Citations de Anton Tchekhov (1354)
... Macha : « il me semble que l’homme doit avoir une foi, du moins en chercher une, sinon sa vie est complètement vide… Vivre et ignorer pouquoi les cigognes volent, pourquoi les enfants naissent, pourquoi il y a des étoiles dans le ciel… Il faut savoir pourquoi l’on vit ou alors tout n’est que balivernes et foutaises ».
Quand on est privé des choses on les apprécie mieux : avec quelle ivresse, quel enthousiasme il parle des oiseaux qu’il voit par la fenêtre de sa prison et auxquels il ne faisait pas attention auparavant. Maintenant qu’il est libre, il a sans doute repris ses habitudes et au diables les oiseaux… Vous ferez comme lui, vous ne verrez plus Moscou quand vous y vivrez. Il n’y a pas de bonheur pour nous, le bonheur n’existe pas, nous ne pouvons que le désirer.
PLATONOV – Je ne veux pas d’une vie nouvelle. Je ne saurais même pas quoi faire de l’ancienne. Je ne veux rien.
Comme homme je suis petit, mais comme père je serai grand !
ANNA PETROVNA – Jouez-vous le rôle d’un héros de roman ? – Spleen ? Ennui ? Conflits de passions ? Amours verbeux ? – Bon sang, vivez ! Vous prenez-vous pour un archange qui ne saurait vivre au milieu des mortels ?
ANNA PETROVNA – Mais je ne veux pas avoir ma vie devant moi. Je la veux dès maintenant. Oui ! Cette nuit, je me sens diaboliquement jeune. Impitoyablement jeune !
Excusez-moi, Porfiry Séméonovitch, mais votre proposition me surprend. Pourquoi vous marier ? Pourquoi vous faut-il un ami en jupons ? Cela ne me regarde pas, bien sûr, mais si j’avais votre âge et vos biens, votre bon sens et votre honnêteté, je ne souhaiterais rien de plus. Et si mon cœur avait quelque amour à offrir, il irait entièrement à mon prochain. « Aimer son prochain », voilà la plus belle occupation de la vie.
ANNA PETROVNA – Que voulez-vous de moi, Porfiry Séméonovitch ?
LE VIEUX GLAGOLAIEV – Ne le savez-vous pas ? Je renonce à tous les droits d’un époux. Mon foyer est un paradis mais l’ange est absent.
ANNA PETROVNA – Je ne saurai que faire d’un paradis : je suis un être humain !
Mais il est en train de mourir, dit-il en se tordant les mains. Pauvre Ivan Ivanitch, il n'y a pas de meilleur compagnon que toi. Chère et bonne créature, que vais-je faire sans toi ?
La voix de l'homme était amicale. Aussi, Kachtanka lui lécha-t-elle la main tout en tremblant pitoyablement.
– Je ne sais pas écrire les lettres, répondis-je. Et que t’écrire, je te prie ?
– Comment ! que m’écrire ?
– Oui ; j’admets trois sortes de lettres : les lettres d’amour, de félicitations ou d’affaires. Les premières, je n’ai pas à t’en écrire, parce que tu n’es pas une femme et que je ne suis pas amoureux de toi ; les secondes, tu n’en as pas besoin ; et les dernières nous sont épargnées puisque nous n’avons pas d’affaires ensemble.
Qu'est-ce que l'être ? L'être est ce qui est par soi-même et ne nécessite aucune intervention extérieure pour sa réalisation.
Il y a des hommes à qui dieu donne 1 esprit, a d'autres 2, à certains jusqu’à 3, c'est sûr. Le premier, c'est celui qu'on a en naissant , le second nous vient par l'intuition , le troisième nous est donné si on mène bonne vie. Et vois-tu, mon petit , qu'un homme ait 3 esprits, c'est rudement bien, À celui-là, non seulement la vie est facile, mais la mort aussi. Oui, la mort ...
Apparemment, il se trouvait dans cet état d'irritation et de tristesse où les femmes pleurent doucement et sans raison, tandis que les hommes éprouvent le désir de se plaindre de la vie, d'eux-même, de Dieu...
La peur de la mort est une peur animale... Il faut la réprimer. Les seuls qui ont consciemment peur de la mort sont ceux qui croient en la vie éternelle, ils craignent à cause de leurs péchés.
Tout paraissait maintenant infini, pétrifié par l'ennui : les collines brulées, brunes et vertes, violettes à l'horizon avec leurs teintes discrètes comme l'ombre, la plaine avec son lointain brumeux et, renversé au-dessus d'elles, ce ciel qui dans le steppe sans arbres ni hautes montagnes paraît terriblement haut et transparent.
Quelqu’un, Dostoïevski ou Voltaire, a dit que s’il n’y avait pas de Dieu, il faudrait l’inventer
Quand la société écarte de soi les criminels et les malades de l’esprit, et, en général, tous les gens qui la gênent, elle est inexorable
Quand l’homme pensant atteint son âge viril et entre dans sa conscience réfléchie, il se sent malgré lui comme dans un piège sans issue.
Comment ma femme, lourdaude et laide, pouvait-elle paraître aussi belle dans le miroir? Comment?
Tout simplement, le miroir déformait en tous sens le visage disgracieux de ma femme, et ses traits, ainsi chamboulés, donnaient par hasard quelque chose de beau. Moins plus moins égale plus.
Les forêts russes gémissent sous les coups de hache, des millions d'arbres sont perdus, les bêtes et les oiseaux fuient leurs refuges.