AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Carla Guelfenbein (121)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ma femme de ta vie

Déçue de ce roman, ça fait tellement longtemps que je voulais le lire, je m'attendais à plus d'émotions, à plus de plaisir au vu des critiques ici et là mais le soufflé est vite retombé.

Je n'ai pas été emportée par l'écriture rien de spécial, pas de poésie, pas de sensation, de frisson. Rien ! Et pourtant le sujet aurait pu déclencher une salve d'émotions, mais les personnages m'ont laissée complètement indifférente.

Pour tout dire, je suis restée complètement hermétique à leur histoire d'amour en trio. Ils m'ont tous paru lâches, faux, et terriblement égoïstes.

En partant de là, ce ne sont pas pour moi des beaux personnages, leur histoire n'a rien d'exceptionnel je n'ai pas appris grand-chose sur le Chili, une lecture dépourvue d'intérêt à mon goût car même l'écriture ne m'a rien apporté.

Bref, bien contente de l'avoir lu et encore plus contente de l'avoir fini illico presto.
Commenter  J’apprécie          251
Le reste est silence

Ce livre est un magnifique plaidoyer afin que la vérité soit dite aux enfants car « parfois, les mots sont comme des flèches. Ils vont et viennent, blessent et tuent, comme à la guerre. »
Commenter  J’apprécie          221
Le reste est silence

Malgré quelques clichés et facilités d'écriture, c'est un roman bouleversant sur la reconstruction de soi après un drame, sur la difficulté de continuer à vivre sans pour autant oublier celle qui a disparu de manière tragique.



Un enfant, son père et sa belle-mère se racontent, chacun cloîtré dans ses angoisses et un passé douloureux.

L'enfant, c'est Tom, né avec une insuffisance cardiaque, surprotégé par son père, chirurgien qui lui a caché la vérité sur la mort de sa mère, atteinte de folie. Equipé d'un MP3, Tom enregistre les conversations, ce qui lui permet accidentellement de découvrir les secrets qui entourent cette femme qu'il n'a presque pas connue.

De son côté, Alma sa belle-mère, très proche de l'enfant, vit elle aussi un gros chamboulement en retrouvant son premier amour.

De manière assez juste, elle exprime les sentiments complexes qu'elle ressent dans l'adultère et progresse vers une certaine maturité bien retranscrite.



Les trois personnages vont vivre ces quelques jours bouleversants dans un secret douloureux dont on a envie de les déloger, et qui va malheureusement transformer leur vie. Au centre, il y a Soledad, la maman de Tom, qui a peu à peu sombré dans une folie que sa famille a voulu cacher au regard des autres et de son fils, provoquant le drame.



Bien que pas très originale, l'entrelacement des trois voix est intéressante et propose plusieurs points de vue d'une même situation et d'un même moment. Mais c'est délicat de faire parler un enfant en toute justesse et malheureusement l'autrice n'évite pas les écueils du cliché et de l'artifice. Tommy n'est pas très réaliste.

Je regrette aussi qu'on n'en sache pas plus de Soledad, plus fantôme qu'autre chose finalement et pourtant au centre de la tragédie.

L'ensemble m'a paru plutôt immature dans les propos et j'ai été surprise de découvrir que Carla Guelfenbein avait quand même 50 ans quand elle l'a publiée.





Commenter  J’apprécie          220
Le reste est silence

Le reste est silence...

Un roman dans lequel j’ai mis du temps à rentrer, perdue entre les trois voix, avant de m’apercevoir du symbole à côté de chaque numéro de chapitre. Une vague (Alma, la belle mère), un sablier (le père), une flèche (Tommy).

Tommy est un enfant de 12 ans sensible, au cœur fragile (malformation congénitale) et marqué par le décès de sa mère et par tous les silences habitant les siens.

Comment savoir qui on est si notre histoire nous est tue ? Si tout est tabou... Comment grandir ?



L’enfant ouvre sur son ordinateur un fichier sous forme d’une boîte de découvertes sur sa maman en décodant les indices dans le discours des adultes.

Son père, neurochirurgien, est incapable de parler avec son cœur. Meurtri par le suicide de sa femme, il se mure dans un silence et une distance qui donneront à Tommy l'élan pour se rapprocher de celle qui l’a aimé mieux que personne dans ses souvenirs, sa mère.

Alma, la belle mère sera le fil sur lequel tangueront le père et le fils, autant dans ses désillusions que dans les mots qu’elle prononcera et seront entendus par un enfant sur le point de tout perdre.



C’est un très beau roman sur les ravages des non dits, sur les mots aux abonnés absents, sur les enfants qui ignorent comment grandir, une histoire où les fantômes nous poursuivent tant qu’on ne leur dit pas au-revoir.

Merci à mon amie babeliotte pour cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          224
Le reste est silence

Mon avis : Un roman où l'émotion est très présente, assortie de l'angoisse, de la solitude, du ressentiment... tout le poids des secrets de famille prend ici sa véritable dimension. On constate les dégâts qu'ils font, en particulier sur un enfant mais aussi sur l'adulte détenteur. Les blessures des uns et des autres sont si palpables...

Public : roman pour les adultes.
Commenter  J’apprécie          220
Le reste est silence

C’est un livre qui surprend, étrangement on se sent pris au piège par l’histoire. De fil en anguille, les personnages se dévoilent et du moins se révèlent sous leurs faiblesses, leurs blessures, leurs silences, tout un monde se manifeste les poussant à des actions extrêmes. Au début, le tableau est superficiel et puis doucement l’auteur nous guide vers les détails, puis les profondeurs des êtres, on se laisse glisser vers les méandres psychologiques de chacun, et tout semble si différent, si fragile, si tendu, si douloureux. Comme si on entendait un cri étouffé venant du plus profond de leur âme, se débattant pour hurler et exorciser leur mal…



On les sent prisonniers de leur passé tout comme de leur présent et encore plus de leur avenir et en silence leur souffrance murmure un besoin urgent d’une écoute, d’une main tendue, d’une compréhension, d’une lumière.



Quand le silence cache une vérité, quand le silence ne fait qu’enfoncer le mal au plus profond de soi, étouffant du même coup, les sentiments mais qu’au hasard un enfant devient le témoin d’une révélation qui fait basculer tout un château de cartes, alors le mécanisme est enclenché, chacun dans son labyrinthe tentera de trouver une issue heureuse, chacun tentera de se retrouver, de se perdre pour mieux se comprendre…



Il y a avant tout, des êtres humains victimes de leur condition sociale qui préfèrent faire bonne figure publiquement et cacher la vérité sur les origines et sur la mort de la mère du petit Tommy qui lui, souffre cruellement du manque de sa maman et voudrait bien comprendre pourquoi lui a-t-on caché cette maudite vérité. Il n’a de cesse de mener l’enquête sur ses origines, sa mère, sa maladie … Seul en silence, il va chercher une réponse, en souffrance d’être déjà comme sa mère, rejeté par sa faiblesse physique.



Pour résumer c'est un livre fort que j'ai beaucoup aimer je vous invite à :

poursuivre sur le blog car j'ai inséré des extraits dans la critique ...
Commenter  J’apprécie          220
Nager nues

Sophie a deux piliers : son amie Morgana et son père Diego. Bientôt ils vont former un trio dont Sophie paraît être le point d’équilibre, et pourtant elle est loin de se douter de la passion dévorante qui va bientôt lier les deux autres. Lorsque la fougueuse Morgana tombe enceinte, Sophie se sent irrémédiablement trahie et décide de quitter Santiago pour se réfugier chez sa mère à Paris. En cet été 1973, le Chili devient un puits de violence et après des mois de clandestinité, Morgana et Diego sont tués. Leur enfant est sauvé in extremis et conduit en Espagne. Vingt-huit ans plus tard, les images des attentats du 11 septembre ravivent la mémoire de Sophie et la conduisent à partir à la recherche de cette demi-sœur inconnue.



Carla Guelfenbein tisse un ouvrage où histoire intime et grande Histoire s’entremêlent et deviennent indissociables. Les émois personnels font échos aux drames politiques, sans que les uns ne prennent le dessus sur les autres : les faits s’alimentent et se mâtinent d’émotions, contexte et historiette sont des vases communicants. J’ai retrouvé avec plaisir la plume tumultueuse de cette auteure chilienne : elle croque des personnages qui émeuvent et les place dans des situations qui ont le mérite d’éviter la banalité. Ainsi elle nous parle d’amour et d’amitié en évitant de fouler uniquement des sentiers battus et rebattus. En rendant palpable la tension qui habite Sophie elle évite un manichéisme trop forcé, et nous laisse à nos propres pensées et sentiments.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
Commenter  J’apprécie          213
La Saison des femmes

La Saison des femmes - de Carla Guelfenbein (Chili, 1959) - & Claude Bleton (Traducteur)(Française, née en 42) - 128 pages - Actes Sud - 7 Juin 2023



Je lis ce Livre pour faire plaisir à une amie (Carolina).



« Dans les jardins du Barnard Collège à New York » (lieu de l'intrigue) Margarita (personnage principal) « un amant infidèle » (déclencheur d'intrigue).



« La jeune Elizabeth » (autre personnage) « a des années de là » « (…) Fuit l'aristocratie guindée de Long Island pour se perdre dans le Harlem bohème (…) » (lieu de l'intrigue²)…



(J'en saute quelques-uns…)



« Jorge (…) a voulu coucher avec moi » (personnage entreprenant) elle lui a réclamé un tatouage sur sa capote. C'était il y a trois semaines Il ne m'a pas demandé qui était Jenny Holzer (le fameux tatou/citation).



Ils sont étendus sur un Lit (lui nu et elle, en nuisette), dehors les enfants jouent,



« Aujourd'hui, c'est mon cinquante-sixième anniversaire » (Repère chronologique).



« J'aurais espéré que Jorge me souhaite un bon anniversaire (…) Mais rien de tout cela n'est arrivé. » (Personnage disponible sexuellement, mais pas plus, de toute évidence).



« (…) Il s'est à coup sûr masturbé en regardant un porno sur son portable » (Fun Fact)



« J'ai réfléchi. Une sorte de vitrine contenant tous les événements possibles du futur, » (Concept)



« — Hier, Analía m'a raconté qu'elle t'avait vu culbuter l'Italienne dans les toilettes des professeurs. » (Sexual fact !)

(Analía est la Mexicaine qui fait le ménage dans les bureaux.)



« Ou bien tu me montes dessus, tu m'immobilises avec tes mains et tu me la mets dans la bouche. Pourquoi n'as-tu jamais osé ce genre de choses avec moi ? C'est bien ce que tu fais avec tes poulettes ? » (Sexy Story).



« La seule chose qui t'intéresse : toi-même » Cela clash !



Voilà !! A vous de vous faire votre propre avis ! Je n'ai fait que vous donner les bases.



Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
Commenter  J’apprécie          195
Nager nues

Il y a longtemps que je tournicotais autour de ce livre dans la médiathèque en retardant toujours sa lecture. Allez savoir pourquoi ! Je profitais d’un arrêt maladie pour le mettre dans mon panier et bien m’en a pris.

C’est l’histoire d’une passion amoureuse entre Diego, un homme de 45 ans et la jeune Morgana sur fond de dictature chilienne. Rien ne serait plus banal, me direz-vous, mais nous sommes au Chili et Morgana est l’amie très intime de Sophie, la fille de Diego.

C’est un terrible récit que celui-là mais comme pris dans une douceur ouatée. Je trouve qu’il se dégage de ce roman une tension immobile. Je découvre l’histoire sur la pointe des pieds avec cette sensation de commettre une légère effraction dans l’âme des deux jeunes filles. Sophie, l’artiste, est sans conteste mon personnage préféré et le plus intéressant.

C’est un texte d’une grande sensibilité, parfaitement construit, maîtrisé avec de jolies scènes d’amour. Il y a beaucoup d’introspection, de recherche de soi, de fuite. J’ai beaucoup aimé.

Commenter  J’apprécie          182
Être à distance

Etre à distance, titre énigmatique, troublant, à l'image de Vera, plongée dans le coma à la suite d'une chute jugée bien vite suspecte par son ami.



D'une écriture élégante et tout en nuances, la lecture de ce roman ne s'est pourtant pas révélée captivante. L'histoire trop "découpée" par le témoignage successif des trois protagonistes fait perdre au récit sa fluidité et sa tonicité et rend le texte trop dilué . Les personnages, présentés séparément et au début, pour moi, un peu confusément, leur ont fait perdre de leur densité.



A distance, je fus, par moments, et même plutôt assez souvent ! Dommage
Commenter  J’apprécie          180
Le reste est silence

Que puis-je écrire sur ce roman? C'est d'une tristesse infinie, d'une écriture à fleur de peau... Les personnages ne m'ont pas quittée dès lors que j'ai ouvert la première page. C'est magnifique de tendresse, de pudeur, de désespérance.
Commenter  J’apprécie          180
Nager nues

J'avais déjà beaucoup aimé "Ma femme de ta vie", le premier roman de la chilienne Carla Guelfenbein, et j'ai adoré "Nager nues", son troisième roman. L'auteur nous plonge cette fois en plein cœur de la tourmente politique chilienne, les trois petites années de la présidence du socialiste Salvador Allende à laquelle le coup d'état de Pinochet a tragiquement mis fin le 11 septembre 1973, pour laisser place à plusieurs mois et années de traque et d'élimination physique des opposants au nouveau régime. Entremêlé à cette trame historique, se déroule un scénario dramatique qui met aux prises deux amies, Sophie et Morgana ainsi que le père de Sophie, Diego, un des proches d'Allende, qui ne va pas rester longtemps insensible aux charmes de la belle Morgana. Ca pourrait être le pitch d'un roman à l'eau de rose, mais grâce au talent de Carla Guelfenbein ce roman prend une dimension tragique et hélas réaliste, décrite toutefois avec beaucoup de pudeur et de retenue. C'est mon premier grand coup de cœur de cette année !
Commenter  J’apprécie          170
Être à distance

Trois voix, celles d'un poète, d'une étudiante et d'un architecte tissent la trame d'une vie qui risque de s'éteindre. Celle une vielle dame, une célèbre romancière qui est leur point commun. Leurs destins vont se croiser, s'enlacer et se défaire. Une histoire assez classique d'amours que l'auteur a voulu sans trop de succès relever d'une pointe de mystère.

Dieu qu'elle m'a paru longue mais loooongue cette histoire. Comme je ne voulais pas l'abandonner, car elle n'est pas si mal que ça et que je voulais en connaître quand même la fin, arrivée au 3/4 de ma lecture j'ai décidé d'y mettre un peu de piment en la lisant à rebours. L'astuce s'est avérée payante, puisque mon intérêt s'est réveillé mais je n'ai pas été particulièrement surprise par les révélations tant attendues.
Commenter  J’apprécie          172
Être à distance

Je suis toujours sous le charme de l’écriture de cette auteure qui sait avec grâce et finesse relater une histoire et nous faire vibrer avec des rebondissements inattendus. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé cette histoire d’amitié, d’amour et d’êtres en souffrance qui avec un ou une autre arrive à se reconstruire et à vivre.
Commenter  J’apprécie          160
Nager nues

Une belle histoire d’amours qui démarre dans les années 70 au Chili et qui se termine sur une île en Espagne début des années 2000, voilà, vite fait, un petit résumé.

Parcouru par des amours de natures différentes (amour filial, amour-amitié, amour-passion,…), ce roman est fort et sensible. Un triangle domine l’histoire. Sophie et Morgana sont touchées par la grâce d’une rare amitié qui vacille le jour où Morgana rencontre Diego, le père de Sophie. Les personnages se laissent porter par leur cœur, leurs désirs et conscients des dégâts qu’ils occasionnent, ils persistent, fidèles à eux-mêmes. Des choix sont prix et les événements politiques qui dominent le Chili vont s’y mêler. Certains en souffriront et d’autres devront vivre avec des décisions prises sous le coup de la colère et de la douleur.

La trame n’est pas très originale mais la manière de raconter de Carla Guelfenbein est éclatante. Son écriture est magnifique, subtile et délicate. Ses personnages sont sincères et attachants. Sensuel, sans jugement, porté par des thèmes universels comme l’engagement, la culpabilité et, enfin, le pardon, c’est un texte superbe. Une vraie perle de lecture.

Commenter  J’apprécie          160
Être à distance

Le prix Alfaguara est l'un des plus prestigieux pour les romans parus en langue espagnole. Ces dernières années, les colombiens Jorge Franco, Juan Gabriel Vasquez, le péruvien Santagio Roncagliolo et le chilien Hernan Rivera Letelier figurent parmi les lauréats. Belle brochette ! Et, en 2015, la compatriote du dernier cité, Carla Guelfenbein, l'a emporté avec Etre à distance, couronnant une romancière dont a pu déjà apprécier en France trois livres dont l'excellent Nager nues. Contigo en la distancia (il manque dans le titre français ce contigo : avec toi, qui est pourtant essentiel) est sans doute encore meilleur que ses ouvrages précédents, plus ambitieux avec sa construction arachnéenne (mais limpide) et sa profondeur des sentiments. Il peut être considéré comme une sorte de thriller littéraire, qui dévoile une imposture et un secret, mais ce n'est pas ce qui touche le plus dans ce livre qui explore les relations amoureuses avec finesse, ses limites, ses obstacles et ses déceptions. Cette simple phrase illustre les tourments de tous les personnages : "Et je me dis que le bonheur et la douleur allaient ensemble, et que nous ne pouvions pas savoir à l'avance quand l'un ou l'autre prendrait l'avantage." Tour à tour, Daniel, Emilia et Horacio prennent la parole. Les deux premiers vont se rencontrer à Santiago, le troisième, bien plus âgé, raconte sa vie dans une longue lettre adressée à Emilia. Mais tous ne sont que des satellites de Vera, une vieille dame dans le coma, femme de lettres célèbre et mystérieuse à laquelle ils sont liés, chacun de façon différente. L'écriture de Carla Guelfenbein, joliment traduite, s'exprime dans un style d'une grande élégance, sur une trame mélancolique et nostalgique où les histoires d'amour finissent mal, en général, mais valent d'être vécues en laissant des souvenirs indélébiles.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          150
Ma femme de ta vie

Superbe plume, tout en finesse; comment composer avec l'amour et l'amitié; une auteur à suivre assurément...
Commenter  J’apprécie          140
La Saison des femmes

Plus de 6 ans après Être à distance, Actes Sud nous offre enfin une nouvelle traduction de la si précieuse écrivaine chilienne, Carla Guelfenbein. Il ne s'agit pas de celle de Llévame al cielo, toujours inédit en français, mais d'un roman postérieur, La saison des femmes, court récit de 120 pages, ce qui est un peu frustrant. Les personnages, tous féminins et fictifs à l'exception de Doris Dana, amour tardif de la poétesse Gabriela Mistral, ont New York en commun mais ne vivent pas à la même époque. L'autrice alterne les chapitres qui sont consacrées à chacune d'entre elles, tout en tissant des liens, invisibles ou non. Carla Guelfenbein parle de l'attente comme d'une manière de disparaître, pour ses différentes héroïnes, rejoignant ainsi la longue cohorte de ces icônes artistiques qui ont choisi leur sortie, de Virginia Woolf à Sylvia Plath, en passant par Violeta Parra. Le style de Carla Guelfenbein, toujours fluide, fait merveille mais il est évident que ce roman, aussi agréable soit-il à lire, n'est qu'un intermède, en espérant la traduction en retard mais aussi celle de son dernier livre, La naturaleza del deseo, paru en 2022 en espagnol. Merci d'avance à Actes Sud.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          130
Le reste est silence

Au premier mot écrit par Carla Guelfenbein, je suis à l'instar d'Alma, totalement en immersion dans une bulle aquatique. J'adore cette écriture poétique emplie de chaleur humaine. J'avais déjà beaucoup apprécié « Nager nues ».

C'est indéniablement une romancière de l'intime, de l'amour entre les êtres et de la complexité de la vie.

Il y a de nombreuses thématiques dans ce récit, des réflexions sur notre difficulté de vivre, nos questionnements sur la mort, le harcèlement scolaire, le suicide, le mensonge, les silences et leurs dégâts destructeurs dans les familles. Mais point de jugement, elle déroule son récit et nous laisse seul juge.

Elle laisse la parole à ses personnages et nous cheminons à travers les conflits intérieurs de chacun d'entre eux. Comme nous, ils possèdent leur vérité, leur point de vue et analysent toute situation selon leur propre prisme. Ils sont dans l'impossibilité de penser autrement que selon leur propre axe, leur propre caractère. Seul l'amour transcende les différences.

Cela dit, à force de s'analyser, Alma et Juan passent à côté de l'essentiel.

Je vous le conseille fortement. C'est un excellent livre et l'écriture est tellement belle.

Si c'est une conversation entre un sagittaire et une verseau. Que représente le sablier ? Signes astrologiques ou pas ?

Commenter  J’apprécie          122
Le reste est silence

Je découvre Carla Guelfenbein à travers ce roman.Les 1ères pages m'ont un peu déroutée avant que je ne réalise que la 1ère personne du singulier était alternativement employée par les 3 personnages princiapaux:Juan,son fils Tommy de 12 ans et sa nouvelle compagne Alma. Ce choix d'écriture m'a permis une immersion dans l'intimité et l'intériorité de chacun. Cette identification plurielle favorise une émotion croissante et empèche le jugement de valeur. L'écriture est sensible, parfois à en donner le frisson et pourtant toujours dans une grande pudeur.Quelle métaphoranre troublante que ce père chirurgien en cardio qui assiste impuissant à ces coeurs qui se brisent autour de lui , tout comme le sien qui saigne et se recroqueville depuis le départ de sa 1ère femme! Ces trois êtres mais aussi leurs proches,semblent davantage habités par le poid du passé, les non dit et les paroles trop lourdes, les secrets et les images indélébiles, que le présent.Ce labyrinthe si bien dessiné par l'enfant nourrit une solitude pesante, des attentes jamais comblées et l'impossibilité de la véritable rencontre. Chacun mène sa quète d'amour désespéremment.Et pourtant,mais à quel prix!?, Tommy ne va-t-il pas rompre cette reproduction qui enfermait chacun dans sa souffrance? Ce fil d'Ariane dont il va faire cadeau ne va-t-il pas être saisi pour, enfin, "faire lien"? Cest en tout cas ainsi que je l'interprète ce qui me permet plus facilement de quitter ces personnes auxquelles je me suis attachée!
Commenter  J’apprécie          121




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Carla Guelfenbein (464)Voir plus

Quiz Voir plus

Du bois dans les titres

Quelle nouvelle destinée à la jeunesse Jean Giono a-t-il écrite ?

L'arbre qui chante
Voyage au pays des arbres
L'homme qui plantait des arbres
Mon bel oranger

10 questions
197 lecteurs ont répondu
Thèmes : titres , boisCréer un quiz sur cet auteur

{* *}