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Critiques de Clément Bouhélier (129)
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Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Désormais bien installé dans le paysage de l’imaginaire littéraire français, Clément Bouhélier est parvenu à séduire un large lectorat grâce à sa série « Olangar », des romans rafraîchissant mêlant habilement des éléments de fantasy classique à la Tolkien à des questionnements politiques plus proches de Marx. Il ne s’agit toutefois pas de la première incursion dans l’imaginaire de l’auteur puisqu’il a également signé le roman fantastique « Passé déterré » ainsi qu’un diptyque de science-fiction, « Chaos ». Tout commence par une femme attendant paisiblement sur un quai de gare. Soudain, elle lâche une fiole qui se brise sans faire plus de dégâts apparents. Sauf que, ce faisant, elle a libéré une multitudes de petits parasites qui ne tardent pas à se répandre dans tout Paris, puis toute la France et enfin au-delà. Dans un premier temps, la propagation du virus reste silencieuse et invisible, si ce n’est ce mal de crâne lancinant qui atteint un nombre croissant de personnes mais sans causer autre chose que de l’inconfort. Et puis… Et puis la deuxième phase de contamination entre en scène, celle au cours de laquelle les porteurs du virus se mettent à perdre leur mémoire, pour finalement devenir de véritables légumes, parfois en l’espace de quelques heures seulement. C’est dans ce contexte pour le moins anxiogène que l’on fait la rencontre d’une poignée de personnages dont la particularité réside dans leur inexplicable immunité au virus. Parmi eux figure Arthur, trentenaire, assistant de plusieurs hommes politiques et à la vie sentimentale compliquée, mais aussi Chloé, jeune femme très peu sûre d’elle exerçant dans le milieu du porno, un job difficile dans lequel elle ne s’épanouit pas et se retrouve confrontée à la violence de certains collègues. On croise également la route de Claudy, ancien banquier désormais retraité très affecté par la solitude, ainsi que de Phil, un lycéen issu d’une famille aisée et dont le plus proche camarade est touché par le virus de manière fulgurante. Eux ne se connaissent pas, pourtant une entité mystérieuse va tout faire pour les rassembler en leur envoyant des messages subliminaux tandis qu’une créature n’ayant que l’apparence de l’humanité se lance à leur trousse.



Le roman est long, dense et intéressant malgré un certain nombre de maladresses qui viennent tempérer l’enthousiasme initial. L’idée d’une fin du monde causée par un virus incontrôlable entraînant des contaminations à l’échelle mondiale nous paraît certes aujourd’hui tristement banale, mais l’auteur prend le soin d’imaginer une apocalypse cohérente et décrit par le menu le basculement qui s’opère à mesure que le danger est identifié. Le roman consacre de longs chapitres à décrire la propagation silencieuse de la maladie dans le quotidien de quantité de personnes, autant de figurants qui donnent corps à cet univers et qui renforcent le caractère anxiogène du récit puisque personne, quelque soit son âge, son genre, son appartenance sociale ou sa nationalité ne semble épargné. Clément Bouhélier alterne ainsi entre l’histoire de ses protagonistes et celles de dizaines d’inconnu.es, qu’il s’agisse d’une femme adultère, d’un journaliste régional, d’une mère et sa fille ou d’un vigile dans une galerie commerciale. L’auteur accorde également beaucoup d’importance à la façon dont la population et les autorités prennent progressivement conscience de la menace, ainsi que la façon dont réagit le système hospitalier ou encore dont les médias traitent le sujet. Il en résulte une histoire particulièrement réaliste, au point parfois de mettre le lecteur mal à l’aise tant les réactions de la classe politiques, des personnels de santé ou des médias paraît crédible. Cette volonté de rendre l’apocalypse décrite ici la plus concrète possible est un atout indéniable pour le roman mais il finit malheureusement par lui porter préjudice en ralentissant considérablement l’intrigue. En effet, s’il est intéressant d’assister au basculement éclair de notre société dans le chaos le plus total, on ne peut s’empêcher de s’impatienter de voir les personnages mettre autant de temps à rassembler toutes les pièces du puzzle, et ce d’autant plus que la situation nous est, à nous lecteur, clairement explicitée. On sait ce qu’est le virus, on sait les effets qu’il produit, si bien qu’on est rapidement tenté de voir le récit passer à la suite. Or, lorsque cela se produit enfin, le scénario imaginé s’accélère (trop) brusquement, faisant passer la population du déni à la panique, puis à la plus grande sauvagerie en l’espace d’une poignée de jours seulement.



Parallèlement à cette représentation pour le moins réaliste de la propagation d’un virus nocif dans l’ensemble du pays, l’auteur tisse discrètement une autre intrigue faisant intervenir cette fois des forces clairement surnaturelles. C’est le cas de la femme responsable de l’apparition de la maladie que l’on va suivre à plusieurs reprises et dont on comprend à demi-mot qu’elle n’a rien d’une mortelle ordinaire et qu’elle répond à une entité supérieure. C’est le cas aussi de ce mystérieux inconnu qui communique télépathiquement avec les quatre protagonistes et qui les incite à se regrouper pour sauver l’humanité. Or cet aspect de l’intrigue m’a parue très bancal et m’a refroidie au point de ne pas m’inciter à poursuivre avec le deuxième tome dans lequel il est clair que ces entités mystérieuses seront amenées à jouer un grand rôle. Au nombre des maladresses qui ont légèrement douché mon enthousiasme figure également le traitement des personnages féminins (heureusement l’auteur semble avoir parcouru beaucoup de chemin depuis puisque je n’ai pas du tout eu ce sentiment dans « Passé déterré » ni dans « Olangar »). Outre le fait qu’elles sont relativement moins nombreuses, les femmes mises en scène ici sont constamment hyper sexualisées, leur physique (toujours parfait) faisant l’objet de multiples descriptions dont ne bénéficient étrangement pas les personnages masculins. Les scènes de sexe, réelles ou simulées, sont quant à elles très gênantes et n’apportent pas grand-chose à l’intrigue. Enfin, on peut regretter que les deux seuls personnages féminins véritablement mis en avant paraissent issues du même moule : jolies mais instables et terriblement vulnérables. Les hommes, eux, sont mieux développés mais pas toujours très sympathiques, à l’exception notable de Claudy dont j’ai trouvé la détresse touchante.



« Ceux qui n’oublient pas » est le premier roman de Clément Bouhélier et le premier tome d’un diptyque décrivant la propagation mondiale d’un virus changeant les individus qu’il infecte en coquilles vides n’ayant plus aucun souvenir. L’auteur tente de donner à son apocalypse l’apparence du réel, et cela fonctionne à merveille au point d’en devenir parfois légèrement anxiogène. Le roman souffre aussi de certaines maladresses, qu’il s’agisse de l’intrusion du surnaturel dans le récit, d’une certaine lenteur ou du traitement des personnages féminins, autant d’aspects qui n’invitent malheureusement pas à poursuivre avec la lecture du deuxième tome.
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Olangar - Histoires au crépuscule: Histoires ..

En 2018 paraissait le premier tome d’« Olangar », une trilogie rafraîchissante mêlant des aspects classiques de la fantasy (le trio elfe/nain/homme, notamment) à des considérations politiques modernes. Les personnages s’y retrouvaient confrontés à la corruption au sommet de l’état, à un désastre écologique, à la montée de l’extrême-droite ou bien à une grève générale organisée par un puissant syndicat réclamant de meilleures conditions de travail. Une sorte de rencontre entre Marx et Tolkien. Cinq ans après, Clément Bouhélier revient à son univers de prédilection avec un court recueil de nouvelles, « Histoires au crépuscule ». L’action se déroule pendant le premier tome de la série, « Bans et barricades », alors que Torgend, Silja et Evyna font route vers Frontenac. Particulièrement affectée par l’attaque à laquelle ils viennent de réchapper ainsi que par les souvenirs que la violence dont ils ont été victimes a réveillé, la jeune noble s’est retranchée dans le silence, au désespoir de ces compagnons de route. Pour tenter de la sortir de sa léthargie, ils vont s’échanger des récits au coin du feu, certains mettant en scène un personnage légendaire, d’autres relatant des drames ayant eu lieu au cours de la guerre entre les Orcs et le reste du continent, et d’autres encore prenant la forme d’une enquête entreprise pour résoudre un mystère. Les textes sont courts, (l’ensemble fait moins de deux cent pages), mais qu’il est plaisant de retrouver, même pour de brefs instants, l’univers d’Olangar ainsi que certains de ses personnages les plus emblématiques !



Silja ouvre le bal des histoires avec « Le secret de Kornal », une nouvelle sympathique se déroulant dans la petite ville d’Husevik qui raconte l’enquête menée par une sorte d’inquisitrice pour tenter de mettre fin à des disparitions d’enfants. Car le coupable qu’elle pensait avoir trouvé il y a des années, et qui avait immédiatement été exécuté, n’était visiblement pas le bon puisque de petits cadavres se mettent à resurgir et que le mode opératoire choisi semble être le même. L’intrigue est habilement déroulée et l’ambiance immersive, si bien qu’on suit avec intérêt la quête de la jeune femme, quant bien même cette dernière se révèle un peu trop froide et distante pour susciter l’empathie du lecteur. Evyna prend la suite avec deux récits très réussis, « Un grand feu de joie » et « Les loups d’Enguerrand ». Le premier se déroule pendant la fameuse guerre opposant les humains aux orcs et raconte le départ forcé des habitants d’Enguerrand pour échapper à la horde. Pendant les préparatifs, on fait la connaissance d’un soldat en quête de reconnaissance et d’un érudit, bien décidé à protéger les ouvrages de sa bibliothèque de l’attaque. Difficile pour des amateurs/amatrices de livres de ne pas être ému.es par cette nouvelle tout en nuance qui met en lumière une petite tragédie dans un océan de drames inhérents au contexte de guerre.



La nouvelle « Les loups d’Enguerrand » met quant à elle en scène Evyna et son frère lorsqu’ils étaient adolescents. Là encore l’intrigue repose sur une enquête menée par le duo afin de résoudre le mystère des attaques perpétrées par une troupe de brigands contre des convois de ravitaillement envoyés par Enguerrand aux villages voisins. Plus politique, le récit permet de faire la connaissance du frère de l’héroïne, personnage dont la disparition sera responsable de la montée à la capitale de la jeune noble au début d’Olangar, et donc de sa rencontre avec Torgend. Là encore le récit se révèle astucieusement construit et nous entraîne sur plusieurs pistes avant de finalement nous dévoiler le fin mot de l’histoire. L’auteur a convoqué pour l’occasion une belle galerie de personnages, tous suffisamment difficiles à cerner pour en faire de potentiels coupables, et ainsi entretenir le suspens. Torgend, lui, ne se livrera pas à ses compagnes de voyage, mais l’auteur lui consacre malgré tout une histoire qui se dévoile par bribes, lors des interludes entre les récits des jeunes femmes. Il y est question d’une guerre mal engagée, de jeunes frères ne désirant rien tant que rentrer chez eux et d’un chef brutal. Un cocktail explosif qui, là encore, témoigne d’une tragédie intime bouleversante.



Avec son recueil « Histoires au crépuscule », Clément Bouhélier renoue brièvement avec l’univers d’Olangar et nous offre de beaux textes qui permettent d’enrichir l’univers ou d’apporter encore davantage de complexité aux personnages.
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Olangar - Histoires au crépuscule: Histoires ..

Olangar. Ce nom résonne désormais en moi comme Germinal, un thriller politique, social nous contant un univers réaliste malgré les races imaginaires. Et qui a réussi à me faire apprécier la fantasy. Fantasy française qui plus est ! (A quand une traduction pour le monde entier, une série, un film ?). Mais ce méchant auteur a décidé de mettre un point final à sa saga avec Le combat des ombres !!! Lorsque l'éditeur m'a contacté pendant les vacances pour m'obliger (pouvais je dire non ?) à lire Olangar : Histoires au crépuscule, je frétillais de la queue.



Mais la déception arriva vite : quoi, seulement 188 pages ! Je suis du genre gourmand et Clément Bouhélier m'avait habitué aux pavés (qui volaient régulièrement soit dit en passant). Tant pis, ce sera un petit frichti... Trêve de blabla, est-ce que tu dois acheter ce recueil ?



"Qu'est ce qui se passe ensuite ?"

Voilà l'exclamation qui m'a accompagné lors de la lecture de ce fix-up (pour les ignares : des nouvelles reliées par un fil rouge). Une exclamation comme lorsque l'on te raconte une histoire et qu'il y a une interruption, tu es impatient de connaître la suite. Et si tu es impatient, c'est que l'histoire est bonne.



On suit les pas de 3 cavaliers font route vers une vengeance à travers une campagne désertique et froide, dont l'une des comparses broie du noir. Ses compagnons, lors du repos bien mérité, tentent de lui faire crever l'abcès en contant une histoire. La première, noire comme la fumée des forges, nous emmène dans les bas-fonds d'une ville où les enfants de rue disparaissent. Le coupable est arrêté, mais 10 ans plus tard, cela recommence... Un récit âpre qui condense magnifiquement ce qui a fait pour moi le succès de la saga Olangar : du politique, de la persévérance, et des gens de rien.

La seconde histoire nous ramène à La guerre des orcs dans une province reculée. La fuite devant l'arrivée de la horde, avec pour conséquence de laisser l'histoire de la région, les livres, à la furie guerrière. Une nouvelle sur la communication interculturelle, et surtout l'importance des histoires contenues dans les bouquins.

La dernière nous conte une enquête de brigands qui dévalisent et tuent pour s'accaparer des convois de nourriture alors que la famine guette. Les femmes sont elles l'égale des hommes pour commander ? Ont-elles les épaules pour gouverner ?



J'ai pris un grand plaisir à me replonger dans la région d'Olangar. J'avais peur d'avoir oublier un peu des détails et me sentir un peu perdu, mais non, pas besoin de se rafraichir la mémoire. Ce qui signifie que cela peut se lire de manière indépendante. Seul bémol pour celles et ceux qui n'ont pas lu les romans, ce recueil est très bien, mais il n'a malheureusement pas l'ampleur des autres textes. Donc attention, après lecture, vous allez en prendre plein les yeux en parcourant ces nombreuses pages.
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Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

- Bon alors tu le fais ton ch'ti billet ?

- Franchement j 'hésite

- Pourquoi , mon vieux Papy ?

-Parce que j ai bien aimé le tome 1, même si ce n est pas de la fantasy comme je l ai déjà écrit inclure dans un récit des orcs , des elfes , des nains parfaitement remplaçables par des ethnies humaines et sans une once de magie ne peux s'apparenter à ce genre de littérature .Et quelque soit la sympathie ,ou pas ,que l on peut éprouver pour les idées de l auteur ce bouquin est ce que je nomme un faux nez avancer des idées , politique , écologique sous le masque ( transparent )d un bouquin d 'aventures c est à mes vieux yeux fatigués une sorte d' escroquerie au lecteur , il est plus honnête d 'écrire un pamphlet qui ose son nom . De plus dans le cas d 'espèce cette suite accumule poncifs , banalités , non événements , on a du mal à se passionner pour la découverte d un produit fabuleux qui est .....du mazout .Bref une déception de plus , mais bien sûr ce n est que la mienne

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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Après un premier diptyque très réussi relatant une insurrection populaire dans un monde de fantasy peuplé d’orcs, d’elfes et de nains, Clément Bouhélier récidive avec un nouveau roman, toujours consacré à la ville d’Olangar. Si l’intrigue ne fait pas directement suite à celle développée dans « Bans et barricades », il reste tout de même préférable d’avoir lu les deux précédents tomes pour bien comprendre les tenants et aboutissants du récit, d’autant qu’on y retrouve la plupart des personnages de départ. Cinq ans se sont écoulés depuis la bataille du port, mais à Olangar peu de choses ont finalement changé, même si les conditions de vie des classes populaires se sont légèrement améliorées suite à la victoire de la Confrérie. Le système politique en place n’a toutefois pas bougé et cultive toujours l’opacité, même envers les parlementaires qui peinent parfois à se tenir informés des décisions prises par la Chancellerie. L’une d’entre elles soulève en particulier l’indignation : la création de ZEF, zones économiques franches, où, au nom de l’emploi, carte blanche est donnée aux investisseurs qui peuvent ainsi s’affranchir de la réglementation en vigueur partout ailleurs et rester flous concernant la nature de leur business. La zone de Lorkhil suscite notamment beaucoup de questions, d’autant que les espions envoyés sur place par certains curieux ne sont jamais revenus. Olangar a toutefois bien d’autres soucis en tête, à commencer par la tension croissante avec les elfes du Pradennad qui menacent d’entrer en guerre contre les hommes et les accusent de polluer leur fleuve sacré. Et puis il y a ces attaques terroristes menées un peu partout sur le territoire, pour le moment non revendiquées, devant lesquelles le pouvoir en place se trouve complètement impuissant. C’est dans ce contexte pour le moins tendu que l’on retrouve plusieurs des protagonistes du précédent roman. Torgend, d’abord, qui se voit forcé de mettre fin à son exil chez les orcs lorsqu’il découvre d’étranges manigances qui pourraient indiquer une possible nouvelle invasion du royaume. On retrouve aussi Evyna, devenue suzeraine d’Enguerrand à la place de son père dont elle tente d’administrer les terres tout en restant fidèle à ses idéaux. On retrouve enfin deux des nains de la Confrérie, Kalin et Nockis, forcés à une alliance contre-nature avec le chef de la garde civile afin de tenter de désamorcer le conflit avec les elfes et mener l’enquête à Lorkhil.



Le premier diptyque d’Olangar avait créé la surprise et séduit bon nombre de lecteurs non seulement grâce à ses problématiques très actuelles et son ton résolument engagé, mais aussi par son sens du rythme et de l’aventure. On retrouve les mêmes éléments dans « Une cité en flammes », avec toutefois un niveau de maîtrise bien supérieur de la part de l’auteur, si bien que, alors que les deux premiers tomes souffraient de petites baisses de régimes, ce troisième opus se dévore de bout en bout, sans que l’intérêt du lecteur ne décline à aucun moment. Clément Bouhélier étoffe ici son univers qui dévoile peu à peu toute sa complexité. L’action prend place dans un royaume devenu monarchie constitutionnelle depuis seulement un siècle suite à une révolution et dont la capitale, Olangar, et les territoires qui l’entourent ont été placé sous l’autorité d’un Chancelier élu et d’un Parlement. Les tensions restent toutefois vives, notamment entre le Nord et le Sud où prédomine la vieille aristocratie régionaliste qui ne goûte gère la centralisation et la démocratisation initiée par la révolution. Au sein même de la capitale, la Confrérie des nains donne également pas mal de fil à retordre au pouvoir en place, puisqu’elle entend défendre les intérêts des classes populaires et mettre fin au monopole et aux abus exercés par les grandes compagnies. Le traitement des affaires politiques n’est donc pas abordé ici (comme c’est souvent le cas en fantasy, et ailleurs) par le seul prisme des affrontements entre les « grands » de ce monde, l’auteur n’hésitant pas à mettre en scène une classe ouvrière revendicatrice et combattante. Cette mise en lumière des combats exercés par les « petits » et de leurs conditions de vie permet à Clément Bouhélier d’aborder des sujets qui font échos à l’actualité comme la « flexibilisation » du droit du travail au nom de l’emploi, ou encore l’opacité volontaire dont certains grands actionnaires entourent leurs affaires. Comme dans les tomes précédents, l’auteur mentionne également (plus superficiellement) des problématiques d’ordre écologique puisqu’il est question ici, entre autre, de pollution industrielle. La question du racisme est elle aussi omniprésente, que ce soit à l’encontre les elfes ou des nains, puisqu’il y est question de groupuscules d’extrême-droite violents et de discriminations.



Le roman ne parle toutefois pas que de politique et s’attache aussi à développer un univers de fantasy complet, avec ses propres particularités. Y cohabitent les races « classiques », même s’il n’existe pas ici de différences notables entre elles, autre que le physique (les elfes vieillissent et meurent comme tout le monde, les nains n’ont pas d’appétence particulière pour les milieux souterrains…). Le choix de placer ces créatures traditionnellement associées à la nature (montagne ou forêt) dans un décor d’inspiration industrielle permet cependant de s’écarter des stéréotypes tout en variant les décors (train, usines, parlement…). Plusieurs aspects de cet univers sont pour leur moment seulement évoqués (passé révolutionnaire, royaumes voisins, mode de vie et culture des Orcs…) mais témoignent d’une richesse bien plus grande que j’ai hâte de voir l’auteur exploiter dans le/les tome(s) à venir. Les références à la vie quotidienne des habitants du royaume permettent quant à elles de renforcer l’immersion du lecteur, que ce soit grâce à des touches d’argot, aux spécificités propres aux célébrations des mariages dans le sud, à la pratique religieuse ou encore au sport, puisque l’auteur s’attarde ici sur une discipline originale et qui devait en amuser plus d’un : le borillo. L’intrigue, quant à elle, est palpitante de bout en bout : on suit l’enquête avec plaisir, on tente nous aussi de rassembler les indices, et on est frustré de constater que l’adversaire a toujours un coup d’avance. Les rebondissements sont nombreux, les scènes marquantes aussi, avec plusieurs montées en tension particulièrement réussies. Idem pour les scènes d’affrontements, bien écrites et immersives, l’auteur ne cherchant pas à faire dans le spectaculaire mais à donner le point de vue de différents types de combattants dans le feu de l’action. Un mot, enfin, sur les personnages qui figurent également parmi les points forts du roman. Ce n’était pourtant pas gagné, puisque Evyna, placée ici au coeur du récit, était loin d’être mon personnage favori dans « Bans et barricades ». Clément Bouhélier lui donne heureusement dans ce nouveau volume davantage d’épaisseur, si bien qu’on se prend à prendre en sympathie cette noble pétrie d’idéaux mais confrontée à des choix difficiles (même si la demoiselle redevient agaçante à l’occasion d’une ou deux scènes). Torgend est quant à lui toujours aussi attachant, en dépit de son manque d’expressivité, idem pour les deux nains qu’on est peiné de voir se déchirer de la sorte. Les nouvelles têtes venues rejoindre le casting d’origine sont elles aussi particulièrement réussies, à commencer par les membres de la Cohorte noire, qu’il s’agisse de son gueulard de capitaine ou de son effronté de sergent.



Pari réussi pour Clément Bouhélier qui nous offre avec « Une cité en flammes » une suite remarquable qui tient toutes ses promesses et dépasse même largement en maîtrise le premier diptyque. Sens du rythme, intrigue bien construite, personnages nuancés et attachants, univers immersif : tous les ingrédients sont là pour faire un bon roman de fantasy qui ravira aussi bien les néophytes que les habitués du genre. A ne pas manquer !
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Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Je chronique d’un coup le duo de bouquins. Ils forment un tout, divisé en deux pour d’évidentes raisons pratiques : un volume simple aurait été épais comme un dico. Pour paraphraser le philosophe hobbit Arnaud Unik, une seule histoire pour les gouverner tous et dans la lecture les lier. Donc une seule chronique. CQFD



Bienvenue dans le royaume d’Olangar… On y croise des humains, des nains, des elfes et des orcs. Éléments de fantasy assez classiques pour m’épargner un long développement sur les petits barbus, les grandes oreilles et les peaux-vertes.

Pas de magie, ce qui est assez rare en fantasy pour être souligné. Ouvriers, charbon (le mildur), usines, train et télégraphe prennent la place des sorciers en robe. Le décor correspond grosso modo à notre deuxième moitié du XIXe siècle : les débuts de l’ère industrielle, aussi bien en Europe qu’outre-Atlantique.

Pour le versant européen, je te renvoie à tes cours d’histoire sur la période : exode rural, essor du capitalisme, exploitation ouvrière, lutte des classes, émergence du syndicalisme, pseudo-démocratie via un suffrage universel qui n’a jamais fait que remplacer une oligarchie par une autre… Autant de thèmes qui forment le cœur intelligent du roman et donnent matière à réflexion pour le lecteur. Vu qu’on vit toujours sous le même modèle économique et social, Bouhélier ne parle pas que du passé mais aussi du présent, en témoignent des allusions aux “sans-dents” et aux “yeux dans les yeux”.

Côté américain, on pense grands espaces, attaque de train et poudre qui parle plus souvent qu’à son tour. Et on pense bien. Olangar intègre des éléments de western qui permettent de s’aérer des fumées d’usine.

À l’arrivée, c’est comme si Warcraft rencontrait Germinal et Il était une fois dans l’Ouest. Une fantasy industrielle et sociale, avec des accents steampunk et western.

Ce mélange aussi improbable que détonnant fonctionne à merveille. Bouhélier bâtit par-dessus un monde complet. Deux gros morceaux urbains avec Olangar, la capitale, et Frontenac, cœur métallurgique du royaume, plus une tripotée d’infos sur les régions périphériques (provinces du sud, territoires elfiques, désert de l’ouest). Un continent avec une histoire, une économie, une société, un système politique… et toutes les tensions qui vont avec.

Bouhélier nous en apprend un peu plus à chaque page en jouant sur les procédés (exposé par un narrateur omniscient, explications données par un personnage à un autre…). Il ne manque rien au tableau : on referme le second tome en sachant tout d’Olangar sans avoir l’impression de s’être enfilé une encyclopédie barbante. J’ai visité beaucoup de mondes au cours de ma vie de lecteur et de rôliste, celui-ci fait partie des plus riches et des mieux construits que j’ai pu lire.





Olangar n’étant pas un supplément de jeu de rôle, suffit pas d’avoir un univers, encore faut-il qu’il s’y passe quelques chose.

Côté intrigue, grosse densité aussi. Le contexte électoral et les magouilles afférentes tiennent du thriller politique, genre qui sous-tend l’ensemble du roman. L’enquête d’Evyna autour de la mort de son frère apporte une orientation polar. S’ajoutent des péripéties héritées du western, du roman d’aventure et même du roman d’espionnage (le dernier segment a des airs jamesbondien).

Olangar est un roman qu’on qualifiera de choral, non pas parce que les personnages s’expriment en chantant – ça, c’est dans les comédies musicales – mais parce qu’il multiplie les points de vue. Un bon plan autant pour bâtir tel ou tel point d’univers ou d’intrigue autour de personnages concernés au premier chef. Donc pas mal de monde, pas mal de noms, mais bon, ce n’est pas un botin non plus à apprendre par cœur… et vu le taux de mortalité, le lecteur ne sera pas encombré de protaganistes à se rappeler par paquets de cinquante. (Et sinon, il y a toujours la possibilité de se rabattre sur Oui-Oui si on aime les lectures hyper faciles d’accès…)

Choix d’écriture intéressant autour de ces personnages, le jeu sur la temporalité. Bouhélier jongle entre le passé du narrateur externe et le présent qui place le lecteur dans les pompes des protagonistes. Faut s’y faire au début, il y a des passages où le procédé fonctionne un peu moins, mais dans l’ensemble bien vu pour l’implication du lecteur et le dynamisme apporté aux scènes d’action.





Olangar, c’est donc du costaud, et pas juste parce que les deux tomes sont assez lourds pour assommer un orc. Une petite préférence pour le premier volume, ce qui doit surtout à mes goûts de lecteur. Je suis toujours plus attiré par les tenants, quand l’auteur pose son bazar sur la table (enfin, on s’entend, hein…). Les aboutissants, s’ils sont logiques, je les vois arriver (et ici, j’avais deviné où on allait entre les deux épisodes), donc ils m’emportent moins. Mais bon, ça, c’est moi. L’ensemble est de très haute volée du début à la fin.

À lire si on aime les univers foisonnants, la fantasy qui sort des sentiers balisés et la réflexion intelligente sur notre société, qui aurait tendance à s’y embourber, dans le sentier.
Lien : https://unkapart.fr/olangar-..
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Bienvenue dans le royaume d'Olangar… On y croise des humains, des nains, des elfes et des orcs. Éléments de fantasy assez classiques pour m'épargner un long développement sur les petits barbus, les grandes oreilles et les peaux-vertes.

Pas de magie, ce qui est assez rare en fantasy pour être souligné. Ouvriers, charbon (le mildur), usines, train et télégraphe prennent la place des sorciers en robe. le décor correspond grosso modo à notre deuxième moitié du XIXe siècle : les débuts de l'ère industrielle, aussi bien en Europe qu'outre-Atlantique.

Pour le versant européen, je te renvoie à tes cours d'histoire sur la période : exode rural, essor du capitalisme, exploitation ouvrière, lutte des classes, émergence du syndicalisme, pseudo-démocratie via un suffrage universel qui n'a jamais fait que remplacer une oligarchie par une autre… Autant de thèmes qui forment le coeur intelligent du roman et donnent matière à réflexion pour le lecteur. Vu qu'on vit toujours sous le même modèle économique et social, Bouhélier ne parle pas que du passé mais aussi du présent, en témoignent des allusions aux “sans-dents” et aux “yeux dans les yeux”.

Côté américain, on pense grands espaces, attaque de train et poudre qui parle plus souvent qu'à son tour. Et on pense bien. Olangar intègre des éléments de western qui permettent de s'aérer des fumées d'usine.

À l'arrivée, c'est comme si Warcraft rencontrait Germinal et Il était une fois dans l'Ouest. Une fantasy industrielle et sociale, avec des accents steampunk et western.

Ce mélange aussi improbable que détonnant fonctionne à merveille. Bouhélier bâtit par-dessus un monde complet. Deux gros morceaux urbains avec Olangar, la capitale, et Frontenac, coeur métallurgique du royaume, plus une tripotée d'infos sur les régions périphériques (provinces du sud, territoires elfiques, désert de l'ouest). Un continent avec une histoire, une économie, une société, un système politique… et toutes les tensions qui vont avec.

Bouhélier nous en apprend un peu plus à chaque page en jouant sur les procédés (exposé par un narrateur omniscient, explications données par un personnage à un autre…). Il ne manque rien au tableau : on referme le second tome en sachant tout d'Olangar sans avoir l'impression de s'être enfilé une encyclopédie barbante. J'ai visité beaucoup de mondes au cours de ma vie de lecteur et de rôliste, celui-ci fait partie des plus riches et des mieux construits que j'ai pu lire.





Olangar n'étant pas un supplément de jeu de rôle, suffit pas d'avoir un univers, encore faut-il qu'il s'y passe quelques chose.

Côté intrigue, grosse densité aussi. le contexte électoral et les magouilles afférentes tiennent du thriller politique, genre qui sous-tend l'ensemble du roman. L'enquête d'Evyna autour de la mort de son frère apporte une orientation polar. S'ajoutent des péripéties héritées du western, du roman d'aventure et même du roman d'espionnage (le dernier segment a des airs jamesbondien).

Olangar est un roman qu'on qualifiera de choral, non pas parce que les personnages s'expriment en chantant – ça, c'est dans les comédies musicales – mais parce qu'il multiplie les points de vue. Un bon plan autant pour bâtir tel ou tel point d'univers ou d'intrigue autour de personnages concernés au premier chef. Donc pas mal de monde, pas mal de noms, mais bon, ce n'est pas un botin non plus à apprendre par coeur… et vu le taux de mortalité, le lecteur ne sera pas encombré de protaganistes à se rappeler par paquets de cinquante. (Et sinon, il y a toujours la possibilité de se rabattre sur Oui-Oui si on aime les lectures hyper faciles d'accès…)

Choix d'écriture intéressant autour de ces personnages, le jeu sur la temporalité. Bouhélier jongle entre le passé du narrateur externe et le présent qui place le lecteur dans les pompes des protagonistes. Faut s'y faire au début, il y a des passages où le procédé fonctionne un peu moins, mais dans l'ensemble bien vu pour l'implication du lecteur et le dynamisme apporté aux scènes d'action.





Olangar, c'est donc du costaud, et pas juste parce que les deux tomes sont assez lourds pour assommer un orc. Une petite préférence pour le premier volume, ce qui doit surtout à mes goûts de lecteur. Je suis toujours plus attiré par les tenants, quand l'auteur pose son bazar sur la table (enfin, on s'entend, hein…). Les aboutissants, s'ils sont logiques, je les vois arriver (et ici, j'avais deviné où on allait entre les deux épisodes), donc ils m'emportent moins. Mais bon, ça, c'est moi. L'ensemble est de très haute volée du début à la fin.

À lire si on aime les univers foisonnants, la fantasy qui sort des sentiers balisés et la réflexion intelligente sur notre société, qui aurait tendance à s'y embourber, dans le sentier.
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Le Pacte de sang

1364, bataille d'Auray. Bertrand Du Guesclin et ses troupes sont en déroute. Deux de ses chevaliers, Olivier de Clissan et Martin de Rosmedec se sont réfugiés dans une vieille forteresse abandonnée en pensant y être à l'abri. Seulement quelque chose semble être à l'affût, prêt à sceller leurs destins.



Juillet 2021: Les salariés d'une entreprise lyonnaise de référencement termine leur semaine de séminaire. Pour leur dernière soirée, il est prévu qu'ils la passent dans un château pour participer à un escape game. Un programme qui n'enchante pas beaucoup nos Lyonnais même si tous s'y plient sans faire d'histoire. Seulement, ils ignorent la nuit de cauchemar qu'ils vont vivre entre ces murs lugubres...



Le Pacte de Sang est un roman contemporain où le thriller et l'Histoire s'invitent. En effet, Clément Bouhélier joue sur deux temporalités avec d'un côté, un cadre historique riche, celui de la bataille d'Auray qui mit fin à la guerre de succession de Bretagne avec la victoire de Jean III de Montfort et de l'autre côté, une scène moderne classique, celle d'une partie d'escape game entre collègues. Cette alternance permet à l'auteur de rendre la lecture très dynamique d'autant qu'il s'appuie sur des chapitres courts tout en donnant aux lecteurs les clés de compréhension du présent grâce au passé.



Derrière ces deux époques, il y a tout de même un point commun, c'est le lieu. En effet, Clément Bouhélier a choisi de réunir ses personnages au château d'Auray, faisant comme si celui-ci existait toujours autrement que sous la forme de ruines. L'endroit est isolé et inquiétant. Les murs transpirent une certaine malfaisance ressentie par chacun des protagonistes quelque soit son siècle. Derrière ce délabrement de façade, un être hante bien les lieux. Sa présence donne le caractère horrifique au texte. Insaisissable, monstrueux et avide, ce croque-mitaine fout vraiment les fois.



Et pour cause, sous la plume de Clément Bouhélier il personnifie la figure du vampire dans toute sa sauvagerie, sa cruauté et son abomination. Sa vue se dérobe souvent à nos yeux comme à ceux des autres personnages. Celui-ci préfère se dissimuler dans les ombres, fuyant la lumière pour se protéger tout en accroissant la peur. Sa monstruosité se devine plus qu'elle se perçoit. Ainsi, l'auteur joue sur tous nos sens pour laisser s'exprimer notre propre interprétation quant à la représentation de la figure vampirique, allègrement nourrie par l'imaginaire collectif.



L'atmosphère y est vite oppressante surtout en présence de ce tueur qui ne laissera sans doute que peu de chances à ses victimes. Le ton est donné assez rapidement et la tension monte crescendo. Le récit sera sanglant, qu'on se le dise, thriller oblige !



Le Pacte de Sang est un récit court, rythmé et sans concession dans toutes les formes de violence qu'elles soient physiques ou sociales car le texte est là pour hanter longtemps... suite sur Fantasy à la Carte




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Olangar - Histoires au crépuscule: Histoires ..

Alors que l'on pensait que Le Combat des Ombres serait le dernier voyage à Olangar, Clément Bouhélier a décidé cette année de jouer les prolongations en nous proposant, avec Histoires au crépuscule, un recueil de nouvelles se déroulant dans cet univers cher à mon cœur de lectrice.



En effet, il renoue avec ses héros de la première heure qui viennent chacun à leur tour nous conter des histoires intimes et bouleversantes.



Après la sanglante attaque du train qui a failli leur coûter la vie, Torgend, Evyna et Silja poursuivent vaille que vaille leur route vers Frontenac. Profondément traumatisée par la violence des événements, Evyna est devenue mutique. Or, pour la sortir de son état, Silja a l'idée de profiter de leurs arrêts près d'un feu de camp pour conter une histoire. C'est ainsi, qu'à tour de rôle, ils vont s'immerger dans leurs souvenirs et nous entrainer dans des instantanés de vie témoignant de la rudesse de ce monde d'Olangar.



Avec Histoires au crépuscule, on retrouve cette même plume engagée qui a fait le succès de la saga Olangar.



Clément Bouhélier est le genre d'auteur qui ponctue ses textes de propos politiques, socio-économiques et écologiques forts dans le but d'éclairer fort habilement notre époque. Ses récits sont âpres, touchants et donnent même matière à réflexion. Ainsi, il apprécie de mettre ses personnages en difficulté pour mieux en analyser les réactions. Les trois nouvelles Histoires au crépuscule n'échappent donc pas à cette habitude et nous placent ainsi face à des sujets d'actualité.



De fil en aiguille, Histoires au crépuscule construit un kaléidoscope de tranches de vie qui nous font passer par tout un panel de vives émotions allant du simple serrement de gorge au vrai chagrin.



Derrière son monde imaginaire, il met à l'honneur des destins tourmentés, des vies brisées qui ne laissent clairement pas indifférents.



Alors que pour certains, lire ce recueil sera l'occasion de pousser la porte d'un univers à explorer, pour d'autres, c'est simplement l'opportunité de retrouver de vieux amis, des personnages qui nous ont marqué et que l'on retrouve avec grand plaisir. D'autant plus que Clément Bouhélier nous en dévoile un peu plus ici sur la jeunesse d'Evyna, éclairant de facto sa personnalité si affirmée, découverte dans la saga.



Avec Histoires au crépuscule, Clément Bouhélier ravira autant les fans de la premières heure que les curieux de dernière minute avec des récits toujours aussi passionnants dont lui seul a le secret. Lisez donc les romans de cet auteur, vous ne serez pas déçus, croyez moi... suite sur Fantasy à la Carte


















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Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis.



Après un tome 1 qui se finissait en lutte finale, voici un tome plus introspectif et plus axé sur le jeu politique, les révélations se feront peu à peu sur Olangar et sa clique au pouvoir.

Moins flamboyant, ce tome permet de prendre plus connaissance avec nos compagnons de route, l'occasion d'en apprendre plus que les semi-hommes et les peaux vertes et de quitter la capitale pour visiter la région. Cap sur la ville de fer, une usine métallurgique géante, une fournaise ou les hommes, nains, elfes et orcs suent sang et eau.

C'est aussi l'occasion d'aller vers l'ouest, vers ce mur (Usa et Mexique ?) fait pour que les orcs ne rentrent pas sur le royaume, quelque-chose semble s'y terrer et éveiller les intérêts des puissants.



Une fin un peu plus crépusculaire, laissant présager une époque plus moderne.



Au final, un roman qui change des standards de la fantasy. Et une seule attente, vivement la suite des aventures de cet univers iconoclastes.
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Malgré tous ses efforts, Evyna d'Enguerrand n'a pas pu empêcher l'invasion d'Olangar. La ville est tombée sous le joug des duchés, maintenant dirigée par le colérique Lec Rossio, depuis la fuite du chancelier Ransard d'Alverny. Le quotidien des Olangardais s'est nettement dégradé. Des miliciens maintiennent l'ordre avec force et violence. Toute forme de rébellion est tuée dans l’œuf. Les habitants rasent les murs et détournent le regard face aux abus et aux excès de violence. Tous semblent résignés à leur dort. Pourtant les héros d'hier ne sont pas loin, ils se préparent à l'ombre des regards pour tenter une action et libérer la cité de ses chaînes. La dame du Sud n'a pas dit son dernier mot et elle ne compte pas revenir seule. Mais arriveront-ils à triompher à nouveau de leurs ennemis qui semblent toujours plus nombreux ?



Avec Le Combat des Ombres, Clément Bouhélier nous accorde une dernière halte à Olangar avant de mettre un point final à sa série explosive.



Cadre principal de l'action et refuge pour les protagonistes de Clément Bouhélier, Olangar incarne bien des visages dont celui de cité-personnage car son omniprésence entre ces lignes en fait parfois une héroïne à part entière. En effet, derrière la multitude d'histoires tissées par l'auteur, il y a également celle de cette ville dont le destin s'est écrit par le fer et le sang. Elle est un enjeu de pouvoir pour les plus aisés qui voient en elle, un moyen d'enrichissement toujours plus important, mais elle est également une chance de s'élever vers une certaine égalité pour les moins fortunés. A Olangar, on lutte pour une égalité de droits, pour le progrès social et pour la liberté de paroles pour tous. En un mot, Olangar est un symbole.



Or, dans Le Combat des Ombres, tout ce que cette cité représente est complètement mis à mal. La liberté est dévoyée, la discrimination a libre court et les représailles sanglantes sont devenues le quotidien des habitants. Clément Bouhélier a fait basculer sa ville sous un régime autoritaire où toutes les aberrations sont devenues monnaie courante. Exécutions, exactions, emprisonnements abusifs égrènent les pages de ce nouveau roman. Il en ressort un récit implacable et sombre qui prend aux tripes et fait saigner nos cœurs devant tant d'injustice et l’impuissance qui l'accompagne. Dans la lignée de ses précédents romans, Clément Bouhélier continue de se faire l'auteur d'une fantasy engagée et militante, totalement déshabillée de ses atours féeriques, pour délivrer une critique au vitriole de nos sociétés ultra-capitalistes.



Chaque roman est riche d'une intrigue indépendante qui s'articule autour d'un même modèle mêlant suspense et action. L'auteur se fait fort de surprendre ses lecteurs en leur proposant de mettre à jour des conspirations impliquant corruption politique et coup d'état dans chacun de ses livres. Aussi, dans Le Combat des Ombres, tout porte à croire que le pouvoir a basculé aux mains d'un despote coléreux et avide de suprématie. Entre une totale liberté et une absence de garde-fou, tout semble perdu pour Olangar et ses habitants. Alors que certains enquêtent dans l'ombre sur d'odieux assassinats, d'autres organisent la résistance entre les murs de la cité et même au-delà car chacun des protagonistes de Clément Bouhélier espèrent être celui ou celle qui fera la différence dans ce combat qui s'annonce d'ores et déjà très inégale.



Il est vrai que Clément Bouhélier respecte une certaine parité dans la galerie de personnages qu'il nous propose au fil des tomes. Néanmoins, on notera qu'il accorde aux femmes un rôle très important. Loin de l'image de la femme fatale ou de l'héroïne badasse, on retrouve sous les traits de ses personnages féminins, un courage indiscutable et une force de caractère manifeste. Il n'y a d'ailleurs pas que la dame du Sud, Evyna d'Enguerrand qui s'illustre entre ses lignes car d'autres femmes vont occuper une position décisive dans cette lutte pour la liberté. Elles font la différence par les stratégies qu'elles mettent en place et la ruse dont elles abusent, ce qui les rend finalement d'autant plus crédibles et attachantes.



Avec Olangar, l'auteur nous rappelle que malgré les difficultés de renverser l'ordre établi, chacun d'entre nous, en se réunissant, peut changer la donne. Il ne faut donc pas oublier les fondamentaux pour rendre le changement possible car l'union fait toujours la force. Avec Le Combat des Ombres, il démontre finalement que la démocratie peut toujours éloigner les ombres de la tyrannie lorsque la volonté du plus grand nombre est réunie.



Avec cet ultime opus, il se fait l'auteur d'un récit âpre mais pas dénué d'un certain espoir... suite sur Fantasy à la Carte.




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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

C'est la lutte finale...

Ou comment transposer Germinal dans un univers de Fantasy.



Des nains cégétistes revendicatifs, des trolls immigrés bouc émissaires, des elfes individualistes et conservateurs, et des hommes, la pire engeance ?

J'ai dévoré ce roman en moins de temps que de l'écrire. De l'action, du thriller, de la politique, du suspense. Bref, un concentré de page turner bien troussé. Des méchants bien méchants et fourbes, des politicards ne pensant qu'à leur réélection.

En fait, c'est notre monde transposé dans un univers fantaisie. On croirait voir les Macrons et autres populistes prêt à tout pour accéder au pouvoir ( ce qui ne doit pas être un hasard, comme les sans-dents).

Et ça marche, l'auteur n'oubliant jamais son histoire au détriment de la diatribe.



Je ne suis pas un adepte de la fantasy, mais l'auteur a su me prendre dans ses filets. Pas de magie ici, il y a des armes à feu, des canons, et même une attaque de trains, on se croirait parfois en plein western situé en révolution industrielle.

Les races imaginaires deviennent ici bien réel, l'imagerie folklorique est rebattue : même si les nains travaillent dans des mines, ils le font sous le joug d'un patronat qui n'a rien a envié à un Germinal.

Lutte des classes et des races, les revendications sociales trouvent ici un souffle épique et somme toute assez nuancée, les personnages étant avant tout des individualistes mais leur combat est pour un monde plus juste.

La thématique sociale est assez variée, que ce soit au niveau de l'environnement/écologie, ou la place accordé aux, aux une au aux autres. Mais je vous laisse découvrir...

Je savais que la SF politique existait, Clément Bouhélier me montre que la fantasy politique existe aussi. Et j'en redemande.



La cité de Olangar nous est présentée sans verser dans des descriptions longuettes, mais par petites touches. On s'y promène du port aux auberges malfamées, des lieux de pouvoirs aux officines des basses oeuvres. Une ville qui lorgne peu à peu vers la révolution industrielle.



Une fois la dernière page tournée, j'ai embrayé de suite avec le second tome, qui est sa suite directe.
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Je n’avais pas encore lu d’ouvrages de Clément Bouhélier auparavant mais grâce aux excellentes vénérables de Book en Stock c’est maintenant chose faite. En effet, au mois d’Octobre, il y aura un mois spécial Clément Bouhélier sur Book en Stock et j’ai eu la chance d’être sélectionnée pour le prochain roman de l’auteur en 2 tomes et dans le registre de la fantasy. Je remercie d’ailleurs les éditions Critic ainsi que Phooka et Dup pour ce roman.



En entamant ce premier tome d’Olangar, je me suis dit qu’il y avait longtemps que je n’avais pas lu de romans avec des orcs, des humains, des nains et des elfes. Il y en avait beaucoup à une certaine période dans la fantasy puis cela s’est raréfié. Olangar est la capitale du royaume qui a été frappé par une terrible guerre contre les orcs. La guerre a été très dure et s’est terminée il y a 17 ans grâce à l’union des peuples entre eux. Néanmoins, elle a laissé une empreinte indélébile sur le monde et surtout sur ceux qui étaient en première ligne, comme Torgend Aersellson, un elfe banni par les siens. Il va être amené à aider Evyna d’Enguerrand, fille d’un ancien ami à lui dans sa quête pour découvrir la vérité sur la mort de son frère. Ce point de départ va les amener vers des chemins insoupçonnés et mettre à jour un terrible complot.



L’univers d’Olangar est un mélange fort réussi de plusieurs ingrédients. Tout d’abord de la fantasy, avec les divers peuples en présence. Mais, le monde ne ressemble pas à de la fantasy « traditionnelle », il a été marqué par l’industrialisation. Les chemins de fer relient les villes entre elles, les gens travaillent dans des usines, on retrouve ainsi un univers à mi chemin entre la fantasy et notre monde en reflet. Car il y a un parfum de révolution dans Olangar, de luttes des classes, de luttes pour obtenir plus d’égalité. Le monde n’est pas calme, ni serein, il est âpre et difficile. Ce premier tome permet de se familiariser avec cet environnement mais il nous réserve certainement encore des secrets.



Le récit est très rythmé, l’action est très présente. Le prologue qui revient sur la bataille d’Oqananga nous met très vite dans l’ambiance. Le roman est très immersif, à la fois grâce à la richesse de son univers et par le style très fluide et imagé de l’auteur. Clément Bouhélier prend le temps de présenter le monde, les lieux et les personnages. J’ai beaucoup aimé le fait que même pour un personnage très peu présent, il prenne le temps de donner de petites anecdotes sur lui, de le présenter avec des petits détails. Autre réussite du roman, les personnages qui sont nombreux et variés, forts et charismatiques. Surtout, ils ne correspondent pas à ce que l’on pourrait penser habituellement des nains ou elfes. Chacun a sa personnalité, ses travers, ses points faibles.



Ce premier tome d’Olangar présente un univers riche et varié, des personnages très intéressants, un récit dynamique et engagé. Des zones d’ombre demeurent et la suite promet de nous amener encore plus loin dans cette aventure à grande échelle. Un premier tome très réussi et plein de surprises, qui donne envie de se plonger dans les autres romans de l’auteur.
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Le Pacte de sang

Le digne héritier du film Alien !

Un castel-horror qui joue avec la figure du ... du quoi au fait... Mystère...



Tout est bien présent pour un roman fantastique (dans les deux sens du terme) : une bête, un château et une légende. Certains auraient choisi la facilité, Clément Bouhélier est plus sournois. Un début classique, alternant deux époques, jadis et aujourd'hui. Et même une troisième période, à J+1 de l'une. Mais il peut s'en passer des choses en une nuit...



Un roman, trois genres : Pour la partie historique, nous sommes en 1364 et on suit les pas de deux chevaliers fuyant le charnier d'une guerre et trouvant refuge dans un château. Pour le genre social, l'auteur nous plonge dans un séminaire de team building qui se déroule dans un château, et il va en falloir du building dans cette équipe déchirée... Et un roman policier qui se déroule de nos jours +1, où les flics enquêtent sur une jeune fille retrouvée pleine de sang, en panique, errant dans une rue proche... d'un château. Le tout épicé d'une pointe d'horreur légèrement gore.



Un roman en apparence simple, mais le monstrueux auteur adore jouer avec son lecteur, lui faire croire d'une piste balisée pour en emprunter une autre, et encore une autre et encore une autre... Il croise les points de vue, nous met dans la peau du monstre, qui bien entendu n'est pas celui que l'on croit.



L'auteur revisite et surtout modernise une figure du monstrueux, beaucoup plus proche du film Alien que de... On y retrouve la critique du libéralisme, un thriller haletant et il y ajoute une pointe d'enquête policière. Pris dans son piège, le lecteur n'a qu'une seule issue pour sortir de ce joli guêpier : lire jusqu'à plus soif pour enfin se dire, quel talent. Clément Bouhélier, alors que je déteste la fantasy, m'avait démontré que je pouvais avoir tort avec son cycle Olangar. Il fait de même avec Le pacte de sang, me donnant envie de découvrir les romans fantastiques.



Seule fausse note de ce livre, l'éditeur a fait le choix de mettre une préface dévoilant le pot au rose sur ce monstre. Je vous conseille donc de lire cette préface comme une postface.
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Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Critic pour cet envoi ! Ce fut un véritable régal !



Tout commence à Paris, à notre époque. Nous suivons une jeune femme blonde qui tient dans sa main une éprouvette qui va tout faire basculer. Suite à ce prologue, tout va s'enchaîner : la contagion, la dissémination, les premiers symptômes, les premiers malades et lorsque l'on découvre toute cette chaîne, il est déjà trop tard !



Les 4 personnages principaux sont Arthur le grand mince bien propre sur lui, Chloé au métier peu commun, Phil le jeune adolescent et Claudy le banquier retraité. Ils sont évidemment aux antipodes les uns des autres, ils sont vraiment bien développés par l'auteur et découvrent la maladie d'une façon différente. C'est un réel plaisir de vagabonder d'un esprit à l'autre. On sait qu'ils sont importants, on ne sait pas pourquoi.

De nombreux autres personnages sont développés, beaucoup trop nombreux pour que j'en parle ! Des amis et collègues des protagonistes aux inconnus touchés par la maladie en passant par le président de la République, chacun est décrit avec une minutie extrême, sans trop en faire de façon à ce que l'on s'en souvienne lorsqu'ils réapparaissent. On vagabonde d'esprit en esprit, notre point de vue est omniscient. Nous sommes comme la maladie : dans chaque foyer, dans plusieurs villes de France. Nous ne nous cantonnons pas aux 4 protagonistes. Et je pense que c'est ce qui rend cette histoire aussi réelle !



J'ai été très impressionnée par toute la logique des éléments médicaux suite à l'apparition de cette maladie. On suit quelques malades, quelques médecins, etc. Et c'est vraiment bien fait, ça ne tombe pas à côté. On aperçoit de loin toute la mécanique des signalements, de l'HAS (Haute Autorité de Santé) etc.

Cette maladie a réussi à me faire peur. Quelle horrible chose que de sombrer dans "la maladie de l'oubli". Les humains sont frappés par une sorte d'Alzheimer précoce sans distinction de sexe, d'âge ou autre. Ils sont petit à petit transformés en sorte de zombies mourant de faim et de soif, ne bougeant plus ou répétant toujours les même phrases, les même gestes, les yeux dans le vide... Terrifiant ! D'ailleurs, si vous êtes un peu sensible, cette histoire peut effrayer un peu... Autant être prévenu !



Le suspense est omniprésent, la mort attend les Français à chaque rue. L'ambiance est clairement tendue et décrite avec minutie. Au début, lorsque cela n'était pas encore trop violent, cela m'a rappelé la situation actuelle avec des civils contre les policiers, une population qui se rebelle, qui n'accepte pas ce qu'on lui dit. C'est surement aussi ce qui a accentué le côté réaliste. Tout au long de l'histoire, je me suis dit que si cela devait se passer réellement, cela pourrait exactement se passer comme ça ! Du coup, j'ai été totalement happée par l'histoire et ce livre est devenu un véritable page-turner pour moi ! J'en ai même rêvé, c'est pour dire !



La plume de l'auteur est plus qu'agréable. Elle est fluide, les pages se tournent toutes seules. Le livre est ultra travaillé, des indices sont semés ça et là pour nous en dire un peu, mais pas trop non plus. Le changement constant de point de vue doit être vriament difficile à réaliser et pourtant ici rien ne choque, tout s'enchaîne, tout s'articule à la perfection.

J'ai souri devant quelques critiques de la vie actuelle, des politiciens, etc qui se cachent entre les lignes...



Il faut savoir qu'un petit côté fantastique est associé à l'histoire de la contagion par une maladie inconnue. Il est présent dès le départ et monte en puissance au fil des pages. Ce tome 1 raconte la propagation de la maladie, la contagion massive, la prise en charge efficace puis dépassée mais aussi comment survivre quand tout autour de nous s'écroule. Il ouvre bien sur le tome 2 qui s'annonce différent, davantage vers un combat de force et de ruse.



A noter que le tome 2 sera disponible dès août 2016 ce qui me réjouit vraiment car, pour une fois, je pourrai avoir la suite dans moins d'un an ! J'ai tellement hâte !



En conclusion, je vous recommande chaudement ce livre. Je ne suis pas très livres de contagion, de zombies et pourtant ce livre m'a totalement conquise ! Je n'ai qu'une hâte : me procurer la suite cet été !
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Fantasy et steampunk, une combinaison toujours gagnante, à défaut d'être très originale. Elle permet cependant ici à l'auteur de conter sur deux tomes une histoire assez solide, qui prend la forme du dévoilement progressif d'un complot politique dans une société stratifiée et traversée de multiples jeux de pouvoir.

Le style est plaisant, les personnages ne sont pas trop primaires (bon, ça reste de la fantasy hein, c'est pas du Stendhal) et la narration à voix et lieux multiples est bienvenue.

Parfois simpliste (l'exploitation des masses laborieuses), parfois inspiré (la relation de l'elfe et de l'orc), c'est un moment de lecture au "bilan globalement positif".
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Dès les premières pages, Clément Bouhélier nous plonge dans l'action et autant vous prévenir, cela ne s'arrête jamais.



Nous sommes sur de la Fantasy tout ce qu'il y a de plus classique de prime abord, un elfe rejeté par les siens, une jeune bourgeoise élevée à la dure et qui nous surprend tout du long, un nain influent dans le milieu ouvrier, un brigand prêt à tout pour gagner de l'argent, une chef de guerre essayant de manipuler ses supérieurs etc...



Mais attention, le côté classique s'évapore très vite pour mettre en place une fresque politico sociale dans une ville sombre, une grève et un soulèvement, un combat pour la justice, un autre pour la vérité, et des personnages vraiment fort développés et intéressants.



De la sueur et du sang, de la loyauté et des trahisons, des pièges stratégiques étonnants jusque dans les derniers instants.



Vivement que je lise le deuxième volet !



Les amateurs de Fantasy se doivent de lire ce récit très actuel possédant bien des parallèles avec notre réalité.
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Rien n'est jamais acquis !



Cela commence sur les chapeaux de roues avec des cadavres qui se ramassent à la pelle, nous sommes de suite en pleine action. Puis le rythme se calme pour poser l'intrigue et les personnages.

Cinq ans après les évènements contés dans Bans et barricades, nous retrouvons certains de nos camarades et certains de nos ennemis. Pas besoin d'avoir lu ce diptyque, mais comme il est absolument dantesque, cela serait idiot de passer à côté car les différents protagonistes ont leur background avec leurs petits secrets.

Un tome plus intimiste, se concentrant sur la complexité des personnages, leur failles, secrets, les non dits. Mais l'action est tout de même présente avec quelques batailles (le final sur une centaine de page et une enquête retorse sur cette menace sourde qui touche Olangar et les diverses provinces.



Alors que bans et barricades se concentraient surtout sur la lutte sociale, celle ci passe en second plan pour explorer la cause des différentes discriminations : L'économie, la finance et le politique avec ses zones franches sans aucun regard du pouvoir, des zones avec leurs propres lois. Pendant ce temps, les hommes politiques bataillent entre privilégiés, celui de l'ancien monde et le nouveau, noble contre bourgeoisie. Un sacré sac de nœuds qui pourrait allumer le brasier et donner une cité en flamme ?



Ce que j'ai aimé est surtout le melting pot interculturel que l'auteur nous balance. Peu importe les races, peu importe leurs anciennes inimitiés, il est toujours possible de les dépasser, de s'entraider. On reste donc dans une vision sociale de la société, ou la fraternité n'est pas un vain mot. Mais tout le monde est-il sur la même longueur d'onde ?



Peut être quelques longueurs, 2 ou 3 chapitres sur l'architecture et le fonctionnement d'un dirigeable m'a semblé un peu moins. L'histoire d'amour m'a gonflé sérieusement. Le début du final fait un peu trop blockbuster avec ses explosions dans tous les sens et des héros qui s'en sortent...

Mais Clément Bouhélier réussit tout de même l'exploit de me faire lire, apprécier et attendre avec impatience le dernier tome de ce cycle de fantasy atypique. Une fantasy actuelle, dans l'air du temps, avec ses problématiques de genre, interculturel, de pauvreté, de terrorisme, de politique, de gestion du chômage et des fonds d'investissements privés, Bref, c'est un roman autour de la question sociale. Mais sans aucune lourdeur, cela reste du divertissement, et du bon.

L'auteur n'hésite pas à malmener l'imagerie classique de la fantasy, en jouant avec ses codes et en l'enrichissant de différents genres littéraires.
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Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Un premier tome qui annonce la couleur, l auteur prend son temps pour nous familiariser avec ses personnages, pour sûrement mieux nous surprendre avec le tome deux, on espère.

Avec Chaos l auteur n'a rien à envier aux auteurs anglo saxons, il metrise son sujet à la perfection.

Un bon premier tome.
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Nous voici de retour à Olangar, cinq ans après les événements relatés dans Bans et barricades. À l’époque, la ville était en proie à un incendie social ; aujourd’hui elle est “une cité en flammes”. Dans un cas comme dans l’autre, il ne faut pas grand-chose pour bouter le feu aux poudres, ce qui me fait dire que la municipalité olangarienne devrait avoir pour priorité numéro un de se doter d’un corps de pompiers d’élite.

Cinq ans d’écart, le laps de temps permet à l’eau de couler sous les ponts à défaut d’éteindre les incendies. Ce lustre est une idée lumineuse pour dissocier les barricades d’alors des flammes de maintenant et raconter deux histoires indépendantes. Plus ou moins. J’entends par là qu’on peut lire et comprendre Une cité en flammes sans avoir lu Bans et barricades, qui développent chacun son intrigue propre. Mais ! Il serait dommage de passer à côté de l’excellent diptyque qui ouvre la saga Olangar et permet de mieux saisir ce deuxième épisode, rapport aux bases déjà posées de l’univers et de certains personnages qu’on retrouve.





Une cité en flammes vérifie-t-il le principe des suites qui seraient toujours moins bonnes que l’œuvre fondatrice ? Pour ceux que ce vain débat intéresse, il est résumé dans le film Scream 2. Dans le cas qui nous occupe, on s’en fout.

Si vous avez lu et aimé Bans et barricades, vous aimerez Une cité en flammes, les deux titres proposent la même qualité d’écriture de haut niveau. Et si vous n’avez pas lu Bans et barricades, pareil, qualité identique sauf que vous n’avez pas de point de comparaison. Fuyez, pauvres fous, en direction de la librairie la plus proche pour réparer cette lacune !

Pour ma part, je garde une préférence toute subjective pour le premier tome de Bans et barricades, liée à la découverte de l’univers, découverte qui s’estompe par définition au fur et à mesure que l’environnement devient de plus en plus familier. Mais bon, ce classement personnel ne se dessine qu’une fois la lecture terminée. De la première à la dernière page d’Une cité en flammes, le plaisir de lire a été au rendez-vous et ce fut une vraie joie de remettre les pieds dans le monde de Bouhélier.





Qui dit suite dit grande question de la continuité et du renouvellement, conserver l’esprit tout en racontant autre chose. Soit le problème de la plupart des sagas actuelles qui mettent trop souvent les mêmes personnages face aux mêmes problématiques en ne changeant d’un volume l’autre que l’apparat des péripéties.

Ici, continuité assurée à travers l’univers bâti par Bouhélier, soit une fantasy qui s’offre un grand écart entre le Moyen-Âge, ses arcs, ses épées, et la Révolution industrielle, toute de vapeur et de poudre à canon. L’auteur continue à se réapproprier avec brio les archétypes de fantasy. Après les nains industrieux de Bans et barricades, c’est au tour des elfes, que l’on sait proches de la nature. La vision proposée ici est éloignée – et c’est tant mieux – des blondinets babas cools en collants verts, plantés dans les forêts à écouter les arbres pousser. C’est la plus grande force d’Olangar : apporter quelque chose à l’édifice de la fantasy au lieu de se contenter de refaire du Tolkien et du AD&D. En plus, ce quelque chose se tient et fait sens. Soit, à travers les elfes, nains et orcs, une démarche similaire à celle d’Anne Rice avec la figure du vampire : réinventer le mythe tout en se montrant respectueux de son essence.

Niveau thématique, on se situe à la charnière continuité/renouvellement. On retrouve le même esprit procédant d’une volonté de raconter davantage qu’une gentille histoire avec des elfes et des nains. Plutôt que de n’écrire sur rien, Bouhélier transpose dans son monde les problématiques du nôtre. La question environnementale des elfes prend le relais des revendications ouvrières des nains. À la quête de pouvoir et de profits des puissants succède… ah ben non, ça, c’est toujours là, le même leitmotiv que dans la vraie vie, parce que la marche du monde, quel que soit le monde, dépend toujours des appétits de quelques-uns qui entraînent tous les autres dans la course à l’abîme. Bref. Autour de l’environnement, du rapport à l’autre, du pouvoir politique ou encore du terrorisme, Une cité en flammes évoque des sujets très en phase avec les préoccupations de notre temps (même si d’une certaine façon, elles le sont depuis l’aube de la civilisation). Autant de thèmes présentés avec assez d’intelligence pour dépasser la stricte actualité sans se périmer avec elle.





Entre évasion, grand spectacle et réflexion, Olangar, Une cité en flammes, c’est de l’excellente littérature de genres, qui mérite pour le coup un pluriel avec sa fantasy mâtinée de steampunk, de polar à enquête, de thriller politique, de cape et épée. “Il faut de tout pour faire un monde” chantaient Arnold et Willy au début des années 80, Bouhélier l’a bien compris et a su faire de son univers une réussite sur tous les tableaux.

Entre terrorisme, destruction de l’environnement, argent-roi, corruption et luttes de pouvoir, on est bien content qu’Olangar relève de la fiction. Imaginez un peu que tout ça arrive pour de vrai dans le monde réel…
Lien : https://unkapart.fr/olangar-..
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