« Dead Stars » de Benjamin Whitmer, le livre qui achève la trilogie sur cette vision de l’Amérique.
Ce roman est avant tout un ressenti, ce qui est une marque de fabrique chez cet auteur.
L’histoire, celle d’un père qui part à la recherche de son fils qui a disparu, au cœur d’une ville usine, spécialisée dans le Plutonium et qui va révéler les secrets de chacun, n’a finalement que peu d’importance, car ce qui saisit dans ce livre c’est l’atmosphère, la façon dont on est happé à l’ambiance et par la noirceur des personnages.
L’immersion est incroyable, on a la sensation de passer sous un rouleau compresseur.
C’est dur, réaliste, ça fait réfléchir, c’est magnifique.
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2 anti héros, genre vraiment, un père alcoolique qui a perdu son fils et un dealer de meth fracassé par son père, ces 2 âmes en peine vont errer de beuverie en défonce tout en fracassant des crânes. C'est très noir, le style est brut et la fin sans pitié. Ce Whitmer à vraiment un super style et il écrit vraiment des histoires sombres où les personnages vont irrémédiablement à leur perte.
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Pur roman noir avec vrai anti héros badass, flic ripou, toxico, pute et autre joyeusetés. Un vieux truand se retrouve avec sa petite fille sur les bras après la mort de sa mère, il va enquêter dans les bas-fonds pour retrouver son meurtrier. Récit classique mais rudement efficace grâce à un style très incisif et des bons perso, on a même un mexican stand-off super classe. Petite pépite pour moi.
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Le pitch vend du rêve, 12 détenus s'évadent d'une prison du Colorado mais entre la tempête et les poursuivants ce sera pas si simple.
Très vite on se rend compte qu'on aura les intrigues de tout les détenus, 5 sont pas du tout traités et rapidement on se concentre sur un. Dans chaque chapitre on est avec un personnage différent, la galerie est hétéroclite avec journaliste, gardien, prisonnier, traqueur, membre de la famille des prisonniers, et malgré ce côté hétéroclite il y a un point commun entre tous ces perso, c'est l'Amérique des laissés pour compte et on peut les intervertir entre eux, ils pourraient être tous être prisonnier ou gardien, ici pas de manichéisme, tout le monde a sa part d'ombre et très vite on se rend compte que la liste de mort sera longue (y a un passage avec un couple pris en otage par un des prisonniers, la chute est badass au possible). Plus que la course poursuite pleine d'aventure, on a un huis clos à ciel ouvert où tout le monde essaye d'avoir un temps d'avance les autres et où tout le monde payera un lourd tribut de cette nuit
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Comme pour Évasion, le livre n'exploite jamais le potentiel de départ. Pourtant ici on a un cadre "inédit" : Denver à la 19ème siècle, une bande de gosses, la pègre locale, pinkerton. Mais le récit ne va jamais décoller et c'est même chiant, si qu'il m'a fallu plusieurs mois pour finir. On est loin de Pike et Cry Father, les grosses réussites de l'auteur.
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Benjamin Whitmer, un auteur que je connaissais déjà !
Du roman américain, noir de noir, qui dépote : un super combo gagnant selon moi !
Avis aux amateurs du genre, si vous ne connaissez pas cet écrivain, testez-le franchement !
C'est sombre, c'est dérangeant, c'est perturbant. Entouré de pauvres gens, on suit des héros perdus dans leur vie, qui cherchent à s'en sortir.
Et boum !
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« Je ne lis pas de livres qui parlent de ce que ça fait que d'être vaguement malheureux dans le Connecticut ». ● Colorado, septembre 1986. Hack Turner élève seul ses deux ados, Nat et Randy, après que sa femme Joy, toxicomane, a fui. Un soir, il est chez des collègues de travail lorsque sa fille lui téléphone pour lui signaler que Randy est parti depuis deux heures et n'est toujours pas rentré. Après avoir reproché à Nat de ne pas l'avoir appelé plus tôt, Hack se lance à la recherche de son fils. ● Cinq mois après la tragédie de Tchernobyl, le récit prend place dans une ville, Plainview, qui se structure autour d'une usine de traitement de matériaux nucléaires où les ouvriers comme Hack prennent tous les risques. A la suite d'un grave accident impliquant sa collègue Connie, Hack décide de parler à un journaliste, ce qui va faire de lui la brebis galeuse de la ville, d'autant que sa famille a un long arriéré, si bien qu'on ne va pas se bousculer pour l'aider à retrouver son fils Randy. ● C'est un roman très noir avec des personnages un peu trop monolithiques et des phrases qui reviennent trop souvent comme « il mange sa colère » ou bien l'élégante « il faut laisser la merde à hauteur de chaussure ». ● Ça sent fort la testostérone, avec des personnages de taiseux qui ne savent plus comment davantage étaler aux yeux du monde leur hypervirilité. On peut d'ailleurs se demander comment le roman peut être aussi bavard avec des personnages qui disent aussi peu de choses, même quand ils parlent d'ailleurs... ● Les cinq cents pages sont bien longuettes et à la moitié j'en avais un peu assez de ces poses de cow-boys qui ne s'en laissent pas conter… ● Les images, métaphores et comparaisons, sont à l'avenant et manquent pour le moins de subtilité. le style n'est intéressant que par l'ellipse et l'allusion, mais finit tant il en use par rendre l'histoire confuse. ● Bref, je n'ai pas accroché et en matière de noir américain contemporain, je préfère et de loin les romans de Jake Hinkson (publiés aussi chez Gallmeister).
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J’adore l’écriture de cet écrivain, encore jeune, et ici l’accouchement a été assez long. C’est ce style qui m’a permis de traverser une grosse première partie que j’ai passée en plein brouillard, Whitman maniant ici le non-dit et l’ellipse plus que de coutume, d’autant que la plupart de ses personnages sont des taiseux ou mentalement très étonnants.
Randy, le jeune fils de Hack ne rentre pas à son domicile et on ne retrouve que son vélo. Des personnages figés dans le marbre commencent alors à remuer. Hack a élevé seul sa fille aînée Nat et Randy, son épouse junkee semblant avoir disparu de la circulation pour de bon, depuis plusieurs années. Hack est un Turner, famille détestée entre autres parce que son père Robin a amené la drogue dans la région de Plainview, une ville qui n’existe que par l’usine de plutonium qui fait vivre la région et qui a racheté les terres d’élevage les plus proches. Mais Hack est aussi habité par une rage qui ne le quitte pas, et que seul son frère Whitey peut contenir. Et Nat, qui finit son lycée, ne rêve que de fuir ce Colorado de cul-terreux et de bikers nazillons, mais aussi son père incapable de communiquer.
Dans cette recherche minutée de Randy, on ne croise guère d’hommes ou de femmes sympathiques, mais surtout des laissés pour compte ou des crétins finis. Il faut attendre longtemps pour comprendre comment on en est venu là, dans cette Amérique paumée et servile, et je pense qu’une seconde lecture me sera indispensable pour apprécier pleinement « Dead stars » et son pesant silence. Si j’ai le courage de repartir pour 600 pages…
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La famille Turner était établie dans ce coin perdu du Colorado bien avant l’installation de Stonewall, l’usine de plutonium, et de la ville-champignon créée pour loger tous les salariés. Hack Turner, avait échappé à l’emprise de son père très violent en participant à des compétitions de rodéo. Mais, très gravement blessé par un taureau, il avait dû renoncer à cette activité avant d’être recruté par la Stonewall.
Quand son jeune fils de quatorze ans disparaît brusquement, Hack sait intuitivement qu’il va payer très cher ses écarts de conduite ainsi que ses révélations en cours à un journaliste sur les accidents dans l’usine.
Il a rompu les relations avec son père et ne peut compter que sur son jeune frère, un marginal qui vit dans un tipi avec une indienne et son fils. Diminué par une santé précaire, Hack se lance dans une recherche effrénée tout en veillant sur sa fille de dix-sept ans qui culpabilise. Mais toutes les portes se ferment devant lui sans le moindre indice et plus les heures passent et plus Hack se liquéfie, physiquement et moralement, impuissant et en colère.
Personnage essentiel de ce roman noir, la famille Turner, définitivement irréconciliable, cumule beaucoup trop de drames et de rancœurs pour espérer une issue heureuse.
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“Garde la merde à hauteur de tes chaussures. »
À Plainview dans les faubourgs de Denver-Colorado, le jeune Randy a disparu. Bon début pour un thriller ? C’est mal connaître Benjamin Whitmer qui dans Dead Stars – traduit par Jacques Mailhos – nous en fait un sacré bon roman noir !
Mais Randy est un Turner, et c’est peu de dire que personne en ville ne se précipite pour chercher l’adolescent, tellement la famille sent le soufre. La faute à Robin, le grand-père, qui a autrefois mis la ville sous sa coupe pour masquer ses trafics d’alcool et de stups. La faute à Whitey, l’oncle, « plus fainéant que le type qu’a dessiné le drapeau du Japon » et qui a repris le business familial en mode petits bras.
Mais aussi la faute à Hack, le père de Randy, qui travaille comme toute la ville dans l’usine de traitements nucléaires et a assisté à l’accident du bâtiment 771 causé par du plutonium qui n’était pas sensé y être. Un scandale étouffé que Hack a commencé à révéler à un journaliste d’investigation.
Et en cette année 1986 où Reagan fait son Président sur fond de menace communiste persistante et de course à l’armement nucléaire, fait pas bon l’ouvrir un peu trop contre la big company qui fait vivre toute la ville tout en la faisant crever.
« On est des Turner, (…) on était là avant leur ville et leur usine. »
Dead Stars est une réussite totale et permet à Gallmeister de renouer avec le noir – très noir – qui fit son succès et qui nous manquait. Whitmer s’y montre hyperréaliste de désillusion dans ses descriptions de cette Amérique « entre-deux » des années Reagan, qui traine encore des relents de guerre froide sans avoir basculé dans le repli.
Il excelle dans les portraits, qu’ils soient de salopards (Robin), de paumés (Whitey) ou de sages (le shérif). Avec pour point d’orgue ce Hack magnifique qui lutte contre ses démons et pour ses enfants, ou ces femmes à l’avenir sombre (Nat), parfois points d’équilibre d’une famille dont elles ne sont pas issues (Autumn).
Pas de rebondissement à deux balles, de twist ni de fins de chapitres ouverts en questionnements chez Whitmer. Du minimalisme, de l’épure et une économie de mots assez bienvenue chez ces taiseux qui savent les limites du dépassement de la loi, juste ce qu’il faut pour garder la merde à hauteur de chaussures.
Du grand Whitmer !
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1895 à Denver. Sam et Cora, deux jeunes orphelins, ont investi une usine désaffectée pour y accueillir et soigner des enfants abandonnés. Ils défendent bec et ongles leur « foyer » des attaques des sans-abris et, plus largement, de ceux qu’ils nomment les « têtes de nœud », c’est-à-dire les adultes. Car eux n’en sont pas, du moins pas encore. Et puis un géant défiguré, un vrai monstre de foire, fait son apparition dans leur usine. Avec lui, Sam se laisse entraîner dans les bas-fonds, ces milieux interlopes de Denver corrompus par le jeu, le sexe, l’argent et la drogue. Insidieusement, Sam va s’éloigner de Cora jusqu’au point de rupture…
« Les dynamiteurs » est un roman écrit par l’américain Benjamin Whitmer. C’est un roman noir, comme l’auteur y est accoutumé, « la quintessence du noir dans la plus magnifique tradition américaine » comme l’écrit Pierre Lemaître dans la quatrième de couverture.
L’intrigue est découpée en 44 chapitres brefs, porteurs d’un titre, chacun commençant par « Sam ». Par exemple, dans le chapitre 2, « Sam trouve un monstre sur le toit ». Le ton a l’air badin, celui des contes, mais celui-là est bien cruel.
Au départ, j’ai été envoûtée par le style de l’auteur, sa « marque de fabrique » : ces phrases sont cinglantes, sèches et percutantes, comme des coups de canif dans le réel de la page : les mots vous sautent à la gorge. Ainsi, l’un des enfants découvrant Goodnight, le monstre, s’exclame : « — Un visage comme celui-là, ça a de quoi faire cailler le lait. » L’allusion, en soi, suffit à planter le décor et les personnages. Ces mots, ces phrases qui s’enchaînent sont comme des fulgurances, des éclairs de lucidité dans le noir des existences décrites.
Pour autant, assez vite, domine un sentiment d’écœurement, de trop et de trop plein dans le noir, le trash, voire le gore : le propos est vraiment glauque, les personnages multiplient les exactions : règlements de compte, intimidation, meurtres… les corps souffrent, saignent, écartelés, les morts s’accumulent et ceux qui restent ne brillent pas par leur tendresse. Sam assiste à tout cela, participe, entre fascination et répulsion, manipulé par les « têtes de nœud » qui l’entourent. Ce faisant il s’éloigne de Cora, Cora dont le sourire vient « évider un espace dans [son] cœur et d’y emménager. »
Un roman noir, très noir et lourd, marqué par la beauté et la fulgurance d’un style au scalpel, mais qui reste bien trop glauque et laisse un haut le cœur après l’avoir refermé.
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Ce roman est estampillé "la quintessence du noir" par Pierre Lemaitre, qui s'y connait plutôt bien. Car pour ceux qui ne l'ont découvert que depuis ses romans sur le XXème siècle, il a commis avant cela des thrillers à couper le souffle.
Et en effet, c'est noir. Il n'y a finalement que trois couleurs d'ailleurs dans ce roman : le noir, le blanc et le rouge. Le rouge pour le sang, car il coule assez régulièrement. Le blanc pour la neige car on se paye une tempête bien comme il faut. Et le noir. Mais pas un beau noir velouté, non. Un noir sale, grisâtre, dégueu. Un noir comme le cœur de l'homme qui est creux et plein d'ordure pour citer Pascal. Ou plus contemporain : noir c'est noir il n'y a plus d'espoir pour citer Johnny. Un noir de vie triste, de maisons minables aux murs jamais lavés. Un noir de cellule de prison dont les petites fenêtres à barreaux dessine des ombres étouffantes. Un noir d'absence d'espoir.
Tout le monde est méchant, mauvais à un degré différent, mais je vous assure, il n'y a à peu près personne que j'aurais envie de fréquenter. Les pétoires, les points américains ou de simples torgnoles ne sont jamais loin. On ne manque non plus point de drogue ni d'alcool.
Alors forcement il y a des morts, des chevilles écrasées, des doigts coupés, des haches qui hachent.
Et finalement, tous semblent prisonniers : de la prison, de la ville, de la vie, du passé, d'un ancien amour, d'un vieux traumatisme.
Mais je n'ai pas été embarquée complètement dans l'histoire pour autant. la lecture a été un peu poussive. Comme une marche trop longue dans une neige poudreuse trop épaisse. Trop noir. Trop sans espoir pour moi. Cela reste pourtant bien fait. Je pense juste que je ne suis pas dans la cible.
Alors faut-il le lire ? Si vous voulez. Pour les fans de Pascal (voir plus haut) ou de Johnny (voir plus haut aussi). De mon côté je préfère Pierre Lemaitre et je vous recommande Robe de Mariée ou Alex pour n'en citer que deux.
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🎶 Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir 🎶
Pénétrez à Old Lonesome à vos risques et périls ! Petite bourgade, cette ville va être la proie de douze évadés de prison.
En cette froide nuit d'hiver, en pleine tempête, une traque sanglante et meurtrière va donc se dérouler faisant passer les prisonniers pour des Saints.
En effet, les gardiens sous amphétamines, mais également les habitants armés jusqu'aux dents, deux journalistes qui veulent leur scoop à tout prix, vont s'en donner à coeur joie niveau sauvagerie. Ils ne reculeront devant rien pour ramener morts ou vifs ces évadés.
L'auteur nous emmène fin des années 60, dans une ville rurale où la morale est un concept éculé, où le racisme et l'homophobie sont la norme et où la misère sociale prédomine.
On se rend rapidement compte que les évadés ne sont pas plus mauvais que les personnes sensées faire respecter la loi : passage à tabac, meurtres sans raison, humiliation, insultes, prise de drogues, ça tire dans tous les sens et tant pis s'il y a des dommages collatéraux.
C'est donc un récit très dur que nous offre l'auteur. Il n'y a aucune lueur d'espoir pendant cette nuit où tout est permis. Benjamin Whitmer dépeint tout se qui se fait de plus noir dans l'âme humaine.
L'ambiance est glauque, angoissante dans ce huis clos extérieur. Le froid, le désespoir poisseux nous collent à la peau tout le temps de notre lecture.
Au niveau du style de l'auteur, là également c'est noir, dur, et brut de décoffrage. Ça jure, ça claque, ça dézingue. L'écriture est sans fioritures et colle parfaitement au thème.
Et malgré tout ce noir, je n'ai pu m'empêcher d'apprécier certains personnages grâce à l'auteur qui leur donne énormément d'épaisseur. Ils sont extrêmement bien développés. J'ai beaucoup aimé Mopar, l'un des évadés et Dayton sa cousine qui essaiera par tous les moyens de le sauver.
J'ai également été touchée par le traqueur Jim, humilié toute sa vie.
Ce fut donc une bonne lecture et si vous aimez les romans noirs au style brutal, sanglant et sans concession où les travers humains sont décortiqués au scalpel, ce roman devrait vous plaire.
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Colorado, 1968. 12 prisonniers s’évadent de la prison d’Old Lonesome. Toute l’histoire va s’intéresser à cet événement. L’auteur va braquer son regard sur de nombreux personnages comme l’antipathique chef de la prison, Garrett et Stanley journalistes, Jim gardien très particulier, Moppar Hornet, l’un des douze prisonniers évadés.
Tout le monde se connaît ici. Les prisonniers habitaient dans la ville. Une impression de huis clos plane, accentuée par la nuit, un blizzard et une tempête de neige qui rendent la fuite et la traque quasi impossibles. Les renforts ne peuvent pas arriver et pas de radio. Quel que soit le camp, chaque vie semble morne et sans espoir… Ambiance.
Pour être tout à fait franche, j’ai abandonné ce livre à la moitié. La violence, la vulgarité, la misère, tout m’était insupportable. Un système où on saoule et on donne des amphétamines aux gardiens de prison pour qu’ils aient du cœur à l’ouvrage dans la chasse à l’homme, ça me questionne… Être une femme dans ce livre ? Ça n’est pas mieux, victime ou témoin impuissante des actes violents ou lâches des autres.
J’ai eu envie quand même de boucler ce roman et l’ai reprise. Pourtant, j’ai déjà lu ce genre d’histoire violente : j’avais veaucoup aimé Exécutions à Victory de Zahler, il y avait un vrai suspense, et il y avait un gentil pour lequel on vibrait. Dans Évasion, pas d’identification possible et on pressent dès le premier chapitre que ça finira mal… Comment ? Il faut aller au bout pour le savoir.
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Un rendez-vous pour une partie de pêche vire mal lorsque Patterson se rend compte que son copain, défoncé à la meth, a enchainé et bâillonné sa conjointe dans le bain “pour avoir la paix”. La bagarre qui s'ensuit déclenchera une vendetta qui perdure tout au long de ce roman. La violence est omniprésente mais n'occulte pas les aspects plus intéressants du livre. Car c'est une plongée sans compromis dans le monde des vendeurs de drogues, de bikers, de cowboys déchus, de piliers de bars, que nous offre l'auteur; un monde fascinant même si l'espoir n'existe pas et gruge tous ces gens, malgré leurs bravades.
On touche à une toute autre dimension avec les nombreuses lettres que rédige Patterson à son fils décédé suite à une erreur médicale; regrets d'une père trop absent parce son métier l'amène à voyager, trop peu attentif lorsque présent, rongé par la culpabilité. Son ex voit ça d'un autre œil et tente bien de le raccrocher à la vie mais ça ne fonctionne pas vraiment. S'intercalent aussi des épisodes de rage incontrôlable du fils d'un ami de Patterson qui en veut à mort, c'est le cas de le dire, à son père pour les raisons floues. Le tout donne un roman extrêmement dur, avec des personnages désabusés évoluant dans un univers très sombre; une réussite sur toute la ligne.
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Derrick
Vous connaissez Derrick ? L’inspecteur Derrick, made in Germany, qui hantait (ou qui hante encore, qui sait ?) les écrans de télévisions des maisons de retraite ? Non, pas celui-ci … Je vous parle de Derrick, un flic ricain qui traine à Cincinnati et ses environs. Un sale type… 10% justicier, 90% salaud. Aussi quand il commence à s’intéresser à Wendy, une gamine de 11 ans, c’est un gros signal d’alarme qui résonne. Wendy, c’est la petite fille de Pike. Lui ne vaut guère mieux que Derrick si on veut comparer. Il n’avait pas demandé à récupérer la gamine, et par la même occasion, à devenir grand-père. Mais voilà, Sarah, la fille de Pike et la maman de Wendy, vient de mourir. Une overdose. Mouais… Vraiment ? D’accord, c’était une pute. Pike en est bien conscient. Et une junkie aussi… ça marche souvent ensemble. Surtout à Cincinnati, dans cette ville de l’Ohio, à deux pas du Kentucky, de la Virginie occidentale et de l’Indiana, carrefour idéal de tous les trafics. Mais il y a quand même quelque chose qui le chiffonne, Pike… Avec son ami Rory, un jeune boxeur, il va tenter d’en savoir plus. Pour Wendy. Pour lui.
Alors si vous avez un petit coup de moins bien, un petit coup de mou, l’actualité pourrie, la défaite du XV de France, les guerres, celle d’hier, celle d’aujourd’hui, celle de demain, le terrorisme, l’automne, la flotte (pas assez, trop…), le réchauffement climatique, le COVID, oubliez ce bouquin. Si vous persistez à vouloir le lire, évitez tout ce qui est létal (couteau, corde, arme à feu, drogue, alcool…) à proximité immédiate. Car aucune chance de s’en tirer indemne. C’est noir, très noir, et ça fait mal, certaines scènes sont à la limite du supportable, l’auteur ne nous épargne aucun détail dans le (très) glauque… Mais c’est très efficace, il faut bien le reconnaître.
Que dire de plus ? Les personnages sont très bien campés, on s’attache vite à Rory et à Wendy, un peu aussi à Pike malgré tout son passif. L’écriture est vive, les chapitres très courts donnent du rythme au récit, si bien qu’il est quasi impossible de le lâcher (je l’ai terminé à 1 heure du mat’, très mauvaise idée, je n’ai pas passé une très bonne nuit !).
Noir, rouge sang.
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J'ai abandonnée ma lecture au bout de 130 pages laborieuses. Je ne comprends pas les critiques dithyrambiques sur cette œuvre. Vendue comme "le roman noir " je regrette d'avoir perdue deux soirées à essayer de poursuivre ma lecture.
Je n'ai pas accroché et ce dès les premières pages dans lesquelles nous nous sommes retrouvons au sortie de l'évasion. J'ai au énormément de mal a savoir qui était chaque personne : gardien? Evadé? Evadé déguisé en gardien? On se retrouve perdu à jongler directement avec pleins de personnages dont on ne sais rien , et avec des noms que je n'ai pas retenu à l'exception de bad news ( quel choix... ) et l'étron , dont l'explication du surnom m'a convaincue une bonne fois pour toute de refermer ce livre. Je n'ai de plus trouvé aucune noirceur ni subtilité dans ce livre dont le résumé me plaisait pourtant bien.
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