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Citations de Anton Tchekhov (1344)


« Oui, pensa-t-il, le présent est lié au passé par une chaîne ininterrompue d’événements continus. » Et, pour la première fois, il lui sembla qu’il avait vu les deux bouts de cette chaîne : il avait effleuré l’un de ces bouts, et l’autre avait vibré...
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Aucun rat ne pourrait ronger une figure humaine comme les cinq années que je viens de vivre.
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Nina : Qu'est-ce que vous écrivez ?
Trigorine : Rien, juste une note... Un sujet, dans un éclair... le sujet d'une petite nouvelle : au bord d'un lac, depuis l'enfance, vit une jeune fille comme vous ; elle aime le lac, comme une mouette, elle est heureuse et libre, comme une mouette. Mais, par hasard, survient un homme, il la voit, et, pour passer le temps, il la détruit, comme cette mouette.
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Nous y voilà, quelque chose d’énorme s’est mis en mouvement, il se prépare un bon et formidable orage, il s’avance, il est déjà tout près, et il va bientôt souffler sur notre société et balayer la paresse, l’indifférence, la pourriture de l’ennui, les préjugés contre le travail. Moi, je travaillerai, mais dans 25 ou 30 ans au plus, chaque homme travaillera. Chaque homme !

Dans deux ou trois cents ans, ou même mille ans – il ne s’agit pas de préciser – il y aura une vie nouvelle, heureuse. Nous n’aurons point de part à cette vie, bien sûr, mais c’est pour elle que nous vivons aujourd’hui, que nous travaillons, et, quoique nous souffrions, nous la créons ; et c’est là le seul but de notre existence, et, si vous voulez, de notre bonheur.
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Ce qui m'effraie surtout, c'est le train-train de la vie quotidienne, auquel nul d'entre nous ne peut se soustraire. Je suis incapable de discerner ce qui, dans mes actions, est vérité et ce qui est mensonge, et elles me causent du tourment ; j'ai conscience que les conditions de l'existence et mon éducation m'ont enfermé dans un cercle étroit de mensonge, que toute ma vie n'est rien d'autre qu'une préoccupation quotidienne de me tromper moi-même et de tromper les autres sans m'en apercevoir, et je suis effrayé à la pensée que je ne me délivrerai pas de ce mensonge jusqu'à ma mort.
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J’ai eu un peu de mal avec cette nouvelle.

Pour moi c’est très, voir trop, court.

Mais l’ambiance russe est bien présente, chose que j’aime beaucoup. Mais pour moi c’était trop court.
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Douce, chère, inoubliable enfance ! Pourquoi ce temps enfui à jamais, sans retour, semble-t-il plus radieux, plus magnifique et plus riche qu'il ne fut en réalité ?
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LOPAKHINE
Pour de l'argent un Allemand ferait un Français d'un Russe
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LOPAKHINE
Excusez-moi, mes amis, mais je vous avoue que je n'ai jamais rencontré de gens aussi légers, aussi peu pratiques, aussi étranges que vous. On vous dit pourtant en langage clair que votre propriété sera vendue, mais on a l'impression que vous ne comprenez pas.
LIOUBOV ANDREEVNA
Que faut-il faire ? Quoi ? Dites-le nous.
LOPHAKINE
Il faut louer à bail votre cerisaie et vos terres, les lotir pour des datchas... le plus rapidement possible... et vous serez sauvés.
LIOUBOV ANDREEVNA
Mais des datchas, et des estivants - c'est tellement vulgaire, excusez-moi.
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SMIRNOV, sans l'écouter.
—Se battre, la voilà, l'égalité, l’émancipation! Là, les deux sexes sont égaux!
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Il (l’homme) détruit n’importe quoi, sans penser au lendemain...Tout est déjà presque détruit, mais par contre rien n’est encore créé.
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Depuis longtemps déjà je n’aime personne.
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J'ai connu beaucoup d'épreuves dans ma vie, j'en ai tant connu que, maintenant, lorsque j'y repense, la tête me tourne, et à présent j'ai fermement compris avec mon cerveau, avec mon âme qui n'en peut plus, qu'ou bien l'homme n'a pas de raison de vivre ou qu'il ne peut en avoir d'autre que l'amour désintéressé du prochain. Voilà ce que nous devons rechercher, voilà notre raison de vivre ! Voilà ce que je crois ! (Récit d'un inconnu)
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Jouer frénétiquement aux cartes, se goinfrer, s'enivrer, parler tout le temps de la même chose. Des affaires inutiles et des conversations toujours sur les mêmes sujets dévorent la meilleure part du temps, les meilleurs forces, et, à la fin des fins, il ne reste plus qu'une vie étriquée, rampante, on ne sait quelle calembredaine qu'on ne peut ni quitter ni fuir, comme si l'on était enfermé dans une maison de fous ou en prison ! (p. 17)
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Je n'ai pas de passé et je l'ai bêtement gaspillé en niaiseries et le présent est d'une effroyable absurdité.
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Maxime Gorki (suite)

D'abord il s'appelle Alekseï Maksimovitch Pechkov. Gorki est son nom de plume.

Pour comprendre la destinée de Maxime Gorki, il convient d'en examiner les tenants et les aboutissants. Et quand ce sera fait je pense qu'il faut se plonger résolument dans son oeuvre pour y voir beaucoup de talent qui ne saurait être occulté par je ne sais quelle considération politique à postériori.

Quand je disais hier que Gorki a connu la misère et qu'il fut un jour pour lui possible de la quitter pour une vie meilleure au sein de la Nomenklatura soviétique, il avait alors la soixantaine, on peut toujours fanfaronner après et dire qu'il n'aurait pas dû faire ça : se compromettre. Et après quand ? Cent ans après ? Quand 30 ans de stalinisme n'ont pas suffi aux communistes français pour s'amender, quand le rapport Khrouchtchev de 100 pages établi en 1956 engage seulement la déstalinisation ?..

La ville de Nijni Novgorod où naît Maxime Gorki en 1868, il la voit objectivement puissante, forte, -c'est le poumon commercial et industriel de la Russie de l'époque, à 400 kms au nord'est de Moscou- mais elle ne l'est pas pour lui, il est né pauvre et les années qui vont suivre seront encore plus pauvres pour lui ! Il perd son père, il vient d'avoir ses 4 ans, Il ne pourra fréquenter l'école que quelques mois. Un rapport de police dit "pour raison de pauvreté". Il perd ensuite sa mère, il a 10 ans, Et là il part en vagabondage dans l'immense Russie, fera tous les métiers : apprenti cordonnier, garçon de courses, chiffonnier, plongeur sur un bateau de la Volga, marmiton, portefaix, mitron, .. "Je travaillais beaucoup, dit-il, jusqu'à l'abrutissement. " . Il lira la nuit tout ce qui lui tombe sous la main .. Et quand il aura 16 ans il entre en relation avec les milieux révolutionnaires. Puis la prison.., puis l'exil en Amérique en mission pour le parti bolchevik. Il écrira La Mère.

A la révolution de 17, Maxime Gorki est l'ami de Lénine, mais va s'user dans des querelles infinies pour des motifs idéologiques avec les pontifs du régime. Compte tenu de problèmes de santé qui s'ajoutent, des problèmes pulmonaires qui ne sont pas nouveaux, il choisit d'aller s'oxygéner en Italie où il restera 4 ans. Mais pas pour du farniente selon la polémique : dans la belle villa de la baie de Naples, il travaille, il s'instruit et il écrit. L'opulence n'est que de façade, ses diverses sources de subsistance tarissent et les virées en canot vont se raréfier, il vit comme un exilé et les brimades ne sont pas absentes. Il réapparaît en Russie en 1928 et définitivement en 1933.

On avait quitté un Maxime Gorki révolutionnaire, par la force des choses. Mais il est avant tout un écrivain et sa particularité insigne contrairement à ses illustres aînés est que son credo n'est pas le bourgeois qui va s'enticher du peuple, il est le peuple ! Son rêve est "la culture pour tous".

Il va régenter la cause littéraire au sein du régime bolchevik, pas moins. Ainsi avec lui, cette cause littéraire nourrit quelques espoirs, sans être accaparée par les apparatchiks du pouvoir

Sa ville Nijni Novgorod "le porte-monnaie de la Russie" qui l'a vu naître et se fondre dans une misère insoutenable, si paradoxale et de laquelle il va s'éclipser va perdre son nom et sera rebaptisée Gorki en 1932. Ce n'est qu'en 1991, que la ville devenue entre-temps mégapole va recouvrer son nom de Nijni Novgorod.

On peut alors parler pour Maxime Gorki de revanche sur le sort. Mais toutefois une revanche toute relative ! Quand on voit au tournant du siècle, cette image subliminale de Gorki avec Tolstoï, la grande conscience humaine de l'époque, de 40 ans son aîné, l'un pauvre mais déjà solidement amarré comme écrivain, l'autre riche et célèbre mais en habit de moujik, et qu'à travers cette image, une vraie rencontre d'artistes a lieu, ils sont amis et se parlent pendant des heures. L'un et l'autre se disent ce qu'ils ont sur le coeur. Gorki vénère l'artiste de Iasnaïa Poliana. Quand dix ans plus tard ce dernier partira, Gorki aura un chagrin immense. Mais revenons à cette rencontre, le flambeau que veut porter alors Gorki est bien celui de l'éternelle Russie incarnée par Tolstoï, il aimerait juste un peu de reconnaissance matérielle, ce qui sera 30 ans plus tard. Je serais tenté de l'excuser par rapport à tout ce que l'écrivain et l'homme ont donné. Il y a cru, il s'est trompé ou tout simplement n'a pas voulu croire à la face moche de Staline et des bolcheviks et a pensé pouvoir encore sauver la Russie et son prochain. Maxime Gorki dira : "Rien au monde ne mérite plus d'attention que mon ami et ennemi l'homme". Qui avait-il à craindre de cet homme ? Les Bas-fonds et La Mère sont là pour toujours !

Un extrait du Bourrelier et l'incendie :
"Cela se passait le jour de la Saint-Elie, le matin ; les villageois s'entassaient encore dans l'église ; et cependant , déjà, des gosses galopaient le long de la rue, on entendait les clameurs hystériques des femmes, un gros moujik avec une jambe en bois sautillait sur les dalles du parvis en tirant sur la corde de la cloche -il sonnait le tocsin - et en rugissant telle une trompette de cuivre :
-Le feu, villageois, le feu ..
L'église vomissait des gens ; ils s'échappaient du portail, grognant, geignant, hurlant, dévalaient les marches du parvis en sautant par-dessus le corps d'une femme tordue de spasmes ; leur masse bigarrée et endimanchée s'émiettait ; ils couraient dans tous les sens, se dépassaient les uns les autres, se bousculaient, clamaient :
-Seigneur Dieu.. Saint Elie .. Très Sainte Mère de Dieu.."
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De Maxime Gorki à A.Tchekhov
Nijni-Novgorod, octobre 1900,

"..J'ai été à Iasnaïa Poliana. J'en ai rapporté une masse énorme d'impressions où je ne puis encore me retrouver. Seigneur ! Quelle fripouille entoure Léon Nikolaievitch ! J'ai passé là un jour entier du matin au soir à observer cette bassesse, cette hypocrisie. L'un deux était un directeur de banque. Il ne fumait pas, ne mangeait pas de viande, gémissait de n'être pas hottentot mais civilisé et européen et, quand il parlait de la corruption de la société, il se prenait la tête avec effroi. Et moi je le regardais et je ne sais pourquoi j'avais idée qu'il était ivrogne, gourmand et qu'il fréquente chez Aumont. Nous sommes partis ensemble le soir pour la gare, en route il a allumé voluptueusement une cigarette et il s'est mis à se moquer des végétariens de façon ignoble. Il avait sa fille avec lui, une jeune fille de 17 ans, belle et sans doute très pure. A la gare, en attendant le train, obéissant à la conviction bien arrêtée qu'il était menteur, je me suis mis à parler d'Aumont, il lui a même donné 900 couronnes, pour son salut. Il ment la canaille ! Pour son salut ! Il ment la canaille ! Pour son salut ! Comme tout son récit était bas, faux ! Et tout cela devant sa fille, devant une toute jeune fille ! Il y en avait un autre, un marchand à demi idiot, lui aussi misérable et répugnant. Comme ils se tiennent ! Le laquais de Tolstoï vaut mieux qu'eux, les laquais ont davantage le sentiment de la dignité personnelle ..
.. La comtesse m'a beaucoup plu. Auparavant je ne l'aimais pas , maintenant je vois en elle quelqu'un de fort et de sincère, je vois en elle une mère, gardienne fidèle des intérêts de ses enfants. Elle m'a beaucoup parlé de sa vie : point une vie facile. Il faut dire le vrai ! Il me plaît aussi qu'elle dise : " je ne peux pas supporter les tolstoïens, leur fausseté et leur hypocrisie me répugnent". Et ce disant elle ne craint pas que l'entendent les tolstoïens assis près d'elle, et cela augmente le poids et le prix de ses paroles.."


Je sais par la suite que Gorki aidera à la révolution Sophie Tolstoï. Gorki n'était pas un homme du monde et je lui donne raison de fulminer non seulement contre les tolstoïens hypocrites et parasites, mais aussi contre ces petits français qui se croient tout permis notamment en Russie.

Gorki écrira un livre sur Tolstoï après cette rencontre et encore un autre plus essai sur Andréev, Tchekhov et Tolstoï où on retrouve ce qu'il raconte là. Il montrera ainsi toute l'affection et l'adoration qu'il vouait au maître de Iasnaïa Poliana. Les critiques qu'il lui adressait portaient uniquement sur les options pacifistes de Tolstoï.

Né pauvre, Gorki est le plus déshérité de tous les grands écrivains russes dont le renom ait franchi les frontières. Il mena une vie de vagabond, faite de privations et de souffrances, et s'essaya dans sa jeunesse à bien des métiers : apprenti cordonnier, portefaix, ouvrier d'usine, choriste de théâtre.

Je pouffe quand il implore ici le seigneur quand on sait que par la suite il va embrasser la cause bolchevique. A la révolution il fut un proche de Lénine. Quand Lénine consentira à Sophie Tolstoï de prendre la responsabilité du domaine de Iasnaïa Poliana, on le doit à Lénine lui-même qui avait de la reconnaissance pour Tolstoï, mais je pense sauf erreur que Gorki n'est pas étranger à cela.

Gorki confirme ici tout le bien qu'il pensait, finalement de Sophie Tolstoï, il la voyait courageuse et sincère. Celle-ci savait qu'elle pouvait compter sur lui. Quand il rapporte ici que Sophie Tolstoï ne se gênait pas pour dire tout haut ce qu'elle pensait des tolstoïens, encore heureux, elle était chez elle, mais ça on l'aura noté je pense ! Quand Tolstoï est mort, Sophie avait une peine énorme, elle était dans un état de sidération totale d'autant que l'entourage lui cacha la fuite de son mari, fuite comme on fait dans la mythologie indienne on se retire dans la forêt pour mourir -"il faut dire le vrai", n'est-ce pas Maxime Gorki-, avait écrit Tolstoï un jour. C'est à Pasternak, ami de la famille, qui se trouvait là qu'elle confia toute sa tristesse et qui vint la réconforter, ce pût être assurément Gorki, je ne sais pas où il était à l'époque, peut-être préparait-il déjà la révolution !..

Les errements qui ont suivi dans la vie de Gorki -avaler des couleuvres comme il a fait - sont en quelque sorte une revanche sur son sort lié à trop de souffrances et d'humiliations. Gorki a suffisamment donné de sa plume pour défendre les malheureux , au pire peut-on y voir des maladresses -il faut se placer dans le contexte - et ce qui reste aujourd'hui de lui ma foi c'est le meilleur de lui-même, sa littérature.
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Qu'y faire ! Nous devons vivre. Nous allons vivre, oncle Vania. Passer une longue suite de jous, de soirées interminables, supporter patiemment les épreuves que le sort nous réserve. Nous travaillerons pour les autres, maintenant et jusqu'à la mort, sans connaître le repos, et quand notre heure viendra, nous partirons sans murmure, et nous dirons dans l'autre monde que nous avons souffert, que nous avons été malheureux, et Dieu aura pitié de nous. Et alors, mon oncle, mon cher oncle, une autre vie surgira, radieuse, belle, parfaite, et nous nous réjouirons, nous penserons à nos souffrances présentes avec un sourire attendri, et nous nous reposerons. Je le crois, mon oncle, je le crois ardemment, passionnément ... Nous nous reposerons.
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Tel un prisonnier jeté au fond d'un puits vide et profond, je ne sais qui je suis ni ce qui m'attend. Cependant on m'a révélé que de cette lutte opiniâtre et cruelle contre le diable, principe des forces matérielles, je sortirai vainqueur; alors matière et esprit se fondront en une harmonie parfaite, et le règne de la volonté universelle naîtra...
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Et vous le savez, quiconque, ne serai-ce qu'une fois dans sa vie, a pris un grémille ou aperçu, à l'automne, un vol de grives passant au-dessus d'un village par une claire et fraîche journée, celui-là n'est plus un habitant des villes et, jusqu'à sa mort, il ressentira l'appel du grand air.
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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