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Critiques de Anthony Burgess (141)
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Le royaume des mécréants

Anthony Burgess démontre encore qu'il est un grand écrivain de la deuxième moitié du 20ème siècle.

Quelle épopée à travers les balbutiements du christianisme au sein d'un Empire romain en pleine déliquescence !

Après la résurrection et la disparition de Jésus, l'auteur conte l'organisation première, puis les pérégrinations des apôtres prêcheurs, Pierre Paul et Luc en particuliers, à travers l'Europe et le moyen Orient puis leurs efforts pour convertir et bâtir une Église à partir de ce qui reste perçu comme une secte à l'aune de cette époque, rejetée des instances juives puis de Rome.

En parallèle les vicissitudes, folies et perversions des empereurs romains accompagnent en miroir la description de la décrépitude sociale, militaire et morale de l'Empire Romain, qui finit par voir dans cette nouvelle religion monothéisme montante un danger pour ses structures et un bien commode bouc émissaire, justifiant ainsi les persécutions.

L'on suit donc la vie quotidienne avec ses difficultés, joies et contrariétés des poutres du christianisme, du fraîchement autoconverti tourmenté et cultivé Paul, du médecin Luc, au simple et bougon Pierre, mais aussi celles des Empereurs romains contemporains aux règnes et destins tragiques, ainsi que la vie d'un romain converti et époux d'une juive.



Roman à la fois philosophique, culturel, historique et religieux par ses thèmes, d'une modernité bluffante, jamais ennuyeux de par la grâce d'une plume soyeuse au service d'une rédaction dynamique et contemporaine, sa lecture est facile mais aussi stimulante en créant la nécessité de quelques recherches personnelles au sujet des personnages et situations exposées.



Basé sur des faits historiques, cet OVNI litteraire au style distancié avec des pointes humouristiques est à déguster par curiosité intellectuelle, en espérant qu'il vous soit aussi agréable à lire qu'il me l'a été.
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Le royaume des mécréants

Roman historique relatant la montée souterraine du christianisme dans un empire romain qui commence à se fissurer. Dans cette fresque à grands spectacle où sont ressuscités Néron et ses courtisans, Saint Paul, les apôtres et des philosophes grecs, on retrouve la verve, les points de vue étonnants et l'humour caustique de Burgess.
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Le royaume des mécréants

La naissance du christianisme vu par Burgess,une oeuvre magistrale. A lire absolument.
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Le royaume des mécréants

l'empire romain se déglingue, le christianisme prend naissance. Burgess nous propose un monde romain violent, barbare, dépravé loin des livres scolaires. Il présente les apotres apportant la bonne parole, il les montre face à leurs doutes, leurs questionnements...époustouflant, le plaisir de lire
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Le testament de l'orange

Sans doute l'ouvrage de Burgess le plus hardu que j'ai lu, mais cela n'en reste pas moins un chef d'oeuvre. On retrouve l'esprit caractérisant l'ensemble de ses textes, par le biais d'un humour caustique et d'un personnage hors norme. Le délabrement de ce dernier n'empêche pas à la fois de s'y attacher, tout en le trouvant détestable, et le fou rire est à maintes reprises, impossible à retenir.
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Le testament de l'orange

J'ai définitivement pas réussi a rentré dans le livre, des longueur indigeste, un humour auquel je n'accroche pas du tout, un livre qui a somme toute fait son temps mais qui de nos jours ne m'a pas permis de voyager dans les méandre de se mec contre qui l'ensemble de l'humanité (soit les USA) se ligue pour une obscure raison.
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Le testament de l'orange

Ce texte date de 1973 et pourtant apparait toujours très proche de l'actualité du moment. Il est en fait le troisième d'un quartet mettant en scène le personnage d'Enderby :



- Inside Mr. Enderby

- Enderby Outside

- The Clockwork Testament or Enderby's End (Le Testament de l'orange)

- Enderby's Dark lady or no end to Enderby



Comme c'est le seul à avoir été traduit en France, une facilitée d'éditeur a fait référence dans le titre à un opus mondialement célèbre de Burgess, « Orange mécanique » pour en assurer sa commercialisation.



Le seul lien avec ce livre précédent est un sujet lors d'un débat télévisé auquel participe le personnage principal qui donne à choisir entre une société qui laisse le libre arbitre à l'individu, au risque de le voir

opter pour le mal, la violence ou une société qui impose autoritairement sa vision du bien.



Cela devait d'ailleurs être un essai initialement et finalement Anthony Burgess a revêtu une nouvelle fois le masque du personnage principal. Il en profite pour distiller en vrac ses avis sur la religion, l'art, la morale, la mort, la sexualité, l'empire britannique et les roustons qui pendouillent.



Plus significativement sur la place de l'art, de la création littéraire et précisément la poésie, qui a vocation à décrire le mémorable, dans une société matérialiste, informatisée, automatisée ou une certaine jeunesse s'enferme dans le militantisme dans ces lieux d'apprentissage que sont les universités américaines où Enderby enseigne en tant que professeur temporaire.



Il met en parallèle son déclin physique et celui supposée de la société qui vient incarnée par ses jeunes étudiants américains. Une belle bande de "jeunes salopards" à qui il enseigne une matière, la poésie, qui leur semble historique voire archéologique, pour le moins inutile et contre laquelle, malgré sa virulence, il ne peut pas vraiment riposter, engoncé dans le contexte politiquement correct du moment.



Poète britannique vieillissant et cardiaque, Enderby propose, par ailleurs, pour des raisons pécunières une adaptation d'un texte d'un obscur poète britannique catholique à une société de production cinématographique américaine.



L'universitaire se retrouve alors malgré lui embarqué dans un scandale, le film ayant été remanié et transformé en un produit de grande consommation à fort caractère libidineux. le film est agoni par les critiques pour son aspect blasphématoire, qui remettent en cause la liberté d'expression au nom de la création. le poète doit finalement faire face à ses détracteurs, d'aucuns en viennent à le menacer de mort. Un étudiant noir s'en prenant au vieux blanc colonialiste et une admiratrice obsédée par l'oeuvre d'Enderby

qui souhaite la voir désacralisée après quoi la vie d'Enderby s'estompera définitivement.



Les quelques premières pages peuvent apparaitre foutraques mais on s'accroche rapidement au fil de la pensée de l'auteur, le récit en devient réjouissant, parfois truculent, cynique et certaines fois hilarant.



Burgess fait de son personnage une figure qui lui ressemble probablement, qui n'est pas infaillible et est, par certains cotés, agaçant mais reste terriblement humain. Un récit court, riche et complexe qui fait regretter que les autres opus ne soient toujours pas traduits.



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Le testament de l'orange

Si vous vous attendez à lire la suite de « L’orange mécanique », vous risquez d’être déçus. « Le testament de l’orange » ne comporte en effet que très peu de connexions avec cette oeuvre antérieure.

Le professeur Enderby, vieux professeur de littérature maugréant et réactionnaire, prend ici la place du jeune voyou Alex. Il adapte pour le cinéma un poème d’un grand auteur catholique, en tentant d’y être le plus fidèle et d’en conserver un maximum de piété. Sa surprise est donc de taille lorsque le film sort sur les écrans et provoque un tollé général. Le résultat est méconnaissable et ne traite plus que de viol et de violence.



Je n’ai pu m’empêcher tout au long de la lecture de songer à « An Alan Smithee film » dans lequel un créateur se retrouve également confronté à l’une de ses œuvres détournée sans vergogne par des producteurs peu scrupuleux. Celle-ci dénaturée, rendue commercialement viable, provoque évidemment l’ire de son initiateur. C’est ainsi que le personnage principal devient aussi aigri qu’Enderby. Tous deux ne supportent évidemment pas de voir leur art ainsi transformé en produit si honteusement racoleur.



Le roman repose pleinement sur l’opposition entre Enderby, s’accrochant de toutes ses forces à d’anciennes valeurs surannées, et un monde de plus en plus vulgaire et décadent. Un procédé qui fonctionne parfaitement. D’autant plus, qu’il s’en trouve renforcé par le fait qu’Enderby est aussi le narrateur. Ainsi, tous ses interlocuteurs sont passés sans vergogne au crible de son jugement persiflant, hautain et empli de mauvaise foi. Il en découle de nombreux passages très drôles car en définitive Enderby se montre aussi veule que le monde qu’il critique.



Je reprocherai cependant un certain manque de liant. Les ruptures entre les chapitres sont parfois aussi brutales qu’inattendues. L’explication est toute simple. A la base, Burgess voulait écrire un essai sur la mécanisation de l’être humain avant d’opter pour le roman. Malheureusement, le résultat assez hétéroclite laisse à penser que la transition n’a pas été pleinement couronnée de succès. Cependant, l’œuvre demeure hautement recommandable pour tous ceux qui sauront ignorer ce défaut, qui sans être rédhibitoire, s’avère quand même gênant.

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Les Puissances des ténèbres

Saga familiale centrée sur la figure de Kenneth Toomey écrivain à succès à défaut de talent, homo et catholique. La soeur de Toomey épousera un musicien Italien doté d'un frère prêtre qui finira Pape.

Les membre de ces deux clans vont traverser tous les moments tragiques du 20ème siècle qui n'en a pas manqué, ils ne seront que des figurants mais dramatiquement impliqués.

Ce gros pavé mérite qu'on s'y accroche malgré un début peu encourageant centré sur les malheurs amoureux de Toomey. Il faut reconnaître à A.Burgess un éblouissant sens des dialogues qui sont mordants, cyniques et d'un humour réjouissant. Cela relève un plat alourdi par des réflexions redondantes sur l'incompatibilité de l'homosexualité et du Catholicisme (on s'en doutait).

A la fin mélancolique du roman, un Toomey vieilli et solitaire pointe avec vigueur le déclin de l'esprit, le bluff de l'art moderne, la société de consommation et la perte du religieux
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Les Puissances des ténèbres

C'est en effet un roman du siècle, qui se demande pourquoi ce siècle, qui avait assez bien commencé, a si mal tourné.



Mais c'est surtout une interrogation sur le Mal. Pourquoi les innocents sont-ils broyés? Pourquoi le frère du narrateur meurt-il d'un cancer ? Pourquoi tout ce que fait Carlo tourne-t-il aussi mal ? C'est un personnage bien intéressant. Il n'a voulu que le Bien et pourtant c'est lui qui a causé indirectement la mort de ses neveux, et pour sa nièce à cause d'un miracle mal à propos qu'il a accompli, et de ses réformes mal comprises par certains ; à ce sujet, je soupçonne Burgess de ne pas avoir eu un enthousiasme débordant pour Vatican Il.

Dans le roman, le Mal est incarné et on voit le Démon à l'œuvre (je pense en particulier à l'étrange mort de l'ami de Toomey que Carlo ne pourra sauver malgré l'exorcisme qu'il pratique).

On pense aux romans de Graham Greene, catholique comme Burgess (et Toomey) avec la nuance particulière du catholicisme anglais, où le Mal est également très concret.

Burgess a établi son bilan du siècle en 1980. Je ne suis pas sûr qu'il serait meilleur aujourd'hui.

A part cela, le livre est très drôle. . La première phrase est éblouissante

Oui, très drôle. Qui a dit que l'humour était la politesse du désespoir ?

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Les Puissances des ténèbres

à lire, c'est un gros pavé, mais une lecture très prenante.

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Les Puissances des ténèbres

Tout le monde prend cher dans cette hilarante odyssée, les saints et les crapules, les homos et les hétéros. Il n’y a pas une humanité pour racheter l’autre.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Les Puissances des ténèbres

Une somme, 1014 pages, rééditée dans sa traduction d'origine. De vraies fausses mémoires dans lesquelles Burgess joue avec son lecteur (y compris un clin d'oeil appuyé à "l'orange mécanique"). Toomey est écrivain, gay et cynique ; Campanati est prêtre, iconoclaste et appelé à devenir pape. Leur relation traverse le XXème siècle et pose la question de ce que sont le bien et le mal. Une merveille ! Cynique, drôle, érudit, avec une galerie de personnages tout à fait intéressant.



Attention, ce n'est pas un thriller !!!
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Les Puissances des ténèbres

Qualifié (par jeu de mots) lors de sa sortie en 1981 de « roman du siècle », cette œuvre imposante d’Anthony Burgess (deux tomes de plus de six cents pages chacun dans Le Livre de Poche) place effectivement ses personnages dans la perspective des événements qui se sont écoulés entre la première guerre mondiale et la fin des années quatre-vingts. Bien que le traitement littéraire de l’intrigue relève principalement de la littérature blanche, l’intérêt, du point de vue des littératures de l’imaginaire, réside dans une habile combinaison (peu courante) d’uchronie, de fantastique et d’évènements historiques « réels ».



Kenneth Toomey est un écrivain britannique à succès, mais il vit mal son homosexualité qu’il juge incompatible avec la solide foi catholique que sa mère française a imprimée en lui. Ainsi restera-t-il jusqu’à la fin de sa vie en perpétuel conflit interne, malgré sa décision précoce de renier ses croyances religieuses. Cette culpabilité latente fait de lui un errant qui fuit les scandales et les accusations, un solitaire qui ne connaît que des amours de passage et doit supporter les caprices de quelques gitons insupportables. Il voyage donc, en Europe, en Orient, aux Etats-Unis, en Australie, tandis que se déroule en toile de fond l’histoire du XXeme siècle. Il fréquente pour s’encanailler les bouges les plus sordides, et se prélasse dans les palaces les plus chics. Il est scénariste à Hollywood, Goebbels l’invite à un festival de cinéma à Berlin, il traverse l’Allemagne nazie à la recherche de Jakob Stroeler, écrivain génial. Il découvre le grand amour (et le malheur) en Malaisie. Mais surtout, d’Hemingway à Joyce, il rencontre toute l’intelligentsia de l’époque, ce qui nous vaut une galerie de portraits particulièrement croustillante. Seuls les Français ne trouvent aucune grâce à ses yeux et ne semblent avoir produit aucun artiste au cours du siècle écoulé. Mauvaise foi britannique ? ;-).



Quoi qu’il en soit, le personnage le plus extraordinaire dont Kenneth fait la connaissance est sans conteste Carlo Campanati, prêtre et exorciste de terrain, qui a fait de sa vie entière un combat contre le Mal. Un Mal personnifié par le prince des ténèbres et ses créatures s’entend, et non réduit à un simple concept moral. Mélange de rouerie paysanne et de naïveté désarmante, Carlo possède une foi formidable, monolithique, et une dialectique à toute épreuve qui justifie la coexistence de Dieu et de son Contraire, et ne laisse aucun doute sur l’issue finale du combat. « D’un mal peut sortir un bien », démontre Carlo. Erreur de tactique que de sous-estimer l’adversaire : il ne songe pas à inverser la proposition… Il devient évêque et se heurte avec vigueur aux fascistes italiens, puis (et c’est là qu’intervient l’élément uchronique), pape, sous le nom de Grégoire XVII, à la suite d’une élection animée qui voit la mort de son principal rival, foudroyé par la maladie alors qu’il venait d’être élu. Du point de vue chronologique, le pontificat de Carlo se substitue à celui de Jean XXIII. On peut aussi noter que Carlo est l’anagramme de Karol (Jean-Paul II était déjà pape lorsque le livre est sorti) et que Grégoire XVII est, lui aussi, un infatigable voyageur.



Kenneth est le témoin de la carrière de Carlo. Il le voit accomplir un miracle, combattre à mains nues (au sens propre) les suppôts des ténèbres. Il l’appelle à son secours lorsque l’homme qu’il aime est victime d’une possession démoniaque. Il lui sert de prête-nom pour la publication d’un livre fondamental sur l’œcuménisme. Il partage ses repas pantagruéliques et ses soirées de joueur invétéré dans les grands casinos. C’est lui, Kenneth, qui finira par avoir la clef du sens de toute chose, et ce qu’il découvrira est si vertigineux qu’il le refoulera au plus profond de lui-même et n’en soufflera mot à quiconque.

Les puissances des ténèbres est l’un des textes majeurs d’Anthony Burgess, fondé sur une réflexion profonde sur le Bien et le Mal et une fresque historique et sociale de premier ordre examinée à la loupe, avec un humour noir grinçant. Nous sommes bien loin d’Orange mécanique et de ses effets faciles destinés à choquer le bourgeois.

Le style (ou est-ce plutôt la traduction ?) présente quelques inégalités, mais il faut reconnaître qu’elles sont minimes, eu égard à la difficulté de l’exercice : imiter l’écriture d’un grand auteur qui puise ses racines dans le XIXe siècle et traverse l’inimaginable au cours du XXe.



Une œuvre puissante à lire et à relire.

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Les Puissances des ténèbres

Roman écrit en 1981 et considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature. Tommey, 81 ans, écrivain homosexuel vivant à Malte, reçoit la visite d'un archevêque venu lui demander de témoigner dans le cadre du procès en béatification de Carlo, son beau-frère et alter ego. C'est l'occasion pour Tommey de s'interroger sur la foi et le péché en replongeant par écrit sur son parcours et celui de Carlo, catholique révolutionnaire qui souhaite réformer l'Église. 
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Les Puissances des ténèbres

Le vingtième siècle vu au travers de la vie d'un écrivain britannique, catholique, homosexuel et passablement cynique.

Puissant et noir à souhait.
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Les Puissances des ténèbres

Un roman de la solitude et du vain.

Solitudes des trois principaux protagonistes, volontaire ou subie, qui, bien qu'étant accompagnés quelquefois restent imcompris (sauf entre eux).

Vain, des vies de luttes pour un constat final de désert.

Le personnage principal, Ken Toomey, écrivain se définissant lui même comme moyen, traverse le 20ème siècle entremêlant grands moments d'Histoire et petites misères personnelles, notamment son rapport à la religion en tant qu' homosexuel. Les discussions philosophico-religieuses avec beau-frère, futur pape, ou les réflexions de ce dandy solitaire, occupent une place centrale du roman.

Les personnages secondaires sont peu nombreux, bien suivi et pas "gratuits" : tous ont un rôle et une finalité. De fait la lecture est fluide, bien que le roman soit très epais (quasi 2 kg dans la version publiée par Acropole, il vaut mieux la version poche en 2 tomes pour le transport...).

Les 150 premières pages de cette épopée personnelle, intellectuelle et historique posent le sieur Toomey, ce qui peut la rendre un peut lente, mais tout s'emballe ensuite et le roman devient addictif.

Un chef d'œuvre, une écriture racée, littéraire non pédante, à laquelle l'auteur ajoute une solide culture et un humour sous-jacent régulier. Comme son "héros" écrivain rencontre beaucoup de ses collègues, Anthony Burgess en profite pour nous livrer ses appréciations , incisives voire quelquefois drôles, de ceux-ci.

Une œuvre bien écrite et intéressante, à lire et à déguster sans moderation.
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Les Puissances des ténèbres

Plus de 1000 pages, de quoi développer des personnages épatants, qui vieillissent, évoluent, traversent des années et le siècle, ce 20e siècle qu'on imaginait, évidemment, comme le plus complexe de notre humanité.

La place de Dieu du diable, l'amour et la sexualité, l'orientation sexuelle, la politique, la sainteté...

J'ai particulièrement apprécié le personnage de don Carlo, prêtre élevé au rang d'évêque puis pape, puis saint, (alors que c'est) un sacré (putain de) gars.

Burgess a écrit là une somme, comme tout pavé il peut rebuter et il nécessite de s'accrocher parce que son style est aussi assez déroutant parfois et parfois trop beau...

Au final, je n'arrive malgré tout pas à le mettre dans mon panthéon des 5 étoiles... Peut-être avec le recul... Peut-être.
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Les Puissances des ténèbres

L'auteur du très célèbre Orange Mécanique signe avec cet énorme pavé (1000 pages dans sa version poche) une rétrospective du XXème siècle, qui s'étend sur presque tous les continents et qui dépeint avant tout un portrait religieux, légèrement politique, du monde.



Sous les traits de Kenneth M. Toomey, auteur anglais célèbre pour ses romans tous publics, ses pièces musicales et ses scénarios de films, se cache un homme sans cesse en train de questionner sur son art, sa voie, son but et sa solitude quand tout le monde ne cesse de remettre en question... son homosexualité. Car la sexualité est l'un des piliers de ce roman, vue sous un angle souvent religieux ou moral, tantôt restreinte, tantôt débridée. Quelques clichés mondains pour épicer le tout. Mais surtout, c'est un siècle qui aura traversé les deux Guerres Mondiales, avec tout son lot d'horreur et d'indescriptible, qui seront abordés mais point trop, même si la violence comme moteur humain sera tout à son honneur ici. Violence physique, psychologique, chagrin, perte, deuil, exclusion... Si Toomey s'en sort financièrement très bien avec ses romans à l'eau de rose, sa vie aura été plutôt sombre, à côté. L'on croisera également son frère par alliance, le Très Religieux Carlo Campanatti, qu'on se représente comme un ogre de conte de fées, à la fois bon pour son Eglise et terrifiant pour son Peuple, le seul devant qui le Diable recule encore.



Difficile de résumer ce livre dense et complexe, mais ce que l'on peut en dire sans se tromper d'un cil, c'est qu'il est d'une grande et exquise qualité littéraire, avec une écriture impeccable et travaillée, stylisée parfois presque à outrance, mais toujours dans le juste, dans les règles de l'art - Art qui sera également dans la ligne de mire de l'auteur.



Nombreuses sont les références à des personnages réels et célèbres, navigant dans les eaux littéraires, cinématographiques, musicales ou encore esthétiques, comme des points de repère auxquels s'accrocher pour ne pas perdre le fil. Nombreuses également, les allocutions en langue étrangère, le plus souvent expliquées, mais toujours bien laissées dans leur tonalité exotique, démontrant ainsi que le langage peut parfois avoir une teneur plus brute ou plus douce, selon la bouche, selon les lettres.



C'est à la fois très humain, pieux et profane, drôle et triste, révoltant, superbe, réaliste, et parfois presque burlesque. On se laisse emporter, d'un pays à l'autre, d'une année à l'autre, feuilletant comme le livre de l'histoire contemporaine dans chacun de ses replis, à la fois du côté des privilégiés et des oppressés, des forces de l'Axe ou des Alliés... Une bonne réflexion également sur l'engagement, qu'il soit politique, social, amoureux, professionnel. A la question : l'Homme est-il foncièrement mauvais ? L'auteur a tranché. Mais il vous laisse espérer encore...



Quant aux traducteurs, ils ont brillamment - je pense - réussi à rendre cette prose magnifique dans tous ses recoins, jeux de mots, jeux de vilains...
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Les Puissances des ténèbres

Splendide, drôle, intelligent, complet
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