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Citations de Bérengère Cournut (373)


Aya aya ! La nuit est tombée
Nous avons marché
La banquise s'est brisée
Aya aya ! J'avais une fille
L'eau a ouvert sa bouche
Pour me l'enlever
Elle est seule
Avec une dent d'ours
Et quelques chiens
Je n'entends plus ses pas
Je ne vois pas son chemin...
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Bérengère Cournut
Une vieille raconte aussi le grand voyage qu'on fait ses parents bien avant sa naissance, les périls qu'ils ont endurés en traversant les glaces. Il paraît qu'à une époque reculée, on pouvait rejoindre en hiver une île lointaine où le gibier abonde. Depuis, les courants en changé, et il n'est plus possible de s'y rendre en traîneau. Ainsi se meut notre territoire - dans une grande respiration qui nous entraîne.
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J'ai une famille, une fille qui marche, qui parle et qui vit. Je pourrais vivre tranquille. Mais dès que je suis seule,la peur revient, toujours forte, et ne me quitte pas. Je redoute les esprits maléfiques qui pourraient s'en prendre à moi.
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Mais ce soir, je ne suis qu'un souffle, un vent faible qui enrage de ne pouvoir mieux appeler l'orage.
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Tu es déjà quelqu'un d'étrange, à mi-chemin entre l'homme et la femme, l'orpheline et le chasseur, l'ours et l'hermine. ...Qui sait ce que tu peux encore devenir ?
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Au-dessus de moi, la lune est claire comme une aurore. La lune brille comme deux couteaux de femme assemblées, tranchants sur les bords. Tout autour court un vaste troupeau d'étoiles.
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Ma seule chance de survivre est de rejoindre un bout de terre, une de ces montagnes au loin. En espérant qu'aucune faille ne m'en empêche, et que la lune reste présente assez longtemps pour éclairer mon chemin. Je dois marcher tant qu'elle sera là, sans me retourner.
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Le soleil tourne en ellipses dans le ciel sans jamais toucher l'horizon.
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J'ai sans cesse envie de rire et, lorsque je m'approche du rivage, j'entends les palourdes qui claquent sous la glace. Si j'avance seule sur la banquise, je perçois la mer qui bouge en dessous, je sais qu'elle rit avec moi. Cette fois j'en suis certaine : un enfant est là.
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Je me rends compte que depuis toutes ces années, nos émotions, nos jugements la traversent. Notre folie aussi, c'est évident.
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Avec le vent, c'est fou comme ça résonne, un trou comme le nôtre...
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Depuis la fin du tabou pour les hommes, nous dormons entre femmes sur la plate-forme. Quand personne n'est dans la maison, ou quand personne ne me regarde, je travaille les peaux, je frotte les kamik de Naja avec de la graisse de phoque. Et puisqu'ils partent demain pour quelque temps, je mâche bien les coutures de ses moufles et la fourrure de ses bottes, afin qu'elles restent souples.
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..Sous la peau de mon ventre, l’enfant bouge comme une vague, parfois comme un jeune harfang qui tente de prendre son envol. Je me demande d’où vient ce petit être. De la mer, du ciel ou de la toundra ?
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Chant de la femelle ovibos
Je suis la barbue / Je suis la grosse noire /Je suis celle dont la peau / Sert à draper les cadavres / Je suis celle aussi dont on lie les sabots / Au cou délicat des jumeaux / À peine sortis de leur eau / Car naître ou mourir, cela est si proche... / Les femelles le savent / Qui naissent et meurent / Comme chaque être vivant / Et qui deux, quatre ou huit fois dans leur vie / Donnent naissance à un, deux ou quatre petits
...
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La glace est encore là pour longtemps, mais elle n'offre pas beaucoup de gibier. Si j'avais avec moi le harpon entier de mon père, je pourrais chasser le phoque. Mais avec les petits bouts de lance qu'il me reste, il n'y faut pas penser. Et puis on ne chasse pas en mer avec les armes qui ont tué sur terre.
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« A présent, tu vas reprendre le chemin au fond du canyon, exactement à l’inverse de ce que tu as fait avec Maasaw. » Les gens saluaient Grand-Mère Araignée à notre passage comme si elle avait eu forme humaine, mais ils ne semblaient toujours pas me voir. Leur perception et la mienne ne devaient pas être de même nature et c’est sans doute ce qui me distinguait des morts. Après une longue traversée, nous avons fini par atteindre le point où le canyon remontait vers mon paysage intérieur. Nous avons à nouveau croisé ces hommes et ces femmes qui descendaient dans la chaleur étouffante. Grand-Mère Araignée m’a alors expliqué pourquoi certains progressaient plus rapidement que d’autres. Tous étaient morts, mais tous n’avaient pas eu le même chemin de vie. Ceux qui peinaient le plus étaient ceux qui s’étaient le plus écarté des valeurs du peuple hopi.
Quand nous sommes arrivées à la hauteur de la vieille femme assoiffée, n’avançant que d’un pas par jour avec une gourde vide, Grand-Mère Araignée me l’a désignée comme une Deux-Cœurs. Chaque vie prise à quelqu’un d’autre de son vivant pour prolonger la sienne lui coûtait plusieurs décennies de marche assoiffée pour rejoindre la Maison des morts.
Il n’était d’ailleurs pas dit qu’elle l’atteigne un jour, avant la prochaine Emergence.
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CHANT DE SAUNIQ À HILA

Arnaliara, arnaliara,
Écoute le vent qui souffle
Ce qu'il répète est doux :
Hila est le plus bel enfant jamais fabriqué
Elle est aussi ta petite mère adorée

Arnaliara, arnaliara,
Quand je t'ai retrouvée
Mon visage était fripé
Depuis que tu es née
Mon âme sème ses années
Et fond comme un glaçon !

Arnaliara, mère de moi,
Écoute le vent qui souffle
Il m'appelle
M'invite à danser comme flocon
Je suis vieille, mes os sont pleins d'air
Nous allons finir ma vie ensemble, petite mère

Tu as déjà en toi
Une force que tu ne connais pas
Je te laisse chacun de mes pouvoirs -
Tous n'ont pas servi
Et tu devras apprivoiser les plus sauvages

Si tu m'as bien écoutée ces dernières années
Tu sais tout ce que je sais
Et même ce que j'ai déjà oublié
Je m'en vais, arnaliara,
Mais ne t'inquiète pas
On se reverra

Pour le voyage, j'emporte
Ton regard et ta chaleur
Quand tu te réveilleras, arnaliara,
Près de mon corps refroidi
Rempli une dernière fois
Ma bouche de crustacés gentils

Si tu fais ça, arnaliara
Aucune famine, jamais, ne t'atteindra
Mmm mmm ! arnaliara
Je meurs heureuse près de toi
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…Et puis on ne chasse pas en mer avec des armes qui ont tué sur terre.
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Désormais, le jour naît de la terre. La faible clarté du ciel est généreusement reflétée par une infinité de cristaux. La neige tombée durant la nuit est si légère qu'elle semble respirer comme un énorme ours blanc.
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J’ai sans cesse envie de rire et, lorsque je m’approche du rivage, j’entends les palourdes qui claquent sous la glace. Si j’avance seule sur la banquise, je perçois la mer qui bouge en dessous, je sais qu’elle rit avec moi. Cette
fois, j’en suis certaine: un enfant est là.
Au-dehors, je ne laisse rien paraître. Je n’ai rien dit à Naja, tant je redoute que le fœtus ne se soit pas fait en moi un habitat durable. p. 190
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