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Critiques de Annelise Heurtier (1433)
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Sweet sixteen

En 1957, la loi américaine autorise enfin des élèves noirs à intégrer un lycée blanc. 9 adolescents se portent volontaires pour être les premiers à changer l'Histoire. Mais dans l'Arkansas, la ségrégation fait rage...

Inspiré de faits réels, ce roman nous montre en parallèle une année de la vie de Molly l'afro-américaine qui, armée de son courage, subira humiliations, intimidations et violence sans jamais abandonner et Grace, la petite bourgeoise qui, bien que ne rêvant que d'amour et de rock'n'roll, finira par remettre en cause les thèses ségrégationnistes de ses amis.

Un texte fort qui met en lumière tout le courage dont ont fait preuve les 9 de Little Rock, refusant de céder à la pression de la communauté noire et à la peur du Ku Klux Klan et de la Ligue des mères blanches. Un courage et une abnégation nécessaires pour endurer cette année scolaire qui est une page de l'Histoire des Etats-Unis !

Je remercie Babelio et les Editions Casterman pour m'avoir fait découvrir cet excellent roman qui est un vrai coup de cœur !
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La fille d'avril

Une très jolie découverte qui me pousse à dépoussiérer les anciens romans d'Annelise Heurtier. Un roman jeunesse simple et efficace qui interpellera la jeune lectrice. Elle se posera des questions et auprès de son entourage sur les conditions de la femme dans les années 60, avant le grand évènement historique de Mai 68.

Annelise Heurtier utilise un fait réel, l'histoire d'une jeune marathonienne Katrine Switzer qui a bravé les interdits pour réaliser sa passion.

Ici, nous avons Izia petite fille de Catherine qui recherche une vielle robe dans le grenier. Elle va tomber sur une boite mystérieuse. Catherine va se plonger dans ses souvenirs et retourner en Septembre 1966 quand sa vie a commencé à changer. Catherine issue d'une famille ouvrière, aura la chance d'intégrer une école privée à 15 ans au lieu de partir dans un établissement professionnel.

On pourrait penser que c'est cette entrée dans une nouveau monde qui va chambouler le jeune fille. Elle va se mettre à réfléchir à sa condition, à sa place dans la société, à ses rêves et à sa passion..la course à pied. Un avenir qui se profile t où elle restera toujours le "de", la fille de, la femme de , la mère de….. Un avenir où la femme doit rester belle et n'a pas le droit de s'exprimer. Un avenir où la femme n'a pas le droit à la pilule, aux serviettes hygiéniques, au pantalon, au permis de conduire… Et pour Catherine, le comble, les baskets. Catherine une jeune fille de 15 ans qui va rêver de liberté et va tout faire pour s'épanouir.

Ce n'est pas un roman féministe C'est un roman qui décrit des faits et où l'on se rend compte qu'il y a encore du travail à accomplir.

Un coup de cœur. Une très belle découverte.
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Refuges

Lampedusa, 2006. Mila revient avec ses parents sur l'île pour passer des vacances après le deuil qui a touché sa famille six ans plus tôt. Pour elle, ce sera l'occasion de redécouvrir un des lieux heureux de son enfance mais surtout d'en apprendre plus sur elle-même.

Mais Lampedusa, c'est aussi, et malheureusement, un endroit aujourd'hui connu pour les migrants clandestins venus de la Corne de l'Afrique dont les embarcations de fortune viennent s'y échouer après un long voyage...

J'aime beaucoup les romans d'Annelise Heurtier : son écriture sensible lui permet d'aborder des sujets de société afin de faire réfléchir les ados actuels.

En donnant la voix à une dizaine de jeunes Erythréens qui fuient le régime totalitaire en place, on comprend mieux les raisons de cet exil et les difficultés auxquels ces migrants sont confrontés.

Un roman fort et bouleversant qui donne des pistes de réflexion face à un sujet d'actualité !
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Chère Fubuki Katana

Une plongée dans la culture japonaise avec ce roman ado. Même si j'en connais un peu l'univers j'ai tout de même été souvent désarçonnée par leur façon d'être et de faire. Beaucoup de découvertes finalement dans ces pages.

Le roman commence par 2 adultes qui discutent et on ne comprendra pas tout de suite pourquoi ce dialogue amorce le roman.

Emi est une jeune japonaise, mal dans sa peau, très respectueuse et assez effacée. Elle est victime de harcèlement par une camarde de classe. Réflexions désagréables et moqueries. Rien de très méchant pense Emi qui sait que dans son lycée elle n'aura pas de soutien

" Le rejet avait toujours une cause, et les causes devaient être corrigées. "

" Le clou qui dépasse appelle le marteau, assurait le proverbe."

L'histoire est prenante et l'on s'immerge bien dans ses lignes. Tout en douceur avec quelques sursauts de noirceur. L'auteure nous perd un peu en parlant du professeur d'Emi, plus à l'écoute. Surtout qu'entre les chapitres il y a des lettres d'une agence qui a donné une mission à une certaine Fubuki dont on ne sait rien.

Mission réussie pour Annelise Heurtier qui a su me surprendre par le retournement de situation. Un livre aussi doux que les pétales de sakura, mais qui cache une violence larvée de ce pays aux traditions et habitudes si étranges. Ils ont quand même trois cents variétés de Kit Kat et une page nippone à vingt-cinq millions de fans.

Joli roman à lire. Pour le sujet du harcèlement, mais pas seulement.

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Envole-moi

Swann tombe raide dingue de Joanna. L'histoire pourrait être totalement banale si cette dernière n'était pas en fauteuil.



Pour la faire courte, je n'ai absolument pas réussi à rentrer dans ce récit. Si je reconnais la recherche de style et une certaine qualité dans l'écriture d'Annelise Heurtier, je n'ai pas pu croire aux personnages. Leurs discours, leur façon d'appréhender leur adolescence et le handicap ne me paraissait même pas crédible. Non pas que lorsqu'on parle de handicap on attend nécessairement quelque chose de très lourd, mais ici, l'histoire et les personnages paraissaint "trop beaux, trop faciles pour être vrais" (à mon goût bien sûr).

Pourtant, je trouvait le contraste entre l'admiration pour la danse de Joanna et son handicap très intéressant, mais son traitement est trop vite retombé comme un soufflé.



Difficile donc d'adhérer à un roman quand on a une sensation de lire une histoire trop peu crédible. Tant pis. D'autres lecteurs sauront l'apprécier mieux que moi à n'en pas douter.
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Là où naissent les nuages



« Ma mère me surprendrait toujours. Elle pouvait s'échapper sans prévenir, au milieu de n'importe quelle conversation. Qui sait où elle était à cet instant-là.

Tu le connais ?...

Qui ?

Le type qui est mort...

Il s'appelait Nikita... »

La mère d'Amélia semblait plongée dans la lettre que lui avait adressée Bakar, la nouvelle directrice d'une association humanitaire, The Shelter. Depuis ce retour du bout du monde, elle versait régulièrement des aides mais les besoins financiers et humains ne manquaient pas. L'organisation aidait des enfants des rues.

Le bout du monde pour Amélia également.

Engloutissant des tartines de confitures et tuant l'amertume d'être une petite rondelette qui se fait prendre son petit ami par sa meilleure amie, Amélia semble intriguée par cette nouvelle perspective qui ramène sa mère à un passé si éloignée de l'image qu'elle peut en avoir. Cette femme fatale cintrée dans ses jupes stylées, portant chignon soignée et talons dans le prolongement de sa féminité élégante.

Amélia se mit aussitôt à pester lorsque son père a proposé un voyage là-bas, au Shelter, pour les vacances. Et puis quoi encore ? Pourquoi pas l'Amazonie, pourrait suggérer l'adolescente de 16 ans d'un ton renfrognée d'oursonne mal léchée.

Amélia se surprend à répondre « Pourquoi pas. »

Flûte! Que lui a t-il pris ?

De plus, mauvais concours de circonstances, sa mère ne peut pas rater une réunion importante et son père est au dernier moment réquisitionné pour être juré.

« - De nous trois, c'est à toi que ce genre de voyage ferait le plus de bien. »

Amélia ne peux plus se dégonfler. En route pour la Mongolie !

Triple flûte !



: « Là où naissent les nuages » est un véritable récit initiatique où l'héroïne Amélia va rencontrer un vrai choc de culture, bouleverser ses croyances, ses vérités.

Aux premiers chapitres, certains pourraient s'attendre à un rapport culpabilisant, s'identifiant de peu à l'héroïne gênée de l'aisance de confort dans lequel elle évolue, devant la misère déroutante et importante. Les rencontres vont faire oublier ses petites pensées graves et ramener le récit à l'essentiel, la mission de partage et de protection.

Amélia, ne se sentant au début pas forcément à sa place puis pas encore à la hauteur de la tâche, va se prouver le contraire. Chacun a à apporter à l'autre. Le regard et le destin du petit Mukshuk vont l'attendrir, la toucher, là, au cœur et qui de petites attentions ci et là pour apporter une petite touche, là, à l'endroit de son cœur. Petites attentions au pouvoir bien plus grand que l'on ne le croit.

L'enfant n'y sera pas insensible, à sa manière.

AnneLise Heurtier raconte au travers des pensées, des interrogations d'Amélia rendant l'expérience très humaine, familière.

Au fil des actions effectuées avec l'organisation, Amélia découvre une violence au sein des familles toute nouvelle aussi, de quoi relativiser les petits tracas du monde adolescent.

Ce monde, cette culture, la générosité des habitants vont la toucher dans la simplicité et elle comprend cette nécessité qui incite sa mère à garder une mission d'aide permanente et une connexion avec une expérience qui la changea irrémédiablement probablement.

Nous sentons bien au fil des pages que le bâton de relais est dignement passé. Le récit referme la quête par celui-là même qui l'avait impulsé, le fameux Nikita, l'ancien directeur du Shelter, secrètement regretté par la mère.

Mais n'en disons pas d'avantage.

Embarquez Là où naissent les nuages !
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Sweet sixteen

Sweet Sixteen est un roman pour adolescents basé sur des faits réels, les personnages sont inventés par l’auteur mais les 9 lycéens dont il est question ont bien existé. Il s’agit d’un roman à voix, les chapitres alternent les points de vue de deux jeunes filles : l’une, Molly, est une jeune lycéenne noire qui doit sous peu rentrer au lycée central, l’autre, Grace, est une lycéenne blanche, très bien intégrée et proche des milieux racistes. C’est cette caractéristique narrative qui fait une grande partie de l’intérêt du roman. Au fil des pages on voit les deux jeunes filles évoluer, leur attitude change mais aussi leurs opinions.



C’est un récit réaliste, sans pathos, écrit avec délicatesse. Les personnages sont nuancés, il n’y a pas que des gentils et des méchants, mais bien des adolescents et des adultes qui luttent des deux côtés pour ce qu’ils pensent être juste. Annelise Heurtier réussi à rendre tous ses personnages humains, sans verser dans la caricature. Elle nous parle des adolescences sacrifiées par l’histoire.



L’Arkansas est un état du sud, un état ou l’esclavagisme, puis la ségrégation, sont bien ancrés. Aujourd’hui, cette intégration de 9 élèves noirs peut sembler peu de choses, mais pour l’époque, pour le lieu, c’était inconcevable ne serait-ce que quelques mois auparavant. Molly se retrouve donc au cœur d’un conflit qui la dépasse. Elle fait face à la méchanceté des blancs mais aussi aux rejets des noirs qui craignent pour leur sécurité. Du côté de Grace, le constat est le même, elle ne pense qu’à vivre son adolescence, ses premiers émois amoureux, ses amitiés… sans se soucier de ce qui se passe dans la société qui l’entoure. Mais lorsque Molly intègre sa classe elle se retrouve à devoir prendre position, un choix qui ne va pas être facile.



J’ai vraiment apprécié cette lecture, très fluide et touchante. Le mémo historique à la fin permet de prendre conscience que ce que l’on vient de lire était une réalité. Chapeau bas pour l’édition, très réussie, la couverture retranscrit bien l’ambiance du roman, et les petits portraits des deux personnages principaux au début de chaque chapitres égayent la lecture.



Sweet Sixteen est un roman que je vais conseiller bien souvent je crois.
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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On n'a rien vu venir

Lundi 4 juin, le Parti de la Liberté gagne les élections. Dès le lendemain, de nouvelles lois apparaissent, réduisant les libertés individuelles puis, peu à peu, excluant les minorités. A travers le regard d'adolescents de différentes familles, on suit la mise en place de cette dictature mais aussi les débuts de la résistance...

Dans ce texte à 7 voix, on découvre un parti politique extrémiste qui n'a pas dit son nom mais qui se révèle raciste, homophobe et excluant les handicapés. Certains ont voté en connaissance de cause, d'autres non et c'est bien là le propos de ce récit : éveiller les consciences et l'esprit critique des jeunes générations pour ne pas avoir à vivre une telle situation.

Un formidable roman qui se doit d'être lu car il fait réfléchir, pour ne pas dire un jour "On n'a rien vu venir" !
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Sweet sixteen

Etats Unis, Arkansas, 1957.

« ...Le juge de district fédéral Ronald Davies a statué. Il ordonne que l'intégration commence demain mercredi 4 septembre. L'annonce vient d'être faite sur toutes les radios... »

Le verdict tombe, dicté par le présentateur de la télévision et la jeune Molly Costello reprend son souffle.

Finalement, ce qui devait arriver allait arriver à l'aube de ses « Sweet Sixteen », la fête de ses seize ans qui symbolisera son passage à l'âge adulte.

L'intégration de neuf afro-américains au Lycée central de Little Rock, projetée par l'association Nationale pour l'émancipation des gens de couleurs- « la NAACP »- allait enfin s'appliquer.

Molly s'était engagée volontairement dans cette aventure mais le blocage des entrées par les forces de l'Ordre, commanditée par le gouverneur Orval Faubus pour raison de sécurité, fit résonner ce rêve de mixité comme une triste utopie pour les gens de sa condition.

Protéger les autres élèves de leur mauvaise compagnie, Molly ne le comprenait pas et plissant sa robe neuve et blanche, elle voulait participer au changement. Avoir les mêmes chances d'avenir dans les meilleures écoles.



Grace Anderson a entendu dire qu'une de ces élèves allait intégrer sa classe. La blonde jeune fille suit les conversations moqueuses de ses amies, entend les pères pester contre cette loi ridicule, les mères fabriquer leur banderoles pour la Ligue de défenses des Familles blanches, le monde semble trembler devant ce changement et Grace ne saisit pas l'ampleur de tout ceci. Elle n'est ni pour ni contre. A l'aube de sa « Sweet sixteen », Grace rêve d'insouciance, de jolis collants, de love story sur fond de Rock 'n Roll, un rendez-vous idéal avec le frère de sa meilleure amie, le sexy Sherwood. Elle fait déjà ses plans pour le bal de fin d'année mais d'ici là, ce n'est que la rentrée et cette rentrée là, Grace n'est pas prête de l'oublier. Elle plaint cette jeune fille noire qui vient d'entrer dans sa classe, Molly « quelque chose ». Pourquoi tient-elle tant à venir dans ce lycée ?



« -Un paquet de Noirs se sont fait lyncher, et pour moins que ça, ma petite fille ! » avait hurlé la mère de la pauvre Molly.



: La« Sweet Sixteen » fait référence à une tradition de l'Amérique du nord où une fête est organisée pour le seizième anniversaire des jeunes filles. Le père ou un autre membre masculin de la famille remplace les chaussures plates de la jeune fille pour y ajuster des chaussures à talons, marquant son entrée dans l'âge adulte. D'autres rituels sont appliquées lors de cette fête très spéciale et symbolique, il en existe désormais une également pour les garçons.



Eprouvante, la « Sweet sixteen » de ces deux héroïnes, que tout sépare, va l'être on ne peut plus, du fait de leur naissance et leurs droits inhérents.

Molly espère suivre le sillage de Rosa Parks, en être digne, participer à l'effort de l'évolution des droits des noirs puisque les choses s'engagent et lui permettent enfin de le faire.

Pourtant, les mentalités n'évoluent pas aussi rapidement et les contestations peuvent se montrer violentes, humiliantes ou meurtrières comme le démontre clairement le roman. Molly va au devant de son destin de jeune fille noire et d'un futur meilleur pour les siens.



Grace représente l'envers de cette "Histoire", un autre écho, celui d'une communauté blanche favorisée et pleine de préjugées mais dans laquelle réside des gens de bonnes volontés qui ne restent pas sur les acquis et se questionnent.. .

L'auteure nous la présente comme une jeune fille ordinaire avec des questionnements de son âge que le comportement virulent de la société qui la vue naître va remettre sérieusement en question. Tout en tentant de vivre son adolescence et ses amours, elle se protège naturellement et prend progressivement ses distances avec un entourage dont elle ne semble plus comprendre les motivations, le langage. Les repères se brouillent et elle va tenter de se replacer là où sa sensibilité et sa conscience la guident.

Annelise Heurtier s'inspire de faits réels afin de nous parler de racisme, d'égalité, d'amour et de tolérance.

C'est un roman fort, percutant, qui ne peut laisser insensible, un récit initiatique qui bouleversera Molly et Grace. L'auteure dépeint une société dans toute sa contradiction, ses forces, ses horreurs et ses espoirs fort heureusement. Ces histoires sont des témoignages de courage pour ne pas oublier, de rêver et de croire fermement en l'humanité.

Seize ans et toute la vie devant soi.
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Chère Fubuki Katana

Je me rends compte que j'ai oublié de chroniquer Chère Fubuki Katana d'Annelise Heurtier, que j'ai pourtant lu il y a quelques temps.

Au lycée ou même chez soi, quand on vit au Japon, on n’étale pas ses problèmes.

Pourtant, Emi aurait beaucoup à dire : le harcèlement qu’elle subit, l’attitude de ses parents… et surtout cette culpabilité qu’elle essaie d’enfouir depuis plusieurs mois.

Emi ne se confie jamais. Elle se réfugie dans ses mangas et fait semblant que tout va bien.

Jusqu’à ce qu’une rencontre lui donne envie de s’ouvrir enfin. Mais à qui peut-on se fier dans une société où les apparences peuvent l'emporter sur la vérité ?

Chère Fubuki Katana est un roman jeune adultes qui se déroule au Japon. C'est d'ailleurs pour cela que je l'avais acheté à sa sortie. Je suis très nostalgique de notre voyage à Tokyo et je prends toujours plaisir à lire des romans s'y déroulant.

Vivre au Japon n'est pas toujours facile pour une adolescente comme Emi, qui garde tout pour elle et ne peut pas étaler ses problèmes. Elle pourrait bien sur en parler à ses parents.. mais cela ne se fait pas... alors elle subit.

Jusqu'au jour où elle va faire une rencontre. Mais dans cette société où les apparences sont importantes, où se situe la vérité et où se situent les faux semblants ?

Chère Fubuki Katana est un bon roman. J'ai apprécié le fait qu'il se déroule au Japon, et j'ai bien aimé la jeune Emi.

Toutefois je ne m'attendais pas à ça, notamment au déroulement final. Ce n'est pas surprenant en soi quand on connaît un peu la société japonaise mais ça m'a mis un peu mal à l'aise qu'une telle supercherie puisse exister. C'est un peu gros et pourtant, quelque part, c'est tout à fait possible d'aller jusque là surtout dans notre monde actuel.. Je n'en dirais pas plus, ne souhaitant pas spoiler. Je me rends compte que la chronique est difficile à écrire car il y a un élément important dont il est impossible de parler sans dévoiler le contenu !

J'ai aimé ce roman, je n'ai pas eu de coup de cœur mais il m'a marqué et je lui mets quatre étoiles.

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Sweet sixteen

Voici une fiction emprunte d’un réalisme à faire froid dans le dos ! En lisant la quatrième de couverture, je me doutais que cet ouvrage ne me laisserait pas insensible néanmoins, je ne pensais pas être touchée à ce point ! J’ai découvert ce titre grâce à Bountynette_litterature qui l’avait emprunté à la médiathèque. Curieuse, j’ai voulu le lire à tour. Même si ces deux cents pages se lisent trop facilement, j’ai finalement été conquise par cette lecture qui fait écho à des faits réels graves et révoltants ayant eu lieu dans les années 50/60 aux États-Unis. L’auteure n’hésite d’ailleurs pas à expliquer en fin d’ouvrage ce qui diffère entre la fiction et la réalité. De plus, elle agrémente ses propos d’informations concernant ce qu’il s’est passé après la fameuse intégration des neufs noirs dans le lycée central de Little Rock : l’année suivante ainsi que le devenir de chaque étudiant… « Sweet sixteen » est donc un livre très riche qui retrace une période historique méconnue mais très importante…



La narration m’a rapidement convaincue : on est sur un point de vue alterné entre Grace, une américaine blanche, et Molly, l’une des neuf adolescents noirs à intégrer le lycée central. On suit donc deux univers que tout oppose en parallèle afin de bien comprendre le contexte de l’époque, les pensées de chaque personnage ainsi que les différents débats que les événements soulèvent. Évidemment, j’ai eu beaucoup d’attachement pour Molly qui, malgré l’horreur qu’elle va vivre, ne perd pas son courage ni sa détermination. Pourtant, il y a vraiment de quoi chavirer, car certains individus vont loin : menaces par téléphone, humiliations publiques, mépris, brutalités, injures, vengeances pouvant aller jusqu’à des blessures physiques… Les neufs étudiants sont poussés à bout pour qu’ils s’en aillent d’eux-mêmes ou commettent une faute ! En effet, ils n’ont pas le droit de répliquer aux insultes ou aux actes de violence sous peine d’être expulsés de l’établissement… ou pire… Ces scènes m’ont horrifiée plus d’une fois au point que je lâche plusieurs jurons durant ma lecture… Que d’injustice et de haine ! C’est tout simplement révoltant ! Encore aujourd’hui, certains sont défavorables à la mixité et à la différence, mais j’espère que les choses ne sont plus aussi horribles… (Hélas, je sais que c’est encore le cas dans certaines zones du globe…) En tout cas, cet endoctrinement et violence de masse m’ont terrifiée !



De son côté, Grace est également touchante même si elle va se révéler tardivement dans le récit. D’abord pro-blancs au point de distribuer des tracts, injurier les minorités et sympathiser avec le Ku Klux Klan, elle va finalement ouvrir peu à peu les yeux au fil des semaines et des événements. Elle va longuement être présentée comme une adolescente coquette, bourgeoise, populaire et idéaliste rêvant d’être reine du bal et d’être avec le beau Sherwood. De ce fait, le lecteur tarde à s’attacher à elle. Pourtant, son point de vue est très intéressant, car il permet de voir à quel point la société était manipulable, raciste et virulente. D’ailleurs, j’ignore si l’auteure a voulu faire un clin d’œil ou non (j’aurais tendance à penser que oui), mais le fait que la servante de Grace s’appelle Minnie m’a fortement rappelé la fougueuse Minny Jackson de « La couleurs des sentiments ». Cette similitude m’a fait plaisir, d’autant que les messages de ces deux œuvres sont principalement les mêmes !



Des thématiques fortes, révoltantes et percutantes, un contexte historique important, une plume fluide, efficace et accessible à tous les publics, « Sweet sixteen » est un roman sur la ségrégation à découvrir quel que soit son âge ! Une ode à la tolérance que je recommande fortement et qui peut très bien servir de complément au lycée lorsque l’on étudie l’histoire des États-Unis.
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Le carnet rouge

Agée de 16 ans, Marie vit seule avec sa mère. Elles n'ont guère l'occasion de se voir car cette dernière est infirmière et leurs horaires sont décalés. Cela tombe bien car la cohabitation est compliquée. Marie reproche à sa mère de faire un black-out sur le passé familial.

De sa mère, l'adolescente sait seulement qu'elle est d'origine népalaise, et de son père, qu'il n'a jamais été là pour elle. Quant à la génération précédente, il ne saurait en être question dans leurs conversations, le sujet est tabou.



Cette histoire ressemble à d'autres romans de cette auteure que j'ai pu lire. Certains la qualifieraient de bluette sentimentale, ce qu'elle est par certains aspects (car, bien sûr Marie est amoureuse…). Cette description est cependant très réductrice. En effet, les personnages sont plutôt crédibles, et une fille de seize ans qui rêve me semble plutôt normale.

En fait l'histoire de Marie sert ici de support pour présenter certains aspects de la culture népalaise, en particulier le bouddhisme. Même si Annelise Heurtier se garde bien d'émettre le moindre jugement de valeur, restant dans la description de rites et de croyances, il m'est bien apparu que cette religion, comme les autres croyances irrationnelles, s'accompagne d'injustices (le système de castes, même s'il est officiellement aboli) et d'atteintes à des libertés individuelles...



Une lecture instructive que je conseille à tous, notamment aux filles à partir de 14 ans.
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Sidonie Quenouille

Les enseignants super doués avec les enfants, avec lesquels le courant passe immédiatement, ça existe, on peut les compter sur les doigts d'une main au cours d'un parcours scolaire, mais ça existe. Ils sont précieux, ils peuvent faire adorer l'école aux plus réfractaires. Sidonie est de ceux-là, et Adrien l'a immédiatement adoptée. Cette nouvelle maîtresse a un look rigolo, plein d'idées géniales pour faire aimer les matières barbantes, des méthodes futées pour faire comprendre les problèmes de maths les plus ardus, et elle ne manque pas de fantaisie pour ouvrir les enfants à toutes sortes de sujets, au gré de l'actualité (les champignons, les papillons). Le problème c'est que ces sujets sont parfois hors-sujet, justement, qu'ils ne font pas partie du programme scolaire, que Sidonie s'écarte un peu des méthodes préconisées par l'éducation nationale lorsqu'elle enseigne. Alors certains esprits chagrins se manifestent : des parents, la directrice...



Petit roman plein d'humour qui n'est pas sans rappeler le petit Nicolas, notamment le passage avec l'inspecteur. Ça fait rêver, l'école de cette façon ! On peut y reconnaître avec nostalgie des enseignants qui se sont démarqués, qu'on a aimés au cours de notre scolarité ou celle de nos enfants. La façon dont les 'grands' CM2 s'amusent à terroriser les plus jeunes est également bien vue.

Je ne connaissais d'Annelise Heurtier que deux romans pour grands ados, le registre 'premières lectures' lui va très bien aussi. Petit bémol sur les illustrations, importantes dans cette collection puisqu'elles s'imbriquent au texte : les visages m'ont semblé bien austères.
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Refuges

C’est toujours un plaisir d’apprendre qu’Annelise Heurtier a sorti un nouveau roman. On sait d’emblée qu’on sera amené à découvrir un mode de vie différent du nôtre, un quotidien moins rose et une réalité qu’on méconnait.



Après le Népal et la Mongolie, nous partons moins loin cette fois. Au sud de l’Italie, sur l’ile de Lampedusa. Un bel endroit qui fait trop souvent la Une des médias pour des raisons sordides. Alors que Mila y retourne en vacances dans la maison paternelle, espérant que ce retour aux sources sera bénéfique pour sa famille, un nouveau drame humanitaire se prépare. Loin de cette ile paradisiaque aux paysages enchanteurs qui réconforte Mila au fur et à mesure de son séjour, huit jeunes Erythréens s’apprêtent à forcer le destin au péril de leur vie. Leurs récits personnels ponctuent celui des vacances de Mila. Si l’ambiance familiale lui semble pesante, que dire de celle du quotidien de ces jeunes gens ?



Comme à son habitude, Annelise Heurtier nous propose l’histoire d’une jeune européenne à problème et la compare à celles d’adolescents d’ailleurs. Sans porter de jugement, elle pousse le lecteur à relativiser ses petits malheurs en le confrontant aux vrais problèmes du monde. Elle ne force pas le trait, elle nous présente la vie telle qu’elle est, dans un récit subtil, émouvant et fort. Son écriture très visuelle nous permet d’imaginer avec précision tant la splendeur des paysages décrits par Mila que la misère des conditions de vie des jeunes Erythréens. Loin de pousser à la culpabilité, l’auteure suscite cependant l’émotion et la réflexion à travers un récit réaliste et juste.



Mieux ficelé que « Là où naissent les nuages », plus abouti, ce roman poignant est une réussite et devrait être lu par tous les adolescents. Après sa lecture, on ne voit plus les immigrés clandestins de la même façon.

Merci beaucoup aux éditions Casterman pour cet envoi.

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Le carnet rouge

Marie, lycéenne en France, est à la recherche de ses origines tibétaines, dont sa mère refuse de lui parler, lorsqu'un vieil homme, qui se présente comme son grand-père adoptif, lui donne un carnet rouge, rédigé par sa grand-mère. Marie découvre avec passion le passé de cette femme, déclarée à 4 ans incarnation d'une déesse hindoue, élévée cloitrée dans le luxe, avant d'être remise à la rue à l'adolescence et de finir prostituée... Une révélation qui lui permet de construire sa propre identité et de revisiter ses liens avec sa mère, en rejet de cette histoire. Le roman est plaisant, l'écriture fluide, mais il m'a semblé que l'auteur cherchait à trop étreindre : le Népal, la prostitution, le secret de famille, les rapports mère-fille, et même une histoire d'amour adolescente... Du coup, chaque élément m'a semblé traité un peu surperficiellement, j'aurai préféré en savoir plus sur le parcours de la grand mère !
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Push

Tess et sa sœur Coline font partie d'un club de gymnastique qui participe à des championnats nationaux. Un nouvel entraîneur, Raphaël, est recruté pour entraîner les plus jeunes essentiellement. Mais un jour, Camille, une des gymnastes la plus brillante, annonce qu'elle arrête tout. Tess et ses copines ne comprennent pas. Est-ce à cause de la dispute que Tess avait eue avec Camille quelque temps avant ? Manon dit que Camille se serait confiée à elle et lui aurait dit que leur entraîneur aurait abusé d'elle mais pour Tess, c'est inimaginable, elle ne peut pas y croire.



Je remercie la maison d'éditions Casterman et Babelio à travers cette Masse Critique spéciale de m'avoir donné la chance de lire en avant-première ce roman littérature jeunesse.

Le sujet me semblait intéressant, notamment parce qu'on a beaucoup parlé récemment sur les médias d'abus sexuels sur des mineures dans le milieu sportif.

J'ai été malheureusement déçue de ce roman de 250 pages qui se lit vite car il faut attendre très longtemps avant d'arriver au coeur du sujet et ce qui précède perd de son intérêt, paraît futile et m'a paru décourageant à la longue. Je m'attendais à rentrer plus vite dans le vif du sujet, au lieu de ça, on assiste à la vie d'une adolescente qui pratique le sport en compétition et a parfois des relations compliquées avec les autres filles.

Peut-être ce roman séduirait-il plus facilement un lectorat de jeunes filles qui trouveraient écho à ce qu'elles vivent au quotidien mais si on lit ce livre par rapport au sujet des abus sexuels dans le monde du sport, c'est vraiment décevant à mon avis.

J'ai été dérangée aussi par la ponctuation qui n'est pas toujours au rendez-vous ou une orthographe incorrecte parfois, certes j'ai reçu des épreuves non corrigées mais les mêmes fautes ne seront-elles pas dans la version finale ?

Je ne retiendrai donc pas grand-chose de ce roman trop superficiel pour moi.
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Sweet sixteen

Challenge Multi-défis 2016 avec l'item : un livre présent dans ma PAL depuis plus d'un an.

Challenge petits plaisirs 2016 (215 p)

Challenge 1 mot, 1 livre



Un anniversaire pas comme les autres...



Résumé : En 1957, Molly, jeune fille Noire, va tenter d'intégrer un lycée de Blancs avec l'appui de la nouvelle loi. Elle va affronter bien des humiliations et persécutions. Les Blancs sont-ils tous aussi hostiles à la déségrégation ?

Son anniversaire de 16 ans ne sera pas fêté comme elle en avait rêvé...



Genre : fait de société

Thématique : déségrégation



Décor : Peu de descriptions du décor finalement. le quotidien de Molly est retranscrit avec les émotions qui s'y mêlent. Ambiance souvent tendue, pleine d'interrogations et d'incompréhension, d'attente, de doute...



Personnages : Molly, jeune fille Noire de 16 ans qui vit avec sa mère Erin et sa grand-mère Shiri.

Grace, jeune fille Blanche qui assiste aux événements tout en vivant son adolescence. Elle s'interroge beaucoup car ne comprend pas toujours cet acharnement contre les Noirs alors qu'elle a été élevée par une femme Noire pour laquelle elle a de l'affection.

Maxene Tate, activiste Noire élue au NAACP.

De nombreux autres personnages secondaires.



Avis personnel : Les chapitres concernant Molly alternent avec les chapitres concernant Grace. Nous avons ainsi la vision des deux « mondes » qui s'affrontent dans ce conflit. Molly souhaite simplement faire valoir ses droits même si elle s'est portée volontaire sans y croire. Elle fait face et tient bon malgré les humiliations. Grace évolue dans « son » monde mais reste en retrait, se forgeant sa propre opinion. Au départ elle n'est centrée que sur elle-même et ses premiers émois pour un garçon. Peu à peu elle va ouvrir les yeux, s'intéresser aux autres et va découvrir ce qu'elle pense vraiment et agir en conséquences.

Le récit se déroule sous fond de bataille juridique entre les institutions et illustre combien cette loi fut difficile à passer, être acceptée et surtout appliquée !

Cette histoire fait écho, bien qu'écrite avant, au magnifique roman « Des mensonges dans nos têtes » de Robin Talley mais en moins choquant et insupportable. L'auteur évoque ici les violences mais ne les décrit pas trop. le texte est, à mon goût, plus fade, moins touchant, cependant il est adapté à un public de jeunes lecteurs, leur permettant de comprendre cette période sombre de l'Histoire américaine.

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Sweet sixteen

Molly a hésité quelques instants puis a finalement levé la main lorsque leur enseignante leur a demandé s'ils souhaitaient être sélectionnés pour intégrer le plus prestigieux lycée de l'Arkansas réservé aux blancs.

N'ayant pas abordé le sujet avec sa mère et sa grand-mère, elles sont surprises lorsqu'un appel lui confirme qu'elle pourra effectuer sa rentrée au Lycée Central Little Rock, tout comme les huit autres étudiants noirs.



Inspiré d'une histoire vraie, Annelise Heurtier signe là un roman que chaque étudiant devrait lire au cours de son cursus scolaire et ainsi se rendre compte du chemin parcouru jusqu'à aujourd'hui et du chemin qu'il reste à parcourir pour accueillir tout le monde dans l'égalité la plus totale.

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Des sauvages et des hommes

Annelise Heurtier est une prolifique autrice de romans pour la jeunesse. Certains s’inspirent d’événements historiques et parviennent avec efficacité à familiariser les jeunes lecteurs avec une période ou des faits dont ils ignorent tout, qu’il s’agisse de l’ouverture des établissements scolaires aux enfants noirs aux États-Unis dans « Sweet sixteen », ou du carcan qui pesait sur les jeunes filles désireuses de pratiquer un sport dans les années 1960 dans « La fille d’avril ». Avec « Des sauvages et des hommes », l’autrice s’inspire à nouveau d’un fait réel : celui de l’exposition en 1931 d’un groupe de Kanak présentés comme des cannibales et exhibés dans la capitale française comme de véritables animaux exotiques. C’est dans ces circonstances que l’on fait la rencontre entre les deux protagonistes de ce récit : Edou, un jeune Kanak qui rêvait de quitter la Nouvelle-Calédonie et l’oppressante main mise française et qui découvre avec effarement la manière dont on les traite et les présente au public ; et Victor, jeune parisien originaire d’une famille bourgeoise qui, bien que non politisé et très peu informé de la politique menée par la France en Nouvelle-Calédonie, va se questionner et s’émouvoir du sort d’Edou auquel il s’identifie rapidement malgré leurs différences.



L’histoire accorde évidemment une large part à la fiction, mais le contexte historique est malgré tout reconstitué avec soin. L’occasion d’en apprendre plus sur la politique coloniale française au début du XXe, de rappeler les dégâts qu’elle a provoqué, les souffrances qu’elle a pu engendré, et surtout les clichés racistes qu’elle a fait naître, dont certains continuent aujourd’hui encore de perdurer. Le sujet pourrait certes paraître un peu plombant, voir trop complexe pour un jeune lectorat, heureusement la plume particulièrement fluide d’Annelise Heurtier permet de se plonger dans l’histoire et de suivre son déroulement sans trop de difficulté. On s’attache rapidement aux deux personnages qui, par leurs origines et leurs parcours très différents, nous permettent de mieux cerner le cadre dans lequel se déroule le récit. La société française telle que dépeinte ici est ainsi fortement empreinte de racisme, ces « zoos humains » servant le discours en vogue à l’époque concernant l’existence de races, dont certaines seraient inférieures à d’autres. Le roman est d’ailleurs agrémenté de plusieurs articles de presse ou affiches de l’époque qui attestent de la violence du racisme engendré par la politique coloniale française, ce qu’explique d’ailleurs très bien l’historien Pascal Blanchard dans une postface instructive.



« Des sauvages et des hommes » est un bon roman jeunesse qui permettra de sensibiliser de jeunes lecteurs à la « mode » des zoos humains et aux ravages de la colonisation. Fluide et bien rythmé, le récit ne pose pas de problèmes de compréhension particuliers et devrait pouvoir être lu dès la 4e.
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Sweet sixteen

Annelise Heurtier s’est emparée de l’histoire vraie des neuf lycéens noirs qui ont accepté, en 1957, à Little Rock (Arkansas), de vivre l’intégration des étudiants noirs dans un lycée public jusque là réservé aux Blancs. La déségrégation scolaire avait été affirmée en 1954 par la Cour suprême des Etats-Unis. Malgré les résistances des états du Sud, puis du gouverneur de l’Arkansas et de nombreuses associations prétendant protéger les étudiants blancs de cette décision, l’intégration a effectivement lieu en 1957. Neuf lycéens, âgés de quatorze à dix-sept ans, ont accepté de se livrer à « l’expérience ». « Ces jeunes (…) n’y resteront qu’une année. », explique l’auteure dans l’introduction. « Une année d’une violence inouïe, qui nous fait mesurer le chemin qui a été parcouru depuis… et, surtout, le courage qu’iol leur a fallu pour le tracer. »



Annelise Heurtier s’est inspirée de la vraie Melba Pattillo pour créer le personnage de Molly Costello, quinze ans, qui fait donc partie des neuf courageux. En alternance avec ce que vit et ressent Molly, nous suivons aussi le personnage de Grace Anderson, lycéenne blanche jolie et populaire, qui a une bonne noire qu’elle adore mais dont elle ne connaît rien ou presque. La mère d’une des amies de Grace est la présidente de la Ligue des mères, particulièrement active pour lutter contre l’intégration des étudiants noirs.



Pendant toute l’année scolaire, nous vivons les humiliations, les injures dont sont abreuvés les neuf noirs, même de la part de leur propre communauté, inquiète de subir des violences encore pires que d’habitude à cause d’eux. Heureusement, ils sont soutenus par des militants pour les droits civiques (la NAACP) et sont protégés, su intervention du président Eisenhower, par des soldats gardes du corps. Molly résiste au désespoir grâce à sa mère et à sa grand-mère. Ce qui devait être la merveilleuse fête de ses « sweet sixteen » n’aura pas du tout le goût attendu. Dans la même classe, face à elle, Grace va se laisser mettre en question… mais je ne vous en dis pas plus.



J’ai beaucoup aimé ce roman jeunesse, rythmé, réaliste et sensible à la fois, bien documenté, les années 50 et la vie étudiante sont bien rendues bien que ce ne soit pas le propos principal du roman. On ressent terriblement bien la violence que subissent Molly et ses camarades de classe mais aussi la violence du clan d’en face, une violence blanche qui, bien sûr, n’est jamais assumée comme telle ni punie comme elle devrait l’être.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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