Ce roman nous emmène dans la communauté penjâbie sikhe de Londres. L'héroïne Nikki est une jeune femme qui cherche sa voie et qui ne comprend pas que sa sœur aînée puisse rechercher un mariage arrangé. L'histoire est complexe mais elle interpelle notamment sur la place des femmes dans un pays dont elles ne parlent ni n'écrivent la langue -la France est bien placée pour se poser les questions soulevées dans ce livre.
Les cours de Nikki s'adressent à des veuves qui doivent désormais s'occuper seules de leurs papiers, de leurs impôts, les "invisibles", contrairement aux autres femmes surveillées de près par des "Frères", prêts à les reprendre à la moindre incartade - et le terme reprendre n'est pas seulement à prendre ici au second degré. Nikki dont la famille s'était éloignée du quartier de Southall découvre peu à peu toutes les couches de cette communauté à laquelle elle se sent appartenir mais dont elle pensait s'être éloignée définitivement. Elle découvre aussi la force de la parole chez ses femmes, qui se dévoilent intimement les unes aux autres et qui reprennent peu à peu conscience de leur propre valeur.
C'est un roman passionnant.
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Un beau voyage en Inde avec les trois soeurs Shergill, loin très loin de la carte postale touristique, j'ai appris énormément sur les difficultés des filles et des femmes à habiter, vivre et s'épanouir dans le pays.
La construction du roman m'a plu car les découvertes sur les soeurs sont réparties tout au long de la lecture, on ne s'ennuie jamais.
Une lecture instructive et touchante.
Merci
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A la mort de leur mère, Rajni, Jezmeen et Shirina, trois soeurs anglaises que tout oppose, vont devoir contre mauvaise fortune bon coeur faire un pèlerinage en Inde, lieu de naissance de leurs parents, pour laisser les cendres de la défunte dans le Gange. Mais, comme l'on peut s'y attendre dès les premières pages du roman, le pèlerinage ne se passera pas du tout comme prévu.
Comme l'indique la quatrième de couverture, oui, j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'un Darjeeling Limited au féminin dans ce roman, autant dans les situations rocambolesques décrites que dans la relation entretenue, plus que conflictuelle au départ, entre les trois soeurs, ou encore dans l'atmosphère parfois onirique qui se dégage de certaines descriptions de lieux.
Mais, et c'est ce que j'ai le plus aimé, ce roman va malgré tout beaucoup plus loin puisque, derrière une apparence de frivolité que semble prendre par endroits ce pèlerinage sororal, apparaît finalement une description sans concession, non seulement de la condition féminine en Inde, mais aussi de celle de toutes les indiennes qui sont nées à l'étranger et qui sont tiraillées entre traditions et occidentalisme, parfois jusqu'à accepter le pire. Condition qui va justement, contre toute attente, réunir nos trois soeurs et les faire se découvrir autrement, au-delà de leurs différences.
Une lecture qui fut donc agréable, surprenante en ce que je m'attendais à quelque chose de bien plus léger – ce n'est pas spécialement mon genre -, sans pour autant être inoubliable, malgré la teneur sociétale sur la condition des femmes indiennes que j'ai trouvé très intéressante.
Je remercie les éditions Belfond et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Comme souvent, quand je sollicite un partenariat, c’est la couverture qui m’a attiré, et franchement, je la trouve toujours magnifique. Bravo à la personne qui l’a conçu, et bravo aussi à Laura Vaz, la traductrice. Ils ne sont jamais trop cités.
Nous suivons le voyage des trois soeurs en Inde. Ne sortez pas les violons tout de suite : ce ne sont pas trois soeurs que la vie a séparé, ce sont trois soeurs qui ont eu une enfance différente, parce qu’elles n’occupaient pas la même place dans la fratrie. Rajni est l’aînée. Elle a eu la chance de bien connaître son père, décédé parce qu’il n’a pas pris au sérieux l’accident dont il a été victime, elle a connu sa mère différente, sans les soucis que l’éducation de trois filles, seules, lui causaient. Elle a aussi longtemps été fille unique, parce que ses parents ont eu du mal à concevoir un deuxième enfant.
Jezmeen, elle, est la soeur du milieu, celle qui se dispute toujours avec sa soeur aînée – parce qu’elle est sa soeur aînée, et parce que, suite à un voyage en Inde avec sa mère, après le décès de leur père, Rajni est devenue raisonnable, une seconde mère en quelque sorte. Et Jezmeen, qui ne connaissait pas sa soeur sous ce jour, n’a pas vraiment supporter. Depuis, rien n’a vraiment changé entre elles. Rajni est devenue la mère raisonnable d’un ado qui ne l’est pas à ses yeux (elle n’a pas pu avoir d’autres enfants), Jezmeen tente de percer en tant qu’actrice, et sa mère de lui répéter jusqu’au bout qu’il faut qu’elle change de voie.
Jusqu’au bout. Ce qui les réunit aujourd’hui est une promesse faite à leur mère, sur son lit de mort : effectuer un périple en Inde et disperser ses cendres. L’objectif est de suivre les instructions, très précises, de leur mère, qui voulait sans doute les faire s’entendre à nouveau, se réconcilier, les réconcilier avec leur pays, par delà sa mort.
Je n’ai pas oublié la plus jeune des soeurs, celle qui, silencieuse, assistait aux disputes entre ses aînées, et faisait tout pour passer inaperçue, c’est à dire correspondre aux attentes de sa mère. Elle a même, comme beaucoup de jeunes indiennes, rencontré son mari sur un site de rencontres, un site de « mariage arrangé ». Elle a tout quitté pour lui, et vit désormais en Australie avec mari et belle-mère. Oui, tout va bien, tout va très bien, c’est du moins ce que pensent ses soeurs, c’est ce que Shirina veut croire.
Chacune a une bonne dose de secrets, de faits qu’elles ne veulent surtout pas révéler aux autres – et quand, comme Shirina, vous êtes habitués à distiller une image sereine et à ne jamais être questionnée, il est facile de dissimuler. Rajni met tout en oeuvre pour suivre le parcours, Jezmeen met tout en oeuvre pour suivre son instinct, et leur duo fait des étincelles. Il en fait aussi parce que l’on est en Inde, et les trois femmes ont beau être anglaises, être des touristes, elles n’en sont pas moins d’origine indienne, elles n’en sont pas moins femmes, et au fur et à mesure de leurs parcours, elles ne peuvent que constater qu’être une femme, en Inde, c’est être vulnérable, c’est ne pas avoir les armes ou les appuis nécessaires pour lutter. Manifester pour ses droits en Inde est aussi montrer à quel point les femmes en ont peu. Être une femme, c’est aussi se sentir coupables : leur mère voulait un garçon, et les trois soeurs, surtout la dernière, ont bien intégré qu’elles n’étaient pas désirées. Certains répondront que l’avortement de foetus féminins est interdit en Inde. Il est des moyens de contourner la loi, surtout quand la pression vient des femmes elles-mêmes. Il est important d’éduquer les filles et les garçons, et ce, dans tous les pays : un retour en arrière est toujours possible, une prise de conscience aussi, heureusement.
Début de la vie, et aussi fin de vie : que désire-t-on pour ses parents, comment veut-on quitter cette vie ? Les trois soeurs n’étaient pas d’accord entre elles, et n’auraient pas le fin mot de l’histoire, juste le rappel qu’il faut profiter des personnes que l’on aime tant qu’elles sont là, et ne pas hésiter à le leur dire, à les regarder, à voir si elles vont bien ou pas. Ne pas vivre les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres.
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Avec ce livre au titre aguicheur, Balli Kaur Jaswal parle d’un milieu qu’elle connaît bien : la communauté indienne en Angleterre. Une communauté de déracinés qui vivent dans un quartier de Londres et continuent de faire vivre leur culture , leur religion et leurs traditions familiales. Mais la nouvelle génération à laquelle appartient Nikki doit jongler entre tradition et modernité. C'est d'autant plus difficile que les jeunes filles sont élevées dans le culte de la famille et qu'elles craignent de décevoir les parents. La pression est d'autant plus forte, surtout que sont apparus des gardiens de la tradition, les Frères qui règnent par la menace et la terreur.
Pourtant Nikki va découvrir que derrière les convenances et les règles, les femmes sont capables d'être libres, drôles, fantaisistes et subversives. Sous prétexte d'apprendre l'anglais, elles créent le club des veuves et inventent des histoires érotiques qui vont émoustiller le quartier et réconcilier des couples fatigués.
Par ailleurs, Nikki va mener l'enquête sur la mort de Maja, une jeune femme qui se serait immolée par le feu. Mais qui pourrait avoir été victime de ceux qui veulent soumettre les femmes par des mariages arrangés.
Avec un ton qui ressemble visiblement à du roman feel-good, ce livre plaisant a le mérite d'évoquer le sort des femmes soumises dans une communauté qui ne leur accorde aucune liberté.
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J'avoue avoir choisi ce livre uniquement à cause de son titre. Pourtant même si dans l'ensemble il s'agit d'un livre léger, les sujets qui y sont développés y sont assez profonds. Une jeune fille indienne croit s'engager à animer un atelier d'écriture alors qu'en fait il s'agit d'un cours d'alphabétisation. Lorsqu'on imagine l'Angleterre et sa communauté indienne, on ne pense pas forcément que la condition féminine y est difficile, et pourtant ce cours va devenir un endroit où les langues se délient et où sous couvert de sérieux et d'apprentissage, les femmes vont pouvoir échapper aux diktats des hommes de leur entourage. Une sorte de soupape de sécurité, où tout d'abord les femmes s'amuseront en parlant de ce qui est interdit ailleurs: le sexe, mais petit à petit des problèmes plus profonds seront soulevés, les mariages "arrangés", les violences subies, les envies d'émancipation... Pour la jeune femme qui leur sert d'enseignante, émancipée des règles de son quartier, rejetant les traditions familiales, ne comprenant pas sa sœur qui s'y soumet de son plein gré, ce sera l'occasion de renouer avec sa culture, de comprendre pourquoi et comment certaines femmes choisissent de suivre la voix qu'on leur impose mais aussi de tenter de faire évoluer les mentalités. et puis surtout de rendre justice à une jeune fille qui souhaitait vivre à l'européenne mais qui n'a pas eu autant de chance qu'elle.
Un roman que j'ai trouvé touchant, facile à lire, bourré d'humour et qui permet de prendre conscience de toutes ces choses à changer pour faire évoluer les mentalités au sujet des femmes, à commencer par les femmes elles-même!
#ChallengePlumesFéminines2019
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Le moins que l'on puisse dire sur ce roman, c'est qu'il a un titre qui attire l'oeil... Mais ne vous laissez pas berner, ce livre n'a rien de rien de vulgaire, au plus, il est coquin... Mais c'est d'abord et avant tout un roman sur le choc des cultures... Nikki, à peine 22 ans, jeune anglaise d'origine indienne a décidé de s'affranchir de ses parents, au grand malheur de ceux-ci. Elle quitte le quartier, pour aller vivre au dessus d'un bar, laisse tomber ses études de droit pour trouver un sens à sa vie... Elle ne fréquente la quartier de temps que pour aller porter une annonce de sa soeur, qui cherche désespérément un mari. Au bout de ses ressources financières, Nikki répondra présente à une petite annonce mise sur le babillard du temple : on cherche quelqu'un pour animer un groupe d'écriture à des femmes. Un beau prétexte pour briser l'interdit, pour parler de la place de la femme dans la société indienne, pour faire comprendre également les coutumes aux occidentaux. Un beau roman sur la vie, sur les moeurs, sur l'amitié. Une très bonne lecture.
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Pour respecter les derniers souhaits de leur défunte mère et disperser ses cendres dans une rivière bien précise, trois soeurs sont obligées de se rendre en Inde et de suivre un itinéraire bien précis.
Outre le fait que ce voyage forcé soit un voyage de deuil, on ne peut pas dire que ces retrouvailles entre les soeurs si différentes les unes des autres soit une partie de plaisir.
Trop éloignées mentalement depuis longtemps, elles vont pourtant devoir réapprendre à vivre ensemble en plus ou moins bonne harmonie, et ce n'est pas gagné.
Chacune cache un secret qui la touche et dont elle ne veut pas parler aux autres, par pudeur, par fierté, par habitude.
Ce voyage leur permet et nous permet de découvrir l'Inde vue par des femmes, avec ses coutumes, ses traditions, ses rituels. On sent les épices, on sent la chaleur du soleil, on sent la fraicheur de l'eau, on sent la foule, on sent les embouteillages.
Leur périple va leur permettre de parler, de se disputer, de rire aussi, de s'indigner, de s'aider, de se réaimer.
Les trois soeurs sont à la fois touchantes et agaçantes, on peut se reconnaître par petites touches en chacune d'elles, chacune avec ses qualités et ses défauts. Elles sont à la fois modernes et traditionnelles de part leur double culture qui leur permet de suivre certains rituels sans aucun souci et d'être choquées par les différences entre la terre de leurs parents et le pays où elles ont grandi.
Une lecture bien agréable dont je me souviens encore quelques semaines après avoir fermé le livre, ce qui devient de plus en plus rare. En effet, soit je lis trop et tout s'emmêle dans mon cerveau, soit ma mémoire commence à me faire défaut...
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"Le Club des Veuves qui aimaient la littérature érotique" de Balli Kaur Jaswal est une véritable torpille dans ma bibliothèque. Le genre de roman que l'on découvre totalement par hasard et qui nous apporte bien plus que ce que l'on pouvait imaginer. Lu en ENC pour les éditions Nami, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. Le titre me faisait un peu peur...Mettre ensemble veuves et littérature érotique est un sacré défi quand on y pense...Découvrir dès les premières pages que les fameuses veuves étaient d'origine sikh fut pour moi une sorte de cerise sur le gâteau de ma perplexité. Et pourtant, ce roman fut une délicieuse découverte aux ingrédients divers: féminité, culture, mystère, révélation, identité, écriture... Le tout est agréablement saupoudré de curry...euh pardon d'épices piquantes et relevées. En démarrant ma lecture, j'étais à mille lieues de penser que je me retrouverais à Londres, au cœur d'une communauté que je ne connais absolument pas. De par son passé impérial, la Grande-Bretagne accueille une grande communauté des Indes. Balli Kaur Jaswal partage avec nous un univers proche de sa culture. Née à Singapour dans une famille originaire du Pendjab (e.a le Pakistan actuel), la romancière a beaucoup voyagé durant son enfance. Elle s'inspire grandement de la culture pendjabi pour l'écriture de ses romans. "Le club des Veuves" est son troisième roman. Dans ce roman, l'autrice prend pour la première fois Londres et essentiellement le quartier de Southhall où la communauté pendjabi est très développée. Nikki, notre personnage principal, trouve un emploi d'animatrice d'ateliers d'écriture dans un centre culturel sikh. Dès le premier cours, elle réalise que l'organisation d'ateliers d'écriture va être complexe étant donné que la majorité des participantes sont analphabètes. Alors que Nikki souhaite apprendre à écrire à ces femmes, veuves, elle réalise très vite que ces dernières apprécient les échanges et partages d'histoires de leur cru autour de leurs envies et de leurs fantasmes. Difficile au sein d'une communauté où la censure est encore très vivante de maintenir à flot cet atelier et de permettre à ces femmes d'exprimer leurs désirs, leurs rêves et leur sensibilité. De plus, progressivement, Nikki découvre que plusieurs femmes du quartier sont mortes d'avoir rêvé à une émancipation... Au gré de ma lecture, je me suis surprise à m'intéresser au destin de ce groupe de femmes coincées entre tradition et modernité. Leur statut de veuves les rendent intouchables et leur confèrent une certaine liberté. Ce roman plonge le lecteur dans un bain culturel aux notes épicées. Il est le reflet d'une communauté minoritaire en Angleterre. J'ai trouvé intéressant de découvrir le regard et l'intérêt de ces femmes sur la société où elles vivent, en total décalage avec la culture britannique. J'ai aimé accompagner Nikki dans son nouveau métier, dans ses essais et ses erreurs, dans son questionnement aussi et dans la confrontation qu'elle vit entre sa culture familiale et la culture du pays où elle est née. J'ai senti son tiraillement mais aussi sa volonté d'exister pour elle-même et non pour contenter le qu'en dira-t-on d'un groupe social. Derrière une écriture légère et agréable, Balli Kaur Jaswal nous offre un récit parfois tendu. De prime abord, ce récit a des allures de comédie. Finalement, au fil des pages, il révèle des notes de cosy mistery. Une surprise déconcertante...tout comme le partage des fantasmes et des états d'âme de ces femmes. Les éditions Nami nous offrent une littérature de l'intime. "Le club des Veuves" entre totalement dans ce projet. L'intimité d'un groupe de femmes d'une culture éloignée de la nôtre est une découverte savoureuse. L'intérêt de cette lecture est clairement le contraste saisissant entre la culture de ces femmes, les propos qu'elles tiennent et l'engouement que cet atelier suscite dans leur communauté. Autant te prévenir, les textes inventés par ces dames sont plutôt érotiques et parfois explicites sans pour autant nécessiter une censure car l'ensemble reste assez soft. Ce roman a été traduit en 18 langues et a eu beaucoup de succès. Au delà de l'aspect culturel, ce livre offre aux femmes une porte ouverte vers leur féminité, l'acceptation de leurs rêves, de leurs fantasmes, de leurs désirs. A l'époque du chacun pour soi, "Le club des Veuves qui aimaient la littérature érotique" crée du lien et donne envie de rejoindre un groupe de femmes comme celui que Nikki anime. Ce livre m'a ramené à nous, femmes de tous horizons qui grâce à la lecture, créons une multitude de liens sur les réseaux sociaux, lors des salons et des dédicaces. Certes, nous ne sommes pas aussi coquines que les Veuves de Southall...Cependant, quel de plaisir de se retrouver entourée autour d'un sujet qui nous anime. Il en est de même pour les Veuves et pour Nikki. Ce qui nous unit nous dévoile et nous rend plus fortes. Ne l'oublions pas.
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Prenez quelques paragraphes de lectures érotiques, ajoutez y un zeste de cosy crime, saupoudrez d'un choc entre coutumes traditionnelles et modernité, et vous obtiendrez ce joli petit roman, qui mélange pas mal de genre.
Nikki est une jeune pendjabi libre, moderne, qui s'est affranchie des diktats et des coutumes liées à sa culture. Au gré du hasard, elle va être amener à animer un groupe d'écriture dans un temple de Southall, situé au cœur de sa communauté. Mais, c'est le choc lorsqu'elle constate que ces élèves sont des veuves, qui savent à peine lire et écrire, et qui sont coincées dans des carcans d'un autre âge. Mais toutes rêvent de liberté, d'émancipation. Leur moyen pour y parvenir, des récits qui émoustillent. Et c'est parti pour un duel entre elles plus audacieuses et celles plus craintives des représailles qui pourraient surgir, si d'aventure les hommes avaient vent de leurs dévergondages.
L'histoire est originale, assez drôle et plaisante à lire., mais le mélange de style m'a un peu gâché la lecture. Mais que vient faire cette petite enquête, façon cosy mystery. Certes, ca donne un élément de plus à cette critique sur certains carcans de la culture Sikhs, mais ça m'a fait bizarre. Sinon, c'est un belle immersion dans cette communauté, qui rend hommage à l'entraide féminine, à la sororité.
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Je vais commencer par ce qui m’a déçue, alors qu’au final j’ai aimé ce roman :
L’autrice étant de nationalité singapourienne, j’aurais aimé qu’elle me fasse découvrir son île, au moins un peu. Ce n’est pas du tout le cas, et l’essentiel de l’histoire se passe au nord de l’Inde, dans le Pendjab. En revanche elle nous dévoile sa culture sikhe, que je ne connaissais pas, et c’est très enrichissant.
Un autre point est l’incipit du roman, le prétexte de l’histoire : une femme en phase terminale du cancer prend exemple sur sa voisine de chambre d’hôpital et écrit une longue lettre à ses trois filles pour leur indiquer ses dernières volontés : accomplir un pèlerinage en Inde vers les lieux saints de leur religion et y déposer ses cendres. J’ai trouvé cela artificiel, facile, peu crédible. De plus la qualité de l’écriture n’est pas non plus un point fort, elle manque de subtilité et de recherche.
Mais allez savoir comment, je me suis faite attraper par l’histoire de ces femmes, et j’ai fermé ce roman les larmes aux yeux. Car être une fille ou une femme de culture indienne sikh, ce n’est pas une sinécure. Même en vivant à l’étranger, à partir du moment où des traditions archaïques sont respectées. Et pourtant (et heureusement), pas de misérabilisme dans ce roman. Les trois sœurs Shergill, sont des femmes cultivées, modernes, a priori libres de leurs choix. Elles ont grandi à Londres, elles ont l’air d’avoir une vie confortable. Pourtant elles se débattent chacune avec leurs problèmes (enfant, carrière, réputation, mari, belle-mère), qu’elles n’osent pas s’avouer l’une à l’autre. Des secrets, des non-dits, biaisent leurs relations. Au final, les rancœurs, l’incompréhension et la fierté finissent de les distendre.
Je me suis attachée à ces femmes, on peut assez facilement s’identifier à leurs problématiques. Les traditions sikhes sont habilement amenées et présentées dans l’histoire, c’est fluide. Le rythme est enlevé, c’est agréable à lire et instructif. Intéressant.
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