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Citations de Arto Paasilinna (773)


L’ours se trouva soudain face à la dame suédoise, se dressa sur ses deux pattes et resta là, intrigué semblait-il par cette femme serrant un lièvre sur son cœur. L’ours renifla le lièvre et pris la femme dans ses bras, de sorte qu’il y avait là trois créatures sur les genoux les unes des autres. Le lièvre et la dame couinèrent terrorisés. L’ours pris peur. Il les jeta au loin, à cinq mètres de lui, le lièvre vola encore plus loin. Et dans un même élan l’ours s’élança dans une fuite éperdue.
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« Voilà ce que font les gars de la coopérative », cria l'un des hommes hilare à Vatanen.
« Ou plus simplement, voilà ce que font le commerce et l'industrie, ce que l'argent n'obtient pas, on le prend par la force. »
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Journaliste, j'ai écrit des milliers d'articles sérieux, c'est un bon entrainement pour écrire des choses plus sérieuses
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Deux hommes accablés roulaient en voiture. Le soleil couchant agaçait leurs yeux à travers le pare-brise poussiéreux. C'était l'été de la Saint-Jean. Sur la petite route de sable, le paysage finlandais défilait sous le regard las des deux hommes : aucun d'eux ne prêtait la moindre attention à la beauté du soir.
C'étaient un journaliste et un photographe en service commandé, deux êtres cyniques, malheureux. Ils approchaient de la quarantaine et les espoirs qu'ils avaient nourris dans leur jeunesse étaient loin, très loin de s'être réalisés. Ils étaient mariés, trompés, déçus, et avaient chacun un début d'ulcère à l'estomac et bien d'autres soucis quotidiens.
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Dans la journée, Naska et Jermakki parcoururent trente bons kilomètres. Le pas de la vieille Skolte s’était fait court. En moyenne, elle avançait de cinquante-cinq centimètres par enjambée. Ce jour-là, la vieille fit plus d’un demi-million de pas. Et le chat ! la foulée de Jermakki faisait aux plus dix centimètres, la pauvre bête du faire plus de trois millions de pas… et comme les chats ont deux fois plus de pieds que les Skolts, le matou fatigué dut poser la patte six millions de fois. Pas étonnant qu’il n’eut pas envie de ronronner. Mais in ne voyait toujours pas Sevettijärvi à l’horizon.
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Les plus redoutables ennemis des Finlandais sont la mélancolie, la tristesse, l'apathie.
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Pleure plus vite, la communication est assez chère comme ça.
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La société finlan­daise et ses crian­tes inéga­li­tés nour­ris­saient leur amer­tume. Comment admet­tre, par exem­ple, que la pension de Linnea Ravaska attei­gne cinq mille marks ? Le seul et unique mérite de cette vieille toupie avait été de vivre avec son crou­lant de colo­nel. La pension de Kake (le neveu) ne repré­sen­tait qu’une infime frac­tion de celle de sa tante. Et il croyait savoir que certains veinards dans ce pays, pouvaient toucher jusqu’à dix mille marks et plus ? Qu’avait-il donc fait pour être condamné à un sort aussi mina­ble ? Rien. L’écart était encore plus abys­sal si l’on compa­rait sa situa­tion et son mode de vie à ceux de Linnea. De quel droit une frugale petite vieille percevait-​elle plus du double de la pension d’un mâle vigou­reux qui dépen­sait pour se nour­rir plusieurs fois autant qu’une maigre veuve ? Sans parler de ses autres dépen­ses : il n’était pas assez caco­chyme pour vivo­ter heureux au coin du feu dans une métai­rie perdue au fin fond de la brousse. Pour un jeune homme écla­tant de santé, vivre en ville reve­nait horri­ble­ment cher, avec les inévi­ta­bles voya­ges, les nuits à droite et à gauche. Il devait aussi déjeu­ner et dîner au restau­rant, puisqu’il n’avait pas de domi­cile conve­na­ble, et encore moins de femme pour lui faire la cuisine. Linnea pouvait faire en chemise de nuit, si elle voulait, l’aller retour entre sa ferme et l’épicerie de Harmisto, mais à Helsinski c’était autre chose, s’habiller coûtait une fortune. Quant à s’offrir des ciga­ret­tes et de l’alcool, il ne fallait pas y songer. La dispro­por­tion des dépen­ses et des reve­nus de la colo­nelle et de son neveu était verti­gi­neuse.
Et si, poussé par le besoin, on se trou­vait contraint de voler un peu pour mettre du beurre dans les épinards, on vous collait les flics aux fesses. La Finlande était un état poli­cier. L’action sociale y était digne du Moyen Âge .
Selon Perti Lahtela (le copain du neveu), la respon­sa­bi­lité de cette triste situa­tion incom­bait aux hommes poli­ti­ques, et en parti­cu­lier aux commu­nis­tes. C’étaient eux qui étaient au pouvoir quand ces misé­ra­bles lois socia­les avaient été votées. Or les cocos appar­te­naient à la classe ouvrière, et tout le monde savait quel­les maigres paies touchaient les prolos . N’ayant aucune idée de ce qu’était un revenu correct, ils avaient fixé les pensions au niveau de leurs salai­res. C’était pour cette raison que lui-​même votait toujours à droite.
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Ils avaient pourtant un ennemi plus impitoyable que l'ancien assaillant soviétique : l'humanité entière, le monde, la vie.
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Les hommes buvaient de la bière légère. Le lièvre les intéressait beaucoup, ils posèrent des questions. Ils cherchèrent à savoir quel âge il pouvait bien avoir. L'un des hommes raconta qu'avant de faire les foins il parcourait toujours les laîches en criant pour que les levrauts cachés dans les herbes se sauvent.
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Il était fatigué, défait, abattu par la vie. Les rides de son visages et les cheveux clairsemés de son crâne témoignaient, pathétiques, de sa déroute face à la dureté et à la brièveté de l'existence.
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" Et comment comptes-tu t'arranger ici ?" demanda le major Remes. En homme pratique, il voyait que le conservateur adjoint Asikainen était incapable de se débrouiller longtemps dans ces terres à lichen. "C'est bien le problème...j'avais pensé engager un vieux Lapon quelconque, comme guide. Il doit bien y en avoir, par ici ? Il pourrait attraper du gibier, et il faudrait construire un genre de tipi. J'ai de l'argent, maintenant que ma tante est morte. J'ai entendu dire qu'ici, dans le Nord, il y avait beaucoup de chômeurs qui cherchaient du travail."
Le major Remes se dit que le pauvre garçon était parti bien à la légère étudier les lichens en Laponie.
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Il semblait en outre assez déraisonnable d'acheter quoi que ce soit de très précieux et durable à un homme qui risquait de mourir bientôt de vieillesse.
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Heureusement, les anges sont invisibles, et leurs paroles, même inconvenantes, inaudibles aux oreilles humaines.
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Jalmari Jyllänketo était un homme de terrain, âgé d'une quarantaine d'années. Avec son mètre soixante-dix-huit, ses quatre-vingt-dix kilos et ses cheveux blonds, il avait tout du Finlandais moyen - avantage utile quand il s'agissait de mener de discrètes investigations dans le pays. Pour un policier, il était d'un caractère plutôt accommodant et observait volontiers les gens, les choses et la vie. Il procédait sans états d'âme aux arrestations et prenait même un certain plaisir, proche de l'ivresse de la chasse, à dire « suivez-mo i» aux individus suspectés de haute trahison.
Jyllänketo était venu de Helsinki pour enquêter sur le domaine de l'Étang aux Rennes, où l'on pratiquait la culture biologique d'herbes aromatiques. Au fil des ans, toutes sortes de rumeurs étaient parvenues aux oreilles de la Sécurité nationale. Les dénonciateurs prétendaient que des gens avaient disparu sur les terres de l'exploitation.
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Belle bâtisse ! L'inspecteur principal de la Sécurité nationale finlandaise Jalmari Jyllänketo laissa courir son regard sur le fier kolkhoze de l'Étang aux Rennes, construit dans les années cinquante dans le canton lapon de Turtola. Le bâtiment principal, haut de deux étages, long de trente mètres et large de près de quinze, était peint en rouge comme toute Maison du Prolétariat. Les cornières et les encadrements de fenêtre étaient blancs, les portes noires.
La construction se dressait sur une petite éminence sablonneuse plantée de grands pins. La cour, à l'arrière, était entourée de plusieurs autres bâtiments, dont de vastes hangars et une rangée de logements de plain-pied, en partie dissimulée par un bosquet. Un peu à l'écart, un chien de chasse à l'ours au pelage noir aboyait furieusement, perché sur le toit de sa niche rouge. Il sauta de son observatoire et fit mine d'attaquer le visiteur, ne s'arrêtant, l'air féroce, que juste avant d'être étranglé par sa laisse.
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Dans la cave, Huuskonen tourna la manivelle du diesel à la force du poignet tandis que l’agent de maintenance réglait les compteurs ; le moteur toussa et s’alluma, un courant salvateur circula dans le réseau électrique de l’hôpital, le respirateur se réactiva et l’on put remettre son masque à oxygène à l’inséminateur retraité moribond Yrjänä Tisuri. L’infirmière en nage alla s’écrouler dans la salle de repos, les mains crispées sur la poitrine. « Le métier de soignant est parfois rude », haleta-t-elle.
Le pasteur Oskar Huuskonen repartit vers l’église. Les abords de la station électrique grouillaient de monde. Les corps de l’organisatrice de banquets et de l’ourse avaient été descendus du pylône à haute tension par la grande échelle des pompiers. Astrid Sahari avait été recouverte d’une couverture, mais le cadavre de l’animal gisait tel quel sur la pelouse. Il flottait dans les airs une odeur de viande brûlée.
On avait trouvé dans un sapin voisin deux oursons apeurés que l’on avait attrapés et enfermés dans la resserre. Il y régnait un désordre épouvantable, signe certain que des courtes queues s’en étaient donné à cœur joie.
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Quand une chamane entre en transe sur une mer en furie, le monde est pris de vertige. Les mouettes heurtent les vagues et les sternes sanglotent.
En cette venteuse journée d'automne de 1917, la harengère, accoucheuse et devineresse Linnea Lindeman relevait ses nasses dans la baie de Botnie. Avec ses trois verveux et sa chaloupe phoquière de trente pieds, elle pêchait en général sur les hauts-fonds de Trullögrundet, à six milles au nord d'Ykspihlaja. Elle avait pris la mer de bon matin. Au fil de la journée, le vent avait forci, mais Linnea n'avait pas peur du gros temps, elle aimait les puissantes tempêtes d'équinoxe. Sur le chemin du retour, elle posa les rames et laissa sa barque dériver vers son port d'attache, vent en poupe, sur les vagues crêtées d'écume.
Soudain son corps robuste fut pris de tremblements. Elle ferma les yeux et entra en contact avec la face cachée de la réalité. Telle la lumière d'un phare, son esprit balaya l'étrange océan secret de la clairvoyance. Une certitude la frappa, issue des hauteurs insondables du ciel, jaillie des nuées d'orage sous les traits d'une orfraie, d'un immense aigle de mer bicéphale ! L'oiseau était porteur d'un envoûtant message, avec deux dates précises. Le 8 janvier suivant, Linnea aiderait à mettre au monde un garçon. Et ce garçon ne mourrait qu'à l'été 1990. Quand une chamane s'endort, son cerveau reste en éveil.
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Il me semble que cette île serait un endroit idéal pour passer agréablement les années de vie qui nous restent. Il déclara qu'il ne comprenait pas pourquoi nous tenions tant que ça à retourner dans un monde déchiré par les guerres, pour payer des impôts, acheter des produits coûteux et superflus, avoir un cancer du poumon ou quelque autre maladie, écouter les jérémiades continuelles de nos épouses au sujet de leurs jambes enflées et de la laverie toujours bondée (p154)
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L'argent des riches est plus efficace que celui des pauvres, qui permet rarement de résoudre quoi que ce soit. (page 70)
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