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Critiques de Bruce Chatwin (70)
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En Patagonie

Bien qu'amateur de récits de voyages, d'Amériques, de mer, de ciel, de montagnes, je n'ai pas du tout accroché à la laborieuse narration de Bruce Chatwin. Trop d'histoires décousues, trop de fiction mêlée à la réalité, trop de confusion dans l'ensemble, et, surtout, pas de réelles descriptions de cette terre de fantasmes qui méritait de belles envolées lyriques introuvables dans ce texte.



A part la quarantaine de pages consacrées à Charley Milward, le reste m'a paru vraiment soporifique. Mêmes les animaux préhistoriques ne m'ont pas convaincu.



Je préfère de très loin les belles phrases de Jean Raspail sur les "hommes", ces Alakalufs, à peine évoqués par Chatwin.

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Les jumeaux de Black Hill

Bruce Chatwin - Les jumeaux de Black Hill - 1982 : Voila un roman tout simple basé sur la vie de deux jumeaux propriétaires agricoles, inséparable au point de dormir toute leur vie dans le même lit. C’est une chronique de la Grande Bretagne profonde ( en l’occurrence le pays de Galles) qui s'écoule devant nous de leurs naissances jusqu’à leurs morts. Une peinture contrastée de la vie à la campagne avec ses petites joies, ses grandes peines et ses occasions ratées. Tout une foule de personnage gravite autour d'eux , des gens sans importance, des petites vies s’additionnant les une aux autres pour constituer une communauté du labeur et pour certain de la misère tant les conditions de la vie rurale peuvent être rudes. On lira ce roman très agréable bien qu’il ne se passe pas grand chose du point de vu dramatique, pour comprendre ce qui attache à cette terre les paysans qui triment génération après génération pour faire pousser la vie...
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En Patagonie

Voilà. La décision est prise, je fous le camp en Patagonie. A la recherche du temps perdu ou de Florent Pagny. Un endroit loin de tout, et de tout le monde. Un lieu qui envoûte, qui exaspère, qui enchante, qui rend fou. Une folie douce, celle de voir les vagues s’échouer sur le rivage écorché de la Terre de Feu, celle de traverser la solitude de la pampa et de rencontrer des brigands, des nazis et des juifs, des mormons et des brontosaures. Un vagabondage nostalgique dans des terres si lointaines qui ne peuvent qu’émouvoir le pauvre type assoiffé de bières et de voyages littéraires. Tiens, perdu au milieu de la pampa, un vent qui dépoussière le poncho et fait voler le panama, un bouge perdu, hallucination divine, je rentre et m’installe au bout du comptoir. Je commande una cerveza, por favor, mi guapa. Au loin quelques nuées de fumée s’élèvent dans le ciel. Le vent hurle plus fort. Je m’attends à voir rentrer dans le bar aussi bien un berger qu’un général Pinochet. Où donc a-t-il parqué ses moutons ?



Avant de débarquer dans l’inconnue Tierra del Fuego, je sors mon petit livre rouge, pas celui du communiste, ni même celui d’un dictateur d’extrême-droite. Le mien a été écrit par un jeune anglais, décédé trop tôt, grand voyageur, grande âme, grand écrivain. Il raconte tout, l’Histoire, l’économie, la géologie, la politique, l’âme humaine, le soleil, la terre, le feu, le sel, les rencontres, les gens. Il ennuie par moment, il passionne par d’autres. Bruce Chatwin, une sacrée rencontre, mine de rien, mine de sel ou d’or ou de cuivre. Ce livre rouge est indispensable. Au même titre que pour franchir le Cap Horn l’envie se fait sentir de sortir au vent toute la littérature de Francisco Coloane, avant de m’aventurer dans la profondeur de ces terres, j’éprouve le besoin de lire les textes de Florent Pagny et ce long récit de voyage de cet amical anglais. Parce que toute la Patagonie tient dans ces 284 pages et 97 chapitres.



Bruce pose le pied à terre, l’envie de boire une bière et sort son carnet pour décrire les saveurs de cette bière et de cette terre…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Le chant des pistes

Manger de la poussière, poussière du bush, je prends la piste. Un tour de chant, des champs déserts, je piste le kangourou comme d’autres aventuriers pistent les bouges malfamés. J’ai vite compris que dans un tel lieu où le soleil cogne si fort à travers mon chapeau australien, en digne héritier de Crocodile Dundee, il y a un point qu’il ne faut pas perdre de vue, la piste qui te mène aux bières fraîches.



Oui, bien que je traverse

La vallée de l’ombre de la mort

Je ne crains pas le mal

Car moi, Bruce, je suis

Le plus méchant con de toute la vallée.



Bruce tout puissant, il m’avait accompagné en terre patagonne il y a quelques années à travers de vieux ossements de dinosaures. Bruce Chatwin, je le retrouve en terre australe sur le chant des pistes. Il n’a pas de cartes routières, pas de route tracée. Il avance les yeux fermés, les oreilles ouvertes. Il écoute, le vent des pistes, le hurlement des chiens sauvages, le chant des âmes. Une légende, celle des aborigènes, et la fin de ce peuple qui ne connait pas de route pour tracer leurs chemins.



Cartographier ainsi le passé d’une région et d’un peuple n’est pas facile, pourtant il suffit d’être à l’écoute, de respecter le silence des lieux et des autres et de se sentir porter par ce silence, ces chants à peine audible que le vent fait vibrer à travers les dédales du bush australien. Des voix qui viennent d’ailleurs, de nulle-part ou d’outre-tombe, résonnent en moi sur la piste. Elles me guident à travers les eucalyptus et les pierres – un type chauve me crie que mon lit est en train de brûler, il est minuit ô il me fout les jetons ce grand chauve veine saillante sur les tempes, mon cœur est mort – de l’outback. Elles me transpercent de leurs mélodies, les yeux fermés, j’avance, je les suis, jusqu’au prochain bar, jusqu’à la prochaine rencontre, celle de deux hommes du bush devant leurs verres de bière. Bruce, ce soir, je bois avec toi, je regarderai le ciel, sa lune bleue et ses étoiles de poussières, j’écouterai le silence de la musique du bush.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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En Patagonie

C'est un voyage fait de magnifiques moments de poésie, mais aussi de terribles moments d'ennui, que Bruce Chatwin m'a proposé 'En Patagonie'.



Autant son 'Chant des pistes' m'avait charmée et fait rêver tout du long, autant celui-ci m'a semblé inégal et décousu. La Patagonie m'intéresse, les gens m'intéressent, les pensées vagabondes m'intéressent... mais j'ai l'impression de n'avoir eu droit ici à rien de tout cela, juste à un patchwork un peu raté de bribes d'histoires disparates.



C'est dommage, car j'ai parfois entr'aperçu au détour d'un chapitre le Bruce Chatwin lyrique et fin que j'aime... chez sa tante lorsqu'il y découvre la peau de mammouth, chez les indiens yagans d'autrefois à la merveilleuse langue imagée, sur les bateaux dans la tempête au large du Cap Horn ou naufragés près du détroit de Magellan, chez certains immigrés nostalgiques de chez eux dans le melting-pot du Grand Sud...



Un bilan en demi-teinte, donc, que je pourrai peut-être oublier en allant moi-même 'En Patagonie', un jour !

Livre lu dans le cadre du challenge 'Récits de voyage' de Chinouk : http://www.lespassionsdechinouk.com/challenges/challenge-recit-de-voyage
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La sagesse du nomade

c’est le 1er livre de cet auteur que je lis. traduit par Jacques Chabert. Je pense que je n’aurais pas du commencer par ce livre-la.sa mère a conservé les notes qu’il lui envoyait du front.

Historien de Sotheby’s au talent de conteur de l’art impressioniste mais pas celui de la Grande Bretagne. La bougeotte de Montaigne le gagne . Il est un précurseur d’internet.

Il n’est pas un menteur. C’était un artiste autodidacte.

Du mont Athos, je pense à Fermor lui aussi un ecrivain voyageur. j’aime beaucoup Julien Gracques j’ai beaucoup de livres de lui de MacCraken and co de Picwick a l’instabilité humaine développée.

Devant l’alternative nomade, il est un peu commère.Tu Fou le poète chinois de Herman Hesse est comme le désert de taklamakan et de Lhassa.
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Le chant des pistes

C'est toujours un peu la même chose lorsque l'on veut sortir des sentiers battus en Australie. On a droit aux véhicules 4x4, les réserves d'eau et d'essence et les longues lignes droites sur plusieurs centaines de kilomètres ou les pistes défoncées de l'outback. Lorsqu'en plus on part à la rencontre des Aborigènes, on nous ressasse les mêmes poncifs sur "le temps du rêve" et les incompréhensions mutuelles entres eux et les australiens blancs. Ce qui me rend très méfiant envers la littérature des "voyageurs" dans ce pays.

Malheureusement, Chatwin n'échappe pas à la règle, du moins pas complètement. Car passé tout le fatras du pseudo explorateur ("Je hais les voyages et les explorateurs", disait Levi-Strauss) et les immanquables conflits dus à l'acculturation , on apprend quand même pas mal de choses sur la culture aborigène. Et ces fameux "songlines" sont assez extraordinaires pour être notés. La rencontre avec cette "géographie par les chants" mérite bien la lecture de ces quelques 400 pages. On retrouve là tout ce qui fait l'intelligence et la capacité d'adaptation de ces peuples premiers, et à mon avis, leur suprématie sur notre culture technologique et purement rationnelle et utilitaire que Chatwin ne manque pas de dénoncer.

Pendant les premières 200 pages, on suit donc quelques détenteurs de ces chants qui permettent de se repérer sur le territoire des ancêtres de la tribu. Chants que l'on passe ensuite, comme un relai à la tribu voisine et ainsi de suite jusqu'à former des lignes qui traversent le continent du nord au sud et d'est en ouest. C'est purement magnifique.

Passé cette découverte, Chatwin nous fait part pendant à peu près une centaine de pages, de ses carnets où il a noté différents extraits ou aphorismes d'oeuvres diverses, sur le fait que l'homme se caractérise avant tout comme un voyageur. Avec certaines réflexions évolutionnistes.

Enfin, le livre se termine dans l'outback où l'on revient après cette digression littéraire, en compagnie de nos Aborigènes et le narrateur se prépare à repartir vers Alice Springs.

Donc, c'est un livre qui nous fait découvrir une particularité de cette culture première et nous invite à réfléchir sur notre condition de marcheur-voyageur. A ce titre, il mérite notre curiosité.
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En Patagonie

« Les matins d’Ushuaia commençaient dans un calme plat. De l’autre côté du canal de Beagle on apercevait la silhouette dentelée de l’île d’Hoste et l’étroit défilé de l’Angostura Murray qui mène à l’archipel Horn. Au milieu de la journée, l’eau se mettait à bouillonner et la côte disparaissait au loin derrière un écran de vapeur. Les habitants de cette ville, apparemment sans enfants, avaient le visage violacé et jetaient des regards peu amènes aux étrangers. »



Je n’avais encore rien lu de cet écrivain-voyageur, trop tôt disparu, qui fait partie des classiques du genre. Personnellement je place Nicolas Bouvier tout en haut de mon panthéon pour la littérature de voyage. Mais je dois reconnaître que Bruce Chatwin est un candidat sérieux à la seconde place.



Une enfance passée à rêver autour des aventures, notamment en Amérique du Sud, d’un cousin de sa grand-mère, le capitaine Charley Milward, lui donnera l’envie inextinguible de partir sur ses traces.



Chemin faisant, il parcourra la Patagonie en tous sens, Terre de Feu comprise. Il s’intéresse à la plupart des communautés très variées qui se sont acclimatées à ce rude pays au fil du temps. Chatwin est fasciné par les aventuriers, les hors la loi, les révolutionnaires aussi. Ce qui nous vaudra par exemple des pages sur le Royaume d’Araucanie et de Patagonie d’Antoine de Tounens ou Butch Cassidy en cavale…



Ce livre, qui a un côté savamment désorganisé, se lit avec beaucoup d’intérêt. J’ai aimé cette manière de sauter sans cesse d’un sujet à l’autre, en sachant qu’au final le tour des thèmes abordés sera complet. L’écriture de Bruce Chatwin est un modèle du genre. L’écrivain nous livre ses impressions, parfois déconcertantes, sans jouer les baroudeurs alors qu’il prend souvent des risques de se perdre en chemin.

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En Patagonie

Terra Incognita... Voilà un coin de terre que je n'ai pas encore eu la joie de fouler et de découvrir.

Par ce livre, Bruce Chatwin a attisé le goût de l'envie, la soif de l'attirance, la flamme de l'appel en moi. La Patagonie m'appelle, m'interpelle par tout ce que j'ai entendu d'elle. Elle touche mon âme profonde, l'histoire dont je suis issue et la recherche de calme, de vastes territoires, d'océan et de bout du monde.

Je sais que la Patagonie ne laisse personne la quitter indemne. Et cette expérience, je la vivrai un jour.



Ce livre entrouvre des portes aussi nombreuses que les kilomètres de cette terre australe. Et je m'y suis parfois perdue. J'ai souffert du froid, du chaud, de l'ennui, de rencontres hostiles sur les chemins tortueux. Les époques se sont mélangées et m'ont embrouillée. Les aventuriers tantôt cupides, tantôt courageux et altruistes se sont croisés et ont quitté le lecteur beaucoup trop rapidement.

Une structure un peu scolaire à laquelle j'aurais pu me raccrocher m'aurait été d'une grande aide pour faire de ce livre un véritable coup de coeur. Là, j'ai eu l'impression de goûter à quelques arômes éparpillés, parfois intenses, parfois fades qui ont tendance à se dissiper beaucoup trop vite.

Certainement que ce livre sera à relire quand je m'envolerai vers celle qui m'a déjà grandement séduite et qui restera dans mon coeur comme un cri : La Patagonie.
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Le chant des pistes

Passionné par les voyages, cette forme d’itinérance qui nous conduit à la découverte de l’autre, et plus particulièrement par le nomadisme, Bruce Chatwin s’est rendu en Australie à la rencontre d’un peuple aux traditions millénaires, les aborigènes. Chassés de leur territoires par les australiens puis parqués dans des réserves, les aborigènes ont pour la plupart sombré dans l’alcoolisme, la misère et la dépendance. Néanmoins, ils ont réussi à préserver en partie leur héritage appelé le Temps du rêve. Chaque aborigène a son rêve qui peut être assimilé à un chant, transmis de génération en génération par un ancêtre lointain. Chaque ancêtre, en parcourant la terre, a laissé dans son sillage une suite de mots et de notes de musique formant un chant. Ce chant est à la fois une carte et un topo-guide. Il permet à tout aborigène de s’orienter sans jamais se perdre car chaque caractéristique du paysage, rocher, dune, rivière, est chantée, dans un pays où se déplacer était vital en raison de l’aridité de l’Australie intérieure.

A l’occasion d’un séjour prolongé dans la tribu des Pintupi, l’auteur consulte ses notes antérieures de voyage et nous présente ses réflexions sur le nomadisme et l’évolution de l’homme depuis l’aube de l’humanité. Il remarque que les monothéismes sont tous nés dans le désert et en déduit avec humour que Dieu est certainement un nomade. Il revient sur le meurtre originel perpétré par Caïn, le sédentaire, sur son frère Abel, le berger, meurtre qui symbolise les relations conflictuelles entre les cultivateurs et les éleveurs. Ses pensées le mènent en Afrique du sud, berceau de l’humanité. Selon C.K. Brain, illustre paléontologue sud-africain, l’homme fut d’abord une proie avant de devenir un chasseur. L’histoire de l’homme commence dans la violence.

Un livre passionnant pour s’initier aux traditions aborigènes et réfléchir sur le nomadisme, un mode de vie en voie de disparition.

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Le chant des pistes

Bruce Chatwin est ce qu'on appelle un ecrivain voyageur , il va commencer à partir explorer le monde à l'âge de 17 ans .

Le chant des pistes c'est son dernier voyage en Australie , il va à la rencontre des arborigènes et de leurs coutumes , le chant des pistes a un rapport avec la création du monde , les hommes voyagent en chantant , en nommant les choses .

L'auteur va rencontrer des personnages originaux , parfois partagé douloureusement entre modernité et traditions millénaires .

J'avoue que je me suis un peu perdue lors de certains passages , surtout lorsque l'auteur fait l'apologie du nomadisme .

Une lecture peut être un peu trop différente de mes habitudes .
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Le chant des pistes

On ne présente plus Bruce Chatwin le fameux écrivain voyageur et de grande culture trop tôt disparu. Tous ses livres sont un pur régal pour ceux qui aiment les voyages, les rencontres et l’aventure, le tout baignant dans des références culturelles nombreuses et enrichissantes.

Avec Le chant des pistes nous parcourons l’Australie, non pas un pays mais un continent où la trace des premiers hommes interroge l’écrivain sur nos origines. Quant au titre du livre il fait référence à l’enquête menée sur le terrain pour comprendre la théorie des aborigènes qui veut que « lors de sa traversée du pays, chaque ancêtre avait laissé dans son sillage une suite de mots et de notes de musique et comment ces pistes de rêve formaient dans tout le pays des « voies » de communications entre les tribus les plus éloignées. Un chant était à la fois une carte et u topo-guide. Pour peu que vous connaissiez le chant, vous pouviez toujours vous repérer sur le terrain. »

Expert en arts, Bruce Chatwin ne manque pas de s’intéresser aux peintures rupestres et aux tableaux peints par les artistes locaux qui sous un abord naïf recèlent des pans de l’histoire de l’humanité. Un grand livre de voyage mais surtout une ode à l’humanité et une passerelle entre les cultures des quatre coins du monde, dont les similitudes identifiables ne peuvent que prouver nos origines communes.

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Le chant des pistes

Le dernier livre offert par www.blog-o-book.com et le livre de Poche en 2011



C'est un livre dense et surprenant.



Il y est question de voyages, de l'Australie et des aborigènes, et puis en général des peuples nomades.



L'auteur nous convit à une découverte de sa passion des peuples nomades et de ses théories sur l'impact du voyage sur l'humanité. C'est très différente des Pérégrins. Car il ne s'agit pas des voyageurs en général mais d'une sorte d'élite. Il y est question d'anthropologues, d'ethnologues célèbres. Il y est aussi question de l'auteur et de son histoire.



C'est à la fois fouillé, on apprend des tas de choses mais aussi un peu fouillis J'avoue avoir eu du mal à passer les 50 premières pages et puis je m'y suis faite. J'ai préféré la partie sur les aborigènes. J'ai trouvé passionnant ces chants créateurs et tout ce qui est traditionnel. J'ai aimé le lien entre l'art et la tradition, la connaissance et les mépris de l'homme blanc pour une culture / une connaissance qui lui y si étrangère.



Bref ce n'est pas un livre pour tous ou pour tous les moments mais j'ai apprécié ce moment qui m'a faire revivre mon périple en Australie. Si vous avez envie de voyager, de découvrir ce continent et ce peuple si lointain alors n'hésitez pas.



Merci encore à Blog o Book et au livre de Poche pour ce cadeau.
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Les jumeaux de Black Hill

Il m’a fallu revenir de ma déception avant de pouvoir apprécier ce livre. Je m’attendais à « [une peinture de] la mort lente d'un monde rattrapé par la technique et rongé par les illusions perdues », comme promis par la quatrième de couverture, mais je n’ai rien vu de cela, puisqu’il est bien plus question de la relation entre les jumeaux du titre et de l’ambiance du village avec bien peu de référence aux changements des pratiques agricoles, et pas plus que la mention ici ou là de l’achat d’un tracteur, rare concession des jumeaux nés au siècle d’avant à la modernité. Etrangement, même l’exode rural n’est pas mentionné et, si le roman a été publié en 1982, j’ai souvent eu l’impression de lire un roman de cent ans plus ancien, avec des références aux missions en Inde plus qu’à la mécanisation.

Si l’on approche ce roman comme une chronique d’une vie agricole dans un petit village à l’écart des grands bouleversements du monde, alors il a son charme. Ces jumeaux, Benjamin et Lewis, naissent dans une famille déjà désunie, d’une mère fille de missionnaire et d’un père paysan jusqu’au bout des ongles. Inséparables, même si la relation entre les deux ne paraît pas des plus égalitaires, les jumeaux ne quitteront jamais la ferme où ils sont nés, que leur père finira par acheter et qu’eux agrandiront. Mais pourquoi travailler toute sa vie, faire fructifier son bien quand on ne vit pour personne d’autre que pour son frère qui est son miroir ? Ce roman fait très vite la part belle à la désillusion et aux occasions manquées, que ce soit la pauvre Mary qui très vite voir que son mariage n’est pas l’union heureuse dont elle avait rêvée, ou bien Lewis qui voit ses amours échouer pour un rival plus riche ou plus entreprenant.

C’est une peinture amère que Bruce Chatwin donne à lire. Amère, mais non dénudée d’une grande tendresse pour ses personnages ni, surtout peut-être, pour ce paysage coincé entre le comté de Hereford et ses imposants bovins à la renommée mondiale et le Pays de Galles pour qui les rêves d’indépendance n’ont pas fini de faire long feu. Si le livre est plein de l’amertume d’une vie passée dans une ferme où l’emplacement des cadres est depuis longtemps marqué sur le papier peint, plein de l’interrogation étonnée d’une vie qui s’est écoulée comme l’eau d’une rivière assoupie, ce n’est pas non plus un livre triste ou déprimant. Il y a de la beauté aussi dans cette renonciation et cette acceptation, et, qu’on le croit ou pas, les moments de satisfaction existent aussi pour ces jumeaux qui finalement auront vécu leur vie à l’écart des tumultes de leur siècle, comme ils l’ont voulu et décidé. Et au seuil de leur vie, il me semble qu’il faut les imaginer étonnés, certes, mais surtout sereins.
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Le chant des pistes

Un récit parsemé de réflexions extrêmement pertinentes et qui entre en résonance avec mes convictions personnelles sur la vie et la théorie de l’évolution des espèces.

Un mot sur Bruce Chatwin. Il est né en 1940 et décédé à l’âge de 49 ans du Sida. Expert en art (impressionnisme et moderne), il s’est ensuite intéressé à l’archéologie, à l’ethnologie et aux sciences qui touchent à l’homme et à son environnement. Il a pas mal voyagé, aimant côtoyer les populations nomades et primitives. Ses ouvrages littéraires sont essentiellement des récits de voyages.

« Le chant des pistes »ressemble à une étude ethnologique des populations aborigènes d’Australie. Accompagné d’Arkady, un fils d’immigré russe, véritable coureur de brousse, Bruce Chatwin recueille la parole des aborigènes, leur cosmogonie, le fameux « Dreamtime », le temps des rêves. Que représente leurs peintures ?

« La totalité de l’Australie pouvait être lue comme une partition musicale. Il n’y avait pratiquement pas un rocher, pas une rivière dans le pays qui ne pouvait être ou n’avait pas été chantée. On devrait peut-être se représenter les songlines (le chant des pistes) sous la forme d’un plat de spaghetti composé de plusieurs Iliades et de plusieurs Odyssées, entremêlées en tous sens, dans lequel chaque « épisode » pouvait recevoir une interprétation d’ordre géologique ».

Si vous n’êtes pas très porté sur ce genre de littérature, je ne m’aventurerai pas à vous conseiller ce récit. Il livre ses secrets, mais il faut être à l’écoute.
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En Patagonie

C'est un vrai bonheur de lire Chatwin ! Toujours et encore !

Élégance d'écriture, culture immense. curiosité insatiable, plaisirs des découvertes humaines pouvant nous apparaître assez étranges parfois : relation d'un périple qui nous surprend et nous attache aux pas de cet envoûtant voyageur.

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Le chant des pistes

Si vous voulez mieux connaître les cultures nomades (ou pas d'ailleurs) , aborigènes, qui sont fort nombreuses, malgré ce dont elles ont terriblement souffert du fait de la colonisation, lisez ce livre.

L'auteur est passionné par les modes de vie nomades et des civilisations dites premières, il a parcouru le monde, a lu et rencontré à la fois de très grands ethnologues comme des personnes exceptionnelles de toutes cultures, sur les continents africain, européen et australien notamment.



Ici, il témoigne de son voyage en Australie, pour mieux comprendre et connaître le fonctionnement à la fois du système familial, du mythe fondateur de la création, des pistes chantées, des différentes langues et de la variété comme ce qui relie les cultures aborigènes.

C'est tout à fait passionnant, même s'il faut garder à l'esprit que cela date du XX ème siècle, c'est un témoignage très vivant et vraiment unique.



J'ai moins aimé la partie du livre, où l'on trouve de façon désordonnée des extraits de ses carnets de ses autres voyage, mais je n'ai aucun regret, cela reste une lecture extrêmement intéressante, d'un anti conformiste érudit et curieux, un voyageur curieux des autres, et convaincu que le nomadisme était notre origine à tous.



Je poursuis actuellement avec la lecture d'un magnifique livre sur la peinture aborigène, dont il parle d'ailleurs (la peinture aborigène et les galeristes !) à plusieurs reprises, avec réalisme !



Un excellent bouquin vivifiant que je vous conseille.
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Utz

Roman très étrange qui raconte la vie d'un aristocrate propriétaire d'une collection rare de figurines de porcelaine. Cette collection semble être toute sa raison de vivre... Plume alerte, texte teinté de mélancolie. Le ton est parfois un peu féroce, et à d'autres moments perce l'humour.

Une découverte sympathique.
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En Patagonie

Un fantastique récit de voyage et l’occasion de découvrir la Patagonie, cette terre lointaine dont l’auteur nous fait une description savoureuse. Etape par étape de La Plata en Argentine à Punta Arénas au Chili en passant par le Cap Horn, à travers les diverses rencontres du voyageur, on découvrira le parcourt de plusieurs personnages historiques ,: Magellan, Darwin, des Russes rouges ou anarchistes venus portés la révolution dans le nouveau monde, des mineurs, des gangsters Nord Américains, des civilisateurs, jésuites, des marins mercenaires anglais, tous une foule de gens recherchant la terre promise et le paradis perdus et qui, on façonner ce pays "neuf" de leur emprunte. On observe les vagues de migrants de toutes l'Europe qui ont fini par imposer leurs marques de manières souvent prédatrices sur ces territoires ainsi que le destin tragique des indiens plongés dans la servitude et l’alcool. De magnifiques descriptions de paysages : montagne, champs a perte de vue, océans tumultueux, mais aussi d’animaux divers. Un livre sensible et contemplatif qui n’a qu’un seul inconvénient : il peut donner une irresistible envie d’ailleurs et d’aventure.
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Anatomie de l'errance

"Les gens étaient attirés par Chatwin pour ce qu'il était autant que pour ce qu'il écrivait.

Il était fêté pour son apparence ainsi que pour ses livres...

C'est payant de créer du mystère autour de votre vie, surtout si vous êtes un auteur. Bruce Chatwin le savait. Il en a été de même pour l'homme qui a adopté le nom de Chatwin et séduit une Néerlandaise pendant ses vacances en Grèce. Elle est arrivée à la maison pour voir que Bruce Chatwin signait des livres à proximité et, en le rencontrant, elle a accusé le vrai Chatwin de ne pas être lui-même. C'est une histoire chatwinesque - "Such a Bruce", comme ses amis sont apparemment enclins à le dire.

Bruce, maintenant qu'il est mort, est en passe de devenir une légende. Ce qui est un problème.



Que devons-nous savoir sur la vie des écrivains pour évaluer leur travail.



J'aime le style unique d'écriture de voyage de Chatwin. Mais Chatwin, en tant que personne ne m'attire pas beaucoup : trop bavard ("Il était connu dans un cercle de connaissances sous le nom de 'Chatterbox' et dans un autre sous le nom de 'Chatty Corner'"); trop exhibitionniste; trop précieux dans sa joie pour les «tenues» (capes tourbillonnantes, shorts élégants et havresac en cuir de veau sur mesure).

Voici les faits bruts de la vie de Chatwin : né à Sheffield en 1940 dans une famille de la classe moyenne ; a déménagé à Birmingham où il a fréquenté l'école préparatoire; a fait ses études au Marlborough College, mais n'a pas réussi à entrer à Oxford; a trouvé un emploi de portier à la maison de vente aux enchères Sotheby's où il s'est levé pour se voir offrir un poste d'administrateur au début de la vingtaine; épousa une collègue, Elizabeth Chanler; puis a démissionné pour étudier l'archéologie à l'Université d'Édimbourg. Abandonnant ses études universitaires, il part travailler pour le Sunday Times, voyage beaucoup et, à 37 ans, devient auteur. Il est décédé à l'âge de 48 ans, ayant contracté le sida, date à laquelle il était un écrivain bien connu avec six livres publiés.



Bruce Chatwin était un paradoxe. "C'était l'un des charmes de Chatwin d'être plusieurs choses apparemment contradictoires et de les concilier dans ses livres" dit son éditrice qui ajoute: "si Bruce Chatwin avait été corpulent, myope et aux cheveux de souris, sa vie et sa réputation auraient été très différentes". Tout à fait !



Bruce Chatwin est décédé dans le sud de la France en janvier 1989.



© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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