Personne ne croyait Petit-Frère quand il parlait de Karlsson et maintenant, il faut se rendre à l'évidence, Karlsson existait bel et bien. le père décide qu'il est mieux de taire son existence. Mais quand les parents et frère et soeur désertent en même temps, par coïncidence, l'appartement en laissant Petit-Frère et Mlle Bouc, la situation devient chaude...
Encore un épisode de ce drôle de Karlsson, moitié enfant moitié adulte, moitié humain moitié ??... Un être indéfinissable qui a un caractère bien à lui et gourmand, c'est sûr ! Pas sûre pourtant de le vouloir comme copain, il est assez étrange et pourtant, Petit-Frère l'aime bien ! On esquisse quand même quelques sourires.
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Tome 2 d'un grand classique méconnu en France, à faire découvrir à vos enfants!
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- Impossible de te dire à quel point je me suis amusé, répondit Karlsson en mâchant goulûment une saucisse. Je ne vais donc pas te le dire.
- Moi aussi je me suis bien amusé, rétorqua Petit-Frère qui avait envie de raconter ses vacances à Karlsson. Elle est tellement gentille, ma grand-mère. Et tu n’imagines pas à quel point elle a été heureuse de me voir ! Elle m’a embrassé tellement fort…
- Pourquoi ?
- Parce qu’elle m’aime.
Karlsson arrêta de mâcher.
- Tu crois peut-être que ma grand-mère ne m’aime pas ? Tu crois peut-être qu’elle ne m’a pas embrassé tellement fort qu’elle a failli m’étouffer, parce qu’elle m’aimait ? Je vais te dire une chose : ma grand-mère a des petites mains de fer. Si elle m’avait aimé quelques centaines de grammes de plus, elle aurait mis fin à mes jours.
- Ah bon ? Alors, dans ce cas, elle embrasse vraiment très fort ta grand-mère, admit Petit-Frère.
Bien que les embrassades de sa propre grand-mère ne soient pas comparables à celles de la grand-mère de Karlsson, Petit-Frère savait qu’elle aimait son petit-ils. Il s’efforça de bien expliquer ça à Karlsson.
- Mais parfois, elle m’énerve, ajouta-t-il après un moment de réflexion. Elle n’arrêta pas de me dire de changer de chaussettes, de ne pas me battre avec Lars Jansson et plein d’autres trucs comme ça.
L’assiette étant vide, Karlsson la jeta par terre.
- Tu crois peut-être que ma grand-mère ne me répète pas tout le temps la même chose ! Tu crois peut-être qu’elle ne met pas son réveil à sonner à cinq heures du matin pour avoir le temps de me répéter que je dois changer de chaussettes et qu’il ne faut pas que je me batte avec Lars Jansson ?
- Toi aussi, tu connais Lars Jansson ? s’étonna Petit-Frère.
- Non ! Heureusement !
- Mais alors, pourquoi ta grand-mère…
- Parce qu’il n’y a personne au monde qui rabâche autant qu’elle. Tu vas peut-être finir par te mettre ça dans le crâne ! Toi qui connais Lars Jansson, comment peux-tu avoir le culot de dire que c’est ta grand)mère qui rabâche le plus ? Personne n’arrive à la cheville de ma grand-mère qui est capable de répéter toute une journée que je ne dois pas me battre avec Lars Jansson alors que je ne le connais même pas ! Et, entre nous, j’espère bien ne jamais le connaître !
- Vous devriez avoir honte ! Il y a des milliers de gosses dans le monde qui paieraient cher pour manger un plat comme celui-là.
Karlsson sortit alors un bloc-notes et un crayon de sa poche.
- Pourrais-tu me donner le nom de deux d’entre eux ? demanda-t-il.
Les yeux de Karlsson se mirent à pétiller.
- Tu as beaucoup de chance, déclara-t-il. Le meilleur dompteur de bourriques du monde, tu sais qui c’est ?
Retour dans le petit monde de Jefferson pour un polar entre amis. Conteur hors pair, Jean-Claude Mourlevat, Prix Astrid Lindgren 2021, nous emporte dans une aventure trépidante, où la drôlerie n'exclut ni la tendresse, ni l'importance des sujets.