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Critiques de Chimamanda Ngozi Adichie (1155)
Americanah

L'épopée de deux nigérians face aux affres de l'immigration m'a beaucoup séduite, surtout dans la première moitié du livre. Un couple d'amoureux négérians (Obinze et Ifemelu) est séparé suite au départ de la belle Ifemelu vers les Etats-Unis. Elle va tenter de se débrouiller mais se retrouve très vite déboussolée dans un monde très superficiel où le racisme est interdit dans les mots mais encore bien présent dans les faits. L'Amérique est ouverte aux immigrants mais il faut vraiment pouvoir faire de nombreux sacrifices pour pouvoir survivre à un point tel que honteuse de ce qu'elle doit faire, elle coupe les ponts avec son amour de toujours. En parralèle, Obinze qui a, en vain, tenté d'obtenir un visa pour les Etats-Unis obtient un visa de séjour limité au Royaume Uni. Son parcours d'immigrant est aussi ardu mais son expérience tourne beaucoup plus vite au drame. Ifemelu décide après 13 ans aux Etats-Unis de revenir au Nigéria où elle tentera de retrouver son pays d'origine et son amour de toujours. Les 250 premières pages sont très prenantes, ensuite, je dois avouer que j'ai été moins réceptive, un peu trop de redites, de longueurs...dommage car cela aurait pu être un véritable coup de coeur tant le thème est intéressant et bien traité avec une bonne comparaison entre des réactions européennes et américaines face à l'immigration.
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Americanah

Ifemelu est une jeune femme nigériane. Bien qu'amoureuse d'Obinze, elle décide de partir aux Etats-Unis pour y faire ses études et participer au rêve américain. Va-t-elle réussir à s'adapter à l'Amérique ? Comment va évoluer sa relation avec Obinze ?



J'avais remarqué ce livre sur les étals des librairies lors de sa parution en grand format et j'ai eu l'occasion de le lire à sa parution en poche.



Nous suivons la vie d'Ifemelu, une jeune femme nigériane qui quitte son pays afin d'avoir une vie meilleure en Amérique. Ses débuts sont difficiles (manque d'argent, difficulté pour avoir des papiers, déprime, ...) et l'idée qu'elle s'était faite de l'Amérique n'est pas celle qu'elle s'imaginait. Mais grâce à son blog où elle parle principalement de la race, mettant en avant les différences principalement entre noirs étrangers, noirs américains et blancs, elle parvient à se faire connaitre et évolue dans la société.

Mais un jour, elle décide de repartir chez elle au Nigéria. Va-t-elle réussir à y retourner, là où les choses sont si différentes ?



Le résumé annonce une grande histoire d'amour. Je dois dire que pour moi, elle m'a paru très secondaire par rapport aux autres messages du livre à savoir l'immigration, la race, le rêve américain,... Malgré tout l'auteur donne également la parole à Obinze car le lecteur suit ce personnage même s'il reste assez secondaire pour moi.



J'ai trouvé ce livre intéressant malgré quelques longueurs. N'oublions pas que ce livre est un petit pavé de 685 pages ! Les thèmes sont bien mis en avant même si je pense que ce livre requiert une attention de lecture assez intense.



Bref, un roman intéressant, un peu complexe, mais qui assurément, fait réfléchir !
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L'hibiscus pourpre

J'ai stoppé la lecture, je n'accrochais pas.
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Americanah

C’est l’histoire Ifemelu, jeune nigériane pleine d’ambition au tempérament affirmé. Elle est remplie de rêves et espère quitter son pays natal instable où les difficultés de vie s’accumulent si l’on ne fait pas partie du côté des hommes de pouvoir. Comme tous les étudiants diplômés son avenir est bouché et elle partira vers les États-Unis pour poursuivre ses études et fuir la corruption, le chômage et la léthargie de son pays.



Sa vie américaine commence par la découverte qu’elle est noire en arrivant à l’aéroport. Nous la suivrons dans ses difficultés d’intégration. Ifémélu tiendra un blog et s’engagera sur la condition de vie des noirs aux USA. Elle nous expliquera la différence entre les noirs non américains et les autres immigrants. Les difficultés des relations interraciales et le combat perpétuel contre la ségrégation et les espoirs suscités par l’arrivée d’Obama au pouvoir. Le sujet est toujours traité avec franchise et humour, vraiment une bonne étude des comportements humains.



Pour retrouver ses racines et un amour de jeunesse, elle rentre au Nigeria.

Et là, j’ai commencé à trouver le temps long. Les atermoiements amoureux d’Ifemenu et d’Obinze n’en finissent pas. D’autant que l’on se doute de la finalité de cette histoire d’amour, dès le retour d’Ifemelu au Nigeria.

Cette fin interminable m’a un peu gâché le bon moment passé avec ce roman.
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L'autre moitié du soleil

Une grande fresque, classique dans l'écriture mais novatrice dans la construction, qui entremêle les destins de quelques personnages sur fonds de guerre du Biafra. Une merveille.
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Nous sommes tous des féministes / Les marieuses

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Americanah

Un beau témoignage sur la négritude en Amérique, doublé d'une profonde et pérenne histoire d'amour..
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Americanah

Un livre magnifique que l'on ne veut surtout pas refermer. Americanah est avant tout un beau roman d'amour. L'histoire d'Ifemelu et d'Obinze qui se rencontrent au lycée et que la vie va séparer. C'est également un livre sur l'Afrique et sur l'envie d'ailleurs éprouvent les Africains, sur l'émigration et l'exil.

Un livre riche, drôle, féroce, émouvant...
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Americanah

Un très beau roman et une lecture rare et salutaire. Rare car on a relativement peu l'occasion de voir la migration des africains du point de vue de ces derniers. Salutaire car on réalise qu'à leur place notre vision des choses (celle des européens ou des étasuniens "autochtones") serait exactement la même. Et le livre repousse tout misérabilisme en nous rappelant que les migrants ont des rêves, celui de pouvoir se réaliser dans une société qui leur en donne les moyens. Mais il ne s'agit absolument pas d'une aride étude sociologique mais d'un très beau roman d'amour. On se prend d'amitié pour la piquante Ifemelu dans son histoire d'amour adolescente avec le bel Obinze (soi-dit en passant les nigérians ont des prénoms magnifiques). On la suit aux Etats-Unis où elle part étudier et tenter ensuite de se fondre dans une société qui n'arrête pas de lui rappeler qu'elle est noire, chose dont elle ne s'était pas aperçue dans son pays natal. Et on suit l'histoire poignante de son amoureux, Obinze, émigrant au Royaume-Uni dont il se fera expulser. Les dialogues, ponctués d'expressions nigérianes sont savoureux et l'humour n'est jamais absent en dépit des expériences parfois poignantes que traversent nos héros. Les réflexions sur la condition de la femme, dépendant du soutien d'un homme pour "arriver", quelle que soit la partie du monde, sont également très justes. Mon bémol: l'histoire d'amour est un peu stéréotypée. Ifemelu est bien sûr belle et Obinze très beau et la fin de l'histoire m'apparaît un peu abrupte et quelque peu forcée, comme si elle avait été pensée en vue de plaire à un plus large public.
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Americanah

On l'ouvre et on ne le lâche plus. C'est un roman d'une puissance fascinante. A quoi cela tient-il ? A l'histoire, bien sûr. Et au ton, évidemment. Une plume enlevée, féroce, drôle, tendre, qui dessine les caractères de personnages plus complexes que les apparences le laissent croire.


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L'hibiscus pourpre

C’est le premier roman de cette immense écrivaine qui sait si bien nous plonger au coeur de la vie de ses personnages. Il faut dire que cette fois-ci, c’était un vrai cauchemar, auquel je ne m’attendais pas. Pour des broutilles et sous prétexte de punitions, le père de la narratrice, un catholique inflexible fait subir des violences inimaginables à ses deux enfants, il prétend ainsi « purifier leur corps ». Pourtant, tout en craignant ses excès, les enfants l’ont toujours aimé et respecté. Leur mère semble subir comme eux ce justicier, qui par ailleurs est un homme riche et ayant une certaine notoriété dans la population nigériane, où il dirige le seul journal indépendant, de plus il est considéré comme un bienfaiteur par de nombreux compatriotes. Si « abominable » est le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à lui, il n’est pas que cela, il est droit et courageux, magnanime

J’aime la manière dont les personnages et l’histoire se construisent par de nouvelles révélations, et j’ai du mal à lâcher ce livre avant la fin. La romancière tend un arc sur lequel on glisse presque imperceptiblement et un peu comme dans la vraie vie vers le dénouement.

Cette fois c’est là j’ai été un peu déçue. Je n’ai pas compris l’histoire ambiguë entre Kambili et le jeune prêtre, tout comme certains développements de la dernière partie.

J’avais l’impression qu’ils ne découlaient plus de ce qui précédait, comme si l’attention s’était relâchée, en tout cas je n’ai pas trouvé de réponse à mes questionnements.

Voilà pourquoi j’ai mis un bémol à la cinquième étoile.

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Americanah

Si le livre m'a paru en premier abord, assez simple à lire et intéressant, plus j'avançais dans sa lecture et plus je le trouvais lent et long.

Le sujet aurait pu être traité avec plus de légèreté, et j'avoue que cela a finit par me lasser.

Je ne pense pas que j'en reprendrais sa lecture malgré que son écriture fut précise.

J'ai besoin en ce moment de livres qui permettent l'évasion sans avoir à me poser trop de questions.

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Nous sommes tous des féministes / Les marieuses

Sympathique petit bouquin qui présente dans un premier temps un essai sur le féminisme puis une nouvelle : "Les marieuses"

J'ai découvert cette autrice avec "Americanah" que j'ai adoré. J'étais alors très curieuse de lire ces quelques pages et je n'ai pas été déçu.

L'essai est en fait l'écrit d'un discours qu'elle a tenu lors d'une conférence. Il est alors très vivant et très parlant. Il reprend son cheminement personnel depuis qu'un de ses amis lui a dit à l'adolescence qu'elle était féministe.

La nouvelle décrit la situation triste mais assez banale d'une jeune femme nigériane qui vient d'épouser un homme qu'elle n'a pas choisi et qui vient habiter avec lui aux États-Unis.



Ouvrage très intéressant, qui se lit très facilement et qui peut faire en sorte de changer les choses.
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L'hibiscus pourpre

Conseillé par ma libraire, 1er roman de cette auteure, c est un regard sur le Nigéria dans les années 80 en proie à de profonds troubles politiques et économiques, on suit le parcours d une jeune fille de 15 ans dans une famille aisée, on est horrifié par la violence de son père, extrémiste religieux, pervers, tyran et violent avec sa femme et ses enfants alors qu il les aime et fait le bien à l extérieur de son foyer, il fait aussi preuve de courage politique, la mère est soumise, kambili aime son père malgré tout alors que son frère le hait, la peur les tétanise, des vacances chez leur tante vont leur ouvrir les yeux, à découvrir !
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Americanah

Ce roman a été publié en 2014. Et j'ai appris en le l'ouvrant que c'était un roman culte.

Et je dois dire que je rejoins le club des fans absolus de Chimamanda Ngozi Adichie et que je vais m'empresser de lire ses autres titres, notamment L'autre moitié du soleil et L'hibiscus pourpre.



La plume de Chimamanda Adichie est incroyablement chaleureuse. Elle est piquante, drôle, précise, d'une franchise évidente, et pourtant toute en élégance.



Je ne connais pas l'Afrique (oui moi aussi j'ai la chanson dans la tête en écrivant ça), mais j'ai l'impression d'avoir passé un an au Nigeria. J'ai envie de ponctuer mes phrases d'un O.

Americanah, c'est le nom que les nigerians donnent aux enfants du pays qui sont partis aux États-Unis. C'est ce que devient Ifemelu, qui quitte Lagos pour faire ses études à Philadelphie et finit par rester 13 ans. Elle découvre en arrivant qu'elle est noire, et que c'est un sacré sujet que la race, en Amérique du Nord. Qu'il vaut mieux être africain qu'afro americain. Que tout americain blanc parlera de Michelle Obama comme d'une femme forte, parce qu'elle est "noire foncée " et que les femmes noires sont forcément fortes et méritantes.



L'auteure nous offre une analyse sans concessions, ironique et tendre du racisme ordinaire. Ifemelu finira par très bien gagner sa vie grâce à un blog sur les sujets raciaux.



Mais Americanah, c'est bien plus que ça. C'est une histoire d'amour, de ces amours qui vous font vous sentir vraiment vous-même. C'est un portait du Nigeria, de l'Amérique, de la clandestinité, de l'argent, de la recherche d'un homme riche, des intellectuels progressistes, des bananes plantains, des cheveux afro et des paons qui dansent sur le toit des maisons delabrees.



Un roman qui marque, parce que même plus blanche qu'un cachet d'aspirine, j'ai senti de profondes affinités avec Ifemelu et Obinze.

Une plume intime et enlevée dont je suis tombée raide dingue.



"J'ai compris que je pouvais acheter l'Amérique et elle a perdu de son éclat ".



A lire en se demandant, comme Ifemelu, si tout le monde en Amérique aspire à être WASP, alors, à quoi aspirent les WASP? Quelqu'un le sait-il ? (Smartest question ever).
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Nous sommes tous des féministes

Lire ce petit ouvrage, c’est se plonger dans des réflexions amorcées dans les deux discours présentés : Nous sommes tous des féministes et Le danger de l’histoire unique.



Si celui qui donne son titre éponyme à l’ouvrage est très intéressant, c’est le second qui m’a le plus marqué et m’a fait réfléchir (probablement parce que je commence à avoir un bagage importants sur les grands thèmes du féminisme).



Le premier discours met en avant l’importance du combat et les raisons pour lesquelles son existence est encore essentielle aujourd’hui. Ce que je retiens particulièrement est sans doute la force de caractère de l’autrice qui ne s’est pas laissé abattre malgré toutes les injonctions à ne pas se faire “cataloguer” comme féministe. Ses paroles permettent de remettre en perspective le rôle des hommes et d’amener les lecteurs à approfondir leur réflexion en analysant leur histoire et le monde qui les entoure. C’est un petit texte parfait pour s’initier au féminisme.



Le second discours m’a beaucoup plus percutée. Je ne peux qu’aller dans le sens des propos de l’autrice. Même si le principe d’histoire unique et ses conséquences me sont connus, les exemples qu’elle prend son si percutants que j’y pense encore tous les jours en m’interrogeant : “et si cette histoire m’avait était racontée par le point de vue de Y et pas de Z ?” Les interrogations évoquées se portent sur des sujets majeurs comme la pauvreté, la stéréotypisation de personnes ou catégories de personnes.



“La conséquence de l’histoire unique, la voici : elle dépouille les gens de leur dignité. Elle nous empêche de voir que nous partageons la même humanité. Elle met l’accent sur ce en quoi nous sommes différents, plutôt que ce sur quoi nous sommes semblables.”



Chimamanda Ngozi Adichie ne juge pas et ne donne pas de leçon de morale : elle invite ceux qui la lisent à remettre en question ce qu’ils savent et à réfléchir à un nouvel éclairage à la lumière des éléments qu’elle énonce.
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Americanah

J'ai tellement aimé ce livre, une histoire de vie passionnante dans sa simplicité, une histoire d'amour, une histoire sur le racisme.

J'aurai pu suivre le quotidien d'Ifemelu pour des années encore. C'est un livre franc, percutant qui amène des réflexions très importantes en plus d'être prenant du début à la fin.
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L'hibiscus pourpre

Chimamanda Ngozi Adichie est née au Nigéria. Après avoir publié des nouvelles dans de nombreuses revues littéraires, L’hibiscus pourpre est son premier roman. Roman qui a été sélectionné pour l’Orange Prize et le Booker Prize.



L’Hibiscus pourpre raconte l’histoire de Kambili, une jeune fille élevée dans une famille nigériane aisée, religieuse et stricte, où le père mène son monde à la baguette et impose sa violence. Violence qui se traduit notamment par l’imposition d’un horaire qui définit les temps d’étude, de prière et de bavardage à ses enfants et qu’ils doivent suivre méticuleusement. Lorsque Kambili et son frère Jaja vont séjourner chez leur tante Ifeoma, ils découvrent un autre monde : moins de richesses et plus de libertés. Ce changement radical pousse l’adolescente à s’interroger et à remettre en question son éducation.



Dans L’hibiscus pourpre, le père, Eugene, est une figure ambiguë et un des personnages les plus fascinant de ce récit. À la fois stricte et violent au sein de sa famille, il se montre en société généreux, serviable et toujours prêt à lutter pour la liberté d’expression.



Le récit souffre de longueur ce qui fait en sorte que le rythme n’est pas assez soutenu et nous donne l’impression que le roman n’avance pas. Il y a beaucoup de descriptions qui permettent aux lecteurs de découvrir le Nigéria mais qui apportent peu au récit.



À défaut d’utiliser un lexique qui se trouve à la fin du livre pour les mots en ibo et autres dialectes utilisés dans ce roman (et ils sont nombreux) il aurait été plus simple de les mettre en bas de page. Curieusement certains mots ne sont pas traduits.



Dans L’hibiscus pourpre Chimamanda Ngozi Adichie abordent les thèmes de la violence patriarcale, du colonialisme, de l’évangélisation par les missionnaires blancs, de la corruption, de la fuite des cerveaux à l’étranger, des difficultés sociales et politiques du pays etc. C’est une des grandes forces de son récit. En espérant recroiser la route de cette écrivaine car bien que ce roman ne soit pas mon préféré, je trouve son écriture agréable et elle me permet de découvrir un pays fascinant.



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L'autre moitié du soleil

« Il pointe les problèmes complexes auxquels le nouveau pays est confronté, mais se concentre sur les massacres de 1966. Les raisons avouées - vengeance contre le « coup d’état ibo », protestation contre un décret unitaire qui aurait défavorisé les Nordistes dans la fonction publique - n’avaient pas d’importance. Pas plus que n'en avaient les differences d’estimation des morts: trois mille, dix mille, cinquante mille. Ce qui comptait, c'était que les massacres avaient fait peur aux Ibos et les avaient unis. Ce qui comptait, c’était que les massacres avaient transformé d'anciens Nigérians en ardents Biafrais.»



L’autre moitié du soleil, Chimamanda Ngozi Adichie @chimamanda_adichie @editionsfolio



Un livre superbement écrit et construit, en deux temps (début des années 1960 et fin des années 1960), un récit riche et bien mené, bouleversant et poignant à la fois!



Un livre pour raconter le Biafra, « Puissions-nous ne jamais oublier » comme le dit si bien l’autrice en achevant sa note à la fin du roman, un livre qui parle du Biafra tel qu’il vit le jour: les tensions entre les Haoussas et les Ibos, le massacre de cette ethnie par leurs compatriotes, la manipulation des Britanniques, eux qui agissaient en coulisses dans leurs intérêts, pour le pétrole, pour l’argent, pour la suprématie, le pouvoir, comme toujours…



« S’il s'agit de haine, cette haine est très récente. Elle a été causée, tout simplement, par la politique officieuse du « diviser pour régner » du pouvoir colonial britannique.

Cette politique instrumentalisait les différences entre tribus et s'assurait que l'unité ne puisse pas se former, facilitant ainsi l'administration d'un pays si vaste.»



Un livre humain qui relate le conflit, le massacre à hauteur d’hommes, de femmes, tel que ce peuple a vécu les événements, de l’intérieur, avec horreur, dans l’abomination et la désolation…



« - Ils nous tuent comme des fourmis. Tu entends ce que je dis ? Des fourmis.

- Nos yeux en ont vu beaucoup, anyi afujugo anya, dit Obiozo. J'ai vu une famille entière, le père, la mère et les trois enfants, qui gisait par terre sur la route de la gare routière. Ils gisaient comme ça par terre.»



Il n’y a pas de mots pour décrire la puissance de ce livre! L’horreur décrite est révoltante, poignante mais ne verse jamais dans le pathos…



« Et la famine a fait dire à la Croix-Rouge internationale que le Biafra était sa plus grave urgence depuis la Seconde Guerre mondiale. »



Un livre qui remue, questionne sur le jeu des grandes puissances mondiales, heurte sur l’indifférence face au malheur de populations innocentes et sacrifiées malgré tout sur l’autel… de quoi au juste? Le pouvoir? Les alliances? L’entregent? L’ingérence? Le profit? De qui? Pour quoi?



Que l’humain peut être égoïste et horrible!



« Il écrit sur le monde qui garda le silence pendant que les Biafrais mouraient. Il avance que les Britanniques sont à l'origine de ce silence. Les armes et les conseils que la Grande Bretagne donnait au Nigeria déterminaient la position des autres pays. Le Biafra appartenait à la «sphère d'intérêt de la Grande-Bretagne ». Au Canada, le Premier ministre lança ironiquement: « Où est le Biafra ? » L'Union soviétique envoyait des techniciens et des avions au Nigeria, ravie de cette occasion d'influencer l'Afrique sans offenser l'Amérique ni la Grande Bretagne. Et l'Afrique du Sud et la Rhodésie, fortes de leurs politiques de suprématie blanche, jubilaient de cette preuve supplémentaire que les gouvernements dirigés par des Noirs sont voués à l'échec.

La Chine communiste dénonça l'impérialisme anglo-américano-soviétique, mais ne fit pas grand-chose d’autre pour soutenir le Biafra. Les Français vendirent quelques armes au Biafra, mais ne lui accordèrent pas la reconnaissance dont il avait tant besoin. Et de nombreux pays d'Afrique noire craignirent qu'un Biafra indépendant ne déclenche d'autres sécessions, et soutinrent donc le Nigeria. »



Un livre qui m’a profondément touchée et remuée, comme vous l’aurez compris… un livre qui m’a fait réfléchir, m’a fait songer à d’autres populations qui meurent aussi actuellement dans l’indifférence générale… je pense notamment au Yémen!



N’oublions pas qu’une vie humaine a le même prix, peu importe où elle se situe sur la surface de la Terre!



N’oublions pas le Biafra…



« … jamais il ne pourrait décrire assez fidèlement la peur qui voilait les yeux des mères au camp de réfugiés quand les bombardiers surgissaient du ciel et attaquaient. Il ne pourrait jamais décrire ce qu'il y avait de terriblement lugubre à bombarder des gens qui ont faim. Mais il essayait, et plus il écrivait, moins il rêvait. »



N’oublions pas les Ouïgours, les Ukrainiens, les Yéménites… n’oublions pas et ne fermons pas les yeux sur les souffrances des peuples opprimés!



Un livre à lire absolument 🔥
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Americanah

Livre en tête de gondole à la Fnac depuis plusieurs années... et dans un jour sans grande inspiration, je me suis laissé convaincre par le Marketing de le lire... Livre facile à lire et à appréhender. Son sujet est simple: c'est la perception de l'occident et son mode de vie par une africaine d'Afrique qui part y faire ses études et y travailler. Difficile de s'attacher au personnage principal malgré les 400 pages. C'est un livre sur l'Adaptation Humaine dans une société ou on ne connait pas les codes. Livre sur l'Africanité, et l'Humanité finalement.



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