouleversant, intime mais qui fait aussi du bien car il parle de résilience, d'acceptation du drame.

Il y a aussi beaucoup d'humour dans ce texte et en particulier, la gestion quotidienne de 4 enfants et de triplés. Sa mère aurait presque besoin d'un permis de transport scolaire pour emmener les enfants à l'école, une liste d'excuses pour les retards à l'école.

Puis elle va nous parler de sa vie d'adolescence, de jeune femme et de ses rapports aux autres, aux hommes.

Un très beau texte, très personnel et nous ne saurons pas pourquoi son père, avocat, a été assassiné mais cela en fait aussi un texte universel sur les dégâts collatéraux d'assassinat.

Une très belle traduction d'Anne Plantagenet, qui nous permet de voir ce jardin, de sentir les odeurs des plats.

Malgré un sujet si intime et difficile, je vous conseille la lecture de cet texte.

#Commentjaituémonpère #NetGalleyFrance
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Appelez-moi Lorca Horowitz

J’ai d’abord été déroutée par la forme du roman. L’ensemble est rédigé à la première personne du singulier, au féminin, mais le « je » est tantôt la biographe, tantôt Lorca Horowitz [...]. Pourtant, ici, il n’y a en général aucune ambiguïté possible, dès la première ou la deuxième phrase de chaque nouveau « chapitre », il y a un indice clair pour savoir qui parle, et il y a une stricte alternance du « je » à chaque saut de page.



Une fois passé ce problème de double narration à la première personne du singulier, le lecteur se retrouve avec d’un côté la biographe, de l’autre la fausse secrétaire qui met dix ans pour ressembler de plus en plus à sa patronne, perdant 20kg, changeant de coiffure, de look, mettant de plus en plus ses pas dans les siens, à un détail près… son homme! Le mari reste fidèle envers et contre tout, alors que l’amoureux de Lorca semble être un vrai fantôme. En miroir, la biographe s’interroge sur ses propres amours… et un amour de jeunesse qui eut pour cadre la même ville de Séville, ce qui sans doute n’a pas amélioré la faculté pour mon cerveau de séparer les deux histoires! Le style évolue aussi au fil des pages. [... la suite sur mon blog]
Lien : http://vdujardin.com/blog/pl..
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La vraie parisienne

La Parisienne : qui est-elle au-delà des clichés bien ancrés dans l'imaginaire ? N'est-elle qu'une et même copie conforme comme certaines couvertures de magazines au papier glacé le laissent parfois penser ? Est-elle la femme éternellement mystérieuse ? Une femme hautaine et froide mais pleine d'ardeur quand vous la percez à jour ? Non, non, triple non ! La Parisienne, il y en a autant de différentes qu'il y a de femmes vivant dans cette ville et j'aurais aimé que l'auteure le montre un peu plus, elle ne va pas assez loin. Dans ce roman, on retombe dans le cliché d'une Parisienne forcément bourgeoise, femme au foyer frustrée ou mondaine plaquée par son mari pour une midinette, ou alors l'actrice sur le déclin, ou encore la provinciale récemment débarquée, forcément niaise, qui vit forcément dans un quartier présenté comme craignos et pleine de complexes, et j'oubliais la cadre qui gère toutes les batailles seules (oui, forcément elle est divorcée, vit seule dans un très grand appart et élève bravement ses enfants tout en bossant des heures et des heures). Bon, cet aspect là du livre ne m'a pas plu. J'aurais aimé qu'en plus on nous présente des portraits, clichés pourquoi pas pour rester dans le ton, mais plus variés : la bobo, l'étudiante, etc. Après, on comprend que l'auteure nous parle des Parisiennes qu'elle fréquente dans son cercle et cela devient plus compréhensible, on adhère mieux à l'ensemble en prenant du recul au fur et à mesure (mais il aurait dans ce cas-là mieux fallu - ce n'est que mon avis - s'orienter vers un titre plus en lien avec le contenu comme "Mes Parisiennes" je pense).



Ceci étant dit, j'ai apprécié cette lecture, qui se parcourt en un rien de temps dans le métro ou entre deux rendez-vous, est divertissante et m'a fait sourire à de nombreuses reprises, que ce soit parce que certaines situations sont drôles, m'ont évoquée des souvenirs ou des personnes que je connais.



Mais, mais, la réussite de ce petit livre est de démontrer avec humour que la Parisienne, qu'elle vive dans le fossilisé XVIè arrondissement, au milieu des branchés bien-pensants et consensuels du côté cool du IXè, dans le populaire et craignos Barbès ou ailleurs (ne me sautez pas à la gorge, je paraphrase l'auteure qui force volontairement le trait de ces quartiers), bref où qu'elle soit, elle n'est pas PAR-FAITE. Loin de là. Grinçant, presque mordant, l'auteure pique là où ça fait mal et ouvre la porte à une autre image que celle de la femme glamour, chic sans effort, toujours parée et apprêtée jusqu'au bout des ongles. La galerie de portraits qu'elle fait défiler brise le mythe, casse l'image figée et si enviable de la composition qui a si souvent été faite de la Parisienne. Et oui, la Parisienne, c'est une femme comme les autres, qui n'est pas toujours en robe noire, en talons, à flâner sur une terrasse en laissant couler le temps. C'est une femme qui peut être fatiguée, qui se balade en baskets, qui doit faire du sport pour soigner son allure ou qui au contraire assume ses rondeurs par exemple.



La plume d'Anne Plantagenet est plaisante car légère, fluide, sans prétention. On passe un agréable moment et on s'attache au chœur polyphonique des voix de nos héroïnes qui s'entremêlent, repartent, reviennent et font avancer graduellement le récit. Ce texte m'a fait un peu penser au livre "Les grandes bourgeoises" d'Emmanuelle de Boysson, dans le style et certaines parties du contenu. Anne Plantagenet, qui peut aussi être narratrice, détaille avec malice et parfois cruauté les personnages, en écorchant le détail qu'on s'efforce de cacher. Elle joue le jeu de la caricature qui fera forcément sourire car ses portraits ne sont pas une invention éhontée montée de toutes pièces.

J'ai bien aimé la construction du récit qui comme une pièce de théâtre en actes maintient un rythme et un suspens, dévoile graduellement la psychologie des personnages. Et je dois dire que le dernier personnage apparaissant, Diane, SDF venant de Moldavie, m'a touchée et s'il peut paraître tomber comme un cheveu dans la soupe, il n'en est rien. L'auteure, en évoquant un destin tragique et la vraie bienveillance d'un des personnages envers elle, redonne une dignité à ses êtres qui vivent dans une misère qui ne devrait pas avoir lieu d'être dans notre pays.



Un roman qui bien que caricatural par moments est donc sympathique à lire, entre deux lectures plus longues et plus denses pour s'aérer l'esprit. Et petit plus : la couverture est jolie et élégante, so Parisienne pourrait-on dire...
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Trois jours à Oran

C’est l’histoire d’une fille de pieds-noirs qui retourne avec son père en Algérie, la terre de ses ancêtres.

C’est une façon pour elle de retrouver ses origines, de faire le tri sur ce qu’elle a entendu de ce paradis perdu. Et de se réconcilier avec son histoire.

A ce voyage s’imbrique l’histoire personnelle, amoureuse, de cette femme. Des souvenirs de sa grand-mère disparue aussi.

Le récit est simple et sans surprise. Mais l’auteure donne un point de vue différent sur la décolonisation.

J’ai apprécié ce livre plein de sensibilité. J’ai aussi aimé ce récit parce qu’on ne tombe pas le piège d’une interprétation psychanalytique simpliste. D’ailleurs, le mot « symbolique » n’apparaît qu’une seule fois dans le livre. Ce livre exprime l’émotion de cette terre retrouvée pour le père et de celle d’une fille qui peut mettre enfin des images au présent sur cette terre dont elle a tant entendu parler.
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