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Citations de Anny Duperey (486)


Les gens qui aiment les chats évitent les rapports de force. Ils répugnent à donner des ordres et craignent ceux qui élèvent la voix, qui osent faire des scandales. Ils rêvent d'un monde tranquille et doux où tous vivraient harmonieusement ensemble. Ils voudraient être ce qu'ils sont sans que personne ne leur reproche rien.
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Les maillots qui grattent

Oh ! Une réminiscence ! Un vague, très vague souvenir d'une sensation d'enfance : les maillots tricotés main qui grattent partout lorsqu'ils sont mouillés... Ce n'est pas le plus agréable des souvenirs mais qu'importe, c'en est au moins un.
Et je suis frappée de constater encore une fois, en regardant sur ces photos les vêtements que nous portons ma mère et moi, que tout, absolument tout, à part nos chaussures et les chapeaux de paille, était fait à la maison. Jusqu'aux maillots de bain.
Que d'attention, que d'heures de travail pour me vêtir ainsi de la tête aux pieds. Que d'amour dans les mains qui prenaient mes mesures, tricotaient sans relâche. Est-ce pour me consoler d'avoir perdu tout cela, pour me rassurer que je passai des années à fabriquer mes propres vêtements, plus tard ?

Et puis qu'importe ces histoires de vêtements, de maniaquerie couturière, et qu'importe cette si vague réminiscence des maillots qui grattent, si fugitive que déjà je doute de l'avoir retrouvée un instant... Ce qui me fascine sur cette photo, m'émeut aux larmes, c'est la main de mon père sur ma jambe. La manière si tendre dont elle entoure mon genou, légère mais prête à parer toute chute, et ma petite main à moi abandonnée sur son cou. Ces deux mains, l'une qui soutient et l'autre qui se repose sur lui.
Après la photo il a dû resserrer son étreinte, m'amener à plier les genoux, j'ai dû me laisser aller contre lui, confiante, et il a dû me faire descendre du bateau en disant "hop là !", comme le font tous les pères en emportant leur enfant dans leurs bras pour sauter un obstacle.
Nous avons dû gaiement rejoindre ma mère qui rangeait l'appareil photo et marcher tous les trois sur la plage. J'ai dû vivre cela, oui...
La photo me dit qu'il faisait beau, qu'il y avait du vent dans mes cheveux, que la lumière de la côte normande devait être magnifique ce jour-là.
Et entre mes deux parents à moi, si naturellement et si complètement à moi pour quelque temps encore, j'ai dû me plaindre des coquillages qui piquent les pieds, comme le font tous les enfants ignorants de leurs richesses.
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Les gens qui aiment les chats font semblant d'être adultes, et gardent secrètement une envie de ne pas grandir.
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Il y a de ces destin affreux où tout espoir se trouve barré - par l’étroitesse d’esprit de la famille, le manque d’attention des autres, l’époque aussi, qui comptait nombre d’adultes dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’étaient pas fins psychologues, même dans l’Education nationale – toute possibilité de libération tournée en impasse…
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«  Ne laisse jamais personne te dicter ta vie, petite fille.
Jamais , tu m’entends !
Si tu sens qu’on te pousse dans une voie qui n’est pas la tienne, tu te cabres, tu t’envoles !
Comme ce cerf - volant , tiens .
Moyennant quoi , tu seras «  la Reine de ta Vie ! »
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La découverte de l'amour était pour Paul de l'ordre du traumatisme - cet homme affamé de tendresse, qui vivait depuis son enfance, sans le savoir, dans un désert, une vraie misère affective, se trouvait tout à coup submergé, ivre d'un trop plein de sentiments. Cela grondait, enflait, bouillonnait en lui, le secouait, le transportait et l'abattait à la fois.
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La brandade de morue était presque verte sous les néons de la brasserie. Solange avait arrêté sa fourchette à mi-chemin de son assiette et de sa bouche et contemplait d'un air dégoûté le petit amas de purée hérissé de miettes de poisson.
Derrière la fourchette, lui faisant vis-à-vis et aussi tout autour d'elle, il y avait des collègues de la SNCF et, comme toile de fond, grandioses, les arènes de Nîmes dans la lumière du couchant.
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Le sort la pressa contre lui et inversement, leurs mains se joignirent et, tout doucement, leurs deux joues se rencontrèrent. Et le temps s'arrêta. Et il se fit un grand silence intérieur, une suspension de toutes les pensées, des humeurs, des contingences, et même de la griserie, l'être entier à l'écoute de la naissance du miracle - ce miracle rare et précieux auquel nul ne peut résister : deux peaux qui se parlent.
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Ainsi en était-il peut-être de nos amours envers les humains, pensa Christine. Un soupçon, une colère, et se creuse la faille, commence à s'effriter l'attachement. Qu'il faut soigner nos amitiés ! Tout est si fragile. On risque de perdre ce qu'on aime à tout moment, pour un faux pas, une mauvaise pensée, peu de chose...
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On ne se méfie jamais assez des êtres qui semblent tout accepter, tout supporter en silence et parfois même en souriant. Leur soumission parait sans limite, leur tolérance inépuisable, puis un jour ils quittent le jeu, tournent les talons, claquent une porte, et c’est définitif. On ne peut plus rien pour les retenir. Intérieurement, ils ont fait tout le chemin, bloqué les comptes, ils ne sont presque déjà plus là quand ils annoncent qu’ils vont partir.
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Que sait-on des caprices de l’hérédité ? Pourquoi tout à coup un artiste, dans une famille qui n’en a jamais compté ? Un musicien chez qui n’écoute pas de musique ? Une personnalité, héritée d’on ne sait quel ancêtre – d’on ne sait quelle réincarnation, allez donc savoir – qui détonne dans une famille, qui ne ressemble à personne ?
Ces gens là ne mirent pas au monde un génie, non, ni un artiste. Il leur vint seulement un enfant doux, sensible, un enfant porté vers la tendresse, la beauté et la poésie. Malheur à lui. Il n’aurait pas dû naître dans cette maison. Il n’aurait pas dû avoir ce père et cette mère. Mais on ne choisit pas…
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[Nina] Nous faisons quelque chose de difficile, intéressant mais difficile en nous écrivant sur ces choses que souvent les gens taisent (...).
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Le chagrin cadenassé ne s'assèche pas de lui-même, il grandit, s'envenime, il se nourrit de silence, en silence il empoisonne sans qu'on le sache.
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Je suis de celle qui rêveront toujours de sauver les liens, de sauvegarder ce qui peut l'être, de conjuguer. Et je me sens coupable de beaucoup de choses sauf de celle-là. Je ne considère pas comme une faiblesse ce reste d'attachement, cette continuité de conversation malgré les ruptures ou l'éloignement avec les lieux ou les gens qui ont été importants dans ma vie. Parfois, oui, il y a vraiment cassure, oubli. Ça se fait tout seul, c'est naturel. Ça sort de ta vie, c'est tout. Et certains lieux, aussi, sont quittés de la même manière.
Mais l'homme avec qui j'ai vécu pendant quinze ans, qui m'a fait deux enfants, ne ferait pas définitivement partie de ma vie ? Allons donc! Rayer, ce serait comme me nier moi-même. Nier que ceci (aujourd'hui) découle de cela (hier). C'est totalement idiot. J'ai l'impression qu'il est important pour mon équilibre et mon progrès dans " aujourd'hui " de continuer à avoir un rapport, à faire le point sur " hier ". C'était moi, aussi.
Je ne sais pas comment se débrouillent ceux qui " rayent ".
(Anny Duperey)
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Qui va écouter l'enfant caché en chacun de nous, qui croyait quand il était petit que la vie, la vie qu'on lui a donnée sans Qu'il demande rien, ce serait plus beau, plus doux, plus simple que ça ? Qui va se blottir tout simplement contre cet ancien enfant épuisé et secrètement déçu, et consoler par sa seule présence, sa tendresse muette, sa chaleur, ce découragement au-delà des mots? Avec qui s'abandonner sans peur, si faible, nu et démuni qu'on se sente, et retrouver un moment l'innocence perdue? Qui va vous accueillir avec joie, vous faire fête quel que soit votre état de fatigue dans lequel vous rentrez, vous prendre tel que vous êtes comme un merveilleux cadeau, ne vous poser aucune question, ne rien vous réclamer, ni d'être beau, ni d'être en forme, ni d'être compréhensif, ni d'être aimable si vous n'en avez pas envie ?
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Il fallait quelqu'un capable de l'entendre, de recevoir ce qui était en lui. Il a senti cette possibilité en toi. Tu étais là. C'était sa dernière chance... Mon amour, cet homme t'a fait dépositaire de son esprit. C'est un
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- Où en es-tu dans ta vie?
- J'étais en train de me détruire.
Il avait parlé gravement. Une blessure, une souffrance, encore inconnue de Christine, avait percé dans sa voix.
- Et toi ?
Elle hésita une seconde et, le regardant de ses yeux les plus nus, elle répondit :
- Je me préparais à devenir une vieille dame.
Ni l'un ni l'autre ne se rendirent compte qu'ils parlaient déjà au passé.
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[extrait lettre reçue.]

Je crois, comme vous, que je ne guérirai jamais tout à fait de cette blessure d'enfant. Simplement, on peut "vivre avec", sans qu'elle vous dévore. Vous avez tellement raison d'écrire qu'elle "tient compagnie". J'ai longtemps souhaité ne l'avoir jamais connue. A présent je me dis qu'elle fut positive. Elle aurait pu détruire ma vie, et il se trouve qu'elle a mis au jour en moi tant d'énergie, de compréhension, de capacité d'amour, que je lui dois sans doute de m'être découverte et enfin acceptée.
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Je crois que l'épanchement solitaire, écrit ou non, est à peu près stérile et sert avant tout à se soulager ou, pire, à entretenir de vieilles douleurs, voire à les envenimer. On tourne en rond, on se ment, on s'arrange si bien avec soi-même..
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"Elle doit sortir du canyon et ne peut compter que sur la force de ses bras. Elle doit ramper.Mais quelle direction prendre? Taz surgit. Il a retrouvé sa trace . Il est là en face d'elle. La présence de son chien la rassure, ils ont déjà partagé tant de choses."
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