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Critiques de Anthony Burgess (140)
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Sherlock Holmes en toutes lettres

Ce livre est composé de quatre nouvelles écrites par quatre grands auteurs qui s’essayent à l’art du pastiche Holmesien.

L’ensemble est plutôt réussi , on ne s ennuie vraiment pas et on en redemande !

Il y a d’ailleurs, une nouvelle de Rick Boyer , qui est aussi l’auteur de la nouvelle le rat géant Sumatra (pastiche holmesien aussi ) dont j’attends impatiemment la réédition!
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L'orange mécanique

Dans un futur proche, Alex et ses drougs sont adeptes d’ultra-violence. Ils terrorisent les habitants à coups de battes et de bien d’autres choses. Mais un plan est mis en place afin de “détruire” le mal et la violence chez les individus, et Alex en sera le cobaye.



J’ai été assez circonspecte dès le début du livre. En effet, on est introduit directement dans le récit avec une langue inventée par l’auteur : le Nadsat. Un mélange de plusieurs langues qui crée un argot propre aux jeunes de cette dystopie. Une entrée en matière assez perturbante dès le début qui instaure dès lors un détachement par rapport à l’histoire et aux personnages. À force de “pratiquer” et de lire cet argot, on l’intègre et la lecture est moins fastidieuse. Ce qui est intéressant dans le choix de créer cet argot, c’est qu’elle met un voile sur les actions atroces d’Alex et ses comparses. Les violences sont décrites avec cet argot, les rendant plus faciles à supporter et créant une frontière entre nous et ces actes. Cet argot, uniquement utilisé par la jeunesse ou par des individus malfamés, permet aussi d’appuyer la rupture entre la jeunesse violente et sans-souci et le monde adulte avec des responsabilités et ayant d’autres priorités au-devant de l’avenir.



J’ai vraiment apprécié ce roman à partir du moment où est introduite l’idée de plan pour ramener les délinquants vers le bien. S’entame une vraie réflexion autour du bien, du mal et du libre-arbitre. Sommes-nous humains grâce à notre libre-arbitre ? Doit-on forcer les gens aux biens et ne pas leur permettre de choisir ? L’homme est au final constitué de violence et cette violence est choisie par lui-même. Le choix est primordial dans la construction d’un homme et de son humanité, que ces choix soient bons ou mauvais. Quand on enlève cette possibilité de choix, on rend l’homme « mécanique », d’où le titre. Alex incarne parfaitement cette idée du début à la fin. Ces thèmes et ces réflexions ont été le point culminant de ma lecture et de mon appréciation pour celle-ci, et j’ai compris pourquoi ce livre est souvent érigé comme monument contemporain !



Pour conclure, j’ai eu du mal à m’aventurer dans le récit, freiné par cet argot que je ne connaissais pas, par la personnalité et les actions d’Alex. Néanmoins, plus le récit avançait, et que les réflexions se plaçaient, plus j’ai aimé ce roman et que j’ai compris son ampleur et son importance dans la littérature contemporaine. À la fois par l’originalité de son écriture, mais également de ses thèmes et de son histoire.

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L'Homme de Nazareth

Impossible de gâcher l'intrigue ! Travail encyclopédique sur les évangiles.

Au moins deux passages particulièrement bien romancés ont retenu mon attention par rapport à d'autres romans également inspirés des évangiles.

Salomé et la décapitation de Saint Jean. L'intrigue à la cour du roi : le rôle de la mère, sa fille, la situation familiale et politique, tout est particulièrement bien rendu.

La crucifixion enfin, la souffrance, humaine, malgré tout.
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L'orange mécanique

Dans la famille "le film qui masque le livre", je demande Orange Mécanique , un monument de littérature à peine science fictionnesque et davantage dans une veine Swiftienne.

Il y a d'abord l'argot que l'auteur attribue à ses jeunes héros. en réalité une articulation de russe et d'anglais - connaitre le glossaire d'OM, c'est posséder déjà un répertoire de russe. Philologue, Burgess a également inventé le prélangage de la Guerre du Feu de JJ Annaud.

Il y a ensuite l'ironie constante du récit, portée par le regard du narrateur, qui vaut toutes les satires dystopiques de la terre.

il y a encore cet amour de la musique classique que nourrit le héros jeune et voyou, comme une sorte de détail insolite, un collage surréaliste qui va s'avérer un véritable enjeu dramaturgique et philosophique: cet amateur de beauté abstraite, cet être pétri d'émotions élevées, est aussi quelqu'un qui dégrade et violente les hommes.



Car il y a enfin ce personnage incroyable d'Alex qui devrait nous rebuter tant il est l'incarnation du mal et du jouisseur cynique. mais voilà: l'emploi de la première personne, les simplicités de langage, la grande naïveté, pour ne pas dire la candeur d'Alex, son humour, sa distance ludique envers tout et tous, le monde dont il est issu enfin, donnent la sensation d'une âme perdue plus que d'une âme damnée. C'est pour ça que nous restons avec lui ( à défaut d'être pour lui) pendant toute la première partie où il viole, tabasse et tue des innocents. Nous voyons par les yeux d'un gamer, ni plus ni moins. Cette alchimie avec le lecteur (quand le lecteur veut bien la laisser s'opérer!) relève à mon sens d'un pur prodige littéraire, un jeu d'équilibrisme qui mérite à lui seul la lecture. le mécanisme d'identification d'ailleurs est tel que le dernier chapitre, où Alex, mûri, désire s'amender, a longtemps été éludé pour que rien ne vienne troubler la noirceur du pénultième ("pour ce qui est d'être guéri, je l'étais!") et surtout, sans doute, pour coller au film, que Kubrick avait écrit en méconnaissance de la vraie fin voulue par Burgess. Tout comme, pour garantir au film sa dose de succès, il avait éludé de son montage plusieurs scènes de sexe et de violence (dont une scène de mutilation devenue mythique). en oubliant de dépasser l'ambiance pop qui nuit aujourd'hui quelque peu au film, d'ailleurs (on peut rêver à ce que le génie visuel de Ken Russel, largement plus provocateur que Kubrick, aurait fait du livre qu'il avait projeté d'adapter dès le début des années soixante).

Le livre, lui, continue à luire sans la moindre faute de goût.
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L'orange mécanique

J'ai eu du mal à m'accrocher au livre. J'ai même dû mettre plus de temps à le finir qu'il m'en aurait fallu (2 semaines au lieu de 4 jours). À cause du nadsat, le jargon utilisé par le protagoniste, je lisais vraiment à l'allure d'un escargot.



Alors il y a bien un glossaire à la fin du livre pour aider, et pleins de gens ont pu s'habituer à la lecture en imaginant eux-mêmes le sens des mots fréquemment utilisés. C'est vrai que le nadsat permet plus facilement d'être immergé dans l'univers et dans la tête de Alex. Mais ce n'était pas trop le cas pour moi et ma lecture était plutôt pénible.



J'ai quand même pû apprécier un minimum l'histoire racontée et les thèmes abordés. Alex est une véritable pourriture (je me fiche qu'il ai 14 ans dans le livre) et j'espérais le voir mort à la fin. Je vous laisse la surprise pour le final incroyablement pessimiste et cynique.

Même si vous avez déjà vu le film, vous serez surpris par le dernier chapitre qui n'a pas été adapté par Kubrick et qui a été interdit aux États-Unis. Une fin encore pire que le film (et je ne dis pas ça dans le sens "fin nulle", mais plus grave).

Le film est d'ailleurs très fidèle au livre, avec quelques modifications. Et comme je suis un ignare en cinéma, c'est surtout pour me donner une occasion de voir le film que j'ai lu le livre.

Je vous le conseille quand même.
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L'orange mécanique

Le pitch est connu : « L’Orange mécanique » suit l’existence violente, chaotique, tragico-truculante, speed et angoissante d’Alex, un adolescent de 15 ans des 60’s britanniques. Auto proclamé « Humble Narrateur et Martyr », il nous offre son journal intime, truffé de néologismes inventés pour la circonstance par Burgess; ils se révèlent amusants, inspirés, constitutifs d’une néo-langue criante de crédibilité, le "nadsat" des teenagers. Le tout forme un OLNI* SF d'anticipation, dystopique et uchronique qui mérite le détour ; tout le charme du roman repose sur sa singularité de forme plus que de fond.



Bonne lecture à qui se laissera tenter ..! Il y laissera des rires, de la colère et des désillusions.



Le pathétique héros, sous la plume en « je narratif » d’Anthony Burgess, est un jeune bad-boy urbain sur lequel personne désormais n’a de prise (pas plus sa famille que son éducateur). Sur le fil d’une double vie : l’une nocturne comme acteur masqué d’hyper-violences gratuites commis en bandes errantes organisées ; l’autre diurne, faussement et hypocritement moulée sur la norme sociétale, Alex ne pense qu’à détruire et se détruire, « toltchocker » (bastonner) qui lui déplait, violer et voler … tuer au passage sans remords ni regrets, tout en se « bisdonskant comme un bezoumni » (se marrer comme un fou) ? Bref, rien de neuf à l’orée de nos années 2020, si ce n’est qu’ici nous ne sommes encore qu’aux débuts des encore sereines 60’s … Les activités nocturnes d’Alex (et d’une centaine d’autres « maltchickkicaïds » de son acabit), sont dédiées à ses « drougs » (copains), à la « dratse » (bagarre) et aux « dedans-dehors des familles » non consentis avec des « dévotchkas » aux mamelus « groundnés »**. Les multiples délits et crimes en bandes détruisent peu à peu un système social dépassé, à deux doigts du précipice mais qui va imaginer le pire pour soigner ses brebis égarées.



Arrêté, jugé et condamné, il suit volontairement (pour prix d’une libération anticipée) un programme carcéral, scientifique et révolutionnaire, sensé le libérer de ses pulsions violentes. Visionnages forcés ad nauseum de scènes ciné ultra-violentes empruntées à l’actualité, à l’Histoire et/ou à la fiction ; et ce jusqu’à vomir d’overdose, se montrer incapable de frapper autrui, de rendre les coups, de répondre aux insultes, de se révolter … de simplement protester, de mettre en doute l’ordre social. La dystopie est en marche, l'enfer est pavé de bonnes intentions …



La phase de rédemption ne se déroulera pas, bien entendu, comme prévu … cher payé que tout cela.



Le monde décrit dans « L’Orange mécanique » est le nôtre sans l’être tout à fait. Certaines divergences diffuses émergent et en font, tour à tour un conte satyrique tragico-comique, une uchronie soft car peu différenciée, la juxtaposition d'univers parallèles de faible proximité, une contre-utopie et/ou une anticipation à court terme. De plus, de manière fondamentale : est-ce de la littérature générale ou de la Science-Fiction ?



La robotisation psychologique de l’humain via des moyens scientifiques en thème principal, une néo-langue omniprésente et crédible : deux éléments qui tendent le propos d’auteur vers une SF dystopique cousine de « 1984 » et de sa novlangue. Mais tout est relatif : on est loin d’Orwell, même si l’intention première, réussie dans son rendu, ramène un roman culte embelli par la sortie concomitante du film de Kubrik (1972).



Le background est diffus, sa présence est néanmoins capitale, explique les déviances embarquées des ados qui s’y agitent. L’arrière-plan est urbain type : de grands HLMs de banlieue ; des familles boulot/dodo ; un désespoir d’existences monotones et résignées, ramenées à la simple survie ; une jeunesse accrochée à la violence gratuite comme seul et unique défouloir. Un gouvernement à l’agonie, incapable de faire face au problème. La néo-langue embarquée en « Je narratif » est le « nadsat » à l’usage des teenagers. Elle est loin dans sa forme, mais proche dans ses intentions de fond, du parler actuel de banlieue. « La haine », le film, accouplé à la lecture d’« Orange mécanique », remonte en mémoire via son évocation sans fard de la banlieue. Le parallèle est tentant. Si ce n’est que Mathieu Kassovitz surligne le présent et que Burgess n’évoque qu’un futur hypothétique en gestation (et peut-être plus dramatique encore). Ainsi, manifestement, pour l’époque de parution originale (1962), le roman se montre aussi d’intention anticipatoire.



Les halls d’immeubles sont peints de gigantesques fresques de travailleurs nus glorifiant le Petit Peuple. Doit t’on entrevoir ici une uchronie soviétique enclavée à minima dans la dystopie imaginée par Burgess ? (ce n’est qu’une hypothèse, je n’ai pas de certitudes) ?



Le "nadsat" emprunte aux bidouillages de mots français mixés, malaxés et enchevêtrés (« cancerette » pour cigarette ; « tictocard » pour cœur ; « conficonfiote » pour confiture … etc !) ; mais aussi, surtout et étonnamment, au slave (« babouchka », « bolchoï », « devotchka » … etc). Les néologismes sont très nombreux, presque omniprésents, nécessitent un glossaire (curieusement incomplet ?) auquel se référer, inondent progressivement tout (une page au hasard, passé les 2/3 du roman, serait incompréhensible sans l’apprentissage progressif porté à celles qui ont précédées). Il y faut l’implication ludique totale du lecteur ; décrypter devient de plus en plus facile jusqu’à rendre la lecture rapide et aisée, fluide et tranquille. C’est en ce sens que « L’Orange mécanique » se montre un OLNI* addictif, le lecteur se souviendra longtemps de l'expérience linguistique proposée.



Le roman parait pour la première fois en France, en 1972, chez Robert Laffont dans la collection grand format « Pavillons », hybride de littérature générale et de Science-Fiction. Ce ne sera ni le premier ni le dernier ouvrage SF de qualité à s’échapper du ghetto du genre, à voisiner au plus près de la littérature blanche, ce pour des raisons de rentabilité potentielle plus marquée en territoire neutre et d’autant plus immédiates qu’il y eut, la même année, concomitance temporelle de parution avec l’adaptation ciné de Kubrick. Cette dernière va assurer un succès éditorial pérenne au roman mais lui voler la vedette via le statut de chef d’œuvre attribué au long métrage. Il faut bien l’avouer, le roman est moins bon que le film devenu culte, cas rare dans un monde SF où, d’ordinaire, l’imaginaire s’accouple plus facilement aux mots qu’aux images. Alors : Sf ou pas ? Nul éditeur n’a jamais vraiment tranché. Les parutions poche ultérieures (Livre de poche, Pocket & France loisirs…) ne le sortiront jamais de l’ambiguïté de genre initiale. Et puis, après tout, qu’elle importance ? Quand la soupe est bonne ; pourquoi cataloguer, accoler une étiquette « mauvais genres » non souhaitée à l’origine par l’écrivain ?



Le roman se veut-il en outre (?) une extrapolation des violents affrontements de rue entre jeunes bandes rivales de « mods » et de « rockers » du début (jusqu’au milieu) des 60’s en Grande-Bretagne, de l’impact du phénomène sur la société adulte d’alors qui, craintive, apeurée et renfermée, craignait que le phénomène n’impacte gravement son existence tranquille et rangée. On peut, pour imager l'analogie, retrouver dans le roman, un écho du code vestimentaire des mods (habits immaculés, cravates minces …) et des rockers (blousons cuir à écussons et épinglettes, foulard blanc, jeans, tee-shirt …) dans celui des « drougs » d’Alex (les masques porcins, entre autres). De la même manière, les musiques favorites de chaque clan (modern jazz, rhythm and blues, ska et soul pour les « mods » ; rock n’ roll pour les autres) se rapprochant de celle incongrue, classique, Beethoven, Mozart et consorts, encensée par Alex met de l’eau au moulin d’une hypothèse pas si farfelue et infondée que çà.



Et puis, au final, est-ce que tout cela ne serait pas une vengeance de l’auteur à l’encontre de ces voyous londoniens qui agressèrent sexuellement son épouse un soir ? Elle en mourut à court terme. Auquel cas, toute l’empathie ressentie par le lecteur à l’égard d’Alex, tout l’humour sarcastique accordé à son « Je narratif » ne doivent t’ils pas lui revenir comme un bolchoï boomerang bézoumni plein gulliver et rote krovvinants**.



*OLNI : Objet Livresque Non Identifié



** Une seule solution : pour comprendre, lire le roman.


Lien : https://laconvergenceparalle..
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Mais les blondes préfèrent-elles les hommes ?

— L’éclectisme de Burgess transparaît de chaque article. L’auteur se révèle critique sur le prolifique Simenon, aux buts "loin d’être littéraires", mais admiratif quant à sa rencontre avec Borges. Son roman "L’Orange mécanique" a pu écraser sa grande érudition. On oublie qu’il a inventé les dialogues de "La Guerre du feu", et écrit "La Folle Semence" sur la surpopulation – prophétique avec le cannibalisme du crash d’avion dans les Andes, en 1972. Dans son panthéon littéraire se trouve Joyce : Burgess vénère "Ulysse" car il correspond à une "odyssée moderne" dans un Dublin élevé à un rang mythique, comme l’Inferno de Dante.
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L'orange mécanique

Paru en 1962 et à l'origine du film de 1971 réalisé par Stanley Kubrick, le livre d'Anthony Burgess est narré dans un argot d'adolescent du futur savamment inventé, puisque aisément compréhensible.



À la lecture, on peut comprendre la controverse suscitée lors de la parution. L'évocation d'une violence sauvage, banalisée et associée au plaisir, est utilisée pour mettre en relief un monde mené par des médias sensationnalistes, et des politiciens dont le seul but est d'être élu en terrassant l'adversaire. Au final, cette société ne peut que devenir une incohérence vivante et globale, de laquelle l'agresseur et le meurtrier deviennent les pauvres victimes. Les vraies victimes, quant à elles, sont vulgairement jetées aux oubliettes, pour la satisfaction sadique d'une peuplade profondément manipulée.



Parfois difficiles à tolérer, les scènes de violences mènent à une conclusion inévitable : ce livre, à l'époque actuelle, n'aurait été retenu par aucun éditeur soucieux de son image.



Alors merci à notre passé, à cette époque où la bienveillance absolue n'était pas une hypocrite obsession.
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L'orange mécanique

L’orange mécanique, d’Anthony Burgess 🍊⚙️



« Bon alors ça sera quoi, hein? »



✨Que dire pour commencer ? Peut-être que j’aurais du avoir le courage de lire ce livre beaucoup plus tôt car je me suis amusée et j’ai adoré les concepts et les notions qui découlent de cette oeuvre ! ✨



⚙️La particularité de ce livre (et ce qui fait son charme) est que l’argot parlé par « Notre cher Humble et Narrateur et ami » est extrêmement présent dans ce roman (mais je m’y suis fait avec grand plaisir...et je n’y croyais pas) . Selon l’auteur ce méta- argot est un mélange de « romani » et de russe)

Durant les 4 petits premiers chapitres on ne cesse de regarder dans le glossaire pour comprendre ce que l’auteur jargonne puis après ça se lit tout seul ✌🏽



⚙️L’histoire nous est narrée par Alex, avec une précision et une honnêteté à la limite de l’infantile par moment (ce qui me semble normal car il a peine 14 ans au début du livre). Ce petit homme et ses « drougs »ont un grand penchant pour l’ultra-violence, ils l’aiment, c’est un choix et ils l’assument ...enfin, sauf devant les « rosses » (flics).

Bref après certaines péripéties Alex se retrouve en prison, et décide de devenir cobaye pour sortir plus vite, cette expérimentation est censée éradiquer l’ultra-violence et toute ses pulsions de son corps et de son esprit ...mais à quel prix ?



Cette expérience et ce roman posent question, sur plusieurs points :

🍊L’origine de la violence (et de la non-violence) sont-ils un choix ou conditionnement?



🍊A quel point peut-on contrôler un être sur ses choix et comment ? Est-ce vraiment moral venant du « ministre de « l’inférieur/intérieur » comme Alex l’appelle.



🍊Qu’apporte le dégout synthétique à la violence à l’être humain? (Sous entend L’absence de choix)



🍊 Les différentes formes de violences et les contradictions autour de celles-ci.



🍊Pourquoi... l’orange mécanique? (indice : le sens change selon les situations dans le livre j’ai l’impression)



⚙️La fin du film n’a rien à voir avec la fin de ce bouquin et je trouve que ça change beaucoup au sens de l’histoire et de ce qui doit en ressortir⚙️



Bref je vous conseille évidemment la lecture de ce roman 🍊⚙️🖤
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L'orange mécanique

Si vous avez aimé le film de Kubrick, vous allez adoré le livre.



Anthony Burgess à réalisé un petit chef-d'œuvre.

Je ne souhaite rien vous divulguez de l'histoire (de tout façon elle est plus que connue) mais juste vous informez que Kubrick n'a pris que quelques libertés.



Le livre dispose d'un petit glossaire pour le vocabulaire utilisé par le personnage principal, Alex.

Mais croyais moi, au début on l'utilise beaucoup et, au fur et à mesure, son utilité disparaît.



Je trouve que les traducteurs ont faits un travail remarquable.



Foncez sans hésitation vous ne regretterez pas.
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Le royaume des mécréants

Anthony Burgess démontre encore qu'il est un grand écrivain de la deuxième moitié du 20ème siècle.

Quelle épopée à travers les balbutiements du christianisme au sein d'un Empire romain en pleine déliquescence !

Après la résurrection et la disparition de Jésus, l'auteur conte l'organisation première, puis les pérégrinations des apôtres prêcheurs, Pierre Paul et Luc en particuliers, à travers l'Europe et le moyen Orient puis leurs efforts pour convertir et bâtir une Église à partir de ce qui reste perçu comme une secte à l'aune de cette époque, rejetée des instances juives puis de Rome.

En parallèle les vicissitudes, folies et perversions des empereurs romains accompagnent en miroir la description de la décrépitude sociale, militaire et morale de l'Empire Romain, qui finit par voir dans cette nouvelle religion monothéisme montante un danger pour ses structures et un bien commode bouc émissaire, justifiant ainsi les persécutions.

L'on suit donc la vie quotidienne avec ses difficultés, joies et contrariétés des poutres du christianisme, du fraîchement autoconverti tourmenté et cultivé Paul, du médecin Luc, au simple et bougon Pierre, mais aussi celles des Empereurs romains contemporains aux règnes et destins tragiques, ainsi que la vie d'un romain converti et époux d'une juive.



Roman à la fois philosophique, culturel, historique et religieux par ses thèmes, d'une modernité bluffante, jamais ennuyeux de par la grâce d'une plume soyeuse au service d'une rédaction dynamique et contemporaine, sa lecture est facile mais aussi stimulante en créant la nécessité de quelques recherches personnelles au sujet des personnages et situations exposées.



Basé sur des faits historiques, cet OVNI litteraire au style distancié avec des pointes humouristiques est à déguster par curiosité intellectuelle, en espérant qu'il vous soit aussi agréable à lire qu'il me l'a été.
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L'orange mécanique

J'ai été emportée par la lecture de ce livre dont le langage m'a d'abord surprise. Mais l'auteur utilise les mots avec une habileté qui m'a conquise et je n'ai pu lâcher le roman. Cette histoire a été écrite il y a déjà soixante ans, et pourtant elle est tellement d'actualité. L'orange mécanique, en cockney, signifie bizarre. Un jeune à la tête d'une bande tue, torture et viole sans remords. En prison, il subit un traitement qui va le rendre doux. La suite? je ne vous le dis pas, ce serait dommage de gâcher votre plaisir. Je rends hommage aux traducteurs qui ont accompli une prouesse et vous le saurez en lisant le livre.
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La folle semence

C’est un livre plutôt prenant, qui a un bon rythme. On ne perd pas le fil et on ne croule pas sous une tonne de détails, bien que l’ouvrage expose quand mème certaines théories et idées très avancées et qui demandent qu’on s’y penche bien pour les saisir. En somme, le style d’écriture est assez simple, plutôt impersonnel.

Ce qui est plus poussé et recherché, c’est le message derrière l’ouvrage qui vient directement nous parler, et dont on retrouve les prémices inquiétants dans notre réalité actuelle, d’un ouvrage qui est pourtant de la fiction…mais une fiction lucide : propagande de l’homosexualité en partie pour réduire le taux de natalité qui coûtent des frais, prennent de la place, invitation au travail acharné, à la soumission et à l’acceptation totale de ce cadre imposé.

Pour un ouvrage qui a été publié il y a un peu plus de 50 ans, je pense que c’est ce que nous pouvons appelé un ouvrage visionnaire.
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L'orange mécanique

L’orange mécanique est un vrai piège : quand je vois le film, j’ai envie de relire le roman, et quand je lis le roman, j’ai envie de revoir le film, si bien que je me retrouve coincé dans une boucle culturelle infernale.



L’orange mécanique, c’est le bon vieux sujet moral du Bien et du Mal, à la sauce moderne. Alex est un adolescent cultivé, qui sait parler et qui apprécie la musique classique. Problème : avec sa bande il adore aussi passer à tabac, voler et violer, plaisirs accentués par des airs de Beethoven ou de Mozart qui lui viennent dans la tête au summum de ces actes de violence.



Enfin arrêté et emprisonné, on lui impose un traitement révolutionnaire : lui réapprendre l’horreur de la violence. À l’aide d’injections, la projection vidéo d’actes barbares lui provoque de violentes nausées, réactions qu’il finit par intégrer, tel le chien de Pavlov qui salive à l’écoute d’une clochette. Il devient donc incapable de faire le mal, non parce que l’envie lui en est passée, mais que les nausées le plient en deux à l’idée de commettre un nouveau crime. Mais du coup, est-ce que cette rédemption vaut quelque chose, s’il ne peut la choisir en conscience ? A-t-on réellement le choix de faire le bien ou le mal, ou y est-on tous conditionné dès la naissance ?



Alex est l’un de ces rares anti-héros absolus pour lequel on ne peut s’empêcher d’éprouver de la sympathie. Car s’il assume pleinement d’être du côté du Mal, il a de l’humour, de la répartie, de la suite dans les idées, et surtout son récit est servi par des litotes bien placées aux pires moments, et par un argot savoureux. Si bien qu’on se surprend parfois à crier mentalement au gardien de prison « Mais laisse-le agresser des vieux en paix, espèce de monstre ! »



Une question philosophique aura rarement été aussi plaisante à explorer !
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Si mon temps m'était compté

Intellectuel et érudit, Anthony Burgess a été très prolifique au cours de sa carrière, non seulement en tant qu'écrivain, mais aussi en tant que compositeur (un fait peu connu). Deux volumes de ses mémoires, "Petit Wilson et Dieu le Père" et "Si mon temps m'était compté", sont peut-être les principaux écrits de sa vie. Son style plein d'esprit est extrêmement approprié lorsqu'il s'agit de décrire les événements qui se sont déroulés dans notre réalité loin d'être idéale.



Le deuxième volume de son autobiographie est donc "Si mon temps m'était compté". Il raconte d'abord des événements des années soixante, lorsque Burgess a acquis une certaine reconnaissance en tant qu'auteur professionnel mais ne pouvait toujours pas gagner sa vie en écrivant des romans. Il travaille donc à la pige dans de nombreux journaux en tant que critique littéraire. Plus tard, toujours par souci matériel, il coopère dans le domaine du cinéma et du théâtre, offrant ses scénarios et ses partitions musicales. De nombreux projets verront le jour sous sa plume, mais en dehors de l’adaptation d’ "Orange mécanique" et du langage inventé pour "La guerre du feu" de J.-J Annaud, peu seront menés à bien. Sa plume s'est avérée un peu mince pour le dinosaure du box-office qu’était Franco Zeffirelli pour son "Jésus de Nazareth", ainsi que pour l'industrie cinématographique grand public dans son ensemble.



Burgess avait désespérément besoin d'une critique intelligente et bienveillante de la part de ses collègues. Il était prêt à les écouter pour améliorer son travail littéraire. De ce point de vue, je n'aurai rien à redire du grand intellectuel du XXe siècle, admirateur de Joyce et apologiste du libre-arbitre. Ses souvenirs sont parfaits.



"Si mon temps m'était compté", Grasset, Paris, 2000



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L'orange mécanique

Vous connaissez forcément le film, sorti en 1971, qui a été tiré de ce livre. Le chef-d'œuvre de Stanley Kubrick est encore dans toutes les mémoires, autant pour la maîtrise parfaite du sujet et la perfection de la réalisation que pour le dérangement que constitue le thème même du film - et du roman, c'est à dire l'ultra-violence.

Au départ c'est du vécu : en 1944, la femme d'Anthony Burgess se fait agresser et violer par quatre soldats déserteurs. De ce drame, Burgess va tirer un roman à la fois éprouvant et profondément déroutant, L'Orange mécanique. Pourquoi "orange", pourquoi "mécanique" ? il semblerait qu'une expression d'argot "clockwork orange" qualifie quelque chose d'à la fois bizarre et inquiétant. Ces deux qualificatifs correspondent on ne peut mieux au roman - et au film.

L'Orange mécanique est un roman de science-fiction, bien que le propos dépasse largement ce cadre-là. Ecrit en 1962, il est encore aujourd'hui, 60 ans plus tard, d'une actualité brûlante.

Nous sommes donc à Londres dans un futur pas si éloigné. Une bande de voyous, dont la violence est la seule raison d'être, passe son temps à se battre, voler, violer, peut-être même tuer, à l'occasion. Leur chef Alex finit par être un jour trahi par ses copains, et arrêté. En prison, on lui fait subir une expérimentation destiné à l'éloigner des pulsions violentes. Mais une fois libéré et confronté à son ancienne vie, de bourreau il devient victime.

Les questions que posent le roman sont multiples. La violence, d'abord. Comment la combattre, la canaliser, est-elle parfois justifiée, quelles formes peut-elle revêtir ? L'expérimentation médicale ensuite. Quelle est sa légitimité ? Donne-t-elle le choix au "cobaye"? Enfin l'être humain garde-t-il son essence quand la science l'amène à devenir une machine ?

Ce roman, on le voit, donne à réfléchir. Mais l'autre intérêt, tout aussi remarquable consiste dans la forme : le narrateur, Alex, s'exprime dans un argot particulier le Nadsat, composé hétéroclite de russe, d'anglais et d'idiomes divers (un lexique est proposé à la fin de l'ouvrage). Ce parti-pris d'écriture donne au roman un aspect particulier : on est constamment sur le point de vue du narrateur (ce qui nous permet de constater son évolution) et en même temps le langage dessine l'atmosphère générale du roman (et du film), bizarre, déconnectée de la réalité, et au total beaucoup plus inquiétante que fantaisiste.

Un livre à lire, et un film à voir (même si tous les deux sont dérangeants), à la fois pour la forme et pour le fond

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Pianistes

La plume divertissante de Burgess ne faiblit pas dans cet exercice de nostalgie. raconté par Ellen Henshaw, âgée mais toujours belle, née dans la classe inférieure britannique mais maintenant à la retraite en Provence après une carrière de prostituée entrepreneuriale. D'une voix vigoureuse et cynique, drôle d'obscénités désinvoltes et d'un vernaculaire involontairement ou volontairement ? - vulgaire, Ellen raconte l'histoire de son bien-aimé « pauvre vieux papa ». Un joueur de piano (pas un pianiste, insiste-t-elle) pour les vieux films muets. Billy Henshaw était un génie avant son temps, selon Ellen, mais l'alcool, le goût des femmes.  Tout cela l' mené à sa décision désastreuse de participer à un marathon de piano. L'interprétation d'Ellen de leur vie dans et hors des pensions, des cinémas et des music-halls miteux de Blackpool et de Manchester est jonchée de malapropismes, "c'est très dur de s'éloigner du sexe et je n'ai jamais vraiment essayé" et du français mutilé. Il y a quelques décors inspirés ici : une bagarre sur scène lors d'un spectacle de vaudeville est une formidable farce ; le récit d'un voyage en Italie relève de la comédie noire de Grand Guignol. Les facéties de Burgess, il inclut une page de partitions, Ellen lit le Carré pour son insomnie, car c'est « un écrivain très ennuyeux qui est bon pour vous endormir” et son penchant pour le « bon vieux temps, '' donnent à ce roman un vrai charme qui nous submerge.  
Lien : http://holophernes.over-blog..
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L'orange mécanique

Même si le livre commence à dater il reste très intéressant dans sa dimension sociale (la banlieue, la violence sociétale) et philosophique (l'humain et sa possible liberté de choix, thème cher à Burgess, entre bien et mal dans Orange mécanique).

Le roman reste moderne et lisible dans le sens où il n'est d'anticipation que dans le domaine sociétal, restant factuel pour le reste, la montée de la violence gratuite et juvénile étant pregnante et devenue un thème majeur depuis lors.

L'humour intrinsèque et le cynisme d'Alex, se posant régulièrement en victime, donnent le ton particulier du livre qui n'est jamais un pensum manichéen et moralisateur à l'écriture lourde.

Par rapport à l'écriture justement, qui fait la spécificité de l'oeuvre, la surexploitation de l'argot complètement inventé (d'inspiration slave) rend la lecture un peu cahotique au début et renvoie toutes les deux lignes les premières pages au glossaire, puis l'on s'y habitue vite et le texte devient compréhensible sans plus hacher celle-ci (choisir une version avec le glossaire...).

Le roman est bien fait, et le film qu'en a tiré Kubrick est à la fois fidèle et plus complet à mon avis, plus machiavélique ; les deux sont à connaître.

Une œuvre majeure, à la rédaction particulière et instantanément reconnaissable, avec l'humour distancié de Burgess, qui s'impose comme un auteur important du siècle dernier.
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Les Puissances des ténèbres

Un roman de la solitude et du vain.

Solitudes des trois principaux protagonistes, volontaire ou subie, qui, bien qu'étant accompagnés quelquefois restent imcompris (sauf entre eux).

Vain, des vies de luttes pour un constat final de désert.

Le personnage principal, Ken Toomey, écrivain se définissant lui même comme moyen, traverse le 20ème siècle entremêlant grands moments d'Histoire et petites misères personnelles, notamment son rapport à la religion en tant qu' homosexuel. Les discussions philosophico-religieuses avec beau-frère, futur pape, ou les réflexions de ce dandy solitaire, occupent une place centrale du roman.

Les personnages secondaires sont peu nombreux, bien suivi et pas "gratuits" : tous ont un rôle et une finalité. De fait la lecture est fluide, bien que le roman soit très epais (quasi 2 kg dans la version publiée par Acropole, il vaut mieux la version poche en 2 tomes pour le transport...).

Les 150 premières pages de cette épopée personnelle, intellectuelle et historique posent le sieur Toomey, ce qui peut la rendre un peut lente, mais tout s'emballe ensuite et le roman devient addictif.

Un chef d'œuvre, une écriture racée, littéraire non pédante, à laquelle l'auteur ajoute une solide culture et un humour sous-jacent régulier. Comme son "héros" écrivain rencontre beaucoup de ses collègues, Anthony Burgess en profite pour nous livrer ses appréciations , incisives voire quelquefois drôles, de ceux-ci.

Une œuvre bien écrite et intéressante, à lire et à déguster sans moderation.
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L'orange mécanique

C'est le récit d'un jeune homme qui s'intéresse essentiellement à la violence, qui tue et qui viole. Le livre va bien au-delà de ce raccourci rapide pour parler d'une société qui entend transformer chaque individu en agneau et le modeler à sa guise. Renvoyant dos à dos les extrêmes, Anthony Burgess n'est pas de ceux qui pense que le peuple vendra sa liberté pour une existence formatée. Place à l'homme capable de songer par lui-même, quitte à s'engouffrer dans le pire chemin ...
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L'Orange Mécanique d'Anthony Burgess

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The Mechanical Orange
The Clockwork Testament
A Clockwork Orange
Grapefruit and Orange

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