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Citations de Arnaud Cathrine (411)


Arnaud Cathrine
Une fois qu'elle a été couchée, je me suis ouvert une bouteille de menetou-salon que j'ai vidé en moins d'une heure, savourant cette anesthésie si particulière: l'ivresse dont on attend qu'elle baillonne toute émotion susceptible de contrevenir à une bienheureuse (quoique temporaire) indifférence aux choses (on sait à quoi le plus souvent)...
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Seul dans cette maison, je laisse au contraire tout affleurer, sans percevoir les effets de ce reflux. on dirait qu'une digue intérieure a cédé. Seule menace active que je tiens éloignée: ces deux amants, là-bas sur la plage. je ne souhaite les voir que de loin. Ce sont deux corps qui ne parviennent plus à se rapprocher, ni de jour ni de nuit. Entre eux, il y a un silence buté, meurtri, et la peau de l'autre qui devient comme du papier de verre.
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Il m'a toujours semblé que mon père n'était pas digne de moi. Tout cela parce que j'ai craint de n'être pas digne de mon père.

Qu'est-ce que je raconte.
Mon père n'est pas digne de moi.
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Ce livre impardonnable, ils doivent le craindre chez moi. Ils doivent l'attendre avec appréhension.
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C'est la première fois que maman reste aussi longtemps rue de la Santé. Je devrais dire Sainte-Anne, mais papa et Remo nous ont appris à dire « rue de la Santé ».
« Santé » et voilà le chien bien muselé, contraint d'étrangler sa rage.
Les deux frères n'ont jamais fait usage des mots qu'à la façon d'une camisole. Ainsi accusent-ils la « fatigue » lorsqu'il est convenu d'évoquer maman : « Votre mère est fatiguée. » De là, l'axiome parfaitement présentable qui veut que la « fatigue » mène tout bonnement « rue de la Santé ».
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Je finis par aimer posséder un territoire de désir dans lequel mon frère n'entrait pas.
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"Du coup, je l'ai lu la nuit dernière (ndlr King Kong Théorie). Eh ben, putain: ça envoie du lourd! Du punk en barre, tellement intelligent et radical. Viol, prostitution, pornographie, le tout pour creuser la question de la condition féminine. Juste révolutionnaire. Pour l'hygiène de la pensée, je me dis que tout le monde devrait lire ce bouquin, même les connards (qui, ainsi, deviendraient moins cons)."
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Ce n’était pas du tout de la générosité. J’aimais qu’il ait besoin de moi et que je puisse faire quelque chose pour lui.

Là encore, je me dis qu’il devait s’agir d’une forme d’amour.

L’amour n’est pas généreux. L’amour cherche la satisfaction d’un désir.

Je téléphonais parfois à sa mère. je lui racontais mes visites. J’étais très positif. Je le trouvais lucide, bienveillant avec les autres patients. Il serait “stabilisé” bientôt.

Sa mère aimait me parler parce que j’étais très positif. Cela étant, je l’étais sincèrement. Je pensais sincèrement qu’il aurait tôt fait de ressortir de l’hôpital “définitivement stabilisé”.
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- Tu sais, moi, les histoires de frères...
- De transfert, tu veux dire ?
J'ai souri.
- Désolé, je fais toujours des blagues pourries quand je me sens mal à l'aise.
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Nous sommes en guerre, autant que je sache. Qu'on reçoive l'ordre de tuer ou que l'on tente de survivre, la mort que nous donnons tous n'est guère qu'une formalité que nous sommes tenus de remplir. Personne ici n'est coupable, comme vous semblez le dire. Mais tuer un homme, ce n'est pas qu'être coupable. C'est en être capable. Vous ne me demandez pas ce que ça fait d'en être capable ?
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L'uniforme, ça sied bien aux lâches. C'est peut-être ce qu'elle voulait dire. Hamjha ne m'en aurait pas voulu de ma lâcheté ; en revanche, je la sentais partagée devant mon incapacité à reconnaître ma peur, cette comédie de dignité que je me jouais, pour survivre, comme un homme... L'homme, c'est celui qui crie bien fort pour qu'on ne le soupçonne pas d'être proche de la ruine. C'est encore une manière de se tenir debout. Ma sœur était franche avec sa peur, se laissant abattre par moments pour revenir plus forte l'instant d'après.
Il était vingt-deux heures quarante-cinq et je savais que son courage à elle irait bien au-delà, ce faisant qu'elle doutait de moi, à raison. Parce que, au fond, ce n'est pas normal d'avoir les yeux secs. On croit être inattaquable mais ça creuse en dedans d'avoir les yeux secs.
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« Court portrait de l’écrivain en prédateur »
Je suis un prédateur joyeux à la recherche de sa prochaine proie, impatient de vous dépecer et ravi à l’idée que les hyènes passeront à côté de votre cadavre sans rien remarquer, ni des restes qu’elles auraient à terminer, ni du butin dont j’ai joui et que j’emporte jalousement dans mon carnet.
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Des artistes que j’admire m’ont « poussé au vol » : Sophie Calle, Alain Cavalier, Annie Ernaux, Clémentine Mélois, Véronique Ovaldé, Yves Pagès, Yasmina Reza, Olivia Rosenthal, Chantal Thomas, Bernard Wallet.
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Elle est venue s’asseoir à côté de moi. Elle a désigné du menton Le Havre. « Vous savez ce qu’on dit : quand on voit Le Havre, c’est qu’il va pleuvoir. Quand on ne voit plus Le Havre, c’est qu’il pleut déjà ! » Et cette fois, nous avons ri ensemble.
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"Je te préviens: je n'ai pas du tout envie de me retrouver dans ton livre. Tu te prends pour Sophie Calle ou quoi? "
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De concert, la mère et la fille éclatent de rire. Elles rient toutes deux pendant de longues minutes et, si la mère l'a probablement oublié depuis, la fille gardera ce moment précieusement. Ce qu'il reste de joie inattendue dans l'irréversible.
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Et là, j'ignore par quel hasard (ou intuition), je baisse les yeux et je vois sous la table: leurs chaussures qui se cherchent, se trouvent, les chevilles qui s'enlacent. A regarder leurs visages, je ne remarque rien d'autre que ce que j'ai déjà vu: le plus mange sa soupe sans envie et le plus âgé l'attend. Il n'empêche, il y a ces jambes sinon amoureuses, du moins engagées dans une relation tout autre que celle qui m'apparaissait d'évidence. Bientôt ils se lèvent. L'un enfile sa doudoune, l'autre son pardessus. Ont-ils déjà fait l'amour ou s'apprêtent-ils à le faire maintenant ?
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Le mari ? Il hausse les épaules, alors elle ne lui parle plus du fils. A tout le monde, elle continue de dire: "Stan, très bien". Et elle attend anxieusement que le destin la contredise. Alors elle pensera: "Ca devait arriver. J'ignorais quoi, mais je m'en doutais"
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Pourquoi les mecs peuvent-ils faire ce qu'ils veulent tandis que les filles deviennent des salopes en un quart de seconde ?
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...tout ce qu'on n'a pas besoin de préciser, tous ces raccourcis, ces déviations qu'on peut prendre, on se retrouve quoi qu'il arrive, on a les mêmes références, le même passé, les mêmes sous-entendus, on capte en deux secondes chacune de nos illusions, on se connaît par cœur, on a grandit ensemble, ces longs mois l'un de sans l'autre n'ont rien rien rien changé.

Et ça fait mal.
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