AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anthony Trollope (235)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'ange d'Ayala

Ce roman, qui est un classique anglais, décrit avec humour le mariage au XIXème siècle. Cette situation était en effet le plus cher désir des jeunes demoiselles, bercées de romans d’amour, mais aussi celle de jeunes hommes sans le sou prêts à décrocher le jackpot, c’est à dire une riche héritière.

Plusieurs personnages d’une même famille vont intervenir dans ce roman dont Ayala, la principale héroïne. Cette dernière m’a paru peu attachante : rêveuse et fantasque, elle prend parfois de sottes décisions et regrette amèrement son geste ensuite. A force de vivre dans le monde des songes, Ayala ressemble à une enfant fragile. Est-ce ce côté candide et ingénue qui entraîne tous ses prétendants à ses pieds ? Même si elle intervient peu dans le récit, j’ai préféré sa sœur Lucy.

L’auteur décrit avec beaucoup d’ironie et d’humour le matérialisme bourgeois de l’époque : les Tringle sont respectées car ils sont fortunés ; les prétendants accourent au pied de leurs filles non pas pour leur beauté ou leurs qualités mais parce que le montant de la dot est exorbitant. Les enfants Tringle ont l’opinion bien tranché qu’à force de cajoleries et de caprices, ils pourront tirer de leur père tous les millions qu’ils souhaitent. Hélas, tout ne s’achète pas comme Tom le découvrira à ses dépens : fou amoureux de sa cousine, il s’imagine que sa fortune, son futur rang de baronnet ou une rivière de diamants convaincra cette orpheline sans le sou.

Le style d’écriture est riche, soutenu et plein d’ironie. Il y a des scènes qui sont très drôles notamment le dialogue entre M. Tringle et Frank Houston quand ce dernier demande la main de sa fille ; les altercations de M. Tringle avec son gendre qui est un redoutable pique-assiette. Il y a aussi beaucoup de digressions de l’auteur car ce dernier ne peut pas s’empêcher de donner son avis et de s’immiscer dans le récit. J’ai noté aussi plusieurs longueurs et des répétitions, qui s’expliquent surtout par le fait que ce roman était à la base un feuilleton donc de temps en temps, il fallait rafraîchir la mémoire des lecteurs.

Pour conclure, je recommande surtout ce livre aux amoureux de la littérature victorienne !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
Commenter  J’apprécie          90
L'héritage Belton (Le domaine de Belton)

Une bien belle écriture qui nous capte dans cette histoire somme toute classique et ne nous lâche pas. C'est à la fois délicieusement désuet et agréablement moderne dans la conviction qu'a l'héroïne de la liberté de ses choix. De plus, l'auteur sait rendre tous les personnages attachants.
Commenter  J’apprécie          90
Quelle époque !

Première lecture de cet auteur du XIXème siècle et une sacrée découverte!

C'est une incursion dans la société bourgeoise londonienne, en plein changement de celle-ci. L'argent, le capitalisme, la spéculation vont bon train et semblent petit à petit faire disparaître les valeurs d'autrefois.

Les jeunes hommes passent leur temps à boire, dîner et jouer aux cartes en pariant de grosses sommes, n'hésitant pas à signer des billets de dette.

Les jeunes femmes sont plus occupées à chercher le meilleur parti possible pour leur "placement" dans la société : il leur faut un mari qui a de bons revenus ET un titre de noblesse en prime.

Les personnages sont croustillants : entre Mermotte le parvenu qui réussit à avoir tout le monde à ses pieds (tant qu'il a de l'argent!), sa fille Marie avec laquelle un mariage équivaudrait à toucher le pactole, Felix Carbury le Dom Juan incapable de garder deux sous sans les parier, Henrietta une des rares qui croit encore à l'amour, Roger Carbury le vieil oncle aux valeurs du passé ... bref tout un petit monde délicieux, plein d'oppositions, qui se débat dans cette société changeante, ouverte sur le nouveau monde et ses investissements éventuels.

C'est une lecture passionnante avec un bémol toutefois : c'est un roman qui a été publié en feuilletons, d'où une impression de longueur dans certains passages et de nombreuses redites.
Commenter  J’apprécie          90
Rachel Ray

Partager un coucher de soleil en compagnie d'un jeune homme est inconvenant pour toute jeune fille anglaise du XIXème siècle, même pour Rachel Ray dont la bonne conduite, l'innocence et les valeurs sont irréprochables. Toutes ses qualités sont alors battues en brèche et remises en question par ses proches, parents et amis.



Antony Trollope narre ici une histoire d'amour entre deux êtres que tout opposent, la timide et réservée Rachel Ray, fille d'un clergyman et Luke Rowan, riche héritier d'une partie de la brasserie Bungall & Tappit au sein de la petite communauté de Baslehurst. Les personnages qui entourent ce couple d'amoureux forment un catalogue de caricatures du monde provincial britannique parfaitement croquignolesque. On lit avec délice les passages où interviennent la sévère et inflexible Mrs Prime, "grenouille de bénitier" et sœur de Rachel, le révérend évangéliste Mr Prong et ses tics faciaux, Miss Pucker, la vieille fille bigote ou encore Mrs Tappit la femme du brasseur, mère poule et entremetteuse à ses heures... Si Trollope s'amuse à caricaturer la dévotion, la cupidité et les valeurs conservatrices de ce petit monde, il réussit également à dresser un tableau de la vie provinciale où la politique, les affaires et les plaisirs du monde sont étroitement entremêlés.



La lutte entre Rowan et Tappit pour la direction de la brasserie témoigne de la révolution industrielle qui a eu lieu dans le tournant des années 1850 où la production doit s'adapter en prenant en compte de nouvelles données comme la chimie. Cependant Trollope montre aussi la part active que l'homme joue dans la société contrairement à la femme. Alors que Rachel est assignée à résidence, Luke Rowan s'occupe de ses affaires en voyageant aux quatre coins de l'Angleterre. Cependant certaines femmes apparaissent dans le roman plus libres mais elles le doivent à leur relative indépendance financière. Contrairement à sa sœur, Rachel apparaît au lecteur comme soumise aux règles de la société qui l'empêche d'exprimer ses sentiments et lui dictent une conduite qu'elle réprouve mais ne peut braver. L'épisode de la lettre qu'elle écrit à Luke Rowan est édifiant sur ce sujet. Ses émois sentimentaux et ses différentes attitudes sont décrits avec force de description qui sont étonnantes pour un écrivain masculin de cette époque.



Un roman à découvrir pour sa plongée au cœur du quotidien des femmes du XIXème siècle en Angleterre où la lenteur et la banalité des tâches confèrent au roman tout sa saveur et son charme...
Commenter  J’apprécie          90
Noël à Thompson Hall et autres nouvelles

Anthony Trollope est une des grandes figures du roman victorien. Il est regrettable que sa production soit si peu traduite en français, dont notamment son grand oeuvre intitulé les Chroniques du Barsetshire, cycle de romans dont une partie seulement est disponible dans notre langue. Le recueil de nouvelles qui nous intéresse ici représente ainsi une occasion idéale pour découvrir cet auteur à la réputation plutôt confidentielle en France.



Dans Noël à Thompson Hall, nouvelle éponyme du présent volume, on découvrira comment, un satané cataplasme à la moutarde, destiné à la poitrine dolente de son indolent mari, est tout prêt de déjouer les plans d'une digne matrone au caractère résolu. La Jeune fille du télégraphe désire concilier attachement farouche à son indépendance et nécessaire soucis de la préservation de sa vertu. Avec Alice Dugdale, un grand dilemme est présenté : un homme à la position enviable fera-t-il le choix du coeur, en la personne d'une amie d'enfance condamnée dans son foyer au rôle de mère de substitution ou celui de la raison ou du devoir, c'est à dire de l'intérêt apparent, que représenterait l'alliance avec une fille de lord désargenté, dont l'entreprenante mère n'a de cesse que de vouloir caser le plus avantageusement possible ses filles? Les deux héroïnes de Plumplington sont deux jeunes demoiselles, représentant un fort joli parti, adorée par leur père, qui sont en âge de se marier, et ont bien l'attention de convoler en juste noce avec l'élu de leur coeur, n'en déplaise aux papas, qui souhaiteraient à tout le moins que ces adulées demoiselles choisissent un prétendant qui leur face honneur, et pas de ces vulgaires péquenots sans le sous dont elles semblent s'être entichées. Mais ils auront affaire à forte partie, soutenues qu'elles sont en leur lutte intestine par le pasteur de la commauté...



Anthony Trollope est de la grande lignée des écrivains satyriques britannique. Le style est plaisant, dans une veine héroïco-comique, l'humour et l'ironie ont la part belle, comique de situation, de répétition, litote, atermoiements drolatiques, tout y passe... si l'on excepte la seconde nouvelle que j'ai trouvé assez insignifiante, en raison de son dénouement plutôt convenu et non exempt de préjugés victoriens, la présente édition est un authentique plaisir de lecture agrémenté de sympathiques gravures du XIXème siècle. On regrettera néanmoins les énormes interlignes en guise de remplissage et les trop nombreuses coquilles qui émaillent cette édition de 400 pages à 22 euros. Edition L'Herne...
Commenter  J’apprécie          90
L'ange d'Ayala

Ma foi, est-il besoin d'en dire beaucoup? Les amateurs de pavés victoriens (dont je suis) seront comblés dans leurs attentes.



Dès le premier paragraphe, on est dans l'histoire:

"A sa mort, Egbert Dormer laissa ses deux filles seules au monde, sans un sou vaillant, et il faut bien dire que c'est exactement ce à quoi on aurait pu s'attendre de sa part. L'une et l'autre étaient jolies, mais Lucy, âgée de vingt et un ans, passait pour une jeune personne simple et relativement peu attirante, alors qu'Ayala -comme le laissait présager son nom quelque peu romantique- avait la réputation de se distinguer par son charme poétique et son goût du romanesque. Elle avait dix-neuf ans lorsqu'elle perdit son père."



Pas question que fin 19ème siècle deux jeunes anglaises de la bonne société et non mariées restent seules, alors Lucy résidera chez un oncle peu fortuné, l'autre chez une tante au mari riche à millions. Si Lucy possède déjà un amoureux sérieux, même s'il faudra bien sûr quelques centaines de pages pour que le mariage ait lieu, Ayala, elle, attend carrément un Ange de Lumière, le prétendant parfait, et en dépit de trois, oui trois, amoureux déclarés, elle fera bien attendre celui qu’elle finira par choisir...



A lire ce roman épatant, rondement mené,on ne s'ennuie évidemment pas, et même l'on s'amuse beaucoup. Lycy et Ayala sont les nièces de Sir Thomas, doté d'un gendre décidé à s'incruster chez son beau-père en dépit de la dot confortable de son épouse Augusta (une jolie chipie par ailleurs), et d'une autre fille, Gertrude, résolue à se marier à tout prix avec le premier désargenté venu.



Les dialogues sont alertes, les remarques font mouche et vont plus profond qu'il ne semble au premier abord.

"Moi, si je ne me marie pas, je ne pourrai jamais rien être. Il me sera impossible de voler de mes propres ailes, si l'on peut dire. Je n'ai pas d'autre moyen de me signaler à l'attention du monde. Toi, tu es un homme."



Bref, pas poussiéreux du tout, et j'ai aimé la complicité souriante de l'auteur avec son lecteur.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
Commenter  J’apprécie          95
Quelle époque !

Le roman s’ouvre sur trois lettres cajoleuses écrites par Lady Carbury aux rédacteurs en chef des journaux les plus en vue de Londres pour demander un bon accueil à son roman, implorant l’indulgence de l’un, flirtant avec l’autre…. Dès le départ, Trollope place ainsi cette grande saga victorienne sous le signe des tromperies et des manipulations. Si Lady Carbury en est réduite à écrire des romans et à convoiter avidement une carrière de femme de lettres, c’est qu’elle est ruinée par la conduite insouciante de son fils, Sir Felix. Ce dernier passe ses journées à s’endetter aux cartes dans un club londonien sans prestige avec quelques autres jeunes hommes. Pour lui, seul un mariage avec une héritière pourra lui assurer le train de vie dont il a besoin pour subsister. Cette héritière pourrait bien être Miss Marie Melmotte, la fille du grand financier Augustus Melmotte, nouveau génie de la City. Melmotte n’a ni titre ni distinction, mais assez d’argent pour s’acheter des duchesses à ses bals et faire des scandales aux secrétaires d’Etat. Grâce à sa fortune, toutes les portes lui sont ouvertes… Sur cette intrigue principale se greffent d’autres couples, Hetta Carbury déchirée entre son cousin plus âgé, Roger Carbury, et Paul Montague, jeune homme à l’allure bien plus engageante, mais lui-même pris aux griffes d’une “tigresse” américaine venue exiger de lui le respect d’une ancienne promesse de mariage. On trouvera aussi Lord Grendall et son fils, devenus laquais de Melmotte pour grappiller quelques sous de sa fortune, le jeune Dolly Longestaffe, que la seule pensée d’écrire une lettre fatigue et sa sœur, qui se débat pour obtenir une certaine indépendance, ou encore la jeune Ruby Rugles, petite paysanne qui se pâme devant son amoureux londonien au détriment de l’honnête fermier qu’elle doit épouser. Une galerie de personnages haute en couleurs que l’auteur entrecroise avec une maîtrise et une facilité déconcertante, ajoutant à tout cela la “grande affaire” de Melmotte, la Société de Chemin de Fer du Pacifique Centre et Sud et du Mexique, dont on ne voit durant tout le roman pas le premier mètre de rails.



Dans ce tumulte, certains personnages révèlent avec surprise un caractère plus ferme que ce qu’on croyait quand d’autres ne se relèvent jamais alors qu’on l’espérait toujours. Le titre original du roman “The Way We Live Now” montre bien le parti pris de Trollope qui sous-tend tout le roman : “cette” époque a perverti la bonne vieille Angleterre. L’argent achète tout, les bonnes manières n’y sont plus respectées et la noblesse n’a plus le panache de l’ancienne époque. Si Trollope ne peut empêcher le monde d’avancer et les idées d’évoluer, il ne se retient pas de donner son avis à travers deux personnages : Roger Carbury, effaré devant la conduite de Sir Felix et Mrs Pumpkin, la tante de Ruby.



Ce livre pourrait s’intituler Grandeur et décadence d’Augustus Melmotte, tant il m’a fait penser à Balzac dans la description des affaires financières, des combines politiques, de ces caractères si forts (la mère se sacrifiant pour son fils, le journaliste jouant avec son pouvoir, l’héritier désargenté, la fille rebelle, etc.) et cette opposition permanente entre la campagne et la Ville… La différence réside cependant dans l’analyse psychologique beaucoup plus fine, parfois un peu longue, que fait Trollope des ressorts des actions de ses personnages.
Commenter  J’apprécie          90
Miss Mackenzie

Sans être un chef d’œuvre, ce roman reste un beau témoignage de la littérature victorienne plus « courante » - la préface explique d’ailleurs qu’Anthony Trollope écrivait de manière presqu’industrielle, au fil de la plume et en conservant souvent son premier jet, avec un objectif quotidien de nombre de pages à écrire.



Avec Miss Mackenzie, Trollope nous propose un récit du quotidien : en effet, rien de grandiose ni d’héroïque dans la vie de la protagoniste, mais la banalité d’un destin de femme que l’écrivain parvient à rendre intéressant, malgré quelques longueurs. A travers l’histoire de cette vieille fille qui, après avoir vécu en recluse à soigner son frère, non seulement devient riche mais découvre le monde, Trollope nous dresse un portrait ironique de la société de son temps et une véritable satire sociale.



Malgré quelques stéréotypes sur les femmes propres à la misogynie du XIXe siècle, Trollope livre une perception fine de la condition de la femme de son époque, enchaînée à un mariage qui apparaît comme un aboutissement et une solution unique. Margaret Mackenzie, loin d’être une femme caricaturale, est quant à elle une protagoniste dotée d’une réelle psychologie et en évolution continue tout au long du roman. Après sa naïveté de départ, elle est amenée à reconsidérer nombre de ses idées préconçues sur les classes sociales, la noblesse (ce qu’est une « dame »), l’argent, les sentiments (l’importance de l’amour ou au contraire du respect mutuel et de l’amitié) …
Commenter  J’apprécie          80
Le Directeur (La Sinécure)

Le talent de Monsieur Trollope a encore frappé ! Si « Le Directeur » est plutôt boudé par les lecteurs, je l’ai pour ma part trouvé passionnant !



C’est en 2022 que j’ai fait la connaissance de Septimus Harding, personnage central du Directeur, par le biais du roman « Les Tours des Barchester », relatant des évènements ultérieurs à l’intrigue présentée dans Le Directeur ; j’ai donc clôturé la série des Chroniques du Barsetshire… par son premier opus, ce qui n’a finalement nullement perturbé ma lecture !



Septimus Harding, membre de l’Eglise anglicane, est le directeur vénéré d’un hospice de charité. Homme discret, intègre et sage, il vit des jours paisibles aux côtés de sa plus jeune fille Eleanor, ainsi que de ses plus proches parents et amis, jusqu’à ce qu’un scandale éclate : son poste de Directeur est remis en question par John Bold, médecin porté par un désir de justice sociale et l’affaire fait bientôt la une des journaux. Bientôt, deux partis s’affrontent autour d’une unique question : le Révérend Septimus Harding bénéficie-t-il d’un revenu illégitime et ce, au détriment de ses pensionnaires ?



En mettant en scène l’histoire de Septimus Harding, c’est finalement la société anglaise durant l’époque victorienne qui est décortiquée non sans humour par Anthony Trollope : de la place de l’Eglise à l’influence croissante de la presse, en passant par la situation politique et la lutte des classes, Le Directeur est le digne représentant des bouleversements opérés sous le règne de Victoria, tout en nous proposant un portrait réaliste de personnages de tous âges et milieux sociaux. Si les valeurs portées par John Bold m’ont immédiatement attirée, c’est finalement vers Septimus Harding que s’est orientée ma sympathie. J’ai ressenti de la compassion pour cet homme bon, modeste et doux, injustement calomnié et qui se trouve pris en étau entre ses « défenseurs », dont fait partie son beau-fils, archidiacre influent et ses « détracteurs », John Bold en tête (et accessoirement objet de l’affection d’Eleanor). J’ai suivi avec intérêt son parcours, de la découverte du scandale à sa décision finale, fruit d’une longue réflexion ainsi que d’une intense remise en question.



Je ne peux donc que vous recommander les fabuleuses Chroniques du Barsethire, à commencer par mon favori Le Docteur Thorne, je peux vous assurer que vous ne serez pas déçu(e)s !

Commenter  J’apprécie          82
Miss Mackenzie

La dernière opération masse critique, babélio et les éditions Flammarion m'ont permis de découvrir un nouvel auteur en la personne de Trollope. Ce dernier , écrivain prolixe est typique de l'époque Victorienne par ses thèmes et la manière dont il les aborde. C'est une sorte de voyage dans le temps pour le lecteur moderne. Ce roman nous décrit la vie de Miss Mackenzie depuis la mort de son frère dont elle hérite. Miss Mackenzie, sans être vénale, est plongée jusqu'au cou dans les affaires puisque les hommes désirant épouser cette femme de 35 ans riche héritière se font légion. Elle ne sait qui choisir sans se trahir. Ces messieurs, qu'ils aient un titre ou soit d'extraction plus populaire semblent tous chercher le beau parti qui leur permettra de vivre à l'abri du besoin. qu'elle soit riche ou pauvre, miss Mackenzie semble tantôt être le jouet des machinations de ces messieurs, tantôt affirmer son caractère et ses choix.

Ce n'est pas un roman d'action, mais plus un récit dans inscrit dans son époque, la même que celle de Jane Austen dont la plume ressemble un peu à celle de Trollope. C'est un beau roman, passionnant que l'on dévore avec plaisir.

Commenter  J’apprécie          80
Le Directeur (La Sinécure)

Septimus Harding est un homme paisible, un clergyman consciencieux, un amoureux de musique sacrée. Il occupe avec bonté et probité la fonction de directeur d'un hospice pour ouvriers âgés. Ainsi, lorsque le jeune Dr Bold l'accuse, par presse interposée, de percevoir indûment les revenus de sa charge et de spolier les vieillards qu'abrite l'hospice, le petit monde de Septimus Harding s'écroule et ses certitudes vacillent. le directeur est un homme effacé mais, malmené par les uns et par les autres, il va suivre ce que lui dicte sa conscience, quoi qu'il lui en coûte.



Ce roman est un roman de moeurs, une "comédie humaine" dont les acteurs se nomment Septimus Harding, John Bold, Théophilius Grantly ou Jupiter... Des individus confrontés au bien et au mal, tiraillés entre leur conscience et leurs ambitions, pris au piège des relations de pouvoir.



Si l'écriture de Trollope a un petit goût de Jane Austen par l'humour et l'ironie qu'il s'en dégage, il en diffère totalement par le contexte. Jane Austen est une auteure du XVIIIème, Trollope s'inscrit dans le XIXème et se fait l'écho des mouvements de son siècle.

Il publie son roman en 1855. La "Révolution industrielle" est passée par là, la "modernité" est née. Dans le Directeur, elle est incarnée par la presse que Trollope fustige. Profitant des innovations techniques (presse hydraulique et rotative), de l'accélération des communications (le train, le télégraphe) et des progrès de l'alphabétisation, la presse est devenue un formidable outil de circulation des idées et de critique des systèmes de domination en place. Une presse dont Trollope interroge l'intégrité et le rapport au pouvoir.



Il m'a fallu un peu de temps pour m'installer dans cette lecture puis, une fois l'histoire replacée au fil de l'Histoire, j'ai pris un grand plaisir à ce premier roman des Chroniques du Barset.
Commenter  J’apprécie          80
Les enfants du duc

Juste un petit commentaire pour signaler que l'époque où ce livre a été écrit ne me déplait pas car il s'agit de l'époque victorienne en Angleterre au XIXè siècle.L'écriture de Trollope est assez facile à lire mais son style ne me plaît pas assez pour pouvoir lire son oeuvre entière, j'aurai lu presque 200 pages et je m'arrête ici car je ne le trouve pas assez romanesque et ce côté socio politique est trop permanent à mon avis, c'est une gêne et je ne veux pas perdre mon temps à souffler pour tourner les 800 pages de ce pavé...A l'occasion, je tenterai un autre de ses livres pour voir...
Commenter  J’apprécie          80
Miss Mackenzie

Impressions mitigées après cette lecture de Mlle McKenzie. Le roman est très intéressant pour son étude de mœurs, notamment la difficulté pour des femmes seules et désargentées de se faire une place dans la société anglaise du début du XIX et de pouvoir simplement y exister. Les intrigues sont dignes de celles imaginées par Balzac, chacun pousse ses pions avec une héroïne un peu naïve au début, qui comprend vite les cartes qu'elle a en main. Ma déception est née du style d'Anthony Trollope qui systématiquement prend le lecteur à témoin et théorise beaucoup trop sur tel ou tel évènement j'ai trouvé que cela alourdissait le propos. Cela reste un bon moment de lecture et les amoureux de la littérature anglaise y trouveront leur compte.
Commenter  J’apprécie          80
L'héritage Belton (Le domaine de Belton)

Clara est une jeune femme de vingt-cinq ans aux perspectives d'avenir peu reluisantes. Après le suicide de son frère, celle-ci se voit quelque peu perdue, l'héritier étant un lointain cousin qu'elle ne connaît pour ainsi dire pas. Pour résoudre à ça, celui-ci prévoit une petite visite à Clara et à son père. Le fermier attendu se révèle en fait être un jeune homme charmant, généreux et attentif aux besoins de sa famille. Surtout, il tombe sous le charme de sa cousine qu'il demande en mariage. Une proposition qu'elle se voit contrainte de refuser puisqu'elle aime son autre cousin, le capitaine Aylmer.



Ledit capitaine finit lui aussi par la demander en mariage, plus pour répondre à la demande pressante d'une tante mourante que par amour passionnel. Clara est ravie, heureuse, elle a enfin tout ce qu'elle souhaitait.



Mais elle déchante rapidement, se rendant compte que leurs caractères sont totalement incompatibles. Elle est beaucoup trop indépendante et orgueilleuse alors qu'il souhaite une femme soumise et transparente. Son futur mariage devient encore plus incertain quand sa future belle-mère s'en mêle..



Je dois tout de suite avouer que je suis tombée totalement sous le charme de la plume d'Anthony Trollope. C'est la première fois que je lis une de ses oeuvres et elle s'ajoute largement à la petite liste de mes lectures anglaises préférées. J'avais déjà eu l'occasion de lire La veuve Barnaby de sa mère, Frances Trollope. Un roman que j'avais beaucoup apprécié mais qui est bien loin de l'engouement que je ressens pour son fils. Quelle écriture charmante! Je ne trouve pas de mots plus justes pour la décrire. Les romans anglais de l'époque, même ceux des plus grands auteurs, sont parfois lourds et indigestes. Ce qui n'enlève rien à leur qualité, bien au contraire, mais qui peut rendre la lecture longue et difficile. Ici, pas de problème de ce genre! L'écriture de ce cher Anthony est fluide et agréable, on se laisse porter par ses mots simples et par ses jolies tournures de phrases. J'aime cette petite habitude - que beaucoup de son temps ont également - de s'adresser au lecteur. J'aime sa façon de décrire ses personnages sans faux-semblant puis de nous dire de ne pas les juger, essayant d'expliquer certains de leurs actes. On ne peut que se sentir impliqué et même totalement intégré à l'histoire, un peu comme si un vieil ami nous la racontait.



Pourtant, il faut bien évidemment adhérer un tant soit peu à la littérature anglaise pour se lancer dans L'héritage Belton. Il s'agit avant tout d'une histoire d'amour tortueuse, d'héritage, de belles-mères acariâtres, de moeurs dépassées et autres petites douceurs du genre. Pas beaucoup d'action, seuls comptent les personnages et leurs manières de réagir, et encore, ils ne sont pas beaucoup. Heureusement, c'est tout ce que j'aime. Ces petites chamailleries et ces critiques de la société anglaise me plaisent et m'amusent follement. J'ai adoré ces personnages, j'ai même réussi à être étonnée par le cousin fermier, Will Belton, qui détonne par une personnalité explosive et une impulsivité presque rafraîchissante. Je suis tombée amoureuse de ses manières vives, de sa générosité sans fin et de son amour passionnel. Même Clara, qui pourrait énerver par son aveuglement, m'est devenue chère au fur et à mesure. Moi aussi, j'avais envie de la rendre heureuse. Quant au vilain capitaine Aylmer.. J'ai fini par écouter l'auteur qui nous dit de ne pas le juger trop sévèrement.



Un gros coup de coeur donc pour ce roman qui m'a embarquée dès les premières pages. Une écriture fluide, des personnages attachants, une histoire adorable.. Que demander de plus? Moi, en tout cas, j'ai plus que hâte de découvrir les autres romans d'Anthony.


Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
Commenter  J’apprécie          83
L'héritage Belton (Le domaine de Belton)



De la littérature anglaise du 19 ème siècle, nous connaissons essentiellement Jane Austen, les sœurs Brontë ou Ch. Dickens. Mais, Anthony Trollope a-t-il beaucoup de lecteurs ?

A. Trollope (1815-1882 ) a crée un univers imaginaire dans la campagne anglaise. Ses romans mettent en scène des aristocrates ou des bourgeois fortunés dont le quotidien est perturbé par des intrigues politiques, des problèmes financiers, des mensonges et surtout par l'amour. Pas de grandes tragédies dans Trollope mais des petits riens qu'il développe avec un grand sens de la psychologie et un humour discret qui n'appartient qu'aux romanciers anglais. Les femmes occupent une place importante dans l'univers de Trollope. Elles sont dynamiques, indépendantes. Elles savent défendre leurs droits. Très loin de l'image que nous avons de la société victorienne.

Tous ces thèmes se retrouvent dans L'héritage Belton. Clara est l'héroïne de ce roman. Elle croit découvrir l'amour en la personne du capitaine Aylmer qui se révèle être un homme froid, prisonnier des convenances et de sa famille. Elle a refusé la main de son cousin Will, un rustre au grand cœur. Peut-elle revenir sur son choix ? A. Trollope nous entraîne dans les méandres de l'amour. Mais, il égratigne aussi la société anglaise conformiste et intéressée. Clara n'est-elle pas aussi un riche parti ?

Précipitez vous pour lire Trollope. Vous ne le regretterez pas. Plaisir garanti.

Commenter  J’apprécie          82
Phinéas Finn

Un dialogue entre Lady Laura et Violet, deux amies de notre héros, le présentera merveilleusement:

"-Je soutiens, Laura, que ton ami Mr. Finn est amoureux de toi, dit un soir Violet à Lady Laura.

-Je ne le crois pas. Il m'aime bien, et la réciproque est vraie. Il est si honnête et si naïf, sans être gauche! En outre il est indubitablement intelligent.

-Et d'une si rare beauté, reprit Violet.

-Je ne crois pas que cela compte beaucoup.

-Je crois que si, pourvu que l'homme en question ait aussi l'air d'un gentleman.

-Il est certain que Mr. Finn a l'air d'un gentleman, convint Lady Laura.

-Et il l'est sans doute. Je me demande s'il a un peu d'argent.

-Pas un sou, que je sache.

-Mais comment arrive-t'il à survivre? On voit tant d'hommes dans ce cas, qui sont pour moi de vrais mystères. Je suppose qu'il lui faudra épouser une héritière.

-Celle qui l'épousera, en tout cas, n'héritera pas d'un mauvais mari."



L'histoire, version rapide:

Jeune irlandais ayant terminé ses études de droit, Phinéas Finn préfère ne pas devenir avocat pour l'instant, et se lance dans la politique. Parrainé par des amis, aidé par Lady Laura et son père, ce jeune homme sympathique voit s'ouvrir pour lui les portes de la Chambre des Communes. Travailleur et chanceux, il fait son chemin, mais faut-il obéir à son parti ou sa conscience? Devant aussi souvent choisir entre son coeur et son ambition.



Indigeste pavé?

Que nenni! Le dialogue précédent prouve qu'on ne s'ennuie pas du tout. Les passages plus politiques sont habilement stoppés par l'auteur qui n'a pas l'intention d'assommer son lecteur (ni sa lectrice).



Cependant les dessous de la politique anglaise des années 1860 sont abordés et parfois on se croit à notre époque. Certain député ne se sent à l'aise que pour critiquer sans daigner agir, un autre préfère passer dans l'opposition plutôt que de suivre son parti qu'il n'approuve pas sur un sujet donné.



"Dans la fabrication des vêtements destinés à la nation, le grand art consiste à en créer d'assez solides pour triompher de la recherche des trous, passe-temps favori de l'opposition."



Grâceà son ironie distanciée, Trollope nous maintient (trop?) loin de l'émotion, on suit en s'amusant les aventures de ses personnages, pensant -à juste titre- que ça va bien s'arranger. Il ne maltraite pas son lecteur!



Cependant, comment ne pas vibrer en découvrant Lady Laura et son histoire fort triste finalement. Je me suis vraiment attachée aux personnages féminins gravitant autour de Phinéas, ce veinard au coeur d'artichaut parfois.Lady Laura qui n'a pas su écouter son coeur, Lady Laura la mal mariée, obligée de se conformer au sort des femmes de l'époque.



"Je considère qu'une vie de femme n'est qu'une moitié de vie puisqu'elle ne peut être député."

"Aux femmes appartient le rôle de spectatrices, d'admiratrices pleines d'espérances."

Soulignons qu'à cette époque les hommes n'avaient pas tous le droit de vote non plus... Mais tous les maris avaient des droits sur leurs épouses...

Evidemment ces femmes appartiennent à la bonne société, même si elles ne sont pas toutes financièrement indépendantes, et elles ont parfois une liberté de parole étonnante.


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          80
L'héritage Belton (Le domaine de Belton)

C'est avec plaisir que je me suis plongée dans ce classique d'Anthony Trollope, dont c'est mon premier roman. J'ai beaucoup aimé sa plume et son style, notamment ici les petits traits d'humour parsemés dans le récit par la voix du narrateur. Le personnage de Clara est également très intéressant. Si au départ je pensais avoir affaire à une héroïne timide, soumise et un brin naïve dont je me serais vite lassée, il n'en fut rien ! Clara est une jeune fille qui sait défendre son point de vue et ses opinions, n'en déplaise à certains. D'ailleurs, par sa voix, c'est la condition de la femme au XIXe siècle qui est mise en avant et discutée.

L'intrigue quant à elle se développe autour d'un triangle amoureux entre Clara et deux prétendants aux caractères opposés : le Capitaine Aylmer et Will Belton, son cousin qu'elle vient de rencontrer.

Cette petite incursion dans l'Angleterre du XIXe siècle m'a donc beaucoup plu et fait passer un agréable moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          70
L'ange d'Ayala

J’aime beaucoup les classiques mais, c’est souvent à reculons que je me lance dans leurs lectures. Surement des restes de lectures obligatoires subies à l’école…

Néanmoins, celui-ci est arrivé avec sa si jolie couverture et même la vue de ce pavé de 660 pages n’a pas réussi à me décourager. Il faut dire aussi que le résumé avait de quoi me charmer. Et puis, la couverture est vraiment jolie, elle dégage une certaine impression de sérénité, très agréable. Ce roman était tout d’abord publié en roman feuilleton en Angleterre, il est le dernier écrit par Anthony Trollope et c’est la première fois qu’il est traduit en français.



Le premier chapitre est un peu compliqué à suivre car on reçoit beaucoup d’informations d’un coup, il y a nombre de personnages cités sans qu’on réussisse réellement à les situer puisqu’on a aucune idée de qui ils sont, mais, par la suite ça s’éclaire un peu plus et on les recadre mieux.

Pour une fois le résumé ne couvre qu’une toute petite partie de l’histoire, les premiers chapitres, donc évidemment, il se passe bien plus de choses que ce qui y est mentionné. Nous faisons face à deux sœurs qui ont perdu leurs parents, comme elles sont encore jeunes, elles sont confiées aux bons soins de leurs oncles et tantes. L’une d’elle côtoiera le beau monde et le luxe tandis que l’autre devra vivre dans la pauvreté. Chacune sera élevée dans un mode de vie totalement différent de ce qu’elles connaissaient auparavant et il en résultera évidemment quelques rébellions de chaque côté qui aboutiront à plusieurs sanctions, tel que le rééchange des jeunes filles. Les deux familles disposent de ces demoiselles un peu trop à leur guise.



Le roman se nomme « L’Ange d’Ayala », néanmoins même si l’histoire est centrée sur la jeune fille, il n’est pas question que d’elle. On a une sorte de fresque familiale où les déboires de toute la famille nous sont contés, surtout ceux des jeunes filles à marier et de leurs prétendants.

La belle et romanesque Ayala, qui a une pléthore d’hommes à ses pieds mais n’en veut aucun puisqu’elle vit dans son imaginaire et qu’aucun de ceux qui lui font la cour n’atteint la cheville de son Ange de Lumière. Pendant tout le roman, on se demande si finalement elle restera vieille fille ou bien si elle daignera en choisir un. Elle peut être pas mal agaçante de par certaines de ses réactions mais, en règle générale, on la comprend, même quand elle fait fi de l’étiquette. Mais c'est une jeune fille attachante qui rêve d'un mariage d'amour et à qui l'argent ne fait ni chaud ni froid. Elle a ses propres idéaux en tête et rien ne réussi à la détourner du chemin qu'elle s'est fixé. Elle a une volonté d'acier et est guidée par son imaginaire romantique, qui manquera presque de la faire passer à côté du bonheur.

On côtoie également sa sœur Lucy, éprise de M. Hamel, tout autant épris d’elle d’ailleurs. Malheureusement l’élu du cœur de Lucy est méprisé par sa famille qui ne veut pas entendre parler de ses noces avec cet homme. Comment vont-ils s’en sortir ?

Tom est un personnage récurrent et particulièrement insupportable, j’ai eu beau comprendre son désespoir, j’ai eu énormément de mal à me faire à son infatigable persévérance.

Il y a d’autres personnages qui entrent en jeu, tel que les cousines de Lucy et Ayala, leurs oncles et tantes et les divers amis des deux demoiselles.

Les personnages sont plus complexes qu’il n’y paraît et les découvrir au fur et à mesure permet de mieux les cerner et peut même nous faire changer d’avis à leur propos.



Ce qui m’a particulièrement marqué est le fait qu’on ai plusieurs points de vue différents dans un même chapitre ce qui permet de bien comprendre pourquoi les protagonistes réagissent comme ils le font. Par exemple, sur un chapitre entre Lucy et sa tante, si celles-ci se querellent, nous auront droit aux raisons qui les poussent l’une et l’autre à se crêper le chignon. C’est quelque chose que j’ai bien apprécié car ça permet de bien saisir les personnalités des différents personnages et de s’en imprégner plus facilement.



D’ordinaire, j’ai horreur que l’auteur s’immisce dans le récit parce que ça a tendance à me faire revenir à la réalité de façon brutale. Là en revanche, c’est plutôt bien mis en place et ça créer une sorte de complicité entre l’auteur et le lecteur en y ajoutant une petite touche d’authenticité, on a l’impression qu’il parle de personnes réelles qu’il a vraiment connues.



En somme, c’est un classique, certes, mais un classique très attrayant et divertissant, on ne s’ennuie pas une seconde et on a plaisir à suivre les déboires de tout ce petit monde. Si vous aimez l’époque victorienne et l’étiquette qui va avec, vous serez surement charmés. Et en plus, malgré ses plus de 600 pages, il se lit assez rapidement.
Lien : http://plume-ivoire.overblog..
Commenter  J’apprécie          71
La cure de Framley

L'amitié et le romanesque sont les clefs de voûte de ce roman.

Les femmes ont la première place, autant dans leur pouvoir à prendre des décisions que dans les liens qu'elles tissent entre elle.

Bien entendu les hommes "seigneur et maitre" en sont le principal sujet. Ils ne sont cependant pas décrit au meilleur de leur apparat. Bien qu'il soit représentant de l'état, éclessiastique, homme de loi, lord, etc. J'ai trouvé cela fort plaisant de normalité.

Un roman qui se situe dans les années 1850, ancré dans la réalité de l'époque avec l'évocation du chemin de fer. Du journalisme et de ses influences sur la notoriété et la réputation des uns et des autres. Certaine réforme sont aussi évoquée. La vie politiques des 2 chambres de l'état. Les élections. Le clergé et ses pouvoirs. La monarchie. Les différences de classes sociales à tous niveaux.

Il y a bien quelque longueur liée à la politique et à ses crises mais l'auteur y apporte une touche de mythologie qui n'a pas été sans m'amuser.

Ainsi que les différents aspect des personnalités de tous ses protagonistes qu'il décrit entre sarcasme et raillerie délicieusement polie et touchante de respect et d'empathie.

Une trés jolie lecture découverte à tout point de vue.

Commenter  J’apprécie          60
La cure de Framley

Lire cet auteur, c’est prendre le temps de découvrir l’ambiance anglaise du XIXème siècle dans un comté de province.

Ce livre, au rythme lent, décrit les mésaventures de Mark Robarts. Il faut dire que comme personnage principal, il n’est ni attachant ni charismatique: attiré par le monde des paillettes, pressé d’être ami avec des politiciens, Mark, dans sa naïveté et sa bêtise, signe des reconnaissances de dettes. Si au début, il ne se rend pas compte de l’impact de ce geste, petit à petit ses décisions le rattrapent inexorablement. Jusqu’au bout, Mark reste ce gentil garçon crédule et un peu falot.

En réalité, ce sont les femmes qui ont une belle part dans ce roman: Lady Lufton, une dame autoritaire et rigide ; Fanny, l’épouse de Mark, douce, soumise et qui supporte du mieux qu’elle peut les caprices et les errements de son conjoint ; Mme Crawley, dévouée pour sa famille et digne dans sa pauvreté ; Lucy, une jeune fille passionnée et intelligente ; Miss Dunstable, une riche héritière indépendante et sarcastique ; Mrs Proudie, la femme de l’évêque qui reste toujours aussi détestable (cf. Les tours de Barchester).

L’auteur nous propose aussi beaucoup de digressions sur la politique de l’époque avec l’opposition entre les conservateurs et les libéraux. C’est la partie qui m’a le moins intéressé donc je n’ai pas mis une note supérieure.

Le style d’écriture est riche, avec de l’humour et de l’ironie. On sent que l’auteur aime bien ses personnages malgré leurs défauts. Il a un regard bienveillant, même envers M. Sowerby.

Pour conclure, c’est un roman qui ravira les amoureux de la littérature classique anglaise du XIXème siècle !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anthony Trollope (780)Voir plus

Quiz Voir plus

Une citation : Trouvez le titre du livre (n°2)

"Dans cette direction-là, indiqua le Chat d'un mouvement circulaire de sa patte, vit un Chapelier, et dans cette direction-là, fit-il de l'autre, demeure un Lièvre de Mars. Allez voir celui que vous voulez : ils sont fous tous les deux."

Roméo et Juliette (Shakespeare)
Candide (Voltaire)
Fahrenheit 451 (Bradbury)
L'Avare (Molière)
Le Chat Botté (Perrault)
Le nom de la rose (Eco)
Le livre de la jungle (Kipling)
Le Petit Prince (Saint-Exupéry)
Alice au pays des merveilles (Carroll)
Virgin suicides (Eugenides)
Robinson Crusoé (Defoe)
Le crime de l'Orient-Express (Christie)
Le Parfum (Süskind)

10 questions
512 lecteurs ont répondu
Thèmes : titres , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}