Citations de Bernard Friot (212)
J'ai pris la première lettre des prénoms que vous avez proposés : C-O-L-O-M-B-E, ça fait bien Colombe, n'est-ce pas ? Ainsi, chacun a choisi un morceau du prénom. E, plus, la colombe, c'est le symbole de la paix ! (p.14)
Il ne me reste plus qu'à essayer de trouver une signature d'écrivain
Page 31. ( citation choisie par Lou )
arrête de cracher dans la soupe
Arrête de lancer les tomates au plafond
Arrête d'assommer ta mère avec le poulet
Arrête de verser la purée dans le cou de mémé
Arrête de bombarder ton petit frère avec les pastèques
Ah ah malgré mon interdiction tu a tourné la page? petite précision j'ai installé dans ce livre un système de protection ultra secret je préviens donc tout les lecteur inconscient au bout de deux minutes et trente huit secondes il commencera a sentir des démangeaisons désagréables .
Elle l'a feuilleté lentement, avec un petit sourire sadique, mettant mes nerfs à rude épreuve. De temps en temps, elle lâchait un petit commentaire : "Ah, ah!", "Intéressant, très intéressant", "Tiens, tiens"... J'en avais des sueurs froides. Elle a dû torturer des milliers d'espions ennemis, je suis sûr. Au bout de deux minutes, j'étais prêt à tout avouer ...
Il ne restait qu'un détail à régler.
Un détail ? Non, il s'agissait d'une décision très importante : trouver un prénom à l'enfant.
- Que dirais-tu de Charlotte ? proposa Julien. J'adore ce prénom ...
- Charlotte ? Tu es fou ? protesta Alice.
Une histoire au menu
Entrée
Les asperges trempaient mollement dans une sauce mousseline légère et onctueuse.
Plat principal
Arriva un rosbif. Un rosbif saignant très imposant, ficelé comme un général en uniforme et accompagné d'une armée de petits pois et de carottes. Sans sommation et sans déclaration de guerre, le général rosbif lança ses troupes à l'assaut et une grêle de petits pois s'abattit sur les innocentes asperges.
Fromage
Les asperges, à la hâte, construisirent un fortin avec une pointe de brie, un morceau de gruyère et un munster très odorant. Malheureusement, le brie était coulant, le gruyère plein de trous et le munster un peu trop mou.
Dessert
Soudain, une tarte aux pommes apparut dans le ciel. Elle descendit lentement, sans bruit, et atterrit près du fortin où s'étaient réfugiées les asperges. Deux quartiers de pomme lancèrent une échelle de corde. Sans perdre de temps, les asperges grimpèrent sur la tarte. Quand elles furent toutes à bord, les quartiers de pomme retirèrent l'échelle et donnèrent le signal du départ. Et la tarte volante s'éleva dans les airs à une vitesse prodigieuse, laissant le rosbif et ses troupes abasourdis et furieux.
Je n'ai plus peur.
Un homme en bleu de travail traverse la cour; se dirige vers le réfectoire.
Je ferme les yeux. Je respire très fort.
J'ouvre les yeux.
Je te vois.
Tu es de l'autre côté du grillage , près de la porte d'entrée. Samira. Pantalon noir, parka noir et foulard blanc.
Sofian est avec toi. Il te parle, tu regardes devant toi.
Non, tu lèves les yeux. Tu me vois. Oui, tu agites un bras. Sofian regarde aussi vers moi. Il a la bouche entrouverte. Il enlève sa casquette, l'agite.
Alors je me lève. Par-delà la vitre, par delà la distance, je te vois, tu me vois, et lentement je dénoue le foulard, le laisse tomber à mes pieds. J'ébouriffe mes cheveux, les faits danser dans la lumière, et comme je suis légère, légère. Et toi, là-bas, derrière la grille, tu secoues à peine la tête, tu passes la main sur ton front. Sofian me sourit, oui il me sourit, à moi. Et il enfonce sa casquette sur ton crâne.
Tu ris.
Je ris.
Il rit.
J'arrive, Samira, j'arrive.
Laissez-les parler ne les écoutez pas
la loi le règlement c'est - aimez -
tout simplement.
J'aurais voulu
le prendre au dépourvu
j'ai essayé
de le désarçonner
je pensais bien
être le plus malin.
Mais c'est lui
qui m'a surpris
Non ce n'était pas prévu
je t'aime inattendu
j'en suis tout étonné
l'amour a gagné
mais je n'ai pas perdu.
Copains copines frères et soeurs choisis
pour les rires idiots et les jeux interdits
pour les chemins cachés et les peurs envolées
pour les poches remplies de rêves étourdis
et pour les châteaux de vent construits dans nos mains
réunies.
En latin en chinois en letton…
Extrait 1
En latin en chinois en letton
à mille voix à l’unisson
en rime ou sans raison
de trente-six façons
je vais te dire
te dire que je t’aime.
Guirlandes et flonflons
serpentins et lampions
flûtes et accordéon
de trente-six façons
je vais te dire
te dire que je t’aime.
De trente-six façons
et même un peu plus
parce que
quand on aime
on ne compte pas
oh non
on ne compte pas.
…
D'ailleurs, un prénom, est-ce bien utile ? Pour s'adresser à la petite, ils disaient : "mon trésor", "mon ange", "ma chérie", "mon canard en sucre", "ma belle", et mille autres choses encore. (p.22)
Il y a des chances pour que ça se termine mal, ce serait beaucoup plus drôle, non ?
qui pense peut se trompe beaucoup
Il ne me reste plus qu'à essayer de trouver une signature d'écrivain.
Page 31. ( citation choisie par Lou )
Rien n'a changé en musique. Van Eyck s'en prenait de plus en plus souvent à Yannick, de plus en plus violemment.
(…)
A la rentrée après les vacances, Yannick n'était pas là.
(…)
Yannick était mort. On ne savait pas comment. On a d'abord parlé d'un accident. Yannick serait tombé d'un lit superposé. En tombant, il se serait étranglé avec une ceinture, ou avec le cordon de sa robe de chambre.
(…)
Van Eyck a terminé sa carrière au collège. Mon plus jeune frère l'a eu trois ans de suite. C'était le même Van Eyck. Il paraît qu'il a été décoré des palmes académiques le jour de son départ à la retraite. (p.17-18)
M. Buche, le principal, l'a interrompue aussitôt :
- On ne traite pas ce genre de problèmes en conseil de classe. Vous viendrez me voir dans mon bureau...
Sophie et Jean-François, l'autre délégué, sont allés , le lendemain du conseil, à la première récréation, au bâtiment de l'administration. Le principal a refusé de les recevoir. Personne n'a été surpris. On n'a pas insisté. (p.16)
Après ce cours, pour la première fois, nous avons réagi. Oh, très timidement, et pas directement. C'était la période des conseils de classe. L'usage voulait que le professeur principal « prépare » le conseil avec la classe, c'est-à-dire qu'il laissait exposer pendant un quart d'heure ou une demi-heure les « problèmes ». Tout cela était très codé. On savait qu'il était délicat, ou inutile, d'évoquer les relations avec les enseignants.
(…)
Le professeur principal, qui était notre professeur de français, était relativement compréhensif. (…) Il a même semblé choqué quand Sophie, la déléguée de classe, a raconté prudemment, sans citer le cas de Yannick, ce qui se passait en musique. Il a demandé conformation. Chacun, alors, y est allé de son anecdote : insultes, vexations, coups sur la tête, gifles, coups de pied... tout le monde, un jour ou l'autre avait subi les colères de Van Eyck. (p.15-16)
- Excusez-moi, je ne comprends pas ce que vous dites, répond tout aussi poliment le voisin maigrichon.
- Ah, c'est vrai , j'oubliais que vous n'êtes qu'un petit roman et que vous ne savez pas parler comme nous, les dictionnaires, par ordre alphabétique !