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Citations de Catherine Meurisse (309)


S’extraire de la marée humaine et retourner voir l’océan
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C’est en traînant ses guêtres dans les salons que Proust rencontre les peintres Bonnat, Forain, Toulouse-Lautrec, Vuillard, Puvis de Chavannes, les impressionnistes, Whistler, Paul Helleu (surnommé le Watteau à vapeur). Le goût de Proust en matière d’art se forge à leur contact. Toutes ses idées sur la peinture se retrouvent dans un personnage de peintre fictif absolu : Elstir. Ainsi le narrateur de la Recherche, double de Proust, s’extasie : L’atelier d’Elstir m’apparaît comme le laboratoire d’une sorte de nouvelle création du monde. Et pour cause : les toiles d’Elstir sont nourries de celles de Claude Monet : Elstir sait habituer les yeux à ne pas reconnaître de frontière fixe entre la terre et l’océan. D’Eugène Boudin : Des hommes qui poussent des bateaux à la mer courent aussi bien dans les flots que sur le sable. D’Édouard Manet : Sable qui, mouillé, réfléchit déjà les coques comme s’il avait été de l’eau. J’espère souvent que le temps soit assez favorable pour aller retrouver dans la réalité ce qui m’exalte si fort, pour voir du haut de la falaise les mêmes ombres bleues que dans les tableaux d’Elstir. Elstir serait donc la somme des impressionnistes contemporains de Proust qui, au préalable, aurait connu sa période symboliste, à l’ombre d’un Gustave Moreau.
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Émile Zola – De ces Impressionnistes, monsieur Claude Monet a la personnalité la plus accentuée. Avez-vous vu ses gares ? Voilà le sujet moderne ! Comme la forêt, ou les fleuves, jadis ! Monsieur Renoir, quant à lui, peint des femmes charmantes. Son Bal du moulin de la galette est d’une intensité de vie extraordinaire. Les toiles de mademoiselle Berthe Morisot sont d’une couleur fine et juste. Monsieur Degas, lui, est un dessinateur d’une précision admirable : ses figures ont un reflet étonnant. M. Caillebotte ne recule devant aucun sujet moderne grandeur nature, c’est saisissant. La nature de Pissarro et Sisley est d’une vérité frappante. Quant à Cézanne, il est à coup sûr le plus grand coloriste du groupe, mais… Il n’est pas encore tout à fait au summum de son talent ; disons que, quand il se possèdera tout entier, là, il produira des œuvres supérieures.
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Balzac défend la théorie des milieux : chaque lieu ressemble à un personnage. Et chaque visage, nom ou allure vestimentaire reflète une personnalité. Voici, par exemple, le cadre dans lequel se noue l’intrigue du Père Goriot : la pension de madame Vauquer. Toute la personne de madame Vauquer explique sa pension, comme la pension explique sa personne.
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L’émotion, le romantisme, c’est pour le siècle prochain. Là, on va faire triompher la raison. Pas l’émotion. Faut que ça fuse, faut que ça rayonne. Faut éclairer, quoi.
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La femme est un moyen terme entre l’homme et le reste du règne animal. Elle est un diminutif d’homme, à qui il manque un organe pour devenir autre chose qu’un éphèbe. L’infériorité intellectuelle de la femme est avérée, organique et fatale. L’être humain complet, c’est le mâle qui, par sa virilité, atteint le plus haut degré de tension musculaire et nerveuse, et, par-là, le maximum d’action dans le travail et le combat. La femme est un être passif, un réceptacle pour les semences que l’homme produit, un lieu d’incubation, comme la terre pour le grain de blé. Semence ! Elle n’entre en exercice que sous l’action fécondante de l’homme. Semence, semence ! La femme, comme l’homme, a cinq sens, elle marche, se nourrit, sent, agit. Mais il lui manque pour égaler l’homme, de produire des germes. Semence ! Semence ! Semence ! De même, au point de vue de l’intelligence, il lui manque de produire des germes, c’est-à-dire des idées. Sans l’homme, elle ne sortirait pas de l’état bestial. – Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865)
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I, comme Idée. L’idée traverse toutes les activités créatrices. Créer, c’est avoir une idée. L’idée, en philosophie, se présente sous forme de concepts. Un peintre n’a pas moins d’idées qu’un philosophe. L’artiste, lui, crée des percepts, c’est-à-dire un ensemble de perceptions et de sensations qui survient à ceux qui les éprouvent. D, comme Désir. La philosophie du désir, ça consiste à dire aux gens : n’allez pas vous faire psychanalyser, n’interprétez jamais, expérimentez des agencements. L, come Littérature. Les personnages de littérature sont de grands penseurs. Ils nous font penser. Si bien qu’une œuvre littéraire trace autant de concepts en pointillés que de percepts. J, comme Joie. Évitons les passions tristes et vivons avec la joie pour être au maximum de notre puissance, dit Spinoza., qui a fait de la joie un concept de résistance. La joie, c’est tout ce qui consiste à remplir une puissance. Au contraire, la tristesse, c’est être séparé d’une puissance on se croyait capable. P, comme Philosophe. Un mauvais philosophe, c’est quelqu’un qui n’invente pas de concepts, qui ne pose aucun problème, qui se contente de donner des opinions. – Gilles Deleuze (1925-1995)
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Même en vous blessant, les critiques révèlent au monde que vous vivez.
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Tanuki : Shodo unit le langage, l’œil et la main aux sources les plus profondes de la conscience.
Catherine Meurisse : C’est beau, mais je ne comprends rien.
Tanuki : Vous ne comprendrez sans doute jamais, puisque vous n’êtes pas d’ici !
Catherine Meurisse : Merci de m’aider. Si je ne comprends rien, je peux au moins ressentir quelque chose, non ?
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Les arbres nous donnent un sentiment d'éternité. Quand on grandit auprès d'eux, on ne les voit pas pousser. Ils ont l'air d'être là depuis toujours, d'être là pour toujours.
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Dans cette bulle de travail, il n’y a que des idées, et plus rien autour. Je suis tout aussi morte que mes amis, ou ils sont tout aussi vivants que moi.

Les idées reviennent péniblement, le dessin plus laborieusement encore. Je ne parviens plus à situer mes personnages dans l’espace, à trouver les proportions, la perspective. Je sens nettement qu’il y a une zone altérée dans mon cerveau.

Pour tenter de surmonter cette impuissance, il me faut revenir au commencement. Qu’est-ce que « l’esprit Charlie », pour moi ? C’est rire de l’absurdité de la vie, se marrer ensemble pour n’avoir peur de rien, et surtout pas de la mort.
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Longtemps j'ai rêvé d'avoir, dans mon appartement parisien une porte spéciale qui s'ouvrirait directement sur les prés. Je l'emprunterais à chaque saison, en un rien de temps, en un coup de crayon. J'irais faire des provisions de paysages, d'odeurs, de silence. Peut-être que je m'attarderais un peu.
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J'aime les vieux murs. Il me semble qu'ils me protègent, qu'ils assurent un peu notre existence… C'est sans doute parce que la persistance des choses arrive à nous leurrer sur notre propre stabilité, notre propre durée. (p.13)
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- Quoi ?? Tu me trouves pas assez vieille ??
- J'en ai assez de tes fantasmes de femme cougar !
- Je retourne chez ma mère !
non c'est moi !
- Non c'est moi !
non, moi !
- Non c'est moi.
non c'est moi
- Non c'est moi qui retourne chez ma mère !
non c'est moi qui retourne chez Ta mère !
( p 77)
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Pourquoi nous imposer une minute de silence en hommage aux victimes? C'est un siècle de colère bruyante qu'il nous faut!
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Je compte bien restée éveillée, attentive au moindre signe de beauté.
Cette beauté qui me sauve, en me rendant la légèreté.
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Le peintre Gustave Courbet vient combler l'attente de Gautier en présentant, en 1850, un enterrement à Ornans. Le sujet de cette toile, une "anecdote populaire'" s'étale sur six mètres par trois.
Pour le public bourgeois, c'est un coup de tonnerre.
Mais ce qui les terrorise le plus n'est pas la représentation de ploucs en 16/9ème... c'est la fosse, peinte au premier plan, qui semble leur dire... AU SUIVANT !!
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Delacroix : "Le reflet. Bon. Donne-moi ce coussin bleu et ce tapis rouge, là-bas.
Place-les côte à côte.
Tu vois, grand bêta, là où les deux tons se touchent ils se volent l'un l'autre.
Le rouge devient teinté de bleu, le bleu teinté de rouge, et, au milieu, le violet se produit.
Tu peux former dans un tableau les tons les plus violents : donne-leur le reflet qui les relie et tu ne seras jamais criard.
...
C'est simple comme bonjour. C'est de la chimie.
Le reflet, c'est bien joli, mais le relief ?
Le reflet ne se sépare pas du relief, comme la ligne -ou le contour, si vous voulez- ne se sépare pas du modèle.
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Sur une rive, la littérature, sur l'autre, la peinture.
Entre les deux, un pont qu'empruntent les écrivains et les peintres, fascinés par la beauté d'une toile de l'un, puisant l'inspiration dans un roman de l'autre.
Voici quelques petites histoires de grandes amitiés entre les arts.
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Supposez Ingres et Delacroix vivant trois cent ans avant Apelle: Monsieur Ingres eût inventé le dessin, peut-être, mais à coup sûr, Delacroix eût inventé la peinture.
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