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Citations de Bernard Friot (212)


Du haut de son arbre,
Tim, l'écureuil, a vu le paquet.
Il s'approche, regarde à droite,
regarde à gauche, et défait le ruban doré.
Mais soudain, il entend un grand bruit.
Crac !
Vite, il s'enfuit !
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" SI... "

Si maman m'envoie chercher du pain ; si je peux mettre mon nouveau pull bleu et blanc ; si je la rencontre à la boulangerie ; si elle est venue seule, sans sa petite sœur et sans son chien ; si elle me sourit ; si elle me demande de la raccompagner ; si on ne croise personne en chemin ; si on prend le raccourci à travers champ ; s'il y a un orage juste au moment où on passe devant la chapelle abandonnée ; s'il se met à pleuvoir à verse ; si on court se réfugier dans la chapelle ; si le tonnerre se met à gronder ; si la foudre tombe tout près de nous ; si elle a très peur et se met à crier...
... je lui prendrai la main et je dirai : "Marie, tu sais, je t'aime bien."
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Et puis, maman, si tu as tant d'amour en réserve, pourquoi tu n'en gardes pas un peu pour papa ? Tu sais, moi, ça ne me priverait pas. Et lui, je parie, il ne dirait pas non. Peut-être même qu'il reviendrait habiter chez nous, si tu l'aimais un peu, un tout petit peu. Tu ne crois pas ?
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remous bouillonnements
révolution
des sentiments
soulever le couvercle
échappée la vapeur
éclats de rire
ou cris de rage
j'explose

ne dure pas
longtemps
déjà retombe
fine poussière
la fatigue
du renoncement

(p. 48)
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- Amen et foutez-moi la paix
éternelle.
( p 20)
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Bernard Friot
le silence

petit morceau d'éternité
on ne s'y noit pas
on y boit
parfois
la force d'attendre
et d'aimer

" Pour vivre"
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je suis né vieux
de tout votre passé
années que vous avez vécues
rires larmes
espoirs déçus
générations perdues

je suis né vieux
de tout votre passé
traces jamais effacées
mots blessés voix étranglées
ça pèse dans ma tête
j'étouffe à y penser

et pas d'avenir
chemins donnés
la mécanique est lancée
vous avez tout verrouillé
demain est déjà vieux
de votre passé
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mal à la tête
parce que
trop de mots trop de peines
et le ciel embrumé
et le vent déchaîné

mal à la tête
ça n'arrête pas
j'ai pitié de moi
le monde n'existe pas
que moi

fragments ruines et gravas
mon crâne est un entassement
de rêves écroulés
où je me suis réfugié

je me blottis
tout contre moi
à l'intérieur de moi
allez allez
vous pouvez
m'oublier
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C'était ma journée sourire aujourd'hui. J'ai commencé par mes parents, au petit-déjeuner, mais ils n'ont rien remarqué. Je n'arrivais pas à accrocher leur regard. On aurait dit qu'ils n'étaient pas bien allumés. Ensuite, j'ai souri aussi à ma sœur. Elle a réagi au bout de trois minutes au moins.
- Pourquoi tu me regardes avec cet air bête ? a-t-elle grogné.
- Parce que je t'aime, ma grande sœur chérie, ai-je répondu sans cesser de sourire.
A mon grand étonnement, elle ne s'est pas énervée, mais m'a souri de toutes ses dents (et de tout son appareil dentaire)
J'ai eu un mal fou à garder mon sérieux
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hmmmmm délicieux vraiment délicieux
ahhhh (long soupir) divin ! ce risotto est divin
(cuillère longuement léchée) exquis tout simplement exquis
waouh trop bon ce truc je peux en ravoir ?
pas mal y a pas à dire pas mal du tout
la cuisson est parfaite le mélange des saveurs
bien équilibré l'assaisonnement a exactement
la touche d'acidité qui convient c'est bien
moi j'aurai ajouté une pointe de curcuma
pour adoucir le goût des endives
putain c'est géant cette bouffe ça déchire
ben c'est presque aussi bon que du ronron hahaha
excellent excellent toutes mes félicitations.
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Un même mot peut avoir plusieurs sens. Par exemple le mot « papillon » peut avoir toutes ces définitions :
1) insecte qui porte quatre grandes ailes, de l'ordre des lépidoptères,
2) nage ventrale dans laquelle les deux bras sont ramenés simultanément au-dessus de l'eau,
3) avis de contravention,
4) petit texte publicitaire, imprimé, tract, erratum sur papier volant dans une publication,
5) écrou à ailettes.
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Mes poumons sont d'immenses nuages
mes mains deux soleils muets
ma bouche est lune de printemps
et mes pieds dansent sans bouger

Et si tu me souris je saute par-dessus les toits
avec toi.
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Avoir sept, dix ou cent prénoms, c'est comme n'en avoir aucun. Et n'avoir aucun prénom, c'est comme ne pas exister. (p.34)
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Il ou elle

Choisir pour chaque verbe le pronom qui convient.

Il / elle s'enferme dans la salle de bains. Il / elle allume le néon au-dessus du miroir. Sur la tablette sont rangés : à droite, rasoir, mousse à raser, lotion après rasage ; à gauche, tubes de rouge à lèvre, fard à paupières, fard à joues, mascara...

Il / elle hésite un instant, puis tend la main vers la droite. Il / elle prend la bombe de mousse à raser, presse une grosse noix de mousse sur le bout de ses doigts et, maladroitement, s'en enduit les joues. Bien sûr, il / elle n'a pas de barbe, pas un poil, mais qui sait ?, peut-être que ça aide de faire semblant…Il / elle manie le rasoir avec précaution et, très vite, trouve le bon geste. La lame effleure la peau, sans la blesser. Rien d'étonnant après tout : il / elle a si souvent observé papa.

Après le rasage, l'après-rasage. Ça picote un peu.

Et maintenant ? Il / elle se regarde dans la glace. Il faut essayer autre chose. Le rouge à lèvres. Comment fait maman, déjà ? Il / elle avance les lèvres en les ouvrant pour dessiner un petit O et passe le bâton de rouge en s'appliquant, en essayant de ne pas déborder, comme lorsqu'il / elle colorie un dessin. Là. Puis il / elle pince les lèvres, les roule l'une sur l'autre, comme maman, exactement…

- Tu peux venir goûter, c'est prêt !

C'est sa mère qui appelle depuis la cuisine. Mais il / elle hausse les épaules. Il / elle n'a pas faim. Il / elle a mieux à faire que d'aller goûter. Il / elle noircit ses cils d'un peu de mascara, puis trace un trait de khôl sous chaque œil. Comme cela change son regard ! Il / elle a l'air d'un prince oriental. Ou d'une princesse.

Pourquoi se dessine-t-il / elle aussi, avec le crayon de khôl, une fine moustache ? Et pourquoi la corrige-t-il / elle en étalant une touche de fard sur ses paupières ? Il / elle ne sourit pas en faisant tout cela, on sent qu'il / elle s'applique, qu'il / elle cherche dans le visage que reflète le miroir quelque chose qu'il / elle ne trouve pas.

Il / elle regarde autour de lui / d'elle. Une cravate est accrochée au portemanteau fixé sur la porte. Il / elle la décroche et se la noue autour du cou. Puis, pour rétablir l'équilibre, il / elle pince à ses oreilles deux clips dorés trouvés dans la boîte à bijoux de sa mère.

- Dominique, tu te décides, oui ou non ?

Se décider ? Pourquoi, vraiment ? Il / elle se contemple dans la glace : rouge à lèvres, moustache, fard à paupières, cravate…Parfait, c'est parfait comme ça. Alors, non, il / elle ne décidera pas. Pas aujourd'hui, pas encore, en tout cas.
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Si j'avais été sage j'aurais épargné davantage
pour ma retraite
mis de côté des amours de jeunesse
bien placé ça peut rapporter gros
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il a pris ma main dans la sienne
et je m'y suis accroché
ce n'étaient que trois ou quatre pas
le début du chemin
mais j'ai su où j'allais
et même si je suis tombé
j'ai continué

ce sera mon tour
un jour
de lui tenir la main
le jour où il devra partir
de l'autre côté du chemin

il lâchera ma main
je sais
sans prévenir
peut-être je pleurerai
peut-être pas

je penserai à ce temps-là
où il guidait mes premiers pas
et puis
longtemps après
j'irai où il ira
prendre sa main
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Je mourrai enseveli dans mon silence
la toile tissée de mes mensonges
tout ce que j'ai tu
ressassé
impossible à dire pas de mots pour ça
cendres et honte mêlées
pourquoi pourquoi faut-il que je sois moi
cousu de ce fil-là
blanc ou gris je ne sais pas
mais dur coupant
il m'a ligoté les mains les pieds le cœur tout entier

silence

pas de mots

pour ça
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La sorcière fut émue, tout d'abord, puis troublée, et enfin amoureuse. Plus amoureuse qu'elle ne l'avait jamais été.
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Premier amour

8 septembre
Il y a une nouvelle élève dans notre classe. Elle s'appelle Sylvie. Mme Delibes lui a dit de s'asseoir à côté de moi.
17 septembre
Sylvie m'a donné une gomme. Je lui ai donné mon stylo à plume.
8 octobre
Sylvie est malade. J'irai chez elle pour lui porter les devoirs.
13 octobre
Sylvie est revenue ce matin. Après la classe, je l'ai raccompagnée jusque chez elle.
2 décembre
J'ai écrit un poème pour Sylvie. Je l'ai jeté.
29 décembre
Vacances. Elle me manque.
17 janvier
Sylvie ne veut plus que je la raccompagne après la classe.
18 janvier
Je l'ai vue à la bibliothèque. Elle parlait à Rocco.
20 janvier
J'ai écrit à Sylvie.
21 janvier
Elle a demandé à changer de place. Elle est au premier rang maintenant.
30 juin
Je l'aime toujours ...
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Non non ça ne va plus…


Non non ça ne va plus
mon amour autrefois si menu
est devenu rond et joufflu.
Allez c’est décidé pas de pitié
au régime il est condamné
viande grillée carottes râpées
et boissons vitaminées.
Fini les sucreries câlins et gâteries
il faut réduire les calories !
Mon amour enrobé mon amour grassouillet
je le veux mince et élancé
frêle et distingué
pour qu’il puisse se faufiler
à travers portes et verrous fermés
jusqu’à ton cœur cadenassé.
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