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Critiques de Anthony Burgess (141)
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1984-85

La controverse autour de la sortie du roman de Houllebecq, Soumission, et la relation qui en est faite par le monde des livres du vendredi 9 janvier, m’a remis en mémoire ce roman de Burgess que j’ai lu à sa sortie en France en 1980 et que je n’avais jamais ouvert depuis.

Dans le monde des livres, Emmanuel Carrère, on croit rêver !, compare, pas moins pas plus, Houellebecq à Orwell (ce dernier doit se retourner dans sa tombe, lui qui s’est battu contre les franquistes en Espagne, a failli y laisser sa vie, et écrivit plus tard Vive la Catalogne !) et Huxley prétendant que Soumission appartient à la même famille que ces deux romans qui ont marqué le siècle ! Pincez-moi SVP !

Hors donc, curieux hasard, plaisante coïncidence, heureux déterminisme, collision inattendue, réminiscences cachées et oubliées, Burgess, a construit son roman 1984-1985, en deux parties ; 1984, une analyse critique du roman d‘Orwell 1984 et de ses impacts sur notre manière de penser et de vivre l'état, la société, la contrainte, la domination, l’aliénation, l’acceptation, la révolte ; 1985, la fiction d’un futur possible qu’il projette dans l'immédiat avenir de 1984, avec en toile de fonds le délitement de la société anglaise, la montée des corporatismes, et la tentation de l’islam qui s’impose comme une alternative crédible à la crise des valeurs.

Son analyse de 1984 est connue depuis, et partagé par grand nombre de lecteurs et de critiques.

Orwell se serait simplement inspiré de l'Angleterre de l’immédiat après-guerre et le roman n’aurait fait que décrire la réalité d’un pays encore traumatisé, dans lequel la reprise en mains des moyens de production du pays suppose d’imposer une discipline que les anglais avaient oublié pendant le conflit, ou du moins avaient remplacé par une empathie permanente transcendant les groupes sociaux et les individualités.

En quelque sorte une liberté menaçante pour tout Etat organisé quel qu’il soit.

Il analyse ensuite l’influence sur Orwell du roman de E.I Zamiatine Nous autres, (paru en 1923 et chroniqué par Orwell dans le journal la tribune en 1946).

Dans ce livre, le narrateur D-503, un ingénieur plein d’avenir, décrit un monde où l’état unique, le Bienfaiteur veille, impose aux citoyens de vivre dans des maisons de verre afin de pouvoir être surveillés en permanence et où même les relations amoureuses sont codifiées (l’heure d’amour est possible à condition d’utiliser les tickets roses de rationnement), des hauts parleurs beuglent en permanence l’hymne national.

In fine D-503 assiste sans réagir à la torture de son amie I-330 et accepte de subir le traitement qui va éradiquer toutes les mauvaises pensées de son esprit.

1984 s’inspire ou s’inscrit contre toutes les théories sur la relation entre le citoyen et l’Etat développées notamment par More, Wells, Thoreau, Bakounine, Pavlov, Huxley, utopies ou expériences, toutes reviennent à vouloir définir une relation harmonieuse entre l’individu et l’Etat ou l’autorité et posent la question : peut on sacrifier la liberté au bonheur ?

Bonheur dont le contour et les conditions seraient définis et codifiés par une entité supérieure, Etat, Religion, Guilde, pour le bienfait de tous.

On sait où ce type de raisonnement peut mener. « Nous ferons votre bonheur malgré-vous ! »

La limitation des libertés aujourd’hui n’est plus imposé par une idéologie philosophique ou religieuse, mais par une idéologie sanitaire rationnelle qui entend faire notre bonheur, ou faire notre santé malgré nous.

Les interdits se multiplient à l'égard du tabac de l’alcool de la drogue, du sexe, sans que leur existence économique et leur dimension profitable pour l’Etat et les entreprises, ne soient remise en cause.

La disparition du christianisme, de son système de valeurs, qui définissait de façon simple ce qu’il fallait aimer et haïr, s’accompagne de la glorification dans les médias de valeurs autrefois considérées comme des vices et devenues des vertus, orgueil, avidité, luxure, envie et gloutonnerie.

Cette véritable schizophrénie sociale conduit à des extrémismes que certains, rebutés par l’indifférence de l’autorité à leur égard, ulcérés par les attaques de leur système de valeurs jugé rétrograde et moqué, hésitent de moins en moins à choisir, le fondamentalisme religieux, quel qu’il soit, en est un.

Sa conclusion sur 1984 est monstrueuse de lucidité :

«Mais nous avons, oui, le devoir de ne pas faire d’abstractions telles que «classe» et «race», des mots d’ordre brandis d’intolérance de terreur et de haine. A nous de nous rappeler que nous sommes tous, hélas ! à peu près du même acabit, c’est à dire assez horribles.»

La première phrase de 1985 : «C’était la semaine d’avant Noël, un lundi doux et mou, midi tapant, et les muezzins de Londres-Ouest iodlaient qu’il n'est pas d’autre Dieu qu’Allah.» montre Bev Jones, le héros, un ex-enseignant devenu poseur de noisettes concassées sur crotte de chocolat, se frayer un chemin dans une ville multiraciale, où les agences de voyage proposent des pèlerinages pour La Mecque, où des bandes de jeunes sèment la terreur, où les grèves paralysent l’activité.

Les syndicats organisés imposent leur loi, Bev veut travailler mais ne le peut pas et il refuse de se syndiquer.

Les fêtes de fin d’année s’annoncent problématiques, sa femme meurt à l’hôpital, il est seul avec sa fille de 13 ans, Bessie, complètement accro aux feuilletons TV, Sex Boy, Pif et Paf, Ric Rac et Roc, et, pour couronner le tout, il est licencié le 27 décembre.

Il rejoint une bande d’anti-état, des anciens musiciens, professeurs et autres professions dévalorisées. Le CHAOS (Consortium pour hâter l’annihilation de l'organisme social) qui s’organisent en créant un nouveau magasin C&A (le Capel et l’Alpague) où ils stockent les produits de leurs larcins.

Mais Bev est un débutant enthousiaste, trop, il se fait pincer, est condamné et conduit vers un camp de rééducation où il rencontre Mavis, avec elle il parle librement, évoque Orwell, la guerre d’Espagne, l’oncle de Bev qui s’est battu aux côtés de l'écrivain, la prolétarisation de la classe moyenne, les échappatoires possibles, leur vie dans le camp des travailleurs, leur adhésion supposée ou feinte à la doctrine.

La dérive de Bev l’amène à rencontrer un islamiste en charge de la construction des mosquées dans le monde, après celle de Rome, via della conziliazone, il attaque un nouveau chantier Great Smith Street à Londres. Aux questions de Bev, il répond :

«La différence entre l’Islam et les états syndicalo-matérialistes est aussi vaste que celle entre et Dieu une canette de bière.»

Bev récupère sa fille qui conquiert les arabes présents dans le hall de l'hôtel où il a rendez-vous avec le colonel Lawrence (!) il s’avère que les islamistes recrutent des jaunes pour briser la grève sur le chantier de la mosquée, Bev est enrôlé comme journaliste.

Sa vie change, matériellement du moins. Sa fille Bessie est demandée en mariage par le Président de l’Union Pétrolière Islamique (UPI) qui a déjà quatre épouses.

Après avoir refusé la doctrine du camp, Bev cède à ses nouveaux employeurs, il déclare même lorsqu’il apprend que le bar de hôtel ne sert plus d’alcool :

-Tout bien réfléchi, non. J’ai du travail. Pour Allah et pour la Grande Bretagne libre.

Burgess a écrit cette phrase lourde des sens :

«Avec la mort du christianisme institutionnel on verra s’étendre l’Islam»

Pour en revenir à ce qui a suscité ma relecture de 1984-1985, et ma colère :

Ras-le-bol des individus, candidats lauréats, postulants au Goncourt et autres prix, récipiendaires littérateurs, ou supposés tels par d’éminents milieux autorisées, surfant sur les craintes réelles de nos sociétés, s’emparant de sujets fondamentaux et prétendant, sous couvert d’un vernis pseudo philosophique en faire une analyse pertinente et nous dire où se trouve la vérité.

D’autant plus lorsque leurs écrits révèlent des paternités cachées qui vont au delà de la simple coïncidence. Le plagiat n’est pas très loin !



A ceux-la, je les renvoie à cette citation de Burgess :

«Je crois que nous avons passé l’âge de la naïveté où l’on permet à de simples romanciers de jouer les prophètes. Ce sont là des fantaisistes qui n’examinent pas au fond les tendances profondes. Les avenirs qu’ils présentent n’auraient jamais pu prendre naissance dans le présent que nous connaissons.»
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Au sujet de James Joyce : Une introduction ..

J’adore certains livres de James Joyce. J’ai adoré Orange Mécanique (le livre). Je me suis lancé confiant dans ce livre qui analyse les écrits du romancer « pour le lecteur ordinaire ».

Bien que rempli d’exemples et de décorticages profonds de la prose de Joyce, ce livre reste assez pointu.

De plus, il s’agit d’une traduction. Ce qui rend l’exercice encore plus abscons. Joyce jouait bien trop sur les mots. Leurs diverses traductions sont à la base déjà des approximations (celui qui le peut trouvera plus de plaisir à lire Joyce dans le texte, la musicalité lui apparaîtra directement. Cela demande un bon niveau malheureusement, ça limite par là les possibilités).
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Dernières nouvelles du monde

Un météore géant frôle la terre et emmène la lune. L'humanité devient folle. Un pasteur veut un accès à une navette spatiale qui va quitter la terre. Les politiciens laissent le monde partir en déliquescence. Karl Marx chante et Freud étale sa vie. Un roman de SF foutraque où tout s’entremêle sans qu'on ne comprenne où l'auteur veut en venir ... en tout cas jusqu'au dernières pages : Dernières Nouvelles du Monde n'est pas un ouvrage indispensable mais tout de même plaisant à lire.
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Dernières nouvelles du monde

Entre les ferments du 20ème siècle et l'apocalypse qui pourrait bien le clore. Avec sa verve habituelle, Burgess ressuscite Freud et Trostsky pour les confronter à un devenir qu'ils n'avaient pas prévu. On passe de la montée du nazisme à un clair de "lynx" sur New York. Donc, une fantaisie débridée au service d'une interrogation majeure. D'où venons-nous? Qu'allons-nous devenir? Mais rien de didactique dans ce roman magistral, plein d'action et véritable galerie de portraits. Au centre de ceux-ci, une figure d'écrivain, poète reconverti à la science-fiction, un double ironique de l'auteur.
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Du miel pour les ours

Dans ce livre Burgess nous donne un portrait de l'Angleterre et de la Russie. Une farce légère mais non dénuée de profondeur. Un livre à découvrir pour sa langue et sa sensibilité.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Ferraille à vendre

Intéressante tranche de vie et un (seul) éclat de rire au milieu du bouquin.
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L'Homme de Nazareth

Impossible de gâcher l'intrigue ! Travail encyclopédique sur les évangiles.

Au moins deux passages particulièrement bien romancés ont retenu mon attention par rapport à d'autres romans également inspirés des évangiles.

Salomé et la décapitation de Saint Jean. L'intrigue à la cour du roi : le rôle de la mère, sa fille, la situation familiale et politique, tout est particulièrement bien rendu.

La crucifixion enfin, la souffrance, humaine, malgré tout.
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L'Homme de Nazareth

Conclusion de la présentation du livre en quatrième de couverture, rédigée par l'auteur :

" Par dessus tout, j'ai voulu marquer qu'il n'est d'espoir pour l'homme que dans la régénération personnelle. La réforme politique est sans espoir. La croix est le symbole de l'Etat - l'Etat de César ou du président de la République française aussi bien. La voie du Christ - le chemin de croix - est la seule viable."
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L'Homme de Nazareth

Un poil trop évangélique à mon gout d'athée total mais très agréable à lire. Fidèle aux quatre évangiles, Anthony Burgess comble les trous pour écrire un roman d'aventure, le long cheminement d'un homme, tant physique, vu les déplacements, que spirituel qui le mèneront au martyre. C'est souvent très drôle, le langage utilisé est celui de l'individu X du XXème siècle qui prend le métro, celui déjà utilisé pour l'empire des mécréants.

Petite remarque : Jésus est mort juif, pas chrétien, c'est juste pour ceux qui s'étripent au nom du vrai dieu, d'ailleurs l'islam puise aux mêmes racines. Autre détail, les romains n'utilisaient pas de croix mais un Tau, plus facile à construire et moins couteux en bois, mais bon, c'est un détail...

C'est du pur Burgess, on adore ou on déteste. A vous de voir.
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L'Homme de Nazareth

Livre impressionnant,deroutant.Des le debut,l'auteur nous informe qu'il a decide de faire de Jesus,un homme marie mais n'ayant jamais eu d'enfant,et un homme "hors norme" quant a sa stature et sa force physique.

Ce livre est rempli de citations de l'ancien testament, et sont interpretees au niveau de l'homme et non au niveau de Dieu.Un peu philosophiques,ces citations nous permettent d'y reflechir meme si ce n(est pas le but de cet ouvrage;on est amene a se remettre en question quant a la foi en l'homme.Ce livre est riche en enseignements d'amour en l'homme,nouvelle foi que Jesus donne aux hommes.

J'ai beaucoup aime et ai été ravie de pouvoir me remettre en question,de pouvoir reflechir et aborder la vie différemment;c'est aussi une nouvelle facon d'apprehender Jesus et d'accorder confiance en l'homme.
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L'orange mécanique

Il est vrai que l'argot utilisé par le narrateur tout au long du livre peut-être déstabilisant, mais si vous arrivez à vous y faire, le livre est vraiment intéressant et vaut le coup d'être lu. Qui a t'il finalement de plus important que de disposer de son libre-arbitre? C'est là le thème de ce livre, du moins c'est ce que moi j'en retiens comme message essentiel.
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L'orange mécanique

Un roman publié en 1962 et adapté au cinéma par Stanley Kubrick en 1971. C'est la première oeuvre littéraire à rendre compte de la montée de la violence urbaine dans les sociétés occidentales modernes. Livre figurant dans le classement Time Magazine comme faisant partie des 100 meilleurs romans de langue anglaise de tous les temps.

Anthony Burgess imagine un monde futur terrifiant, acculturé, dégénérescent, où la consommation et le matérialisme semblent être les valeurs premières. Alex est le personnage principal de ce livre; il parle une langue curieuse appelée Nadsat, formée de mots d'argot londonien mais aussi de mots américains et de mots d'origine russe, symbole d'un univers où les frontières culturelles sont tombées. Il dirige une bande de voyous qui commet des actes de violence gratuite. Alex, une fois arrêté et mis en prison, va expérimenter une technique qui vise à rendre inoffensifs les prisonniers. Il va ensuite se retrouver sans défense dans un monde où il n'a plus sa place...

Une très belle oeuvre qui parle de sujets diffficiles, comme la violence, vue ici comme une réaction à un univers terne, prévisible;
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L'orange mécanique

Frisson au souvenir de ce roman d'époque, seventies jusqu'au bout des virgules avec son langage inventé pour la circonstance, mais dont la modernité d'alors pique aujourd'hui les yeux et qui a été supplanté en notoriété par l'esthétique agréablement démodée du film de Kubrick.

La réflexion sur la violence du monde moderne que porte ce roman n'en mérite pas moins qu'on s'y intéresse car celle-ci, pour le coup, a traversé les années sans une ride.

Relire le livre ou revoir le film?
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L'orange mécanique

O mes frères, quelle lecture !

C'était vraiment tzarrible !!!



J'avais reluché la pellick de m'sieur Kubrick quand j'étais un maltchick. A l'époque, j'avais bien ricanoché en suivant les aventures foli folding du droug Alex. Je me souviens encore de cette rixe avec une viokcha où le héros utilise une arme comme qui dirait peu conventionnelle : un gros popol en plasti plastoc avec lequel il joue du tambi tambour sur le gulliver de la malenky viokcha. Ah, pour sûr, mes p'tis drougs, c'est pas aujourd'hui qu'on pourrait jouer une scène pareille surtout avec le mouv' Moâossi ou les super jaimie sont colères contre nous autres, les vecks. C'est vrai qu'il y a des branquiguignols qui méritent d'être tolchoquer à causes des méchantes crasses qui font aux tchinas, mais même les braves tchellovecks innocents en prennent plein le buffet pour pas un kopeck. C'est que, de nos jours, tu te fais charcutailler les yarbilles pour pas grand chose, même pour une blagounette sur les blondi Marie. Enfin, c'est comme ça...



Ce qui me ramène au souvenir de ma dernière ballade dans un bric à brocante plein de merveilles. J'étais en train de goulatier avec mon malenky wafwaf quand je passe devant un bookinihiliste. Et là, qu'est ce que je vois, o mes frères : L'Orange mécanique, le vrai de vrai.

Et comme ça faisait un baille que votre serviteur voulait zyeuter la version papyrus de la pellick de m'sieur Kubrick, j'ai corné la viokcha qui tenait boutique :

- Ola, miss biblio, combien que vous en voulez pour ce papyrus là ?

- L'Orange mécanique ?

- Ouep, que je crachote.

- Deux euros, qu'elle me dit avec une golosse de crécelle.

Et, mes p'tits drougs, en reluchant le booki, je me rends compte qui a comme qui dirait de vilaines tâches de malongo sur la couverture.

- Eh là, minute papillon, que je rétorque. le livre, il est tout crado crading, vous me le feriez pas à un euro des fois ?

- Ah ben non alors, qu'elle me dit en rabougrinant, si à chaque fois on m'enlève un euro, je vais fermer boutique, moi, comprenez. Ou vous achetez ou alors... oustez voir ailleurs si j'y suis. Y en marre à la fin de ces gugusses qui rabachouinent à acheter un livre pour un rien.



Et là, croyez le ou non, mes frères, mais j'ai cédé et j'ai payé. J'avais pas envie de me prendre le gulliver à govoriter avec une tchina surtout qu'avec la malpoisse que je me traîne elle pouvait être du mouv' Moâossi et p't-être même qu'elle cachait un britva sur elle, un truc à vous couper comme qui dirait proprement et nettement les yarbilles. Alors, j'ai dit ok. Et j'ai lâché mon lollypop, autrement dit ma p'tite monnaie.



Et c'est ainsi, mes p'tits drougs, que j'ai eu mon orange mécanique.

Quand j'ai nachinaté à le mirisser soli solo pénard nanard dans mes pénates, j'en croyais pas mes glazes. J'ai cru que mon rassoudok allait se razrézer tellement des slovos bizarroïdes, des mots d'une autre planète pétaradaient en veux-tu en voilà. Je me suis dit : le viokcho Burgess y drinkait pas que du malongo ou du cola-cola. C'est qu'il faut être lessivé du gulliver pour rédiger un mélimélo pareil. A coup sûr, je vais finir par devenir bézoumni, que j'ai pensé. J'étais tout tristounet comme un pierrot de m'ětre fait pris pour un momo.



Et puis v'là que je me mets à gobédévorer les lignes puis les pages et que je ricanoche comme un joker à chaque nouveau chapitre. Et tout ce feu d'artifice dans mon gulliver plein de slovos d'argot drôlissimo. Jusqu'à la fin, mes drougies, je n'ai pas raté une seule malenky miette de l'odyssée d'Alex. Et c'était tzarrible, j'avais les goubeuses en bananne tellement le bonheur il était sur ma figure.



Alors je me suis dit que j'allais passer sur babybelio pour laisser un malenky texto avec comme qui dirait l'espoir que des drougs passent dans les parages et se tapent une bonne tranche de bidonske.

Parce qu'il faut le mirer pour le croire tellement que c'est beau comme du Ludwig van Beethoven.

Cette orange mécanique, o mes frères, je ne suis pas prêt de l'oublier.



Merci m'sieur Anthony Burgess, et merci m'sieur Stanley Kubrick.



A la revoyure, les rigolos !

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L'orange mécanique

Dans un futur proche, d'une violence inouïe, inventé par Anthony Burgess (écrivain,essayiste,compositeur,critique, l'un des auteurs anglais majeurs du XX° siècle) Alex chef de bande, monstre froid,égoïste, cynique et intelligent, est arrêté suite à un énième meurtre. Soumis à la "méthode Ludovico" accompagnée de projection de films violents et de musique classique, il subit un lavage de cerveau pour devenir pacifiste.Transformé en "orange mécanique" conditionnée, il est torturé par une victime dont il a violé la femme.

Orange mécanique (best-seller international adapté au cinéma), sous son image d'apologie de la violence( jugement surtout du au film encore plus violent que le livre:ce qui déplaisait à Anthony Burgess) remue le lecteur et l'interpelle.

La violence est elle toujours consécutive à la violence? Peut-on conditionner l'être humain?Les pulsions sauvages sont-elles innées ou acquises?La loi du plus fort est-elle la meilleure?

Ce livre de science fiction (dont le langage des voyous est complètement inventé) est plus intellectuel et philosophique qu'il ne paraît au prime abord!
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L'orange mécanique

À peler avec précaution
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L'orange mécanique

Pas étonnant qu’Alex kiffe la musique, Burgess écrit comme si Mozart avait été prophète, pas en musique mais en écrits. C’est comme si Alex vivait avec la grande musique qui lui explose aux oreilles sans s’arrêter. Imaginez la neuvième symphonie qui irrigue toutes vos pensées et tous vos gestes en décibels plein-pot : impossible de rester gentil, niais et souriant. Et pourtant, il le faudra bien. Il y a des jours, comme ça, où l’on aimerait être criminel en beauté.
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L'orange mécanique

Le futur vu par un auteur des années 60. (et filmé par un réalisateur des années 70.)



Avant d'être adapté au cinéma en 1971 (première sortie française en mai 1972) par Stanley Kubrick, Orange Mécanique fût tout d'abord un roman publié par Anthony Burgess en 1962.



Sans m'appesantir sur le film (culte) de Kubrick, je dirai juste que si la trame générale est relativement identique avec le roman, en revanche la fin du film et celle du roman diffèrent pas mal et du coup le message véhiculé est différent.



Anthony Burgess a pris le parti d'écrire son roman à travers la voix d'Alex (Notre Honoré Narrateur) et d'utiliser son phrasé très particulier*.

Si cela peut dérouter au premier abord, le livre reste parfaitement lisible et prenant (grâce entre autre à une traduction française d'excellente qualité).



L'histoire, pour ceux qui ne la connaitrait pas, est celle du jeune délinquant Alex fan de musique classique et évoluant dans un univers futuriste.

Avec sa bande de drougs (ou amis) il arpente les rues à la nuit tombée, et gavé de drogues et d'alcool, il commet des larcins et martyrisent les rares passants qui osent encore se promener.

Ces malfrats de la pire espèce n'hésitent pas à battre violemment les plus faibles et à violer les filles qui passent à leur porté.

Un jour Alex commet l’irréparable, tuant une vieille femme et trahi par ses pseudos amis, se retrouve emprisonné.

Sa longue peine de prison est commuée en une expérimentation d'un procédé révolutionnaire destiné à éradiquer la violence.

On le conditionne à être malade à l'idée de toute forme de violence.

Effet secondaire (considéré par le personnel carcéral comme un dommage collatéral fâcheux mais négligeable), il souffre aussi terriblement dès qu'il entend de la musique classique.

Remis en liberté, voici NHN lâché dans une nature hostile, sans aucun moyen de défense, abandonné de tous (ses amis, sa famille), battu par les plus faibles.

Utilisé par des militants anti-gouvernementaux qui souhaitent dénoncer la barbarie du traitement qu'il a subit, Alex n'a plus qu'une idée en tête, en finir avec la vie.



C'est là qu'intervient une des différences les plus notables entre le roman et le film :



Le film se termine sur une note plutôt inquiétante, Alex libéré de son conditionnement semble prêt à replonger dans la violence.

Alors que le roman se termine en quelque sorte sur une rédemption (absente dans le film) et un passage symbolique à l'age adulte.



* On trouve d'ailleurs un petit lexique en fin de livre.

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L'orange mécanique

Ecrit dans les 60's, époque vue comme bénite car reconstruction de l'Europe d'après-guerre, plein-emploi, développement de la société de consommation...Or, nous savons que la construction des grands ensembles, le développement des banlieues dortoirs sans âmes, sans réelles activités fédératrices ont commencé leur travail de corrosion sur le tissu social dès le début. Par ailleurs, quoique qu'on en pense, la Première puis la Seconde Guerre mondiales ont rebattu les cartes de la violence au sein des sociétés européennes. La Première Guerre a définitivement assis la brutalisation et la massification de la guerre quand la Seconde l'a totalisée et globalisée et a industrialisé la mort (les camps de concentration et d'extermination sont conduits comme des usines/entreprises avec un souci de rentabilité et d'efficacité, une politique de management des ressources humaines appliquée aux gardiens, commandants des camps - à ce sujet voir le livre de l'historien Fabrice de Almeida). Aussi, les 50's, les 60's ne sont pas aussi suaves et idylliques qu'elles n'y paraissent. La nuance: le pouvoir politique domine encore les sociétés face au pouvoir économique. Partant de ce postulat et d'un drame personnel grave Anthony Burgess réfléchit sur cette brutalisation de la société. Au lieu de choisir le caché il choisit l'exposition sans concession de cette violence. S'arrêter à cela revient à nier totalement les messages du roman et éviter de réfléchir aux problématiques qu'ils posent : la violence des pré-adolescents (sujet qui ne date pas d'Orange mécanique voir le dialogue d'Alex avec son assistant social), l'abrutissement des masses par la TV, l'entassement des moins aisés socialement dans des grands ensembles sans réelles perspectives d'avenir pour les parents et les enfants (je suis ouvrier, tu seras ouvrier mon fils), la dichotomie entre intellectuels nantis et masse populaire....Puis cette question languissante tout au long du roman : mieux vaut-il vivre dans une société qui assume sa violence et la violence qu'elle a créée et qu'elle créée ou vivre dans une société sans aucun libre-arbitre sous prétexte de contrôle voire d'éradication de la violence pour le plus grand bonheur de tous ? L’aumônier de la prison expose très bien cette question lorsqu'il s'oppose au traitement Ludovico administré à Alex. Orange mécanique rassemble plusieurs qualités : littéraire notamment par la maîtrise du récit et de la dystopie, philosophique sur la nature de la Femme et de l'Homme, de sciences sociales sur le que faire des masses, politique sur cette éternelle ambivalence de l'Etat son absence régulatrice et son omniprésence quasi totalitaire dans les vies quotidiennes etc...etc....Et bien sûr sa qualité voire sa haute valeur ajoutée linguistique. Le travail de création de la langue parlée par Alex et ses comparses est presque sans équivalence dans la littérature moderne; C'est pour cela qu'il vaut 1000 fois mieux lire Orange Mécanique que de se contenter de la pas très réussie adaptation cinématographique de Stanley Kubrick (qui a LARGEMENT mieux fait avec Barry Lyndon ou Shining alors qu'à mon sens il s'est planté sur orange mécanique).
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L'orange mécanique

Très surprise dans un premier temps de découvrir que le film avait été au départ adapté d'un livre, j'ai eu envie de découvrir le roman, ayant beaucoup entendu parlé de l'adaptation cinématographique.



Si le début est plutôt compliqué à lire, notamment à cause du Nadsat, le langage jeune inventé par l'auteur et employé par Alex, le narrateur, on finit cependant par vraiment s'y faire et la lecture devient plus aisée au fil des pages.

Concernant l'histoire en elle-même, la violence est omniprésente. Qu'elle soit verbale, physique ou psychologique, on la croise partout. Mais loin d'être vraiment percutant, elle est banalisée, voire tournée en dérision à travers le regard d'Alex qui, du haut de son adolescence, fait preuve d'une naïveté plutôt pathétique.



En ce qui me concerne, ce fut une chouette découverte, j'ai beaucoup apprécié la lecture et la trame de l'histoire. Maintenant, j'ai hâte de découvrir le film.
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