Citations de Astrid Lindgren (87)
Les yeux de Karlsson se mirent à pétiller.
- Tu as beaucoup de chance, déclara-t-il. Le meilleur dompteur de bourriques du monde, tu sais qui c’est ?
- Impossible de te dire à quel point je me suis amusé, répondit Karlsson en mâchant goulûment une saucisse. Je ne vais donc pas te le dire.
- Moi aussi je me suis bien amusé, rétorqua Petit-Frère qui avait envie de raconter ses vacances à Karlsson. Elle est tellement gentille, ma grand-mère. Et tu n’imagines pas à quel point elle a été heureuse de me voir ! Elle m’a embrassé tellement fort…
- Pourquoi ?
- Parce qu’elle m’aime.
Karlsson arrêta de mâcher.
- Tu crois peut-être que ma grand-mère ne m’aime pas ? Tu crois peut-être qu’elle ne m’a pas embrassé tellement fort qu’elle a failli m’étouffer, parce qu’elle m’aimait ? Je vais te dire une chose : ma grand-mère a des petites mains de fer. Si elle m’avait aimé quelques centaines de grammes de plus, elle aurait mis fin à mes jours.
- Ah bon ? Alors, dans ce cas, elle embrasse vraiment très fort ta grand-mère, admit Petit-Frère.
Bien que les embrassades de sa propre grand-mère ne soient pas comparables à celles de la grand-mère de Karlsson, Petit-Frère savait qu’elle aimait son petit-ils. Il s’efforça de bien expliquer ça à Karlsson.
- Mais parfois, elle m’énerve, ajouta-t-il après un moment de réflexion. Elle n’arrêta pas de me dire de changer de chaussettes, de ne pas me battre avec Lars Jansson et plein d’autres trucs comme ça.
L’assiette étant vide, Karlsson la jeta par terre.
- Tu crois peut-être que ma grand-mère ne me répète pas tout le temps la même chose ! Tu crois peut-être qu’elle ne met pas son réveil à sonner à cinq heures du matin pour avoir le temps de me répéter que je dois changer de chaussettes et qu’il ne faut pas que je me batte avec Lars Jansson ?
- Toi aussi, tu connais Lars Jansson ? s’étonna Petit-Frère.
- Non ! Heureusement !
- Mais alors, pourquoi ta grand-mère…
- Parce qu’il n’y a personne au monde qui rabâche autant qu’elle. Tu vas peut-être finir par te mettre ça dans le crâne ! Toi qui connais Lars Jansson, comment peux-tu avoir le culot de dire que c’est ta grand)mère qui rabâche le plus ? Personne n’arrive à la cheville de ma grand-mère qui est capable de répéter toute une journée que je ne dois pas me battre avec Lars Jansson alors que je ne le connais même pas ! Et, entre nous, j’espère bien ne jamais le connaître !
Pourquoi fallait-il que son père soit excessif en toute chose ?
Qu'il soit gai , mécontent ou triste, c'était pareil.
A lui seul , il déployait autant de violence que toute une bande de brigands.
À Lonneberg, en Suède, il y a de cela assez longtemps, vivait un petit garçon qu'on appelait Zozo. Ce n'était pas là bien sûr son véritable nom. Ses parents l'avaient en réalité baptisé Émil. Mais comme il zozotait légèrement, on l'avait surnommé Zozo et cela lui était resté.
- Mais que peut-on en faire?
- Plein de choses. On peut y mettre des gâteaux, par exemple. Ça fera une magnifique Boîte à Gâteaux. On peut aussi ne rien y mettre du tout. Ça fera alors une Boîte Sans Gâteaux. C'est beaucoup moins bien, forcément.
- Mais que peut-on en faire?
- Plein de choses. On peut y mettre des gâteaux, par exemple. Ça fera une magnifique Boîte à Gâteaux. On peut aussi ne rien y mettre du tout. Ça fera alors une Boîte Sans Gâteaux. C'est beaucoup moins bien, forcément.
Si vous rentrez chez vous maintenant, vous pourrez revenir demain matin, dit Fifi. Car si vous ne partez pas, vous ne pourrez pas revenir non plus. Et ça serait vraiment dommage.
"il n'est rien de plus triste que le souvenir d'un instant de bonheur"
Elle avait un frère qui l’attendait, qui espérait la voir arriver. » (p. 127)
Tatie Kajsa a dit :
- Voyons, mon petit Totte, tu n'as pourtant jamais peur du noir quand tu es à la maison.
Lotta a répondu :
- Mais enfin, tatie Kajsa, tu comprends bien que le noir de chez soi, on le connait. Le noir de mamie, par contre, il n'est pas habitué.
- Tu ne peux pas envoyer tes enfants dans le Pacifique avec Fifi Brindacier !
- Et pourquoi pas ? Fifi ne se conduit peut-être pas toujours comme il faut, mais elle a un cœur d'or.
Tous les fantômes habitent dans mon grenier. Et inutile de leur demander de partir. Mais ils ne sont pas méchants. Ils te pincent juste de temps en temps au bras, ça te fait un gros bleu, c'est tout. Et puis, ils hurlent et jouent aux quilles avec leur tête.
Les gens ont le droit de vivre où ils veulent !
Quelle est cette mystérieuse chose qui vole au-dessus de Stockholm ? D’après des témoins, un petit Tonneau volant particulièrement bruyant, ou un objet volant y ressemblant, a à plusieurs reprises été aperçu au-dessus des immeubles du quartier de Vasastan. La Direction générale de l’aviation civile n’est pas au courant de ce trafic aérien anormal, et pense qu’il pourrait s’agir d’un redoutable espion étranger qui surveillerait notre ville. Il est d’une importance capitale que la nature de ce phénomène soit tirée au clair et que l’objet volant soit capturé.
Le printemps éclata comme un cri de joie au-dessus des forêts qui entouraient le château de Mattis.
La neige fondue ruisselait sur les flancs de la montagne, avant de se mêler aux flots de la rivière. Et la rivière, gagnée par toute une ivresse printanière, rugissait, écumait et chantait un hymne endiablé au printemps, dans le tumulte des torrents.
"Vous ne savez pas vous ce que c'est que d'avoir des enfants !
Vous ne savez pas ce que c'est que de perdre son agneau le plus cher!"
Et il se tut. Tout à coup il venait de se rappeler que les brebis avaient eu des petits au printemps.
Et, qu'étaient-ils devenus ces agneaux ?
Des gigots, pour la plupart !
On ne se vente que sur le chemin du retour!
Même à l’automne, la forêt était agréable. La mousse des sous-bois était verte et douce sous les pieds de Ronya. Ça sentait bon l’automne et l’humidité faisait briller les feuilles des arbres. Il pleuvait souvent. Ronya aimait s’accroupir sous un sapin touffu pour écouter le bruit régulier des gouttes de pluie. Lorsqu’il y avait une grosse averse, la forêt tout entière bruissait et Ronya adorait ça.
La forêt entière semblait s’être endormie. En fait, elle s’éveillait tout doucement à la vie crépusculaire. Tous les génies de l’ombre se mirent maintenant à bouger, à ramper et à se faufiler partout dans le sous-bois bruissant. Des pataudgrins batifolaient entre les arbres, des trolls des ténèbres se glissaient derrière les pierres et des bandes de nains gris sortaient péniblement de leurs cachettes en sifflant pour effrayer ceux qu’ils rencontraient sur leur chemin. Et de leurs montagnes descendaient les sylves griffues, les plus cruels et les plus fous de tous les êtres de la forêt. Leurs silhouettes noires se détachaient sur le ciel limpide.
Il contemplait avec ravissement ses yeux sombres et purs, sa petite bouche, ses touffes de cheveux noirs et ses mains délicates. Il dit d’une voix vibrante d’amour : “Mon enfant, tu tiens déjà mon cœur de brigand entre tes petites mains. Je n’y comprends rien, mais c’est comme ça”.