Carl Gustav Jung

De même que le physicien considère l'atome comme un modèle, les représentations archétypiques sont pour moi de simples ébauches destinées à exprimer des arrière-plans inconnus.

Je ne conteste en aucune façon l'existence d'un Dieu métaphysique. Mais je m'octroie la permissiond'examiner à laloupe les discours humains. Si je m'étais livré à une critique de la chronique scandaleuse de l'Olympe, on s'en serait offusqué il y a 2500 ans. Plus personne n'y songerait aujourd'hui.

C'est effectivement des "profondeurs de l'âme humaine" que je m'occupe, et je tiens à le souligner expréssément.
(...), ce que je pratique, c'est une psychologie comparée de l'âme.

En tant que science expérimentale, la psychologie peut seulement constater que l'inconscient produit spontanément des images qui ont été considérées depuis toujours comme des images de Dieu. Mais de m^me que la nature de la psyché nous est totalement inconnue, de même la science n'a pas le pouvoir de découvrir ce dont l'image est image. C'est ici que nous arrivons à cette "limite de la condition humaine" dont Gertrude von Le Fort dit qu'elle est "la porte où Dieu fait irruption".

En un sens , je pourrais dire de l'inconscient collectif exactement la même chose que Kant disait de la chose en soi, c'est-à-dire que c'était uniquement un concept limite, ce qui pourtant ne peut en aucune façon nous empêcher d'émettre...ou bien des hypothèses sur sa nature, si c'était un objet de l'expérience humaine. Mais nous ne savons pas si l'inconscient en soi est illimité, s'il est partiellement accessible à notre expérience ou s'il ne l'est pas du tout. Il pourrait être absolu, c'est-à-dire inconnaissable. Mais en tout cas il est tout à fait indispensable que nous renoncions aux anthropomorphismes du concept chrétien de transcendance si nous ne voulons pas commettre des empiétements scandaleux.

Je vous donne entièrement raison quand vous dîtes qu'un théologien orthodoxe ne pourrait jamais affirmer l'identité de Dieu et de l'inconscient. Selon moi, s'il ne le peut pas, c'est qu'il s'imagine pouvoir porter témoignage sur Dieu.

Toute science est un instrument, et non une fin en soi. La psychologie analytique nous sert seulement à trouver le chemin de l'expérience religieuse qui conduit à la complétude. Elle n'est pas cette expérience même, et elle ,e la produit pas. Mais nous savons par expérience que sur ce chemin de la psychologie analytique nous apprenons l'attitude, précisément en réponse à laquelle une réalité transcendante peut venir à nous.

Notre conscience contemporaine n'est qu'un petit enfant qui commence à peine à dire "je".

[ABRAXAS] est l’horreur du fils pour la mère.
Il est l’amour de la mère pour le fils.

Il semblait d'ailleurs que les terrains d'aviation,‭ ‬et en particulier les centres atomiques,‭ attirassent tout spécialement‭ [les extra-terrestres] ; ‬on en déduisit donc que le développement dangereux de la physique atomique,‭ ‬en particulier la fission nucléaire,‭ ‬avait produit une certaine inquiétude chez les habitants des planètes voisines de la nôtre,‭ ‬suscitant de leur part une inspection aérienne plus précise de la terre.‭ ‬De la sorte,‭ ‬on se sentait observé et épié cosmiquement.‭ ‬La rumeur atteignit même la consécration officielle,‭ ‬puisqu'aux U.S.A.‭ ‬fut créé dans le département militaire un bureau spécial chargé de rassembler,‭ ‬d'examiner,‭ ‬de classer et d'apprécier les observations récoltées.

De nombreux cheminements amenèrent Jung à affronter les problèmes religieux: ses propres expériences, qui l'avaient déjà placé, enfant, dans la réalité du vécu religieux et qui l'accompagnèrent jusqu'à la fin de sa vie; une faim insatiable de connaissances qui s'emparait de tout ce qui avait quelque rapport avec l'âme, ses contenus et ses manifestations; une curiosité qui le caractérise en tant qu'homme de science (...).

Si l’apport, le flux de la dynamique instinctive, doit continuer à venir irriguer notre vie présente –ce qui est capital pour la conservation de notre existence- il est d’autant plus nécessaire que nous élaborions et modifions les formes archétypiques que nous pouvons atteindre et dont nous pouvons disposer en des représentations qui correspondent et s’harmonisent aux nécessités des temps nouveaux.