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Critiques de Charles Palliser (81)
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Le Quinconce : intégrale des 5 volumes

Des histoires d’héritage, de codicille et de testaments, d’héraldique, d’obscurs mystères familiaux, avec, pour centre des intrigues, un domaine ancestral déliquescent, dans l’Angleterre victorienne.

Dès les premières pages de la préface de l’édition française, nous sommes appâtés par Gaëlle Josse, qui nous invite à partager, tels des initiés, le plaisir d’une lecture qui nous plonge au cœur d’une fresque romanesque insensée (environ 1500 pages en cinq tomes), aussi captivante qu’instructive quant aux mœurs anglaises du XIXe siècle.

L’épopée du jeune John Huffam, à la recherche de ses origines et soucieux de réparer les injustices dont sa mère et lui ont été les victimes, est la trame de ce roman mené tambour battant.

L’auteur entraîne son lecteur avec art au cœur d’un dédale labyrinthique, il le tient en haleine face à des développements imprévisibles, et lui fait partager des situations souvent cauchemardesques. Et nous sommes embarqués, tels de grands enfants, à travers cette histoire riche en péripéties comme nous l’étions jadis adolescents à la lecture de grands romans d’aventure.

Page après page, nous découvrons également, tel un décor mouvant, les conditions de vie âpres des petites gens et le mode de vie codifié et étincelant d’une caste corrompue et sans scrupules, parcourant un milieu très rural puis un univers densément urbain (Londres précisément).

L’architecture complexe de l’histoire, le sens du suspense, la manière de dépeindre personnages, lieux et mœurs d’une époque, l’infortune des protagonistes et les situations quasi rocambolesques auxquelles il doivent faire face convoquent immanquablement les œuvres de grands auteurs victoriens : on pense à Dickens (notamment pour la peinture de l’incroyable misère urbaine et sa violence), à Charlotte Brontë (pour l’enchaînement de situations désespérantes) et bien sûr à Wilkie Collins (dont se réclame l’auteur) pour la noirceur (internements) et le suspense ; pour ma part, j’ai davantage pensé à Mary Elizabeth Braddon (pour la plus grande fluidité de style et sans les délayages parfois un peu burlesques de Collins).

Quant à l’écriture elle est littéraire, simple et élégante, et le vocabulaire, choisi.

Et la traduction française parfaite : c’est un challenge de maintenir ce niveau d’excellence tout au long de cinq volumes. De plus, les passages en patois ou en parlé citadin populaire sont traduits de manière à sonner vrai, sans qu’à aucun moment ils apparaissent lourd ou artificiels en français, ce qui est une prouesse de la part du traducteur tant un tel exercice est difficile.

Seuls bémols : des passages rendus un peu ardus (fin du quatrième tome notamment) par les finasseries de droit testamentaire et le grand nombre de personnages. Et un dénouement qui, pour éviter un "happy ending" attendu (et espéré), laisse le lecteur un peu frustré par une étrange fin, "en suspens".

Un plus : les magnifiques blasons en ouverture des différents tomes, les tableaux généalogiques et l’index des lieux et des personnages en fin d’ouvrage.

Une œuvre captivante et originale, qui est bien davantage qu’un "pastiche victorien", à travers laquelle percent l’intelligence et la culture historique universitaire oxfordienne de son auteur. Une découverte atypique.

Gageons (et espérons) que le bouche-à-oreille fera des émules pour récompenser la qualité de ce roman !

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Le Quinconce - tome 1

Addictif, remarquablement écrit et d’une intelligence extrême, "Le Quinconce" est porté par un souffle romanesque, mais également historique, qui tient le lecteur en veille et ne le déçoit jamais.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Le Quinconce - tome 1

Campagne anglaise, 19e siècle. John vit seul avec sa mère et leurs 3 domestiques, ignorant des tracas des adultes jusqu'à ce qu'une série d'événements lui fasse comprendre que certaines personnes mal intentionnées en ont après sa famille, et cherchent à tout prix à récupérer un document maternel qui a trait à un héritage qui peut tout changer...



Tout d'abord je remercie les @editionslibretto pour leur confiance et pour l'envoi de ce livre, qui est le premier d'une série de 5. Après une belle préface de Gaëlle Josse, je dois avouer que les 50 premières pages m'ont rebutée car la langue utilisée est extrêmement ardue, ou alors l'auteur, universitaire américain, emploie un patois dans les dialogues avec les employés ou les villageois qui rendent la lecture difficile. Je me suis cependant accrochée et ensuite cela devient plus simple de rentrer dans l'histoire et de faire abstraction d'un vocabulaire qui ferait passer la littéraire que je suis pour une inculte suprême, et les pages se tournent beaucoup plus vite, à mon soulagement. Il est intéressant de voir l'insouciance de Johnnie et ses occupations de petit garçon, lorsque d'autres chapitres évoquent le complot ourdi contre lui par plusieurs personnages différents. Sa mère est d'une naïveté confondante, elle protège son secret, et on se demande comment elle va pouvoir le protéger par la suite, néanmoins je ne suis pas sûre de lire la suite pour autant. Je trouve que quitte à faire un roman dickensien, on peut le faire dans une langue plus accessible à tous, surtout lorsque ce dernier est écrit en 1989. Enfin je trouve le format et le toucher très agréables, ce qui donne un confort de lecture.
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Mère et fille

Mère et fille se déroule à l'époque victorienne et le roman est très intéressant car il dépeint bien les travers de cette époque concernant la place des femmes dans la société, leurs perspectives d'avenir complètement dépendantes des hommes de la famille (père, frère, mari), le poids de la réputation, les relations sociales qui permettent de faire ou défaire une réputation, le rôle important de certains membres de la communauté (comme le pasteur, le propriétaire terrien ou encore le médecin)...

Le roman possède par ailleurs des accents gothiques via des légendes racontées sur d'anciens habitants du village, les mystérieux crimes horribles qui y sont commis, le climat de la saison hivernale mais aussi le côté oppressant des relations entre Richard, sa mère et sa soeur et la maison où ils vivent, lieu froid, sombre et où l'on entend tous les bruits.

J'ai bien aimé aussi le côté policier de Mère et fille : on a très vite de plein de questions en tête vis-à-vis du comportement de Richard et de sa famille, des secrets qu'ils cachent, l'identité du corbeau et celle du criminel qui mutile les animaux... On échafaude plein de théories et on a envie de connaître le fin mot de l'histoire.



Cependant, malgré tous ces aspects positifs, j'ai vraiment eu du mal avec ce roman car il m'a donné un profond sentiment de malaise durant toute ma lecture : la principale raison est la violence de ce roman. Outre les descriptions éprouvantes des cadavres d'animaux retrouvés, je trouve qu'il y a beaucoup de violence physique ou verbale, souvent décrite de manière très "crue".

Il y a aussi le personnage de Richard, que j'ai trouvé profondément antipathique voire carrément détestable par moments, en particulier dans sa manière de traiter les femmes, qu'il s'agisse de sa mère, de sa soeur, de leur domestique ou des filles de leurs voisins. J'ai notamment eu l'impression qu'il ne voit les femmes que comme des objets propres à assouvir ses pulsions sexuelles (on a plusieurs passages de descriptions de ses fantasmes avec elles) et sa relation avec l'une d'elles change brutalement quand les choses ne prennent pas la tournure qu'il souhaite. J'ai trouvé tout cela vraiment malaisant à lire par moments.



Avis très mitigé donc : l'intrigue est intéressante de par ce qu'elle nous apprend de la société victorienne, il y a du suspense et une ambiance très appréciable mais la noirceur et la violence de ce roman (sans compter la personnalité du héros / narrateur) sont vraiment des points négatifs pour moi.
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Le Quinconce - tome 1

Dans l’Angleterre du début du XIXe siècle, John vit avec sa mère et une gouvernante dans un petit village perdu. Lors d’une promenade, il rencontre Henrietta, une enfant de son âge et découvre qu’il est lié aux châtelains de la région.

Il part alors en quête de ses origines et se retrouve bientôt au cœur d’une intrigue en quinconce autour de cinq familles, cinq livres et bien plus de mystères encore !



Avis :

Cette odyssée étourdissante rappelle les grands romans de Dickens et a rencontré de nombreux adeptes à travers le monde. Addictif et mystérieux, laissez-vous piéger à votre tour !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Le Quinconce - tome 1

EXTRAORDINAIRE BOUQUIN ! on dirait du Dickens, et pourtant Mr Charles Palliser est toujours bien vivant ! c'est vrai que c'est très, très long, très très compliqué, avec des dizaines de personnages qu'il faut tout de suite emmagasiner et classer ... mais quel régal !
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Le Quinconce, tome 5 : Le Secret des cinq r..

Le secret des cinq roses enfin révélé.

Cinq volumes divisés en cinq parties, elles-mêmes composées de cinq chapitres, pour compter la funeste histoire des cinq branches d'une même famille.

C'est une affaire de gros sous, rien de plus ! Une histoire d'héritage compliquée à souhait par un aïeul irascible, et devenue au fil des ans une véritable énigme.

C'est cet héritage qui va jeter le petit John dans l'enfer de Londres en pleine époque Victorienne. Poursuivie par cette famille qui veut sa perte, il connaîtra le froid, la faim, la misère, le bagne d'enfant, et la cruauté du monde des adultes.

Mais le gamin a du courage et du coeur. Il se sortira des épreuves, à chaque fois plus renforcé et plus rusé.

Pas de révélations extraordinaires dans ce dernier volume au moment où John parvient enfin à se libérer du filet jeté sur lui par sa terrifiante parenté.

Rien, sinon cette victoire au goût amer dans la bouche, sinon quelques illusions perdues, une tonne de regrets, un amour de jeunesse qui s'éloigne à jamais, et un gamin devenu homme à la fière allure.

Et ce désir fou pour John de rendre la pareille aux rares qui lui ont tendu la main quand il se trouvait dans la peine et la détresse…

Suivre les tribulations de l'innocent John jeté au vice et aux turpitudes n'a pas été de tout repos, ni parfois de me retrouver dans cette histoire labyrinthique, ce récit complexe.

Je n'en ai pas moins adoré cette grande fresque sombre et tourmentée, ce style baroque qui décrit si bien ce Londres brouillardeux ou dans le flou toutes les coquineries peuvent être commises.













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Le Quinconce, tome 4 : La Clé introuvable

A la fin du troisième tome, John est en fâcheuse posture. Humilié, enfermé dans une geôle, seul et oublié de tous, il est proche de l'anéantissement final. Si les redoutables familles des Monpesson et des Clothier veulent encore se déchirer pour s'approprier les riches terres de Hougham, ce sera sans lui. Leurs tortueuses machinations l'ont définitivement vaincu, mis hors-jeu. Elles lui revenaient pourtant de droit.

Mais c'est sans compter sur la famille Digweed qui parvient à le sortir in extremis de la basse fosse dans laquelle il avait été jeté. Elle avait une dette envers la mère de John, parait-il, mais comment ne pas penser à quelques arrière-pensées sonnantes et trébuchantes quand on sait que rien n'est jamais gratuit dans cette épopée où le cynisme et la rapacité tiennent le haut du pavé ? Toujours est-il que notre jeune, naïf, et courageux John se trouve relancé dans l'aventure.

Et quelle aventure ! Il va risquer sa vie dans les égouts puants de Londres à la recherche de quelques piécettes pour pouvoir survivre. Comment ne pas faire un rapport entre ces nauséabondes galeries, et les sombres menées criminelles des tourmenteurs de John ? Il va se faire embaucher comme larbin par ses redoutables cousins. Il va jouer avec plus ou moins de bonheur les montes-en-l 'air. Il va retrouver Henrietta, l'amour de sa jeune vie, et découvrir la vérité dans la longue destinée de chagrin de Miss Lydia.

Un quatrième tome qui s'achève sur une légère note d'optimisme, à la différence des trois premiers. La toute première pour notre pauvre et hardi John. Une petite lueur d'espoir. Un nouveau chemin qui s'ouvre à lui, un peu moins escarpé et tortueux, un peu plus éloigné du gouffre…

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Le Quinconce, tome 3 : Le Destin de Mary

Nous retrouvons Johnnie en bien mauvaise posture. Sa maman est morte dans le plus complet dénuement, et lui se retrouve seul et sans un sou vaillant, vêtu de haillons et transi de froid, à Londres, ville tentaculaire où grouillent des millions de femmes et d’hommes indifférents au sort de l’autre… Pour unique trésor, il a le carnet de sa mère où elle lui raconte sa vie tumultueuse et pleine de drames… Pauvre Mary, si faible, si naïve, simple jouet de grands escogriffes à favoris, et qui trouvera son salut dans une fuite éperdue…

À travers l’écriture hâtive de sa maman, Johnnie fera enfin connaissance de sa famille. Il découvrira leur sombre destin : un grand-père assassiné, un père déclaré fou, une mère qui tremble d’effroi à chaque seconde de son existence… Lecture exaltée à la faible lueur d’une bougie où tant de sombres secrets lui sont dévoilés.

Il n’en reste pas moins une pièce maîtresse de ce jeu impitoyable qui se joue sur plusieurs générations. Un jeu qui, au nom d’une insatiable cupidité, broie êtres et âmes. Sa vie est le seul obstacle empêchant ses ennemis jurés, la famille Clothier, d’hériter du domaine de Hougham. Et ils le poursuivront sans relâche pour parvenir à leur fin.

Pour survivre, Johnnie devra se méfier de tout et de tout le monde. Dans cette incroyable comédie humaine en train de se jouer, les plus charitables ne seront pas forcément les mieux intentionnés… Autant le dire, Johnnie ne parviendra pas à se protéger de l’extraordinaire complot ourdi contre lui et sa famille. A la fin de ce troisième tome, il apparaît abattu, vaincu… Quel ange gardien, quelle bonne âme parviendra à lui tendre une main secourable ?

Un formidable roman d’aventure qui nous tient en haleine et nous fait voyager dans ce Londres du XIXème siècle, mégalopole malfaisante, cruelle et noire de suie où toutes les bassesses de l’âme humaine peuvent s’exprimer.





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Le Quinconce, tome 2 : Les Faubourgs de l'e..

Je ne suis pas près d’oublier ce deuxième tome du « Le Quinconce ».

John et sa mère sont obligés de se réfugier à Londres pour fuir l’armée de fourbes, de dangereux tartufes, de scélérats qui les poursuivent sans relâche. Une histoire qui débute bien avant leur naissance, qui les dépasse, et s’applique à les broyer sans pitié.

Tous veulent s’approprier ce codicille transmis par des aïeux oubliés, tombés en poussière depuis des lustres, car il réintégrerait nos deux malheureux héros dans leurs droits confisqués par ces affreux âpres aux gains.

Un simple bout de papier qui, comme un génie du mal, va les mener à leur perte. Dans ce Londres du XIXème siècle, ville de toutes les richesses et de toutes les pauvretés, ville tentaculaire, véritable ogresse, ils connaîtront la trahison, la misère, et la déchéance.

Un récit échevelé, tortueux à souhait… Une mère qui finit par s’égarer dans sa propre folie ; un gosse ravalé au rang d’un animal réduit en servitude ; des êtres chafouins et sans cœur ; des âmes brisées au milieu de ruelles sordides et malodorantes ; un bout d’espérance et de bonheur de ci de là...

Un roman fantastique et poignant qui tient en haleine de la première à la dernière page.









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Le Quinconce - tome 1

Le quinconce : « quatre objets aux quatre angles d'un carré, d'un losange, ou d'un rectangle et le cinquième au milieu ».

Tout est dit dans cette figure car cet incroyable récit en cinq actes raconte l'histoire de celui qui se trouve au milieu. Il est encerclé, assiégé, épié par les quatre autres composés de personnalités tenant le haut du pavé. Recommandables et au-dessus de tout soupçon, côté face. Fourbes, cruels et âpres au gain, côté pile. Assis confortablement, il faut les voir tendre, à la lueur des bougies, leurs pièges obliques pour tirer ceux du milieu vers eux…

Ceux du milieu ? Comme ils sont à plaindre ! Madame Huffam, victime de sa naïveté, qui ose à peine respirer, de peur de réveiller les rapaces qui l'entourent. Une vie en pointillés, sans bruits, à l'abris du regard des autres. Et que dire du fils, le petit John, qui évolue dans cette atmosphère empesée, craintive ! Un gosse qui grandit trop vite à force d'essayer de comprendre ces mystères ténébreux qui le cernent, ces regards fuyants, ces chuchotis dans la nuit… Un gosse plein de vie qui souffre de cette solitude abyssale qu'on lui impose… Un enfant trop malin qui, sans même le savoir, fera retentir les trompettes du malheur.

Nous sommes dans cette Angleterre du milieu du XIXème siècle, si riche, si miséreuse, si puissante, si pleine de drames et d'espérances… Si fascinante et si nauséabonde pour les « bien pourvus » que nous sommes devenus.

Quel roman, nom de Dieu ! quel souffle ! Lecture exigeante, histoire envoutante, style baroque…

Ce livre fut écrit dans les années quatre-vingt-dix, mais on se croirait dans « Les grandes espérances ».

J'ai vraiment hâte de retrouver John et sa maman dans « Les faubourgs de l'enfer ».

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Mère et fille

Ma première impression après avoir refermé ce livre est de me dire "quelle étrange lecture, je ne suis pas près de relire un roman comme celui-ci de sitôt". Pourtant, sur le papier, il n'a rien de très particulier. Il débute comme un roman familial, se déroule comme un roman familial, doublé d'un soupçon de polar ou de thriller.



Richard, 17 ans et des brouettes, rentre plus tôt que prévu pour les vacances de Noël. Il vient de se faire renvoyer- momentanément- de Cambridge et part donc retrouver sa mère et sa soeur, dans la demeure familiale située en pleine campagne anglaise. Force est de constater qu'il n'était pas du tout attendu, voire son arrivée inopinée dérange la mère et la fille. Par l'unique prisme de Richard, grâce à son journal intime, nous suivrons alors les péripéties de cette bien étrange famille, le jeune homme forcé d'admettre qu'il n'est tout simplement pas le bienvenu: sa soeur le regarde de haut et sa mère use de tous les stratagèmes pour le faire partir au plus vite. Mais quel secret ces deux-là peuvent-elles bien partager ? Tic-tac, tic-tac... du 12 décembre au 12 janvier, le journal du jeune garçon nous promènera au coeur de cette famille mais aussi de la société- très hiérarchisée- de cette Angleterre du 19ème siècle, jusqu'au dénouement, glaçant.



J'ai eu envie de lire ce roman après en avoir entendu parler par une booktubeuse dont j'apprécie particulièrement les vidéos. Et je dois dire que l'entrée en matière fut assez complexe. Ayant pourtant l'habitude des romans anglais, classiques ou contemporains, j'avoue que je me suis parfois- souvent- perdue dans les méandres de l'intrigue, confondant régulièrement les personnages et devant revenir en arrière pour me rappeler qui était qui. L'atmosphère est glauque voire malsaine; les descriptions, nombreuses, de cette campagne boueuse et pluvieuse, pourront en rebuter plus d'un. Les personnages sont en prime peu avenants et très peu sympathiques.

J'ai quand même mis près d'une semaine à venir à bout de ce livre- bon, mon rythme de lecture est également plutôt lent ces derniers temps- et j'ai failli le reposer définitivement plusieurs fois. Mais je ne sais pas pourquoi, quelque chose me poussait à continuer ma lecture et j'ai bien fait, n'ayant pas vu passer les cent dernières pages. Et lorsque toutes les pièces du puzzle s'assemblent et s'imbriquent parfaitement les unes aux autres, je ne peux qu'applaudir le talent de l'auteur. Il dit que c'est issu d'une histoire vraie ? Réalité ou non, l'intrigue est en tout cas bien ficelée.



Malgré la fin particulièrement réussie de mon point de vue, je sors quelque peu mitigée de cette lecture que j'ai trouvée parfois alambiquée, tant au niveau du fond que de la forme. Par contre, ceux qui parviendront à aller jusqu'au bout pourraient bien, au final, l'apprécier.



Lu en janvier 2021
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Le Quinconce : intégrale des 5 volumes

Livre tout simplement magistral, autant dans l'intrigue que dans la description de l'époque (habits, mœurs).

J'ai vraiment aimé lire ce livre où on veut absolument connaître le mot de l'histoire. Bon voyage dans l'Angleterre du 19e siècle ou intrigue et complot sont le lot quotidien de notre héros. Bravo à Monsieur Charles Palliser.
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Mère et fille

Après l'extraordinaire succès (bien mérité) de son "Quinconce", Charles Palliser, qui bien qu'américain a fait ses études à Oxford avant d'enseigner la littérature en Ecosse, poursuit son exploration de la société victorienne en offrant à ses fidèles lecteurs une histoire à frémir d'horreur ...et de plaisir pour ceux qui sont amateurs d'intrigues alambiquées, de landes désolées, de personnages redoutables ...

Mais quel dommage que l'éditeur présente aussi mal cet ouvrage ! D'abord la modification du titre original "Rustication " qui est un terme désignant l'exclusion d'un élève des universités d'Oxford et Cambridge , donc parfaitement adaptée à la situation du narrateur, en ce titre sans saveur "Mère et fille " qui sent par trop le "Femmes et Filles "d'Elizabeth Gaskell qui exploite un tout autre registre.

Ensuite l'illustration de couverture avec les touches d'une machine à écrire qui peuvent faire croire au lecteur que l'histoire est en fait bien plus contemporaine qu'elle ne l'est réellement !

Ces lourdes maladresses ont peut être contribué à écarter le lectorat francophone d'un roman envoûtant qui distille la perversité au fil des pages avec de beaux retournements de situation et c'est bien dommage !

Quand le jeune Richard exclu de son université, revient au foyer familial, il apprend que son père est mort dans des circonstances bien étranges, que sa famille est ruinée et que sa mère et sa soeur n'ont qu'une idée, c'est de le voir partir . Les deux femmes luttent pour conserver leur position sociale alors que la mort du père les a plongées dans la misère et elles n'ont aucune envie que le jeune homme mette le nez dans leurs affaires !

Aucun amour au sein de cette famille où on se surveille du coin de l'oeil avec malveillance.

Nul ne veut dévoiler les lourds secrets qui cachent les fautes et Richard, le narrateur raconte, au fil de son journal comme il se heurte à la loi du silence et à l'hostilité de son entourage.

Corsetée dans la moralité victorienne, la petite société locale fourmille de commérages malveillants et la pauvreté devient tare à tel point que pour y échapper on est vraiment prêt à tout !

Bien sûr il m'est arrivée d'être agacée par ses questions sans réponse, ses dérobades, ses silences et j'avais hâte de connaître le fin mot de l'histoire.

Je n'ai pas été déçue car si le rythme est un peu lent au début, tout s'accélère par la suite et le final est vraiment éblouissant .

Bien sûr l'histoire est très noire...et mériterait d'être lue au coin du feu, dans une chaumière située sur une lande désolée.



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Le Quinconce : intégrale des 5 volumes

Ahurissant ! Je ne trouve pas beaucoup d’autres mots pour caractériser ce livre d’une ingéniosité et d’une perversité époustouflantes. Il tient en haleine jusqu’au bout alors même qu’il déjoue au fur et à mesure toutes nos attentes les unes après les autres.

La fin ne fait que renforcer une énigme dont la densité tient avant tout au nombre de solutions proposées. La maestria de l’auteur est telle que la dernière phrase elle-même est une ultime pirouette.

Alors que le roman victorien était un « verre transparent » par rapport à la réalité de l’époque, pour reprendre le mot Zola, il fait du sien, au contraire, le creuset d’un univers où tout fluctue, où tout peut être interprété de mille façons. Nous sommes impitoyablement transportés dans cet univers meuble où aucun point d’appui n’est ménagé, où tout n’est que chausse-trappes.

Je dois dire que je suis béat d’admiration devant une telle maîtrise, un tel brio, osons le mot, un tel génie narratif, qui permet à l’intrigue de se plier à tant d’interprétations, aux personnages de jouer tant de rôles différents, en faisant emboîter ses éléments à la perfection à chaque nouvelle configuration !

Et bravo au traducteur, Gérard Piloquet, dont le travail est admirable.
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Mère et fille

J'ai peiné sur celui-ci, parce que le style est assez daté, avec une lenteur inhérente à tout, descriptions comme actions, dû en grande partie à l'emploi du passé composé plutôt que du duo imparfait/passé simple plus commun mais plus incisif. L'intrigue est travaillée (au départ, Richard revient chez lui après avoir été radié de la fac. Mais il vient de perdre son père, -qu'il n'aimait pas- et retrouve sa mère et sa soeur désargentées. Il y a dans le village des rumeurs, des complots, des lettres anonymes et des histoires de mariage arrangé...) Ca se passe en 1864 et les personnages sont décrits en surface ; l'étiquette est de mise dans ces milieux un peu "de la haute". Je suis allée au bout pour connaître le fin mot de l'histoire mais il se révèle qu'en vrai, on le sait sans le savoir.Le roman est en fait le journal intime de Richard et on ne voit les choses que de son point de vue, ce qui réduit quelque peu la lecture.
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Le Quinconce - tome 1

Le Quinconce est pour moi le chef d'oeuvre du roman historique tant en termes de construction narrative, de rebondissements, d'intrigues, de description de lieux, de la société ou de personnages. Quel extraordinaire maîtrise d'écriture et de style, quel talent pour nous faire vibrer ainsi au diapason d'une époque et d'un jeune garçon durant 5 splendides tomes, sans un instant de repos !
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Le Quinconce, tome 5 : Le Secret des cinq r..

Me voici à la fin de ce Quinconce. La construction devenue limpide, il faut maintenant le relire!

Un roman qui se présente sous des dehors connus: Dickens est revenu, l'ère victorienne est de retour. Telle est la surface du livre. Mais tout de même, c'est un peu étrange, tenir en haleine un lecteur sur 5 volumes, pour une histoire alambiquée d'héritage : en soi déjà un tour de force.

Et là où le génie éclate, c'est bien dans ce dernier tome: rien n'est établi, finalement. Il m'a fallu ces cinq livres pour entrevoir l'architecture du tout: 5 livres, divisés en 5 parties de 5 chapitres. Et dans une symétrie parfaite, au troisième chapitre de la troisième partie du troisième livre, Palliser, diabolique manipulateur, fait disparaître la pièce majeure, la réponse à la seule question qui vaille: et la dernière phrase du dernier chapitre de la dernière partie du dernier livre assène une vérité. Pas celle qui résout son intrigue. Une vérité perturbante: le démiurge m'a menée en bateau depuis la première ligne. Me reste une seule solution: recommencer au début du premier chapitre de la première partie du premier livre...

Une construction en "fractales" éblouissante: foncez, c'est génial. Au sens propre du terme.
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Le Quinconce - tome 1

Moi qui croyais que Dickens était mort... ou alors un manuscrit égaré, retrouvé dans des conditions rocambolesques? ou une publication sous pseudonyme?

mais non, un auteur brillant qui publie une merveille n 1989: un roman, un vrai, en ce qu'il crée non des personnages mais des personnes, non un décor mais un lieu, non une intrigue mais une vie. Tout y est, l'enfant qui vit avec sa mère et sa nourrice, l'avocat malhonnête, la ruine, les documents cachés, les voyages en diligence, le climat anglais, les trahisons, l'espoir et la déception, la ruine... Ce premier tome se dévore ... et quel bonheur, j'en ai encore quatre à découvrir.
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Mère et fille

Richard, un jeune étudiant rentre chez lui où il n’est pas le bienvenu.

Il ne connait pas les circonstances exactes de la mort de son père, sa mère et sa sœur entretiennent un étrange silence autour des évènements qui les concernent.

L’ambiance de ce livre est sombre et glauque à souhait.

Les paysages d’abord, pluie, boue…..

Les personnages, hypocrites, médisants, étroits d’esprit….

Et un style très anglais plein de détails, de dialogues interminables dans une intrigue qui progresse très lentement.

Pas d’évolution 200 ans après les écrits de Jane Ausren !

J’ai tenu 100 pages……. et abandonné.

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