AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Brice Matthieussent (350)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Mon chien stupide

" Mon chien Stupide" de John Fante (155p)

Ed. 10/18



Bonjour les fous de lectures...



Ce roman a été édité après la mort de l'auteur, en 1985.



Henri Molise est un quinquagénaire assez désabusé.

Il n'a pas réussi sa vie d'écrivain et encore moins celle de père.

Arrivé à l'heure des bilan, il voit surgir dans sa vie un énorme chien qu'il va appeler " Stupide".

Stupide est en nounours assez attachant si ce n'est qu'il est obsédé sexuel. Véritable pervers, il s'attaque à toute la gente masculine canine ou autre.

Ces deux là étaient faits pour se rencontrer et s'entendre.

Voici l'histoire de deux anti-héros blasés qui voient leur vie s'effondrer petit à petit.



A la fois déjanté, grinçant et plein d'humour, ce court récit,se lit à la vitesse de l'éclair.

Voici la chronique d'un quinqua un peu looser, à l'ombre des villas de Santa Monica



C'est gentillet mais efficace et on y retrouve avec plaisir la patte de Fante: humour, noirceur et désillusion.



A lire juste, pour le plaisir, à l'heure ou commencent les bilans de la vie



Un film a été tiré de ce roman, réalisé a Yvan Attal, avec Charlotte Gansbourg
Commenter  J’apprécie          110
Mon chien stupide

Cette histoire se passe aux Etats-Unis, dans une famille finalement banale en apparence. Un soir un chien débarque dans la maison et semble vouloir s'y installer. La femme menace une énième fois de quitter le foyer s'il reste; l'homme (le narrateur) ne sait pas trop quoi en faire mais il se fiche bien de l'avis des autres membres de sa famille; les enfants, qui sont en train de doucement quitter le nid, veulent le garder. Finalement il restera et il sera le fil d'Ariane de cette intrigue.

Dans ce roman, le narrateur dépeint un quotidien assez plat, sans aventure, sans suspense: il n'y a rien de tout cela dans le récit. Il parle en revanche de sa famille, ses enfants qu'il semble mépriser, sa femme qu'il ne comprend plus depuis tellement longtemps qu'il ne sait même plus s'ils se sont vraiment compris un jour.

J'ai été assez dérangée au départ surtout par le vocabulaire presque hargneux du narrateur, en particulier quand il s'agit de ses enfants. Mais au final j'ai réussi à aller outre et à me laisser prendre. Il paraît que ce n'est pas le meilleur John Fante, mais j'ai assez envie de persévérer malgré mon avis un peu mitigé, parce que la plume est vraiment très belle, acerbe, précise.
Commenter  J’apprécie          112
Mon chien stupide

Henry Molise, 55 ans, est un romancier et scénariste qui a connu son heure de gloire mais est maintenant au chômage. Il habite avec sa femme Harriet dans une grande propriété à Point Dume, sur la côte californienne, où ses quatre grands enfants sont plus ou moins présents.

Un gros chien, qu’ils prennent d’abord pour un ours, vient un jour échouer chez eux. Stupide, c’est ainsi qu’ils vont le nommer, a comme particularité dérangeante l’habitude de sauter sur les mâles humains ou canins en dégainant une « carotte » de belle taille pour leur faire leur fête.

La série d’incidents provoqués par son arrivée et la décision renouvelée de Molise de garder ce chien très spécial, vont menacer l’équilibre de la vie du narrateur, déjà précaire : entraîné dans une spirale chaotique, il voit tout lui échapper, à commencer par ses proches …



Disons-le tout net, j’ai failli abandonner ce bouquin au bout de quelques pages, tant il m’avait prise à rebrousse-poil avec son clébard priapique et son narrateur qui se plaint (on verra par la suite que chez lui ce n’est qu’une posture, contrairement à son épouse) de voir un de ses fils « coucher avec des Noires ». La quatrième de couverture vantait « Un joyau d’humour loufoque et de provocation ravageuse« , certes, mais je me suis dit que je n’étais pas réceptive à ce genre d’humour. Néanmoins, le livre m’avait été prêté et recommandé, je n’avais rien lu de John Fante, que je connaissais de réputation et dont je commençais déjà à apprécier l’écriture, donc j’ai poursuivi et je ne l’ai pas regretté.

On suit les déboires d’Henry Molise, enlisé dans une existence où tout part à vau l’eau. Le roman qu’il voudrait écrire est mauvais et, du côté des scénarios, il se retrouve en concurrence avec de jeunes loups aux dents longues prêts à accepter de travailler pour n’importe quelle série débile. Ses enfants ne lui apportent pas davantage de satisfaction : tous ou presque, car le dernier semble sortir du lot, devenus des étrangers à ses yeux, des menteurs et des ingrats profitant des avantages matériels qu’il peut leur offrir, n’hésitent pas à prendre le large quand l’occasion s’en présente, pour se retrouver dans des situations matériellement ou psychologiquement compliquées. Quant à Harriet, elle a déjà plusieurs fois menacé de quitter son mari et il n’est pas exclu qu’elle le fasse réellement, tant les décisions qu’il prend ne tiennent pas compte de ses désirs.

Dès lors Henry, dont un de ses fils, lui balançant soudain ses quatre vérités, lui déclare un jour qu’il n’est qu’un mauvais écrivain et un con, est régulièrement et pathétiquement la proie de bouffées de nostalgie existentielles, imaginant qu’il lâche tout pour s’enfuir seul et vivre en Italie, où il a ses racines.



Chronique alerte et pathétique d’une déconfiture déjà amorcée professionnellement et qui se poursuit sur le plan familial, contée d’une plume talentueuse (avec quelques morceaux de bravoure emblématiques, comme celui où le narrateur et Stupide, descendant vers la plage, croisent dans la rue où ils sont laissés en liberté tous les chiens à l’image du beau petit monde de ce quartier huppé), « Mon chien Stupide » s’avère une comédie de mœurs à mon sens bien plus tragique que comique : si on y rit, c’est toujours jaune et les larmes ne sont pas loin. La farce d’une vie au final ratée s’y déploie sous nos yeux et derrière le sarcasme et l’outrance, voire le grotesque, l’amertume est réelle.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          111
Mon chien stupide

« Un énorme chien à tête d’ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la famille en crise d’Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne de Point Dume, ce monstre attachant s’apprête à semer un innommable chaos. Un joyau d’humour loufoque et de provocation ravageuse » (synopsis éditeur).



-



Place cette fois à un autre personnage principal : le bien nommé Henry Molise, un écrivain raté, la cinquantaine sonnante et trébuchante, marié, quatre enfants qu’il rêve de voir partir et une belle maison à Point Dume (Californie).



Je me suis engouffrée tête baissée dans ce roman de John Fante où un personnage fort sympathique et suffisamment cynique tient la narration. Le propos semble plus léger (en apparence seulement) que celui tenu pour faire évoluer Arturo Bandini, ; le soupçon d’humour qui agrémente le récit lui donne un rythme plus alerte. Malheureusement, l’entrain que j’avais à la lecture est allé decrescendo jusqu’à la fin de l’ouvrage.



On retrouve des thèmes chers à Fante : l’écriture, l’Italie, le couple. On s’amuse de voir cet homme parfois si malmené et son aisance à écarter les difficultés d’un revers de la main. J’aimais bien cet homme. Dommage que les derniers chapitres glissent vers une quête pathétique.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          115
Mon chien stupide

Henry Molise, quinquagénaire, exerce la profession d'écrivain, enfin, lorsqu'il a de l'inspiration et depuis quelques temps ce n'est plus vraiment le cas.

Il vit et fait vivre sa famille avec son allocation de chômeur touché toutes les semaines et écrit de temps à autre des scénarios pour la télévision.

Henry Molise n'est pas heureux dans sa vie : il rêve d'Italie et de retourner à Rome, que ses enfants quittent enfin le domicile familial et qu'il puisse enfin réaliser son rêve : Rome, avec ou sans sa femme, c'est un sujet quelque peu accessoire pour lui.

Mais tout bascule lorsque que par une nuit pluvieuse un monstre débarque dans le jardin des Molise : un énorme chien tenant de l'ours pour son apparence et d'un obsédé sexuel pour son comportement.

Ce chien baptisé Stupide va jouer le rôle de catalyseur : il va aider Henry à voir une partie de ses vœux exaucés puisque par plusieurs concours de circonstances les enfants vont quitter un à un le nid familial tandis que lui-même va retrouver l'inspiration et se lancer dans l'écriture d'un roman.

Le personnage de Henry qui est également le narrateur va n'avoir de cesse à s'identifier à ce chien, à se trouver des points communs avec lui à tel point que cela en devient parfois effrayant : "Il était un chien, pas un homme, un simple animal qui en temps voulu deviendrait mon ami, emplirait mon esprit de fierté, de drôlerie et d'absurdités. Il était plus proche de Dieu que je ne me serais jamais, il ne savait ni lire ni écrire, et cela aussi était une bonne chose. C'était un misfit et j'étais un misfit. J'allais me battre et perdre; lui se battrait et gagnerait."; mais c'est aussi grâce à lui qu'il va réaliser à la fin que l'essentiel était juste ses yeux, l'importance de sa famille et se questionner pour se remettre une bonne fois pour toute en question alors qu'il était prêt à tout bazarder pour un rêve de dolce vita : "Pas étonnant que je comprenne mes chiens et pas mes enfants. Pas étonnant que je sois désormais incapable d'achever un roman. Pour écrire, il faut aimer, et pour aimer il faut comprendre.".

Si certaines scènes de ce roman ont pu prêter à sourire, j'attendais toutefois plus de mordant et d'ironie de ce récit qui est finalement un peu trop sage et moins percutant que ce à quoi je m'attendais.

Si j'ai pu apprécier la mise en abîme faite par l'auteur sur la création artistique et les difficultés rencontrées par un écrivain, cette réflexion, comme toutes celles développées dans ce roman, n'est qu'abordée mais jamais poussée jusqu'au bout.

Les personnages sont caricaturaux à l'extrême, cette famille Molise véhicule à elle seule bon nombre de clichés mais une fois encore, si cela est drôle les premiers instants cela le devient moins par la suite puisqu'il n'y a pas de réel traitement fait de cette situation.

Pour preuve, les personnages disparaissent même les uns à la suite des autres, un peu trop facile à mon goût, même si je reconnais que la fin n'est pas inintéressante.

Quant au style de John Fante, difficile d'en dire quelque chose à l'issue de cette lecture.

Il a tendance à enfoncer des portes déjà ouvertes et je suis incapable de juger de la fidélité de la traduction par rapport à l'écriture originale du roman, sans doute faudra-t-il que je lise un autre roman de cet auteur pour me forger une opinion un peu plus précise.



"Mon chien Stupide" était un livre pleins de promesses : de l'ironie, du mordant, de l'humour, du drame; au final tous ces ingrédients sont bien là mais ne sont pas utilisés au maximum de leur potentiel, ce qui a pour résultat une lecture en demi-teinte.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
Commenter  J’apprécie          110
Mon chien stupide

À Point Dume, Baie de Santa Monica, Sud de la Californie, un chien immense s’est imposé dans l’arrière cour de la famille Molisse. Stupide, ainsi nommé par le benjamin d’une fratrie de quatre enfant. Le molosse est un animal paresseux et en chaleur, en manque d’homme précisément, un homosexuel. Personne n’arrive à s’en débarrasser, trop froussard. La situation en devient ridicule. Henry, le père, décide de garder ce chien après un débat qui penchait tantôt vers le départ (menace à l’appui), tantôt vers l’adoption. Un fin stratège ce Henry J. Molisse, écrivain, scénariste, qui ne produit plus, qui vit sur les deniers d’une réussite passée. Ça le ronge fortement et influence son caractère de chien. Sa relation avec sa femme, ses fils et sa fille est désespérante. Il n’est qu’un vieux râleur, insultant, un ringard, un lâche dont les bouquins ne valent rien. Les mômes sont devenus adultes et ses tentatives de leur clouer le bec sont veines. C’est l’heure de l’émancipation. Une confrontation plus qu’une banalité évidente. Ce qui a le don de titiller le flegme anglais d’Hariet –tant et si bien que c’est à se demander si elle en a eu un jour- toujours stressée, émue et très gentille, l’ultimatum est sa tasse de thé. Son cocon familial s’est fissuré, les pics d’Henry accélèrent le phénomène. À un point que la coquille se brise, il a perdu le respect de ses enfants. Stupide arrive au bon moment, il représente la victoire, le contraire « d’Henry La défaite ». Tout ce qu’il n’a pu avoir. Page 46, toute la page devrait être recopiée, avec une belle chute en plus ! (Mais c’est long)

« J’étais las de la défaite et de l’échec. Je désirais la victoire. Mais j’avais cinquante cinq ans et il n’y avait pas de victoire en vue, mêmes pas de batailles…Stupide était la victoire, les livres que je n’avais pas écrits, les endroits que je n’avais pas vus, la Maserati que je n’avais jamais eue, les femmes qui me faisaient envie, Danielle Darrieux, Gina Lollobrigida, Nadia Grey. » (attention, petit rappel qui a son importance ici, l’histoire se passe en 1985 !!!)

Harry en a besoin, Stupide lui apporte un équilibre fragile et lui donne l’envie de reprendre l’écriture d’un roman. Au départ, le rejet du chien, ensuite l’acceptation évidente. Une vie sans chien n’est pas concevable, la relation exécrable avec son entourage s’adoucit. Du moins avec Harriet et au fur et à mesure que : 4-1… 4-2… 4-3… et puis le dernier vole de ses propres ailes.

La découverte du chien à l’arrière de la maison, l’érection de la bête, les plaintes d’Henry à l’égard de ses enfants, son rejet du beau-fils, la scène où Harriet est raide après sa fumette en amoureux, offre un tableau magnifique. Et avec des phrases d’une consistance exceptionnelles. L’auteur a le sens de l’esthétique, use d’un ton enjoué, rabat-joie, dramatique imparable.

« Tu es tortueux comme un serpent, tu ruses et tu magouilles pour que tout le monde file doux. Tu es le pire faux jeton que j’aie jamais rencontré. »(P75)



Voilà un livre, un livret, car l’histoire est courte/155 pages, qui m’a arraché des rires isolés dans ma petite pièce. Au point que le reste de la famille qui regardait sa série télévisée – chacun séparément, grâce aux nouvelles technologies — vient à se demander si je me sentais bien. La spontanéité intelligente, fouillée, méticuleuse et irréprochable de Mr Fante a rendu cela possible. L’art de raconter, de placer les personnages somme toute simples, dans une situation délicate avec ironie. La locution verbale est énergique au moment opportun. Ce caractère grincheux, cynique, de mauvaise foi, est un excellent choix pour inventer des moments subtils hilarants et tristes. Ergoter pour fuir une faiblesse, l’impuissance devant l’émancipation des enfants entre autres. C’est le talent de l’auteur. Captiver, créer le drame à partir de rien et en rire. Même quand il évoque le sexe, il n’y va pas par quatre chemins, avec un tact particulier, subtil et comique. Voilà ce qui provoque des moments littéraires mémorables. Une belle danse entre une prose simple et un phrasé pointilleux. Une valse nostalgique paradoxalement amusante.

Je serai peut-être hors champ, mais après la lecture j’ai envie d’imaginer John ou Henry devant un chevalet. N’y croyant plus, le dos courbé, il s’acharne sur un immense tableau blanc cassé. Le crayon, puis le pinceau oscillent en tout sens. Il transpire et jette le résultat de son action passionnée. Il jette un chef-d'œuvre, j’ai envie de lui dire. Mais qu’est-ce que tu fais, t’es malade mon vieux ! Mais il s’en fou, je n’existe pas. Il recommence, et recommence, déçu. Il entame des esquisses inachevées pour la plupart. Des journées entières sans relâche… Encore et encore.

Ses yeux embués, tristes, humides depuis le début, l’empêchent de voir qu’il a touché la perfection depuis le premier jet.

Commenter  J’apprécie          110
Mon chien stupide

Les critiques de Mon chien Stupide parlent de drôlerie, je parlerais plutôt de cynisme. John Fante nous décrit dans ce court roman une famille tout ce qu'il y a de plus normale. Si par "normale", vous entendez le modèle de famille heureuse, où tout le monde s'aime et se chérit, une famille telle que les sit-coms et autres séries mielleuses nous en proposent, Fante risque de vous surprendre...
Lien : http://wp.me/p1zUAr-bX
Commenter  J’apprécie          110
Mon chien stupide

C'est l'histoire d'un échec. L'échec qu'on attribue toujours à autrui. Mais c'est un récit férocement drôle, hors norme, pétri d'humour et de critique de la vie californienne, cruel avec ses protagoniste, même les plus petits. Ce chien, prénommé Stupide, est un révélateur d'incohérences de la vie d'Henry, le pseudo-héros, mais de la société toute entière. C'est gai, déjanté, délicieux.
Commenter  J’apprécie          110
Mon chien stupide

Ironique, caustique et émouvant... Chronique d'une famille qui part en lambeaux.

Au milieu de cette ambiance triste, glauque et tellement caricaturale (qu'en tant que lecteur on savoure !) apparaît un gros chien qui prend possession des lieux sans l'autorisation de personne.

On sourit souvent même si ce livre est rempli de l'amertume de ce père de famille et époux désabusé.
Commenter  J’apprécie          110
Mon chien stupide

Henry Molisse, écrivain raté, doit se contenter d'écrire des scénarios pour la télévision ou le cinéma pour faire bouillir la marmite. C'est avec l'arrivée inopinée, sur la propriété, d'un chien errant ressemblant à un ours, que nous allons découvrir la famille Molisse. Famille, un peu barrée, qui a une existence cahotique : Harriet, sa femme (au foyer) écrit les dissertations d'un de ses fils mais refuse de voir une noire entrer dans la famille ; les enfants ne respectent plus leurs parents et n'en font qu'à leur tête.

Bref, nous sommes loin de la famille idéale. Les injures volent et l'incompréhension règne entre père et enfants. Pas étonnant que Henry, d'origine italienne, rêve de retourner dans son pays d'origine en larguant femme et enfants.

Le chien, obsédé sexuel notoire et adopté tant bien que mal, sera nommé Stupide ! L'arrivée de Stupide va quelque peu chambouler la maison, renvoyer Henry à son passé, à ses anciens chiens et va symboliser la force et le courage qui lui font défaut.



« Il était un chien, pas un homme, un simple animal qui en temps voulu deviendrait mon ami, emplirait mon esprit de fierté, de drôleries et d’absurdités. Il était plus proche de Dieu que je le serais jamais, il ne savait ni lire ni écrire, et cela aussi était une bonne chose. C’était un misfit et j’étais un misfit. J’allais me battre et perdre ; lui se battrait et gagnerait. Les grands danois hautains, les bergers allemands arrogants, il leur flanquerait une bonne dérouillée, il en profiterait même pour les baiser, et moi je prendrai mon pied. »



"Mon chien Stupide" parait tout d'abord un roman jouissif à l'humour noir. Les dialogues sont croustillants et pointent du doigt les difficultés relationnelles d'une famille. Certaines scènes sont d'anthologie, comme celles de Stupide sautant sur tout ce qui bouge (homme et truie), le repas raté des lasagnes et la fausse description d'enfants idéaux par les parents.

Pourtant le roman cache un constat amer. S'interrogeant sur la famille et le rôle des parents, l'auteur dresse un constat sévère. Les parents sont souvent démunis face à leurs enfants qui grandissent et la communication peut souvent devenir une sucession d'erreurs. Les compromis semblent inévitables, mais toujours au détriment des parents.



Loin de considérer, comme beaucoup, ce roman comme un simple roman d'humour noir, j'ai été très touchée par la vue extrêmement pessimiste du rôle de parent et je ne suis pas sortie revigorée de cette lecture.

Etre parent est un métier qui s'apprend et le risque d'erreur est élevé ! Pour quelle raisons en faisons nous ? Sommes-nous préparés à les laisser s'envoler du nid ? Devons-nous attendre de la reconnaissance pour l'éducation donnée ?



De plus, on pourra y voir aussi le constat d'échec d'un écrivain qui n'arrive plus à écrire et devra se couler dans le moule des histoires stéréotypées s'il veut pouvoir gagner un peu d'argent. Faut-il faire des compromis, quitte à y perdre sa fierté ou continuer à pointer au chomage ?



"Mon chien Stupide" est donc un roman à l'humour ravageur beaucoup plus profond qu'il n'y parait.

Ne ratez pas sa lecture et sachez lire entre les lignes !


Lien : http://legrenierdechoco.over..
Commenter  J’apprécie          111
Mon chien stupide

Ma rencontre avec John Fante a eu lieu à l'occasion d'un malentendu. Un chroniqueur littéraire de France Inter ayant recommandé ce livre comme remède à l'ennui d'un week-end pluvieux en raison de son humour dévastateur, je me suis précipitée pour faire l'emplette de l'ouvrage en me disant aussi qu'une histoire de gros chien mal élevé cela ne pouvait que me parler à moi, qui ai toujours vécu entourée d'une bande de canins de tous poils.

Au fil de ma lecture, je me suis rendue compte que je découvrais un formidable écrivain mais que le récit était tout sauf humoristique.

Le héros Henry Molise est un scénariste en panne d'inspiration qui vit dans une grande maison au bord de l'Océan avec son épouse Harriet et ses quatre grands enfants.

Quand un gros chien errant ,sale et libidineux, s'installe à la nuit tombée devant sa porte, sa première réaction est de vouloir chasser la bestiole, Mais comment faire décamper un chien très lourd qui ne veut pas bouger (c'est une problématique qui me fut familière ) ?

Finalement le chien qu'il baptise "Stupide" va rester...et révéler les failles profondes du pauvre Henry.

Bien sûr il ne gagne pas sa vie avec l'écriture de scénarios dont personne ne veut, il s'est détaché de sa femme et ses quatre grands enfants l'ignorent ou s'opposent à lui. Finalement il rêve de tout plaquer pour aller en Italie , la patrie de ses ancêtres, pour tenter de refaire sa vie ... Mais bien sûr ce rêve s'avérera inaccessible...

Quel tristesse dans le constat désenchanté des échecs multiples qui jalonnent le parcours d'Henry Molise. Ce qui est peut-être le plus tragique c'est cette coupure profonde avec ses enfants adultes dont il ne prendra conscience qu'à la fin de son récit.

Il parait que l'écriture de John Fante est nourrie de sa vie personnelle et que chaque roman constitue une partie de son autobiographie. Mince, je n'aimerais pas être à sa place ! Il faut bien dire aussi qu'il n'a rien fait pour échapper à la terrible solitude qui l'attend.

Heureusement qu'il lui reste Stupide qui comme chaque chien aime son maître quels que soient ses défauts, s'abstient de tout jugement de valeur et apporte un réconfort de tous les instants.

Une belle découverte pour moi et peut être l'envie de découvrir une autre facette de cette écriture élégante et désenchantée qui porte tout le récit.
Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

J'avoue ne pas savoir tout à fait ce que j'ai pensé de ce livre. C'est la première fois que je lis John Fante, grâce aux conseils de la belle librairie nantaise "La vie devant soi".



Le rythme du livre, en fait il n'y a quasiment pas de rythme ou un rythme calé sur celui du nouvel arrivant. Ah oui, commençons par le commencement, Henry Molise est chargé par sa femme d'abattre un animal qui est entré sur leur propriété, un ours, un âne, un lion? Non en fait simplement un chien, énorme, extrêmement nonchalant et aux mœurs spéciales.



Au début, j'ai eu l'impression d'être plongé dans une parodie du Bartleby d'Herman Melville avec ce gros chien que l'on veut absolument voir partir et qui semble répondre "Non, je préfère ne pas".

Progressivement, nous pénétrons dans la vie et la famille de Molise, un écrivain et scénariste raté, marié et père de 4 enfants dont il ne sait pas vraiment quoi penser ni comment s'en débarrasser et qui ne rêve que de partir pour Rome. Stupide, tel est le nom donné au molosse, va venir trouver sa place dans ce foyer et parfois un peu le bousculer.



Au final, ce fut une lecture agréable, pas le meilleur livre que j'ai eu l'occasion de lire, mais agréable. Le style est sympa, avec une dose d'humour, une dose désinvolture et une autre de noirceur.



Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

Quelques jours dans la vie d'Henry Molise, auteur en mal de succès, égocentrique et puéril qui oscille entre cruauté lâche et attendrissement sur lui-même (ou ses chiens). Père vieillissant de quatre jeunes adultes qui trouvent rarement grâce à ses yeux, il a trouvé en sa femme un substitut de mère. La seule chose qu'on ne peut pas lui reprocher c'est d'être raciste, c'est elle qui s'en charge.

Un trou du cul donc, anti-héros d'un court roman au cynisme réjouissant.
Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

Doux-Dingue, déjanté, jouissif, caustique, vitaminé, "amphétaminé" voire "marijuanisé"... mais , tristement, plein de justesse ce court roman.

On est loin de Rintintin ou autre Lassie, plus proche de l'âne de Buridan hésitant entre priapisme, gloutonnerie et gentillesse.

Et puis il y a la famille de l'auteur qui fait fait tourner tout le monde en bourrique...père et lecteurs...sauf l'âne susmentionné qui reste au dessus de la mélée!

A lire pour rire du malheur des autres?...et tout simplement pour sourire en passant un excellent moment.





Commenter  J’apprécie          100
Le joueur et son ombre

Quatrième de couverture .

"A vingt ans, Chris Piriac est le meilleur joueur de tennis de sa génération. Un génie précoce formé à la dure par un père violent. Tandis que ce dernier exhibe ses bijoux ostentatoires dans les gradins, son fils passe pour un modèle d'équilibre et de modestie sur les cours. An début de sa carrière , en tout cas.



Car, bien vite, à chaque tournoi, le gratin local organise des réceptions en son honneur. Chris y goûte les plaisirs faciles de la célébrité : alcool, drogues et conquêtes. Son jeu s'en ressent. Les semelles de plomb, les jambes en coton, il perd ses matchs et sa concentration....

Jusqu'où chutera-t-il? "



Je suis perplexe : le titre, le passage présenté me plaisaient.

J'attendais du psychologique.

Le style narratif à la première personne m'a déçue. Je n'ai pas accroché.

Par la suite, quelques passages m'ont intéressée, tandis que d'autres ainsi que des longueurs m'ont ennuyée.

Je n'ai pas éprouvé d'empathie pour le personnage.

Je trouvais même l'histoire superficielle. Il me manquait un supplément d'âme.

Mais ceci n'est que mon ressenti de ce jour. Pas le bon moment ?................



Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

« Mon chien stupide » décrit la désintégration d’une famille où les enfants vont quitter le nid familial. Les parents qui n’étaient plus soudés que par leurs enfants vont devoir remettre en question leur vie. Bref une famille en voie de décomposition lente qui, aujourd’hui, serait recomposée depuis longtemps.

Henry Molise, la cinquantaine, est un scénariste propriétaire d’une grande villa «ressemblant au domicile d’un écrivain à succès », près de Malibu où il vit avec sa femme et leurs 4 enfants. Un soir, de retour à son domicile, il découvre dans son jardin un animal difficilement identifiable… Il s’agit d’un énorme chien qui va, par sa présence et ses exactions être un révélateur des fissures de cette famille américaine et la faire imploser. Ce sera l’occasion pour Henry, désabusé par la vie, de faire le bilan de sa vie d’homme, sa situation actuelle, son couple, son rôle de père et ses envies professionnelles.

Cette créature « stupide », comme il a été surnommé, est aussi une métaphore des angoisses et des frustrations de l’écrivain qui voit en lui l’occasion de prendre sa revanche sur la vie

“Stupide était la victoire, les livres que je n’avais pas écrits, les endroits que je n’avais pas vus, la Maserati que je n’avais jamais eue, les femmes qui me faisaient envie, Danielle Darrieux, Gina Lollobrigida, Nadia Grey. Stupide incarnait mon rêve d’une progéniture d’esprits subtils dans des universités célèbres, d’érudits doués pour apprécier toutes les joies de l’existence. Comme mon bien-aimé Rocco, il apaiserait la douleur, panserait les blessures de mes journées interminables, de mon enfance pauvre, de ma jeunesse désespérée, de mon avenir compromis.”

Sa femme Harriet « dramaturge » rédige des textes pour pallier aux carences littéraires de son fils. Mais le professeur n’est pas dupe, après avoir sévèrement noté son fils, il écrit à Harriet :

« Chère Mme Molise, je tiens à vous remercier pour votre superbe dissertation sur Bernard Shaw. C’est de très loin le plus bel essai écrit par un parent que j’aie jamais lu en vingt-cinq ans d’enseignement. Officieusement, c’est un plaisir pour moi de vous récompenser d’un A. Toutes mes félicitations. Sincèrement vôtre, Thomas Roper. »

D'origine italienne, Henry rêve sans cesse d'aller écrire et vivre à Rome.

Une écriture drôle qui adoucit le quotidien de cette famille où ce ne sont que des vieux non-dits qui vont s’exprimer de tous bords, sous forme de trahisons, disputes, départs…..

Fante livre une réflexion sur l’écriture. Il exprime la frustration du romancier devenu scénariste pour des questions financières, avoue ses regrets littéraires et méprise l’industrie cinématographique,

Ce livre découvert dans un cercle de lecture ne laissera cependant pas beaucoup de traces dans ma mémoire de lecteur car le narrateur fait preuve d’une grande désillusion sur sa vie de famille. Et ce n’est pas du tout ma vision d’une vie réussie.

Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

Petit livre par la taille mais ce roman a clairement tout d'un grand.



Il se dévore à toute vitesse. C'est corrosif à souhait, parfois très drôle, voir loufoque. Mais c'est aussi une vraie critique de la société américaine.



Je conseille grandement ce récit, cela ne vous prendra pas beaucoup de temps compte tenu du faible nombre de page mais vous m'en direz des nouvelles.



Suite à cette lecture decouverte, je vais me plonger très rapidement dans les autres romans de Fante.
Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

A la lecture de ce roman, on a l’impression de voir un film, plus précisément le scénario de nombreux films décrivant une crise sentimentale et psychologique. C’est piquant et émouvant. John Fante réussit un roman amer. D’une page à l’autre, on sourit puis on saisit par le désespoir de ce personnage. Les dialogues sont de haute volée, les personnages ne s’épargnant à aucun moment. L’auteur explore chaque situation du quotidien qui va dérailler comme si ce chien est la goutte d’eau. Nous assistons donc au débordement sans fin d’un vase. Le rythme est tenu jusqu’au bout grâce à la profondeur des personnages et la valse mise en scène par l’auteur. Ce texte est un juste milieu entre la comédie de boulevard revue à la sauce américaine et le mélodrame. A chaque moment, les personnages pourraient sombrer mais ils sont assez polis pour garder le sourire
Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

l y a des livres comme ça que l’on croise au hasard d’une balade, dont les premières lignes de la quatrième de couv vous parlent et qui s’avèrent être parmi ces lectures qui font du bien. Ça a été le cas avec le court roman, trouvé par hasard sur une brocante. Il raconte l’histoire d’un américain, écrivain raté, père de quatre enfants, rattrapé par les désillusions de la vie. Arrive chez lui un chien, un énorme chien, un akita plus précisément, ces gros chien japonais qui ressemble à des peluches. La famille va alors le recueillir. Mais ce chien n’a finalement rien d’une peluche, il est mal élevé, complètement obsédé et saute sur tout ce qui bouge et qui est de sexe masculin ! Finalement le chien dans cet histoire n’est qu’une anecdote, il sert de point de départ à toute une série de réflexion au narrateur, sur sa vie, ses relations avec ses enfants, avec sa femme. C’est à la fois triste et terriblement drôle car tout le roman est teintée d’une énorme dose d’ironie et de phrases délectables. Tout y passe, le couple, la famille, la religion, l’homosexualité, le racisme, le service militaire…. c’est à la fois noir et terriblement jouissif, plein d’humour et très touchant.
Lien : http://alittlepieceof.fr/mon..
Commenter  J’apprécie          100
Mon chien stupide

Du pur John Fante. Humour graveleux, cynique, loufoque, décalé et en même temps gravité de certains passages. Autobiographie romancée de Fante à Los Angeles, ses difficultés conjugales, ses quatre enfants à la personnalité différente, ses déboires professionnels et financiers et bien sûr le chien libidineux, pas très malin, imprévisible et homosexuel !
Commenter  J’apprécie          100




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Brice Matthieussent Voir plus

Quiz Voir plus

Cendrillon (pièce de théâtre de Joël Pommerat)

Dans quel type de maison habitent la belle-mère de Sandra et ses deux filles ?

Une maison en acier
Une maison en bois
Une maison en paille
Une maison en verre

12 questions
98 lecteurs ont répondu
Thème : Cendrillon de Joël PommeratCréer un quiz sur cet auteur

{* *}