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Critiques de Anthony Trollope (235)
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Le docteur Thorne

Le Docteur Thorne, medecin respecté du village de Greshamsbury, a receuilli sa nièce Mary, fille de son frère décédé, et l'a elevée comme sa propre fille. Ami avec le chatelain Grescham, il soigne sa famille et Mary grandit avec les enfants du chateau. Frank le seul fils et l'héritier du domaine, est amoureux de Mary et rêve de l'épouser. Malheureusement, cela lui est totalement impossible car la mauvaise gestion du domaine qui a conduit son père à lourdement s'endetter, le contraint à se marier avec une fille riche.

Frank est ainsi jeté dans les bras de Miss Dunstable qui a hérité d'une fortune fondée sur la commercialisation d'une préparation pharmaceutique, le fameux baume du Liban. Cette jeune femme lucide devient une amie fidèle pour Frank et elle l'incite à résister aux siens pour épouser Mary.

Quand Mary devient l'héritière de Roger Scratched qui veut réparer le tort qu'il lui a causé en tuant son père et qui la reconnait comme sa nièce en tant que fille de sa soeur , la famille de Frank change d'attitude à son égard et l'accueille à bras ouvert ce qui permet aux deux jeunes gens de se marier,l'argent de Mary sauvant la famille de Frank de la ruine

Comme toujours avec Troloppe la description de la socièté britannique est faite avec une ironie amusée qui conduit l'auteur à mettre l'accent sur les petits travers de chacun.

Chaque personnage est croqué sur le vif et on peut constater que les moeurs n'ont guère changé avec les époques . La très snob Lady Arabella trouverait bien encore aujourd'hui sa place dans le triangle Auteuil-Neuilly-Passy !

Troloppe est un extraordinaire conteur qui parvient à nous passionner avec une histoire où finalement il ne se passe pas grand chose et où le dénouement est bien prévisible.Néanmoins, on ADORE !
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Miss Mackenzie

Un régal de lecture! Voilà en quatre mots comment l'on pourrait qualifier ce roman d'Anthony Trollope. Miss Mackenzie, vieille fille de 35 ans, désormais dotée d'une rente de 800 livres, cherche à trouver sa place dans la société et à s'affirmer face à des questions pécuniaires mais aussi sentimentales.

Avec finesse, intelligence et humour, l'auteur nous dépeint la société victorienne bien pensante avec tous les petits travers du quotidien à travers le personnage faussement effacé de Margaret. Jamais on ne s’ennuie dans ce roman ses différentes scène sont décrites avec vivacité, l'analyse psychologique est bien tournée.

Je découvrais avec Miss Mackenzie la plume agile de Trollope et je pense que je ne m’arrêterai pas là dans son oeuvre...
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Miss Mackenzie

Je n'avais encore jamais lu de roman d’Anthony Trollope. Je me suis donc fiée aux différents avis postés sur Babelio afin d'orienter mon choix sur l'un des romans de cet auteur anglais. Finalement, c'est "Miss Mackenzie" qui a retenu mon attention et je dois dire que cette première lecture m'a complètement séduite !



Anthony Trollope dresse dans ce roman un portrait délicieusement satirique de la société victorienne et ses mœurs. Il le fait avec humour, franchise mais aussi avec élégance et finesse. Il dissimule habilement la pensée, les propos de ses personnages, par la douceur des mots et l'élégance du langage qu'ils emploient. J'ai beaucoup apprécié ce décalage entre la manière dont ses personnages s'expriment (avec élégance, dignité, humilité) et ce qui se cache réellement derrière leurs belles paroles (vanité, hypocrisie, jalousie). Tout ce jeu entre l'être et le paraître est particulièrement savoureux. Il rend les interactions entre les différents personnages toujours plus riches.



Si l'écriture est savoureuse, l'intrigue ne l'est pas moins. L'auteur nous raconte l'émancipation d'une vieille fille grâce à l'héritage qu'elle reçoit de son frère. Rapidement, la jeune femme (après tout, elle n'a que trente-cinq ans !) se retrouve encerclée par toute une bande de vagues connaissances, de parents très éloignés, ainsi que d'une ribambelle de prétendants, qui se montrent étrangement prévenants... Autant dire que beaucoup de monde lui tourne autour, mais peu dont les intentions sont bienveillantes et sincères... Si cette histoire devait avoir une morale, ce serait : l'argent ne fait pas le bonheur ! Miss Mackenzie va en faire l'expérience.



Si la première et la troisième partie du roman m'ont beaucoup plu, la deuxième ne m'a franchement pas enthousiasmée. La partie consacrée au séjour de Miss Mackenzie à Littlebath m'a semblé bien trop long. Il ne se pas grand chose d'intéressant comparé aux deux autres parties qui encadre celle-ci.



En lisant ce roman, j'y ai retrouvé un peu de trois auteurs : Charles Dickens, Jane Austen et William Thackeray. Autant vous dire que je me suis régalée !
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Miss Mackenzie

Ma découverte avec Trollope.

Une fresque sociale de l'Angleterre Victorienne.

Un délice de littérature anglaise.
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Le docteur Thorne

La famille de Franck Gresham est l'une des plus prestigieuses de la région. Mais elle a aussi accumulé de nombreuses dettes qui compromettent l'avenir de Franck. A peine la majorité atteinte, celui-ci n'a qu'un désir : conquérir le cœur de Mary Thorne. Mais pour ne pas faire couler sa famille dans le déshonneur, il se doit de contracter un mariage d'argent. Mary Thorne est une jeune orpheline, qui vit sous la tutelle du docteur Thorne, son oncle. Depuis longtemps, elle fréquente la famille Gresham. Mais suite à une déclaration malheureuse de Franck, elle n'est plus autorisée à leur rendre visite. Mais cela ne va pas empêcher Franck de la poursuivre de ses assiduités.

La richesse des personnages et la densité du récit sont plutôt impressionnantes. Je ne connaissais pas cet auteur et j'étais plutôt intriguée par le résumé pour avoir envie de me plonger dans ce récit. Je dois dire qu'au début, il m'a fallu de nombreuses pages - une centaine en fait - pour appréhender la plume de l'auteur et le profusion de données qu'il nous accorde : l'auteur nous peint aussi bien la situation politique, religieuse, financière de l'ensemble des personnages cités dans l'histoire, que leurs caractéristiques physiques et comportementales ; et les personnages sont nombreux dans le récit. Je pense n'avoir jamais parcouru un texte aussi détaillé, aussi riche, aussi imposant ; et l'auteur lui-même nous prévient que cela peut rebuter. Une fois lancée dans l'intrigue elle-même, la romance est sympathique mais pas exceptionnelle. Je ne suis pas fan du style de l'auteur, c'est un fait. Certains passages m'ont parus assez longs: l'auteur a eu le sentiment de devoir s'expliquer parfois, de revenir en arrière pour nous donner des détails; ce qui alourdit l'intrigue. Mais, il y a tellement des choses abordées dans ce livre en dehors de la romance, qu'on ne peut passer à côté si on aime les récits se déroulant dans un cadre historique : affaire de famille, histoire d'argent, entente politique ou religieuse, position sociale … En dépit des longueurs, j'ai trouvé que c'était un livre intéressant et d'une richesse impressionnante.
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L'ange d'Ayala

Je me suis laissée emporter par l’histoire de ses deux sœurs que le malheur sépare. En effet les deux jeunes filles que l’on considère comme des enfants (elles ont presque 20 ans tout de même) sont orphelines et sans le sous. C’est donc leur oncle et tante qui devront les prendre en charge. Lady Tringle, la tante, estime que vu sa position (et l’argent de son mari) c’est Ayala qui viendra chez eux car elle fera un joli bibelot à exhiber. Lucy se retrouve donc chez l’oncle, qui, lui est pauvre mais comme Lucy est moins belle ce n’est pas grave !



L’auteur nous plonge dans les jeux et manigances de la haute société de l’époque, des complots dans les salons, des recherches de dots à tout prix. L’atmosphère du livre est joyeuse, pleine de festivité et de voyage mais cache une certaine critique sur cette société du paraitre. L’auteur est ironique, parfois cynique.



Il décrit les conditions des jeunes filles qui devaient se marier pour subvenir à leur besoin car dépendantes des hommes, père, frère, mari.



Les personnages sont dépeints avec talents car ils ont tous des facettes différentes et assez détaillées.



L’auteur a un style parfois un peu lourd avec ses répétitions et il était un peu étourdi. En effet une lettre censée avoir été découpée en petit morceau et jetée au feu est retrouvée quelques chapitres plus tard en bonne état. Smile Parfois il oublie même comment il appelle ses personnages. Mais cela m’a fait sourire plutôt qu’agacée.



Ce roman m’a vraiment plus et je suis ravie d’avoir découvert cet auteur
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Quelle époque !

Avec ce roman, Trollope, de retour d’un voyage de dix-huit mois dans les colonies et choqué par la corruption omniprésente à Londres, a voulu stigmatiser les vices de son temps. Il peint une foire aux vanités aux allures de cinglant jeu de massacre. Trollope a l’art du portrait mordant et assassin, et croque ses personnages d’une plume leste et trempée dans l’acide. L’intrigue, qui se joue en quelques mois, est centré autour du personnage du financier Augustus Melmotte. Autour de lui gravite une galerie de personnages troubles (fort nombreux) ou intègres (une minorité). Personnage ambigu, dont les ambitions ne dénoteraient pas chez Balzac, Melmotte cristallise les plus bas instincts de ses contemporains en leur faisant miroiter une fortune rapide, grâce aux jeunes chemins de fer. Il dépense à foison et est reçu dans la plus haute société, jusqu’au jour où le château de carte menace de s’effondrer, faute de confiance. Ce Bernard Madoff de l’âge victorien est un symbole de l’argent roi dont la vulgarité révulse Trollope. Tout est à vendre, même les êtres, en particulier grâce au mariage, décrit comme une vile transaction lorsqu’elle est le fruit d’un calcul financier. Si ses jeunes filles, en quête du parti idéal, sont en cela cousines des héroïnes de Jane Austen, Trollope va bien plus loin que la romancière dans l’exploration des pulsions souterraines à l’œuvre derrière les façades de respectabilité si chères aux Victoriens. Ce satiriste traque le mal à l’œuvre dans le grand monde. (...)
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Quelle époque !

Anthony Trollope (1815-1882) est un romancier victorien moins connu en France que Dickens, mais qui a écrit beaucoup de romans, tout en exerçant le métier d'inspecteur des postes, et mérite absolument d'être lu. Bien évidemment, comme d'habitude dans ces circonstances, mon billet manquera totalement d'objectivité.







Dans le groupe des « aventuriers » Augustus Melmotte, apparu depuis peu à Londres, dont l'origine de la richesse pose question, éblouit cependant la bonne société. Il se lance dans une vaste opération spéculative, le Chemin de Fer du Pacifique Centre et Sud et du Mexique, les actions s'achètent, se vendent avec bénéfice, sans qu'on en sache vraiment plus. Alors, escroc ou génie de la finance?



Pour conquérir sa fille, parmi les jeunes gens de bonne famille et désargentés démarre « la grande course de la coupe Marie Melmotte ».



Apparaît aussi la mystérieuse Winifred Hurtle, une américaine au passé pas très clair, une « tigresse », qui ne veut pas lâcher sa proie, à savoir Paul Montague, qui lui a promis le mariage.



Face à ces personnages qui luttent pour être maîtres (ou maîtresse) de leur destin, un groupe d'anglais traditionnels de petite ou moyenne noblesse : Roger Carbury vit sur ses terres, alors que d'autres mènent à Londres la grande vie, accumulant les dettes, jouant (trichant même). Lady Carbury intrigue pour qu'on loue ses romans dans les journaux.



Sa fille Hetta parviendra-t-elle à choisir entre ses amoureux, Roger et Paul? John Crumb, le meunier un peu rustaud, convaincra-t-il Ruby de l'épouser? La pauvre Georgiana trouvera-t-elle un mari? A qui Marie Melmotte accordra-t-elle sa main (et son argent)?







Trollope se lance dans une satire des milieux aristocratiques, politiques (Melmotte deviendra candidat à la députation), journalistiques et financiers. Un véritable tourbillon, qui foisonne de personnages, et dévoile sans prendre de gants les travers de son époque, qui ressemble parfois beaucoup à la nôtre. Il y a du Balzac et du Zola chez ce romancier.



Lancez-vous sans crainte dans ces 800 (ben oui, on a affaire à un auteur victorien) pages dynamiques!
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Le Directeur (La Sinécure)

The Warden

Traduction : Richard Crevier



Premier volume des "Chroniques du Barsetshire", "Le Directeur" surprend par le réalisme, il faut bien l'écrire, par la minceur de son intrigue.



Le réalisme car l'histoire a en effet pour toile de fond la campagne contre les malversations auxquelles se livraient certains membres du clergé anglican. Le feu avait été mis au poudre par les accusations portées contre un aumônier du chapitre de Winchester, le comte de Guildford, lequel avait effectué d'importants détournements de fonds en puisant évidemment dans la manne ecclésiastique. La presse s'en était mêlée, notamment le "Times" que Trollope désigne dans son roman sous le nom de "Jupiter."



La minceur car les attaques qui se déchaînent contre le Directeur de l'Hospice de Barchester, le doux Mr Harding, vont amener celui-ci à réfléchir au bien-fondé des émoluments qu'il perçoit et, se sentant blessé injustement, à y renoncer pour se retirer dans une cure plus modeste. Sorti de là, il n'y a plus rien dans "Le Directeur."



De part et d'autre de Mr Harding, s'agitent les personnages secondaires - et parfois encombrants, tel son gendre, le Dr Grantly, un révérend plutôt pompeux qui fait beaucoup de bruit pour rien. Ou encore tel son futur gendre - Mr Harding a deux filles et la seconde, Eleanor, n'est pas encore mariée - John Bold, un propriétaire terrien réformateur et impulsif qui est le premier à émettre des doutes sur l'équité avec laquelle sont répartis les bénéfices de l'Hospice.



Tout se termine relativement bien mais, je dois l'avouer, peut-être parce que le sujet n'était pas vraiment très passionnant (même s'il a dû passionner les foules de l'époque), j'ai éprouvé certaines difficultés à aller jusqu'au bout du "Directeur."



J'ai tenu bon essentiellement parce que l'ironie de Trollope est perceptible sous sa prose assez lourde et que l'on discerne chez lui une sorte de réalisme à la Flaubert, le désir méticuleux et intègre de rendre un compte fidèle à son lecteur. Mais il n'y a ici ni légèreté, ni flamme. Plus précisément, c'est comme si toutes deux se percevaient à travers une épaisse couche de glace. Ce qui laisse une impression de frustration : elles sont là, pourquoi ne réussit-on pas à les atteindre ? ...



Une relecture s'imposera, c'est sûr. Ainsi que la lecture d'un autre Trollope, probablement. ;o)
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Oeil pour oeil

Je continue la découverte des classiques avec Oeil pour Oeil d'Anthony Trollope.



J'ai apprécié ce roman court qui peut paraître à la fois dépassé et en même temps toujours d'actualité.



Frederic Neville est voué à être baron de Scroop lorsque son oncle sera décédé. En attendant cet événement, il décide de faire son service militaire en Irlande où il tombe sous le charme de la jolie Kate. Seule ombre au tableau : cette dernière vit avec sa mère, sans argent et avec un père aux abonnés absents.



Fred se retrouve alors coincé entre deux promesses : l'une faite à son oncle de ne jamais épouser cette fille qui ne fait pas partie de leur caste, une autre à Kate où il promet de l'épouser mais seulement après la mort de son oncle.



Il est intéressant de lire ce type de livre en 2023, où les mœurs ont changé et ce qui paraît banal à l'heure actuelle ne l'était pas il y a encore quelques dizaines d'années. Le mariage n'a plus la même représentation à l'heure actuelle et il n'est plus interdit de fréquenter quelqu'un avant qu'il n'ait lieu.



Petit roman sympathique à lire.



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Miss Mackenzie

Publié en 1865, ce roman est dans la lignée de ceux de Thomas Hardy. Une héroïne courageuse est à contretemps de son époque pour essayer d’imposer ses choix.

Miss Mackenzie se trouve sans mari et sans enfants quand à trente-cinq ans elle hérite d’une somme plus que confortable de la part de son frère qui vient de décéder. Lui-même sans enfants, il laisse à sa sœur une rente annuelle qui va lui permettre de s’établir seule, sans avoir à rechercher nécessairement un mari pour l’entretenir. Margaret Mackenzie, toujours prête à aider ses proches et consciente de l’immense cadeau que lui a fait son frère, s’engage à s’occuper de l’éducation de l’une de ses nièces, la fille aînée de son frère aîné. Margaret va bientôt découvrir que sa soudaine bonne fortune attire comme des mouches alléchées par un pot de confiture tout un nid de potentiels prétendants. Tous sont pleins de bonnes intentions en apparence mais l’argent de la jeune femme ne leur ai pas indifférent. Parmi eux on trouve un pasteur et son propre cousin.

Les dialogues sont succulents, les situations sont souvent drôles et les personnages sont croqués avec minutie. J’ai lu récemment Loin de la foule déchaînée, et j’ai retrouvé beaucoup de Bathsheba dans Margaret : deux femmes indépendantes, émancipées et tellement modernes pour leur époque.
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Rachel Ray

Voici un livre qui m'a laissée perplexe. D'une part, j'ai aimé la plume de Trollope, malgré certaines redondances. Plume ironique, parfois délicatement acérée envers ses contemporains et donc la société victorienne. Mais, d'autre part, j'ai trouvé l'intrigue amoureuse parfaitement invraisemblable et, pour tout dire, les deux protagonistes "indigestes" : Rachel, niaise, de mauvaise foi, soupe-au-lait et Luke, prétentieux, borné et macho.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi avoir persévéré dans ma lecture ? Tout simplement parce que Trollope est un excellent auteur. Il a su décrire avec acuité les moeurs de l'époque et la petite bourgeoisie anglaise. Il évoque l'antisémitisme affiché, la condition des femmes, les manoeuvres électorales et le pouvoir de l'argent.

Rien que pour ça, ce livre, un peu trop long, mérite d'être lu.
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Noël à Thompson Hall et autres nouvelles

J'avais déjà lu d'autres romans "majeurs" de Trollope, qui m'avaient plu, mais j'ai été déçue par ce recueil de trois nouvelles que je qualifierais de "mineures". On s'y ennuie un peu. Le sujet principal des romans du 19e siècle - comment caser les jeunes gens de bonne famille, afin de faire fructifier au mieux l'argent gagné par le père, est ici traité rapidement, avec une pointe de moralisme du temps : les pères, selon Trollope, doivent écouter le coeur de leurs enfants, mais le féminisme basique est encore loin : les héroïnes elles-mêmes revendiquent leur entière soumission à leurs futurs maris, et demandent que leur dot soit entièrement versée à ces derniers.

Assez périmé, donc.

Si on espère à certains moments entrer dans l'atmosphère des romans de Jane Austen, on déchante vite. Trollope se montre d'une grande platitude par rapport aux livres de la romancière, beaucoup plus recommandables - et qui apportent un bien plus grand bonheur de lecture.

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Miss Mackenzie

Dès les premières pages j’ai été séduite par la plume de l’auteur : j’ai beaucoup aimé le fait qu’il s’adresse à ses lecteurs, qu’il donne son opinion sur une situation, qu’il nous éclaire sur un contexte bref, comme si d’une certaine manière il prenait du recul sur ce qu’il a écrit.

Quant à l’intrigue, j’ai accroché de suite et puis on apprend à découvrir les personnages avec leurs défauts et leurs qualités au fur et à mesure ainsi, on ne peut porter de jugements sur eux qu’au fil des pages. Bien entendu, Miss Mackenzie m’a paru très vite être une femme généreuse, qui pense à ses proches avant elle et donc, on ne peut qu’espérer qu’elle fasse le bon choix parmi ses soupirants afin qu’elle soit heureuse car elle le mérite. C’est une femme d’une grande bonté à laquelle je me suis vite attachée.

L’époque victorienne est aussi très bien dépeinte dans ce roman avec ses mœurs, ses soirées, l’importance de son image envers les autres…

Pour conclure, je voulais absolument découvrir cet auteur et je suis contente d’avoir commencé par ce livre là pour le découvrir puisque cette lecture est un énorme coup de cœur et qui me donne donc envie de lire ses autres livres. D’ailleurs, si vous avez des titres à me conseiller de lui, je suis preneuse.
Lien : https://meschroniquesdelectu..
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Noël à Thompson Hall et autres nouvelles

Anthony Trollope étant un de mes auteurs victoriens favoris, j’avais très envie de retrouver sa plume et de prolonger les féeries de noël grâce à son recueil de nouvelles Noël à Thompson Hall. Malheureusement et quand bien même j’ai apprécié la principale nouvelle, je m’attendais à une œuvre dédiée à cette fête sacrée sauf que ce ne fut absolument pas le cas.



Pour autant, je dois bien admettre avoir beaucoup apprécié ma lecture de cette nouvelle grâce à son ton des plus ironique, sarcastique et parfaitement espiègle. En seulement quelques pages, l’auteur parvient à offrir une intrigue pleine de panache et d’humour grinçant qui m’a plus que diverti et amusé. De situations loufoques en situations grotesques, Anthony Trollope parvient à dresser de formidables portraits travaillés et une fine et grinçante fresque sociale. Ainsi, les pages ont défilé jusqu’à la dernière qui m’a laissé un goût de trop peu. En effet, j’aurais apprécié découvrir davantage de réactions une fois la supercherie révélée mais l’auteur se contente de nous laisser sur cette seule dernière révélation.

En ce qui concerne les trois autres nouvelles de ce volume, celles-ci se rapprochent de ce que je connais déjà de ce dernier et évoque avant tout l’amour et le romantisme victorien avec sa dose de critique néanmoins. Malheureusement et malgré l’ambiance générale et du fait de son format, je n’ai pas réussi à apprécier le ton général qui ne m’a pas permis de m’immerger et de m’attacher comme j’aurais voulu l’être.



Cependant, je suis ravi d’avoir pu recroiser le style d’Anthony Trollope que j’ai trouvé une fois de plus des plus fin et des plus plaisant à lire. Sans pour autant démontrer tout son immense talent et sa grande poésie, Noël à Thompson Hall n’en demeure pas moins attrayant et efficace et j’ai vraiment pris plaisir à parcourir cette oeuvre. Je regrette juste un manque de profondeur et de développement dans les émotions dégagées dans ces quelques nouvelles qui auraient gagné à être davantage développées. Fort heureusement, mon intérêt pour ce dernier n’a pas pour autant pas démérité, bien au contraire et j’ai déjà très envie de continuer ma poursuite de la biographie de l’auteur.



Quand bien même une œuvre dont la forme ne me convient que très peu, je suis content d’avoir pu découvrir ces quelques nouvelles et en particulier la principale qui m’a démontré une nouvelle dimension de la plume d’Anthony Trollope qui s’est dévoilée dès plus espiègle et malicieuse. Je ne peux donc nier avoir été diverti par cette lecture.
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L'héritage Belton (Le domaine de Belton)

Quelle lecture réjouissante ! Je me suis régalée du début à la fin en dévorant ce roman d'Anthony Trollope, le deuxième que j'ai lu après Mrs Mackenzie. Je l'ai préféré à celui-ci d'ailleurs : plus vivant, plus enjoué, plus emmené... Comment ne pas se prendre d'affection pour William Belton ? Je n'ai pas grand chose à en dire au final car tout m'a plu : l'écriture, la psychologie des personnages, très poussée et finement analysée par un narrateur présent dans le récit... L'héritage Belton est un très bon roman victorien et son auteur entre définitivement dans mon panthéon.



Attention, dans l'édition Archi Poche de 2014, la préface d'Isabelle Vieville-Degeorges donne d'emblée un aperçu de l'intrigue principale et des premières péripéties. Pourquoi diable ne pas en avoir fait une postface, pour prolonger le plaisir et, ce faisant laisser à l'auteur la possibilité de brosser son tableau comme il l'entend ? Pourquoi nous gâcher le plaisir de la lecture des deux-cents premières pages en nous disant ce qui va se passer ? Tant qu'on ne m'expliquera pas ce qui préside à ce genre de parti pris éditorial je me bornerai à trouver ça mesquin.
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Quelle époque !

On va encore dire que je le fais exprès, on va de nouveau m’accuser d’être volontiers dénigrant, me reprocher mes blâmes et ma désinvolture comme autant d’excès répétés : n’empêche, il faut admettre ce qui est, l’éditeur J’ai lu, avec ce roman de Trollope, a véritablement réalisé un travail de merde. Son seul mérite à peu près aura été d’empêcher le fabricant d’imprimer les pages de travers, défaut, certes, que les prestataires de chez Folio, payés probablement avec des restes de papier utilisables aux toilettes, n’évitent pas toujours.



D’abord, ce livre ne s’intitule pas du tout « Quelle époque ! » Non : ce titre en français est une « traduction » racoleuse et des plus approximatives pour The way we live now. Pour moi, je ne vois pas du tout quel inconvénient il y aurait, chaque fois que c’est possible, ou bien de conserver l’appellation d’origine – et, pour tout dire, je trouve tout aussi singulier d’aller à Londres et non à London, quand des anglophones vont à Pariss et non à Paris (J’imagine que pour aller jusqu’au bout de cette logique il eût fallu intituler Spoon River Anthology par « Anthologie de la Rivière Cuillère » !) – ou bien de la traduire aussi littéralement que possible – et quel problème majeur eût résulté par exemple d’un Comment nous vivons à présent (sans point d’exclamation) ? Car mon avis est que si l’on n’aime pas le titre d’une œuvre dans la langue où elle a été écrite, il ne faut qu’en blâmer l’auteur, et ne pas faire accroire que celui-ci a été mieux inspiré que dans sa langue natale.



Ensuite, la couverture, pour toute colorée qu’elle est aux éditions J'ai Lu– et attirante peut-être à de très jeunes enfants – est encore une de ces horreurs de composition de studio sans le moindre rapport avec le roman : j’ignore pourquoi il faut qu’une femme en tenue victorienne y figure ainsi décapitée par une tache d’encre grise sur un fond d’hallucination rose bonbon (c’est peut-être ce qu’on appelle : « Art contemporain », c’est ma faute certainement d’être si handicapé à comprendre ce qui, du point de vue du créateur même, n’a jamais d’explication – bizarrement, je n’essaie pourtant pas de me soigner, estimant mon mal légitime, salutaire et mon cas désespéré) ; c’en est à regretter l’époque bénie où des artistes avaient lu l’œuvre qu’ils avaient mission d’illustrer. Mais on peut penser que l’entreprise qui s’en est chargée était à son quinzième travail ce jour-ci, qu’elle rencontrait alors un cruel manque de personnel lié par exemple à une épidémie fulgurante de gastro-entérite, c’est pourquoi on peut la pardonner en cette circonstance, quoiqu’il y ait en l’occurrence quelque importunité, je crois, qu’une telle maladie paraisse si malencontreusement devenue contagieuse par les yeux.



Enfin, je suppose qu’il se trouve financièrement un vice rédhibitoire à proposer un ouvrage excédant 800 pages : c’est certainement un seuil inadmissible pour un éditeur, quelque chose comme une limite infranchissable et maudite susceptible de vous attirer les pires ennuis ou une déveine pas possible, c’est peut-être comme prononcer le mot « lapin » sur un bateau ou « corde » dans un théâtre. Or, ceci considéré et admis, comment faire pour qu’un livre de plus de mille pages « tienne » en seulement huit cents ? Des ingénieurs, je pense, ont sérieusement réfléchi au problème, et ils ont conclu qu’en réduisant la police d’écriture on doit mécaniquement être en mesure de diminuer le volume de l’ouvrage ; les ingénieurs, dit-on, sont des gens très intelligents ; eh sans doute ! mais ils ne lisent guère apparemment, et donc ils n’entendent point que faire tenir 43 lignes (quarante-trois !) sur une seule page de livre de poche est un supplice pour n’importe quel lecteur humain aux capacités oculaires normales.



Pour autant, si vous pouvez passer outre à la fois : le titre, la couverture et la taille des caractères, c’est-à-dire si vous ne faites aucun cas de traduction, d’esthétique ou de confort quand il s’agit d’élire un livre, alors peut-être prendrez-vous la peine d’essayer celui dont je propose aujourd’hui la critique, malgré, évidemment, mon tempérament si « ombrageusement négatif ».



Anthony Trollope, à ce que j’ai compris, est un britannique contemporain de Jane Austen et un auteur d’une certaine importance à l’époque, du moins d’une certaine prolificité – si l’expression n’est pas encore galvaudée. The way we live now passe, dit-on (ou plutôt « dit Alain Jumeau » : compte tenu de la compétence de l’illustrateur, je ne veux présumer de rien quant à celle du préfacier), pour l’un des meilleurs et des plus satiriques ouvrages du romancier.



Le livre relate, comme chez Austen qui feint seulement de ne pas s’en rendre compte, la quête frénétique et absolument nécessaire d’un mari ou d’une épouse, mais dans ce livre c’est à l’exclusion, en général, de la dimension mièvre et douceâtre de la romancière où l’étalage de sentiments nobles rencontre, curieusement (mais on vous fait comprendre que c’est absolument une coïncidence !), le besoin impératif d’entretenir des jeunes femmes désargentées ; or, là, chez Trollope, pas d’illusion : les couples se recherchent premièrement par intérêt, et Lady Carbury notamment ne désire « placer » son fils Félix auprès de Marie Melmotte que dans l’optique d’en obtenir pour lui la dot considérable – le père Melmotte, quoique d’une réputation très douteuse, passe pour un investisseur extrêmement riche –, à charge pour Félix de donner assez bien l’illusion d’être amoureux de la fille, une personne inconsistante et plein de préjugés évanescents et romanesques sur l’amour.



Et c’est tout l’attrait du roman, à mon sens, de plonger le lecteur dans un univers cynique d’intentions programmées, d’hypocrisies inassumées et de compromissions mondaines, dans une société londonienne d’aspect fort policé mais où les apparences les plus ordinaires et courtoises ont toujours des fondements dérisoires et turpides. Sur ce thème, d’ailleurs, on traverse avec une certaine curiosité bien des mondes, celui du journalisme, de la finance, de la religion, de la justice ou de la politique, mais quoique, certes, sans jamais y entrer vraiment, sans en pousser l’exploration jusqu’à un certain degré de connaissance approfondie, ce qui est inévitablement un défaut dans un roman de cette dimension qui prétend justement à dénoncer le superficiel.



On distingue aussi, dans cette œuvre, une galerie réjouissante de personnages secondaires, des créatures aussi truculentes que vraisemblablement impossibles : des jeunes hommes comiques et d’une incroyable indolence, des avocats incompétents ou au contraire d’une rapacité active, des femmes étonnamment avides de mondanités à n’importe quel prix… Et, face à cela, les principaux jouent une partition de noblesse assez disparate et grandiloquente, avec leurs élans sincères, leurs sacrifices tragiques, leurs discours rationnels et leur dignité héroïque, au point de sembler appartenir tout à fait, eux et les premiers, à deux humanités distinctes. C’est, je trouve, un inconvénient que ces figures cohabitent si mal au sein d’une même intrigue, il y faut des tours de force littéraires et des ficelles trop sensibles, d’autant que l’auteur ne se départit pas d’accompagner sa critique sociale de bons sentiments trop tendres, et cela fait un mélange curieux où les ingrédients individuellement sapides font en tout une saveur bizarre et désunie. Et, au milieu de cela, le lecteur attentif devine et distingue des façons d’assaisonnement nécessaires à lier ces goûts : bien des transitions sont longues et forcées comme certains développements intérieurs – on pressent que le romancier s’est ennuyé à les écrire –, la fin est presque importune d’atermoiements et de facilités, et je soupçonne même l’auteur d’avoir accumulé des recettes comme on rédige un devoir de vacances, avec un sens consommé du style qui ne fait pas disparaître totalement l’ennui des passages obligés. On se retrouve avec un nombre considérable de personnages qu’il faut accorder au moyen d’astuces et de coïncidences étranges, et puis, pour chacun d’eux, trouver des péripéties qui les rapprochent et les éloignent tour à tour de leurs desseins particuliers, et, enfin, leur imaginer un dénouement éloquent correspondant à leur caractère – sans, par ailleurs, que ce caractère ait vraiment changé (il n’y a que Marie Melmotte qui va évoluer au cours du récit, mais c’est loin d’être, dans l’intrigue générale, une figure de premier plan). Ce que je décrie ici est peut-être, au fond, le vice foncier d’une certaine littérature britannique qu’une mode plus que temporaire a obligée à relater des sentimentalités mièvres mêlées de mondanités plus ou moins féroces : cette spécialité est à l’origine de nombreuses variations originales mais sans innovations impressionnantes, pour ce que j’ai lu ; on y perçoit toujours une certaine « parentalité nationale », mais sans identités nettement distinctes ; ces auteurs appartiennent tout à des traditions et à des courants plutôt qu’à eux-mêmes, ils font ce qu’on attend d’eux, et, dans ce Trollope, on distingue l’habitude et les trucs littéraires qu’il faut et qui servent à « vivre de sa plume ».



Il ne faut cependant rien exagérer, le roman est d’une grande élégance, un peu académique souvent – les délibérations des personnages « bons » sont notamment des modèles trop sagement caractérisés de dialectique organisée en trois parties –, mais aussi d’autres fois pittoresque et mordant, notamment à travers de vifs dialogues ironiques ou cruels (comme celui que je fais figurer en exemple ci-après) ou au moyen ponctuel d’aphorismes bien sentis sur la société et les gens. C’est seulement un peu long, peut-être, pour ce que ça raconte ou plutôt pour ce que ça « révèle », on en sort divertit mais sans beaucoup de surprises, la satire n’y est même pas si féroce puisque les mauvais hommes sont tous finalement punis ; c’est néanmoins soigneusement et rigoureusement construit, on suit avec intérêt ces mannequins guindés qui ne sont à peu près rien pour l’homme normal, c’est un film élaboré qui se laisse voir sans trop d’impatience mais à distance, pas du tout si vigoureux ni sagace ni précis ni intelligent ni drôle que Télérama l’annonce sur la quatrième de couverture (et « tout cela à haute dose » : dixit Télérama qui semble ainsi considérer des vertus par quantités mesurables un peu comme des bouchons ou des cuillerées ; à coup sûr, le critique qui s’est chargé d’un tel article a aimé Trollope « à haute dose », il faudrait du moins le lui demander !), mais toujours assez bien fait pour servir d’exemple de prose et de construction sérieuses aux professionnels médiocres d’aujourd’hui. On n’en lira certainement pas un second du même auteur – c’est qu’il nous faudrait, à nous autres passionnés et esthètes, un récit avec justement plus de vigueur, plus de sagacité etc. que ces doses qu’on y trouve « instillées » dans cet ouvrage –, mais on n’aura pas pris trop de déplaisir à celui-ci, ne serait-ce que dans son style élevé et sa manière plutôt aristocratique et désuète. Ce n’est pas que l’intrigue ait eu beaucoup d’intérêt pour moi, mais ne l’ai-je pas déjà dit ailleurs ? je me moque généralement des histoires, n’ayant pas eu le bonheur en ma vie d’en lire seulement une vingtaine qui m’aient véritablement surpris, encore moins épaté.
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Oeil pour oeil

L’Irlande est un pays que j’affectionne particulièrement pour ses paysages et son ambiance propice à la quiétude et au calme. Cependant, je regrette mon manque de culture littéraire quant à ce pays et c’est pourquoi je trépignais d’impatience quand j’ai su que la prochaine parution de la collection Romans Éternels se déroulait en majorité dans ses contrées. Je dois dire que je ressors plus que conquis de ma lecture qui m’as permis de découvrir un auteur à la plume mélancolique et poétique qui regorge de passion et de cruauté.



C’est simple Anthony Trollope m’a autant inspiré qu’il m’a fait souffrir. Œil pour œil est une véritable tragédie qui a su me toucher corps et âme et que je ne suis pas prêt d’oublier tellement ce roman m’a imprégné et marqué. Ce dernier offre à son lectorat une véritable histoire d’amour cruelle et authentique qui est parvenue à me transporter autant qu’à me transcendé et ce grâce à son style fluide au possible et à sa plume élégante et aérienne, alliant avec agilité mélancolie et poésie. Sans pour autant être pompeux, Anthony Trollope ne manque pas d’ambition et offre une intrigue romantique puissante et entraînante à lire. Tout en douceur ce dernier dépeint un drame dans lequel l’amour n’a pas sa place et dans lequel les croyances populaires, les religions ainsi que les classes sociales dressent et font la loi. Aussi violent soit-il, ce contraste permet à l’auteur d’offrir une intrigue émouvante et touchante à la finalité surprenante que je n’ai pas vu venir et qui conclu parfaitement cette brillante et magnifique œuvre. De plus et hormis l’histoire, j’ai adoré découvrir grâce aux merveilleuses descriptions apportées par l’auteur les sombres et somptueuses demeures ainsi que les paysages calmes et apaisants, si propres à l’Irlande, environnant ce récit. Entre ses contrées verdoyantes et ses falaises arides, ce roman aura eu le privilège de me faire voyager dans des endroits étincelants, champêtres et bucoliques, dissonant fortement avec la sombreur de l’intrigue de ce dernier. Sans pour autant faire de ses paysages un élément clé de son intrigue, Anthony Trollope leur dispose une place importante, à l’image des œuvres de Thomas Hardy que j’affectionne tout particulièrement.



Je n’aurais pu être réceptif envers ce puissant classique sans l’incroyable attachement que j’ai ressenti face au héros de cette dernière. En effet, Fred Neville est un personnage fortement emphatique et charismatique qui nous est dévoilé. Ce jeune britannique se voit devenir le futur comte de Strooke tandis qu’il agit en tant que militaire. Avant de prendre ses responsabilités qu’encadre sa future fonction, celui-ci décide de s’accorder une dernière année de liberté avant de tenir sa promesse faite à son oncle, celle de maintenir intacte et pure la lignée de sa famille. C’est sans compter sur sa rencontre avec Kate O’Hara, une jeune irlandaise sans-le-sou, vivant avec sa mère et orpheline d’un père inconnu. Le coup de foudre entre nos deux protagonistes est immédiat et ce dernier lui jurera de l’épouser quand le moment sera venu. Cruel dilemme qui se dresse face à notre fidèle et loyal aristocrate. En effet, comment faire pour rester fidèle à sa famille et à sa bien aimée quand tant de choses les oppose, à commencer par leurs classes sociales en passant par leur religion. De véritables sentiments contradictoires ne cesseront d’assaillir Fred et viendront troubler sa quiétude. J’ai adoré être pris dans les tourments de sa raison et dans le tourbillon de souffrance qui l’envahie au fil des chapitres. J’ai tout simplement vécu cette lecture au gré de ses émotions et de sa passion et ce fut exaltant.



J’étais impatient de découvrir ce roman ainsi que son auteur et je peux affirmer que je ressors conquis par cette découverte. Anthony Trollope offre une romance tragique et passionnante à lire, portée par une plume mélancolique et aérienne et un style ambitieux, comparable à celui de Thomas Hardy. Je n’ai qu’une envie à présent, continuer mon exploration des oeuvres de cet auteur.
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L'héritage Belton (Le domaine de Belton)



Et voilà, c'est le dernier auteur pour moi dans le challenge solidaire Des classiques contre l'illettrisme.

J'ai un peu trainé des pieds avec les derniers auteurs.

J'ai beaucoup de mal avec les auteurs anglais du XIXè. Trop de romances. Trop d'intrigues resserrées sur les petites mesquineries entre gens de bonnes familles et pas assez d'action.



Ici, avec L'héritage Belton, on retrouve justement ce que je n'aime pas dans cette littérature.

Clara, 25 ans et toujours célibataire, ne pourra pas hériter de la demeure familiale car les femmes n'héritent pas. Le château Belton reviendra au cousin Will, fermier de Norfolk.

Will, aux manières un peu rustres, demandera Clara en mariage mais celle-ci est amoureuse du raffiné capitaine Aylmer, qui lui aussi lui demandera de l'épouser.

Mais les apparences sont trompeuses, Clara l'apprendra bien vite...



Le pitch est on ne peut plus typique de la littérature de l'époque en Angleterre.

Histoires d'amour, de famille, d'héritage...

Et je n'aime pas ça. Oui, j'ose le dire, même Jane Austen parfois m'ennuie. Je reconnais la belle plume mais les intrigues ne m'intéressent pas le moins du monde.



Ici, même constat : beaucoup trop fleur bleue pour me séduire.

MAIS je dois avouer que j'ai été très agréablement surprise par la plume d'Anthony Trollope.

C'est fluide et non dénué d'humour. Je crois que dans cette catégorie "auteurs de romance à l'anglaise au XIXè" il peut remporter la première place dans mon cœur, même s'il ne m'a pas convertie au genre.



Même si l'intrigue m'a paru sans surprise (je peux facilement confondre les titres de Jane Austen tant les histoires se ressemblent), l'auteur a su me rendre ses personnages attachants.

Il y a même une pointe de rébellion chez Clara, une critique moins déguisée de la société qui m'a bien plu.

Je le redis, la plume d'Anthony Trollope est vraiment agréable. L'auteur mériterait d'être un peu plus connu de ce côté de la Manche.



Un titre qui séduira tous les amoureux de Jane Austen et autres amateurs de romances à l'anglaise.
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Le Cousin Henry

Qui choisir comme héritier entre la nièce appréciée, compétente, investie depuis toujours et le neveu inconnu dont le seul attribut est d'être, vous l'aurez deviné, un homme ?

La tradition de transmission au plus proche héritier masculin est très forte en Angleterre et sert de prétexte ou de contexte à plusieurs histoires classiques anglaises car elle peut amener à des injustices aux conséquences fâcheuses (injustices de notre point de vue de résident français et du XXIE siècle bien sûr).



Le propos était intéressant pour une nouvelle malheureusement il a été délayé sur près de 200 pages, avec de trop nombreuses répétitions, parfois instropection d'un personnage, suivie d'une confrontation avec un second et d'une conversation entre le second et un troisième pour expliquer la confrontation... cela semblait sans fin et j'ai fini par survoler ces passages.



Le cousin Henry est immédiatement présenté comme un homme exécrable, sans que le lecteur dispose d'indices concernant son comportement antérieur, nous sommes poussés à le détester d'emblée, j'ai trouvé cela difficile, je veux me faire ma propre opinion même en fiction. Au départ, il m'a semblé plutôt gentil et effacé, maladroit ou malavisé certainement mais de là à se faire insulter et battre froid par la maisonnée entière... En toute sincérité, j'ai oscillé entre la peine et la pitié.



Isabel c'est tout autre chose, tout le monde l'apprécie alors que je n'avais qu'une envie : lui remettre les idées en place (ok lui mettre deux claques). Elle m'est apparu hautaine, prétentieuse, grossière et méchante avec son cousin, dès leur rencontre. Soit il m'a manqué des éléments antérieurs sur les personnages, soit j'ai fait un transfert malencontreux d'empathie...

Merci
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