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Critiques de Christophe Carlier (186)
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L'assassin à la pomme verte

Deux hommes parlent au bar de l'hôtel, une femme écoute énervée par les propos de l'un des deux.

Celui-ci justement meurt assassiné le soir même et les deux autres flirtent. Mais tout n'est qu'apparences....

Qui est l'assassin ????



Un roman découpé en journées et proposant les différents points de vue de tous les protagonistes.

C'est hyper original avec une étude des personnages très fine.

Une chute improbable.

Tous les éléments sont réunis pour en faire un petit bijou !
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L'assassin à la pomme verte

Ce livre est un étonnement.... Basé sur trois personnages principaux, qui donne chacun leur vision d'un moment partagé aussi par les autres et qui tourne autour du meurtre d'un italien volubile et polygame. En soi, l'histoire n'est pas originale. Ce qui l'est plus, c'est l'écriture, le style, qui est parfois fin, critique, parfaitement maitrisé, parfois drôle, parfois triste et amer. Et que dire du final que j'ai trouvé d'un cynisme exquis...

Bref, un petit livre qui est à découvrir, très sympa et très plaisant.
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L'assassin à la pomme verte

Subtil jeu de regards et d'interprétations, L'assassin à la pomme verte, qui doit son titre au célèbre tableau de Magritte, alterne, dans un style élégant et fuselé, les points de vue et les sentiments de ses protagonistes. Des interrogations multiples pour un jeu de séduction subtil entre les personnages, qui s'aperçoivent, se découvrent, se jugent et se déjugent au travers de leurs regards subjectifs et de leurs secrètes attentes. Un jeu de regards et de perception, porté par une écriture riche et fine qui, malgré une petite déception sur la fin, fait de ce premier roman une belle découverte.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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L'assassin à la pomme verte

Tout d'abord, merci à Masse critique pour m'avoir fait découvrir ce livre.



Je dois avouer que je me suis parfois ennuyée: l'écriture est un peu trop soutenue. Il y a un peu trop de haute voltige pour moi. Certes, c'est très agréable de lire quelque chose de remarquablement bien écrit, avec un style fouillé et tout en nuance, mais par moment les états d'âme étaient trop pesant et j'ai tout simplement sauté ces passages.



En dehors de ce bémol, j'ai bien l'histoire, bien ficelée, ironique et cynique. Les personnages sont attachants et la fin surprenante mais tout aussi mordante.



Bref, un premier roman qui se laisse dévorer ^^
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Un prénom en trop

Ce roman est l'histoire d'une traque méticuleuse et cruelle dont nous, lecteurs, assistons totalement impuissants.

La narration en deux temps nous plonge dans la tête de deux des personnages dont l'un est mystérieux et l'autre machiavélique. Cela nous permet de voir l'histoire sous deux angles différents et rend ce roman noir addictif et captivant, comme peut l'être un thriller ou un roman policier.

La manière dont Christophe Carlier amène les éléments de l'histoire m'a beaucoup fait penser au style de Jacques Expert que j'affectionne tout particulièrement.

Malgré la fin qui laisse quelques questions sans réponses, je me suis régalée avec cette lecture dévorée en un après-midi !

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L'eau de rose

Lorsque Sigrid débarque à la Villa Manolis à la fin de l’été, elle se laisse envoûter par la féérie intemporelle qui se dégage de l’hôtel grec. Une magie qui se prête à merveille à l’écriture de son dernier roman à l’eau de rose.

A côté de la beauté du lieu, Sigrid tombe sous le charme d’une mystérieuse jeune fille à l’élégance désuète. Gertrude qui attire tous les regards la fait rêver et souffrir à la fois.

« L’aimée » comme elle aime la nommer occupe désormais toutes ses pensées.

Difficile pour la romancière de ne pas se laisser distraire par les personnages singuliers qui occupent cet hôtel enchanteur.



J’ai retrouvé avec plaisir la plume subtile et poétique de l’auteur que J’ai découvert avec « Ressentiments distingués » et qui m’avait beaucoup plu. Je remercie d’ailleurs Babelio de m’avoir donné l’occasion de découvrir un nouvel opus de Christophe Carlier.

De belles descriptions nous emmènent dans cet hôtel grec où les papillons blancs envahissent la terrasse et où l’air chaud et la mer à nos pieds nous poussent à la farniente.

Même si l’intrigue devient plus intéressante vers la fin du roman, j’ai tout de même préféré l’histoire à l’eau de rose que Sigrid est en train d’écrire et dont on peut lire de menus extraits au gré des chapitres aux histoires plutôt anodines des occupants de l’hôtel.



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L'eau de rose

Quoi de mieux pour se ressourcer, retrouver l’inspiration qu’un séjour sur une île grecque. Choisissez, en fin de saison, un petit hôtel désuet, plein d’histoires, au bord de la mer. Prenez possession de votre chambre, ouvrez votre ordinateur et… Attendez la venue de la fée inspiration.

C’est ce que fait Sigrid, auteure de romans à l’eau de rose. Lors de son arrivée à l’hôtel Manolis, elle sent, dans le dos, un regard insistant et se retourne sur une silhouette féminine « Une jeune fille à l’air étonné paraissait lui adresser une invitation silencieuse ». Hum, peut-être le départ d’une idée de roman ?

Sigrid,femme introvertie, timide, vit sa vie à travers les livres qu’elle écrit. Gertrude, le prénom de cette jeune personne, semble hypnotiser Sigrid qui la suit du regard ou à la trace, allant même jusqu'à la photographier pour mieux l'admirer, modifier la structure sur son ordinateur. Elle arrive à mettre en route un de ses romans à l’eau de rose, mais, le cœur n’y est pas, il se promène ailleurs et à l’énigmatique présence de Gertrude. Roman et réalité allant même jusqu'à se rencontrer

Un vol de bijou vient pimenter le livre. Deux veilles demoiselles anglaises étudient l’entourage avec une curiosité certaine, des idylles se nouent, un client part précipitamment… Je sens comme une atmosphère à la Hercule Poirot ou Agatha Christie

J’avais apprécié son premier roman « l’assassin à la pomme verte ». Je retrouve le même style un peu désuet quelque fois, son humour , qui joue des clichés, comme les pages du roman que Sigrid est en train d’écrire.

J’ai lu « L’eau de rose »  d’une traite, mais il m’a manqué un petit quelque chose dans la rencontre entre les deux jeunes femmes, peut-être une once de vraisemblable pour que je puisse y croire. Je dois être une indécrottable pragmatique

Je remercie l’opération spéciale Masse critique de Babelio et les éditions Phébus pour cette lecture. Malgré mes quelques réticences, j’ai passé un moment agréable grâce à l’écriture de Christophe Carlier, qui a été, malgré ce que j’écris, un agréable moment de lecture. A bientôt de vous lire Monsieur Carlier.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Profil d'une oeuvre : Les Châtiments de Victo..

J'ai passé mon bac de Français le 3 juillet 2018 (oral) et je dois admettre que, étant partisan du moindre effort en Français, ce livre m'as beaucoup aidé à réviser et m'as fait gagner du temps sur mes révisions. Même en étant dans une filière scientifique, ce livre m'as été utile et il m'as même permis d'approfondir certaines notions vues en classe. [Je le recommande] à tous ceux qui ont un examen portant sur les Châtiments
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Ressentiments distingués

Il faut vraiment dépasser cette couverture un peu sombre pour s’engager dans ce petit livre et l’apprécier… Un bandeau annonçait pourtant que l’auteur avait déjà écrit le roman L’Assassin à la pomme verte (Prix du premier roman en 2012, que tu n’as pas lu). Finalement, tu as dévoré cet opus sur deux jours. Il tourne en ce moment dans ton petit groupe de bibliothèque. Vous en parlerez bientôt. Nous sommes sur une île, alors que la fin de l’été a fait fuir les derniers touristes, et que les insulaires se retrouvent entre eux. Mais un jour, le facteur constate qu’il distribue de bien étranges cartes postales anonymes qui, en une ou deux phrases, énoncent des sentences ou des interrogations allusives perturbantes. Un corbeau sévit. Et les conjectures vont bon train. On grince des dents. Valérie, dans son café, est aux premières loges pour récolter les supputations de la population inquiète. Qui sera le prochain sur la liste ? Il faut dire que les phrases du corbeau ne restent pas sans conséquences. Alors on s’épie, on cherche le coupable. Est-ce le jeune Tommy ? Ou quelqu’un ayant déjà reçu une carte pour ne pas éveiller les soupçons ? La configuration d’une île est particulière, Gwenegan le gendarme en a conscience et dresse mollement le portrait de chaque habitant, persuadé que tout rentrera dans l’ordre sous peu. Il faut dire qu’il est bien plus occupé à admirer les beaux yeux de la charmante Valérie. Emilie, elle, tente de contrer les effets néfastes des cartes malveillantes en envoyant les siennes, bienveillantes. Mais jusqu’où ira ce corbeau maléfique ? Et toi lectrice, tu as beaucoup aimé dans ce délicieux petit roman avoir l’occasion de passer du temps sur une île, hors saison, au milieu de ses figures emblématiques, dans cette atmosphère particulière, à la fois vaste car brassée par les éléments et fermée car délimitée par des contours bornés. Tu as beaucoup aimé aussi l’écriture de ce texte, ciselée, et tu t’es d’ailleurs arrêtée à plusieurs reprises sur des paragraphes pour en goûter la beauté. Un joli livre à découvrir !!
Lien : https://leslecturesdantigone..
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L'assassin à la pomme verte

Ce premier roman a été un véritable coup de cœur pour moi.



L’histoire peut paraître banale au premier abord : un homme et une femme qui se rencontrent dans un palace parisien. Lui est un anglais vivant aux Etats-Unis et enseignant la littérature française. Elle est italienne, a un époux et deux enfants et travaille dans la mode, entre la France et l’Italie. Il s’appelle Craig ; elle, c’est Elena.

Oui, tout cela pourrait sembler bien simpliste. Mais voilà, un homme se fait assassiner dans sa chambre d’hôtel. Fait surprenant, il a été frappé à la tête, sa gorge a été coupée et on lui a enfoncé sa cravate dans la gorge.



Avant de commencer ce roman, il y a deux choses à garder à l’esprit.

Tout d’abord, l’histoire est racontée par plusieurs voix. Il y a celle de Craig, pleine d’autosuffisance et celle d’Elena, plus posée. Il y a aussi celle de Sébastien, le réceptionniste de l’hôtel, qui voit le moindre détail et porte un regard plutôt moqueur sur les clients. Chaque personnage a sa propre vie et ses propres idées ; chacun a aussi sa propre théorie sur la mort de l’homme assassiné.

Ensuite, ne vous attendez pas à un roman policier classique, avec une enquête menée en bonne et due forme. Non, nous ne sommes pas dans la tête des enquêteurs, de la police ou de la victime. Nous suivons les pensées de trois individus préoccupés par leur propre vie et pas par la mort d’un homme croisé au bar et qu’aucun n’appréciait beaucoup.



Le résultat est un petit livre au rythme trompeur, qui se laisse lire très vite et qui dit beaucoup en peu de mots. L’intrigue policière paraît presque secondaire quand on la compare à l’histoire de Craig et Elena. Il y a beaucoup de faux-semblants, aucun ne se dévoile vraiment à l’autre ; l’opinion que chacun se forme sur son compagnon est donc souvent très éloignée de ce qu’il est vraiment.

Même l’auteur joue avec nous, en nous faisant croire que le meurtre est le fait le plus important de ce roman alors qu’il passe très vite au second plan, en nous exposant une théorie puis en nous en proposant une autre juste après. On va de surprise en surprise jusqu’à la fin ; la fin est d’ailleurs délicieusement surprenante.



En résumé, lisez ce livre. Son style très particulier vous conquerra à coup sûr.
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Ressentiments distingués

Je remercie les éditions Phébus et son partenaire Babelio pour l’opération masse critique en recevant le dernier roman de Christophe Carlier, Ressentiments distingués.

Je suis ravie de retrouver l’écriture de Christophe Carlier, son premier roman L'Assassin à la pomme verte publié en 2012 fût un moment de lecture agréable et étonnant, l’intrigue m’avait happée dans une volupté plaisante et passionnante.

Cette petite satire humaine dans le microcosme d’une île perdue, entraine le lecteur dans le cœur de cette population insulaire pour vivre ses émotions, ses sentiments, ses revers cachés et ses faces obscurs que relève la faiblesse humaine.

Comme une carte postale, cette île personnage principale à la nature hivernale solitaire où l’océan respire l’oscillement de la brume, habille l’atmosphère paisible de ces habitants, Christophe Carlier peint ce paysage de façade avec intelligence et minutie.

Ce court roman à la fraicheur acide, à l’humour sarcastique, dévoile lentement ses lettres de noblesse dans l’antagonisme de genre, entre plaisanterie absorbe et comédie policière glissant lentement vers un vaudeville dramatique.

Cette constellation de petits portraits habille l’architecture de cette toile humaine résidentielle, cette dissection des habitants illustre justement la nature profonde de l’être humain, ce panel protégé du continent par la géographie du lieu, une île au nom inconnue, une retraite forcée par l’histoire et la vie de ces habitants, érodés dans le granit de cette roche, peuplés de corbeaux, volatiles malhabiles, oiseaux invisibles côtoyant la vie terne et silencieuse de ces résidents , s’enclave dans la monotonie de cloitre naturel , l’île emprisonne ces êtres dans une banalité vampirisant.

Christophe Carlier joue les magiciens avec ce corbeau cabotin à la prose acide et trompeuse sans méchanceté juste taquine et aléatoire. Les victimes de ce corbeau sont comme des pantins dirigés par la faiblesse de la peur sur des calomnies fausses mais ouvrant les portes aux doutes comme une catalyseur de la fourberie des autres, les victimes deviennent acteur de la médisance du corbeau.

Cette farce amusante critique ouvertement les défauts de l’être humain avec ironie et amusement, puis nous divertit de cette comédie croustillante avec les péripéties fabulatrices de ces hôtes prises dans la tourmente de cet oiseau de mauvais augure réveillant les maux de chacun.

Christophe Carlier distille merveilleusement sa prose acerbe et pétillante pour ouvrir la porte à la contradiction humaine, comme une pièce de théâtre, l’acte final en devient un feu d’artifice.

Comme une parabole légère, ce roman se déguste comme une pâtisserie savoureuse au cœur surprenant et croustillant, une douceur acidulé aux saveurs légères.

A consommé sans modération.

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Ressentiments distingués

Je voudrais remercier Babelio et les Éditions Phébus pour l’envoi de ce roman dans le cadre de la rentrée littéraire.

L’action de Ressentiments distingués se déroule sur une île mais on n’a pas vraiment d’autres précisions sur sa localisation exacte ni sur l’époque précise à laquelle l’action se situe. L’île vit en autonomie et parait assez grande mais tous ses habitants se connaissent. Tout commence avec des lettres anonymes émanant d’un corbeau et qui arrivent par le biais du facteur. L’accent est mis sur le fait que plus personne n’attend vraiment actuellement le passage du facteur qui malheureusement n’amène plus que des factures. Les lettres anonymes se succèdent et amènent une certaine forme de peur dans l’île : qui sera la prochaine victime du corbeau ? Et surtout qui est-il ? Tout le monde en vient à soupçonner tout le monde.

La première partie du roman est racontée du point de vue des habitants de l’île qui se demandent ce qui leur arrive et la seconde partie est racontée du point de vue du corbeau. Il est très intéressant de connaitre les motivations du corbeau et de voir ce qui l’a amené à agir de la sorte. Le roman est court et se lit très vite. Il est également très bien écrit, la plume de l’auteur décrivant bien l’ambiance particulière de l’île qui devient très vite étouffante. L’île est presqu’un personnage à part entière, il passe d’un lieu où il fait bon vivre à un endroit cloisonné où tout le monde se suspecte. Cet aspect-là est très bien rendu par le procédé d’écriture et l’utilisation de chapitre court qui vont très vite à l’essentiel.

Par contre, j’ai trouvé que le roman manquait de consistance, c’est très court et il n’y a finalement pas grand-chose à raconter. Les personnages sont à peine abordés, ils sont nombreux et on sait peu de choses sur eux. Leurs réactions les uns envers les autres sont tristes et pleine de rancunes. Ces réactions peuvent paraitre normales mais on s’attendrait à autre chose de gens se connaissant depuis très longtemps. Ce qui fait que les personnages ne sont pas attachants.

Ce roman de Christophe Carlier se lit donc vraiment très bien et est très bien décrit. Le climat oppressant de l’île qui est créé par le corbeau ressort vraiment très bien mais j’ai trouvé que le roman aurait pu être un peu plus développé. Je ne me suis pas attachée aux personnages trop vaguement évoqués pour que le contraire puisse avoir lieu.

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L'assassin à la pomme verte

L'assassin à la pomme verte - Christophe Carlier - roman

Serge Safran éditeur (176 pages - €15)



Christophe Carlier plonge le lecteur dans un décor à la Hopper avec le huis clos de l'hôtel Paradise dont les clients se croisent au bar ( refuge des insomniaques) ou lors des repas. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous, comme l'a affirmé Paul Eluard. Le récit se focalise donc sur le trio : Craig, Elena et Adriano.



Qui sont-ils? Craig est un universitaire qui voit la vie parisienne sous l'angle d'un américain et débusque dans « la trompeuse courtoisie des passants » « des pointes de sauvagerie ». Il ne se prive pas de brocarder les institutions, et commente avec ironie l'accès à la BNF, « monument de prétention idiote dont on sortait exsangue, horrifié et bredouille ». Une diatribe mémorable des plus justes, par un connaisseur de ce lieu écrasant , « funérarium » , « cet enfer fonctionnel où rien ne fonctionnait »!

Adriano est un homme volage qui fit l'erreur de confier à Craig sa double vie, triple même, sans se rendre compte qu'une femme, la belle «  LNA » a aussi entendu ses confidences. Ce qui va rapprocher les deux dépositaires de ses secrets.Les protagonistes se dévoilent à travers une succession de portraits croisés.

Des indices , comme celui de Craig s'interrogeant sur qui il allait «  tuer » sur son passage mettent le lecteur en éveil. La découverte du crime, particulièrement étrange, par la femme de ménage va bouleverser la vie des clients. Le directeur tient à préserver l'image irréprochable de son établissement face aux médias. Chacun joue au détective, donne sa version, on suppute un crime passionnel.

Le réceptionniste, Sébastien, semble de mèche avec la police les informant pour effectuer les perquisitions. Mais il fomente aussi des idées macabres et nourrit la tentation « d'entremêler les fils, d'affoler le délicat mobile des existences ».

La façon dont l'enquête est menée conduit l'auteur à fustiger la police. On s'étonne que Sébastien, fin limier et observateur de ce microcosme, ne soit pas interrogé.

Le mystère sera-t-il élucidé? L'auteur nous plonge dans les ruminations de l'assassin se prenant pour l'homme à la pomme verte de Magritte. Quant au coupable, il est assez stupéfiant de l'entendre raconter son forfait. Tout aussi sidérant le résultat de l'autopsie. On devine la malicieuse intention de l'auteur de vilipender la presse qui publie parfois sans vérifier l'information des faits mensongers ou erronés.



Dans ce roman, Christophe Carlier s'interroge sur les mobiles du passage à l'acte chez un meurtrier et montre les séquelles que cela peut générer. Il tente de démonter ses obscurs ressorts, de sonder sa psyché dérangée. N'a-t-il pas sombré dans la folie? Serait-il taraudé par la culpabilité? Serait-il un psychopathe? Quand on sait que l'assassin a défendu dans un colloque sur la littérature policière la thèse que « certains crimes peuvent être commis pour rien », n'aurait-il pas confondu réalité et fiction?



Témoin du parcours de l'arme du crime, le lecteur constate à nouveau que Monsieur Hasard orchestre les rebondissements de l'intrigue tout comme l'auteur du crime a actionné « la manette », tel un marionnettiste. Et l'auteur de citer Balzac: « Nous remplaçons le destin ». Hasard encore ou coïncidence le sort de l'écharpe, cadeau destiné au mari d'Elena qui va se retrouver dans les mains de Craig qui tente d'interpréter le message induit par Elena. C'est dans l'épilogue , « Six mois plus tard » que Vicky, l'élève qui avait épousé Craig découvre sa face cachée. Le masque tombe et la personnalité trouble et ambiguë de Craig apparaît. Quelle ironie de s'être livré à une étude comparative du crime aux USA et en Europe!

En filigrane se tisse la liaison éphémère entre la belle italienne , au « regard de Gorgone » et Craig, relation adultère, une parenthèse dans ce temps suspendu.

Leur «  moment d'intimité » se poursuit en un instant d'abandon. Leur séparation est douloureuse, il restera les lettres. Mais ne sont-elles pas «  des bouteilles à la mer »?

La pirouette de l'épilogue est surprenante, Vicky se glisse dans la peau du maître et concocte une chute magnifique avant « le coup de grâce » vengeur.



Christophe Carlier signe un premier roman choral qui tient en haleine dans lequel il nous invite à un séjour dans le monde feutré,aseptisé, étouffant de l'hôtel Paradise.









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Happé par Sempé

Christophe Carlier - Happé par Sempé - Serge Safran éditeur

( 70 pages – 7€)

Si Christophe Carlier a été « happé par Sempé », le lecteur sera séduit par l'accueil que lui réserve le personnage de la lumineuse couverture . Pour l'auteur, «Parler de Sempé , c'est comme traverser la France à bicyclette ». Cet opus nous y invite.



Le nom de Sempé est familier pour beaucoup: chacun a en mémoire, un dessin , le petit Nicolas, une page d'humour mais pour un aficionado comme Christophe Carlier, Sempé c'est une oeuvre colossale et tout un art, celui de dire tout avec presque rien. Il commence par nous expliquer comment le dessinateur s'est immiscé dans sa vie, ce qui l'a fasciné. D'aucuns se souviennent des livrets de dessins donnés dans les stations-service pour occuper les enfants durant un voyage. Il a revisité tous ses albums et nous en livre la quintessence ainsi que ses observations les plus subtiles.

Les dessins ne sont pas muets, certains délivrent un message. Sempé, c' est une « philosophie ». Christophe a décrypté les paroles, les légendes, la façon dont les gens s'expriment. Il évoque le large panel de personnages croisés ( cyclistes, rats d'opéra,vieilles dames frileuses, écrivains...), ainsi que les divers lieux où il campe adultes , enfants ou la foule (intérieurs, villages,espaces de foi,front de gratte-ciel, rues de Paris, kiosque à musique, jardins publics, musées, une plage). Des chats malicieux pour compagnons ou «En guise d'ornement » un chien afin de tromper la solitude . L'atmosphère rendue est souvent empreinte de tendresse, de « douceurs de soie », de «  Fraîcheur et somnolence », « d'harmonie retrouvée ».

Sempé sait croquer nos travers (vanité, colère,égoïsme),obsessions, nos cécités , nos vanités et pointe avec un oeil satirique la folie de la société et l'invasion de la publicité. On peut voir dans ses dessins un défilé de la comédie humaine. Il a abordé de nombreux thèmes regroupés dans des anthologies ( Enfances, Les Musiciens) et contribué à des illustrations de textes d'écrivains dont Modiano et Süskind.



Christophe Carlier confie ce qu'il lui a apporté. Par exemple apprendre à regarder le monde , à capturer l'instant , « les amitiés sans parole » ou «  les saluts silencieux ». En bref, porter plus d'attention. Et depuis, il attend que la Joconde lui réponde.



L'auteur prête à Sempé le même « regard stupéfait » qu'Amélie Nothomb devant l'étrangeté du monde ». D'où ses personnages souvent perdus, écrasés par l'immensité du monde, parfois ridicules. Sachant débusquer le moindre détail, Christophe Carlier y découvre cette « poésie » qui « parfume tout le dessin » et « la beauté des gens ordinaires », attachants. Ombres et trouées de lumière se disputent l'espace.



L'auteur glisse quelques notes biographiques sur Sempé: son enfance à Bordeaux, puis sa rencontre déterminante avec Chaval, son modèle, « son maître ». Il balaye son parcours professionnel depuis son début dans la presse ( Paris Match) jusqu'à l'apothéose avec les couvertures du NewYorker, ce qui lui gagna cette notoriété , cette «  visibilité mondiale». Il nous révèle également quelques confidences.



Après avoir bien appréhendé son univers, Christohe Carlier, en amoureux inconditionnel de « Jean- Jacques » éprouva le besoin de connaître l'homme. Avec auto dérision il nous conte ses diverses tentatives pour entrer en contact avec lui et ses rencontres fortuites , le croisant à vélo. Mais intimidé de se retrouver face à face, il en resta figé et prisonnier de ses albums, « comme dans un labyrinthe ».

Christophe Carlier fait partie de ces « élus » qui vibrent à l'humour de Sempé. Par ce portrait, l'auteur livre un vibrant et sincère hommage à ce grand dessinateur humoriste français, « qui n'a jamais été adulte », moraliste à la plume tendre et aquarelliste. Cet exercice d'admiration ouvre au lecteur un univers qu'il méconnaissait. C'est aussi une invite à s'y replonger, à déambuler au gré des saisons.

Une évasion indispensable pour retrouver le chemin du sourire. Merci à Christophe Carlier pour cette analyse fouillée qui met en exergue celui qui fut sauvé par son crayon. Car Sempé reste intemporel et pourvoyeur de bonheur.
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L'assassin à la pomme verte

Très étrange et déroutant roman. Ni vraiment pièce de théâtre, ni vraiment polar, ni vraiment roman de littérature générale, ni vraiment marivaudage, ce livre est tout ça à la fois, avec des personnages qui ne se dévoilent véritablement qu'au lecteur. Un roman plein de cynisme sur l'âme humaine, sur l'amour, sur la fidélité et même sur la mort. Une farce sombre sur l'anonymat de notre société.
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L'assassin à la pomme verte

Pas mal, plutôt bien écrit.
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Un prénom en trop

Attention, ce livre est une véritable pépite !



Je n'en avais pas entendu parler, je l'ai acheté samedi et dévoré hier.



Il s'agit de Un prénom de trop, de Christophe Carlier.



La quatrième de couverture n'étant pas très parlante, laissez-moi vous planter le décor : un soir, dans une discothèque de la Côte d'Azur, un psychopathe jette son dévolu sur Rebecca, une sublime brune qui le fascine au premier regard. Il n'aura de cesse que de vouloir se l'approprier.



Ce thriller, haletant et complètement addictif, est brillamment construit : les chapitres sont singulièrement courts, ce qui imprime au récit un rythme syncopé tout à fait hypnotique. C'est une histoire à deux voix : les chapitres alternent les narrateurs - le psychopathe et Violette, l'assistante de Rebecca.



Si vous croisez ce livre quelque part, n'hésitez pas, précipitez-vous : c'est un bijou !
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Un prénom en trop

« Je suis un oiseau de nuit qui s'est posé près d'elle. »

Rebecca est une jeune femme comme il en existe beaucoup. Un appartement, un travail et pour l'instant pas de petit copain. Pendant les vacances, elle passe une soirée en boîte de nuit avec une bande de potes et là, un homme flashe sur elle. Pas de quoi s'affoler me direz-vous, et bien si. Celui qui est tombé en pamoison a l'impression qu'il est transparent, que la belle ne le voit pas, ne le calcule pas. Il décide alors de s'incruster dans sa vie et de jouer au chat et à la souris. Dans un premier temps, il va à la pêche aux renseignements pour mieux la connaître puis il met en place sa toile d'araignée. Il est intelligent, pervers, dangereux, s'arrêtant chaque fois que ça pourrait être trop, maintenant ainsi une peur diffuse. Il choisit soigneusement ce qu'il met en action, des faits minimes mais qui déstabilisent la belle. Bien sûr, comme ce sont des petits riens, elle essaie de passer outre, puis se décide à parler, à partager mais quelle crédibilité lui accorder ? N'est-elle pas un peu parano, ne s'invente-t-elle pas une histoire ?

Dans ce roman, aux courts, voire très brefs chapitres, nous avons trois « entrées ». L'homme, obsédé par Rebecca, qui s'exprime en disant « je », un narrateur de temps en temps et une proche collègue de Rebecca qui emploie également le « je ». Cette collaboratrice veut se rendre indispensable, devenir amie avec elle, la protéger quand elle raconte ses ennuis. Nous passons d'un ressenti à un autre, sans aucun problème, nous savons toujours qui « parle ». Ce qui est impressionnant, c'est que Rebecca n'a une existence qu'à travers ce que les autres nous disent d'elle, elle ne se met jamais à nu directement. Ce que nous apprenons, c'est ce que ce qu'on découvre lorsque les deux autres principaux personnages devisent.

On sent, inexorablement, le filet qui se resserre, les faits qui s'aggravent et on s'interroge. La jeune femme va-telle perdre pied, devenir folle, être tuée, s'en sortir ? Quel est le but poursuivi par celui qui la traque jour et nuit ? L'atmosphère au travail s'en ressent car Rebecca a des passages à vide et sa relation avec son adjointe est parfois faussée. Ses angoisses rejaillissent sur son quotidien et l'empêchent d'être elle-même.

Ce roman m'a bien plu. Je l'ai trouvé percutant. On plonge vite dedans et on a le souhait de continuer encore et encore. Les liens entre les différents protagonistes sont bien analysés. Les malaises s'installent, personne n'est en confiance, à part l'homme de l'ombre assez sûr de lui, limite arrogant, égocentré, prenant presque le lecteur à témoin de ses méfaits. L'alternance des points de vue, parfois sur une même situation, est très intéressante. On s'aperçoit que les faits peuvent vite être interprétés, voire déformés par certains.

L'écriture est accrocheuse, l'auteur va le plus souvent à l'essentiel et donne des détails à bon escient, c'est très bien pensé. Il y a une part d'analyse psychologique des émotions de chacun qui ajoute un plus indéniable. On observe l'évolution de Rebecca qui passe par des « phases » de doute, de rébellion, de peur, etc…. le fait de passer très rapidement de l'un à l'autre apporte un rythme soutenu. Cela évite de trop s'appesantir sur l'un ou l'autre et ça laisse libre cours à notre imagination, que devient l'individu pendant quelques pages ?

Les problèmes de harcèlement sont un fléau de notre époque et l'aborder de cette façon, par l'intermédiaire de trois personnes que l'on suit tour à tour est originale et bienvenue.

Cette lecture est une belle découverte et je relirai volontiers Christophe Carlier.


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Un prénom en trop

Roman qui s'amuse avec les codes du roman noir.
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L'assassin à la pomme verte

Craig et Elena se croisent au bar du palace Le Paradise. Un sentiment d'agacement et d'attirance naît entre eux, sous l'oeil du réceptionniste Sébastien. Le lendemain, un mari volage et volubile est assassiné. Cette fiction où amour et meurtre tendent à se confondre mêle les voix de ces personnages, chacun épiant son voisin.

Dans l’atmosphère feutrée d’un palace parisien se trament un meurtre, des amours éphémères et impossibles, et des vies se révèlent dans l’intimité de chambres numérotées. Ce roman choral, construit sur la vision des différents personnages est un superbe petit bijou ! Ciselé, élégant, cynique, original ! L'écriture de Christophe Carlier est alerte, moqueuse, profonde.. Chaque personnage prend à tour de rôle la parole afin de restituer sa vision des événements, du crime, et des autres. Ainsi nous pouvons nous les approprier, comprendre leur psychologie. La construction du récit est millimétré, presque précieuse et celle-ci nous amène à un dénouement aussi inattendu qu’audacieux.

Dans cette envoûtante et spirituelle fiction, amour et meurtre tendent à se confondre. En émule d'Agatha Christie et de Marivaux, Christophe Carlier prouve avec maestria que l'accidentel, dans le shaker du grand hôtel, a partie liée avec l'imaginaire. Et qu'un assassin peut être aussi discret que l'homme à chapeau melon de Magritte, au visage dissimulé à jamais derrière une pomme verte.

Nous avons eu un véritable coup de foudre pour ce somptueux polar.
Lien : https://collectifpolar.com/
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