AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Bruce Chatwin (71)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les jumeaux de Black Hill

Curieux roman dont on se demande en le refermant quelles étaient les intentions de l'auteur. Il s'agit d'une chronique rurale s'étalant sur toute la durée de la vie de jumeaux restés vieux garçons et presque vierges durant laquelle ils croisent tout un cortège de personnages qui, à chaque fois, auraient pu infléchir le cours de leur vie mais non, rien ne se passe, ils sont comme enfermés dans le corset de leur gémellité. Ce volet est omniprésent dans le roman mais finalement peu développé malgré l'apparition d'une psychologue juive autrichienne passionnée par le sujet. La pauvreté physique, et morale, est tellement prégnante que même lorsqu'ils deviennent riches, ils ne s'en rendent pas compte et ne songent même pas à améliorer leurs rudes conditions de vie. Et quand, enfin, trop tard sans doute, Benjamin accepte d'acheter un tracteur pour faciliter le travail de Lewis, cet engin de malheur scellera sa fin. Ce roman m'a laissé un goût d'inachevé, c'était peut-être le but de Bruce Chatwin, mettre l'accent sur ce qui aurait pu être et ce qui fut, parabole de l'immobilisme qui vient s'opposer au nomadisme revendiqué par l'auteur.

A noter une étonnante construction qui revient tout au long de l'ouvrage, à la fin de chaque paragraphe, l'auteur résume le suivant en une ou deux lignes avant de le développer.
Commenter  J’apprécie          00
Anatomie de l'errance

Je ne connaissais Bruce Chatwin que de nom, mais je n'avais jusqu'à présent rien lu de lui, et me suis dit que ce titre, qui est en fait une compilation de textes et d'articles divers, serait une bonne façon de le découvrir. La réponse est un peu oui, un peu non (eh, j'ai le droit, je suis normand). Les deux premières parties, qui regroupent de courts textes qui peuvent se lire soit comme des témoignages, soit comme de la fiction, m'ont beaucoup plu, en particulier la nouvelle "Le domaine de Maximilien Tod", petit bijou de cynisme, d'hypocrisie et de mensonge. La troisième partie se compose de textes autour des civilisations nomades, dont Bruce Chatwin défend la valeur et qu'il présente même comme un idéal de vie. Malgré quelques affirmations qui m'ont parfois semblé un peu naïves, ces textes m'ont bien intéressé. Les 4è et 5è parties sont constituées de textes qui sont soit des critiques, soit des réflexions sur l'art. C'est là que j'ai un peu décroché, peut-être parce que justement, je n'avais pas lu ses récits de voyage. Difficile de s'intéresser à l'esthétique d'un auteur sans s'être au préalable plongé directement dans le texte. Une belle découverte malgré tout, et je lirai probablement En Patagonie.
Commenter  J’apprécie          20
Le chant des pistes

Si vous voulez mieux connaître les cultures nomades (ou pas d'ailleurs) , aborigènes, qui sont fort nombreuses, malgré ce dont elles ont terriblement souffert du fait de la colonisation, lisez ce livre.

L'auteur est passionné par les modes de vie nomades et des civilisations dites premières, il a parcouru le monde, a lu et rencontré à la fois de très grands ethnologues comme des personnes exceptionnelles de toutes cultures, sur les continents africain, européen et australien notamment.



Ici, il témoigne de son voyage en Australie, pour mieux comprendre et connaître le fonctionnement à la fois du système familial, du mythe fondateur de la création, des pistes chantées, des différentes langues et de la variété comme ce qui relie les cultures aborigènes.

C'est tout à fait passionnant, même s'il faut garder à l'esprit que cela date du XX ème siècle, c'est un témoignage très vivant et vraiment unique.



J'ai moins aimé la partie du livre, où l'on trouve de façon désordonnée des extraits de ses carnets de ses autres voyage, mais je n'ai aucun regret, cela reste une lecture extrêmement intéressante, d'un anti conformiste érudit et curieux, un voyageur curieux des autres, et convaincu que le nomadisme était notre origine à tous.



Je poursuis actuellement avec la lecture d'un magnifique livre sur la peinture aborigène, dont il parle d'ailleurs (la peinture aborigène et les galeristes !) à plusieurs reprises, avec réalisme !



Un excellent bouquin vivifiant que je vous conseille.
Commenter  J’apprécie          152
La sagesse du nomade

Recueil de lettres choisies de B.Chatwin de son enfance (1948) à sa mort du Sida (1988 à 48 ans) . En quelque sorte une biographie épistolaire qui s’efforce de cerner un étrange et fuyant personnage dont la vie fut dominée par sa dromomanie ( ses lieux de résidence temporaire et ses voyages donnent le vertige) et l’incertitude dans sa sexualité, sa vocation littéraire (écrivain voyageur, essayiste, romancier) , son rapport à la vérité … avec en fond un égocentrisme hors du commun . L’ensemble est intéressant par ses réflexions sur le nomadisme , l’écriture , par ses amitiés ( entre autres Salman Rushdie) et émouvant par son dernier combat contre la maladie.
Commenter  J’apprécie          20
Le chant des pistes

Comment vivent les aborigènes d'Australie ? C'est ce que nous propose de découvrir l'auteur de ce livre que j'ai découvert lors de la réunion de notre club de lectures. Un documentaire romancé qui nous emporte loin de nos contrées. Entre-temps des informations concernant l'évolution de l'Homme.

Je vous conseille ce bijou qui vous ouvrira l esprit.
Commenter  J’apprécie          20
En Patagonie

Sauf erreur, la lecture d'un livre sert à se distraire et passer un bon moment, ou s'instruire sur un sujet, ou s'élever l'esprit, ou apprendre la géographie, l'histoire.. Que sais je ? J'ai choisi cette lecture pour m'immerger en Patagonie, comprendre un peu de ce territoire immense ou je m'apprête à passer quelques semaines... En réalité, cette lecture ma perdu dans des récits croisés incompréhensibles, passant du 16 ième siècle à aujourd'hui sans transition, bref on se demande si d'éditeur à fait relire et corriger le texte..
Commenter  J’apprécie          10
En Patagonie

J'ai lu ce livre il y a plus de 20 ans et j'ai aimé toutes les rencontres que fait Bruce Chatwin, c'est vrai les histoires sont décousues mais c'est remarquablement bien écrit. Je vais encore le relire, pour le conforter à mes souvenirs, c'était avant mon périple en Patagonie, ce seras après.
Commenter  J’apprécie          00
En Patagonie

« Les matins d’Ushuaia commençaient dans un calme plat. De l’autre côté du canal de Beagle on apercevait la silhouette dentelée de l’île d’Hoste et l’étroit défilé de l’Angostura Murray qui mène à l’archipel Horn. Au milieu de la journée, l’eau se mettait à bouillonner et la côte disparaissait au loin derrière un écran de vapeur. Les habitants de cette ville, apparemment sans enfants, avaient le visage violacé et jetaient des regards peu amènes aux étrangers. »



Je n’avais encore rien lu de cet écrivain-voyageur, trop tôt disparu, qui fait partie des classiques du genre. Personnellement je place Nicolas Bouvier tout en haut de mon panthéon pour la littérature de voyage. Mais je dois reconnaître que Bruce Chatwin est un candidat sérieux à la seconde place.



Une enfance passée à rêver autour des aventures, notamment en Amérique du Sud, d’un cousin de sa grand-mère, le capitaine Charley Milward, lui donnera l’envie inextinguible de partir sur ses traces.



Chemin faisant, il parcourra la Patagonie en tous sens, Terre de Feu comprise. Il s’intéresse à la plupart des communautés très variées qui se sont acclimatées à ce rude pays au fil du temps. Chatwin est fasciné par les aventuriers, les hors la loi, les révolutionnaires aussi. Ce qui nous vaudra par exemple des pages sur le Royaume d’Araucanie et de Patagonie d’Antoine de Tounens ou Butch Cassidy en cavale…



Ce livre, qui a un côté savamment désorganisé, se lit avec beaucoup d’intérêt. J’ai aimé cette manière de sauter sans cesse d’un sujet à l’autre, en sachant qu’au final le tour des thèmes abordés sera complet. L’écriture de Bruce Chatwin est un modèle du genre. L’écrivain nous livre ses impressions, parfois déconcertantes, sans jouer les baroudeurs alors qu’il prend souvent des risques de se perdre en chemin.

Commenter  J’apprécie          300
Utz

Utz (1988) a été adapté pour le cinéma en 1992 sous le titre de Utz, la passion de l’art par le britannique George Sluizer.



C’est un livre qui véhicule plusieurs choses, des connaissances historiques sur la Tchécoslovaquie de la Guerre Froide, de l’humour autour du complexe et excentrique personnage central : le baron Kaspar Joachim von Utz, collectionneur maladif de porcelaines de Meissen dont il a réussi à réunir une énorme quantité. L’état communiste ayant pris connaissance de cette collection unique, il a décrété sa confiscation, soit immédiate, soit le legs imposé et post mortem de ces objets merveilleux pour un musée



Le baron, malgré une vie chiche et sans intérêt à Prague, arrive à s’évader une fois par an à l’étranger à la chasse de pièces de porcelaine que les transfuges tchèques auraient pu sortir à l’étranger. Ceci est la version officielle pour la nomenklatura.



Mais ce cher baron a de l’argent en Suisse et lors de chaque voyage, il s’arrange pour faire une escapade en Suisse où il retire de l’argent cash, avec lequel argent il a constitué peu à peu, une deuxième collection, presque aussi fabuleuse que la première et qu’il cache en Suisse.



Il y a quelques scènes cocasses où l’État l’épie, le surveille, le fait suivre, sans compter que son appartement est truffé de micros et que pour pouvoir échanger « en cachette » avec quelqu’un, il a plusieurs méthodes pour brouiller les pistes.



Le baron a depuis longtemps une servante toute dévouée, Marta, qui, de plus, l’adore. Elle l’adore parce qu’il l’a tiré d’un très mauvais pas, mais c’est une paysanne mal dégrossie. Comme le baron aime courir le guilledou, lorsqu’il amène ses maitresses chez lui, Marta devient la plus désagréable des femmes, toutefois dans les limites de ce qu’elle peut exprimer, ce qui donne lieu à quelques situations drôles.



Parce que le baron Utz s’y connait en Meissen; Bruce Chatwin nous donne une leçon intéressante sur le sujet. L’ « inventeur » de la porcelaine est Johannes Böttger né en 1682 en Thuringe, lequel, grâce à une teinture rouge transmise par un moine mendiant grec, va réaliser sa première transmutation. En 1708 il remet ses premiers échantillons de grès rouge et, l’année suivante, de porcelaine blanche; il est très connu pour ses boîtes à thé, ses chopes à monture d’argent, ses théières décorées avec des scènes de Watteau…Utz avait choisi chaque pièce pour qu’elle reflétât les humeurs et les diverses facettes du « siècle de la porcelaine », l’esprit, le charme, la courtoisie, le goût de l’exotisme, la cruauté et la gaieté insouciante, avant que tout cela ne fût balayé par la révolution et le bruit de bottes des soudards.



En 1973 Utz aura une première attaque cérébrale et il prendra une décision pour ses collections. Ainsi se vengera-t-il de l’État communiste avec panache quoique drastiquement.



Une petite histoire amusante, bien racontée par quelqu’un qui connaissait bien les antiquités puisque Bruce Chatwin travailla des années pour Sothebys.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
Commenter  J’apprécie          10
Anatomie de l'errance

"Les gens étaient attirés par Chatwin pour ce qu'il était autant que pour ce qu'il écrivait.

Il était fêté pour son apparence ainsi que pour ses livres...

C'est payant de créer du mystère autour de votre vie, surtout si vous êtes un auteur. Bruce Chatwin le savait. Il en a été de même pour l'homme qui a adopté le nom de Chatwin et séduit une Néerlandaise pendant ses vacances en Grèce. Elle est arrivée à la maison pour voir que Bruce Chatwin signait des livres à proximité et, en le rencontrant, elle a accusé le vrai Chatwin de ne pas être lui-même. C'est une histoire chatwinesque - "Such a Bruce", comme ses amis sont apparemment enclins à le dire.

Bruce, maintenant qu'il est mort, est en passe de devenir une légende. Ce qui est un problème.



Que devons-nous savoir sur la vie des écrivains pour évaluer leur travail.



J'aime le style unique d'écriture de voyage de Chatwin. Mais Chatwin, en tant que personne ne m'attire pas beaucoup : trop bavard ("Il était connu dans un cercle de connaissances sous le nom de 'Chatterbox' et dans un autre sous le nom de 'Chatty Corner'"); trop exhibitionniste; trop précieux dans sa joie pour les «tenues» (capes tourbillonnantes, shorts élégants et havresac en cuir de veau sur mesure).

Voici les faits bruts de la vie de Chatwin : né à Sheffield en 1940 dans une famille de la classe moyenne ; a déménagé à Birmingham où il a fréquenté l'école préparatoire; a fait ses études au Marlborough College, mais n'a pas réussi à entrer à Oxford; a trouvé un emploi de portier à la maison de vente aux enchères Sotheby's où il s'est levé pour se voir offrir un poste d'administrateur au début de la vingtaine; épousa une collègue, Elizabeth Chanler; puis a démissionné pour étudier l'archéologie à l'Université d'Édimbourg. Abandonnant ses études universitaires, il part travailler pour le Sunday Times, voyage beaucoup et, à 37 ans, devient auteur. Il est décédé à l'âge de 48 ans, ayant contracté le sida, date à laquelle il était un écrivain bien connu avec six livres publiés.



Bruce Chatwin était un paradoxe. "C'était l'un des charmes de Chatwin d'être plusieurs choses apparemment contradictoires et de les concilier dans ses livres" dit son éditrice qui ajoute: "si Bruce Chatwin avait été corpulent, myope et aux cheveux de souris, sa vie et sa réputation auraient été très différentes". Tout à fait !



Bruce Chatwin est décédé dans le sud de la France en janvier 1989.



© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          110
En Patagonie

Il suffit d’un rêve d’enfance prégnant et durable pour qu’une vie bifurque au gré d’une aventure, d’un voyage …. Cette madeleine de Proust sera ici une peau de brontosaure (qui se révélera en fait de mylodon) encadrée dans un séjour anglais. La terre de cocagne et de mystère sera la Patagonie.

Ayant grandi, l’auteur part au pays des rêves d’enfance et y découvre une terre où sont venus échouer les déshérités : Allemands, Russes, Juifs, Anglais, Gallois … Chacun emportant avec lui un peu de sa culture, pacotille élevée au rang de Graal.

On y suit les pas de Butch et du Kid, de révolutionnaires revenus de tout, Orélie Ier roi périgourdin d’Araucanie mais aussi les premiers habitants qui semblent avoir été ensevelis sous terre sans laisser de trace comme les Araucans ou encore les Fuegiens.

Récit de voyage à la rencontre des rêves désabusés, de périodes révolues dans une nature immuable et âpre où la vie dure semble comme cristalliser l’humanité dans ce qu’elle a de plus ordinaire, où la solitude se fait l’écho de périodes disparues, où le passé est bien plus présent que le présent lui-même ….

Voyage mélancolique au milieu de nulle part

Commenter  J’apprécie          50
Le chant des pistes

Le dernier livre offert par www.blog-o-book.com et le livre de Poche en 2011



C'est un livre dense et surprenant.



Il y est question de voyages, de l'Australie et des aborigènes, et puis en général des peuples nomades.



L'auteur nous convit à une découverte de sa passion des peuples nomades et de ses théories sur l'impact du voyage sur l'humanité. C'est très différente des Pérégrins. Car il ne s'agit pas des voyageurs en général mais d'une sorte d'élite. Il y est question d'anthropologues, d'ethnologues célèbres. Il y est aussi question de l'auteur et de son histoire.



C'est à la fois fouillé, on apprend des tas de choses mais aussi un peu fouillis J'avoue avoir eu du mal à passer les 50 premières pages et puis je m'y suis faite. J'ai préféré la partie sur les aborigènes. J'ai trouvé passionnant ces chants créateurs et tout ce qui est traditionnel. J'ai aimé le lien entre l'art et la tradition, la connaissance et les mépris de l'homme blanc pour une culture / une connaissance qui lui y si étrangère.



Bref ce n'est pas un livre pour tous ou pour tous les moments mais j'ai apprécié ce moment qui m'a faire revivre mon périple en Australie. Si vous avez envie de voyager, de découvrir ce continent et ce peuple si lointain alors n'hésitez pas.



Merci encore à Blog o Book et au livre de Poche pour ce cadeau.
Commenter  J’apprécie          180
En Patagonie

Bien qu'amateur de récits de voyages, d'Amériques, de mer, de ciel, de montagnes, je n'ai pas du tout accroché à la laborieuse narration de Bruce Chatwin. Trop d'histoires décousues, trop de fiction mêlée à la réalité, trop de confusion dans l'ensemble, et, surtout, pas de réelles descriptions de cette terre de fantasmes qui méritait de belles envolées lyriques introuvables dans ce texte.



A part la quarantaine de pages consacrées à Charley Milward, le reste m'a paru vraiment soporifique. Mêmes les animaux préhistoriques ne m'ont pas convaincu.



Je préfère de très loin les belles phrases de Jean Raspail sur les "hommes", ces Alakalufs, à peine évoqués par Chatwin.

Commenter  J’apprécie          743
La sagesse du nomade

c’est le 1er livre de cet auteur que je lis. traduit par Jacques Chabert. Je pense que je n’aurais pas du commencer par ce livre-la.sa mère a conservé les notes qu’il lui envoyait du front.

Historien de Sotheby’s au talent de conteur de l’art impressioniste mais pas celui de la Grande Bretagne. La bougeotte de Montaigne le gagne . Il est un précurseur d’internet.

Il n’est pas un menteur. C’était un artiste autodidacte.

Du mont Athos, je pense à Fermor lui aussi un ecrivain voyageur. j’aime beaucoup Julien Gracques j’ai beaucoup de livres de lui de MacCraken and co de Picwick a l’instabilité humaine développée.

Devant l’alternative nomade, il est un peu commère.Tu Fou le poète chinois de Herman Hesse est comme le désert de taklamakan et de Lhassa.
Commenter  J’apprécie          500
Utz

Encore un joyaux littéraire de Bruce Chatwin ! Ses connaissances du monde des objets d'art lui permettent de nous conter ici la vie d'un amoureux des porcelaines de Saxe en Tchécoslovaquie durant la guerre froide. La fin est surprenante et garde une légère part de mystère.

Bruce Chatwin était un érudit et un grand voyageur. Avec ce roman, il semble se faire plaisir en retournant à ses premières amours : les collections.

Ses connaissances, toujours très précises, sont fascinantes et il sait admirablement les mettre en mots afin de les rendre attrayantes pour les lecteurs. Ce livre, court, est ciselé à la manière d'un bijou précieux. Un vrai bonheur de lecture !
Commenter  J’apprécie          30
Les jumeaux de Black Hill







Lewis et Benjamin Jones sont nés à l'aube du 20ème siècle. Inséparables. Ils vouent tous deux une adoration sans borne à leur mère Mary, affection qu'ils entretiendront tout au long de leur vie.

Lewis est curieux, porté vers le progrès et passionné d'aviation. Benjamin est peureux, conservateur et un peu pingre. Peu importe les différences et les tiraillements qui ponctueront leur vie, rien ne pourra jamais les séparer.

Bruce Chatwin dresse un portrait émouvant d'une population rurale partagée entre progrès et valeurs ancestrales, et dont les petites histoires et querelles locales côtoient parfois la grande histoire, celle des agitations du reste du monde.

A travers plus de 80 ans de vie des jumeaux Jones, on plonge avec délectation dans cette nature sauvage et hostile où une multitude de personnages, rudes et obstinés, aux noms surprenants, se débattent avec les turpitudes de leur quotidien. Entre querelles, rancœurs, amitié et tradition religieuse, l'auteur témoigne avec tendresse de la vie d'un monde aujourd'hui disparu.





Commenter  J’apprécie          62
Les jumeaux de Black Hill

Aux confins de l'Angleterre et du Pays de Galles, vivent, inséparables, entourés de vieilleries et de souvenirs, deux jumeaux octogénaires. Ils ont vu tout le XXème siècle défiler dans leur pays rural de Black Hill, sans être trop bousculés par les évènements. Ils ont tout sacrifié, tout partagé, jusqu'à la couche de leurs aïeux, dans une indéfectible fidélité filiale. Point de vie de couple, hormis la leur, pas davantage d'amour sinon celui de leur mère et leur long compagnonnage. Une vie modeste, de labeur, ponctuée par le rachat progressif des terres avoisinantes.



C'est une bien belle et touchante chronique de la paysannerie qui nous est offerte ici. Des gens vivant avec simplicité, originaux par leur caractère, authentique dans leur travers et leur petitesse; des vies sans éclats particuliers, exemplaires par cela même, poignantes dans leur universelle humanité. Difficile de trouver plus singulière et plus fusionnelle que cette histoire d'amour envers et contre tout. Une magnifique histoire riche en émotions.
Commenter  J’apprécie          50
Le chant des pistes

passionnante plongée dans le monde aborigène et le chant des pistes
Lien : https://www.franceculture.fr..
Commenter  J’apprécie          00
Le chant des pistes

Un récit parsemé de réflexions extrêmement pertinentes et qui entre en résonance avec mes convictions personnelles sur la vie et la théorie de l’évolution des espèces.

Un mot sur Bruce Chatwin. Il est né en 1940 et décédé à l’âge de 49 ans du Sida. Expert en art (impressionnisme et moderne), il s’est ensuite intéressé à l’archéologie, à l’ethnologie et aux sciences qui touchent à l’homme et à son environnement. Il a pas mal voyagé, aimant côtoyer les populations nomades et primitives. Ses ouvrages littéraires sont essentiellement des récits de voyages.

« Le chant des pistes »ressemble à une étude ethnologique des populations aborigènes d’Australie. Accompagné d’Arkady, un fils d’immigré russe, véritable coureur de brousse, Bruce Chatwin recueille la parole des aborigènes, leur cosmogonie, le fameux « Dreamtime », le temps des rêves. Que représente leurs peintures ?

« La totalité de l’Australie pouvait être lue comme une partition musicale. Il n’y avait pratiquement pas un rocher, pas une rivière dans le pays qui ne pouvait être ou n’avait pas été chantée. On devrait peut-être se représenter les songlines (le chant des pistes) sous la forme d’un plat de spaghetti composé de plusieurs Iliades et de plusieurs Odyssées, entremêlées en tous sens, dans lequel chaque « épisode » pouvait recevoir une interprétation d’ordre géologique ».

Si vous n’êtes pas très porté sur ce genre de littérature, je ne m’aventurerai pas à vous conseiller ce récit. Il livre ses secrets, mais il faut être à l’écoute.
Commenter  J’apprécie          160
La sagesse du nomade

"La sagesse du nomade" n’est pas une œuvre de fiction, c’est une œuvre de vie. Ce recueil épistolaire compile un vaste ensemble de lettres que Bruce Chatwin écrivit, tout au long de sa vie, à ses parents, à sa femme, à ses éditeurs, à ses agents, à ses amis. Sans se lasser, à chaque étape de ses pérégrinations, il récupérait son courrier et y répondait. Racontant, sollicitant, évaluant l’état d’avancement de son travail, exprimant ses goûts en matière de livre comme ses dégoûts…

Voir l’écrivain à l’œuvre pendant l’écriture d’un livre, c’est un privilège rare. Le suivre, tout au long de sa vie et, sur la fin, le sentir s’éteindre, corps et esprit, c’est une émotion rare que de partager ainsi, à distance, quelque chose de l’ordre de l’intime et de l’intimité. Cela doit se faire à pas de velours, délicatement, en toute discrétion. Sous l’écrivain, il y a là l’homme, sans fard, sans masque, dans toute sa complexité et sa fragilité. Emouvant.

Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bruce Chatwin (734)Voir plus

Quiz Voir plus

QUIZZ SUR NO ET MOI

Qui est le personnage principal?

No
Lucas
Lou
Loïc

21 questions
2500 lecteurs ont répondu
Thème : No et moi de Delphine de ViganCréer un quiz sur cet auteur

{* *}