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Critiques de Balli Kaur Jaswal (140)
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Ce roman nous emmène dans la communauté penjâbie sikhe de Londres. L'héroïne Nikki est une jeune femme qui cherche sa voie et qui ne comprend pas que sa sœur aînée puisse rechercher un mariage arrangé. L'histoire est complexe mais elle interpelle notamment sur la place des femmes dans un pays dont elles ne parlent ni n'écrivent la langue -la France est bien placée pour se poser les questions soulevées dans ce livre.

Les cours de Nikki s'adressent à des veuves qui doivent désormais s'occuper seules de leurs papiers, de leurs impôts, les "invisibles", contrairement aux autres femmes surveillées de près par des "Frères", prêts à les reprendre à la moindre incartade - et le terme reprendre n'est pas seulement à prendre ici au second degré. Nikki dont la famille s'était éloignée du quartier de Southall découvre peu à peu toutes les couches de cette communauté à laquelle elle se sent appartenir mais dont elle pensait s'être éloignée définitivement. Elle découvre aussi la force de la parole chez ses femmes, qui se dévoilent intimement les unes aux autres et qui reprennent peu à peu conscience de leur propre valeur.

C'est un roman passionnant.
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Un beau voyage en Inde avec les trois soeurs Shergill, loin très loin de la carte postale touristique, j'ai appris énormément sur les difficultés des filles et des femmes à habiter, vivre et s'épanouir dans le pays.

La construction du roman m'a plu car les découvertes sur les soeurs sont réparties tout au long de la lecture, on ne s'ennuie jamais.

Une lecture instructive et touchante.

Merci
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

A la mort de leur mère, Rajni, Jezmeen et Shirina, trois soeurs anglaises que tout oppose, vont devoir contre mauvaise fortune bon coeur faire un pèlerinage en Inde, lieu de naissance de leurs parents, pour laisser les cendres de la défunte dans le Gange. Mais, comme l'on peut s'y attendre dès les premières pages du roman, le pèlerinage ne se passera pas du tout comme prévu.



Comme l'indique la quatrième de couverture, oui, j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'un Darjeeling Limited au féminin dans ce roman, autant dans les situations rocambolesques décrites que dans la relation entretenue, plus que conflictuelle au départ, entre les trois soeurs, ou encore dans l'atmosphère parfois onirique qui se dégage de certaines descriptions de lieux.



Mais, et c'est ce que j'ai le plus aimé, ce roman va malgré tout beaucoup plus loin puisque, derrière une apparence de frivolité que semble prendre par endroits ce pèlerinage sororal, apparaît finalement une description sans concession, non seulement de la condition féminine en Inde, mais aussi de celle de toutes les indiennes qui sont nées à l'étranger et qui sont tiraillées entre traditions et occidentalisme, parfois jusqu'à accepter le pire. Condition qui va justement, contre toute attente, réunir nos trois soeurs et les faire se découvrir autrement, au-delà de leurs différences.



Une lecture qui fut donc agréable, surprenante en ce que je m'attendais à quelque chose de bien plus léger – ce n'est pas spécialement mon genre -, sans pour autant être inoubliable, malgré la teneur sociétale sur la condition des femmes indiennes que j'ai trouvé très intéressante.



Je remercie les éditions Belfond et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Comme souvent, quand je sollicite un partenariat, c’est la couverture qui m’a attiré, et franchement, je la trouve toujours magnifique. Bravo à la personne qui l’a conçu, et bravo aussi à Laura Vaz, la traductrice. Ils ne sont jamais trop cités.

Nous suivons le voyage des trois soeurs en Inde. Ne sortez pas les violons tout de suite : ce ne sont pas trois soeurs que la vie a séparé, ce sont trois soeurs qui ont eu une enfance différente, parce qu’elles n’occupaient pas la même place dans la fratrie. Rajni est l’aînée. Elle a eu la chance de bien connaître son père, décédé parce qu’il n’a pas pris au sérieux l’accident dont il a été victime, elle a connu sa mère différente, sans les soucis que l’éducation de trois filles, seules, lui causaient. Elle a aussi longtemps été fille unique, parce que ses parents ont eu du mal à concevoir un deuxième enfant.

Jezmeen, elle, est la soeur du milieu, celle qui se dispute toujours avec sa soeur aînée – parce qu’elle est sa soeur aînée, et parce que, suite à un voyage en Inde avec sa mère, après le décès de leur père, Rajni est devenue raisonnable, une seconde mère en quelque sorte. Et Jezmeen, qui ne connaissait pas sa soeur sous ce jour, n’a pas vraiment supporter. Depuis, rien n’a vraiment changé entre elles. Rajni est devenue la mère raisonnable d’un ado qui ne l’est pas à ses yeux (elle n’a pas pu avoir d’autres enfants), Jezmeen tente de percer en tant qu’actrice, et sa mère de lui répéter jusqu’au bout qu’il faut qu’elle change de voie.

Jusqu’au bout. Ce qui les réunit aujourd’hui est une promesse faite à leur mère, sur son lit de mort : effectuer un périple en Inde et disperser ses cendres. L’objectif est de suivre les instructions, très précises, de leur mère, qui voulait sans doute les faire s’entendre à nouveau, se réconcilier, les réconcilier avec leur pays, par delà sa mort.

Je n’ai pas oublié la plus jeune des soeurs, celle qui, silencieuse, assistait aux disputes entre ses aînées, et faisait tout pour passer inaperçue, c’est à dire correspondre aux attentes de sa mère. Elle a même, comme beaucoup de jeunes indiennes, rencontré son mari sur un site de rencontres, un site de « mariage arrangé ». Elle a tout quitté pour lui, et vit désormais en Australie avec mari et belle-mère. Oui, tout va bien, tout va très bien, c’est du moins ce que pensent ses soeurs, c’est ce que Shirina veut croire.

Chacune a une bonne dose de secrets, de faits qu’elles ne veulent surtout pas révéler aux autres – et quand, comme Shirina, vous êtes habitués à distiller une image sereine et à ne jamais être questionnée, il est facile de dissimuler. Rajni met tout en oeuvre pour suivre le parcours, Jezmeen met tout en oeuvre pour suivre son instinct, et leur duo fait des étincelles. Il en fait aussi parce que l’on est en Inde, et les trois femmes ont beau être anglaises, être des touristes, elles n’en sont pas moins d’origine indienne, elles n’en sont pas moins femmes, et au fur et à mesure de leurs parcours, elles ne peuvent que constater qu’être une femme, en Inde, c’est être vulnérable, c’est ne pas avoir les armes ou les appuis nécessaires pour lutter. Manifester pour ses droits en Inde est aussi montrer à quel point les femmes en ont peu. Être une femme, c’est aussi se sentir coupables : leur mère voulait un garçon, et les trois soeurs, surtout la dernière, ont bien intégré qu’elles n’étaient pas désirées. Certains répondront que l’avortement de foetus féminins est interdit en Inde. Il est des moyens de contourner la loi, surtout quand la pression vient des femmes elles-mêmes. Il est important d’éduquer les filles et les garçons, et ce, dans tous les pays : un retour en arrière est toujours possible, une prise de conscience aussi, heureusement.

Début de la vie, et aussi fin de vie : que désire-t-on pour ses parents, comment veut-on quitter cette vie ? Les trois soeurs n’étaient pas d’accord entre elles, et n’auraient pas le fin mot de l’histoire, juste le rappel qu’il faut profiter des personnes que l’on aime tant qu’elles sont là, et ne pas hésiter à le leur dire, à les regarder, à voir si elles vont bien ou pas. Ne pas vivre les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Nikki vit de petits boulots depuis qu'elle a abandonné ses études de droit. Elle s'était contentée jusque là de travailler dans un bar, mais décide de diversifier ses activités quand elle tombe sur une annonce pour un club d'écriture à Southall. Jeune femme sikhe  émancipée après avoir été élevée par des parents assez traditionnels, elle est bien loin de se douter de l'aventure dans laquelle vont la plonger ces "cours d'écriture". A l'initiative de quelques veuves surprenantes, ce cours d'écriture va devenir un lieu de partage, d'émancipation et de rédemption pour toutes les femmes pendjabies.



Véritable plongée dans le monde coloré de Southall, ce Pendjab miniature reconstitué au cœur de Londres, ce livre est incroyablement dépaysant. J'y ai retrouvé le Londres que je connaissais bien avec ses bars sombres et étouffants et ses métros surpeuplés, et puis j'ai découvert une nouvelle partie de cette ville, un quartier à part où l'Occident n'a pas droit de cité, où la modernité n'a pas encore percé, un lieu où les traditions sont préservées, un lieu où on ne sert que du dahl et des jalebis et où on ne boit que du chai. Au-delà du côté folklorique de ce quartier, l'auteur en fait ressortir les contradictions, les limites et les aberrations. Elle nous fait entrer sans plus de cérémonies dans l'intimité des femmes de la communauté pendjabie, dans leur quotidien de maîtresses de maison au service de leurs maris - et dans la solitude extrême des veuves qui n'ont pas su retenir leurs époux. Chaque instant que Nikki passe en présence de ces femmes ne fait que mettre en valeur leur exclusion, leur immobilité sociale, leur soumission - en comparaison, la jeune fille est incroyablement libre et moderne. C'est un combat constant entre Occident et Orient, entre tradition et modernité, entre hommes et femmes, un combat qui se joue à coups d'histoires érotiques et de rassemblements secrets. 



Entraînée par sa curiosité naturelle, Nikki se pourra pas s'empêcher de s'immiscer dans les histoires sordides de la communauté, ces histoires de jeunes filles sacrifiées pour l'honneur, pour préserver leur famille de l’opprobre. Le club de lecture n'est que la face immergée de l'iceberg, une image simplifiée du carcan imposé aux femmes pendjabies, une façon amusante d'aborder le sujet et d'amener le lecteur à s'intéresser aux drames entraînés par ces traditions ancestrales dépassées. Habilement, l'auteur nous montre les conséquences désastreuses d'une culture aussi inflexible, en alternant humour et faits glaçants, rendant le récit absolument passionnant. 



Une belle lecture, réaliste et décomplexée, intelligente et sensible, avec un message d'avenir pour toutes les femmes en quête d'indépendance.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Avec ce livre au titre aguicheur, Balli Kaur Jaswal parle d’un milieu qu’elle connaît bien : la communauté indienne en Angleterre. Une communauté de déracinés qui vivent dans un quartier de Londres et continuent de faire vivre leur culture , leur religion et leurs traditions familiales. Mais la nouvelle génération à laquelle appartient Nikki doit jongler entre tradition et modernité. C'est d'autant plus difficile que les jeunes filles sont élevées dans le culte de la famille et qu'elles craignent de décevoir les parents. La pression est d'autant plus forte, surtout que sont apparus des gardiens de la tradition, les Frères qui règnent par la menace et la terreur.



Pourtant Nikki va découvrir que derrière les convenances et les règles, les femmes sont capables d'être libres, drôles, fantaisistes et subversives. Sous prétexte d'apprendre l'anglais, elles créent le club des veuves et inventent des histoires érotiques qui vont émoustiller le quartier et réconcilier des couples fatigués.

Par ailleurs, Nikki va mener l'enquête sur la mort de Maja, une jeune femme qui se serait immolée par le feu. Mais qui pourrait avoir été victime de ceux qui veulent soumettre les femmes par des mariages arrangés.



Avec un ton qui ressemble visiblement à du roman feel-good, ce livre plaisant a le mérite d'évoquer le sort des femmes soumises dans une communauté qui ne leur accorde aucune liberté.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

J'avoue avoir choisi ce livre uniquement à cause de son titre. Pourtant même si dans l'ensemble il s'agit d'un livre léger, les sujets qui y sont développés y sont assez profonds. Une jeune fille indienne croit s'engager à animer un atelier d'écriture alors qu'en fait il s'agit d'un cours d'alphabétisation. Lorsqu'on imagine l'Angleterre et sa communauté indienne, on ne pense pas forcément que la condition féminine y est difficile, et pourtant ce cours va devenir un endroit où les langues se délient et où sous couvert de sérieux et d'apprentissage, les femmes vont pouvoir échapper aux diktats des hommes de leur entourage. Une sorte de soupape de sécurité, où tout d'abord les femmes s'amuseront en parlant de ce qui est interdit ailleurs: le sexe, mais petit à petit des problèmes plus profonds seront soulevés, les mariages "arrangés", les violences subies, les envies d'émancipation... Pour la jeune femme qui leur sert d'enseignante, émancipée des règles de son quartier, rejetant les traditions familiales, ne comprenant pas sa sœur qui s'y soumet de son plein gré, ce sera l'occasion de renouer avec sa culture, de comprendre pourquoi et comment certaines femmes choisissent de suivre la voix qu'on leur impose mais aussi de tenter de faire évoluer les mentalités. et puis surtout de rendre justice à une jeune fille qui souhaitait vivre à l'européenne mais qui n'a pas eu autant de chance qu'elle.

Un roman que j'ai trouvé touchant, facile à lire, bourré d'humour et qui permet de prendre conscience de toutes ces choses à changer pour faire évoluer les mentalités au sujet des femmes, à commencer par les femmes elles-même!

#ChallengePlumesFéminines2019

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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Le moins que l'on puisse dire sur ce roman, c'est qu'il a un titre qui attire l'oeil... Mais ne vous laissez pas berner, ce livre n'a rien de rien de vulgaire, au plus, il est coquin... Mais c'est d'abord et avant tout un roman sur le choc des cultures... Nikki, à peine 22 ans, jeune anglaise d'origine indienne a décidé de s'affranchir de ses parents, au grand malheur de ceux-ci. Elle quitte le quartier, pour aller vivre au dessus d'un bar, laisse tomber ses études de droit pour trouver un sens à sa vie... Elle ne fréquente la quartier de temps que pour aller porter une annonce de sa soeur, qui cherche désespérément un mari. Au bout de ses ressources financières, Nikki répondra présente à une petite annonce mise sur le babillard du temple : on cherche quelqu'un pour animer un groupe d'écriture à des femmes. Un beau prétexte pour briser l'interdit, pour parler de la place de la femme dans la société indienne, pour faire comprendre également les coutumes aux occidentaux. Un beau roman sur la vie, sur les moeurs, sur l'amitié. Une très bonne lecture.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Je souhaite vivement remercier les éditions Belfond et plus particulièrement, Carine Verschaeve de m’avoir offert l’opportunité de participer au Book Club Le Cercle Belfond ce 8 juillet. Ce fût mon premier book club mais j’espère, pas mon dernier. J’ai réellement apprécié ce moment de partage avec d’autres lectrices. Il m’a permis de réaborder certains aspects du livre différemment car chaque lectrice se forge sa propre opinion de l’histoire. Ce fut enrichissant de partager cette expérience autour d’un si chouette livre, qui est un de mes coups de cœur de l’année.



On y découvre Nikki, jeune femme sikh de Londres dont la vie professionnelle est au point mort depuis l’arrêt de ses études de droit, au grand dam de ses parents. Venant d’une communauté encore très traditionnaliste dans ses valeurs, Nikki détonne par ses choix féministes et son indépendance. Alors que sa sœur Mindi cherche désespérément un mariage arrangé, Nikki découvre au temple, une offre d’emploi pour ce qu’elle croit être, un cours d’écriture. Et si c’était enfin l’occasion de changer de vie pour elle ? Que va-t-elle réellement découvrir avec ses nouvelles élèves ?



Je n’en dirai pas plus car ce livre offre de nombreuses surprises que j’ai apprécié découvrir au fil des pages. En plus de ces surprises, on se plonge dans un roman engagé, dans lequel on découvre la communauté penjabie de Londres et sa confrontation perpétuelle entre les valeurs traditionnelles et l’envie de liberté de ses membres (surtout, féminines).



C’est vrai que j’ai parfois été estomaquée par la façon dont ces femmes avaient de réagir face aux décisions de leurs époux, face à la violence physique et/ou verbale dont elles étaient victimes, surtout qu’en soit Londres est si proche de nous. Mais les poids des valeurs parfois rétrogrades et de la tradition sont tellement lourds que cette vie dans une capitale « européenne » ne s’écarte que très peu de celle au pays. Honneur et importance de la famille sont indissociables, malgré parfois le caractère rétrograde que cela peut faire peser sur des jeunes filles qui ne souhaitent vivre que comme les autres.



Les personnages sont particulièrement attachants dans ce livre et il me fut difficile de les quitter. Ne vous effrayez pas des prénoms indiens, car l’auteure saura vous les décrire et les forger dans l’histoire de telle façon que vous pourrez les visualiser mentalement au fil du récit.



Comme vous pouvez le constater, j’ai vraiment aimé cette histoire aux senteurs si chaudes et orientales. Derrière ce titre assez « loufoque », les thèmes sont forts et encore si présents quotidiennement : la place de la femme dans la société ; le combat que certaines femmes mènent face à une société si patriarcale et machiste parfois ; le fait que pour certains, la vie d’une fille/femme vaut moins que celle d’un homme, les crimes d’honneur, …. Même si ces thèmes durs font encore échos à l’actualité, Balli Kaur Jaswal a su saupoudrer son récit d’un humour caustique et d’une tendresse si attachante.



Je ne peux donc que vous conseillez de choisir ce livre pour le mettre dans vos valises cet été. Loin du livre feel-good simpliste qu’on pourrait supposer par ce titre à rallonge et léger, il vous occasionnera, j’en suis certaine, un réel coup de cœur assuré !
Lien : http://musemaniasbooks.blogs..
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Nikki est une jeune femme d'une vingtaine d'année. Ayant abandonnée ses études de droit, elle travaille dans un pub en tentant de savoir vers quelle voie se diriger. Cette liberté et cette émancipation surprend sa famille, étant donné qu'elle est de religion sikhe. La jeune femme doit donc composer à la fois avec ses envies de liberté, mais aussi l'éducation qu'elle a reçu et les attentes de sa famille.

Un beau jour, pour rendre service, elle va déposer une annonce au temple de Southall car sa sœur souhaite faire un mariage arrangé. Là-bas, Nikki tombe sur une annonce : on cherche une enseignante pour donner des cours d'écriture créative à des femmes Siks. Elle saute sur l'occasion et y est embauchée. Sauf, qu'une fois arrivé là-bas, elle se rend compte que c'est pour donner en réalité des cours d'écriture à des femmes analphabètes et mal-à-l'aise avec l'anglais...

Faisant mauvaise fortune bon cœur, Nikki commence à donner ces cours et – de fil en aiguille – ces femmes vont se révéler, lui faire confiance, et vont commencer à partager des histoires. Des histoires sur elles, mais surtout des histoires érotiques et amoureuses. Car il ne sera pas dit qu'on ne peut pas être veuve ou de religion sikhe et ne pas apprécier l'érotisme !

Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique est un livre qui me tentait énormément, déjà à cause du titre qui interpelle mais surtout à cause du résumé. Et, après lecture, je ne suis pas du tout déçue !

Dans ce livre, nous avons affaire à une belle brochette de personnages, à commencer par Nikki, une jeune femme indienne qui vit à la façon anglaise et qui se sent en décalage avec son peuple ; mais aussi sa mère et sa sœur ; les femmes qui font partie du club d'écriture... C'était un roman qui tourne autour des femmes, féministe, et qui est très délicat et très bien traité. Le roman se passe au Nord de Londres, dans la communauté Indienne. C'est donc à la fois familier et dépaysant, j'ai appris énormément de choses, sur leurs coutumes, leur religion, leurs manières de vivre... C'est palpitant ! Et lorsqu'on découvrir ces veuves, on a droit à toutes sortes d'histoires : comment elles en sont arrivées là, comment elles vivent, ce qu'elles souhaitent. La plupart ont eu une vie assez dure, et leur rapport aux hommes est très différents de notre culture. Mais, peu à peu, elles vont se libérer, libérer leurs voix et leurs envies. Et tout cela est traité avec beaucoup de subtilité et d'humour, on ne tombe jamais dans le vulgaire ou l'irrespectueux, au contraire !



(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Pour respecter les derniers souhaits de leur défunte mère et disperser ses cendres dans une rivière bien précise, trois soeurs sont obligées de se rendre en Inde et de suivre un itinéraire bien précis.

Outre le fait que ce voyage forcé soit un voyage de deuil, on ne peut pas dire que ces retrouvailles entre les soeurs si différentes les unes des autres soit une partie de plaisir.

Trop éloignées mentalement depuis longtemps, elles vont pourtant devoir réapprendre à vivre ensemble en plus ou moins bonne harmonie, et ce n'est pas gagné.

Chacune cache un secret qui la touche et dont elle ne veut pas parler aux autres, par pudeur, par fierté, par habitude.

Ce voyage leur permet et nous permet de découvrir l'Inde vue par des femmes, avec ses coutumes, ses traditions, ses rituels. On sent les épices, on sent la chaleur du soleil, on sent la fraicheur de l'eau, on sent la foule, on sent les embouteillages.

Leur périple va leur permettre de parler, de se disputer, de rire aussi, de s'indigner, de s'aider, de se réaimer.

Les trois soeurs sont à la fois touchantes et agaçantes, on peut se reconnaître par petites touches en chacune d'elles, chacune avec ses qualités et ses défauts. Elles sont à la fois modernes et traditionnelles de part leur double culture qui leur permet de suivre certains rituels sans aucun souci et d'être choquées par les différences entre la terre de leurs parents et le pays où elles ont grandi.



Une lecture bien agréable dont je me souviens encore quelques semaines après avoir fermé le livre, ce qui devient de plus en plus rare. En effet, soit je lis trop et tout s'emmêle dans mon cerveau, soit ma mémoire commence à me faire défaut...

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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

J’ai vraiment adoré ce livre qui est bien plus que ce qu’annonce le titre. C’est un roman féministe, engagé et qui m’a fait ouvrir les yeux sur une communauté que je connais vraiment très mal: la communauté indienne à Londres et plus particulièrement la communauté pendjabe. C’est une communauté très traditionnelle où la place de la femme est assez rétrograde. On la découvre à travers plusieurs points de vue et notamment celui de Nikki, née en Angleterre, son mode de pensée est beaucoup plus occidentalisé mais elle se tient en marge de sa communauté.



Du côté des personnages, j’ai au début eu un peu de mal à repérer qui était qui parmi les veuves mais je m’y suis fait. Ces veuves sont étonnantes et malgré la différence de culture, elles montrent leur féminité et tout simplement leurs envies de femme lorsqu’elles expriment leurs fantasmes. Nikki est un personnage attachant, elle a du caractère même si j’ai trouvé qu’elle se laissait un peu chahuter par les veuves. Mais ça fait plaisir de voir son implication et de la voir s’épanouir. Ce n’est pas un roman exclusivement féminin, mais les femmes ont une belle place.



Du côté de l’histoire, j’ai été surprise de découvrir une intrigue qui va bien au-delà de ce club d’écriture qui devait être un cours d’alphabétisation. C’est l’histoire de toute une communauté, des non-dits et des injustices faites aux femmes mais aussi aux hommes. Je suis vraiment curieuse de savoir ce qui est vrai et ce qui relève de la fiction, mais j’ai malheureusement l’impression que c’est inspiré très fortement de la réalité.



C’est donc un roman qui va bien au-delà de ce qu’annonce le titre qui prête à sourire. Alors oui, nous avons quand même de la littérature érotique qui permet de détendre l’atmosphère et qui personnellement m’a bien fait sourire. Mais l’essentiel est dans le message que fait passer le livre et j’espère vraiment qu’il y a quelque part une Nikki qui aide les femmes à s’émanciper.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

"Le Club des Veuves qui aimaient la littérature érotique" de Balli Kaur Jaswal est une véritable torpille dans ma bibliothèque. Le genre de roman que l'on découvre totalement par hasard et qui nous apporte bien plus que ce que l'on pouvait imaginer. Lu en ENC pour les éditions Nami, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. Le titre me faisait un peu peur...Mettre ensemble veuves et littérature érotique est un sacré défi quand on y pense...Découvrir dès les premières pages que les fameuses veuves étaient d'origine sikh fut pour moi une sorte de cerise sur le gâteau de ma perplexité. Et pourtant, ce roman fut une délicieuse découverte aux ingrédients divers: féminité, culture, mystère, révélation, identité, écriture... Le tout est agréablement saupoudré de curry...euh pardon d'épices piquantes et relevées. En démarrant ma lecture, j'étais à mille lieues de penser que je me retrouverais à Londres, au cœur d'une communauté que je ne connais absolument pas. De par son passé impérial, la Grande-Bretagne accueille une grande communauté des Indes. Balli Kaur Jaswal partage avec nous un univers proche de sa culture. Née à Singapour dans une famille originaire du Pendjab (e.a le Pakistan actuel), la romancière a beaucoup voyagé durant son enfance. Elle s'inspire grandement de la culture pendjabi pour l'écriture de ses romans. "Le club des Veuves" est son troisième roman. Dans ce roman, l'autrice prend pour la première fois Londres et essentiellement le quartier de Southhall où la communauté pendjabi est très développée. Nikki, notre personnage principal, trouve un emploi d'animatrice d'ateliers d'écriture dans un centre culturel sikh. Dès le premier cours, elle réalise que l'organisation d'ateliers d'écriture va être complexe étant donné que la majorité des participantes sont analphabètes. Alors que Nikki souhaite apprendre à écrire à ces femmes, veuves, elle réalise très vite que ces dernières apprécient les échanges et partages d'histoires de leur cru autour de leurs envies et de leurs fantasmes. Difficile au sein d'une communauté où la censure est encore très vivante de maintenir à flot cet atelier et de permettre à ces femmes d'exprimer leurs désirs, leurs rêves et leur sensibilité. De plus, progressivement, Nikki découvre que plusieurs femmes du quartier sont mortes d'avoir rêvé à une émancipation... Au gré de ma lecture, je me suis surprise à m'intéresser au destin de ce groupe de femmes coincées entre tradition et modernité. Leur statut de veuves les rendent intouchables et leur confèrent une certaine liberté. Ce roman plonge le lecteur dans un bain culturel aux notes épicées. Il est le reflet d'une communauté minoritaire en Angleterre. J'ai trouvé intéressant de découvrir le regard et l'intérêt de ces femmes sur la société où elles vivent, en total décalage avec la culture britannique. J'ai aimé accompagner Nikki dans son nouveau métier, dans ses essais et ses erreurs, dans son questionnement aussi et dans la confrontation qu'elle vit entre sa culture familiale et la culture du pays où elle est née. J'ai senti son tiraillement mais aussi sa volonté d'exister pour elle-même et non pour contenter le qu'en dira-t-on d'un groupe social. Derrière une écriture légère et agréable, Balli Kaur Jaswal nous offre un récit parfois tendu. De prime abord, ce récit a des allures de comédie. Finalement, au fil des pages, il révèle des notes de cosy mistery. Une surprise déconcertante...tout comme le partage des fantasmes et des états d'âme de ces femmes. Les éditions Nami nous offrent une littérature de l'intime. "Le club des Veuves" entre totalement dans ce projet. L'intimité d'un groupe de femmes d'une culture éloignée de la nôtre est une découverte savoureuse. L'intérêt de cette lecture est clairement le contraste saisissant entre la culture de ces femmes, les propos qu'elles tiennent et l'engouement que cet atelier suscite dans leur communauté. Autant te prévenir, les textes inventés par ces dames sont plutôt érotiques et parfois explicites sans pour autant nécessiter une censure car l'ensemble reste assez soft. Ce roman a été traduit en 18 langues et a eu beaucoup de succès. Au delà de l'aspect culturel, ce livre offre aux femmes une porte ouverte vers leur féminité, l'acceptation de leurs rêves, de leurs fantasmes, de leurs désirs. A l'époque du chacun pour soi, "Le club des Veuves qui aimaient la littérature érotique" crée du lien et donne envie de rejoindre un groupe de femmes comme celui que Nikki anime. Ce livre m'a ramené à nous, femmes de tous horizons qui grâce à la lecture, créons une multitude de liens sur les réseaux sociaux, lors des salons et des dédicaces. Certes, nous ne sommes pas aussi coquines que les Veuves de Southall...Cependant, quel de plaisir de se retrouver entourée autour d'un sujet qui nous anime. Il en est de même pour les Veuves et pour Nikki. Ce qui nous unit nous dévoile et nous rend plus fortes. Ne l'oublions pas.
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Les incroyables aventures des sœurs Shergill nous entraîne dans la vie des sœurs Shergill, et nous allons faire la connaissance de Rajni, Jezmeen et Shirina.

Rajni est la sœur aînée, et encaisse très mal le chemin que prend son fils unique ; Jezmeen souhaite devenir actrice mais elle n'est connue que grâce à son « bad buzz » ; et enfin Shirina a fait un mariage arrangé qui ne semble pas si parfait que ça... Suite au décès de leur mère, elles obéissent à ses dernières volontés : accomplir un pèlerinage en son honneur, en Inde. Un voyage qui va s'éloigner diamétralement de l'itinéraire prévu !

Ce voyage semble être l'occasion parfaite pour resserrer les liens distendus entre ces sœurs très différentes. Elles ne se sont pas vu depuis longtemps, ont chacune une vision du monde et des envies divergentes ; elles ne sont pas capables de se voir sans crier ou sans incompréhension.

Je connaissais déjà Balli Kaur Jaswal grâce à son roman précédent : Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique (également chez Belfond). Ce titre avait été une très bonne lecture, j'étais donc curieuse de me plonger dans Les incroyables aventures des sœurs Shergill !

Et on peut dire que ce fut une nouvelle fois un voyage très intéressant : on se retrouve propulsés en Inde, un pays que je ne connais pas très bien, étant donné que je n'y suis jamais allé et que je n'ai pas lu énormément de livres se déroulant dans ce pays. Ici, nous découvrons un pays très contrasté, très complexe et très riche culturellement, et dont la modernité s'oppose à un mode de vie encore très traditionnel et patriarcal.

Rajni, Jezmeen et Shirina n'ont pas vécues en Inde depuis des années, mais elles ont malgré tout un héritage et un passé provenant de ce pays, mais également le poids des traditions et des coutumes. C'est fascinant de voir l'impact sur ces trois femmes, comment elles ont évoluées, comment elles essaient de se défaire de certains modes de pensées tout en restant attachées à leur pays.

Les incroyables aventures des sœurs Shergill est surtout une histoire de famille, et de comment ces trois sœurs vont se réunir, d'abord grâce à cette promesse faite à leur mère. Entre souvenirs, engueulades, réconciliation et révélation, la vie n'est pas de tout repos. Mais les sœurs vont réaliser qu'au-delà leurs différences, elles ont beaucoup plus à partager.

Une lecture très intéressante, je recommande.



(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Les incroyables aventures des soeurs Shergill est une histoire drôle et tendre. Une histoire où des soeurs ne se font pas de cadeaux entre elles, où la tradition se dispute avec la modernité, où les non-dits rongent une famille.



La mère se sait mourante et laisse pour seul testament, une lettre où elle demande à ses filles de faire le voyage qu'elle n'a pas pu accomplir, un pèlerinage en Inde. Derrière cette demande se cache bien sûr le désir de voir ses filles enfin réunies.



3 soeurs, 3 caractères bien distincts, 3 modes de vie différents. L'aînée est assez froide, tente de tout contrôler et veut protéger ses proches au point de les étouffer voire de les blesser. Elle se retrouve à partir en voyage pile poil au moment où son fils de 18 ans lui annonce qu'il va se marier avec une femme de plus de 30 ans qui est enceinte. La cadette veut devenir une star du cinéma mais peine à y arriver et se retrouve au coeur d'un scandale médiatique juste avant son départ. Quant à la benjamine, elle a choisi de s'engager dans un mariage traditionnel où tout semble lui sourire. Pourtant elle paraît être rongée par un terrible ultimatum que lui a imposé son mari.



Ces trois femmes partent donc en voyage spirituel, la tête et leur bagages bien remplis. de péripéties en péripéties, les non-dits sont dévoilés, le linge est lavé sur la place publique, les masques tombent. À travers leurs révélations, plusieurs thématiques sont abordées : le deuil, le droit de mourir dans la dignité, le modèle patriarcal, les familles traditionnalistes, la volonté d'avoir un fils et non une fille, le poids d'être une femme en Inde et ailleurs, la peur de décevoir, la culpabilité... L'auteure évoque aussi la question de la double culture avec l'aînée qui a tout fait pour être britannique et ne pas avoir de lien avec son pays d'origine et les deux plus jeunes qui sont soit très attirées par leurs origines soit qui ont embrassé la culture traditionaliste de leur pays d'origine.



C'est un très beau roman d'aventures. On est plongé dans l'Inde contemporaine. Les personnages sont touchants parfois énervants. On vibre à leurs côtés. La dernière grande révélation m'a vraiment happée dans le récit, je tournais les pages à vitesse grand V pour savoir l'issue de cette situation.



Un très bon moment
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Si vous suivez l’actualité littéraire, ce roman ne doit pas vous être étranger. En effet, Reese Witherspoon l’avait mis en avant lors d’un de ses précédents book club et l’avait adoré. Clairement, quand j’ai su ça, ça m’a décuplé l’envie de le découvrir. Je trouve le travail de couverture formidable pour ce roman car je la trouve magnifique.



Bon maintenant que regorge ce roman ? Parce que clairement c’est ça que vous attendez. Eh bien, nous partons en Angleterre comme je vous l’ai dis. Au nord de Londres pour être plus précise. A Southall si je veux être bien claire. Southall est un quartier où vivent les immigrés indiens. Notre héroïne Nikki ne vit pas là, mais elle s’y rend par hasard pour y déposer une petite annonce de mariage pour sa sœur qui souhaite un mariage arrangé. En y allant, elle découvre que le centre communautaire cherche quelqu’un pour y donner des cours d’anglais aux femmes résidant dans ce quartier. La vie de Nikki va changer à tout jamais !



Le club des veuves (je raccourcis sinon demain on y est encore !) a été un peu long à démarrer. J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages car il y avait beaucoup de points d’interrogation à leur sujet. Cependant, au bout d’une bonne soixantaine de page, nos personnages commencent à s’ouvrir, ce club des veuves se met en place et là, il devient un vrai page-turner.



Balli Kaur Jaswal nous propose une belle brochette de personnages. Nikki, indienne mais qui vit à l’anglaise et qui ne comprend pas trop la façon de vivre de son peuple. Kulwinder qui ressemble à une vieille sorcière mais qui se révèle au grand cœur. Tarampal que l’on a du mal à cerner. Mais aussi Sheena qui m’aura bien fait rire ou encore Manjeet, Arvinder, Preetam, toutes plus attachantes les unes que les autres.



Mais comment des cours d’anglais en est-on arrivé à de la littérature érotique ? Eh bien tout simplement grâce à ces veuves indiennes qui, si elles ont un vécu pour la plupart franchement pourri et font profil bas face aux hommes, ont des choses à dire sur le sujet ! On ne tombe jamais dans le vulgaire et c’est même traité avec humour. Nos personnages nous pondent des histoires érotiques à chaque séance et n’ont pas du tout envie d’apprendre l’anglais. Cette activité va permettre à Nikki de mieux comprendre sa culture et de découvrir les histoires des unes et des autres.



Si c’est traité plus ou moins de légèreté, Le club des veuves traite de sujets importants. Ainsi, Balli Kaur Jaswal nous parle des femmes, de leur place au sein de la société et comment leur voix va prendre de la puissance dans cette communauté. Mais elle nous montrera également la crainte des hommes et le rejet de cette place nouvelle. C’est bien traité, les témoignages m’ont semblé réels, authentiques. Cependant, la fin m’a semblé un peu rapide, mais je ne vous en dis pas plus !



Lu en quelques jours, Le club des veuves qui aimaient de la littérature érotique a été un véritable plaisir à découvrir. Balli Kaur Jaswal traite d’un sujet qui me semble important et a su le lier avec légèreté tout en gardant des moments forts. Je garderai chacun de ces personnages en tête car l’auteure a su nous les rendre attachantes et j’ai l’impression d’avoir laisser des amies à la fin du roman. A découvrir sans plus tarder !


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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

En commençant cette lecture, je pensais juste lire un livre sympa, léger sur le périple de trois sœurs en Inde. Alors oui, c’est l’histoire bien sûr, mais c’est bien plus qu’un livre sympa et il n’est pas si léger que ça. J’ai beaucoup aimé ce livre. Pourtant j’ai failli ne pas le finir car le début relate la fin de vie de Sita, la maman de Rajni, Jezmeen et de Shirina, qui se meurt d’un cancer du sein. Vu ma situation personnelle, j’ai vraiment failli le lâcher. Et puis je me suis dit que je n’allais pas éviter toute ma vie les histoires sur le cancer, donc j’ai continué et j’ai bien fait (finalement ce livre parle très peu du cancer). Sita demande à ses filles de faire pour elle un voyage pèlerinage en Inde, leur pays d’origine, puisqu’elle ne peut plus le faire et disperser ses cendres à un endroit précis pour le repos de son âme. Ce sera aussi l’occasion pour ces trois sœurs de passer un moment ensemble ce qui en temps normal est assez rare car la famille a explosé. Un passé plein de non-dits, de rancœurs et de silence a peu à peu séparé les sœurs. Rajni, l’aînée, mariée et mère d’un fils de 18 ans qui vient de lui annoncer qu’il va se mettre en ménage avec une femme de 36 ans, est une femme aigrie avec beaucoup de regrets, en colère et qui est devenue rigide avec toute sa famille. La seconde, Jezmeen, célibataire et rêvant de devenir une actrice célèbre passe son temps à se disputer avec sa mère et surtout Rajni, et n’arrive pas à trouver sa place dans la vie. La « petite » dernière, Shirina, a toujours essayé de se tenir en dehors de tous ces conflits familiaux pour se protéger et pour échapper à cette famille pleine de conflits, a rencontré Sehaj, sur un site de mariages arrangés traditionnels, et est partie avec lui en Australie. Au moment où elles partent en Inde, elles sont toutes les trois à un moment crucial de leur vie. Bien sûr, les trois sœurs gardent le secret sur leur vie respective et le voyage ne peut être qu’une suite de malentendus. Le choc avec la vie en Inde, si différente de Londres ou de l’Australie, la résurgence de sentiments contradictoires concernant leurs origines, le souvenir douloureux du décès de leur mère et l’obligation de suivre ses instructions, vont peu à peu desserrer le nœud complexe des secrets familiaux. Immergé dans les odeurs, les couleurs et les lieux religieux sikhs de l’Inde, on suit alternativement les pensées des trois sœurs. Beaucoup d’émotions, de douleurs, mais aussi de sourires tout au long de ce périple. On s’attache beaucoup à ces trois sœurs lors de cette lecture. On découvre l’Inde, un peu la religion sikhe mais aussi les conditions de vie, difficiles voire désastreuses, des filles, des femmes en Inde et/ou même à l’étranger dans les familles sikhes exilées. C’est émouvant, intéressant, bien écrit et passionnant. Bref, j’ai adoré. Comme quoi de belles surprises se trouvent parfois au détour d’une lecture choisie pour un titre sympa et une belle couverture colorée ! Je vous le conseille vivement.
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Balli Kaur Jaswal avec beaucoup d’humour et un talent fou nous embarque avec les sœurs Shergill dans un périple assez rocambolesque de New Delhi jusqu’au Pendjab. Les trois jeunes femmes nées et élevées en Grande-Bretagne mais d’origine Sikh accomplissent une sorte de pèlerinage pour ré-pondre au vœu de leur mère qui voudrait les inciter à se rapprocher et à mieux comprendre leur ori-gine. Une lettre écrite juste avant son décès leur donne toutes ses injonctions par un programme détaillé auquel il n’est pas question de déroger. Mais les sœurs ont des caractères très différents, chacune a des soucis qui la minent mais qu’elle cache aux autres. Et comme on s’en doute le voyage ne va pas être de tout repos!

Mais au-delà du caractère universel de cet ouvrage sur les problèmes de la sororité et du secret de famille l’auteure traite de nombreux thèmes liés aux traditions sikhes. L’immigration, l’adaptation à un nouveau pays, la spiritualité, le poids de la religion, et plus important que tout le qu’en-dira-t-on… Balli Kaur Jaswal nous parle de femmes qu’elle connaît bien, qui, comme elle, se retrouve entre deux civilisations. Elle raconte de manière humoristique les rapports entre les immigrées de la pre-mière génération et leurs filles occidentalisées, même si certaines se laissent tenter par un mariage arrangé.

Souvent burlesque mais réaliste ce roman dépaysant m’a enchanté. J’y ai retrouvé, mais d’une ma-nière différente, un certain nombre des thèmes abordés dans Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique, roman que j’avais aussi beaucoup apprécié. J’espère que les autres romans de Balli Kaur Jaswal seront bientôt traduit en français.

#LesIncroyablesAventuresdessoeursShergill #NetGalleyFrance
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Prenez quelques paragraphes de lectures érotiques, ajoutez y un zeste de cosy crime, saupoudrez d'un choc entre coutumes traditionnelles et modernité, et vous obtiendrez ce joli petit roman, qui mélange pas mal de genre.

Nikki est une jeune pendjabi libre, moderne, qui s'est affranchie des diktats et des coutumes liées à sa culture. Au gré du hasard, elle va être amener à animer un groupe d'écriture dans un temple de Southall, situé au cœur de sa communauté. Mais, c'est le choc lorsqu'elle constate que ces élèves sont des veuves, qui savent à peine lire et écrire, et qui sont coincées dans des carcans d'un autre âge. Mais toutes rêvent de liberté, d'émancipation. Leur moyen pour y parvenir, des récits qui émoustillent. Et c'est parti pour un duel entre elles plus audacieuses et celles plus craintives des représailles qui pourraient surgir, si d'aventure les hommes avaient vent de leurs dévergondages.

L'histoire est originale, assez drôle et plaisante à lire., mais le mélange de style m'a un peu gâché la lecture. Mais que vient faire cette petite enquête, façon cosy mystery. Certes, ca donne un élément de plus à cette critique sur certains carcans de la culture Sikhs, mais ça m'a fait bizarre. Sinon, c'est un belle immersion dans cette communauté, qui rend hommage à l'entraide féminine, à la sororité.



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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Je vais commencer par ce qui m’a déçue, alors qu’au final j’ai aimé ce roman :

L’autrice étant de nationalité singapourienne, j’aurais aimé qu’elle me fasse découvrir son île, au moins un peu. Ce n’est pas du tout le cas, et l’essentiel de l’histoire se passe au nord de l’Inde, dans le Pendjab. En revanche elle nous dévoile sa culture sikhe, que je ne connaissais pas, et c’est très enrichissant.

Un autre point est l’incipit du roman, le prétexte de l’histoire : une femme en phase terminale du cancer prend exemple sur sa voisine de chambre d’hôpital et écrit une longue lettre à ses trois filles pour leur indiquer ses dernières volontés : accomplir un pèlerinage en Inde vers les lieux saints de leur religion et y déposer ses cendres. J’ai trouvé cela artificiel, facile, peu crédible. De plus la qualité de l’écriture n’est pas non plus un point fort, elle manque de subtilité et de recherche.

Mais allez savoir comment, je me suis faite attraper par l’histoire de ces femmes, et j’ai fermé ce roman les larmes aux yeux. Car être une fille ou une femme de culture indienne sikh, ce n’est pas une sinécure. Même en vivant à l’étranger, à partir du moment où des traditions archaïques sont respectées. Et pourtant (et heureusement), pas de misérabilisme dans ce roman. Les trois sœurs Shergill, sont des femmes cultivées, modernes, a priori libres de leurs choix. Elles ont grandi à Londres, elles ont l’air d’avoir une vie confortable. Pourtant elles se débattent chacune avec leurs problèmes (enfant, carrière, réputation, mari, belle-mère), qu’elles n’osent pas s’avouer l’une à l’autre. Des secrets, des non-dits, biaisent leurs relations. Au final, les rancœurs, l’incompréhension et la fierté finissent de les distendre.

Je me suis attachée à ces femmes, on peut assez facilement s’identifier à leurs problématiques. Les traditions sikhes sont habilement amenées et présentées dans l’histoire, c’est fluide. Le rythme est enlevé, c’est agréable à lire et instructif. Intéressant.
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