Citations de Christian Grenier (249)
Les livres sont pleins de livres!
On ne peut pas être dix milliards sur le même navire en ignorant les problèmes de ses voisins. Sous des dehors de socialisme de bon ton, nous nous contentons d'assouvir les besoins de soixante-dix millions d'hommes en laissant s'étioler le reste de l'humanité, en autorisant indirectement que de sa mort dépende notre survie.
Là, tu y rencontreras ton cousin Eurysthée,le roi de Mycènes.
GERMAIN : "Mademoiselle Laure-Gisèle", c'était bien sophistiqué ! Et vous, arrêtez de me servir des "monsieur l'inspecteur Germain" : appelez-moi donc Germain, tout simplement.
LOGICIELLE : Germain ? Ah non, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je préférerais vous appeler par votre prénom.
GERMAIN : Mais c'est aussi mon prénom.
LOGICIELLE, incrédule : Attendez... Alors vous vous appelez... Germain Germain ?
GERMAIN : Mieux : voyez-vous [...] comme la seconde épouse de mon père s'appelait évidemment Germain, je porte officiellement ce nom accolé au mien. Si bien que je m'appelle Germain Germain-Germain.
Ce cataclysme interminable n'a duré que huit ou dix secondes. Mais j'avais l'impression que ça n'en finissait pas.
Puis le silence s'est fait.
Le train était immobilisé.
Glossaire
OMNIA 3 : Ordinateur à Mémoire Neuronique et Intelligence Artificielle de troisième génération. Ce type d'ordinateur est ici imaginé par l'auteur. Au Japon sont déjà commercialisés certains ordinateurs à commandes vocales et optiques. Le dispositif de commande optique dont est doté OMNIA 3 est déjà en fonction en France, dans les casques intégrés des pilotes d'avions de chasse. Certaines recherches très sérieuses portent même sur des ordinateurs qui pourraient fonctionner avec la pensée.
Les livres m'ont permis d'apprivoiser ma solitude.
Autant vous l'avouer, Logicielle : le théâtre est un virus que j'ai contracté dans mon enfance et je n'en suis pas guéri !
Ma fonction m'interdit de laisser un meurtre se commettre sous mes yeux. Surtout si j'ai les moyens de l'empêcher.
Et elle ajouta après un temps de réflexion:
- Même si il s'agit d'un crime virtuel.
Oriou (un professeur de Français) a lui aussi le chic pour faire l'autopsie de n'importe quel poème.
Si bien que le moindre texte de Rimbaud soigneusement décortiqué par ses soins ressemble à la fin de l'heure, au cadavre disséqué d'une grenouille.
Après ça, on comprend parfaitement comment le poète s'y est pris. Mais son texte est devenu aussi fané que la fleur d'un herbier.
Comment expliquer ce qui se produisit alors ?
J'en suis bien incapable.
Il s'agit d'un ensemble.
Mais l'œuvre et la façon dont elle était interprétée me touchaient soudain.
C'était comme une porte qui s'ouvrait.
Ou comme une vague qui m'aurait emportée.
Oui, une vague, car j'étais tout à coup dans un autre élément ; et je me laissais bercer, stupéfaite.
Ainsi, c'était cela, la musique classique ?
Et, je l'avais ignoré si longtemps ?
Ah, les enfants! Les enfants, l'amour et la haine, côte à côte. Quelquefois les enfants vous aiment, et ils vous détestent l'instant d'après. Étranges enfants, oublient-ils jamais ou pardonnent-ils les corrections et les paroles sévères? Comment, se demandaient-elle, peut-on jamais oublier ou pardonner ces grandes personnes qui vous dominent, ces tyrans de haute taille, et stupides?
- L'heure H - Ray Bradbury
AUTEUR : Écoutez, inspecteur, un écrivain est un pirate : il s'inspire de tout, notamment de l'actualité. Vous ne pouvez pas m'accuser d'avoir utilisé ce drame pour...
GERMAIN : Ces drames, monsieur Brusses, surviennent toujours fort à propos pour alimenter votre imagination défaillante ! Je comprends à présent pourquoi Julien vous à courtoisement traité de... comment a-t-il dit ? "plumitif charognard" ?
En musique, tout est permis. Sauf la banalité.
- Max ! hurla-t-elle. Max !
Elle ouvrit sa porte à la hâte pour découvrir un spectacle d'horreur : assis
devant l'écran de l'OMNIA 3 qui scintillait d'étranges couleurs mouvantes, Max étouffait, pétrifié dans une expression de douleur aiguë, bouche ouverte, yeux exorbités, en état d'hypnose.
- Max !
Elle se précipita au moment où une lueur éblouissante jaillissait de l'écran, mêlant son éclat fulgurant à celui des éclairs de l'orage. Elle ceintura Max, bouscula sa chaise. Ils tombèrent sur le sol. D'un coup, la musique s'arrêta et l'écran s'éteignit.
- Max, réponds-moi, je t'en supplie !
Un râle sortit de la gorge de son collègue affalé à terre, comme s'il reprenait son souffle après une apnée prolongée. Il redressa péniblement la tête, ouvrit les yeux et eut des difficultés à accomoder. Il bredouilla d'une voix rauque :
- Logicielle ? c'est toi ?
- Oui, Je suis là. Max, que s'est-il passé ?...
C'était ..... c'était horrible ! j'ai erré pendant des heures dans les souterrains. Je suis tombé dans des oubliettes, je me suis égaré dans un labyrinthe, je me suis heurté plusieurs fois à des grilles ou à des culs-de-sac... J'ai fini par approcher du Trésor ! Pyrrha me guidait ; ou plutôt la musique qui accompagnait ma progression s'enflait ou s'amenuisait pour me guider. Ma respiration et mon rythme cardiaque ont fini par épouser cette cadence. Quand je suis arrivé devant un étrange tumulus, j'ai su qu'il était temps de me déconnecter : ouvrir ce tumulus représentait un vrai danger. Mais j'étais incapable de résister...
- Tu as ouvert le tombeau ? dit Logicielle.
- Oui. Et alors j'ai fait face à l'horreur absolue.
Son corps fut saisi d'un tremblement incontrôlable ; il se prit la tête entre les mains.
- C'était une vision de cauchemar ; Logicielle, jamais je n'oublierai...
Elle le prit par les épaules, le réconforta d'une voix douce.
- Le monstre ne t'a pas dévoré, Max. Il t'a épargné.
Le désordre y était total. Des gens valides venaient au secours de leurs voisins blessés, au milieu d'un chaos de bagages éventrés, entassés pêle-mêle. Un spectacle qui allait marqué ma mémoire pour toujours... (page 31)
Mais oui, La Vigie, c'est elle! s'est alors écrié Zap à qui je volais la vedette. Vive Emma!
Il m'a attirée à lui et a déclamé mon poème en tapant dans ses mains, aussitôt applaudi par le public.Puis il m'a tendu le micro.
-Chante l' écolo! Allez reprends tes mots avec moi! (page 131)
Perplexe j'ai jeté un coup d'œil aux alentours.
Un taxi a surgi et s'est arrêté à l'entrée de la gare. Mamy en est sortie son visage était noyé de larmes.
Elle m'a aperçue et s'est écriée, ébahie:
-Emma... Tu est là! Tu es là, Emma, Dieu merci!
Elle s'est effondrée dans mes bras en sanglotant, a bredouillé:
-Tu ... tu n'étais donc pas dans le TGV accidenté?
-Non, mamy. Je l'ai raté. J'ai pris le suivant.
Elle est est restée bouche bée. Cette éventualité ne l'avait pas effleurée. Elle m'a serrée contre elle en murmurant:
Raté... tu as raté ton TGV, quelle chance!(page33)
Emma choisit un nouvel ouvrage. C'était un livre de poche de la collection Duo au titre évocateur: Les Feux de la passion. Elle jeta un oeil noir vers ses deux collègues.
" Bien. Et celui-là, aucune objection? demanda-t-elle sèchement. Il n'a pas bercé votre adolescence? Vous ne le regretterez pas, vous êtes sûrs?"
Les deux hommes baissèrent le nez. Je crus voir Colin murmurer:
"C'est tout de même le témoignage d'une époque...
- Oh, rassurez-vous! dit Rob. Il y en a plusieurs exemplaires, regardez." (...)
Emma jugea alors utile de me préciser:
"Il faut que vous le sachiez, Allis: lire ce livre signifie le détruire à tout jamais."