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Critiques de Antoine Choplin (592)
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La nuit tombée

Il y a des noms qui dès qu’on les prononce, ont une image qui leur colle à la peau. Qui nous colle à la conscience collective. On vous dit Hollywood et hop vous voyez des starlettes, des villas immenses dans lesquelles les occupant s’ennuient, font la fête et se perdent. On vout dit Saint Tropez et la silhouette de Brigitte Bardot, les yachts où il faut se montrer, s’impriment dans votre rétine. Quand on vous dit Tchernobyl, c’est le noir, la désolation. Ce morceau de planète bousillé par les radiations. Cet échec cuisant de l’humanité à prendre soin de la nature. Tchernobyl c’est le Titanic du nucléaire. Un nom maudit. Un lieu maudit. Des habitants qui tentent de survivre à cette triple malédiction, comme un parfum qui s’épanouit en trois phases. Nom du parfum : accident nucléaire. Note de tête : vous êtes voisin, alors hop du jour au lendemain on vous dégage de chez vous. C’est affreux, car le danger est aussi grand et grave qu’invisible. Note de cœur : vous avez été voisin, vous avez agit sur la centrale pour sauver ce qui pouvait l’être ou au moins éviter le pire, donc vous êtes contaminé, condamné à plus ou moins long terme ; vous, vos proches. C’est la roulette russe pour savoir qui va réussir à vivre sans mourir dans d’atroces souffrances. Notes de fond : vous ne vous débarrasserez jamais de ce parfum de radiation, d’échec, de mort, de poussière. Vous êtes Tchernobyl.

Ce roman raconte pourtant de manière particulièrement douce et apaisée, toute cette souffrance et ce déchirement perpétuel de ceux qui étaient là. Ceux qui se rappellent, ceux qui tente de trouver le juste milieu entre le souvenir et l’oubli. Ceux pour qui une journée sans souffrance est une bonne journée. Et puis il y a cette zone interdite qui attire comme un aimant, qu’on a envie de revoir pour retrouver le parfum d’avant, le lieux du bonheur, figé dans le temps, figé dans une poussière mortifère.

Ce roman est magnifique, apaisant et rend un hommage pudique à ceux qui ont tout perdu, juste parce qu’ils n’habitaient pas au bon moment au bon endroit. Ils n’ont pas de colère. Ils ont la nostalgie chevillée au corps. C’est ce qui les fait tenir.

Alors faut-il le lire ? Oui. C’est très beau. Je vous recommande également La Supplication de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de Littérature 2015. C’est dense et magistral. Mais vous pouvez commencer par ce roman plus court sur le sujet.



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La nuit tombée

J’ai lu pas mal de livres, vu des documentaires et des séries , pour la plupart passionnants et richement documentés. Sur Chernobyl.

La fin du monde commence le 26 avril 1986 à Pripiat.

L’approche d’Antoine Choplin est parfaitement intemporelle.

Cet auteur merveilleux a l’art de se glisser dans la peau et l’âme de ses personnages pour apaiser la tragédie et penser l’impensable.

La poésie, le récit poétique plutôt ,rend son humanité à l’innommable , retisse des liens d’une étonnante fraternité et permet aux survivants de vivre et d’aimer.

En 124 pages d’une infinie délicatesse nous allons suivre, nous allons être Gouri , l’ukrainien à la drôle de moto.

Gouri est revenu de Kiev pour quelques jours.

Ils doit récupérer quelque chose à Pripiat et parler à son pote Iatov.

Iatov, comme beaucoup d’autres, est très malade..

Antoine Choplin nous embarque dans cette petite épopée avec tendresse, humour et vodka.

Et cela apaise, entre 2 gros livres et nos propres micro-tragédies du quotidien.

Une formidable respiration.
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La nuit tombée

Ce livre est sombre comme une "nuit tombée" : tout est à la limite de l'effacement, les personnages ont comme une présence fortuite. On ne saura pas vraiment le début, et pas vraiment la fin. C'est l'histoire d'un moment passager dans l'après - Tchernobyl, que l'auteur tire du néant le temps de quelques pages.

C'est un livre fort par le thème et par la poésie nue de l'écriture.
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La nuit tombée

C'est net, tout est décrit avec justesse, l'environnement, les gestes. des personnages dépouillés de tout qu'on voudrait ne pas quitter si vite.
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La nuit tombée

Je me suis laissée porter par ce livre court (trop court, car j'en voulais plus), où transpercent la bonté, gentillesse, haine, souffrance... de tous ces personnages formant comme une famille. Vraiment très poétique, malgré la violence de cette catastrophe !

Gouri, le poète, décide de se rendre à son ancien appartement où il doit ramener une chose importante à sa fille, pour cela il part sur sa moto à l'aide d'une remorque de fortune. L'inconvénient est qu'il ne peut retourner chez lui qu'en pleine nuit, car c'est une zone interdite, contaminée par une centrale nucléaire (Tchernobyl, pas citée dans le livre). En attendant la nuit, il va dîner chez des amis près de cette frontière défendue...
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La nuit tombée

Belle découverte que ce livre ramassé, comme un poing fermé, qui nous emmène dans un endroit sur cette Terre d'où la vie a été bannie : la zone autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, quelques années après l'explosion fatale. Un écrivain et poète qui a vécu dans cette région et qui habite désormais Kiev revient sur les lieux du drame, rend visite à des amis qui habitent à la lisière de la zone et leur explique qu'il veut se rendre dans cette zone, aujourd'hui interdite et gardée par des militaires, afin de récupérer quelque chose dans son ancien appartement. Le style est dépouillé - même le tiret des dialogues a disparu -, les états d'âmes se lisent dans les gestes simples et les paroles réduites à l'essentiel. Sur un thème similaire, La Route de Cormac McCarthy m'avait paru beaucoup moins percutant.
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La nuit tombée

Un tout petit texte, mais une grande portée. C'est tout le paradoxe de l'auteur qui, à travers les silences des dialogues, nous fait toucher du doigt la perte et l'abandon.



Les personnages qui peuplent le récit ont tous dû abandonner leur maison à Pripiat ou aux alentours, n'emporter qu'un peu de leur vie, si peu. Alors quand Gouri revient, c'est pour venir chercher un symbole de cette vie d'avant.



Au travers des récits des personnages, on découvre le déroulement des jours qui ont suivi la catastrophe. Mais aussi l'organisation de la "zone" depuis, et l'état de santé des petites mains.



Un roman touchant.



L'image que je retiendrai :



Celle de la maison détruite et enseveli dans un trou, avec la boule la neige de la Tour Eiffel.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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La nuit tombée

Gouri sur sa moto traverse la campagne Ukrainienne ; il retourne dans sa ville sinistrée , récupérer la porte de la chambre de sa fille.

Un arrêt pour revoir ceux qui sont encore là ou plus pour longtemps et parler des souvenirs en buvant de la vodka ..



**********************



Avec une petite histoire toute simple , Antoine Choplin nous raconte un voyage à moto , un beau roman tout en douceur malgré un sujet dramatique .

Un roman court , simple , poétique , pleins d'émotions , comme un paysage qui défile devant nous .





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La nuit tombée

Les mots me manquent pour parler de ce court roman d’Antoine Chplin qui raconte avec une grande économie de moyens une soirée, une nuit, un repas quelque part pas loin de « la centrale » qui n’est jamais nommée. Un rendez-vous entre Gouri et son passé lorsqu’il vivait à Pripiat, un rendez-vous marqué d’une étape chez Yakov et Vera, le temps de quelques heures chez des amis. Le temps pour Antoine Choplin d’évoquer à mots couverts la catastrophe, l’évacuation sans explication des habitants de Pripiat, les sauveteurs qu’on a exposés à des taux de radiations mortels, la pluie noire, les villages abandonnés, la terre souillée. Et surtout les gens, ceux qui ont survécu, ceux qui vivent avec la mort en embuscade dans leur chair, ceux qui voudraient revenir là où ils habitaient, et ceux qui gardent la vie vivante, si je puis m’exprimer ainsi. Vera et son accordéon, Vera et ses gestes souriants, et Yakov qui se souvient des jours qui ont suivi la catastrophe et ne sort plus guère de son lit, et Gouri qui met ses talents d’écrivain public au service des exilés, des survivants, Gouri le poète tellement nostalgique. Si Antoine Choplin raconte ce moment avec simplicité, en se « contentant » presque de relater ce qu’il observe des gens et du paysage, il sait nous faire ressentir ce sentiment d’abandon, de déréliction qui plane sur la zone. Mais il montre aussi que les mots qui disent, qui poétisent, qui relient les gens sont des traces d’humanité précieuses qui ne s’éteindront pas.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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La nuit tombée

Antoine Choplin nous offre une émouvante rencontre avec Gouri et ses camarades, rescapés de Tchernobyl.

Étonnamment je n'avais pas encore lu de livre sur cette catastrophe, il y a d'ailleurs peu de romans sur ce sujet à ma connaissance.

Pourtant, combien de gens ont été obligés de fuir, souvent trop tardivement cette région hautement contaminée, y laissant la plupart de leurs biens, y abandonnant leurs animaux et y laissant une grande parcelle d'eux-mêmes.

Gouri, écrivain public et poète, chevauchant sa moto qui tire une remorque , quitte Kiev pour revoir deux ans après le départ forcé de sa famille, son appartement situé à Pripiat en zone interdite, il a à cœur de rapporter un objet directement lié à l'histoire de sa fille Ksenia , malade d'avoir côtoyé de trop près l'incendie de la centrale .

En chemin , il rend visite à ses amis revenus habiter dans cette région contaminée, survivants fantômes, oubliés, entourés des pilleurs, des profiteurs sans scrupules.

Son ami Iakov , un des liquidateurs , est au bout de sa vie, le corps rongé par les radiations, la peau partant en lambeaux , la description est saisissante.

De même la narration de la destruction de la maison de Kousma poussée dans une grande fosse par un bulldozer est très marquante.

Pas de ressentiment dans leur propos mais la nostalgie de la vie d'avant ce 26 avril 1986, la camaraderie, les rires et les chants arrosés de Vodka.

On sent une grande résignation vis à vis de ce qu'ils vivent au quotidien.

Les mots sont simples, Antoine Choplin va à l'essentiel avec beaucoup de pudeur et sans apitoiement, il arrive à ne pas rendre son roman triste, ces gens sont beaux et dignes .

Gouri, le poète trouve devant cette souffrance muette, son inspiration .





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La nuit tombée

Sous un ciel sombre



La nuit tombée d’Antoine CHOPLIN, La fosse aux ours 2012



Encore une belle découverte, Antoine CHOPLIN déjà auteur de plusieurs œuvres dont Radeau son premier roman et Le Héron de Guemica.

On y découvre le périple d’un certain Gouri, qui décide de parcourir le pays de Tchernobyl sur une vielle moto. Il s’enfonce dan la zone maudite, couverte de césium, désertifiée. Il y rencontre Iakov, nettoyeur agonisant dont la peau tombe en lambeaux. Il a un objectif, une mission ; revoir sa ville, Pripiat, son HLM, son appartement. Et récupérer quelque chose, sans trop savoir si cela mérite ou non de perdre la vie.

On est subjugué par cette écriture somptueuse. On ne peux s’empêcher de lire des passages à voix haute. Une écriture poétique et délicate, une subtilité de portraitiste. « Mon père aimait le petit square Pouchkine, pas loin du centre de Pripiat. Dans ses dernières années, il s’y rendait presque chaque jour et, si le temps n’était pas trop mauvais, il s’asseyait sur un banc pour regarder les gens et, à la belle saison, respirer le parfum des roses. »

Le court récit d’Antoine CHOPLIN est intenses, saisissant avec une grande humanité. Chaque mot est pesé, l’émotion affleure à chaque page, l’empathie pour les personnages inexorable.

On ne peut qu’avoir un coup de cœur, sur ce roman qui apporte une étincelle de lumière.

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La nuit tombée

Un roman bouleversant sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl...
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La nuit tombée

Antoine Choplin a ce don assez particulier de poser une ambiance et de nous y plonger, en seulement quelques lignes. Il raconte ici Tchernobyl et l'après, à travers les souvenirs des habitants de la région. Il nous raconte la petite histoire dans la grande Histoire, à travers le récit des sacrifiés à qui on a fait faire le sale boulot, parce qu'il fallait bien le faire et que ces gens vivaient là. Un tout petit roman, très court mais très touchant. L'écriture est simple, sobre et poétique, c'est un style que j'aime décidément beaucoup. J'avais lu "Quelques jours dans la vie de Thomas Kusar", j'avais été charmée par la plume de Choplin. Ce deuxième roman confirme.
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La nuit tombée

Gouri s’en va, une remorque bringuebalante artisanalement attachée à sa moto. Il revient sur ses pas, sur ce fragment qu’était sa vie. La route nous paraît longue. C’est loin, là-bas. Toujours tout droit, de l’autre côté du pont.



Exilé à Kiev après la tragédie tchernobylienne, Gouri tient encore sur ses jambes, ses deux mains sont fonctionnelles. Ce n’est pas le cas de sa fille Ksenia ni de son ami Iakov. Ni de tant d’autres. La peau se délite, les maisons sont pillées et les personnalités sont amochées.



La Nuit tombée est un de ces romans qui marquent, qui laissent une empreinte froide mais précieuse. Avec une sobriété implacable et effrayante, Antoine Choplin parvient à nous faire ressentir toute l’horreur de la catastrophe, ce vide miséreux qui s’est installé. L’exil forcé, la maladie, la désertion. Le silence en est le point culminant et l’ultime coup qui nous est porté.
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La nuit tombée

Ecriture simple et narrative, un court moment, une nuit, 3 personnages à Pripiat après la catastrophe nucléaire. Je n'ai pas ressenti d'émotion particulière, je n'ai pas été touchée, désolée.
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La nuit tombée

Le temps d'un court récit, l'auteur nous remémore le drame de Tchernobyl.

La couverture dégage une force incroyable. On y voit une maison inhabitée au-dessus d'un immense trou noir. Elle semble y tomber, sans aucune chance de pouvoir s'en échapper.

Ce gouffre noir, sans fond, c'est la zone interdite.



*

Ce court roman s'ouvre sur une scène absolument saisissante.

Un homme, Gouri, revient seul, dans la région de Pripyat, deux ans après la catastrophe nucléaire.

Voyageant sur une vieille moto à laquelle est accrochée une remorque brimbalante, il traverse la campagne ukrainienne, les villages abandonnés pour se rendre dans la zone interdite.



"Il y a eu la vie ici

Il faudra le raconter à ceux qui reviendront

Les enfants enlaçaient les arbres »



Gouri est prêt à braver tous les dangers pour revenir dans son ancien appartement et récupérer quelque chose qu'il n'a pu emporter le jour de l'évacuation de la ville de Pripyat.

Qu'est-ce qui motive cette prise de risques insensée ?



Nous découvrons cette raison progressivement, mêlée aux pensées de Gouri qui nous ramènent sans cesse au drame du 26 avril 1986 et aux jours qui ont suivi le drame.



« La bête n'a pas d'odeur

Et ses griffes muettes zèbrent l'inconnu de nos ventres

D'entre ses mâchoires de guivre

Jaillissent des hurlements

Des venins de silence

Qui s'élancent vers les étoiles

Et ouvrent des plaies dans le noir des nuits

Nous voilà pareils à la ramure des arbres

Dignes et ne bruissant qu'à peine

Transpercés pourtant de mille épées

A la secrète incandescence »



Ce voyage à la nuit tombée est l'occasion d'évoquer ce monde qui n'existe plus, cette vie qui n'existe plus, ce bonheur simple qui n'existe plus. Dès les premières lignes, j'ai ressenti de plein fouet, à travers les souvenirs de cet homme, sa solitude, sa peur, sa peine, son angoisse de découvrir les restes de sa vie d'avant, de ne pas retrouver ce qu'il est venu chercher.



« Ce n'était pas la guerre, ni un tremblement de terre. Nul effondrement, nul cratère d'obus. N'empêche, il fallait partir. »



Deux ans après la catastrophe nucléaire, Gouri retrouve ceux qui, bravant les interdits, ont décidé de rester malgré tout, préférant ne pas quitter leur maison, leur village et leur cadre de vie auxquels ils étaient attachés.



Gouri découvre ces lieux figés dans le temps, ces terres massivement contaminées, les arbres encrassés d'une suie noire et collante, Pripyat devenue ville fantôme avec sa grande roue et ses nacelles vides, ses immeubles abandonnés et pillés malgré la radioactivité environnante.



« Mais avec le temps, ce qui finit par te sauter en premier à la figure, ce serait plutôt cette sorte de jus qui suinte de partout, comme quelque chose qui palpiterait encore. Quelque chose de bien vivant et c'est ça qui te colle la trouille. »



*

Ce que je retiens principalement, ce sont les personnages de ce roman, attachants, esquissés avec beaucoup de finesse et d'attention. Antoine Choplin reconstitue avec une belle aisance ses vies brisées. On ressent les douleurs étouffées, les vies chamboulées, le traumatisme de ce déracinement forcé.



Iakov et Vera sont un parfait exemple de cette capacité de résilience. Leur vie à deux qui s'achève est bouleversante.

Mais il y a aussi la Ksenia, petite victime contaminée par la radioactivité.

Ou bien le jeune Piotr, traumatisé par la disparition de ses parents.



Les silences ont souvent plus de poids que les mots pour décrire l'horreur et l'incompréhension, et Antoine Choplin s'en sert avec raison. L'auteur ne rentre pas dans les détails des souvenirs douloureux, mais j'ai été particulièrement sensible à l'aspect psychologique des personnages, leur compassion, leur pudeur, tant dans la douleur physique que psychologique, mais surtout leur courage face aux épreuves de la vie.



*

Une nouvelle fois, je suis charmée par l'écriture d'Antoine Choplin qui entremêle habilement la fiction et la réalité.

J'y ai retrouvé le style qui m'avait tant plu dans « le héron de Guernica », cette écriture épurée, simple, profonde et vibrante d'émotions, qui s'affranchit de ponctuation dans les dialogues pour mieux se fondre dans le récit.

Ce choix d'une écriture sobre crée un fort contraste avec les événements dramatiques, rendant le récit d'autant plus émouvant et poignant.



*

Pour conclure, je referme ce roman très touchée par sa poésie, son humanisme. Les personnages m'ont impressionnée par leur courage et leur force morale.

« La nuit tombée » est un beau roman que je vous conseille.
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La nuit tombée

La nuit tombée, roman court écrit avec des mots simples nous entraine aux alentours de Tchernobyl, deux ans et demi après la catastrophe nucléaire, dans le sillage de Gouri, parti à la recherche d'un objet important à ses yeux dans Pripiat son ancienne ville.

Les dégâts occasionnés et aussi les conséquences sur les êtres et sur les choses sont évoqués avec pudeur et sobriété tout au long de cette histoire triste et émouvante qui ne peut nous laisser indifférent.
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La nuit tombée

« La nuit tombée » d’Antoine Choplin.

Antoine Choplin nous charme avec ses courtes phrases qui dessinent en creux une humanité bouleversante, une fraternité et une amitié inébranlable. L’ombre de ses mots déborde d’émotions, nous arrache des larmes, nous prend aux tripes, nous tient le fil à la page. C’est un beau roman, tellement humain …. Merci Monsieur Choplin.

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La nuit tombée

Deux ans après la tragédie de Tchernobyl, Gouri, l'écrivain exilé à Kiev, enfourche sa vieille moto et entreprend un pèlerinage sur les lieux de la catastrophe. La raison de ce retour dans la zone désertée est affective: il souhaite ardemment rapporter, à sa fille malade, la porte de leur ancien logement, symbole de leur vie antérieure. Ce secteur à risques est surveillé et Gouri préfère attendre que ne tombe la nuit avant d'y pénétrer. Il profite de cette attente pour visiter ses amis restés sur zone...

Antoine Choplin peint cet environnement fantomatique et malveillant par petites touches. Il fait confiance à ses personnages afin que, en dépit de l'hostilité du site, ceux-ci réussissent à mettre de la chaleur dans leurs retrouvailles autour d'une table et de bouteilles d'alcool. Ces hommes sont fatalistes, ils ne sont pas dans la révolte, ils souffrent sans plainte.

Il faut s'immerger dans cette ambiance et imaginer le quotidien de cette humble population;on est dans la survie. La connivence, l'entraide sont au coeur des relations malgré la catastrophe. Une gageure de la part de l'auteur qui réussit à faire de cette couleur grise des cendres de Tchernobyl un roman éclairé par l'amitié .

C'est un coup de cœur que j'ai eu pour cette fraternité entre Gouri et ce couple d'amis. Un roman qui frappe mais posément, sans théâtralité. Comme si cette catastrophe avait emporté avec elle le futile, le superficiel. La mise à nu révèle des liens forts, l'imminence de la mort oblige l'urgence de la confidence pour les amis en sursis.

Un roman nécessaire pour dénoncer la dangerosité du nucléaire sans slogans et sans pancartes. Parce que les nuages toxiques ne s'arrêteront pas à chaque fois à notre frontière!





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La nuit tombée

Pour accéder à la zone interdite de Tchernobyl, il faut s'y rendre à la Nuit tombée afin de déjouer la vigilance des gardes. Gouri, un ancien habitant de la zone, qui fût un des nettoyeurs de la centrale entreprend cette expédition sur sa moto à laquelle il a attaché une remorque, car il a l'intention de récupérer un objet qui concentre pour lui tous les souvenirs de la vie d'avant. Au cours de son voyage, il fait un arrêt chez un ami, fortement irradié. Lors d'un dîner débordant d'humanité, ils évoquent le monde d'avant, celui du bonheur, mais également ce qu'ils ont vécus, ce qu'on leur a caché, ceux qui sont disparus, l'ingratitude des autorités, qui ne savent que distribuer des médailles à des hommes qui ont sacrifié leur santé. Grâce à une écriture sobre, rude, dépouillée, notamment dans les dialogues, qui sont courts car peu de paroles suffisent à dire le drame, Antoine Choplin, réussit à nous faire pénétrer dans le décor lugubre d'une ville abandonnée, dans le désarroi de ces gens confrontés à l'anéantissement provoqué par une catastrophe qui les dépasse. L'émotion est constamment présente, et elle se matérialise souvent dans les détails. Elle est à son comble dans les chansons de l'une, où dans les poèmes de l'autre, devenu écrivain public et qui trouve les mots pour dire l'amour. En plus de l'émotion, la tension est également très forte lorsque Gouri traverse de nuit les forêts ukrainiennes, lorsqu'il pénètre dans sa ville abandonnée, dans son appartement. Les jurés du Prix France Télévision 2012 ont eu bien raison de récompenser ce petit livre qui est un grand roman.
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