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Critiques de Anneli Furmark (59)
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Un soleil entre des planètes mortes

Nous voici auprès de Barbro et d'Alberte

La première est une cinquantenaire pas vraiment à l'aise avec elle-même et encore moins avec les autres.

Ce voyage à Tromsø est pour elle un acte de courage



La deuxième est une jeune fille de papier, héroïne du roman préféré et tant de fois recommandé par Barbro, Alberte et Jacob de Cora Sandel, publié en 1926



Anneli Furmark croise leurs portraits, très distincts chromatiquement.

Camaïeux de bleu de la nuit perpétuelle à Tromsø à ce moment de l'année, tranché par des couleurs vives, dont ce rouge porté par Barbro

Tons de noirs, gris, blancs pour Alberte

Et pour les deux, ce trait épais, tantôt abrupt pour bien nous faire ressentir la prégnance de la Nature, du froid, de l'isolement. Tantôt tremblotant. Toujours expressif



En venant seule dans ce village de fjords, Barbro espère bien se trouver et trouver des éléments en hommage à Alberte, qu'elle confond volontiers avec Cora Sandel. Une jeune fille à l'étroit dans sa famille, sa condition de fille et les apparences sociales.



Ce roman graphique est le récit d'une double quête de soi et d'une double émancipation féminine, de l'interimprégnation de la vie et de la littérature, et de rencontres



Un titre énigmatique qui m'a attirée pour un album beau et doux, et qui donne envie de le prolonger avec la lecture du roman de Cora Sandel

Et en plus, il est aussi un peu question de café qui réconforte !
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Walk me to the corner



Il y a des livres, tu les vois passer et tu te dis : « Pourquoi pas?! ».

Élise est mariée depuis plus de 20 ans. Elle rencontre, Dagmar, une femme de son âge, à une soirée. Elle aussi est en couple.

Le destin de ces deux femmes va se retrouver bouleverser…



Une belle histoire… l’histoire d’une rencontre… d’un coup de foudre…

C’est beau. C’est rempli de douceur et d’émotions ! Une lecture qui a su toucher ma sensibilité et que dire des dessins… Allez, je vous laisse découvrir ce livre.
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Walk me to the corner

Cela arrive souvent qu’on désire ce qu’on ne peut pas avoir.

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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2021 pour la version française, de 2020 pour la version originale. Il a été réalisé par Anneli Furmark pour le scénario, les dessins et les couleurs, traduit du suédois par Florence Sisask. Il comporte deux-cent-vingt pages de bande dessinée. Il s’ouvre avec une citation de Leonard Cohen., un extrait de la chanson Hey that’s no way to say goodbye, qui donne son titre à l’ouvrage.



Elise avait toujours cru que c’était une affaire de maîtrise de soi. C’était une soirée comme les autres. Le chat était couché à une distance respectueuse et ronronnait nonchalamment. Ses ronronnements s’arrêtaient puis reprenaient de plus belle. Du rez-de-chaussée lui parvenaient les jurons lancés par Henrik, occupé à décaper de vielles fenêtres qu’il avait dénichées et avec lesquelles il pensait construire une serre l’été prochain. Peut-être une vitre s’était-elle cassée. Elise avait consulté la sélection que Netflix lui avait créée tout spécialement pour elle. Mais pour qui me prennent-ils ? pensait-elle. Que savent-ils de moi, au juste ? Elise s’était mise à regarder quatre séries différentes qui l’avaient toutes rapidement ennuyée. Elle éprouvait une sorte de manque, cherchait à se rappeler la dernière fois qu’elle avait été captivée par quoi que ce soit à la télé. Le petit symbole indiquant l’arrivée d’un message surgit alors sur l’écran de son portable. Pourvu que ce soit elle, pourvue que ce soit elle, se répéta-t-elle. C’était bien elle. Elles s’étaient rencontrées dans une fête et s’étaient frôlées toute la soirée. Sans pouvoir engager la conversation. Il y avait une foule d’importuns autour d’elles. Cela n’empêchait pas Elise d’être intéressée, au contraire. Dagmar Janson Wright également, peut-être. Elise savait maintenant que tel était son nom. Tout rapprochement s’était avéré d’autant plus difficile qu’Elise avait été frappée d’un accès de timidité aussi inattendu qu’intense.



Elise et Dagmar échangent quelques mots, la première sur un article que la seconde a lu, et cette dernière sur son métier d’otorhinolaryngologiste. Elles finissent par s’enlacer chastement l’espace de trois secondes pour se dire au revoir. Elise se tient dans la salle de bains et s’examine attentivement. Ses moindres imperfections lui sautent aux yeux. Ses rondeurs, ses pâleurs. Comme une ado peu sûre d’elle, elle voudrait tout changer. Pourrait-elle jamais se montrer nue à qui que ce soit d’autre ? se demande-t-elle. À quelqu’un qui ne serait pas Henrik ? Lui qui n’avait jamais prononcé le moindre mot désobligeant sur son physique. Ni rien de gentil non plus. Pas depuis plusieurs années, en tout cas. Non, de toute manière, il ne serait question de nudité avec quelqu’un d’autre ! Son imagination lui jouait des tours, voilà tout. Ces derniers temps, de nouvelles lignes profondes étaient également apparues sur son visage. Henrik, Elise disait que jamais, au grand jamais elle ne le quitterait.



Une histoire d’amour ordinaire : une femme de cinquante-six ans, mariée depuis vingt-trois ans à un homme qu’elle aime, deux fils adultes et indépendants Felix et Leonard, tombe amoureuse d’une autre femme de son âge, en couple avec une compagne Jenny et parents de deux filles. En même temps, une histoire d’amour qui sort un peu de l’ordinaire du fait de l’âge de l’héroïne, du confort émotionnel et affectif de son mariage, du chemin tout tracé menant à la vieillesse et à son déroulement sans histoire. Le récit passe par les phases attendues : la valse des hésitations, la passion entre ces deux femmes, le choc pour Henrik le mari d’Elise, et la remise en cause de leur union, les rencontres à l’hôtel, le tourbillon émotionnel, le développement d’un amour à l’identique de celui de personnes plus jeunes. Les dialogues par SMS (Mais comment faisait-on pour communiquer avant ?), l’attrait de la nouveauté, le partage de choses appréciées (par exemple au travers de playlists, comprenant, entre autres, Hey, that’s no way to say goodbye, extrait de Songs of Leonard Cohen de 1967, A case of you, extrait de Blue, le premier album de Joni Mitchell en 1971), l’achat du premier cadeau (un parfum) qui ne rentre pas forcément dans le budget, les rencontres dans des lieux neutres éloignés du foyer familial respectif, la question du divorce qui remet en cause de nombreuses années de vie en commun, de bagages accumulés, de souvenirs partagés, le risque de tout perdre, la possibilité de retrouver la capacité d’être amoureuse, d’éprouver de la passion, mais aussi l’envie que le calme revienne à n’importe quel prix, ainsi que la sérénité.



D’un point de vue narratif, la bande dessinée commence sous la forme de trois cases par page, les unes au-dessus des autres, et du texte en vis-à-vis. D’une certaine manière, le lecteur peut avoir l’impression que les images ne font que montrer une partie de ce qui est indiqué dans le texte. Cela change dès la troisième page alors que la conversation s’engage entre Elise et Dagmar, avec des phylactères. En page vingt-six commence une séquence muette, de quatre pages, durant laquelle la narration s’effectue exclusivement par les images. En fonction de la nature de la scène, l’autrice choisit son mode de narration visuelle, entre le texte illustré et la bande dessinée plus traditionnelle pour une narration séquentielle classique. Elle croque les personnages de manière simplifiée, sans chercher à les rendre jolis ou beaux, avec des traits de contours un peu grossiers tout en étant assurés. Il n’en découle pas une apparence infantile, mais plutôt une forme de ressenti, donnant la sensation de correspondre à l’état émotionnel d’Elise. Le lecteur observe également que les deux tiers de la narration se déroule dans des scènes de dialogue, et que l’artiste sait varier les plans de prise de vue, entre les gros plans, avec des plans plus larges montrant l’occupation de l’interlocuteur, le lieu où il se trouve. Le lecteur a vite fait de se prendre de sympathie pour ces êtres humains normaux, avec un langage corporel mesuré et expressif à bon escient.



La narration visuelle emmène également le lecteur dans des lieux variés : le salon d’Elise et Henrik, leur chambre avec le lit conjugal, la chambre d’ami avec un lit une place, la salle de bains, la soirée où Elise rencontre Dagmar, le train, le bureau d’Elise, une plage, les rues d’une ville, une pelouse à l’ombre d’un châtaigner, deux balades en forêt, un carton de déménagement, le nouvel appartement d’Elise. La dessinatrice s’affranchit parfois de représenter les arrière-plans, pendant une séquence entière (la rencontre entre Elise et Dagmar) pour insister sur le fait que toute l’attention des personnages est focalisée sur les autres personnes présentes. Elle dose savamment les éléments représentés, les vues globales ou les détails : le lit deux places dans son entièreté ou une partie d’une patère. Le lecteur prend vite conscience également de l’usage personnel de la mise en couleurs. Le début baigne dans des tons gris-bleu, puis une teinte verdâtre leur succède. Des touches de couleurs apparaissent de temps à autre. Les nuances de gris reviennent. Un jaune délavé et triste pour la baignade. Du vert plus vif pour les promenades dans la nature, l’artiste passant alors en mode couleur directe. Le lecteur se rend compte qu’elle utilise ces teintes en mode expressionniste pour refléter l’état d’esprit émotionnel ou affectif d’Elise, son ressenti du moment, ou celui qu’elle éprouve en repensant à un moment du passé. Petit à petit, sans en avoir conscience, le lecteur est gagné par ces états d’esprit, le sien devenant en phase avec celui d’Elise, ce qui génère une forte empathie comme s’il avait accès à son intimité émotionnelle.



Le lecteur se sent entièrement impliqué dans cet amour qui remet en cause la vie toute tracée et bien établie d’Elise. Il ne s’attend pas à de grandes révélations ou à un psychodrame : la vie suit son cours, tout en ayant dévié de celui le plus probable, sans heurt. Une histoire très classique, tout en étant unique parce qu’elle concerne ce personnage étoffé et pleinement développé aux yeux du lecteur et dans son cœur. La rencontre avec Dagmar a ranimé la passion dans son cœur et celle-ci s’accompagne de changements inéluctables. Plus que cela, elle éprouve la seule certitude de la vie : le doute. Pourra-t-elle concilier cette relation extraconjugale avec son mariage ? Quel sera le prix à payer ? Elle va apprendre à découvrir ce nouvel être cher, mais aussi elle va devoir apprendre comment gérer de nouvelles situations, de nouvelles démarches, ce qui représente un défi tout aussi grand. Tout du long, elle n’a aucune certitude de retrouver un bonheur équivalent à celui qu’elle pensait assuré avec son époux, construit pendant vingt-trois ans de mariage.



Une histoire d’amour pour une épouse fidèle âgée de cinquante-six ans : voilà une histoire racontée avec une belle sensibilité. Une narration visuelle qui transmet organiquement l’état d’esprit d’Elise, sans chercher à l’enjoliver, créant tout naturellement une relation intime et délicate avec le lecteur. Une histoire banale et unique : pas un drame mais une remise en question d’un avenir assuré, le retour des émotions accompagnant la passion amoureuse, et en même temps le doute sur cette relation, sur son avenir. Touchant et émouvant.
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Au plus près

J'ai été beaucoup moins touché que Alix par cette lecture pour des raisons personnelles, je pense. En dehors de son histoire intéressante et bien menée, c'est surtout sur la question des émotions et des réflexions qui m'a moins pris.



L'histoire est tirée d'un livre que je ne connaissais pas et mis en image par Anneli Furmark, dont le trait faussement naïf et enfantin cache une réelle maitrise de son sujet. Il y a une clarté et une lisibilité totale, avec un jeu de couleurs simples mais qui permet de mettre l'accent sur les touches originales (comme les cheveux de Jens). On pourrait le croire limité, mais le dessin est clairement maitrisé. Ce n'est clairement pas lui qui fera arrêter la lecture !



Le récit est sympathique, à défaut d'être marquant à mes yeux, et pose des questions sur l'adolescence et la sexualité, peut-être des questions que les jeunes garçons découvrant leur homosexualité se posent. Pour ma part, je suis resté plus hermétique parce qu'en dehors d'une résonnance avec ma propre découverte de la sexualité, il est surtout resté toutes les interrogations et le mal-être de l'adolescence. Outre que ça ne m'évoque pas de bons souvenirs, je suis assez peu passionné par les errements amoureux d'adolescents tourmentés. Je comprends les enjeux et les intérêts qu'on peut y trouver, personnellement je trouve ça barbant.



Ce n'est pas une BD qui m'a ennuyé, loin de là, disons plutôt qu'elle fut assez banale dans la lecture. N'ayant pas été touché par le récit (mais je suis très fermé aux récits sur l'adolescence) j'ai surtout suivi l'histoire en étant intéressé par son dénouement, assez bien fait je dois dire. C'est bon, ça plaira sans doute beaucoup plus à d'autres que moi et je conseille notamment aux jeunes personnes, gays ou non, qui trouveront peut-être un écho à leurs propres vies et leurs interrogations. Je suis donc sur une note moyenne, reflet de mon ressenti et des qualités que j'y vois.
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Hiver rouge

Hiver rouge, un roman graphique sur le milieu syndicaliste et ouvrier des années 70 en Suède ; mais au fil des pages, la politique et les vies privées des personnes s'entremêlent et nous sont restituées en épisodes titrées des personnages principaux.

Un hiver rouge plombé par le gris de la météo et des déclarations pour le moins peu optimistes.
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Hiver rouge

Attirée par les dessins, le rythme lent, l'économie de dialogues...Mais je n'ai pas tout saisi au contexte politique de l'Histoire. L'auteur m'a un peu perdu...Entre maoîste, sociodémocrate, syndicat ouvrier...J'en retiens l'histoire d'amour d'une mère de famille de 3 enfants pour un jeunot aux idées différentes des siennes. L'amour malgré tout, les préjugés, la peur de briser la famille. Elle fait ses choix.
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Hiver rouge

Aneli Furmark utilise le pinceau, les encres de couleur pour nous décrire sa Suède des années 70, aux nuits interminables d’hiver. Ambiance monotone, une histoire d’adultère très banale, dans un milieu ouvrier, où les préoccupation de chacun sont totalement axées sur la politique, le syndicalisme, comment une sociale démocrate mariée peut-elle fréquenter un communiste maoïste, sous couvert d’ouverture et de lutte, ce monde sombre de l’hiver suédois est montré de façon totalement étriqué, et pas si révolutionnaire que ça finalement. C’est un récit sobre et intimiste, fade au premier abord, frustre, mais tellement humain en fin de compte, qu’il nous trouble. Malgré son apparente impassibilité, cette lecture est loin de me laisser indifférent, me rappelant les films de Bergman qui m’ont marqué, mais jamais sur le coup. Un récit du temps, celui qui fut, celui qui passe, celui qu’il fait, une atmosphère… la Suède…
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Walk me to the corner

Elise a 56 ans. Elle est mariée à Henrik depuis des années. Leur vie de couple est monotone, mais pleine de respect et de confiance : les conjoints ne se cachent rien. Alors, quand Elise rencontre Dagmar et que son cœur s'emballe, elle n'en cache rien à son époux. « Ce qu'elle voulait plus que tout au monde, c'était mettre son bras autour de la taille de Dagmar et ne jamais l'en retirer. » (p. 20) Pendant un temps, elle essaie de concilier son mariage et cette passion nouvelle. Les messages tombent en cascade entre les deux femmes quand elles sont séparées. Elise sait qu'un choix est nécessaire, mais avant qu'elle ait eu le temps d'en faire un , la décision de quelqu'un d'autre s'impose à elle.



J'ai été formidablement émue par cet amour lesbien entre deux femmes d'âge mûr. Les grands sentiments n'appartiennent pas à la jeunesse et ils font feu de tout bois. L'autrice dessine avec pudeur le bouleversement que cette rencontre engendre dans plusieurs vies. Les dessins sont simples, mais très expressifs. J'ai passé un très beau moment de lecture.
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Un soleil entre des planètes mortes

Une auteure de BD suédoise découverte avec « Au plus près », roman graphique qu’elle a illustré avec beaucoup d’intelligence et d’originalité, une belle étude de la naissance du sentiment amoureux, chez deux adolescents.

« Un soleil entre des planètes mortes », est un autre roman graphique où Anneli Furmark a crée le scénario et dessiné qui nous raconte deux histoires.



L’une est celle de B., passionné par l’œuvre de Sara Fabricius (Cora Sandel de son nom de plume), et surtout du personnage de Alberte, héroïne d’une trilogie, grand succès en Suède et en Norvège … quelques temps de la vie de B. sur les traces d’Alberte qui cherche à comprendre comment elle a vécu à Tromso, « le Paris du nord » … Comment B. va devenir Barbro … et va pouvoir commencer une nouvelle vie.



L’autre est celle d’Alberte … quelques temps de sa vie … comment elle a cherché a échapper à son destin de jeune fille … fille de Madame Selmer et Monsieur le juge de paix Selmer.



Dans les livres d’Anneli, le scénario est certes très travaillé mais l’autre point fort est la recherche sur le graphisme, les planches des deux histoires représentent deux univers fort différents, le travail sur le noir et blanc pour illustrer le passé et l’autre version très coloré avec les couleurs chaudes pour nous faire vivre la lutte de B. pour devenir Barbro, une vision très réaliste de la vie d’aujourd’hui.

Une rencontre à continuer dans l’univers de l’auteure.
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Au plus près

Une auteur norvégienne, Monika Steinholm … une graphiste suédoise, Annéli Furmark …. Nous ont concocté un roman graphique surprenant.

D’abord avec son titre « au plus près » titre français qui laisse sous entendre un rapprochement entre deux individus … alors que « noermere kommer vi ikke » titre original, traduction « Nous ne nous rapprocherons pas » donne une autre version de l’histoire.

Ensuite avec son graphisme pas vraiment ce qu’on attend, la représentation des individus n’est pas très agréable, plutôt grossière et demande un certain temps d’adaptation.

Passé l’effet de surprise de ces deux éléments, les dessins me rappellent ceux de la suédoise Liv Strömquist dont je qualifiais le trait gras, noir, plutôt enfantin, laborieux, très agressif avec des mises en scènes simplistes et assez déconcertantes, là, les situations décrites sont beaucoup plus classiques et même si la beauté des paysages norvégiens n’est pas vraiment exploitée cela reste dans l’ambiance générale du sujet.

L’important est justement le scénario, la découverte de soi-même, de ses sentiments, à l’âge de l’adolescence où on ne veut pas se contenter de reproduire les schémas parentaux.

Une belle étude de la naissance du sentiment amoureux.
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Walk me to the corner

Elise et Henryk forment un couple harmonieux, aimant. Mais Elise va rencontrer D., un nouvel amour qui va chambouler leurs vies. Elle aimerait poursuivre avec les deux, elle assure Henryk qu’elle ne l’en aime pas moins ; mais c’est lui qui va finalement prendre le large, la laissant seule à réfléchir sur sa vie et sur ses choix. Car bien que l’amour soit réciproque, D. n’envisage à aucun moment de quitter sa propre famille, sa femme et ses enfants, pour Elise.

Un détail : D. est une femme.

Un autre détail : tous ces personnages ont largement passé la cinquantaine.

C’est ce qui fait tout l’intérêt de cette histoire, somme toute banale : mettre en scène des corps féminins de plus de 50 ans, parler d’amour chez les "seniors", ça n’est pas si courant.

Jolies illustrations pastel, dont le trait délicat se déforme, s’épaissit dans les moments de grande détresse : des dessins émouvants.

Traduit par Florence Sisask.

Challenge Bande dessinée 2023
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Walk me to the corner

C’est étrange, j’ai lu une bd sur un suje très proche en début d’année, [Soixante printemps en hiver], est-ce un nouveau genre qui émerge ? Celui des histoires de femmes qui s’émancipent de leur couple à 50 ou 60 ans passés et qui découvrent par la même occasion leur homosexualité.

Mais autant j’avais beaucoup aimé le roman graphique d’Aimée de Jongh et Ingrid Chabert, autant ici j’ai été assez déçue. Le fait que le sujet ne m’a paraissait pas nouveau a joué, ce qui est injuste puisque ce livre est paru avant, mais ce n’est pas la seule raison. En effet, ici, la personnage principale, Elise, semble un peu irréaliste. Elle est infidèle à son mari, mais elle l’aime toujours et souhaite donc rester avec lui tout en poursuivant sa liaison, mais quand lui se met à chercher ailleurs, elle se sent blessée, et puis une fois qu’elle se retrouve seule, elle voudrait que son amante la rejoigne... Je sais que les sentiments ne sont pas toujours rationnels, mais Elise donne un peu l’impression d’être très égocentrique et de vouloir le beurre et l’argent du beurre. Cette façon de se comporter ne me l’a pas rendue sympathique et mon plaisir e lecture s’en est ressenti.

Et puis les dessins en noir et blanc ne m’ont pas convaincue non plus. Je n’ai cessé de les comparer aux superbes dessins de [Soixante printemps en hiver], à leur tendresse et leur empathie. Ici, rien de tout cela, un trait noir assez grossier, qui n’a pas su me faire ressentir la douceur ou la profondeur des sentiments (la couverture, avec ce visage tout simple qui semble si serein étant plutôt l’exception que la règle). C’est donc une petite déception que ce livre pour moi, et une envie encore plus grande de dire à quel point [Soixante printemps en hiver] est un superbe roman graphique !
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Walk me to the corner

Jolie petite bd.



Elise a la cinquantaine, mariée à Henrik. Un jour, sans prévenir, c est le coup de foudre avec Dagmar.



Elise est une femme quelconque. Pour une fois, on suit l histoire d amour entre 2 personnes normales, et pas 2 bombasses auxquelles on ne peut pas s identifier... et ca, ça fait du bien!



Cette histoire va faire éclater la vie d elise, divorce, solitude...



J ai bcp aimé le point de vue, sensible et delicat, de l auteur



Merci pour ce chouette moment de lecture!
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Walk me to the corner

Élise est mariée depuis plus de 20 ans à Henrik, elle vit une vie heureuse et routinière. Jusqu’au jour où elle ne peut plus quitter cette femme des yeux, Dagmar. Une relation très forte va alors se nouer entre les deux femmes. Élise ne sait pas quoi faire entre son mari et la femme dont elle est amoureuse, et même en étant honnête, en suivant son instinct, elle n’arrive pas à avoir la vie dont elle rêve.

Découvrir sa sexualité aussi tard peut être un choc et causer de nombreux problèmes dans sa vie, mais ce livre nous montre de ne pas en avoir peur, qu’avec un bon entourage cela peut bien se passer.

Petite déception pour la fin, on n’a pas vraiment le fin mot de l’histoire entre les deux femmes.
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Un soleil entre des planètes mortes

Il est de ces livres qui ne semblent pas raconter grand chose. Un soleil entre des planètes mortes est ce ceux là. Pourtant, j’ai adoré.



Barbro, une suédoise se rend seule en pèlerinage sur les traces de l'écrivaine Cora Sandel et de son roman “Alberte et Jacob”. C’est un roman norvégien du début du XXe siècle où il ne se passe pas grand chose non plus, une histoire de famille, avec une jeune fille timide qui vit dans ce grand nord, triste et morne, dans une ville où il ne se passe rien. Les chapitres alternent les passages du roman de Cora Sandel avec les moment où l’on suit Barbro. Barbro voue à l’autrice une passion qu’elle voudrait partager mais dans sa famille, personne ne s’y intéresse. Il y a dans la culture scandinave, tout une œuvre autour de ces petits riens, des ses moments d’introspections, on pense bien sûr à Ingmar Bergman, un art de rendre belles les vies sans relief. On est jamais à l’abri du mortel ennui, sans doute des œuvres qui demandent d’accepter d’entrer en phase avec elles.



Le dessin est réalisé au cryons de couleur, feutres, encre et aquarelle, des moyens bruts, artisanaux, peu sophistiqué, le trait est brut et pourtant il y a une ambiance très forte. La lumière et son absence sont même ce qui définit le mieux cette histoire : à Tromsø, pendant une grande partie de l’année, le soleil ne dépasse pas la montagne. Les bleus sont intenses, mais la lumière est le plus souvent blafarde.



Barbro est comme Alberte, timide, un peu coincée, elle doit prendre sur elle pour profiter de son escapade, oser aller vers les autres. C’est une histoire sur les relations aux autres, sur l’apport de la lecture, tout en pudeur, en sensibilité à fleur de peau, dans cette vie scandinave, juste un peu plus isolé que chez nous, encore plus solitaire, un peu morne et ralenti, parce que ce nord n’est pas particulièrement joyeux.



Que sont donc ces deux planètes mortes, il s’agit sans doute de Barbro et Alberta, et le soleil finit par revenir un jour, on prend le temps de l’attendre, de le désirer, tout est lent, il ne se passe pas grand chose, mais pour qui sait attendre, le soleil finira par réapparaître…



Dans une histoire presque ordinaire, Anneli Furmark nous révèle les particularités de cette région : ce n’est pas du folklore, c’est la luminosité, la longue nuit, le froid, les eaux calmes des fjords, qui forgent une culture, un livre n’est alors qu’un témoin, un révélateur quand il est juste et sensible comme celui-ci.
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Walk me to the corner

Elise est mariée à Henrick depuis plus de 20 ans, leurs enfants ont grandi et ont quitté la maison. Alors qu’elle a la cinquantaine, elle tombe amoureuse de Dagmar, une cinquantenaire mariée à Jenny, également mère de famille. Elles décident de commencer une relation, malgré la distance, et en étant honnêtes avec leurs partenaires qu’elles ne souhaitent pas quitter. Mais la machine s’enraye quand Henrick débute lui aussi une autre relation et demande le divorce.



Sorte de Brokeback Mountain d’un autre âge, Walk me to the corner est le récit sensible et intime d’une cinquantenaire qui apprend à nouveau à aimer et qui doit faire face à la solitude pour avoir voulu vivre une histoire différente. Les touches d’aquarelles, toujours plutôt dans les tons froids, de l’autrice suédoise accompagnent à merveille les moments difficiles traversés par Elise alors qu’elle tente d’être heureuse, mettant un pied dans l’inconnu et devant expliquer à son entourage. Une bande dessinée remarquable !



>> http://untitledmag.fr/dans-la-bulle-notre-selection-de-bandes-dessinees-14/
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Walk me to the corner

Élise et Henrik sont mariés depuis 23 ans quand elle fait la rencontre de Dagmar. Le coup de foudre est immédiat et la vie d’Elise se partage désormais entre l’homme qu’elle aime et la femme qu’elle aime aussi. Lorsque son mariage vole en éclat Élise se trouve alors confronté à la solitude et s’interroge sur ce qu’elle a perdu, sur ces désirs et son avenir.



Ce roman graphique est une bulle de délicatesse, tant dans les dessins, sublimes, que dans le texte, retenu et pourtant parfaitement juste !

La thématique qui peut paraître originale semble universelle sous la plume d’Anneli Furmark : il n’est pas question d’une cinquantenaire qui vit un amour homosexuel mais d’amour tout court ! Une très belle réussite qui me donne envie de découvrir tout l’univers de l’auteur !
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Walk me to the corner

« Elise avait toujours cru que c’était juste une affaire de maitrise de soi. »



Quel bon choix ! Grâce à Masse Critique, j’ai lu ce roman graphique et j’ai été touchée, profondément. Parce qu’il s’adressait à moi. Tout simplement.



Je n’ai pas adhéré tout de suite aux dessins, il m’a fallu un peu de temps pour apprécier. Centrés sur les personnages, ils ne montrent que l’essentiel, les émotions. Ils ne s’attardent pas sur les actes mais bien sur les sentiments. Ils n’en sont donc que plus puissants. Et les couleurs… Je ne saurais quoi en dire si ce n’est qu’elles m’ont enchantée.



Le sujet ? Un amour passionnel entre deux femmes d’âge « mûr » mais aussi une certaine vision du couple.



« Vous choisiriez quoi ? Vous sentir assez bien tout le temps ou au septième ciel parfois, et complètement abattue le reste du temps ? »



La vie de couple est l’assurance d’une vie paisible, d’une tranquillité d’esprit, mais sans passion. Et l’amour passionnel n’est pas de tout repos surtout si l’une des deux personnes ne peut quitter sa vie tranquille. Elle est alors faite de déchirements, de pleurs et de moments merveilleux. Comme si c’était le prix à payer…



La prise de risque, la volonté de vivre librement son choix avec les souffrances que cela engendre. C’est une vision très juste que nous propose Anneli Furmark.



Il n’y a pas d’âge pour aimer, pas d’âge pour bouleverser sa vie, pour oser, pour vivre !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Walk me to the corner

Première lecture d'un roman graphique de l'auteure et dessinatrice suédoise Anneli Furmark. Petit coup de coeur ! Et oui la femme de cinquante existe ! L'invisible petit à petit prend corps. Elle vit, elle aime, elle désire, elle s'interroge, se soumet à toutes les questions, elle prend le risque, elle ose, elle imagine.

Merci à Anneli Furmark de lui donner vie, de lui faire place. Un roman graphique à dévorer, une auteure à suivre sans hésitation.

Astrid Shriqui Garain



opération Masse critique Editions "Çà et là" / Babelio- 12.2021
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Walk me to the corner

« Walk me to the corner » relate l'histoire d’Élise, une quinquagénaire. Elle est mariée à Henrik et ils ont deux grands garçons. Élise est heureuse dans sa vie de couple. Un jour, elle se rend à une soirée avec son mari et rencontre une personne de son âge, Dagmar. Elle se sent attirée par elle et cherche son attention. Les deux femmes vont dialoguer et s'échanger leurs coordonnées. Comme elles habitent loin l'une de l'autre, elles entament une relation à distance en échangeant de nombreux SMS et se voient dès qu'elles en ont l'occasion. Élise se sent amoureuse de Dagmar mais ne souhaite pas quitter son mari à qui elle tient toujours autant. Naïvement, elle voudrait pouvoir être avec l'un et l'autre. Pourtant, les complications vont arriver car Henrik va, lui aussi, rencontrer quelqu'un avec qui il veut vivre. Mais Dagmar ne souhaite pas quitter sa propre femme et leurs filles. Le divorce semble alors inévitable et Élise se retrouve bien seule.



Dans ce roman graphique, l'auteure raconte l'histoire d'une rencontre, d'un moment inattendu qui va ébranler la vie de deux femmes quinquagénaires pourtant bien installées dans leur vie de couple.

Le scénario d'une histoire d'adultère ne semble pas très original. Pour autant, j'ai trouvé que dans la simplicité de ce texte d'Anneli Furmark, se dégageaient beaucoup de douceur, de pudeur et d'émotions. L’auteure y aborde la passion amoureuse, la rencontre imprévue qui bouleverse et l’émoi qu'elle procure mais questionne avec beaucoup de justesse sur la solitude, l'attachement et la peur de quitter la sécurité d'une vie routinière.



J'ai apprécié ce récit intime d'une femme qui va passer par une montagne russe d'émotions après avoir fait le choix du cœur et non de la raison. Elle qui était persuadée que ce n'était qu'une question de maîtrise de soi ! Les illustrations à l'aquarelle, douces, chaleureuses et bienveillantes renforcent à merveille le scénario et les émotions qu'il dégage.

Ce roman graphique m'a touchée et me donne envie d'explorer davantage l'univers de cette auteure suédoise.

« Walk me to the corner » est en sélection officielle 2022 au Festival d’Angoulême.
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